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Dr

.MAZOUZI
_A
LA BIBLIOTHÈQUE ORTHODONTIQUE

P. E. VION

Anatomie
Céphalique
Téléradiographique
NORMA LATERALIS
NORMA FRONTALIS
NORMA AXIALIS

ÉDITIONS SID
l Y a cinquante ans, la clinique était la base de tout examen, de tout
diagnostic, de tout traitement. Certains examens, dits complémen-
taires, venaient apporter quelques petites précisions.
A l'heure actuelle, ces examens complémentaires ont pris une
place prépondérante et donnent de multiples et irremplaçables informa-
tions au clinicien qui doit alors en faire la synthèse.
La téléradiographie, examen dit complémentaire, fournit par l'intermé-
diaire de la céphalométrie de très nombreuses indications. Cette céphalo-
métrie est basée sur la recherche de certains points, témoins de structures
jugées essentielles.
Il va sans dire que ces points devront être localisés avec précision, donc
que les structures anatomiques devront être repérées avec le plus grand soin.
Si certains documents téléradiographiques sont parfaits et d'interpréta-
tion ne prêtant pas à confusion, d'autres - soit par suite d'erreurs tech-
niques, soit par suite de configurations anatomiques particulières - sont
d'interprétation difficile.
Il faut alors posséder un raisonnement anatomique, à partir de struc-
tures très lisibles, qui permettra de retrouver ou de localiser avec précision
la structure recherchée et le point nécessaire à une étude céphalométrique.
Certains points utilisés, s'ils sont tracés sans ce raisonnement anato-
mique, sont sujets à de grandes erreurs de localisation (l'aire de dispersion
pouvant atteindre pour certains le centimètre carré). Il va sans dire que les
déductions thérapeutiques basées sur de tels tracés céphalométriques sont
erronées dès le départ.
Ce modeste travail n'a pas d'autres prétentions que de permettre l'in-
terprétation exacte des images téléradiographiques et, partant, une bonne
localisation des structures osseuses recherchées, étudiées ici en norma la te-
ralis, norma frontalis, norma axialis.
Cette nouvelle édition réactualisée utilise le langage anatomique
moderne, c'est-à-dire la nouvelle nomenclature (qui remplace l'ancienne
nomenclature classique). Ceci grâce à deux ouvrages d'anatomie:
- Nouveaux dossiers d'anatomie PCEM. Tête. Tome l. Nguyen HUU,
Hervé PERSON, et Bernard VALLÉE. Aux heures de France, 1995.
- Tête osseuse. Articulation temporo-mandibulaire. Dents. Pierre
KAMINA et Michel RENARD. Maloine, éd., 1996.
Certains termes, dits anciens, rejetés par KAMINA, ont été gardés par
HUU (exemples: rocher, plafond de l'orbite). Je garderai ces termes (certi-
fiés par le Collège français des professeurs d'anatomie, comme correspon-
dant à la nouvelle nomenclature), non par nostalgie mais parce qu'ils sont
très pratiques pour l'enseignement car il est beaucoup plus rapide de dire
"rocher'''que de dire "partie pétreuse de l'os temporal", et dire "plafond" est
plus compréhensible que "paroi supérieure de l'orbite", car supérieure peut
se confondre avec inférieure.
P. E. VION

5
calvaria

crâne

neurocrâne
base du crâne

massif
cranio-
massif facial
facial
supérieur

face osseuse
viscérocrâne

massif

~
facial
inférieur

crâne massif facial

squelette axial squelette viscéral


- digestives
voies supérieures
colonne
- respiratoires
vertébrale
calvaria

crâne

neurocrâne
base du crâne

massif
cranio-
massif facial
facial
supérieur

face osseuse
viscérocrâne

massif

~
facial
inférieur

crâne massif facial

squelette axial squelette viscéral


- digestives
voies supérieures
colonne
- respiratoires
vertébrale
PREMIÈRE PARTIE

Anatomie
téléradiographique
en norma
lateralis

7
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

Les habitués des analyses céphalométriques savent bien qu'il est


nécessaire de définir très exactement la manière de tracer les différents
points remarquables utilisés, afin de donner à ces examens une univer-
salité qui est une de leurs qualités premières.
En effet, c'est l'emploi quasi général de la standardisation des
méthodes d'analyse qui a permis les progrès de la téléradiographie
céphalométrique comme moyen de diagnostic, grâce aux comparaisons
de clichés faits dans des conditions analogues.
Mais l'utilisation de ces méthodes dans un but de recherche a per-
mis de constater que, malheureusement, à partir de clichés semblables,
il était possible que des chercheurs successifs en donnent une interpré-
tation graphique différente. La divergence peut être due à un manque de
précision dans la définition des points utilisés ou à une mauvaise recon-
naissance des structures osseuses en question.
Cet ouvrage a pour but de préciser la localisation précise des points
utilisés en céphalométrie grâce à la reconnaissance rigoureuse des struc-
tures anatomiques qu'ils définissent.
Nous espérons contribuer ainsi à la progression de cette discipline
qui est dépendante de son universalité, ne renonçant pas à espérer qu'un
jour une banque mondiale de données céphalométriques sera à la dispo-
sition des chercheurs de tous les pays.
Le tracé de toutes les structures (molles et dures) tel qu'il va être
décrit, s'il n'est pas nécessaire pour une analyse céphalométrique suc-
cincte, permet, grâce au raisonnement anatomique qui le précède, d'évi-
ter certaines erreurs de localisation et surtout d'être la base d'une
recherche plus fructueuse, qui amènera peut-être à la découverte de cer-
taines corrélations ou de certaines typologies ignorées à ce jour.
Pour cet ouvrage, nous avons adopté un plan aussi didactique que
possible, le tracé préalable de certaines structures facilitant la recherche
ultérieure de points délicats ; mais ce plan n'a pas un caractère absolu,
certaines structures ayant été groupées sous des vocables différents (par
exemple: le processus zygomatique du maxillaire sera étudié avec la
cavité orbitaire).

9
Conditions d'apparition des structures. Images radiologiques.
- Une structure osseuse ou molle n'apparaît que si elle est prise en enfilade par les rayons X sur une certaine distance, nécessaire et suffisante
à leur absorption, fonction du rayonnement engendré par l'installation et de la nature et de la qualité des tissus du sujet irradié.
- L'image radiologique correspond rarement à l'aspect anatomique extérieur d'une structure examinée, le rayon visuel étant arrêté quelle qu'en
soit l'épaisseur.

1 1 j 11111 J J J J Rayonnement incident

Absorption 1 Ca
des rayons X Ca
par les Ca
atomes de Ca
calcium Ca
Structure anatomique
(tissu osseux) 1 Ca
(aspect extérieur)
ou les cellules 1 Ca
(tissu mou) 1 Ca
1 Ca

structu re prise structure curviligne structure perpendiculaire


en enfilade au rayonnement:
épaisse, fine

Il''.· .... 1· .... ···1

Image radiologique: très nette; très nette puis s'estompant; floue, inexistante
progressivement
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

PLAN

1 - 1 - TISSUS MOUS DU PROFIL ............................................. 13


1 - 1 - 1 - Front ...................................................................... 13
1 - 1 - 2 - Nez - Ailes du nez - Vestibule nasal .............................. 15
1 - 1 - 3 - Joues ..................................................................... 15
1-1-4-Lèvres ..................................................................... 17
1 - 1 - 5 - Menton . . . . . . . . . ... .. . . . . . . ... . . . . . . . . . . . .. .. . .. . . . . . . . . . . . .. . .. . .. . . . . . . 17
1 - 1 - 6 - Oeil........................................................................ 17
1 - 2 - COMPLEXE NASO-ETHMOÏDO-FRONTAL ........................ 20
1 - 2 - 1 - Table externe de l'écaille du frontal................................. 20
1 - 2 - 2 - Os nasal - Suture naso-fronto-maxillaire (point M) ............ 20
1 - 2 - 3 - Sinus frontal ............................................................ 20
1 - 2 - 4 - Table interne de l'écaille du frontal - Suture fronto-ethmoïdale -
Face supérieure des labyrinthes ethmoïdaux ..................... 20
1 - 2 - 5 - Lame criblée de l'ethmoïde .......................................... 23
1-3 - CAVITÉ ORBITAIRE ...................................................... 26
1-3 - 1 - Plafond de l'orbite, processus clinoïde antérieur ............ ... 26
1-3 - 2 - Bord latéro-orbitaire ................................................... 28
1-3 - 3 - Paroi inférieure de l'orbite (plancher de l'orbite) ............... 29
1-3 - 4 - Paroi antérieure de la fosse temporale
ou gouttière rétro-zygomatique .......... .... ......... ................ 31
1 - 3 - 5 - Processus zygomatique du maxillaire .............................. 31
1 - 3 - 6 - Arcade zygomatique ............... .................................... 31
1-4 - SPHÉNOÏDE ............................................................... 32
1-4 - 1 - Jugum sphénoïdal...................................................... 32
1-4 - 2 - Sillon chiasmatique .. .. .... .... . .. .. .... .. .... .. .. .. .. .... .. .. .. .. .. .. 33
1-4 - 3 - Selle turcique ............................................................ 33
1-4 - 4 - Dos de la selle, clivus sphénoïdal, suture sphéno-occipitale ... 33
1-4 - 5 - Face antérieure du corps du sphénoïde ........................... 33
1-4 - 6 - Sinus sphénoïdal .. .. .. . .... .. . .. .. .... .. .... .. .. .. .. .... .. . .. .. .. .. .. . 33
1-4 - 7 - Face exocrânienne de la grande aile du sphénoïde,
face inférieure du corps du sphénoïde. . . . . . . . . . .. ... . .. . . . . . . . . . . .. 35
1 - 4 - 8 - Face endocrânienne de la grande aile du sphénoïde ............ 35
1 - 4 - 9 - Processus ptérygoïde ...... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .... . .. .. . ... .. .. .. .... .. 37
1- 5 - FOSSE PTÉRYGO-PALATINE .......................................... 39
1- 5 - 1 - Paroi postérieure .. .. .. .. .... . .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. . .... .... .. .. .. .. . 41
1- 5 - 2 - Paroi antérieure ......................................................... 41
1- 5 - 3 - Foramen sphéno-palatin ............................................. 42
1- 5 - 4 - Cornets nasaux inférieur, moyen et supérieur .................. 43
1- 6 - MAXILLAIRE ............................................................... 44
1- 6 - 1 - Sinus maxillaire .................................... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 44
1- 6 - 2 - Canal naso-Iacrymal ................................................... 45
1- 6 - 3 - Palais dur ou osseux ................................................... 47
1- 6 - 4 - Point A . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . . . .. . .. . . . . . . . . . . .. . . . . .. . . . . . . 47
1- 6 - 5 - Denture .................................................................. 48
1- 7 - TISSUS MOUS NASO-ORO-PHARYNGÉS ET OS HYOÏDE ...... 50
1- 7 - 1 - Palais mou, fibromuqueuse palatine .............................. 50
1- 7 - 2 - Paroi postérieure du naso-pharynx. Tonsilles nasales 51
1- 7 - 3 - Paroi postérieure de l'oro-pharynx - Œsophage.................. 51

11
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1 - 7 - 4 - Larynx, épiglotte, pli vestibulaire (corde vocale supérieure),


pli vocal (corde vocale inférieure) ................................. 51
1 - 7 - 5 - Langue .................................................................. 51
1 - 7 - 6 - Tonsilles palatines ...................................................... 51
1 - 7 - 7 - Os hyoïde ............................................................... 53
1-8 - MANDIBULE ............................................................... 54
1-8 - 1 - Symphyse mentonnière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
1-8 - 2 - Bords inférieurs. Bords postérieurs ................................. 54
1-8 - 3 - Processus condylaire : condyle mandibulaire, col de la mandibule 56
1-8 - 4 - Processus coronoïde ................................................... 56
1-8 - 5 - Canal mandibulaire ................................................... 57
1-8 - 6 - Denture .................................................................. 57
1-8 - 7 - Anatomie mandibulaire, image fonctionnelle ..................... 59
1 - 9 - COMPLEXE TEMPORAL ................................................ 60
1 - 9 - 1 - Face endocrânienne du rocher, partie pétreuse du temporal.
Faces supérieure et postérieure ....... ....... . . . . .. . ............ . . . 60
1 - 9 - 2 - Méat acoustique externe (M.A.E.).
Méat acoustique interne (M.A.I.) ................................ .... 61
1 - 9 - 3 - Articulation temporo-mandibulaire (A.T.M.), tubercule
articulaire, fosse mandibulaire, processus articulaire ............ 63
1 - 9 - 4 - Processus styloïde ...................................................... 65
1 - 9 - 5 - Processus mastoïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
1 - 10 - COMPLEXE VERTÉBRO-OCCIPITAL .............................. 67
1 - 10 - 1 - Basi-occipital et condyle occipital................................. 67
1 - 10 - 2 - Atlas et axis, vertèbres cervicales ............... ...... . .. . .. ...... 68
1 - 10 - 3 - Écaille de l'occipital (partie squameuse de l'occipital) ......... 69
1 - 11 - CAVITÉ CRANIENNE ................................................... 71
1 - Il - 1 - Fosse crânienne antérieure, ethmoïdo-frontale,
gouttières olfactives 71
1 - 11 - 2 - Fosse crânienne moyenne, sphéno-temporale, selle turcique 71
1 - Il - 3 - Fosse crânienne postérieure, occipito-temporale, fosse de la
protubérance annulaire, fosse de la moelle allongée,
fosse cérébelleuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 73
1 - 11 - 4 - Calvaria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
1 - 12 - SUPERPOSITIONS ANATOMIQUES SELON BJ0RK ............ 75
1 - 12 - 1 - Structures osseuses utilisées pour l'étude des modifications
de la base du crâne et de la face . . . ... .. . ............... .. . . . . ... 75
1 - 12 - 2 - Maxillaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
1 - 12 - 3 - Mandibule .. . . . . . ...... ........ . . . . ... . . ... . . . . ........... .. . . . . . ..... 77
1 - 13 - IMAGES RADIOLOGIQUES EN NORMA LATERALIS
DES DIFFÉRENTS OS DU MASSIF CRANIO-FACIAL 79
1 - 13 - 1 - Os du crâne Frontal, ethmoïde, sphénoïde, temporal,
occipital, pariétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
1 - 13 - 2 - Os de la face supérieure: maxillaire, os palatin, os lacrymal,
cornet nasal inférieur, os nasal, os zygomatique ..................... 84
1 - 13 - 3 - Os de la face inférieure: mandibule .............................. 86

BIBLIOGRAPHIE .................................................................. 87

12
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ NORMA LATERALIS

l est indispensable d'avoir sur le même cliché les tissus durs et les
tissus mous. Ceux-ci ne peuvent apparaître que grâce à certains
procédés qui atténuent la dureté des rayons X (un des plus simples
et des plus efficaces est celui décrit par PASQUET32).
Ces procédés sont très au point actuellement et leur relative simpli-
cité devrait inciter tout orthodontiste à les employer ou à les exiger de
leur radiologue.
Nous avons l'habitude en France d'examiner les téléradiographies
en profil droit. Aux États-Unis, certains confrères les examinent en pro-
fil gauche, partant du principe juste, que tous les films représentent des
profils gauches, le côté gauche étant le plus proche de la cassette porte-
film, il faut examiner un profil gauche. L'inconvénient est qu'en cli-
nique, étant pour la plupart des droitiers, avec le siège d'opérateur à la
droite du fauteuil, nous examinons davantage le profil droit, sauf dans
les cas de dissymétrie. Si en téléradiographie nous examinons un profil
gauche, ceci nous fait faire une gymnastique mentale défavorable à la
standardisation des examens, qui est à la base de l'acquisition du sens
clinique.
C'est parce que l'on a examiné de nombreux sujets, toujours de la
même manière, la plus complète possible, que l'on détecte les différences
entre les individus, l'œil ayant sa mémoire propre. On accède alors au
diagnostic typologique qui est la synthèse de toutes les mensurations
possibles et imaginables. Il ne faut donc pas fourvoyer sa mémoire
visuelle et pour cela examiner toujours un profil droit sur une téléradio-
graphie prise à gauche (pour les puristes, nous pourrions dire que nous
regardons un profil gauche «par transparence»).

