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République Algérienne démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche


scientifique
Faculté de médecine
Département de chirurgie dentaire
CHU Mustapha Pacha
Service d’orthopédie dento-faciale.

Cours de 4ème année

La Rééducation neuro-musculaire des fonctions


Oro-Faciales

Présenté par: Dr. Y. Touati. 2019-2020

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Introduction :
La rééducation neuro-musculaire propose de modifier le CNM défectueux avec ou sans
appareillage, aussi bien au repos qu’au cours des fonctions, en sollicitant les forces
musculaires intrinsèques, afin d’aboutir à une croissance harmonieuse sans avoir recours
aux dispositifs à action mécanique directe.

Cependant, cette thérapeutique possède certaines limites liées, aux données biologiques, et
aux moyens thérapeutiques. De ce fait, son application clinique exige une attention
particulière de la part de l’orthodontiste, qui doit accorder une importance capitale à
l’examen clinique, afin de poser le bon diagnostic et d’instaurer la thérapeutique la plus
adéquate.

1. Rappels :
1.1- interaction : forme – fonction :

Il existe une corrélation très étroite entre la morphologie d’une structure et la matrice fonctionnelle,
l’une se trouve modifiée sous l’influence de l’autre. De ce fait, on distingue deux grands courants : un
premier : mécaniste, et un second : fonctionnaliste :

1.1.1- Théorie des mécanistes (Américains):

Les unanimes de cette théorie pensent que la fonction suit la forme, c'est-à-dire que les
dysmorphoses sont à l’origine des dysfonctions. Ils préconisent la correction de ces dysmorphoses
par l’utilisation de forces mécaniques. Le rétablissement de la
fonction se fera simultanément.

1.1.2- Théorie des fonctionnalistes (Européens):

Dans cette théorie, c’est la fonction qui crée la forme. Selon ROUX,
les troubles du développement squelettique trouvent leur origine
dans des défauts posturaux et des dysfonctions des appareils de
soutien. L’activité morphogénétique des tissus mous (matrice
fonctionnelle) guide la croissance et remodèle :

 D’une part, le système alvéolo-dentaire (couloir de


CHÂTEAU)

 D’autre part, les bases osseuses déterminant le rapport


des maxillaires.

1.2- Anomalies fonctionnelles :

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L’équilibre entre muscles antagonistes au cours des fonctions oro-faciales entraine un
développement harmonieux alvéolaire et squelettique :

Cet équilibre est rompu dans le cas où il existe :

-Une dysfonction : A rappeler qu’une fonction est une activité exercée dans le but de survie
et d’adaptation au milieu soit d’un élément vivant, d’un organe ou d’un système. La
dysfonction est un trouble et un mauvais déroulement de la fonction pouvant être
pathogène.

-Une parafonction : désigne une habitude vicieuse, volontaire ou inconsciente, qui n’est pas
nécessaire à la vie tels que : succion du pouce ou d’objets, succion de la lèvre, onychophagie,
bruxisme, mimétisme, proglissement mandibulaire…

-Un trouble postural : qui désigne une situation erronée de l’organe ou du squelette au
repos, ceci peut concerner :

L’enveloppe faciale : lèvres et joues.

La langue : en rapport avec sa forme, son volume, et l’insertion de son frein ainsi que la
présence de végétation ou d’hypertrophie amygdalienne dans la région pharyngée.

Le complexe crânio-rachidien : c'est-à-dire la façon dont la tête est portée par le rachis.
Certains enfants ayant du mal à respirer par le nez avancent plutôt leur mandibule avec
souvent la tête dans les épaules, penchée en avant, avec le cou assez court.

2. Principes de la rééducation neuro-musculaire :


La rééducation fonctionnelle est toute thérapeutique qui consiste en la correction d’une
dysfonction à l’origine d’une dysmorphose ou à la suppression d’une parafonction ou d’un
tic susceptible de perturber le bon équilibre bucco-dentaire.

2.1. Buts de la rééducation fonctionnelle :

La rééducation fonctionnelle peut être utilisée dans un cadre préventif, interceptif, curatif ou de
contention, ayant pour objectifs communs :

• Correction des comportements neuromusculaires anormaux (dyspraxies) afin d’acquérir de


nouveaux automatismes, et continuer à normaliser des fonctions

• Restauration d’un environnement fonctionnel physiologique en créant des conditions


d’exercices d’une physiologie qui ne soit pas génératrice de troubles morphogénétiques :

• Suppression des interpositions pathologiques (lèvres, langues, joues, doigts, objets).

