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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 23-722-A-10

23-722-A-10

Sémiologie radiologique
E Bonnet
D Pailhes
T Fortin
Résumé. – La radiologie fait partie intégrante de la sémiologie. Elle est un des éléments de contrôle du
M Jourlin
diagnostic et du suivi thérapeutique. Pour permettre la visualisation des différentes structures dentaires, deux
JL Coudert
types d’images sont à notre disposition. D’une part l’imagerie argentique, qui reste encore l’élément de
référence. Cette image fixe, mais d’une très grande finesse quant à sa précision, nous présente un aspect
d’ensemble des structures dentaires et péridentaires, simplement limitée par le format utilisé. D’autre part, à
ses côtés, on trouve l’imagerie numérique qui tend à se rapprocher de la qualité de la radiologie
conventionnelle. On obtient une image brute sur laquelle on va pouvoir appliquer une série de traitements
d’images qui amèneront à l’œil humain la région d’intérêt sur laquelle nous recherchons une pathologie ou
une guérison. La dynamique de ces traitements va amener des protocoles adaptés à chaque
symptomatologie.
Les procédures mises en œuvre sont très rigoureuses et répondent à des protocoles opératoires stricts pour
obtenir des images de qualité et reproductibles. Des connaissances de radioanatomie sont obligatoires pour
pouvoir interpréter les différents clichés.
Les images numérisées, tout comme les images conventionnelles, ne sont pas destinées à se substituer au
diagnostic. Elles constituent une aide précieuse dont il faut connaître les avantages et les limites.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : sémiologie, diagnostic, radiologie conventionnelle, radiologie numérique.

Introduction L’orthopantomographie est beaucoup moins précise que la


radiographie rétroalvéolaire, mais elle donne une vue sur l’ensemble
des maxillaires. Elle est l’examen indispensable pour la détection
La radiographie est l’examen complémentaire principal pour précoce des dents incluses ou enclavées, des kystes et tumeurs
l’odontologie. Sa prescription est pluriquotidienne (95 % environ des bénignes des maxillaires, pour apprécier des variations anatomiques
examens complémentaires prescrits). Elle utilise les rayons X qui spécifiques telles que les rapports entre le sinus, le canal
donnent le meilleur rapport qualité/prix. La radiographie est un
mandibulaire et les racines dentaires… Le rôle préventif de cette
examen anatomique qui permet de connaître l’anatomie propre de
incidence devrait être systématique chez l’enfant à partir de 6 ans,
chaque individu. On distingue deux types d’examens radiologiques :
ce qui permettrait de détecter de nombreuses pathologies
– la radiologie bidimensionnelle, la plus ancienne et encore la plus d’évolution des germes dentaires. Chez l’adulte, elle devrait être
utilisée, qui est la projection d’un volume sur un plan, type systématique tous les 4 ou 5 ans afin de détecter les pathologies
radiographie rétroalvéolaire, orthopantomographie ; silencieuses sans attendre leur évolution et les interventions parfois
mutilantes qui s’ensuivent.
– la radiologie tridimensionnelle, qui provient de l’acquisition de
coupes scanner X (chaque coupe est une image bidimensionnelle) et Lorsque les renseignements apportés par l’orthopantomographie se
à partir desquelles peut être réalisée une reconstruction révèlent insuffisants, surtout pour des rapports complexes entre
tridimensionnelle. Cette technique existe depuis une dizaine différents éléments anatomiques ou pathologiques, le scanner X
d’années environ. apporte la troisième dimension qui fait défaut sur les clichés
provenant de la projection d’un volume sur un plan.
La radiographie rétroalvéolaire donne une image très fine et très
précise de la dent, du parodonte et du périapex. Cette vue est limitée
dans l’espace anatomique des maxillaires. Cette incidence est
indispensable pour des soins endodontiques, la détection des lésions Radiographie rétroalvéolaire
carieuses, les lésions parodontales…
La sémiologie (ou séméiologie) est la partie de la médecine qui
s’occupe des signes ou symptômes des maladies. Dans le domaine
Eric Bonnet : Attaché, 167, cours Lafayette, 69006 Lyon, France. radiologique, on va donc s’occuper de l’application des rayons X
Dominique Pailhes : Assistant hospitalo-universitaire, 287, rue de Créqui, 69007 Lyon, France.
Thomas Fortin : Maître de conférences des Universités, 18, avenue Maréchal-Leclerc, 38300 Bourgoin- pour le diagnostic, la thérapeutique et/ou le suivi thérapeutique.
Jallieu, France.
Michel Jourlin : Professeur à l’École supérieure de chimie, physique, électronique, laboratoire image, signal Pour pouvoir établir un diagnostic, nous avons à disposition les
et acoustique, bâtiment 308, 43, boulevard du 11 novembre 1918, BP 2077, 69616 Villeurbanne cedex, éléments suivants : l’examen visuel, l’examen dentaire, la radiologie
France.
Jean-Loup Coudert : Professeur des Universités, praticien hospitalier, faculté d’odontologie de Lyon, rue
et des tests complémentaires. Dans le domaine de l’odontologie, la
Guillaume-Paradin, 69372 Lyon cedex 08, France. radiologie rétroalvéolaire prend une place très importante dans

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bonnet E, Pailhes D, Fortin T, Jourlin M et Coudert JL. Sémiologie radiologique. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés),
Odontologie, 23-722-A-10, 2001, 12 p.