1 - 1 - 1 - Front Le revêtement cutané du front est fort simple à dessiner. Un détail


technique en permet le tracé : le transparent doit être rigoureusement
«scotché» sur le film, mais ce dernier ne doit pas être fixé sur le négato-
scope de manière à pouvoir tracer certaines grandes courbes, tantôt dans
un sens, tantôt dans un autre. Il nous est plus facile de tracer d'une
manière très précise le grand bombé du front de droite à gauche et de
haut en bas en renversant la téléradiographie «tête en bas» que de tracer
ce même front de gauche à droite et de haut en bas.

13
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

~-'

-- -
Figure 1
1 - aile du nez ;
2 - vestibule nasal;
3 - cartilage alaire.

Figure 2
Le B. .. Anne S? 9 ans 1/2. Microrhinie.
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALlS

1 - 1 - 2 - Nez - Le tracé exact des tissus mous du nez et des ailes du nez peut don-
ner un aperçu de la physiologie respiratoire d'un individu. Le flux d'air
Ailes du nez - à chaque inspiration profonde peut varier de 5 litres à 2 litres suivant
Vestibule nasal l'entraînement sportif du sujet. La tuyère nasale n'aura pas la même
forme chez les deux sujets et il importe d'en dessiner très exactement le
vestibule nasal, délimité en arrière par l'aile du nez qui apparaît sur la
téléradiographie comme une masse arrondie blanche, bordée elle-même
en arrière par la zone noire arciforme du pli nasogénien (l, fig. 1). Sa
limite postérieure exacte est la partie inférieure de l'image arciforme du
cartilage alaire (3, fig. 1).
En maintenant la mine du crayon à la limite entre ombre et lumière,
l'aile du nez et le vestibule nasal sont dessinés (2, fig. 1). Le tracé du ves-
tibule nasal montre son orientation: un petit nez et un vestibule nasal
orienté en haut et en avant sont deux signes majeurs du syndrome de
microrhinie selon GUGIN021 (fig. 2).

1 - 1 - 3 - Joues Chez certains individus à joues proéminentes et rebondies, on


voit très nettement à 1 ou 2 mm en arrière de l'aile du nez une plage
gris-clair arciforme à convexité antérieure. Sa limite antérieure est la
ligne jugale utilisée par certains auteurs (RICKETTS39) pour évaluer
l'esthétique du profil. Cette plage claire vient masquer parfois la zone
du point A (cf. § 1-6-4).

15
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

a b c
Figures 3 Figure 4

a b c d e 9

Figures 5
a- S? 8 ans 3 mois; e- d' 12 ans, contraction du muscle abaisseur de la lèvre inférieure;
b-S?llans; f - S? 18 ans, contraction du muscle du menton;
c-S?llans; g- S? 16 ans, G-angle gauche, D-angle droit.
d- S? 12 ans;

16
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ NORMA LATERALIS

1 -1 - 4 - Lèvres S'il est très facile de dessiner le contour antérieur des lèvres (fig. 3 a)
ceci ne donne guère de renseignements sur leur texture. On peut alors
dessiner les lèvres vues en section sagittale médiane grâce à la pénétra-
tion des rayons X mous (fig. 3 b), ce qui donne de plus amples rensei-
gnements sur l'épaisseur et l'opposition labiales. Mais le maximum de
renseignements est obtenu si les lèvres sont dessinées vues de profil (fig.
3 c). Pour ce faire, il faut repérer l'angle oral (commissure des lèvres)
(fig. 4, flèche nO 1) (qui se trouve en arrière de l'image radiologique de
l'incisive centrale supérieure dans les Classes 1 et II d'Angle ou au niveau
des incisives inférieures dans les cas de Classe III).
La ligne cutanéo-muqueuse ou zone de KLEIN de la lèvre supé-
rieure se devine grâce à une différence dans la tonalité des gris et va de
l'angle (fig. 4, flèche nO 1) au plus grand bombé de la lèvre supérieure
(fig. 4, flèche nO 2). Cette même ligne cutanéo-muqueuse de la lèvre
inférieure est rarement visible. Aussi devons-nous interpréter en joi-
gnant par une ligne courbe harmonieuse l'ange oral (l, fig. 4) au plus
grand bombé de la lèvre inférieure (3, fig. 4). (Ces contours se voient
très bien sur des xérographies grâce à l'effet de bord inhérent à la tech-
nique même, lequel augmente le contraste et la visibilité de certains
détails).

1 - 1 - 5 - Menton Le tracé du profil cutané mentonnier ne pose pas de problème. Le


seul point délicat est de noter (et de relever sur le tracé) s'il y a une
contracture du muscle mentonnier (fig. 5 e et D.

1 - 1 - 6 - Œil C'est une structure molle assez difficile à trouver, pour qui n'en a pas
pris l'habitude, et qui est cependant essentielle pour plusieurs raisons :
1 - 1 - 6 - 1 - un profil dessiné sans l'œil, sans les lèvres (cf. fig. 3 a)
et sans l'aile du nez n'est pas aussi «parlant» qu'un profil complet qui
remémore alors le visage de l'enfant;
1 - 1 - 6 - 2 - l'œil étant l'une des structures bilatérales les plus éloi-
gnées du plan sagittal médian et du rayon principal, le dédoublement
des images à son niveau se trouvera le plus exagéré.

17
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9

• Cas d'un sujet symétrique positionné correctement dans le


céphalostat.
L'œil le plus bas et le plus en arrière est alors l'œil gauche (fig. 6). Ceci est
très important à connaître car la céphalométrie, dans les études longitudinales
et transversales, compare les images radiologiques de structures médianes, peu
sujettes aux déformations d'un cliché à l'autre ou d'un enfant à un autre, du fait
de la standardisation des installations, à des images radiologiques de structures
latérales d'autant plus sujettes aux déformations qu'elles sont plus éloignées du
plan du film.
Il est donc de la plus haute importance de minimiser l'impact de ces défor-
mations en comparant les structures latérales gauches (les plus proches du
film, donc les moins déformées) avec les structures médianes et de ne pas rele-
ver sur un même tracé une structure droite dans une région et une structure
gauche dans une autre région et d'établir par exemple, un plan de Francfort
avec deux structures contro-Iatérales .
• Cas d'un sujet symétrique positionné incorrectement dans
le céphalostat : le dédoublement des images est alors exagéré et peut se faire
selon plusieurs modes:
- en avant (fig. 7). La tête est alors en rotation avec un très léger faux pro-
fil (mouvement autour d'un axe vertical, correspond au signe de tête signifiant
«non») ;
- en haut (fig. 8). La tête présente alors un mouvement de roulis (autour
d'un axe horizontal sagittal: correspond au signe de tête signifiant «ni oui ni
non») ;
- en avant et en haut (fig. 9) par combinaison des deux mouvements, rou-
lis et rotation.
Dans ces trois éventualités et toujours dans le cas d'un sujet symétrique les
dédoublements des autres structures sont homothétiques, le dédoublement au
niveau des globes oculaires étant maximal.
Il faudra donc pour le choix des structures homo latérales choisir les
dédoublements de même sens et pour savoir si ce sont des structures droites
ou gauches, mesurer à l'aide d'un compas à pointes sèches et à balustre, au
niveau de la cavité orbitaire, la distance qui sépare les deux parois inférieures
(planchers) et les deux parois supérieures (plafonds) des orbites (cf. § 1-
3-1 et 1-3-3).
La cavité orbitaire la moins agrandie est forcément la gauche et celle qu'il
faudra choisir et coordonner avec les autres dédoublements d'images.

18
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

• Dans le cas d'un sujet dissymétrique positionné «correcte-


ment» dans le céphalostat (ses deux méats acoustiques externes cartilagi-
neux sont dans l'axe du rayon principal et la dissymétrie est supposée ne pas
siéger à leur niveau) les dédoublements d'images ne sont pas homothétiques:
- nous pouvons ne pas avoir de dédoublement d'images des globes ocu-
laires et avoir des dédoublements mandibulaires traduisant diverses formes de
latéro-mandibulie;
- nous pouvons avoir des dédoublements d'images au niveau des globes
oculaires et d'autres dédoublements non homothétiques au niveau de struc-
tures différentes: la dissymétrie intéresse la tête entière et seul un dossier télé-
radiographique tridimensionnel proprement dit (comportant les trois
incidences téléradiographiques: vues latérale, frontale et axiale)
(CHOQUINI8, DELAIREI6, DUCHATEAUX 18 , FERRÉ18, NARDOUX 30 ,
VION18) permettra de faire le diagnostic de la dissymétrie.
1 - 1 - 6 - 3 - L'œil, organe mou, se trouve au milieu de la cavité orbitaire,
tissu dur. Grâce à lui, on peut éliminer certaines erreurs de localisation de la
paroi inférieure orbitaire (plancher) (cf. § 1-3-3), structure difficile à localiser
dans certains cas, en se référant alors à la paroi supérieure orbitaire (plafond),
toujours très visible (cf. § 1-3-1).
1 - 1 - 6 - 4 - Détails pratiques (fig. 10)
Pour apprendre à trouver l'œil, il faut repérer l'os nasal (1) et la suture
fronto-nasale (2).
A environ 1 cm en arrière et 1 cm en dessous de cette suture fronto-nasale
on remarque un arc de cercle rigoureux, vertical à concavité postérieure (3) qui
est l'image radiologique de la cornée.
A la partie inférieure nous voyons (4) l'image de la portion oculaire de la
paupière inférieure (4 et 5) avec son bord libre (4) et son angle latéral (6).
Nous distinguons beaucoup plus faiblement la portion oculaire de la paupière
supérieure (7) dont la partie antéro-médiale (8) se confond chez de nombreux
sujets avec la suture naso-fronto-maxillaire (9) (région du point M de
DELAIRE et ENLOW, cf. § 1-2-2).

Figure 10
1 - os nasal;
2 - suture fronto-nasale ;

GX
~-5
8 3 - cornée;
4 - bord libre de la portion oculaire de la
paupière inférieure;
5 - portion oculaire de la paupière infé-
rieure;
6 - angle latéral des paupières;
7 - portion oculaire de la paupière supé-
rieure;
8 - bord libre de la portion oculaire de la
paupière supérieure;
9 - suture naso-fronto-maxillaire.

19
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1-2-1- arallèlement à la ligne cutanée du front (1) se trouve la table


externe du frontal (2) limitée en bas par la suture naso-frontale
Table externe (3) et les os nasaux (4).
de l'écaille
du frontal
1 - 2 - 2 - Os Os pairs, nous les voyons en coupe antéro-postérieure médiane sur
la plupart des documents et l'image triangulaire à sommet inférieur (4)
nasaux. représente les bords médiaux des deux os pris en enfilade par les
Suture naso- rayons X.
fronto-maxillaire La ligne (5) représente donc la partie la plus antéro-supérieure des
(Point M) cavités nasales osseuses.
Cette ligne sert de point de départ antérieur dans la recherche de la
lame criblée de l'ethmoïde (cf. § 1-2-5).
Sur des documents excellents avec une grande gamme de gris, nous
pouvons voir la face antérieure de l'os nasal (6) avec la suture naso-
maxillaire (7) (bord latéral de l'os nasal- bord médial du processus fron-
tal du maxillaire). Cette suture rectiligne se termine à sa partie
supérieure au niveau du point M qui est la suture naso-fronto-maxillaire.
La paupière supérieure interfère souvent, en cas de dédoublements des
images oculaires, avec cette suture (PRAUD34).
La méthode la plus sûre est d'extrapoler vers le haut la suture naso-
maxillaire (7), et son intersection avec la suture fronto-nasale (3) repré-
sente le point M.

1 - 2 - 3 - Sinus Image lacunaire (9) comprise entre les tables externe (2) et interne
(11) du frontal (cf. § 1-2-4).
frontal
Chez certains individus (fig. 12) le développement du sinus frontal
peut être extraordinaire, avec cloison de refend (l) et nombreuses cel-
lules, latérales ou orbitaires (2), médiales ou ethmoïdales (3), semblant
diminuer considérablement la fosse crânienne antérieure du fait du recul
de la corticale interne du frontal (4).

1-2-4- Elle limite antérieurement la fosse cramenne antérieure (10)


(cf. § 1-11-1). C'est une grande ligne courbe avec une portion verticale
Table interne (11) doublant la table externe (2) et une portion horizontale (12). Cette
de l'écaille portion horizontale est l'image radiologique de la table interne du fron-
du frontal (fig. Il) tal qui domine, dans les régions para-médianes, l'incisure ethmoïdale du
frontal, laquelle s'articuleavec les labyrinthes de l'ethmoïde (cf. fig. l3,
flèches nO 2).
Elle correspond donc aux faces supérieures des cellules fronto-
ethmoïdales.

20
r,!
1
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ NORMA LATERALIS

11

Figure 11

1 - ligne cutanée du front; 11 - table interne du frontal (portion verticale) ;


2 - table externe du frontal ; 12 - table interne du frontal (portion horizontale) à ne pas
3 - suture naso-frontale ; confondre avec la lame criblée;
4 - os nasal; 13 - lame criblée de l'ethmoïde;
5 - paroi la plus antéro-supérieure des fosses nasales osseuses; 14 - zone d'implantation de la cris ta galli ;
6 - face antérieure des os nasaux ; 15 - suture fronto-ethmoïdo-sphénoïdale ;
7 - suture naso-maxillaire ; 16 - face antérieure du corps du sphénoïde;
8 - suture naso-fronto-maxillaire ; 17 - face supérieure du corps du sphénoïde ou jugum sphé-
9 - sinus frontal ; noïdal;
10 - fosse crânienne antérieure; 18 - fosse ptérygo-palatine.

21
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

ln

Figure 11 - Répétée pour faciliter la lecture.

1 - ligne cutanée du front; Il - table interne du frontal (portion verticale) ;


2 - table externe du frontal ; 12 - table interne du frontal (portion horizontale) à ne pas
3 - suture naso-frontale ; confondre avec la lame criblée;
4 - os nasal; l3 - lame criblée de l'ethmoïde;
5 - paroi la plus antéro-supérieure des fosses nasales osseuses; 14 - zone d'implantation de la cris ta galli ;
6 - face antérieure des os nasaux ; 15 - suture fronto-ethmoïdo-sphénoïdale ;
7 - suture naso-maxillaire ; 16 - face antérieure du corps du sphénoïde;
8 - suture naso-fronto-maxillaire ; 17 - face supérieure du corps du sphénoïde ou jugum sphé-
9 - sinus frontal; noïdal;
10 - fosse crânienne antérieure; 18 - fosse ptérygo-palatine.