2.2. Moyens de la rééducation fonctionnelle

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La thérapeutique fonctionnelle, utilise des méthodes non mécaniques précocement et peut recourir
à un âge avancé à une thérapeutique mécanique (appareillage).

2.2.1. Rééducation (ou thérapeutique) fonctionnelle non mécanique :


a. La myothérapie : c’est une gymnastique visant à augmenter la puissance musculaire,
et à améliorer la fonction de certains muscles déficients : elle permet donc de
modifier l’équilibre dento-facial dans le sens recherché.

Elle nécessite la collaboration volontaire du sujet, car les exercices sont assez répétitifs et les
résultats sont assez longs à obtenir ce qui la rend très aléatoires chez la plupart.

Elle consiste en une série de contractions musculaires, et les contractions doivent être
amples, relativement lentes, séparées par de courtes poses, répétées de dix à trente fois,
jusqu’à sensation de légère fatigue locale, et à une fréquence de 3 à 4 fois par jour.

A quels moments ? :

• Elle est souhaitable avant traitement orthodontique pour empêcher l’aggravation de


certaines déformations déjà existantes.

• Elle est difficile à entreprendre avant 8 ou 9 ans (coopération du malade).

• La myothérapie reste possible à tout âge surtout lorsqu’on modifie l’environnement


buccal.

Les inconvénients :

• La myothérapie doit être poursuivie toute la vie. Dès qu’elle est interrompue, les
muscles reprennent leur fonction initiale, contrairement à la rééducation
fonctionnelle dont le résultat est définitif une fois le circuit normal établi.

• Elle ne donne de résultats que si elle devient une attitude habituelle et non pas un
exercice quotidien intermittent.

Techniques:

 Gymnastique des propulseurs de la mandibule :

Dans le cas de rétrognathie : Avancer volontairement et lentement la mandibule le plus


possible et la maintenir propulsée pendant 10 secondes, le mouvement devra être répété 10
fois.

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Indépendamment de cette myothérapie consciente, certains appareils passifs (les gouttières
notamment) font effectuer une propulsion musculaire inconsciente de la mandibule,
pendant toute la journée, les tractions intermaxillaires puissantes font de même.

 Gymnastique des muscles masticateurs :

La tonification de ces muscles se fait par des exercices myotensifs en mastiquant du


chewing-gum fluoré. Cette musculation massetérine peut se faire également on demandant
au patient de serrer les dents.

 Gymnastique des muscles labiaux :

Celle-ci s’impose en cas de :

• Proalvéolie supérieure.

• Inocclusion des lèvres par brièveté de la lèvre supérieure.

• Respiration buccale.

• Hypotonie musculaire.

Exercices pour les deux lèvres :

Les exercices transversaux :

Ils consistent à rapprocher les commissures l’une de l’autre, tandis


qu’un exerciseur ou simplement 2 doigts opposent à ce mouvement
une légère traction dirigée en dehors.

Les exercices verticaux :

Ils consistent à saisir entre les lèvres (lèvres seules) un disque ou une lame
métallique de 3 à 4 cm de longueur, 2-3 mm d’épaisseur, et à le maintenir
horizontalement pendant une minute au début ; on augmente
progressivement la durée de l’exercice et le poids du disque. Cet exercice
peut également se faire avec un abaisse-langue en bois maintenu entre les lèvres.

Les exercices par méthode de GARLINER

Un bouton est placé verticalement dans le vestibule ; auparavant, un


fil aura été placé dans le trou du bouton. Les deux brins doivent
sortir du même coté, le patient tire sur le fil, les lèvres par leur
jonction doivent maintenir le bouton en place.

Exercices pour la lèvre supérieure :

Exercice de tonification de la lèvre supérieure :

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Le patient doit tenir fortement sa lèvre inférieure, avec ses doigts le plus bas possible. Il
ferme sa bouche avec sa seule lèvre supérieure en la descendant le plus bas possible,

Exercices pour la lèvre inférieure :

Il s’agit de monter la lèvre inférieure le plus haut possible sur la lèvre sup et de l’appuyer
fortement. Cela permet de :

 Tonifier la lèvre inférieure

 Etirer le sillon labio-mentonier

 Provoquer une propulsion mandibulaire intéressante

 Ouvrir les ailes du nez.