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l’établissement du diagnostic, car c’est un instrument simple à par la densité (ou noircissement du film), le contraste et le flou [26].
utiliser, très riche d’enseignements, mais répondant à un protocole Pour pouvoir détailler précisément un film, il faut respecter les
opératoire rigoureux. conditions suivantes [3, 21] :
Aux côtés de l’imagerie argentique, se trouve l’imagerie numérique. – la lecture du cliché se fait par transillumination ; la lumière
Cette nouvelle forme d’imagerie permet d’amener une rapidité transmise doit être la plus homogène possible ;
d’intervention, ainsi qu’une dynamique de l’image très intéressante
dans le diagnostic. Mais là encore, ce support nécessite une – le film doit être placé dans un cache opaque masquant les zones
connaissance parfaite de l’outil pour pouvoir en retirer les non couvertes par le cliché, pour diminuer les phénomènes de
informations utiles à notre exercice. En revanche, quel que soit le surbrillance issus de la lumière du négatoscope et augmenter l’acuité
support utilisé, argentique ou numérique, nous sommes en présence visuelle du praticien ;
d’une représentation en deux dimensions d’une structure initiale – il faut utiliser des loupes pour pouvoir mieux observer les
tridimensionnelle. Seules des connaissances précises de ces structures propres à chaque cas.
projections en radioanatomie doivent permettre d’affirmer un
diagnostic ou un suivi thérapeutique [20].
IMAGERIE NUMÉRIQUE
Nous verrons donc, au travers de cet article, l’intérêt de la radiologie
dans les différents domaines tels que la parodontologie, Ce nouveau mode radiographique, introduit par Mouyen en 1987
l’endodontie, les différents stades de la lésion carieuse, etc. avec la RadioVisioGraphiet (plus communément appelée RVGt),
modifie notre schéma initial par le détecteur utilisé. Le support
argentique est remplacé par un capteur, qui est appelé capteur
IMAGERIE ARGENTIQUE numérique intrabuccal (CNIB). Les règles d’acquisition sont en
Le support rétroalvéolaire le plus utilisé dans les cabinets reste revanche identiques entre le support argentique et les CNIB : nous
encore le support argentique. Celui-ci est bien connu et sert de restons dans le domaine bidimensionnel, à part entière.
référence dans le domaine radiologique. Lorsque la chaîne de Les principales différences résident dans les éléments suivants :
création de l’image, à savoir le protocole d’acquisition et de acquisition instantanée de l’image, diminution de la dose
développement, est respectée, le résultat obtenu est prévisible [24]. d’exposition aux rayons X, possibilités de traitements de l’image et
stockage des informations sans altération.
¶ Différents types de supports
La diminution de la dose de rayons X est une préoccupation
Il existe différents formats de films rétroalvéolaires permettant ainsi importante des radiologistes [10]. La radiologie numérique permet
de s’adresser à toutes les situations cliniques. Les formats sont notés ainsi de diminuer les temps d’exposition de manière significative
0 (taille : 22/35 mm), 1 (taille : 24/40 mm), 2 (taille : 31/41 mm) ou par rapport aux systèmes conventionnels [16].
format occlusal (taille : 57/76 mm). Ceux-ci correspondent à Les dernières études se penchent aussi sur les possibilités de
différentes tailles de film pour assurer les prises de vues dans toutes contamination croisée, d’inconfort avec ces différents capteurs [27].
les variations anatomiques maxillaires et mandibulaires. D’autres aussi se penchent sur la compression d’images. En effet, en
Il existe aussi différents types de supports de ces films, appelés aussi raison de la taille importante des images en format natif et donc du
porte-films. On les utilise en fonction des zones d’intérêts que l’on stockage qu’il faut réduire, ou pour des motifs de rapidité de
souhaite réaliser. Ces porte-films permettent de stabiliser le film et transmission, il est nécessaire de trouver le bon format de
surtout d’obtenir une angulation précise du générateur. Tous tendent compression afin de ne pas perdre de données lors des transferts
à respecter la règle des plans parallèles afin de diminuer les compression-décompression [15].
phénomènes de distorsions issus de la projection du rayonnement
X. On trouve de cette manière des angulateurs pour les clichés des ¶ Principes généraux et différents types de supports [2]
dents antérieures, postérieures, pour les prises de vues
endodontiques « lime en place », pour la mise en évidence de lésions Aux côtés de l’imagerie conventionnelle, deux principaux types
proximales ou pour la détection des lésions parodontales. d’imagerie numérique coexistent : imagerie numérique directe et
Les films argentiques ont une « sensibilité » de plus en plus indirecte :
importante au rayonnement X, ceci dans le but d’obtenir une image – l’imagerie numérique directe, comme son nom l’indique, donne une
de qualité avec une dose de rayons X la plus faible possible. image instantanée sur le moniteur vidéo, dès réception des rayons X
sur le capteur ; le capteur est relié à l’unité centrale par un câble ;
¶ Acquisition et développement
– l’imagerie numérique indirecte nécessite un traitement
Simoneau et Mailland [24] font une description très claire des moyens supplémentaire du détecteur ; une fois soumis aux rayons X, l’écran
d’utilisation du support argentique. Ils donnent tout d’abord les radioluminescent à mémoire (ERLM) utilisé ici est lu par un
critères de qualité de l’image argentique. Les critères sont de deux balayage laser dans une unité de lecture ; 20 à 90 secondes après, la
types : physiques et géométriques. Ces critères géométriques visualisation sur le moniteur vidéo peut s’envisager.
utilisent soit la technique du plan bissecteur (ou règle de Ciezinski), Quelle que soit la technologie utilisée, la dose de rayons X, comparée
soit la méthode des plans parallèles (ou téléradiographie à celle nécessaire pour l’imagerie argentique, diminue
intrabuccale [TIB]). Plus on respecte cette dernière méthode, moins considérablement. En effet, la sensibilité de ces capteurs au
il y a de phénomènes de distorsions [14] . Les principes de la rayonnement X est très importante.
radiographie en endodontie décrits par Glickman [9] donnent les
Ces capteurs, dont la technologie se rapproche de celle des
meilleurs résultats dans l’interprétation des clichés radiographiques.
dispositifs à transferts de charge (DTC ou charge coupled device
Ensuite, une description du traitement de l’image est décrite étape par [CCD]), ont été étudiés par le biais de différents critères [17]. Parmi
étape pour obtenir un radiogramme de qualité. Quelle que soit la ceux-ci, certains critères sont inhérents au capteur lui-même, comme
méthode de développement choisie, manuelle ou automatisée, on la mesure de la résolution, l’évaluation de l’uniformité spatiale ou
obtient des clichés reproductibles et permettant un archivage de qualité. des déformations géométriques. Ces paramètres étant acquis, le
praticien n’a aucune influence sur ces éléments.
¶ Conditions de lecture
D’autres, en revanche, comme la sensibilité ou le rapport signal sur
Les conditions de lecture d’un cliché radiographique argentique sont bruit, sont des critères sur lesquels le praticien peut agir : grâce à
primordiales pour pouvoir en sortir les informations diagnostiques. cette latitude et aux nombreux algorithmes mathématiques, la
Avec les négatoscopes, nous sommes en présence de lecture en qualité de l’image et de notre diagnostic s’en trouve améliorée. La
lumière transmise. La qualité de l’image radiologique se caractérise sensibilité des capteurs aux rayons X est importante mais elle se

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Odontologie Sémiologie radiologique 23-722-A-10

réalise sur une plage (ou intervalle) de temps d’exposition (ou de


dose) très faible. C’est pourquoi il faut utiliser un générateur le plus
précis possible, type générateur haute fréquence, dans la délivrance
de doses pour obtenir des images reproductibles et de qualité (cette
notion est impérative dans la technologie des DTC).
L’acquisition avec ces détecteurs suit les mêmes règles que celle de
l’imagerie argentique. Les porte-films sont impératifs car la stabilité
des angulateurs diminue le flou cinétique et assure la technique des
plans parallèles, qui a pour effet de diminuer le phénomène de *
A *
B
projection et donc de pouvoir mieux quantifier les résultats obtenus 1 A. Patiente en cours de traitement d’orthodontie préchirurgicale. Une symptoma-
sur le moniteur. tologie sur le secteur haut droit devient difficile à mettre en évidence en raison de
Quel que soit le support utilisé, l’acquisition réalisée dans ces la radio-opacité des bagues d’orthodontie.
conditions donne une image brute de qualité, qui est seule garante B. Cette même patiente revient avec des symptômes sur le même secteur, mais cette
de la possibilité d’un traitement d’image efficace. fois la chirurgie orthognathique a été réalisée. La situation du diagnostic radiolo-
gique reste aussi difficile à concrétiser. La place aux autres examens complémen-
¶ « Dynamique » de l’image taires nous permet de révéler un problème occlusal.