Figure 12
cou... Christian, d', 17 ans.
1 - cloison de refend du sinus frontal;
2 et 3 - cellules du sinus frontal;
4 - table interne du frontal.

Cette ligne est presque toujours confondue avec une structure eth-
moïdale. Or la seule structure ethmoïdale visible à ce niveau en norma
lateralis est la lame criblée, toujours sous-jacente, jamais en continuité
avec la portion verticale de la table interne du frontal (11, fig. 11). La
lame criblée est en continuité avec la paroi postéro-inférieure des os
nasaux (cf. fig. 50) pour former la paroi supérieure des fosses nasales.

22
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - 2 - 5 - Lame Très visible sur certains documents, on la devine sur les autres à la
criblée différence de densité des gris. C'est une ligne à concavité inférieure
(13) qui est toujours sous-jacente à la portion horizontale de la table
de l'ethmoïde interne du frontal (12). Selon les individus, elle se trouve à 3, parfois
(13, fig. ll) 8 mm en dessous de cette dernière. Cela dépend du développement des
cellules fronto-ethmoïdales. Et dans le cas exceptionnel de la figure 12
·oÙ les cavités aériennes des sinus frontaux sont hyperdéveloppées,
nous n'avons plus de ligne horizontale de la table interne du frontal,
mais une ligne oblique en bas et en arrière (4, fig. 12).
Le meilleur moyen pour trouver cette lame criblée est de suivre,
depuis l'extrémité inférieure des os nasaux, la paroi supérieure des cavi-
tés nasales. Ce sommet (14, fig. ll) correspond au tiers antérieur de
l'implantation de la cris ta galli, invisible sur le cliché en vue latérale
(1, fig. 48).
Dans la grande majorité des cas, les lignes 12 et l3 (fig. ll) se rejoi-
.gnent au niveau du sphénoïde. Le point marqué 15 sur cette figure repré-
sente donc la suture fronto-ethmoïdo-sphénoïdale, les deux lignes 12 et
l3 se continuent en arrière par une ligne unique (17) qui est la face
supérieure du corps du sphénoïde ou jugum sphénoïdal (encore appelé
planum sphénoïdal) (cf. § 1-4-1).
A l'aplomb de cette suture, se trouve la face antérieure du corps
du sphénoïde (16) laquelle se termine au milieu du sommet de la
fosse ptérygo-palatine (18) (cf. § 1-4-5 et § 1-5).

Figure 13 - Coupe vertico-transversale de l'ethmoïde.

1 - frontal: paroi supérieure de l'orbite 6 - ethmoïde: labyrinthes;


(plafond) ; 7 - cellules fronto-ethmoïdales ;
2 - frontal: table interne, région para- 8 - cavités orbitaires;
médiane sus-jacente aux labyrinthes eth- 9 - maxillaire;
moidaux; 10 - cellule ethmoïdo-maxillaire ;
3 - ethmoïde: crista-galli ; Il - cornet nasal moyen ;
4 - ethmoïde: lame perpendiculaire; 12 - cornet nasal supérieur.
5 - ethmoïde: lame criblée;

23
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHlQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

Figure 14
12 - table interne du frontal, portion horizontale;
13 - lame criblée de l'ethmoïde;
15 - suture fronto-ethmoïdo-sphénoïdale ;
16 - face antérieure du corps du sphénoïde;
18 - fosse ptérygo-palatine.

24
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERALIS

Dans un faible pourcentage des cas (fig. 14), la ligne 12 (table


interne du frontal, portion horizontale) se termine avant la suture
ethmoïdo-sphénoïdale (15). La face antérieure du sphénoïde (16) doit
donc être recherchée plus en arrière.
Un des meilleurs signes est l'espèce de très petit triangle à sommet
inférieur (15) qui marque l'union de cette face antérieure du corps du
sphénoïde avec sa face supérieure (jugum sphénoïdal).

25
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1 - 3 - 1 - Paroi a paroi supérieure ou plafond, structure la plus visible de la


supérieure cavité osseuse orbitaire, est constituée par la face exocrâ-
nienne du frontal qui limite en haut la matrice fonctionnelle
(plafond) oculaire et qui apparaît comme une ligne courbe harmo-
de l'orbite, nieuse (1, fig. 15 et 16) ne devant pas être confondue avec la ligne den-
processus telée de la face crânienne du frontal (2, fig. 16) , qui comporte les
clinoïde empreintes digitales des circonvolutions du lobe frontal du cerveau.
Au niveau des parois su érieures de l'orbite on retrouve les mêmes
antérieur dédoublements d'images qu'au niveau des globes oculaires (cf. fig. 6,
7, 8 et 9 et § 1-1-6-2). Il va donc falloir coordonner les images des
structures gauches oculaire et orbitaire (cf. fig. 17).
Pour tracer les différents plans utilisant des structures latérales qui
risquent d'être dédoublées et pour les mesures céphalométriques, nous
conseillons à la suite de nombreux auteurs (MULLER, RICKETTS,
SASSOUNI) de prendre les milieux des dédoublements.
En effet si l'on doit comparer des structures médianes (non dédou-
blées parce qu'uniques mais à agrandissement moyen) avec des struc-
tures latérales dont les gauches très proches du film sont peu agrandies,
alors que les droites, très éloignées, sont très agrandies, la moyenne de
ces agrandissements différents donnera un agrandissement moyen com-
parable à celui des structures médianes (fig. 17 bis).

Figure 15
1 - paroi supérieure (plafond) de l'orbite;
2 - processus clinoïde antérieur;
5 .......
3 - bord latéro-orbitaire ;
4 - paroi injérieure (plancher) de l'orbite;
Or - point orbital ou infra-orbital (à ne pas
confondre avec le foramen sous-orbitaire) ;
\ 5 et 6 - paroi antérieure de la fosse temporale;
) Te - point temporal de SASSO UNI ;
( ~ / 7 - paroi antérieure du processus zygomatique du
·V ~/ maxillaire;
8 - "key-ridge" ;
13 - lame criblée de l'ethmoïde.

26
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _'--_ _ _ _ _ __ NORMA LATERALIS

La paroi supeneure de l'orbite (plafond orbitaire) se termine en


arrière par le processus clinoïde antérieur homolatéral (2, fig. 15).

Figure 16
1 - paroi supérieure (plafond) de l'orbite: face orbitaire du
frontal;
2 - paroi supérieure (plafond) de l'orbite: face endocrâ-
nienne du frontal (impressions digitales).

Figure 17
d - structures oculaire et orbitaire droites ;
g - structures oculaire et orbitaire gauches.

Figure 17 bis
F 1 - ab, cd et ef sont 3 structures de même grandeur*, 2 sont

-I: :r-:::I
latérales: ab et ef, et une est médiane: cd ;
8'
.. '. 2 - projetées sur le film F à l'aide d'un rayonnement"conique
c'
............ .... ....... d'origine 0, elles se trouvent différemment agrandies:
.' -.... _ ... c
---- --i 8
-~:':.';..- - la structure latérale ab, la plus éloignée du film, a une pro-
jection a' b' beaucoup plus agrandie que la structure homo-

_~_~~::>o
logue contro-Iatérale ef, la plus rapprochée du film;
- la moyenne des agrandissements a' e' ou f b' donne des

,. - - - ."..--
t ... "_
_ .. __ ._~-- -- =;... - ..:. . .
b
:~ points moyens qui seront confondus avec la projection c' d' de
la structure médiane cd moyennement agrandie .
d' .". ..... - ..... - d Nous pourrons ainsi comparer des structures latérales et
,'" médianes ayant le même taux d'agrandissement.
b' .,.'

* Attention à l'illusion d'optique.

27
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1 - 3 - 2 - Bord C'est une structure assez difficile à voir (3, fig. 15). Elle ne se repère
latéro-orbitaire que grâce à la comparaison entre les différentes tonalités de gris. Ce bord
orbitaire latéral est la limite entre une zone gris sombre antérieure ova-
laire correspondant aux tissus mous de l'œil et une zone gris plus clair

Figure 18 - PIG ... ~, Sylvie, 12 ans.

1 - paroi supérieure du sinus maxillaire; 5 - bord supérieur du cornet nasal inférieur;


2 - cloison de refend du sinus maxillaire; 6 - paroi inférieure (plancher) de l'orbite;
3 - canal naso-Iacrymal; 7 cloisons des cellules ethmoïdales (labyrinthes de l'eth-
4 - bord inférieur du cornet nasal moyen ; moïde) (cf 6 de lafigure 13).

Or. sup.

1
2

-21
Or. inf.

Figure 19
Or. sup. : point supra-orbital;
Or. inf : point infra-orbital.
Si l'on se réfère à la cornée, l'infra-orbital doit être recherché à une distance égale à celle qui sépare l'œil du supra-orbital, quand
l'œil regarde droit devant.

28
PREMIÈRE PARTIE ----..,._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ NORMA LATERALIS

postérieure arciforme correspondant à la poutrelle osseuse orbitaire laté-


rale constituée dans sa partie supérieure par le processus zygomatique
du frontal et dans sa partie inférieure par le processus frontal de l'os
zygomatique.
Les dédoublements d'images à son niveau sont difficiles à repérer et
l'on doit se guider sur les dédoublements du plafond de l'orbite et de
l'œil pour individualiser les structures droite et gauche.

1-3-3- L'image radiologique du plancher de l'orbite (4, fig. 15) est consti-
Plancher tuée dans sa partie antérieure par la paroi orbitaire de l'os zygomatique
et dans sa partie postérieure par la paroi orbitaire du maxillaire.
de l'orbite
C'est une ligne courbe à concavité supérieure longue de 1 cm à 2 cm
dans certains cas.
Il est de la plus haute importance de localiser avec précision cette
structure (pour ceux qui utilisent le plan horizontal de Francfort) car le
point orbitaire (Or, fig. 15) est à l'union du bord latéro-orbitaire et du
plancher de l'orbite. Ceci évite de nombreuses et importantes erreurs
dans la localisation de ce point, lesquelles ont amené certains auteurs
(COUSIN13) à préconiser l'abandon de ce plan. En effet, à ce niveau, se
superposent de multiples structures différentes dont l'une est prise par
erreur pour le bord infra-orbitaire (puisque le point orbital est le point .
le plus déclive du bord infra-orbitaire). Nous préférons donner la défini-
tion suivante: le point orbital sur une vue en norma lateralis est situé à
l'union des images radiologiques du bord latéro-orbitaire dans sa partie
inférieure et de la paroi inférieure (ou plancher) de l'orbite.
Si nous examinons attentivement la figure 18 nous pouvons voir,
dans la région supposée du point orbital, de haut en bas:
1. l'image supérieure du sinus maxillaire ;
2. l'image d'une cloison de refend du même sinus maxillaire ;
3. l'image de l'entrée du canal naso-Iacrymal ;
4. l'image du bord inférieur du cornet nasal moyen;
5. l'image du bord supérieur du cornet nasal inférieur;
6. la paroi inférieure de l'orbite.
Toutes ces images prises pour des parois inférieures orbitaires expli-
quent la marge d'erreur énorme enregistrée par COUSIN13.
C'est pourquoi ayant tracé l'œil (tissu mou), la paroi supérieure (ou
plafond) de l'orbite et ce que nous supposons être la paroi inférieure (ou
plancher) de l'orbite, nous faisons le raisonnement anatomique illustré
par la figure 19 : l'œil, tissu mou, est à égale distance des points orbital
supérieur et orbital inférieur, quand le regard est horizontal.
Autrement dit : en se référant à l'œil, l'infra-orbital doit être recher-
ché à une distance égale à celle qui sépare l'œil du supra-orbital. Ayant
dessiné ces 3 structures, les erreurs deviennent manifestes et obligent à
revoir le problème.
Nous nous permettons ici une parenthèse quant à la méthodologie
pour la recherche de structures ou de points délicats à loèaliser. Film
radiographique et transparent étant solidarisés ensemble (cf. § 1-1-1), il

29
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 15 - Répétée pour faciliter la lecture.

1 - paroi supérieure (plafond) de l'orbite; 5 et 6 - paroi antérieure de la fosse temporale;


2 - processus clinoïde antérieur; Te - point temporal de SASSOUNI ;
3 - bord latéro-orbitaire ; 7 - paroi antérieure du processus zygomatique du maxillaire;
4 - paroi inférieure (plancher) de l'orbite; 8 - "key-ridge" ;
Or - point orbital ou infra-orbital (à ne pas confondre avec le 13 - lame criblée de l'ethmoïde.
foramen sous-orbitaire) ;

Figure 20 - CLA ... Annie, S?, 16 ans.


1 - bord inférieur de l'os zygomatique; 3 - bord supérieur de l'arcade zygomatique;
2 - bord inférieur du processus zygomatique du temporal; 4 - tubercule articulaire de l'os temporal.

30
r
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

faut soulever le transparent et tracer directement sur le film avec une


mine 0,5 mm assez douce (2 B) la structure recherchée. Le transparent
rabattu, cette structure est tracée dessus. On soulève à nouveau le trans-
parent et le trait de crayon sur le film est gommé délicatement avec une
gomme plastique. Puis l'on va dessiner une autre structure. Quelques
instants plus tard on soulève le transparent sans le regarder à l'endroit
litigieux (de façon à éliminer la mémoire visuelle) on recherche directe-
ment sur le film la structure difficile à localiser, on la trace de nouveau,
on rabat le transparent. Si l'ancien tracé sur le transparent et le nouveau
tracé sur le film coïncident, ou bien on ne s'est pas trompé, ou bien on
s'est trompé deux fois. Si l'ancien et le nouveau tracés ne coïncident pas,
il faut refaire l'expérience et prendre une décision lors du troisième tracé.

1 - 3 - 4 - Paroi Son image radiologique est une ligne sinueuse en S très allongé. Sa
antérieure partie supérieure légèrement convexe (5) est constituée par l'os zygoma-
tique (paroi postérieure de son processus frontal).
de la fosse
Sa partie inférieure légèrement concave (6) est constituée par la
temporale paroi postérieure du processus zygomatique du maxillaire (cf. § 1-3-5).
ou gouttière A son extrémité supérieure se trouve le point temporal de
rétro- SASSOUNI (Te, fig. 15) qui est un artefact radiologique puisqu'il
zygomatique se trouve à son intersection avec l'image radiologique de la lame criblée
(5 et 6, fig. 15) (13) (structure médiane). Le même artefact radiologique se retrouve
pour le point articulare, Ar, de BJ0RK, intersection de l'image radiolo-
gique du basi-occipital (structure médiane) avec l'image radiologique du
bord postérieur du processus condylaire (structure très latérale).

1-3-5- La paroi postérieure (6) a déjà été décrite (cf. § 1-3-4).


Processus La paroi antérieure (7) est chez certains individus peu visible du fait
zygomatique de son obliquité avec le rayonnement incident. Son image radiologique
n'est pas en continuité avec le plancher orbitaire.
du maxillaire
Le bord inférieur (8), à l'union des parois antérieure et postérieure,
(6, 7 et 8, fig. 15) est le key-ridge des anciens auteurs.
~aspect triangulaire de ce processus est un signe très important
quant à son développement, dû à sa pneumatisation (cf. fig. 15 et 20).