 Gymnastique des buccinateurs :

L’exercice consiste à contracter le buccinateur en étirant les


commissures labiales « à faire le sourire jusqu’aux oreilles », les dents
doivent être en occlusion sans crispation pendant l’exercice.

 Gymnastique de la musculature labio-mentonière :

On demande au patient de gonfler cette région comme s’il gonflait ses


joues, l’air devant déplisser le sillon et le faire disparaître.

 Tonification du plancher buccal :

Exercice du piston

- Le patient contrôle ses muscles mylohyoïdiens et géniohyoïdiens,


indispensables à la déglutition.

- La tête du patient est en position naturelle par rapport au rachis.


Le patient doit poser la pointe de sa langue sur les papilles
palatines les plus postérieures, en appuyant très fort (pression de 2
à 3 secondes puis relâcher) et repeter cet exercice dix fois de suite.

- Il place ensuite ses doigts sur le rebord basilaire de la mandibule


afin qu'il ressente la contraction.

 Tonification de la langue
 Exercice du pas de cheval (claquement):

On demande de faire claquer la langue de façon à imiter le bruit des sabots d'un cheval, 20
fois de suite au début, puis davantage en progression.
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Pour augmenter la difficulté on demandera au patient d'alterner distinctement les deux sons
« clac », « cloc ». Il ne faut pas hésiter, en cas de difficulté, à expliquer que la partie
antérieure de la langue doit coller au palais et s'en détacher comme une
ventouse.

 Appui de la langue :

Demander de pousser sur une cuillère ou un abaisse-langue avec la pointe de la


langue tenue droite.

 Myothérapie respiratoire de MACARY :

Trouve son indication chez les respirateurs buccaux hypotonique et


hyperdivergent.

Les exercices se font à l’aide d’un élastique en caoutchouc de section carrée de


3mm, ayant pour longueur celle de l’avant- bras chaque élastique se termine à
son extrémité par un anneau s’insérant sur le pouce et à l’autre bout par
une petite sorte de crochets très allongés venant s’insérer dans 2 petits
anneaux sur l’écarteur bimaxillaire au niveau des canines.

Les exercices respiratoires pendant ces mouvements ventilent les voies


aériennes supérieures et excitent la respiration nasale.

b. La rééducation fonctionnelle sans appareillage :

b.1. Rééducation de la respiration : la rééducation fonctionnelle de la


respiration n’est possible que si les conduits aériens sont dégagés.

 Différents exercices préconisés :

L’enfant tente de respirer doucement par le nez en occlusion labiale, en décubitus dorsal, les
yeux fermés. Il se concentre sur l’air, son trajet (respiration abdominale), sa langue, les
différentes odeurs.

Travail de la musculature nasale : faire le cochon, le lapin (contraction des releveurs


narinaires et labiaux supérieurs), dilater les narines en leur opposant index et pouce.

Exercices adaptés : souffler une bougie, tête bien droite, flamme sur l’axe du souffle nasal
pour l’éteindre (en obturant alternativement les narines droite et gauche).

b.2. Rééducation de la déglutition

L’enfant doit tout d’abord apprendre à placer la pointe et les bords de sa langue sur la
muqueuse palatine à l’endroit convenable que le rééducateur sensibilise à l’aide d’un doigt.

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Il doit ensuite occlure les mâchoires en position habituelle, puis joindre les lèvres sans
contraction exagérée.

Il avale par la suite sa salive sans entrouvrir les arcades dentaires, sans déplacer les bords et
la pointe de la langue et sans contracter sa sangle musculaire labio-jugale.

Techniques de rééducation de la déglutition :

- Déglutition de la salive : faire prendre conscience de l’existence de la déglutition


atypique, pratiquer devant un miroir une série de déglutition arcades serrées avec
lèvres écartés afin de visualiser son déroulement.

- Déglutition des liquides (gorgée) : après acquisition de la déglutition salivaire,


l’enfant avale un petit verre d’eau par gorgées successives en veillant à empêcher la
fuite d’eau vers l’extérieur (bon appui lingual).

- Déglutition des solides : même travail, la texture de l’aliment s'épaissira du gélifié


(flans), vers le « mou » (compotes), puis le solide.

b.3. Rééducation de la phonation :

La rééducation de la phonation doit être menée conjointement à celle de la déglutition, du


fait qu’elles sont régies par les mêmes effecteurs neuro-musculaires.