La qualité de l’image brute à l’écran étant loin d’être optimale, un


certain nombre d’outils d’aide à l’observation existent sur les
logiciels dentaires. Parmi eux, on trouve la loupe, le rehaussement
de contrastes, l’inverse vidéo ou la mesure de distance. Tous ces
traitements peuvent être conjugués les uns avec les autres : il est
très utile de faire une loupe avec un inverse vidéo sur une zone
apicale, lors de la détermination de la longueur de travail en
endodontie. Le rehaussement de contraste, quant à lui, est un outil
dynamique qui s’adapte en fonction de la vision de chacun, assurant *
B
ainsi le meilleur radiodiagnostic.
Deux autres éléments diffèrent de l’imagerie conventionnelle :
*
A
– la visualisation se fait sur un moniteur vidéo et non pas par
lecture en lumière transmise ; 2 A. Jeune patient présentant une dent géminée réunissant 71 et 72.
B. Une autre incidence, à l’aide d’un cliché de type « mordu », nous montre la dent
– le format de lecture est diminué par rapport au film argentique : géminée, mais aussi la présence de tous les germes des dents définitives.
on ne voit qu’une dent, et parfois même, seule une partie de la dent
est exploitable, soit la couronne, soit la racine.
Toutes les études sur ces nouveaux supports portent sur les effets,
Ceci nous conduit à la notion très importante de région d’intérêt. En bénéfiques ou non, des traitements de l’image dans l’apport d’un
effet, travailler en imagerie numérique nous amène à appliquer un diagnostic de plus en plus fiable.
traitement d’image efficace sur une zone précise. Le reste de l’image
peut être dénué d’informations [15]. Ces deux éléments nécessitent
un temps d’adaptation et de formation important, même si les APPORTS DE LA RADIOLOGIE DANS LE DIAGNOSTIC
principes de radioanatomie restent identiques entre l’argentique et ET LE SUIVI THÉRAPEUTIQUE
le numérique. Il en est de même avec les nouvelles images obtenues À travers un certain nombre de cas cliniques, nous allons essayer de
à la suite des traitements effectués. voir les pièges que l’on rencontre dans les radiographies à visée
diagnostique. En effet, Garcias et Sevalle [8] ont décrit un atlas
¶ Traitements de l’image radiographique des dents. De la même manière, Pasler [19] donne une
L’intérêt du traitement des images est très simple : améliorer la qualité description détaillée de la radioanatomie « physiologique » que l’on
visuelle d’un cliché en amenant une possibilité de visualisation à l’œil se doit de connaître pour pouvoir détecter d’éventuelles pathologies.
humain des zones non lisibles sur un cliché brut. La quantification Dans notre revue, nous avons choisi de prendre les cas cliniques le
des images par le phénomène de numérisation va ainsi nous plus couramment rencontrés par les praticiens afin de donner les
permettre de travailler sur une région d’intérêt. La radiologie en tant principaux éléments de sémiologie radiologique auxquels ils sont
qu’examen complémentaire prend ici toute sa valeur. confrontés dans leur exercice.
Il s’agit là du secteur le plus important dans le domaine numérique. Nous décrirons les problèmes d’incidence du rayonnement X sur les
En effet, l’ensemble des études actuelles se penche davantage sur différents clichés et leurs intérêts cliniques, pour passer ensuite aux
l’évolution vers le traitement des images que sur l’aspect pathologies à proprement parler. Elles ont été détaillées en fonction
technologique de ces capteurs. De plus, parmi la multitude de des différentes sections : lésions carieuses, endodontie et pathologies
traitements existant, les travaux récents penchent vers un traitement endodontiques, modifications régressives des dents (physiologiques
adapté à une pathologie [6, 23, 28] . De fait, on trouve autant de ou non), affections parodontales, dents incluses et surnuméraires,
domaines que d’études en endodontie [4, 23], parodontologie [25] ou sur traumatismes des dents et fractures instrumentales. Nous avons
les lésions carieuses [11, 21, 28]. volontairement choisi de ne prendre que des clichés argentiques
On constate que les traitements de l’image s’attaquent à des pour la qualité et l’aspect didactique des images, les images
domaines de plus en plus petits : la microdentisterie nécessitera numérisées supportant mal le transfert sur le papier.
peut-être une « microradiographie ». À travers l’ensemble de ces clichés, nous pensons couvrir la majorité
Dans la détection précoce des caries, et notamment dans les lésions des cas cliniques et espérons répondre à l’attente des praticiens sur
proximales [6], les images numériques s’intéressent à montrer un les questions de sémiologie radiologique.
phénomène de déminéralisation le plus tôt possible ; le terme de Concernant les incidences, il nous paraît essentiel de signaler
prévention prend alors toute sa valeur. l’utilisation systématique d’autres incidences que l’incidence
En endodontie, l’estimation de la longueur de travail en radiologie orthogonale pour pouvoir dissocier les superpositions fréquentes
est un élément de confort visuel. La mesure de distance est un outil observées au niveau des racines des dents maxillaires (fig 1). De la
mis à la disposition des praticiens : l’augmentation du nombre de même façon, il est impératif de pouvoir utiliser un mordu occlusal
segments pour déterminer cette longueur n’améliore en rien la lors de la vérification de présence (ou d’absence) de germes de dents
valeur du résultat [4]. définitives (fig 2).

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*
A *
B *
A *
B

*
C *
D *
C *
D
4 Pathologie de type hyperhémie pulpaire nécessitant une réalisation de la prépara-
tion et de l’obturation du système canalaire (cas du Docteur Serge Bal).
A. Les différentes radiographies suivantes sont les radiographies pré-, per- et post-
opératoires nécessaires dans tout traitement endodontique. Ici, la radiographie
préopératoire.
B. Radiographie peropératoire instruments en place, permettant d’évaluer la posi-
tion de ou des instruments par rapport aux différents apex radiographiques.
C. Radiographie peropératoire cônes en place, après préparation canalaire par rota-
*
E *
F tion continue et avant obturation, permettant d’apprécier la conicité de la prépara-
tion et la position des cônes par rapport à la longueur de travail instrumentale.
D. Radiographie postopératoire (obturation réalisée par thermocompaction). Ce
cliché nous permet de visualiser pleinement la structure tridimensionnelle com-
plexe du système canalaire.

*
G
3 A. Image de pulpite irréversible nécessitant la réalisation du traitement endodon- *
B
tique de cette dent. Seule une observation minutieuse à l’aide de loupes nous
permet de distinguer un épaississement de la lamina dura en regard de la face
mésiale de la racine distale, à mi-hauteur de la racine, laissant ainsi supposer la *
A
présence d’un canal latéral. 5 A. Pulpolithe présent dans la chambre pulpaire d’une molaire supérieure. Seule la
B. La radiographie de l’obturation confirme la présence de ce canal latéral. radiographie nous permet de connaître la présence d’une telle calcification car elle
C. Réalisation d’une biopulpectomie sur une 25. représente un obstacle souvent difficile à éliminer pour pouvoir créer une cavité
D. La radiographie lime en place nécessite la réalisation de deux clichés sous deux d’accès correct en vue d’un traitement endodontique.
incidences différentes, ceci dans le but de pouvoir apprécier la morphologie cana- B. Différents instruments se trouvent au sein de la structure canalaire : tenons et
laire : les canaux ont-ils une sortie commune ? deux bourre-pâtes se croisent dans les canaux mésiaux, une lésion apicale sur la ra-
E. La deuxième incidence mésiale montre qu’il s’agit en fait de deux sorties dis- cine distale s’est développée.
tinctes.
F. L’obturation canalaire nous prouve la présence de deux sorties distinctes, asso-
ciées à un canal accessoire, qui n’avait pas été préparé mécaniquement.
G. Contrôle radiographique de la cicatrisation périapicale et de la présence d’un
système canalaire complexe.