1 - 3 - 6 - Arcade Dans de très rares cas, en général des sujets avec une musculature
zygomatique fortement développée (Classe II, division 2), on peut voir le bord infé-
rieur de l'arcade zygomatique.
(fig. 20)
Sa moitié antérieure (1) est constituée par le bord inférieur de l'os
zygomatique; sa moitié postérieure (2) par le bord inférieur du proces-
sus zygomatique du temporal, ce qui explique que cette ligne se termine
sur le tubercule articulaire de l'os temporal (4).
Son bord supérieur (3) est moins visible et se perd en arrière dans la
clarté des images du tuberbule articulaire de l'os temporal.

31
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

1 - 4 - 1 - Jugum ous avons déjà vu (cf. chap. 1-2-4 et 1-2-5 et fig. Il et 14) que
sphénoïdal le jugum sphénoïdal (l, fig. 21) était en continuité avec la por-
tion horizontale de la table interne du frontal (12, fig. Il, 14 et
21) et de la lame criblée de l'ethmoïde 03, fig. Il, 14 et 20).

Figure 21
1 - jugum sphénoïdal;
2 - sillon chiasmatique ;
3 - processus clinoïde antérieur;
4 - canal optique;
5 - tubercule de la selle;
6 - selle turcique;
7 - processus clinoïde postérieur;
8 - dos de la selle turcique et clivus sphénoïdal;
9 - suture sphéno-occipitale ;
10 - face antérieure du corps du sphénoïde;
11 - sinus sphénoïdal ;
12 - portion horizontale de la table interne du frontal;
13 - lame criblée de l'ethmoïde;
15 - suture fronto-ethmoïdo-sphénoïdale ;
18 - fosse ptérygo-palatine.

32
r
,

PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1-4-2- Immédiatement en arrière du jugum sphénoïdal il est plus ou moins


Sillon marqué selon les individus. Il est dominé par les processus clinoïdes
antérieurs (3) et prolongé en avant par le canal optique (4), limité en
chiasmatique arrière (3) par le tubercule de la selle (5).
(2, fig. 21)

1 - 4 - 3 - Selle Structure médiane donnant une image arrondie, de forme variable.


Son centre, le point S, est utilisé dans de très nombreuses analyses. Deux
turcique méthodes pour le déterminer :
(6, fig. 21)
- soit par inspection, en masquant avec le pouce gauche les proces-
sus clinoïdes antérieurs et postérieurs ;
- soit en prenant le milieu de son plus grand diamètre (B]0RK)
(méthode la plus rigoureuse).
Elle est limitée en arrière et latéralement (ce qui explique le flou des
images) par les processus clinoïdes postérieurs (7).

1 - 4 - 4 - Dos de Aux âges orthodontiques, entre 9 et 12 ans, la suture sphéno-occi-


la selle turcique, pitale est fort visible sur les documents téléradiographiques, du moins
dans sa partie postéro-supérieure. En revanche, sa partie antéro-infé-
clivus sphénoïdal rieure est difficile à déterminer car son image vient très souvent se super-
(8, fig. 21) poser avec la portion antérieure de l'articulation temporo-mandibulaire
Suture sphéno- (A.T.M.).
occipitale (9)

1 - 4 - 5 - Face Au § 1-2-5 (fig. H et 14), nous avons vu que le plus souvent la face
antérieure antérieure du corps du sphénoïde se trouve à l'aplomb de l'union de la
lame criblée (13) et de la portion horizontale de la table interne du fron-
du corps tal (12) ; que cette union (l5) était la suture fronto-ethmoïdo-sphénoï-
du sphénoïde dale et que son image était un minuscule triangle clair à pointe
(l0, fig. 21) inférieure, amorce de la face antérieure du corps du sphénoïde. Cette
face antérieure est plus ou moins visible, plus ou moins sinueuse selon
les individus. Elle se termine toujours au milieu du sommet de la fosse pté-
rygo-palatine (l8). Elle est donc un point de repère dans la localisation
exacte de ce sommet.

1 - 4 - 6 - Sinus Il est plus ou moins développé selon les individus, pouvant ne don-
sphénoïdal ner que l'image de petites cellules ou pouvant occuper tout l'os et même
se développer dans la base des processus ptérygoïdes, de nombreuses
(H, fig. 21) cloisons de refend étant alors visibles.

33
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 22
10 - face antérieure du corps du sphénoïde;
12 - crête infra-temporale de la grande aile du sphénoïde ou, autre possibilité, face inférieure
exocrânienne du corps du sphénoïde;
l3 - face endocrânienne de la grande aile du sphénoïde;
14 - tubercule articulaire de l'os temporal;
15 - toit de la fosse mandibulaire;
16 - tubercule sphénoïdal.

34
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - 4 - 7 - Face Représentée par une ligne qui fait un angle d'environ 90° (12,
exocrânienne fig. 22) avec la face antérieure du corps du sphénoïde (l0). On ne peut
dire exactement quelle est la structure qui apparaît: est-ce la face infé-
de la grande aile rieure exocrânienne du corps du sphénoïde, structure médiane et para-
du sphénoïde médiale, ou bien sont-ce les faces infra-temporales et les crêtes
(fig. 22). infra-temporales des grandes ailes du sphénoïde avec en avant leur
Face inférieure tubercule sphénoïdal qui apparaît alors comme un V très élargi ?
du corps Cela dépend de l'anatomie individuelle qui, en ce qui concerne le
sphénoïde, est très variable.
du sphénoïde
Il est à remarquer que cette ligne est en continuité en arrière avec
l'image radiologique du tubercule articulaire de l'os temporal (l4) (ce
qui alors laisserait penser qu'il s'agit de la face infra-temporale de la
grande aile du sphénoïde).

1 - 4 - 8 - Face Représentée par une ligne courbée à 90°, située au-dessus de la face
endocrânienne exocrânienne de la grande aile du sphénoïde (12) et croisant neuf fois
sur dix la face antérieure du corps du sphénoïde (10).
(cérébrale)
Elle est la limite antérieure de la fosse crânienne moyenne
de la grande aile (cf. § 1-11-2) et se continue en arrière avec la face endocrânienne de la
du sphénoïde partie squameuse (écaille) de l'os temporal pour former le toit de la fosse
(13, fig. 22) mandibulaire (15).

35
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 23

1 - moitié supérieure de la face antérieure du processus pté- 6 - palais mou;


rygoïde; 10 - fond de la fosse scaphoïde;
2 - moitié inférieure de la face antérieure du processus ptéry- 12 - lame latérale du processus ptérygoïde ;
gOïde; 14 - processus pyramidal du palatin;
3 - face antérieure du corps du sphénoïde; 20 - bord supérieur du sillon chiasmatique (ou !imbus sphe-
4 - face postérieure de la tubérosité maxillaire; noïdalis).
5 - extrémité postérieure du palais dur, épine nasale posté-
rieure (E.N.P.) ;

Pt anatomique de Vion

Figure 24 b
Pt anatomique de Vion.
Figure 24 a

1 - "soudure" du processus ptérygoïde sur la face inférieure 9 - zone d'émergence exocrânienne du foramen rond;
du corps du sphénoïde; 10 - fond de la fosse scaphoïde;
7 - partie la plus supérieure de la face antérieure du proces- Il - fond de la fosse ptérygoïde ;
sus ptérygoïde, racine du processus ptérygoïde ; 12 - bord postérieur de la lame latérale de la ptérygoïde ;
8 - face cérébrale de la grande aile du sphénoïde; 13 - processus ptérygo-épineux (épine de CIVININI).

36
r

PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ NORMA LATERALIS

1-4-9- C'est une structure communément utilisée puisque sa face anté-


rieure, dans sa moitié supérieure (l) constitue l'image radiologique très
Processus
connue de la paroi postérieure de la fosse ptérygo-palatine (cf. § 1-5)
ptérygoïde toujours très facile à repérer. A son niveau se retrouvent, mais diminués,
(fig. 23) les mêmes dédoublements d'images déjà repérés au niveau des globes
oculaires et des parois supérieures de l'orbite. Il faudra dans ce cas choi-
sir le dédoublement homothétique afin de ne pas prendre deux struc-
tures orbitaire et ptérygoïdienne controlatérales.
Si nous analysons plus finement les images radiologiques, nous
voyons que cette face antérieure du processus ptérygoïde, qui commence
à l'aplomb de la face antérieure du corps du sphénoïde (3, fig. 23 et cf.
aussi § 1-4-5) se poursuit en une sigmoïde allongée jusqu'au niveau de
l'image radiologique du palais mou (6) et que dans sa moitié infé-
rieure (2) elle est tangente à l'image radiologique de la tubérosité maxil-
laire (4). L'extrémité inférieure du processus ptérygoïde se devine, plus
qu'elle ne se voit, dans le palais mou, entre 5 mm et 10 mm au-dessous
de l'image du palais dur (5).
Entre cette extrémité inférieure du processus ptérygoïde et la tubé-
rosité maxillaire, on peut voir très bien, quelquefois, le processus pyra-
midal du palatin (14, fig. 23).
Dans certains cas (fig. 24), on voit la face antérieure se continuer
vers le haut par une ligne toute droite (7) et l'on assiste à une bifurca-
tion Clignes 7 et 1). Nous pouvons dire que cette ligne toute droite est
l'image radiologique de la racine de la ptérygoïde, et qu'à son extrémité
supérieure, se trouve l'émergence du canal rond. On peut situer alors, au
niveau de ce point extrême, le point Pt anatomique de Pierre Vion, qui
permettra de mieux construire l'axe facial de Ricketts.
Nous pouvons alors dire que la ligne courbe 1 est l'image de la "sou-
dure" de la racine latérale du processus ptérygoïde sur la grande aile du
sphénoïde, tandis que la ligne droite 7 est l'image de la face antérieure
stricto sensu du processus ptérygoïde, comprise entre ses racines latérale
et médiale et qu'entre son sommet et la face endocrânienne de la grande
aile (8) (cf. § 1-4-8) se trouve l'extrémité exocrânienne du foramen
rond (9) qui, pour RICKETTS et DELAIRE est un des points remar-
quables de la base du crâne. (Nous pensons que cette structure n'est pas
visible en norma lateralis).
Ces cas permettent de vérifier la véracité des points Cc et Pts de ces
auteurs et d'étayer l'étude de PRAUD34 faite sur crânes secs.
En arrière de la moitié supérieure de cette face antérieure, on voit
une ou deux lignes courbes (10 et ll). La plus inférieure (10) est l'image
du fond de la fosse scaphoïde, où s'insère le muscle tenseur du voile du
palais sur la racine médiale de la ptérygoïde. Dans certains cas (fig. 24)
on voit une deuxième ligne courbe au-dessus (ll) qui représente le fond
de la fosse ptérygoïde (délimitée par les deux lames de la ptérygoïde) où
s'insère le muscle ptérygoïdien médial. Plus en arrière, on devine plus
qu'on ne voit, le bord postérieur de la lame latérale (12) avec le proces-
sus ptérygo-épineux (épine de CIVININI) (l3).

37
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 25
1 - face antérieure du corps du sphénoïde;
2 - face inférieure du corps du sphénoïde;
3 - face antérieure d'un processus ptérygoïde ;
4 - tubérosité du maxillaire;
5 - sinus maxillaire;
6 - fissure orbitaire inférieure;
7 - angle postéro-supérieur du sinus maxillaire.

38
r
1-

PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALlS

Ile prolonge médialement la fosse infra-temporale avec laquelle elle


communique par la fissure ptérygo-maxillaire. C'est un carrefour de
communication entre les principales cavités et fosses de la face et du
crâne (KAMINA).
Son image classique, en norma lateralis, en goutte d'eau renversée que de
nombreux auteurs utilisent dans leurs analyses céphalométriques est donc
l'image de l'arrière-fond de la fosse infra-temporale (anciennement fente pté-
rygo-maxillaire). Elle est donc l'image de la fosse ptérygo-palatine. Cette fosse
ptérygo-palatine, limitée en arrière par le processus ptérygoïde, en avant par la
tubérosité maxillaire, médialement par la lame perpendiculaire du palatin, est
sûrement la structure essentielle du massif facial car elle est la zone de
confluence :
- du neurocrâne avec l'émergence du foramen rond, qu'emprunte le nerf maxil-
laire (primum movens de l'édification du massif facial supérieur) (cf. § 1-4-9) ;
- du massif facial supérieur qui se trouve juste en avant d'elle puisque sa
face antérieure est constituée par la face postérieure de la tubérosité du maxil-
laire supérieur (champ maxillaire de DELAIRE15) ;
- du massif facial inférieur, mandibulaire, en arrière d'elle (champ mandi-
bulaire de DELAIRE), puisque sur le processus ptérygoïde, qui en forme la
paroi postérieure, s'insèrent les deux muscles ptérygoïdiens, médial et latéral,
dont le dernier semble être un des facteurs de croissance mandibulaire
(PÉTROVIC33).
Ce qui explique que de nombreux auteurs ont utilisé cette structure et
notamment son contour supérieur (point ptérygoïdien supérieur). Or, il se
trouve qu'anatomiquement la fosse ptérygo-palatine n'a pas de paroi supé-
rieure (fig. 25), puisqu'elle est en continuité directe avec la fissure orbitaire
inférieure (6) (constituée en arrière par le bord inférieur de la face orbitaire de
la grande aile du sphénoïde et en avant par le bord supérieur de la tubérosité
du maxillaire).
Radiologiquement, l'image de la fosse ptérygo-palatine est fermée en haut.
Nous pensons que c'est l'image radiologique du foramen sphéno-palatin qui
vient ainsi fermer la fosse ptérygo-palatine (VION44). Ce foramen est consti-
tué pour les 3/4 postéro-inféro-antérieurs par l'incisure sphéno-palatine de l'os
palatin et pour le dernier quart supérieur par la face inférieure du corps du
sphénoïde (à sa jonction avec la face antérieure de ce même corps).
Il est donc de la plus haute importance de bien localiser le point pté-
rygoïdien supérieur, base de certaines analyses (c'est par lui que passe l'axe
facial de RICKETTS ; c'est lui qui délimite la frontière entre champs maxillaire
et mandibulaire de DELAIRE).
Si sur de très nombreuses téléradiographies le haut de la fosse ptérygo-
palatine est très visible, certains documents entraînent à de grandes erreurs en
raison de nombreuses cellules sphénoïdales, ethmoïdales ou sphéno-ethmoï-
dales (fig. 26) qui prennent l'aspect arrondi caractéristique de goutte d'eau à
l'envers. Si, en plus, il y a des dédoublements d'image, la confusion peut être
extrême.

39
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 25
Répétée pour faciliter la lecture.
1 - face antérieure du corps du sphénoïde;
2 - face inférieure du corps du sphénoïde ;
3 - face antérieure d'un processus ptérygoïde ;
4 - tubérosité du maxillaire;
5 - sinus maxillaire;
6 - fissure orbitaire inférieure;
7 - angle postéro-supérieur du sinus maxillaire.

Figures 26
a: COU... Patricia, 12 ans, ~ ;
b : CHA ... Éric, 11 ans, cf' ;
c : IL. .. Svetlana, 8 ans, ~.