Cette correction intéresse les troubles audibles (exemple : sifflement, zézaiement), mais
aussi les troubles inaudibles (présentant uniquement des appuis anormaux

Elle consiste :

 1ere étape : à faire prononcer successivement toutes les consonnes, à reconnaître


celles qui sont défectueuses puis on apprend au sujet à prononcer la consonne à
l’état pur, en lui montrant les appuis corrects lors de la prononciation des phonèmes.

 2eme étape : lorsque le patient y arrive, il doit terminer le son prolongé par une
voyelle. On demande ensuite au patient de répéter ces phonèmes tout en étant très
conscient des appuis.

 3eme étape : une fois l’étape précédente franchie, on raccourcit progressivement la


consonne. Ensuite, on passera progressivement à la lecture à haute voix de mots,
puis de phrases entières en surveillant toujours sur l’organe effecteur

b.4. Rééducation de la mastication :

Dans un but préventif, on préconise un régime alimentaire adapté (alimentation riche en


fibre, de consistance dure qui forcerait l’enfant à exécuter des mouvements masticatoires

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corrects et dynamiser par conséquent son appareil manducateur) et la suppression de tous
foyers carieux douloureux responsables d’une déviation ou d’une perturbation de la fonction
masticatoire.

b.5. Rééducation des parafonctions :

Rien ne remplace une approche psychologique douce de l’enfant, en attirant son attention
sur la mauvaise influence de ses habitudes néfastes. Lorsque un suceur de pouce par
exemple se présente, le praticien essaye d’appuyer ses propos en lui présentant les
moulages d’un enfant pour lequel les dégâts causés sont plus importants que les siens, qui
en quelques mois sans appareil (moulage avant et après) a fait disparaitre sa béance en
arrêtant simplement de sucer son pouce. L’opérateur peut même lui donner les moyens
d’arrêter son tic (devenu machinal), tel que l’emploi de sparadraps autour du pouce, ce qui
permet à l’enfant de s’en rendre compte en cas d’oubli.

2.2.2. La rééducation fonctionnelle avec appareillage :


Il s’agit d’une éducation du comportement neuro-musculaire par l’usage d’un appareil qui
visera à corriger les dyspraxies. Celle-ci est utilisée en deuxième intension, lorsque la
rééducation du comportement neuro-musculaire sans appareillage s’avère inefficace ou
inutile. Plusieurs appareils s’offrent à notre disposition pour palier à ces troubles du
comportement :

1. L’enveloppe linguale nocturne (ELN) :

Encore appelée « toboggan » ou « tunnel à langue nocturne », l’ELN éduque la langue vers une
motricité « secondaire » qui s’adapte au cadre anatomique pré-corrigé. La langue devient l’appareil
fonctionnel naturel de la cavité buccale.

Description :elle est constituée par les éléments suivants :

 Ouverture sélective antérieure : réalisant pour la langue une cible


tactile, palatine antérieure, sagittale médiane, papillaire rétro-incisive.

 Le toboggan antérieur : qui bloque la route motrice linguale antérieure


par privation du contact lingual avec les lèvres.

 Les parois latérales du tunnel : qui bloquent la route motrice linguale


latérale par privation de l’environnement tactile jugal.

Indications :

Indiquée dans toutes les dysmorphoses d’origine linguale, car il agit en tant que
rééducateur fonctionnel et correcteur dento-alvéolo-squelettique par

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suppression des forces malformatives.

2. La perle de TUCAT

C’est une perle placée dans la région de la papille incisive d’une plaque palatine ou d’une
anse palatine soudée à 2 bagues. Celle-ci peut tourner librement autour de son axe fixé,
permettant à la langue de jouer avec, et d’adopter une nouvelle posture en fonction et au
repos.

3. La logette linguale / grille anti-pouce :

Sous forme de pans de résine ou de grille anti-langue ou de plaque en


hérisson de MERLE, ces dispositifs gênent l’élocution et n’empêchent
pas toujours le passage de la langue, mais jouent le rôle de dispositifs
de rappels.

Ces types d’appareillages luttent directement contre l’effet de la dysfonction (langue) ou de


la parafonction (succion du pouce).

Indications : béance fonctionnelle, succion du pouce, avec insuffisance de maturation


linguale et/ou psychologique.

4. les écrans d’interception :

Ce sont des écrans oraux conçus pour supprimer les interpositions et d’éviter les pressions
musculaires (au niveau des lèvres, joues, de la langue). Ils permettent d’éloigner l’enveloppe
musculaire (centripète ou centrifuge) des procès alvéolaires et des dents. Ceci améliore la
morphologie des arcades en modifiant la valeur des pressions musculaires.