Pour les techniques endodontiques, les différentes incidences sont


utiles à la compréhension de la complexité de l’anatomie radiculaire
(fig 3). Les techniques endodontiques nécessitent de manière
didactique des clichés suivants : clichés pré-, per- et postopératoires
(fig 4). Il est très utile de voir aussi les obstacles que nous sommes
en mesure de rencontrer lors de ces traitements : les pulpolithes, tout *
A *
B
comme les instruments fracturés, sont des formations très 6 A. Présence d’une carie sur la première prémolaire inférieure droite. Cette
embarrassantes lors de la réalisation de la cavité d’accès et de la incidence ne nous permet pas d’évaluer correctement le volume de la lésion. La
préparation canalaire. La radiographie a pour rôle de nous prévenir situation du film rétroalvéolaire dans cette région est souvent délicate si l’on veut
de ces difficultés afin de mieux pouvoir appréhender la suite du vraiment respecter l’orthoradialité du rayonnement X, compte tenu de la forme de
traitement (fig 5). Il en est de même pour les lésions carieuses. Le l’arcade mandibulaire dans cette zone.
cliché rétrocoronaire apporte souvent beaucoup plus de B. En revanche, l’incidence utilisant le cliché rétrocoronaire nous montre parfai-
renseignements dans l’établissement du diagnostic que le cliché tement l’étendue de cette lésion dans le sens mésiodistal et ses rapports directs avec
l’organe pulpaire.
standard (fig 6) et il permet aussi de suivre l’évolution de nos
traitements (fig 7). dans une région d’intérêt : la vision humaine se doit donc de jouer
Même si la radiographie argentique a pour but de nous montrer la le rôle de « loupe ». C’est là tout l’intérêt de la radiographie
ou les dents et leur environnement, l’œil ne cherche sa solution que numérique. Lors d’un dépassement de pâte canalaire (fig 8) ou lors

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Odontologie Sémiologie radiologique 23-722-A-10

*
A *
B *
A *
B
10 A. Lésion parodontale : radiographie
initiale montrant l’importante des-
truction osseuse sur la face distale de
la racine.
B. Mise en évidence de la profondeur
de la lésion par réalisation d’un cli-
ché « cône en place ».
C. Contrôle de la guérison osseuse
* après séparation radiculaire et adap-
*
C *
D C
tation d’une réalisation prothétique
7 A. Image apicale sous une prémolaire inférieure. Cette image doit être différenciée de type bridge.
de la présence du trou mentonnier.
B. Après dépose du bridge, reprise des deux traitements sur les deux prémolaires,
réalisation de deux inlays core et remise en place du bridge, on peut observer la 11 Présence de tartre en situation inter-
qualité de la restructuration osseuse 5 ans après les traitements. dentaire et alvéolyse osseuse associée.
C. Carie distale sur la première molaire inférieure. La quantité de rayons X dans cette région
D. Contrôle de l’obturation quelques années après. La radiographie nous permet de ne doit pas être trop importante sous peine
suivre ainsi l’évolution de l’adaptation d’une obturation dans le temps. d’engendrer des « effets de bord », qui fe-
raient disparaître ce tartre et le bord cervi-
cal associé.
8 Patient présentant un important dé-
passement de matériau d’obturation avec
une dent asymptomatique. La surveillance
radiographique régulière est de mise.
12 Lésion de type parodontal avec alvéolyse horizontale.
Ici, le support change simplement d’orientation. On garde
le cliché de taille normale, mais le porte-film, changeant
l’orientation, permet ainsi de détailler les différents rap-
ports dents-os crestal.

*
A *
B
13 Troisième molaire inférieure gauche.
Ce cliché nous montre une anatomie radi-
culaire avec un apex fin courbé distale-
ment, permettant de mieux appréhender
le futur geste opératoire.

*
C

9 A. Situation initiale d’un patient présentant une lésion apicale avec une impor-
en diminuant le nombre d’expositions, il suffit d’utiliser le cliché
tante reconstitution coronaire à l’amalgame, appelée parfois amalgame autoancré.
B. Lors de la reprise de traitement, le maintien d’une paroi en amalgame et le pas- classique dans le sens vertical. À cette condition, il devient facile de
sage des différents instruments endodontiques ont malheureusement amené des voir la zone crestale avec la couronne correspondante (fig 12).
débris d’amalgame en direction apicale. Seul un contrôle radiographique par un
Si l’on regarde le problème de la localisation des dents de sagesse et
cliché en peropératoire permet de visualiser cette situation.
C. Situation finale avec contrôle de la qualité de l’obturation, guérison de la lésion de ses rapports anatomiques, notamment avec le nerf dentaire
malgré quelques restes d’amalgame, malgré un nettoyage long et contrôlé réguliè- inférieur, la visualisation de ces différents rapports améliore sans
rement par radiographie numérique directe. conteste le geste chirurgical (fig 13, 14).
Pour les fractures, l’incidence du rayonnement X est le plus
de projections d’amalgame à l’intérieur du système canalaire (fig 9),
important critère pour pouvoir visualiser la fracture et ses incidences
seule la région apicale et l’os environnant nous intéressent. Notre
sur le support parodontal (fig 15, 16, 17).
système visuel travaille uniquement dans cette zone pour voir
l’avenir de cette zone (fig 10). On retrouve les mêmes caractéristiques Enfin, les résorptions représentent des situations inflammatoires que
lorsque nous examinons le support parodontal. Tant que la l’on découvre très souvent radiologiquement de manière fortuite et
disparition du support reste limitée, les clichés standards suffisent qu’il faut surveiller de très près quant aux dégâts qu’elles
(fig 11). Pour mieux visualiser les lésions les plus importantes tout occasionnent (fig 18, 19).

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14 Troisième molaire inférieure droite. 19 Résorptions multiples constatées lors de la réalisation


Ce cliché nous montre une anatomie coro- d’un bilan parodontal. Ces résorptions internes sont présentes
noradiculaire spécifique avec des racines sur plusieurs dents. L’origine de ces images serait de type
soudées et une proximité avec le nerf den- « idiopathique ». Elles sont à prendre en compte lors de la réa-
taire inférieur. L’acte chirurgical qui en dé- lisation de traitement endodontique, car seule une technique
coule est plus simple et bien sûr plus par compression de gutta chaude permettra la réalisation d’une
précis. obturation canalaire tridimensionnelle. Ici, résorption sur l’in-
cisive centrale supérieure gauche, à mi-hauteur de la racine.
Sur ce même patient, on retrouve, lors du bilan parodontal ini-
tial, ces mêmes résorptions sur la canine inférieure gauche et la
prémolaire inférieure gauche. Au fur et à mesure des clichés et
de la découverte d’autres résorptions, ceci nous permet de
15 Fracture radiculaire sous un bridge, associée à une mieux comprendre l’aspect tridimensionnel de ces lésions et
résorption osseuse importante. donc de visualiser « en volume » les formes de ces résorptions.

cliché riche en informations utiles à l’établissement d’un diagnostic


ou d’un suivi thérapeutique.
Même si le support argentique reste encore la référence, nous
évoluons inéluctablement vers le monde de l’imagerie numérique.
La démocratisation de l’informatique, la communication, tant avec
le patient qu’avec nos différents partenaires, l’ergonomie de travail
par la rapidité d’acquisition, la reproductibilité des images et un
stockage de plus en plus souple sont autant de critères qui amènent
le support numérique en pole position dans le monde de l’image.
L’évolution de ce support se fait essentiellement grâce aux
16 Fracture sur une incisive au niveau du tiers apical, traitements de l’image, qui sont de plus en plus adaptés aux
sans lésion apicale. À surveiller radiographiquement tous différentes situations cliniques quotidiennes.
les 6 mois.
Par le biais de l’imagerie numérique et de l’informatique, les
échanges entre praticiens, ainsi que la formation, peuvent se faire en
temps réel. Une formation « dynamique » sur ce nouveau support
et des connaissances de radioanatomie sont indispensables pour tirer
le maximum de cette nouvelle technologie.