40
If
F

PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

Dans les trois cas de la figure 26, l'erreur de localisation du point Pts
peut atteindre 10 mm !
Aussi doit-on se forger un raisonnement anatomique de façon à
pouvoir se retrouver parmi tout ce dédale de lignes trompeuses et
chaque fois qu'un document sera excellent et ne posera aucun problème,
il faudra vérifier ce raisonnement afin qu'il devienne de plus en plus
affiné (cf. § 1-5-3 et 1-5-4).

1 - 5 - 1 - Paroi C'est la face antérieure du processus ptérygoïde (3, fig. 25) toujours
postérieure très visible. Elle se trouve toujours en arrière de la face antérieure du
corps du sphénoïde 0), laquelle débute très souvent à l'union de la table
interne du frontal (portion horizontale) et de la lame criblée, et se ter-
mine toujours au milieu du sommet de la fosse ptérygo-palatine (cf. § 1-4-5
et fig. 11, 14,21 et 22) (cf. aussi fig. 26, a, b, c). Dans le cas de la figure
26 b, la face antérieure du corps du sphénoïde présente 2 lignes avec
2 triangles comme point de départ. Ceci vient du fait que cette face pré-
sente 2 bombés antérieurs de part et d'autre d'une zone médiane en
creux plus postérieure. Grâce au raisonnement ci-dessus, nous pouvons,
dans ce cas, éliminer l'image ovalaire supérieure "tentatrice" qui n'est
que l'image d'une cellule sphénoïdale. Même raisonnement pour le cas
de la figure 26 c : la face antérieure du corps du sphénoïde se termine au
pôle supérieur de l'image ovalaire du bas, ce qui permet d'affirmer que
l'image supérieure est là encore une cellule sphénoïdale.
En revanche, dans la figure 26 a, nous ne pouvons rien affirmer et
nous hésitons entre les 2 images ovalaires inférieures.
Parmi ce chapelet d'images une seule est celle du foramen sphéno-
palatin, les autres sont les images de cellules ethmoïdales car ces images
se trouvent entre le corps du sphénoïde et la tubérosité maxillaire
(cf. fig. 25).
Le raisonnement du paragraphe 1-5-4 nous permettra de trancher
dans ce cas et de vérifier nos hypothèses dans les deux premiers cas.

1 - 5 - 2 - Paroi Elle est formée entièrement par la paroi postérieure de la tubérosité


antérieure maxillaire (4) qui présente à ce niveau deux lignes très fines, très rap-
prochées : la plus postérieure est la paroi postérieure stricto sensu de la
(fig. 25) tubérosité maxillaire ; la plus antérieure représente la paroi postérieure
du sinus maxillaire. Cette ligne se continue vers le haut et c'est elle qui
permet, lorsqu'elle s'infléchit horizontalement (7) de situer la fissure
orbitaire inférieure (6).

41
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1-5-3- Nous pensons que c'est son image qui, se projetant de la fosse pté-
rygo-palatine sur l'image de la fosse infra-temporale, qui lui est légère-
Foramen ment latérale, donne cette impression de fosse fermée (image classique
sphéno-palatin en goutte d'eau renversée). L'image du foramen sphéno-palatin (5) doit
(fig. 27) toujours être recherchée entre le corps du sphénoïde (faces antérieure 1
et inférieure 2, au niveau de leur jonction) et la tubérosité du maxillaire
(4 et 7) à 10 mm environ au-dessous de la fissure orbitaire infé-
rieure (6) ; elle est arrondie ou ovalaire, à grand axe généralement
oblique en haut et en avant, de 2, 4 ou 6 mm selon la taille des indivi-
dus.
-rimage ovalaire du foramen sphéno-palatin est toujours immédia-
tement au-dessus de l'image de la queue du cornet moyen (cf. § 1-5-4).

Figure 27
1 - face antérieure du corps du sphénoïde;
2 - face inférieure du Corps du sphénoïde ;
4 et 7 - tubérosité du maxillaire et sinus maxillaire;
5 - foramen sphéno-palatin ;
6 - fissure orbitaire inférieure.

42
r
!
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERALIS

Pour qui n'a jamais songé à les rechercher, cela peut sembler impos-
1-5-4-
Cornets nasaux sible à trouver. Mais qui en a vu une fois saura toujours les retrouver.
inférieur, Le cornet nasal inférieur est un os indépendant.
moyen Les cornets nasaux moyen et supérieur sont des expansions
médiales des labyrinthes ethmoïdaux (cf. fig. 13).
et supérieur
Le plus intéressant pour nous, car étant la clé de la localisation
exacte du foramen sphéno-palatin, donc du haut de la fosse ptérygo-
palatine, est le cornet nasal moyen, car nous pouvons affirmer: l'image
du foramen sphéno-palatin est toujours l'image ovalaire immédiatement au-
dessus de la queue du cornet nasal moyen.
Il convient donc de localiser ce cornet nasal moyen.
Pour ne pas faire d'erreur il faut se fier aux ombres (d'où l'intérêt de
la haute tension, qui donne une très grande gamme de gris, ou de la
xérographie) et partir du palais dur Cl, fig. 28). Rechercher juste au-
dessus une zone sombre (2) qui représente l'espace libre entre le bord
inférieur du cornet nasal inférieur et le plancher des fosses nasales.
Au-dessus se trouve une masse gris clair, en forme de gros pain, avec
1-5-5- une croûte épaisse (3 et 3) et sa mie (4). C'est le cornet nasal inférieur.
Racines
Au-dessus se trouve à nouveau une zone sombre (5) : c'est l'espace
de la ptérygoïde entre cornet nasal inférieur et cornet nasal moyen avec encore au-dessus,
un autre gros pain, avec croûte et mie (6 et 7), cette image est celle du
cornet nasal moyen.
Juste au-dessus de la queue du cornet nasal moyen, dont l'image
croise celle de la fosse ptérygo-palatine, se trouve le foramen sphéno-
palatin (8). Enfin, au-dessus du cornet nasal moyen se trouve une image
sombre, témoin de l'espace entre cornets nasaux moyen et supérieur, et
au-dessus (mais rarement visible) l'image du cornet nasal supérieur (9).

Figure 28
1 - palais dur osseux ;
2 - espace entre le cornet nasal inférieur
et la paroi inférieure (plancher) des
fosses nasales;
3 et 4 - cornet nasal inférieur;
5 - espace entre cornet nasal inférieur et
cornet nasal moyen;
6 et 7 - cornet nasal moyen;
8 - foramen sphéno-palatin ;
9 - cornet nasal supérieur.

43
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHlQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1 - 6 - 1 - Sinus • La paroi postérieure a déjà été décrite (§ 1-5-2) (4, fig. 27;
maxillaire l, fig. 29).
(fig. 29) • La région de l'angle postéro-supérieur (2, fig. 29) se trouve au
niveau de la fissure orbitaire inférieure (3).
• La paroi supérieure (4) se trouve au niveau de la suture ethmoïdo-
maxillaire, ce qui explique que juste au-dessus d'elle se trouvent les
images trabéculaires des cellules des labyrinthes ethmoïdaux (7, fig. 18).
• Détail très important : cette paroi supérieure se trouve toujours au-
dessus de l'image de la paroi inférieure de l'orbite (5) (sauf chez les très
jeunes enfants et les micromaxillies où le sinus n'a pas atteint son déve-
loppement maximal ou normal) (ex: trisomie 21).
• Elle ne doit pas être confondue avec lui et on doit le vérifier pour
la localisation exacte du point infra-orbitaire (ou point orbitaire)
(cf. § 1-3-2 et fig. 18).
• La paroi inférieure (6) présente toujours une convexité, témoin de
la procidence plus ou moins importante du sinus.

Figure 29 - CLA ... Annie, ~, 16 ans.


1 - paroi postérieure du sinus maxillaire (la paroi postérieure 5 - paroi inférieure de l'orbite;
de la tubérosité maxillaire la double en arrière) ; 6 - paroi inférieure du sinus maxillaire;
2 - angle postéro-supérieur du sinus maxillaire; 7 - paroi antérieure du sinus maxillaire;
3 - fissure orbitaire inférieure; 8 - cloison de refend du sinus maxillaire;
4 - paroi supérieure du sinus maxillaire, au niveau de la 9 - canal naso-Iacrymal.
suture ethmoido-maxillaire (cf 9 et 1O,fig. 13) ;

44
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERALIS

• La paroi antérieure est visible dans sa moitié inférieure (7) et ne doit


pas être confondue avec une cloison de refend verticale (8). Elle est domi-
née en haut et en avant par l'image de l'os lacrymal et du canal
nasa-lacrymal (9).

1 - 6 - 2 - Canal L'image du canal nasa-lacrymal vient compléter en haut l'image


antérieure du sinus maxillaire (9, fig. 29 et 30).
naso-Iacrymal
C'est une image sombre, ovalaire, allongée verticalement, limitée en
arrière par l'image claire du processus zygomatique du maxillaire
(6, fig. 30). Elle forme avec l'image sombre de l'angle supéro-antérieur
du sinus maxillaire (4), bordée en bas par l'image claire du bord latéro-
orbitaire (3) comme une espèce de boomerang très fermé.
On peut affirmer que le point orbitaire (Or) se trouve dans la conca-
vité du boomerang (et à la jonction du bord latéro-orbitaire et de la paroi
inférieure de l'orbite).

Figure 30
3 - bord laUro-orbitaire ;
4 - angle supéro-antérieur du sinus maxillaire;
5 - plancher de l'orbite;
6 - processus zygomatique du maxillaire, face antérieure;
9 - canal naso-lacrymal.
Or : point orbital inférieur, en abrégé: point orbitaire.

45
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 31
1 - plancher des fosses nasales;
2 - crête nasale;
3 - crête incisive;
4 - palais osseux, voûte palatine;
5 - fibromuqueuse palatine;
6 - bord antérieur de la joue;
E.N.A. - épine nasale antérieure;
E.N.P. - épine nasale postérieure;
CI. - canal incisif

Figure 32 - (VION43).
Cas nO 23.
Cas n° 24.

Figure 33
1 - fosse canine.

46
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - 6 - 3 - Palais Il est formé par les processus palatins des maxillaires pour les 3/4
dur ou osseux antérieurs et les lames horizontales des os palatins pour le 1/4 postérieur.
Sa face supérieure (1) constitue le plancher des fosses nasales. Dans
(fig. 31) 75 % des cas environ, elle est rectiligne et peut être schématisée par une
ligne droite appelée plan palatin, reliant l'épine nasale postérieure
(E.N.P.) à l'épine nasale antérieure (E.N.A.) laquelle doit être recherchée
très près de l'aile du nez (d'où l'intérêt de tracer ce tissu mou). Dans
25 % des cas, ceci n'est plus exact (fig. 32) et on ne peut plus schémati-
ser aussi simplement le plan palatin. DELAIREIS parle alors de palais
primaire compris entre l'épine nasale antérieure. et le canal incisif (CI.)
et de palais secondaire, compris entre le CI. et l'E.N.P. et des recherches
sont poursuivies sur la signification de l'angulation du palais primaire
(ou os incisifs) sur le palais secondaire (ALLARDl, THIBULT).
L'image du canal incisif n'est pas toujours visible. En denture tem-
poraire elle est pratiquement impossible à trouver, sauf si les conditions
anatomiques sont très favorables (gros canal à parois dans l'alignement
des rayons incidents).
En denture mixte, le canal incisif doit être recherché en arrière de
l'incisive supérieure. Il ne faut pas le confondre avec l'image pulpaire de
la canine supérieure incluse qui se projette très souvent à son niveau. Il
n'est très visible qu'en denture définitive.
Le plancher des fosses nasales (1) est surplombé par une ligne
sinueuse qui représente la synostose des os maxillaires et palatins, appe-
lée crête nasale dans la portion postérieure (2) et crête incisive dans sa
portion antérieure (3) (ROUVIÈRE40).
La face inférieure du palais dur constitue la voûte palatine (4). Dans
certains cas de palais très plats, on peut voir une deuxième ligne très
ténue (5) qui est l'image de la fibromuqueuse palatine. La voûte palatine
est très visible dans les 2/3 postérieurs. Dans le 1/3 antérieur de la région
rétro-incisive, le tracé doit être très souvent interprété, surtout en den-
ture mixte.

1 - 6 - 4 - Point "Point le plus déclive, sur la ligne médiane, de la concavité située


A (ou entre l'épine nasale antérieure et le prosthion" (MULLER29). Ce point
n'est bien visible que dans de bonnes conditions d'exposition. Il ne doit
infra-épineux pas être confondu avec la ligne de la joue, tissu mou (6). Dans certains
ou sub-spinal) cas de canine supérieure en infra-mésio-vestibulotopie, on peut voir
(fig. 31) (fig. 33) l'image de la fosse canine très accentuée (1). Si les incisives
supérieures ont été avulsées ou si le film est mal exposé et l'épine nasale
antérieure invisible, la confusion point A-fosse canine peut être faite.

47
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1-6-5- Le tracé de la denture ne peut être mené à bien que si l'on a, à côté du
négatoscope, les moulages et une radiographie panoramique des arcades
Denture (Panorex ou orthopantomogramme).
(fig. 34)
RICKETTS39 dessine toutes les dents homolatérales, présentes Sur l'arcade
et incluses dans le maxillaire.

Figure 34-
De la B... Laetitia, Sl,
8 ans 2 mois.

Pour les dents clés, molaires et incisives, on peut utiliser un pochoir afin
de standardiser les tracés. Mais cela est cause d'erreurs car on ne peut déceler
ainsi les particularités morphologiques du sujet examiné, telles que:
• Des incisives à racines:
- longues et épaisses, plus difficiles à déplacer;
- courtes et minces, à apex facilement résorbables si les forces sont exces-
sives.
• Une couronne incisive:
- très coudée sur la racine (et seule la téléradiographie de profil peut don-
ner ce renseignement) comme dans certains cas de Classe II, division 2 ;
- avec un cingulum très marqué, permettant une surocclusion incisive et
un grand angle interincisif.
• Des molaires:
- à racines longues et divergentes, ou parallèles, offrant un excellent
ancrage;
- à racines courtes et convergentes, n'offrant aucune garantie quant à l'an-
crage.
• Les apex peuvent être ouverts, nécessitant peut-être un délai thérapeu-
tique. D'après le stade d'édification radiculaire, on peut juger l'âge dentaire
(WOLANSKI46, VILLEMEY et DUCLOS42) et voir s'il y a une discordance
importante entre âge dentaire, âge physiologique (osseux ou de maturation
sexuelle) et âge chronologique.
D'où l'importance de bien noter sur le transparent, le sexe, la date de l'exa-
men téléradiographique et la date de naissance.