- Lip-Bumper :

C’est un pare-choc, qui diminue la pression musculaire de la lèvre inférieure


sur les incisives inférieures (lingualées par hypertonicité de la lèvre inférieure,
ou interposition de cette même lèvre entre les incisives).

Il est constitué d’un arc vestibulaire rigide de 0,9 mm (.036 inch) de


diamètre, distant de la face vestibulaire des dents, avec un arrêt sur les
tubes molaires horizontaux. La région antérieure de l’arc est recouverte d’un tube plastique,
ou d’un bandeau en résine pour que la lèvre puisse prendre appui sans être lésée ;

Effets :

 Une vestibulo-version des incisives inférieures. La pression de la lèvre inférieure ne


s’exerçant plus, seule celle de la langue persiste.

 Un blocage ou une distalisation des molaires par transmission de la pression labiale


au niveau molaire.

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- Les ailettes latérales :

Sur plaque palatine ou en extension d’un activateur, elles permettent une correction de
l’interposition linguale unilatéralement ou bilatéralement (une ou deux ailettes).

- Plaque avec écran vestibulaire:

Constituée d'une lamelle de résine ou de caoutchouc, placée entre les


surfaces dentaires vestibulaires et la face interne des lèvres et des joues pour
éviter le mordillement et la succion des lèvres, la succion du pouce et
l’interposition lingual.

L’appareil peut être également utilisé contre la respiration buccale habituelle


avec occlusion labiale défectueuse. La plaque vestibulaire individuelle comportera ainsi des
orifices progressivement obstrués.

- Les pistes de PLANAS

C’est un appareil permettant d’obtenir une mastication unilatérale alternée


sur des bouches initialement en total déséquilibre. C’est la « Réhabilitation
Neuro-Occlusale.

Limites de la rééducation fonctionnelle :

1.1. Considérations liées à l’âge :


- Les thérapeutiques doivent être réalisées en période de croissance,
- La rééducation fonctionnelle s’opère vers 8 à 10 ans durant la période du
développement de la pensée logique de l’enfant, avant la fin de l’engrammation
cérébrale. Ceci pour que l’enfant comprenne ce qu’on attend de lui.
- Maturité affective pour l’arrêt de la succion du pouce.
1.2. Considérations humaines :
- Nécessité d’une coopération importante du patient (port régulier de l’appareil), et de
la famille (discipline, traitement long).
- Le praticien doit savoir les motiver.
- La thérapeutique fonctionnelle est contre indiquée en cas de problèmes
psychologiques, respiratoires (asthme).
- La thérapeutique fonctionnelle trouve son indication en cas de problèmes financiers
(moins couteux), problèmes d’éloignement par rapport au cabinet (rendez vous plus
espacés).
1.3. Considérations liées au type de dysmorphoses :

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- Il doit s’agir d’un décalage squelettique secondaire pour lequel une suppression de
l’étiologie fonctionnelle peut aboutir à une correction stable.
- La thérapeutique fonctionnelle est indiquée dans :
o Classe I avec latérodéviation mandibulaire fonctionnelle, avec
interposition.
o Classe II par rétrognathie mandibulaire, avec normo ou hypodivergence
faciale, d’étiologie mixte.
o Classe III fonctionnelle si le traitement est précoce.
- La thérapeutique fonctionnelle ne peut être appliquée en présence d’obstacles
anatomiques entravant la procédure de rééducation fonctionnelle tel que : la
macroglossie, frein lingual court, les obstructions nasales…
1.4. Considérations liées au système dentaire :
La thérapeutique fonctionnelle ne peut être entreprise en cas de :

- Dysplasie ou mauvaise hygiène.


- Linguoversion des incisives supérieures.
- Vestibuloversion des incisives inférieures.
- Forte supraclusie.
- DDM importante : qui nécessite de faire un traitement fonctionnel dans un
deuxième temps.

1.5. Stabilité des résultats :


Les résultats semblent durables lorsqu’un déficit fonctionnel est responsable de la
dysmorphose. Cependant, lorsque l’anomalie fonctionnelle s’anatomise, il sera difficile
voire impossible d’aboutir au succès de cette rééducation fonctionnelle qu’après
intervention mécanique (orthodontie, orthopédique ou chirurgicale). La thérapeutique
fonctionnelle ne pourra servir que d’un moyen de contention dans ces cas, pour éviter la
récidive, et maintenir les résultats.

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