Orthopantomogrammme
L’orthopantomographie est un cas particulier de tomographie
conventionnelle. Elle réalise une zonographie. La tomographie
17 Fracture radiculaire ancienne sur incisives centra- conventionnelle est une technique radiologique qui permet d’obtenir
les inférieures. Le tiers apical séparé de la 31 ne montre une coupe nette d’un objet alors que les structures en avant ou en
aucun problème. En revanche, une lésion latérale sans arrière de cette coupe sont représentées floues. Toute la difficulté de
fracture s’est développée aux dépens de la 41.
la lecture de ces clichés réside dans l’interprétation et l’élimination
mentale des zones de flou qui se superposent sur la coupe de
netteté. Le principe général est toujours le même : il s’agit d’un
mouvement synchronisé de la source de rayons X et du film.

STRATÉGIE OPÉRATOIRE
On ne doit pas considérer le panoramique dentaire comme réservé
aux patients présentant des signes ou symptômes de pathologies
des maxillaires, ou lorsque l’on est en présence de lésions non
18 Résorption de type inflammatoire
de la face distale de la deuxième molaire in- circonscrites aux films endobuccaux. Il serait également trop
férieure, induite par la position de la dent restrictif de la limiter à la seule exploration de la troisième molaire
de sagesse. L’évaluation de la radioclarté ou au contrôle du développement dentaire et des anomalies du
ne nous permet pas d’envisager la possibi- développement. Pour Pasler [19], c’est l’examen radiologique qui doit
lité de conserver la dent 37. être pratiqué pour tout nouveau patient. Il permet à moindre coût et
en soumettant les patients à de faibles doses de rayonnements un
bilan complet et détaillé favorisant les découvertes fortuites de
pathologies. Langlais [12] limite la systématisation de cet examen aux
patients édentés mais, lorsque l’examen du patient préconise la
réalisation de radiographies, ces deux auteurs s’accordent pour
CONCLUSION recommander le panoramique dentaire comme examen radiologique
La sémiologie radiologique est un outil indispensable à initial. Il est ensuite complété par d’autres examens radiologiques
l’établissement d’un diagnostic correct. Il est nécessaire de connaître tels que les radiographies endobuccales, les incidences de Blondeau,
parfaitement l’outil avec lequel nous travaillons, qu’il s’agisse les téléradiographies, les autres tomographies en fonction de
l’indication. Langlais va plus loin dans l’exploitation de cet examen.
d’imagerie argentique ou numérique, mais de plus, des
Pour lui, c’est l’examen de référence dans la recherche des caries
connaissances de radioanatomie sont indispensables.
interproximales, pour le bilan parodontal et la mise en évidence des
Lorsque toutes les conditions d’acquisition, de développement et de lésions périapicales. Les radiographies rétroalvéolaires, ainsi que les
lecture sont bien connues, nous sommes alors en présence d’un clichés rétrocoronaires, sont superflus.

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Odontologie Sémiologie radiologique 23-722-A-10

Le panoramique dentaire est l’examen radiologique de référence


pour l’étage inférieur de la face. Il doit être réalisé pour tout 20 Pour que les rayons X
soient perpendiculaires aux
nouveau patient, puis répété à intervalle régulier. Les autres maxillaires, le couple sour-
examens radiologiques ne sont que des compléments. Ils sont décrits ce/porte-cassette effectue
selon leur indication par Pajoni et al [18]. une rotation dont le centre
Nous insistons particulièrement sur le fait que cet examen doit être varie en permanence.
pratiqué régulièrement chez le jeune entre 10 et 20 ans, âges entre
lesquels la majorité des pathologies liées au développement des
maxillaires apparaissent. Leur développement à bas bruit explique
que la découverte fortuite radiologique soit le seul moyen de les
traiter précocement.
Une exploitation optimale de cet examen ne peut être obtenue que
si une attention toute particulière est portée à la qualité des clichés.
Ceci passe par une bonne connaissance du principe du panoramique
dentaire.