48
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

Certains germes peuvent manquer par agénésie ou avulsion. Il faut noter


les germes des molaires incluses et leur position. Certains signes radiologiques
au niveau des molaires intra-tubérositaires ont permis à NETTER31 un dia-
gnostic précoce de D.D.M.
Pour le tracé de l'incisive supérieure, on dessine la dent la plus antérieure.
On dessine les deux incisives dans les cas d'inversion unilatérale de l'articulé.
Dans le cas de dédoublement d'images il faut bien coordonner les parties
appartenant au même organe dentaire et ne pas prendre une face vestibulaire
de 11 et un cingulum de 2I.
On doit apporter le plus grand soin pour dessiner l'apex qui donne la lon-
gueur radiculaire et l'axe de la dent.
SASSOUNI25 pense qu'une erreur de 15° est très vite obtenue si l'on ne fait
pas attention. Un des meilleurs guides est l'image du canal radiculaire. En cas
d'apex ouvert, prendre le milieu de cette image.
Le tracé de la première molaire permanente, autre dent clé, est plus diffi-
cile, car il y a très souvent des dédoublements d'images à son niveau.
- Dans le cas d'un sujet à malocclusion symétrique, il faut prendre la
molaire en accord avec les autres dédoublements homothétiques des images
radiologiques (cf. § 1-1-6-2).
- Dans le cas de mésiotopie unilatérale, en s'aidant des moulages et de la
radiographie panoramique, il faut reconnaître la molaire pathologique et des-
siner aussi son homologue et les marquer sur le tracé.
• Dans le cas de sujet dissymétrique (latéromandibulie, syndrome d'asy-
métrie cranio-faciale de DELAIRE16, torticolis congénital) il faut dessiner les
dents latérales droites et gauches afin de bien matérialiser les bascules verticale
et antéro-postérieure du plan d'occlusion.
Si, pour les raisons citées auparavant, nous ne sommes pas d'accord pour
le tracé des racines au pochoir, il faut cependant interpréter les images coro-
naire et arriver à un tracé standardisé de façon à pouvoir étudier les déplace-
ments de la molaire. La molaire supérieure doit être représentée par ses deux
racines et ses deux cuspides vestibulaires (alors que sur une téléradiographie
apparaissent les trois racines et les quatre cuspides et ceci en double).
Sur la figure 35, cas le plus courant de dédoublement d'images chez un
sujet symétrique bien positionné dans le céphalostat, il faut repérer au niveau
des dents homologues les dédoublements d'images observés antérieurement
dans d'autres régions, et marquer par des tirets les apex vestibulaires, les faces
mésiale et distale homo latérales et la face occlusale. Dans ce rectangle ainsi
délimité, il faut dessiner en la stylisant, mais tout en respectant les longueurs
radiculaires, une molaire supérieure.

Figure 35

49
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

1 - 7 - 1 - Palais e palais mou prolonge obliquement en arrière et en bas


mou. (l, fig. 36) le palais dur. Les processus ptérygoïdes (2) se ter-
minent à son niveau puisque le muscle tenseur du voile du
Fibromuqueuse palais, muscle pair, qui constitue en partie le palais mou, se
palatine réfléchit à angle droit autour du crochet de la lame médiale du pro-
(fig. 36) cessus ptérygoïde avant de s'épanouir en éventail pour former le fas-
cia palatin.

~14

6
8t~5
Figure 36 - De La B... Laetitia, S?, 8 ans 2 mois.
1 - palais mou; 9 - fosse glosso-épiglottique ;
2 - processus ptérygoïde ; 10 - partie pharyngienne de la langue, tonsille linguale;
3 - muqueuse nasale; 11 - partie orale de la face dorsale de la langue;
4 - tonsilles nasales; 12 - pointe de la langue;
5 - paroi postérieure de l'oro-pharynx ; 13 - tonsilles palatines;
6 - orifice supérieur de l'œsophage; 14 - corps de l'os hyoïde (portion médiane) ;
7 - épiglotte; 15 - corps de l'os hyoïde (portion latérale) ;
8 - pli vestibulaire (corde vocale supérieure), pli vocal (corde 16 - grande come de l'os hyoïde.
vocale inférieure) (fente vocale) ;

50
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

Lorsque l'image du palais mou a la forme d'un boomerang à conca-


vité antéro-inférieure on peut affirmer que le sujet est en occlusion car
cette image correspond à la phase terminale orale de la déglutition. Chez
certains sujets à palais dur très plat dans le sens transversal, on peut voir
la fibromuqueuse palatine doublant la voûte palatine osseuse (5, fig. 31
et § 1-6-3).

1 - 7 - 2 - Paroi Dans le cas assez exceptionnel, mais très explicite, de la figure 36, la
postérieure muqueuse nasale très épaisse (3) de la paroi postéro-supérieure des
fosses nasales (recouvrant les faces antérieure et inférieure du corps du
du naso- sphénoïde) est très visible (oedème nasal allergique).
pharynx. Normalement la paroi postérieure du nasopharynx décrit une
Tonsilles courbe harmonieuse à concavité antéro-inférieure depuis l'angle posté-
nasales rieur de la face inférieure du sphénoïde jusqu'à l'arc antérieur de l'atlas
(cf. § 1-10-2) en le doublant antérieurement. Cette image normale est
assez souvent modifiée par une masse semi-Iunaire (4) qui est l'image
radiologique de tonsilles nasales.

1 - 7 - 3 - Paroi Cette paroi verticale (5) double antérieurement le plan des vertèbres
postérieure de cervicales. Elle se termine au niveau de l'orifice supérieur de l'œso-
phage (6).
l'oro-pharynx.
Œsophage (fig. 36)

1-7-4- Du larynx on ne distingue nettement que l'épiglotte (7) avec en des-


Larynx. sous une image claire ellipsoïde (8) qui est l'espace compris entre les plis
vestibulaire et vocal (anciennement cordes vocales) (ventricule de
Épiglotte. Plis MORGAGNI) (COLLETER12).
vestibulaire
et vocal (fig. 36)

1 - 7 - 5 - Langue Séparée de l'épiglotte par la fosse épiglottique (9), la partie pharyn-


gienne (10) à peu près verticale, apparaît mamelonnée du fait des folli-
(fig. 36)
cules clos de la tonsille linguale. Cette partie est toujours très visible.
La partie orale de la face dorsale de la langue (ll) fait un angle d'en-
viron 90° et s'étale horizontalement. Cette partie n'est pas toujours très
visible. Elle se termine par la pointe de la langue (12) rarement visible.

1-7-6- Chez certains individus, en arrière et en dessous de l'extrémité infé-


Tonsilles rieure du palais mou, on voit une masse ovalaire à grand axe vertical,
plus ou moins volumineuse (l3, fig. 36) qui correspond à l'image radio-
palatines logique des tonsilles palatines.
Dans le cas de la figure 37, ces tonsilles palatines volumineuses sont
peut-être la cause de cette promandibulie.

51
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 37 - CHA ... Didier, d', 14 ans 1/2.


3 - épines mentonnières;
14 - portion médiane de l'os hyoïde;
15 - portions latérales de l'os hyoïde;
16 - grande come de l'os hyoïde.

52
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - 7 - 7 - Os Chez le jeune enfant et l'adolescent (fig. 36 et 37) l'os hyoïde se


hyoïde présente en deux parties distinctes: le corps et les grandes cornes, et l'es-
pace qui les sépare est directement proportionnel à la croissance corpo-
relle résiduelle.
- Le corps de l'os hyoïde:
• on distingue la partie médiane (14, fig. 36 et zone hachurée
14, fig. 37) qui a la forme d'un boomerang, avec la face antérieure
convexe et ses deux facettes supérieure et inférieure ainsi que la
face postérieure concave ;
• l'image radiologique des parties latérales du corps (15)
comble la concavité de la face postérieure.
- Les grandes cornes de l'os hyoïde (16) apparaissent comme une
longue baguette (à leur niveau on peut retrouver des dédoublements
d'images si la téléradiographie en présente).
Chez l'adulte (fig. 44) l'os hyoïde présente une continuité entre
corps et grandes cornes du fait de l'ossification complète de la portion
cartilagineuse.

53
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1-8-1- 1 est très important de dessiner la symphyse mentonnière car, ce


Symphyse faisant, on peut noter:
mentonnière - si elle est courte et ramassée (fig. 38), ou allongée (fig. 37)
voire très mince et très allongée (fig. 44) ;
- mince ou épaisse.
Tous ces signes ont été décrits par BJ0RK6 et RICKETTS39 comme
les témoins du mode de croissance individuel de la mandibule, soit en
rotation antérieure, soit en rotation postérieure.
A l'extrême on peut dire "Montre moi ta symphyse et je te dirai ton
schéma de croissance."
De plus, BJ0RK, grâce à sa méthode des implants métalliques intra-
osseux sous-périostés a montré (cf. § 1-12-3) que la corticale interne
symphysaire ne montrait aucun changement lors de la croissance et était
une zone de superposition très valable.
Cette corticale interne (1, fig. 38) est visible depuis 1 à 2 mm sous
le collet anatomique lingual de l'incisive inférieure (à condition qu'il n'y
ait pas d'alvéolyse, comme dans la figure 44).
Elle s'incurve ensuite pour cesser d'être visible (2) dessinant ainsi,
dans sa partie inférieure, comme l'empreinte d'un sabot de cheval
(RICKETTS).
Elle est doublée extérieurement par la corticale externe qui, sans
alvéolyse, part du collet anatomique de l'incisive inférieure.
Dans le cas de la figure 38 qui présente une symphyse très typée, on
peut voir les épines mentonnières supérieures (3) où s'insèrent les génio-
glosses et les épines mentonnières inférieures (4) où s'insèrent les génio-
hyoïdiens. La plupart du temps, les quatre épines mentonnières (deux
supérieures et deux inférieures) sont fusionnées en une seule (3, fig. 37).
Dans le cas de symphyse très longue (fig. 44) on peut les localiser
au maximum de convexité (4) qui se trouve à peu près à mi-distance
entre le point menton (point le plus inférieur de la symphyse) et la
concavité (3) sous-jacente aux apex des incisives, qui existe en cas de
symphyse longue.
La corticale externe se termine vestibulairement soit au niveau du
collet anatomique de l'incisive, soit plus bas s'il y a un début d'alvéolyse
(fig. 44).

1 - 8 - 2 - Bords Écrits au pluriel, cela signifie qu'il y a presque toujours des dédou-
inférieurs. Bords blements d'images à leurs niveaux. Et il est normal, chez un sujet symé-
trique positionné correctement dans le céphalostat, qu'il y en ait de
postérieurs légers, car les bords mandibulaires, étant des structures très éloignées
l'une de l'autre, sont forcément dédoublés du fait de la projection
conique des rayons X.

54
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERALIS

Nous prions le lecteur de relire le § 1-1-6-2 pour savoir comment


choisir parmi toutes ces images doubles.
Comme les cavités orbitaires et bords mandibulaires sont situés
dans le même quadrant par rapport au rayon principal (théoriquement
centré sur l'olive intra-auriculaire) chez un sujet symétrique, leurs
dédoublements seront homothétiques.

Figure 38 - CLA ... Annie, S!, 16 ans.


1 - corticale interne symphysaire ; 6 - gouttière rétro-zygomatique;
2 - limite antéro-supérieure la plus fréquente de visibilité de 7 - foramen mandibulaire;
la corticale interne; 8 - zone de la lingula (épine de SPIX) ;
3 - épines mentonnières supérieures; 9 - parois du canal mandibulaire;
4 - épines mentonnières inférieures; 10 - canal mandibulaire.
5 - tubercule articulaire de l'os temporal;

55
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

Si le sujet semble correctement positionné, les structures latérales


les plus basses et les plus en arrière sont les structures gauches. En cas
de doute, les structures homolatérales les moins agrandies (par exemple
les distances gonion-point orbitaire) sont les structures gauches.
Si le dédoublement est très important il doit être enregistré sur le
tracé céphalométrique afin de vérifier en clinique s'il n'y a pas une dis-
symétrie passée inaperçue.
Dans ce cas, seul le dossier radiologique tridimensionnel pourra
résoudre ce problème.
En cas de dissymétrie les dédoublements ne sont plus homothé-
tiques.

1-8-3- C'est une structure difficile à voir et à localiser. Ceci pour deux rai-
sons:
Processus
- la première raison est anatomique. - Aucune surface condylaire
condylaire
n'est prise en longue enfilade par les rayons X car les condyles se pré-
de la mandibule : sentent légèrement de travers par rapport au rayonnement. Et de plus,
condyle très éloignés l'un de l'autre, leurs images sont très souvent dédoublées;
mandibulaire, - la deuxième raison est technoloqique. - Les branches du céphalo-
col de la stat, porteuses des olives intra-auriculaires stabilisatrices, bien qu'étant
mandibule en plexiglas, sont radio-opaques et d'autant plus qu'elles sont plus
épaisses pour obtenir une meilleure stabilisation grâce à une rigidité
augmentée. Leurs images viennent masquer les images condylaires. Il
faudrait que ces branches soient les plus étroites possible et les olives les
plus petites possible afin de masquer le minimum de structures.
Toutes ces raisons font que sur certains documents téléradiographiques
les condyles sont facilement visibles et il n'y a alors plus de problème, tan-
dis que sur d'autres, la localisation est difficile. Il faut donc repérer les
condyles grâce à un raisonnement anatomique, étudié au § 1-9-3.

1-8-4- Structure difficile à voir étant donné le peu de tissu osseux pris en
Processus enfilade par les rayons X.
coronoïde La pointe du processus coronoïde se situe sur une verticale située
entre la moitié et le tiers antérieur de la distance séparant le tubercule
(coroné) articulaire du temporal (condyle temporal) (5, fig. 38) de la gouttière
Incisure rétro-zygomatique (6) (cf. § 1-3-4).
mandibulaire Son développement en hauteur et sa largeur dépendent de la mus-
(échancrure culature du sujet. Son image radiologique est donc un bon témoin du
sigmoïde) comportement neuro-musculaire individuel.
En moyenne, l'image de la pointe du coroné se trouve au niveau de
l'image de la queue du cornet nasal moyen. ~erreur fréquente pour son
tracé est de le confondre avec la superposition tentatrice des images des
deux coronés, droit et gauche, et des deux cornets nasaux inférieurs,
droit et gauche. La bissectrice du coroné, qui donne une idée générale de
l'axe médian du muscle temporal, donne alors dans ce faux tracé une

56
PREMIÈRE PARTIE _________________________________________________ NORMA LATERALIS

insertion oculaire du muscle temporal alors que dans le bon tracé, elle
montre bien l'insertion dans la fosse temporale.
L'incisure mandibulaire doit être recherchée à la hauteur du
processus ptérygo-épineux (épine de CIVININI) (§ 1-4-9), le plus
souvent dans l'image sombre du nasopharynx (cf. § 1-7-2) au niveau de
l'image radiologique des tonsilles nasales si elles sont présentes, au-des-
sous de l'image du tubercule articulaire du temporal (cf. § 1-9-3-1 et 2,
fig. 42).
Structure importante pour RICKETTS puisqu'elle va lui permettre la
construction du point Xi, centre de la mandibule, d'où partent les axes
du ramus et du corpus, le long desquels va s'effectuer la croissance man-
dibulaire.
Le bord antérieur du ramus mandibulaire doit être suivi depuis son
extrémité inférieure, à la hauteur de la dernière molaire en évolution. Il
croise ensuite l'épine nasale postérieure dans les Classes 1 squelettiques,
en arrière dans les Classes II, en avant dans les Classes III. Nous avons
trouvé ce signe plus fidèle que celui de CHATEAU (Orthopédie dento-
faciale, Julien Prélat, éd., 1975, tome 2, pages 92 et 93). Le gros ennui
est le peu de visibilité des structures de référence, sinon nous pourrions
avoir un bon index de décalage des mâchoires.