PRINCIPE GÉNÉRAL
Outre la mécanique, un orthopantomographe est constitué : Le facteur de grandissement horizontal dépend de la position de
– d’une cassette équipée d’un écran renforçateur dans laquelle on l’objet par rapport au centre de rotation. Plus un objet est proche de
place le film radiologique ; ce centre, plus il est étalé horizontalement. La multiplication des
centres de rotation dans le mouvement général fait varier en
– d’un porte-cassette dans lequel est insérée la cassette ; la face du permanence la distance entre l’objet et ce centre de rotation, et donc
porte-cassette qui regarde le patient est opaque aux rayons X ; elle ce facteur de grandissement horizontal. Il est, d’une manière
est percée en son centre par une fente verticale ; générale, plus prononcé que le grandissement vertical, en particulier
– d’une source de rayons X fortement collimatée. dans la zone symphysaire où la distance entre le centre de rotation
et les maxillaires est la plus faible.
¶ Coupe de netteté Ces facteurs de grandissement sont identiques dans la coupe de
Lors de l’acquisition de l’image, le porte-cassette et la source de netteté et sont de l’ordre de 1,2 à 1,3 selon les constructeurs, mais
rayons X effectuent une rotation synchronisée autour de la tête du peuvent aller jusqu’à 1,5 pour le CranexTomet (Orion, Soredex,
patient. Le porte-cassette effectue un mouvement qui va Finlande) et 1,7 pour le Scanorat (Orion, Soredex, Finlande).
approximativement d’une oreille à l’autre en passant devant la tête, Lors de la mise au point d’un panoramique dentaire, le constructeur
alors que la source passe derrière la tête. Lors du mouvement de détermine un patient type aux maxillaires duquel il fait
rotation, le film se déplace dans le porte-cassette en sens inverse de correspondre la coupe de netteté, son épaisseur, son orientation. Il
manière à ce que la fente balaye la totalité de la surface du film règle la source de rayons X pour que les rayons soient
entre le début et la fin du mouvement de rotation. Seuls les rayons X perpendiculaires aux maxillaires. Dans cette coupe, les facteurs de
qui passent par la fente impriment le film. Ce type de mouvement grandissement sont constants et prédéfinis.
différentiel entre le couple source/porte-cassette d’une part, et le Pour avoir une image d’une grande netteté, des mesures fiables et
film d’autre part, permet d’obtenir une coupe dans l’objet traversé pas de superposition des structures anatomiques avec un
par les rayons X où la distorsion verticale est équivalent à la panoramique dentaire, le patient doit correspondre au « patient
distorsion horizontale. Dans cette coupe, les objets apparaissent nets. moyen » défini par le constructeur.
Plus ils s’éloignent du centre de cette coupe, plus ils sont flous. La La forte variabilité anatomique d’un patient à l’autre fait que les
position de la coupe, ainsi que son épaisseur qui est de l’ordre de mesures prises sur le film sont considérées comme peu fiables
13 mm selon les constructeurs, dépendent de la vitesse de (Freder).
déplacement du film dans le porte-cassette.
¶ Différentes images formées
¶ Géométrie de l’irradiation
Langlais et al [13] identifient trois types d’images que l’on retrouve
Comme pour la radiographie de sommation, il est essentiel que sur un panoramique (fig 21) : les images vraies simples, les images
d’une part le film soit parallèle aux structures d’intérêt, et que vraies doubles, les images fantômes.
d’autre part les rayons X soient perpendiculaires à ces structures
pour éviter que celles-ci ne se chevauchent. Ainsi, la coupe de netteté – Une image vraie simple est l’image d’un objet situé entre le centre
n’est pas rigoureusement verticale mais fait un angle d’environ 5° à de rotation fictif et le film. La distorsion y est minimale et les
7° de bas en haut et d’avant en arrière. Pour que le rayonnement X contours sont d’autant plus nets que l’objet est proche du centre de
soit toujours perpendiculaire aux maxillaires, les constructeurs la coupe.
utilisent pour la rotation du couple film-source plusieurs centres de – Une image vraie double est celle d’une structure traversée deux fois
rotation, fixes ou en déplacement constant. par le rayonnement X. Elle se caractérise par une image dupliquée,
en miroir, de la structure, de part et d’autre du plan sagittal médian.
¶ Facteurs de grandissement Les images sont d’autant plus éloignées du milieu du panoramique
Le facteur de grandissement vertical est fonction de la position de que les structures sont postérieures. Les structures particulièrement
l’objet entre la source de rayons X et le film. Il est d’autant plus concernées sont le palais dur, les torus palatins et le corps de l’os
faible que la structure est proche du film et, inversement, d’autant hyoïde qui peut, selon l’anatomie du patient et le type de machine
plus fort que l’on se rapproche de la source. Ainsi, les couronnes utilisée, se superposer avec la branche horizontale de la mandibule
des canines incluses en position palatine apparaissent plus grosses et évoquer la présence d’une tumeur.
que les couronnes des dents sur l’arcade. Ceci est un bon moyen – Une image fantôme est l’image d’un objet situé entre la source de
pour les situer (fig 20). Si la distance source-film est constante, on ne rayons X et le centre de rotation. C’est le cas classique des boucles
peut pas en dire autant de la distance maxillaire-film qui est propre d’oreilles que l’on oublie de faire enlever au patient. Ces images ont
à chaque patient. Il en résulte un grandissement variable des la même morphologie que l’objet réel, mais elles sont situées plus
maxillaires sur le film. haut, du côté opposé. Elles sont floues, avec la composante verticale

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*
A

22 Position antéropostérieure du patient. Les incisives sont nettes. On remarque


la lésion radio-opaque entre 34 et 35 qui est celle d’un ostéome. Les torus mandibulai-
res donnent des images similaires mais plus petites et en général symétriques.

*
B

21 Trois types d’images sont identifiés sur un panoramique selon leur position par-
rapport au centre de rotation : les images vraies simples et doubles et les imagesfantô-
mes.
A. Schéma illustrant la position des structures anatomiques dans l’espace et la
façon dont elles vont être représentées sur le film radiographique.
B. Panoramique. Image double de la colonne cervicale, du palais dur et du corps
de l’os hyoïde. Image fantôme des boucles d’oreilles et de la chaînette métallique
du patient. 23 Tête en hyperextension. Projection du palais dur sur les apex des incisives.
Le plan d’occlusion est rectiligne ou à concavité inférieure et les articulations sont
plus floue que la composante horizontale, et une très forte variation projetées latéralement. Les cornets inférieurs apparaissent flous et dans les sinus.
dimensionnelle. C’est également l’image de la colonne cervicale qui
se superpose avec la zone incisive. latéral. Ceci revient souvent à aligner le profil du patient sur la
verticale et à faire passer le centreur lumineux par le tiers mésial ou
distal, selon les patients, de la canine maxillaire. Si cette étape du
POSITIONNEMENT DU PATIENT positionnement n’est pas respectée, des zones entières du bloc
C’est la technique qui définit un plan de coupe de netteté dont la incisif, le plus souvent les apex, sont totalement floues.
position est réglée par le constructeur et par l’indication posée par Chez les patients présentant un fort décalage des bases osseuses, le
le clinicien. Lors du positionnement, on doit faire coïncider les positionnement simultané des incisives supérieures et inférieures au
structures du patient avec la coupe de netteté, en gardant à l’esprit centre de la coupe est impossible. On privilégie alors pour chaque
que la structure que l’on cherche à explorer doit être une image vraie cliché l’un ou l’autre des maxillaires.
simple, que ses contours doivent être nets, que la déformation
En denture mixte, si c’est l’exploration des germes qui est
dimensionnelle doit être minimale et que la superposition des autres
recherchée, on centre la coupe sur ceux-ci et non plus sur les apex
structures ne soit pas préjudiciable à son analyse.
des incisives de lait.
La position du patient est définie par trois paramètres : la position
antéropostérieure du patient, le plan horizontal et le plan sagittal ¶ Position horizontale du patient
médian.
Le plan de Francfort est souvent pris comme plan de référence
¶ Position antéropostérieure (fig 22) horizontale. Les constructeurs recommandent de superposer le
centreur lumineux horizontal avec ce plan. D’une manière générale,
Pour que les incisives supérieures et inférieures soient nettes, on peut dire que :
couronnes et apex, il faut qu’elles soient totalement incluses dans la
coupe de netteté. Pour cela, on fait mordre le patient sur la pièce – lorsque la tête du patient est en hyperextension (fig 23), c’est-à-dire
occlusale. On lui demande de découvrir les dents en écartant les que le menton est surélevé, le plan d’occlusion est rectiligne ou
lèvres. Puis, en modifiant à la fois la position antéropostérieure du forme un arc de cercle dirigé vers le bas. On a une projection du
maxillaire et de la mandibule, on aligne les apex des incisives palais dur sur les apex des incisives supérieures, les articulations
centrales supérieures et inférieures sur le centreur lumineux vertical temporomandibulaires sont déjetées sur les côtés du film et la

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Tableau I.