1 - 8 - 5 - Canal Dans les cas anatomiques favorables à corticales canalaires assez


mandibulaire épaisses et dans l'alignement des rayons X, on peut voir le foramen man-
dibulaire (7) avec la zone de la lingula mandibulaire (8) et les parois
(fig. 38) (9 et 9) du canal mandibulaire qui se prolonge sous le dernier germe
dentaire en évolution, mais dont l'image s'estompe après.
C'est une zone primordiale pour des études longitudinales sur la
croissance mandibulaire (BJ0RK5) (cf. § 1-12-3).
Malheureusement, pas toujours visible.

1 - 8 - 6 - Denture Pour son tracé, les principes sont exactement les mêmes que ceux
déjà énoncés dans le § 1-6-5.
Pour la standardisation de la portion coronaire de la première
molaire inférieure, il faut prendre les trois cuspides vestibulaires.
Il est important de tracer le dernier germe en évolution, ceci en vue
de superpositions futures (cf. § 1-12-3).

57
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

Figures 39
BAU ... Marianne, ~, 18 ans. Rotation mandibulaire postérieure.
CLA ... Annie, ~, 16 ans. Rotation mandibulaire antérieure.

58
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1-8-7- La mandibule, os de membrane, est le témoin radio-opaque d'un


Anatomie ensemble de fonctions. Il est donc de la plus haute importance d'ap-
prendre à dessiner toute la mandibule afin de diagnostiquer son mode
mandibulaire, fonctionnel. B]0RK6 (cité par BENAUWT3) et RICKETTS39 ont décrit
image de nombreux signes caractéristiques des rotations mandibulaires anté-
fonctionnelle rieure ou postérieure.
Dans la figure 39 deux tracés sont rassemblés afin de bien montrer
les caractères opposés des rotations mandibulaires antérieure et posté-
rieure.
PourB]0RK:
• la rotation mandibulaire postérieure est caractérisée par:
- un condyle grêle élancé vers l'arrière ;
- un canal mandibulaire peu courbé ;
- un bord mandibulaire presque rectiligne et présentant une
encoche préangulaire ;
- une symphyse allongée, étroite, inclinée vers l'arrière et dont l'axe
(point menton, apex de l'incisive; en trait-point sur la figure 39) est
presque confondu avec l'axe de l'incisive (en pointillé) ;
- une table sous-symphysaire peu épaisse .
• La rotation mandibulaire antérieure est caractérisée au
contraire par :
- un condyle puissant élancé vers le haut et vers l'avant;
- un canal mandibulaire courbe;
- un bord mandibulaire curviligne sans encoche préangulaire,
- une symphyse globuleuse, dirigée vers l'avant et dont l'axe fait un
grand angle vers l'avant par rapport à l'axe de l'incisive;
- une table sous-symphysaire épaisse.
Pour RICKETTS, les signes présomptifs de rotation mandibulaire
sont:
- l'inclinaison du plan mandibulaire (plus incliné dans les rotations
postérieures, moins dans les antérieures) ;
- la largeur de la branche montante (étroite dans les rotations pos-
térieures, large dans les antérieures) ;
- la largeur de la symphyse ;
-l'épaisseur de la tête du condyle;
- l'orientation du col du condyle (les signes sont les mêmes que
ceux décrits par B]0RK) ;
-l'orientation du plan processus coronoïde-condyle (celui-ci traduit
le développement du processus coronoïde) ;
- l'encoche préangulaire.
Une typologie peu musclée est caractéristique d'une rotation man-
dibulaire postérieure: elle secrète peu d'os; une typologie très musclée,
d'une rotation mandibulaire antérieure: elle engendre beaucoup d'os.
La rotation antérieure fabrique de l'os en boule, la rotation posté-
rieure en longueur.

59
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1 - 9 - 1 - Face Ile est composée de deux faces articulées grosso modo à 90°.
endocrânienne - La face supérieure Cl) est la limite postéro-inférieure
de la fosse crânienne moyenne (cf. § 1-11-2). Elle s'articule
du rocher, en avant avec la face endocrânienne de la partie squameuse
partie pétreuse (écaille) du temporal (3).
du temporal Cette zone (2) doit être repérée avec soin car elle est le toit endo-
crânien de la fosse mandibulaire et servira lors du raisonnement anato-
mique pour localiser la tête du processus condylaire mandibulaire
(condyle mandibulaire).
- La face postérieure (4) rarement bien visible, car se perdant dans
la multitude des images des cellules mastoïdiennes, limite en avant la
fosse crânienne postérieure (§ 1-11-3).

Figure 40
PIG ... Sylvie, <?, 12 ans.
1 - face supérieure du rocher; 5 - face endocrânienne du basi-occipital ;
2 - toit de la fosse mandibulaire; 13 - face endocrânienne de la grande aile du sphénoïde, portion horizontale.
3 - face endocrânienne de l'écaille temporale; M.A.I. - méat acoustique interne.
4 - face postérieure du rocher; M.A.E. - méat acoustique externe.

60
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1-9-2- Ils se trouvent dans la partie pétreuse du temporal (rocher) et leurs


M.A.1. - M.A.E. axes sont à peu près parallèles.
(méats acoustiques • Le M.A.!. se présente comme une image arrondie, en grain de
interne et externe) plomb de 3 à 4 mm de diamètre, noire avec parfois un liséré blanc, image
de sa table pariétale.
Cette image se trouve à 5 mm environ en dessous de la face supé-
rieure du rocher (l, fig. 41) à l'aplomb de son milieu.
• Le M.A.E. se trouve, par rapport à lui, dans le quadrant antéro-
inférieur (fig. 41), immédiatement en dessous et en avant.
Son image est ovalaire à grand axe oblique en haut et en avant,
incliné à 45° environ sur l'horizontale de Francfort, et mesurant de 8 à
10 mm. L'image a un double aspect (fig. 40 et 41) :
Le 1/3 inférieur est très sombre et délimite une image en forme de
croissant. Elle a environ 2 à 3 mm de haut. En regardant attentivement
la zone du M.A.E. on aperçoit alors les 2/3 supérieurs, moins sombres,
venant compléter l'image ovalaire. Ce double aspect est dû au fait que les
parois inférieures du M.A.E. sont plus dans l'alignement du rayon inci-
dent que les autres parois. Cette image inférieure très visible peut entraî-
ner des erreurs, soit parce qu'elle capte toute l'attention, soit parce
qu'elle est la seule visible. En effet, il faut se rappeler que le Porion
osseux, Po, point céphalométrique utilisé dans de nombreuses analyses,
est situé au sommet de l'image du M.A.E.
Il ne faut pas confondre le Porion cutané, point le plus supérieur du
M.A.E. cartilagineux, non radio-opaque, et le Porion osseux, point le
plus supérieur du M.A.E. osseux.
Certains auteurs utilisent pour tracer le plan de Francfort le Porion
cutané. Pour ce faire ils utilisent le bord supérieur de l'olive radio-
opaque du céphalostat. Nous pensons que le Porion osseux est un
meilleur repère céphalométrique.
Il ne faut pas se laisser abuser par la parfaite visibilité de certaines
images. Le Porion osseux, s'il n'est pas visible directement, doit être
interprété anatomiquement.
Il se trouve alors à 8 ou 10 mm (selon la taille de l'individu) sur
l'oblique à 45° passant par son homologue inférieur. En aucun cas il ne
doit être situé plus haut que le bord inférieur du M.A.!. (fig. 41). Ce rai-
sonnement anatomique permet d'éviter les nombreuses erreurs signalées
par COUSIN13.

/
• Po./
MAI.I /45" +/ 45·
---~-----
I~r~(
.,
.
8 a 10 mm
tt;7-~ à 10 mm
/

,./f MAE
/
/

Figure 41
1 - face supérieure de la partie pétreuse du temporal (rocher) ;
5 - face endocrânienne de la partie basilaire de l'occipital (basi-occipital) ;
Po - porion osseux.

61
pz

ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE - - - - - - - - - - - - - - PREMIÈRE PARTIE

Figure 42
1 - fosse crânienne moyenne; 5 - toit de la fosse mandibulaire;
2 - incisure mandibulaire; 6 - partie pétreuse du temporal ou rocher.
3 - tubercule articulaire du temporal; Po - porion osseuX.
4 - col de la mandibule;

Figure 43
En grisé, tubercule zygomatique antérieur.

62
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERAUS

1-9-3- 1 - 9 - 3 - 1 - Tubercule articulaire du temporal


A.T.M. C'est une structure facilement repérable du fait de la grande clarté de son
(articulation image, semi-ovalaire (3) due à la grande densité osseuse à cet endroit. Elle se
trouve appendue au point le plus déclive de la fosse crânienne moyenne Cl),
temporo- repérée par son immense ombre arciforme (cf. § 1-11-2).
mandibulaire) Elle domine l'ombre très dense de l'incisure mandibulaire (2), lieu de
(fig. 42) communication entre les régions massétérique et infra-temporale, et se
trouve juste en avant et au-dessus de l'image du col du condyle mandibu-
laire, toujours très visible (4).
La forme du tubercule articulaire du temporal varie suivant la muscu-
lature de l'individu et sa malformation (RICKETTS37).
Dans les engrènements incisifs profonds, avec forte musculature (Classe II,
division 2), le tubercule articulaire est très développé en hauteur, et on peut voir
dans certains cas comme un dédoublement de ce tubercule qui n'est en fait que
l'image du tubercule zygomatique antérieur très développé (fig. 43) (VION43).
1 - 9 - 3 - 2 - Fosse mandibulaire (fig. 42)
C'est une structure difficile à voir mais facilement localisable si l'on a
déjà repéré le M.A.E. (§ 1-9-2) et le tubercule articulaire de l'os temporal
(cf. ci-dessus).
Le toit de la fosse mandibulaire est l'endroit où la base du crâne est le
plus mince (ce qui explique les pertes de connaissance par choc reçu sur la
mandibule et transmission par la dure-mère au cerveau) et présente donc
un isthme (5) entre le tubercule articulaire de l'os temporal en avant (3) et
la masse du rocher en arrière (6).
D'autre part, en aucun cas le sommet de la fosse mandibulaire ne se
trouve plus bas que le Porion osseux. Sur tous les crânes secs que nous
avons pu examiner, la fosse mandibulaire se trouvait ou au niveau ou le plus
souvent au-dessus, et même très au-dessus du Porion, le crâne étant orienté
selon le plan de Francfort horizontal (montages téléradiographiques de Jean
GANDET19). Une faute fréquente est de situer l'A.T.M. beaucoup trop bas,
en raison d'interférences d'images condylaires et basilaires et peut-être de
confondre condyles "trabéculaire et "articulaire" (VION43) (cf. § 2-5-2).
L'image du plafond de la fosse mandibulaire sera donc la bordure supé-
rieure d'une image sombre, régulièrement arciforme de 2 à 3 mm d'épaisseur,
juste en arrière du tubercule articulaire du temporal (3) et au même niveau ou
plutôt au-dessus du Porion osseux homolatéral. Cette image sombre repré-
sente l'espace interarticulaire entre le fond de la fosse mandibulaire du tempo-
ral et son tubercule articulaire temporal d'une part, le processus condylaire
mandibulaire d'autre part.
1 - 9 - 3 - 3 - Condyle mandibulaire (cf. § 1-8-3)
Il forme la bordure inférieure de l'image sombre représentative de l'es-
pace interarticulaire (cf. ci-dessus). En le traçant on doit se méfier des
dédoublements d'images et bien prendre les images, coordonnées avec les
autres dédoublements, homolatérales et non controlatérales (ce qui repré-
senterait un condyle trop épais ou trop mince) (cf. § 2-5-2).
L'image du processus condylaire est un signe fonctionnel important
(fig. 39 et § 1-8-7) ; de plus la croissance mandibulaire est étudiée à son
niveau (cf. § 1-12-3), d'où l'intérêt de le tracer correctement.

63
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 44 - MIR. .. Hubert, cf', 51 ans.


3 - fosse d'insertion du muscle génioglosse ;
4 - épines mentonnières;
5 - processus styloïde;
6 - partie basilaire de l'occipital (basi-occipital) ;
7 - condyle occipital;
8 - arc antérieur de l'atlas ;
9 - os hyoïde;
10 - processus mastoïde.

64
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1-9-4- Il est très rarement visible chez les jeunes enfants et adolescents. Il
n'est visible que chez les adolescents très musclés et les adultes (sans que
Processus ceci soit général). Image très allongée (5) dirigée obliquement de haut
styloïde en bas et d'arrière en avant, partant du croisement des images du basi-
(fig. 44) occipital (6) et du condyle occipital (7), croisant l'image de l'arc anté-
rieur de l'atlas (8) avec un axe se dirigeant Vers l'extrémité postérieure
de l'image du corps de l'os hyoïde (9) (le ligament stylo-hyoïdien allant
du processus styloïde aux petites cornes de l'os hyoïde, presque invi-
sibles sur un cliché téléradio graphique. Dans certains cas d'adultes, on
voit des calcifications au sein de ce ligament).

1-9-5- Image sombre (10) très souvent peu visible, venant doubler en
Processus àrrière et en bas l'image du condyle occipital (cf. § 1-10).
mastoïde
(fig. 44 et 36)

65
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

--ç
/ ---- ------
/

Figure 45
1 - suture sphéno-occipitale ;
2 - dos de la selle et clivus ;
3 - clivus occipital (empreinte médullaire) ;
5 - face exocrânienne du basi-occipital ;
6 - condyle occipital;
7 - face antérieure du condyle occipital;
16 - sillon du sinus pétreux inférieur. 5

Figure 46 b

66
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERALIS

1 - 10 - 1 - on image radiologique a l'aspect d'un triangle à base antéro-


Basi-occipital supérieure, laquelle s'articule avec la face postérieure du corps
du sphénoïde au niveau de la suture sphéno-occipitale (1).
et condyle Cette suture très large chez le jeune enfant (2 à 3 mm), n'est
occipital visible que dans sa partie supérieure, sa partie inférieure étant masquée
par les images du tubercule articulaire de l'os temporal et de l'A.T.M. Les
deux côtés du triangle du basi-occipital sont formés par les faces endo-
crânienne et exocrânienne (fig. 46 a) constituées de deux lames, interne,
limitant la médula, et externe.
A l'union des faces endocrânienne et exocrânienne se situe le basion
dont la définition, en norma lateralis, pourrait être: point le plus
postéro-inférieur de l'image du basi-occipital.
Sa localisation sur certains documents peut s'avérer difficile. Sur les
meilleurs documents, on voit très bien les faces endocrânienne et infé-
rieure, avec leur double lame, interne et externe. Cette image de double
V parallèles permet une localisation rigoureuse.
Une autre méthodologie consiste à rechercher le clivus sphénoïdal
(2, fig. 45) toujours très visible. En général le clivus occipital (3) est à
peu près dans son prolongement et le basion sera à rechercher au niveau
de son intersection avec la face exocrânienne (5) toujours très visible;
ou d'extrapoler au besoin cette intersection. Malheureusement, l'image
du sillon du sinus pétreux inférieur (16), située au niveau de la suture
pétro-occipitale très lâche, peut être confondue avec l'image du clivus
occipital et entraîner de grossières erreurs de localisation car elle
emmène trop en arrière.
Aussi nous pensons que la méthode la plus sûre (VION44) est de
prendre comme point de départ la face exocrânienne (5, fig. 45 et 46 b)
du basi-occipital et de repérer le condyle occipital (6).
Le basion se trouve presque toujours aux environs du changement de courbure
(indiqué par la flèche horizontale de la fig. 46 b) de la ligne déterminée par la face
inférieure du basi-occipital et le bord antérieur du condyle occipital, à 2 ou 3 mm en
bas et en arrière selon l'ossature du sujet, laquelle épaisse ou gracile, peut être déter-
minée en examinant deux structures osseuses très voisines. 1 - l'arc antérieur de l'at-
las, 2 - la dent de l'axis.
La très petite image triangulaire à pointe inférieure (7) n'est pas l'image de
la pointe du basi-occipital et du bas ion, mais l'image de la face antérieure du
condyle de l'occipital (COBENll, cité par SASSOUNI). Le basion devant être alors
localisé non pas à son sommet inférieur mais au niveau de sa base supérieure.
Si la face antérieure du condyle occipital (8, fig. 46 b) est assez facile
à déterminer, ses faces inférieure et postérieure sont plus probléma-
tiques. Pour les localiser il faut faire le même raisonnement que pour
l'A.T.M. et chercher d'abord l'espace articulaire occipito-atloïdien qui se
présente comme une ombre arciforme de 2 à 3 mm de large (flèche 9 et
zone ombrée de la figure 46 c).