Indication - Tout nouveau patient


- Examen radiographique de référence dans la mise
en évidence de lésions dentaires et osseuses
- Découverte fortuite + examen de débrouillage
- Est complété si besoin par d’autres examens radio-
logiques spécifiques de la région à explorer ou de la
pathologie à mettre en évidence

Valeur diagnostique Les mesures sont considérées comme peu fiables car
très dépendantes de la position du patient et de son
anatomie

Qualité de l’image Dépend du positionnement du patient qui lui-même


dépend de l’indication

Invariables dans le - Plan sagittal médian aligné sur le centreur lumi-


positionnement du patient neux vertical central
- Centreur lumineux vertical latéral aligné sur les
apex des incisives ou les germes dentaires
- Langue plaquée au palais
24 Tête en hypoextension. Le plan d’occlusion figure un sourire franc avec projec- - Garder les prothèses adjointes totales en bouche
tion des articulations vers le haut, chevauchement des prémolaires supérieures, déga- Variables dans le Plan de Francfort aligné ou pas sur le centreur lumi-
gement de l’os maxillaire par projection du palais dur sur les sinus et réplication positionnement du patient neux horizontal, selon l’indication
de l’image de la colonne cervicale sur les bords de l’image.

mandibule se rapproche du film et apparaît donc comme une fine


bandelette. L’hyperextension peut faire reculer les cornets inférieurs
et les placer dans la zone de formation des images vraies doubles.
Ils apparaissent alors dans les sinus. Ceci se produit suite à un
mauvais positionnement du patient ou à une divergence postérieure
des plans d’occlusion et de Francfort.
Cette position de la tête du patient permet un bon dégagement des
sinus maxillaires et de l’os hyoïde. Elle est choisie dans l’exploration
de ces régions. Elle est en revanche à éviter chez l’enfant car la
projection du palais dur sur l’os maxillaire empêche la visualisation
des germes dentaires ;
– lorsque la tête du patient est en hypoextension (fig 24), le plan
d’occlusion est un arc de cercle dirigé vers le haut tel un large
sourire. Ceci se produit suite à un mauvais positionnement du
patient ou à une convergence postérieure des plans d’occlusion et
de Francfort. On a un chevauchement des prémolaires supérieures,
une projection des articulations temporomandibulaires vers le haut
et une mandibule qui s’éloigne du film en se rapprochant de la
source. Elle apparaît donc fortement épaissie. De la même manière,
la colonne cervicale est avancée et se projette en double sur les bords
du film et non plus dans la région symphysaire. Le palais dur se 25 Anatomie normale. 4. corps dédoublé de l’os hyoïde ; 5. canal mandibulaire ; 6.
projette sur les sinus et dégage la région osseuse des alvéoles trou mentonnier ; 7. rebord inférieur de l’orbite ; 8. os nasal ; 9. palais dur ; 10. limite
du sinus maxillaire ; 11. épine nasale antérieure ; 12. cornet inférieur ; 13. espace aéri-
dentaires. C’est donc pour l’exploration de ces zones, en particulier que formé entre la langue et le palais ; 14. espace aérique du pharynx ; 15. image contro-
en parodontologie, que l’on positionne le patient en hypoextension. latérale du palais dur, ainsi que la partie postérieure du palais dur qui apparaît comme
C’est également cette position qui est choisie pour l’exploration des image fantôme.
germes dentaires maxillaires.
Le centreur lumineux horizontal n’est pas systématiquement et le palais. Pour cela, on demande au patient de plaquer sa langue
superposé au plan de Francfort du patient. On règle la position de contre le palais lors de l’examen. De la même manière, on garde les
la tête par rapport à celui-ci selon l’indication et l’anatomie du prothèses adjointes résine en bouche pour obtenir une image nette
patient. de la crête osseuse (tableau I).

¶ Position du plan sagittal médian ¶ Anatomie


Il doit être aligné avec le centreur lumineux vertical central pour Elle est résumée dans la figure 25.
permettre la symétrie de l’image et bien faire en sorte que la totalité
des maxillaires soit dans la coupe. ¶ Interprétation des images anormales
Si l’étude de certains signes radiologiques permet d’établir un
ATTÉNUATION DU RAYONNEMENT diagnostic positif, comme pour les lésions carieuses, bien souvent
PAR LES TISSUS MOUS elle ne permet que d’évoquer un diagnostic qui est confirmé ou
L’atténuation du rayonnement par les tissus mous fait que les infirmé par l’examen clinique ou histologique. Pour la majorité des
structures osseuses sur lesquelles se projettent ces tissus mous lésions, les signes radiologiques ne sont pas caractéristiques ; ils ne
apparaissent plus denses et ont des limites plus nettes. Inversement, permettent que d’orienter le diagnostic. Par exemple, un kyste
la non-atténuation des rayons X par des zones aériques « brûlent » dentigère correspond à une dilatation radiologiquement anormale
les structures osseuses fines ou de faibles densités qui sont atténuées du sac péricoronaire d’une dent incluse. Ce signe, pourtant
ou disparaissent de l’image. Ainsi, pour avoir une image caractéristique, peut également être celui plus rare d’un
interprétable du maxillaire supérieur et de son aspect trabéculé, il améloblastome ou d’un fibrome améloblastique, l’améloblastome,
faut éviter la bande sombre de l’espace aérique situé entre la langue qui présente un réel risque de transformation maligne, pouvant

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23-722-A-10 Sémiologie radiologique Odontologie

26 Image uniloculaire, dite « géographique », de grand 27 Image multiloculaire en « nid d’abeilles » dans
volume. On remarque d’une part le fin liseré blanc d’os- la région molaire inférieure ayant totalement érodé
téite condensante bordant la lésion qui atteste de la faible la corticale du rebord inférieur de la mandibule. On re-
agressivité de celle-ci, et d’autre part le canal mandibu- marque la bande noire passant par l’apophyse coronoïde. Il
laire qui est refoulé par le bord inférieur de la lésion sans s’agit de l’espace aérique pharyngé.
être envahi. Ceci ne se produit qu’avec les lésions béni-
gnes.

quant à lui avoir un grand nombre de représentations. Nous nous


contenterons donc de détailler certains signes évocateurs, parmi les
plus courants, sans avoir la possibilité d’être exhaustifs tellement les
images lésionnelles sont variées et variables.

ORIENTATION DU DIAGNOSTIC
Elle se fait par l’analyse minutieuse de tous les signes radiologiques
que nous décomposons en : localisation ; densité, texture de l’image ;
rapport avec le tissu dans lequel se trouve la lésion.

¶ Localisation
Elle est très souvent évidente à déterminer, bien qu’il faille se méfier
des superpositions. Elle peut être sinusienne, maxillaire,
mandibulaire, cervicale, articulaire. Chacune de ces régions, ou
chaque frontière d’une région à l’autre, a ses pathologies propres.
À l’intérieur même de ses grandes régions, certaines zones vont être
le siège privilégié de certaines images :
28 Image d’un calcul salivaire se superposant avec le canal mandibulaire droit.
– angle mandibulaire : l’améloblastome est plus souvent décrit là
qu’ailleurs, avec une double extension molaire et branche montante ;
c’est également une zone de fracture avec trait oblique en rapport Les images multiloculaires sont ainsi appelées, soit parce qu’elles
avec la deuxième ou troisième molaire ; sont formées de plusieurs lobules séparés de grandes tailles, soit
– région prémolomolaire mandibulaire : les cémentoblastomes, les parce ce que l’on trouve, dans leur lumière, des cloisons dites de
tumeurs de Pinborg ou les fibromes améloblastiques sont souvent « refend », ou bien encore parce qu’elles ont des limites externes
localisés dans cette zone ; festonnées. On parle d’image en « nid d’abeilles » lorsque les lobules
sont petits et nombreux (fig 27) puis, au fur et à mesure que les
– les kystes radiculodentaires sont les kystes les plus fréquents des lobules grandissent, ils ne sont plus séparés que par des ponts
maxillaires avec, dans un tiers des cas, une localisation à l’apex des osseux triangulaires et donnent un aspect de bulles de savon. Ces
incisives latérales supérieures ; séparations osseuses finissent par disparaître avec la fusion des
– les kystes fissuraires sont retrouvés le long des lignes de sutures lobules et l’image se simplifie alors en une vaste géode festonnée.
du massif maxillofacial. Le festonnement donne l’impression de cloisons incomplètes. C’est
l’image classique du kératokyste odontogène. Ces trois images ne
¶ Densité, texture de l’image sont en fait, pour l’améloblastome multiloculaire, que trois stades
de maturation. Lorsque les cloisons forment des angles droits, on
On décompose les images en deux grandes catégories : les images évoque le diagnostic de myxome. Les cloisons qui correspondent à
radioclaires et les images radio-opaques. de véritables productions minérales se retrouvent dans les lésions
Si l’on fait abstraction des corps étrangers et des traits de fractures vasculaires.
facilement reconnaissables, la très grande majorité des images sont
Certaines images radioclaires contiennent, dans leur lumière, des
des images de lésions.
opacités qui peuvent être des micro-opacités de type dentaire. On
Images radioclaires pense aux tumeurs bénignes odontogéniques telles que les fibro-
odontomes améloblastiques ou l’odontoaméloblastome.
Au sein d’une structure osseuse, une radioclarté correspond à un
phénomène d’ostéolyse bénin ou malin. Elle est soit uni-, soit Images radio-opaques
pluriloculaire.
Elles peuvent être totalement opaques et être la superposition d’un
L’image uniloculaire va d’une simple zone mal définie avec aspect
piqueté représentant de petites destructions médullaires de 1 à 2 mm calcul salivaire (de la taille d’un petit noyau) (fig 28), d’un torus ou
de diamètre jusqu’à la lésion de grand diamètre, supérieur à 1 cm d’une exostose en général sur un maxillaire, un lymphonœud
(fig 26). Elle est dite « géographique » lorsqu’elle est bien définie, le calcifié, du tartre sous-gingival, une dent surnuméraire, un
stade intermédiaire étant une image « mitée » au contour mal défini odontome ou des lésions plus ou moins fortement ossifiantes telles
qui représente plusieurs zones de destruction de 2 à 5 mm de que les ostéomes (fig 22).
diamètre. C’est une image semblable à celle de l’ostéoradionécrose. Ces images peuvent être mixtes, c’est-à-dire radioclaires avec une
Les formes géographiques uniloculaires sont les images classiques composante radio-opaque. Le cémentoblastome bénin, comme
des kystes inflammatoires radiculodentaires ou résiduels. Il peut l’ostéome ostéoïde, se présentent comme une masse circonscrite
également s’agir d’un améloblastome commun ou bien d’autres d’une mince bande claire. Le cémentoblastome est quant à lui accolé
tumeurs. aux racines dentaires. La proportion de l’une ou l’autre des

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Odontologie Sémiologie radiologique 23-722-A-10

composantes est variable et est souvent en rapport avec le degré de


maturation de la lésion, comme c’est le cas du fibrome ossifiant, de
l’ostéoblastome, mais également des tumeurs malignes des
maxillaires telles que les sarcomes pour lesquels on retrouve une
image ostéolytique associée à une opacification dans des rapports
flous.
La radio-opacité ou la radioclarté ne peuvent présager de la nature
bénigne ou maligne d’une tumeur.

¶ Rapport avec le tissu dans lequel se trouve la lésion

Rapport avec l’os cortical


Il peut être déformé légèrement ou jusqu’à ce qu’il devienne si fin
qu’il disparaît radiologiquement. Il reste tout de même visible à la
tomodensitométrie. Ceci est rarement le fait d’une tumeur maligne,
mais plutôt d’une tumeur bénigne particulièrement agressive. Cette
déformation peut aboutir à la perforation. Dans le cas d’une tumeur 29 Kyste radiculodentaire avec liseré d’ostéite condensante.
bénigne de type kyste, c’est la pression intrakystique qui provoque
une déformation régulière de la corticale, avec une perforation en
un point, au pôle de la lésion, alors que pour les tumeurs malignes
les perforations sont anarchiques. L’os cortical peut également être
érodé. C’est le cas avec le kératokyste odontogène ou le granulome
central réparateur. Les tissus mous peuvent également être à
l’origine d’érosions externes comme les glandes salivaires avec la
lacune de Stafne. Elle est reconnaissable lorsqu’elle donne l’image
d’une encoche, le plus souvent située au bord inférieur de la branche
horizontale de la mandibule.

Rapport avec l’os spongieux


C’est la zone de transition entre la lésion et le tissu osseux sain.
C’est une zone qui n’existe que parce que la lésion est là. Elle est le
reflet de l’activité de la lésion, de son agressivité, de sa vitesse de
croissance, de son état inflammatoire ou non. Cette zone peut être
fine avec une ostéite condensante qui va de la véritable zone
30 Volumineux kyste dentigère développé aux dépens du sac péricoronaire de la 45.
d’ostéocondensation épaisse à une condensation plus fine, voire pas On remarque que la racine de la dent est toujours dans l’os. Ceci est encore plus évi-
de condensation du tout. Cette sclérose est d’autant plus épaisse dent à l’examen tomodensitométrique.
qu’il y a absence d’agressivité et croissance lente de la lésion. La
zone de transition peut également être large, floue, sans que l’on Rapport avec les dents
soit capable d’en situer les limites. Elle correspond à une zone La lésion peut avoir un rapport avec la couronne dentaire, ce qui
d’anomalie osseuse non sclérosante que l’on retrouve dans les kyste signe une origine odontogénique, au moins au départ, car il y a
anévrismaux, les granulomes à cellules géantes, les lésions bénignes toujours une possibilité de greffe améloblastique. C’est la plupart
agressives en période inflammatoire et également les tumeurs du temps, soit la manifestation kystique d’un accident d’évolution
malignes. Ce signe ne permet pas à lui seul d’établir la distinction des dents de sagesse, soit un kyste dentigère (fig 30). C’est plus
entre une tumeur maligne et une tumeur bénigne. Par exemple, un rarement une lésion associant une couronne avec du matériel radio-
kyste radiculodentaire en phase quiescente présente souvent un opaque. La lésion peut également avoir un rapport avec l’apex et
liseré opaque d’ostéite condensante sur tout le pourtour de sa l’éroder. Ceci est plus souvent le fait d’une tumeur bénigne agressive
lumière (fig 29). Le réchauffement de cette lésion chronique fait que d’une tumeur maligne. On peut avoir des appositions de
disparaître ce liseré. substance à partir de la racine, comme dans le cas du dentinome ou
du cémentome.
Réactions périostées
Les réactions périostées telles que les images en « feu d’herbes » ne Rapport avec les organes de voisinage
sont que très rarement visibles à l’orthopantomogramme. Pour les Les tumeurs bénignes déplacent les organes quand les tumeurs
mettre en évidence, il faut utiliser les mordus occlusaux. malignes les envahissent.

Références ➤

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Références
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