67
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

La limite supérieure de cette ombre sera la face inférieure articulaire


du condyle occipital. Sa limite inférieure sera la fosse articulaire supé-
rieure de l'atlas (cf. infra).

1 - 10 - 2 - Atlas De l'atlas on voit toujours très bien l'arc antérieur (10, fig. 46 c).
A partir de cet arc et de la fosse articulaire supérieure atloïdienne déjà
et axis. dessinée (cf. supra), on peut dessiner les masses latérales (11) avec la
Vertèbres fosse articulaire inférieure (12) et enfin l'arc postérieur (l3).
cervicales Croisant verticalement l'image de l'atlas, se trouve la dent de
l'axis (15). Son extrémité supérieure se trouve de 4 à 6 mm sous le
basion. Sa face antérieure dans la partie supérieure, présente un méplat
en regard de l'arc antérieur de l'atlas, au niveau de la zone articulaire
atloïdo-axoïdienne (14).
La dent de l'axis est un bon représentant de la hauteur corporelle.
Elle sera grande chez un sujet grand, grosse chez un sujet à fort sque-
lette. Mais la non-précocité de ce signe n'est pas d'un grand secours, sauf
si l'on doit examiner une téléradiographie sans le contexte clinique. Les
vertèbres cervicales aux âges orthodontiques n'ont pas terminé leur cal-
cification et peuvent aider à la détermination de l'âge squelettique selon
l'aspect du corps vertébral (LAMPARSKI26).

10

Ba
a b

Figures 46
1 - face endocrânienne du basi-occipital; 10 - arc antérieur de l'atlas;
2 et 5 - face exocrânienne du basi-occipital ; Il - masses latérales de l'atlas;
3 - table interne du basi-occipital ; 12 - fosse articulaire inférieure de l'atlas;
4 - table externe du basi-occipital ; 13 - arc postérieur de l'atlas;
6 - condyle occipital; 14 - espace articulaire atloïdo-axoïdien ;
7 et 8 - face antérieure du condyle occipital; 15 - dent de l'axis.
9 - espace articulaire occipito-atloïdien ;

68
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - 10 - 3 - Sur le film de profil, on en voit très bien les tables interne et externe,
Écaille qui se réunissent en une courbe harmonieuse dans la région inférieure
au niveau de l'opisthion (Op), homologue postérieur du basion (Ba).
de l'occipital
Au maximum de concavité postérieure de la face endocrânienne se
(fig 47) trouve la protubérance occipitale interne (1) qui répond au confluent
postérieur des sinus crâniens (deux sinus transversaux, un sinus sagittal
supérieur) ; sur la face exocrânienne se trouve son homologue, la pro-
tubérance occipitale externe (3).
Son bord pariétal s'articule avec les deux pariétaux au niveau de la
suture lambdoïde (2). Cette suture lambdoïde détermine avec la suture
sagittale (interpariétale) le point lambda.

If'
(

Figure 47
1 - protubérance occipitale interne; 3 - protubérance occipitale externe.
2 -lambda; Op - opisthion. Ba - Basion.

69
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 48
Explications dans le texte (§ 1-11-1).

70
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - I l - Cavité crânienne (fig. 48)

1 - Il - 1 - Fosse • Délimitée en avant par la table cérébrale du frontal dans sa por-


tion verticale (Il , fig . Il).
crânienne
antérieure • Délimitée en bas.
ethmoïdo- - Dans la région médiane :
frontale • en avant par la crista galli (l , fig . 48) sur laquelle s'insère la faux
du cerveau (2, fig. 48) . Ces deux structures (osseuse et aponévrotique) ,
(4 et 5, fig. 48
et aussi fig. Il, 13 non visibles en norma lateralis, ont été représentées en pointillé ainsi
et 15) que la tente du cervelet (3, fig . 48) afin de bien comprendre l'architec-
ture du cerveau.
Le sommet de la cris ta galli surplombe en haut et en arrière la par-
tie la plus concave de la lame criblée de l'ethmoïde (l4 , fig. 11) :
• en arrière par le jugum sphénoïdal (l7 , fig. 11).
- Dans les zones paramédianes et en avant par les gouttières olfac-
tives (5 , fig . 48) dont le niveau supérieur est la table interne du frontal
dans sa portion horizontale (l2, fig. 11 et 2, fig . 13 ) et le niveau inférieur,
la lame criblée de l'ethmoïde (13 , fig . 11 et 5 , fig . 13).
- Dans les zones latérales par les plafonds orbitaires et les proces-
sus clinoïdes antérieurs (l et 2, fig. 15).
• La faux du cerveau partage la fosse crânienne antérieure en deux
fosses latérales pour les lobes frontaux et pariétaux droits et gauches.

1 - Il - 2 - Fosse • Région médiane ou fosse pituitaire :


crânienne - constituée par la selle turcique (7 , fig . 48) limitée en avant par les
processus clinoïdes antérieurs et le bord supérieur du sillon chiasma-
moyenne,
tique (20 , fig. 23) (ou limbus sphenoïdalis) ;
sphéno-temporale
- limitée en arrière par les processus clinoïdes postérieurs (7 ,
(6 et 7, fig . 48 fig. 21). Elle contient la glande hypophyse et le chiasma optique.
et aussi fig . 21 , 22,
23,40 et 42)

• Régions latérales ou fosses crâniennes moyennes (6, fig. 48 et


aussi fig . 22,40 et 42). Chaque fosse est limitée:
- En avant par la face endocrânienne de la grande aile du sphénoïde
dans sa portion verticale (13 , fig. 22) ;
- En bas :
• en avant par les portions horizontales des faces endocrâniennes de
la grande aile du sphénoïde et de l'écaille du temporal et la face supé-
rieure du rocher (l , 2, 3, 13 , fig . 40) ;
• en arrière par la face supérieure de la tente du cervelet. Cette
structure aponévrotique s'insère sur l'endocrâne par sa grande circonfé-
rence (représentée en trait point sur la figure 48) , laquelle "s'étend d'un
processus clinoïde postérieur à l'autre, en longeant sur la paroi crânienne

7l
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ __ __ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

la ligne de séparation entre les fosses moyenne et postérieure du crâne"


(ROUVIÈRE) . Elle s'insère d'avant en arrière et de dedans en dehors sur
un processus clinoïde postérieur, le bord supérieur d'un rocher, les deux
lèvres du sillon d'un sinus sigmoïde, enfin sur la protubérance occipitale
interne et continue en sens inverse jusqu'au processus clinoïde posté-
rieur opposé ;
- Dans le plan sagittal médian par la faux du cerveau, structure apo-
névrotique, qui s'insère sur la tente du cervelet et la tend en haut et en
avant.
(Cette insertion est schématisée sur la figure 48 par un double trait :
en pointillé pour la faux du cerveau, en tirets pour la partie supérieure
et médiane de la tente du cervelet.)
Les fosses crâniennes moyennes contiennent les lobes occipitaux.

-------~-

/
/
.2

Figure 48
Répétée pour faciliter la lecture.

72
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - Il - 3 - Fosse • Région antéro-médiane. Fosse de la protubérance annulaire


crânienne (9, fig. 48) et fosse bulbaire (10). Limitée:
postérieure - en avant par le clivus sphénoïdal et occipital;
occipito-temporale - en bas par le foramen magnum ;
CS, 9 et 10, fig. 48 - en haut par le foramen oval délimité par la petite circonférence de
et aussi fig. 40 et 47) la tente du cervelet (schématisée en tirets sur la figure 48) qui va d'un
processus clinoïde antérieur à l'autre en décrivant un long et large ovale
à concavité antérieure, et qui est tendue par la faux du cerveau au niveau
de l'insertion de cette dernière sur la tente du cervelet.
• Région postérieure; fosse cérébelleuse (8, fig. 48). Limitée:
- en avant, dans la région médiane par les fosses de la protubérance
annulaire et bulbaire décrites ci-dessus; dans les régions latérales par les
faces postérieures du rocher (4, fig. 40) ;
- en bas et latéralement par la face endocrânienne de l'écaille de l'oc-
cipital;
- en haut par la face inférieure de la tente du cervelet.
La fosse cérébelleuse, divisée en deux latéralement par la faux du
cervelet, contient les deux hémisphères du cervelet.

1-11-4- Sur de bons documents, les tables interne et externe sont visibles
Calvaria depuis la suture fronto-nasale jusqu'à l'opisthion (fig. 11,47 et 48) avec
les sutures lambdoïde (2, fig. 47) et coronale (fig. 48).

73
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

Figure 49
Structures osseuses utilisées par BJ0RK du fait de leur stabilité au cours de la croissance pour les études céphalométriques
longitudinales.

74
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

]0RK, à la suite d'études longitudinales avec sa méthode d'im-


plants métalliques, conclut que "les superpositions classiques
sur les lignes S.-N., bispinale et mandibulaire ne sont pas
valables pour une utilisation scientifique, étant le siège d'un
modelage périosté par apposition et résorption. Il n'a pas été trouvé de
références valables pour les modifications particulières au maxillaire".
"L'utilisation de références valables pour effectuer les superposi-
tions est capitale. Il faut choisir pour cela des repères osseux qui ne sont
plus modifiés par la croissance" (B]0RK cité par BENAUWT3).

1 - 12 - 1 - - Lame criblée et structures trabéculaires sus et sous-jacentes


(images des cellules des labyrinthes ethmoïdaux). Ce sont les structures
Structures les plus stables 0, fig. 49).
osseuses utilisées - Tubérosité maxillaire dans sa partie haute (2, fig. 49) laquelle
pour l'étude constitue la paroi antérieure de la fosse ptérygo-palatine. La stabilité
des modifications antéro-postérieure de la fosse ptérygo-palatine avait déjà été mise en évi-
de la base dence par BROmE7 et MOORE28.
du crâne - Portion verticale de la face endocrânienne de la grande aile du
et de la face sphénoïde (3) qui est la limite antérieure des fosses crâniennes
moyennes.
- Selle turcique dans son quart antéro-inférieur.
Pour une étude longitudinale selon la méthodologie de B]0RK, il
faut:
- Tracer sur la première téléradiographie la ligne S.-N. (S.N.L. de
B]0RK: Sella-Nasion Line) et sa perpendiculaire en S. (S.N.P. de
B]0RK : Sella Nasion perpendicular) ;
- Superposer les deux téléradiographies du même individu à des
dates différentes de façon que les structures l, 2,3 et 4 de la figure 49 se
superposent au maximum;
- Enregistrer alors sur le deuxième document ainsi superposé la
croix de référence tracée sur le premier document (S.N.L.-S.N.P.). Ceci
permet une superposition ultérieure plus rapide.

75
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 50
En trait gras, ligne de référence de la base du crane de KEITH et CAMPION ou ligne de
DE COSTER.
Nous devons ici signaler l'erreur commise par DE COSTER entre l'énoncé de sa ligne et son
tracé.
L'énoncé est celui-ci: la ligne de DE COSTER comprend la moitié antérieure de la selle tur-
cique, le jugum sphénoïdal, l'ethmoïde et la table interne du frontal (Note de l'auteur: por-
tion verticale).
Le tracé est le suivant: selle turcique, jugum sphénoïdal, table interne du frontal (portion
horizontale) (cf 2, fig. 13), table interne du frontal (portion verticale). L'erreur consiste à
prendre la portion horizontale de la table interne du frontal pour une structure ethmoïdale (la
lame criblée).

76
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

Remarques:
• La figure 50 décrit la ligne de DE COSTER, autre ligne anatomique
pouvant être utilisée pour des études longitudinales et comprenant d'ar-
rière en avant: la bordure antérieure de la selle turcique, le sillon chias-
matique, le jugum sphénoïdal, la suture sphéno-ethmoïdale, la face
supérieure des cellules latérales fronto-ethmoïdales (constituée par la
portion horizontale de la table interne du frontal et non par la lame cri-
blée de l'ethmoïde comme il est fréquemment écrit, laquelle lui est sous-
jacente, cf. § 1-2-4 et 1-2-5), enfin la table interne du frontal (portion
verticale) .
• Nous ne décrirons pas ici les différents plans de superposition
décrits par de très nombreux auteurs et dressés à partir, soit de points
anatomiques, soit de points construits. Ces plans sont des schématisa-
tions qui malgré tout s'écartent plus ou moins du réel.

1 - 12 - 2 - BJ0RK et SKIELLER (1977) ont trouvé comme référence valable,


Maxillaire pour étudier scientifiquement les modifications particulières du maxil-
laire, la face antérieure du processus zygomatique du maxillaire (9 de la
fig. 49).

1 - 12 - 3 - Les repères osseux utilisés sont:


Mandibule - La portion de table externe symphysaire comprise entre le pogo-
nion et le point B (5, fig. 49) ;
- La table interne symphysaire (6) ;
- Le canal mandibulaire (7) ;
- Le contour inférieur du germe de la 2e ou 3 e molaire (8), depuis
le début de sa calcification jusqu'au début de formation des racines.
Pendant 2 à 3 ans cette structure est stable à l'intérieur de l'os.

77
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

Figure 51
Frontal. Légende dans le texte § 1-13-1-1.

78
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

1 - 13 - 1 - Os 1 - Frontal (fig. 51)


du crâne Sont visibles en norma lateralis :
- la table externe (l) avec la suture fronto-nasale (portion oblique
(2) très souvent; portion verticale (3) très rarement) ;
- l'épine nasale du frontal (4) dont les faces postéro-Iatérales lisses
(5) constituent la portion la plus supérieure des fosses nasales, avec en
avant la suture fronto-nasale et en atrière la suture fronto-ethmoïdale ;
- la table interne du frontal avec ses portions verticale (6) et hori-
zontale (7) ;
- entre les deux tables, le sinus frontal (8) plus ou moins développé,
plus ou moins cloisonné;
- le plafond orbitaire avec ses faces exocrânienne (9), lisse et régu-
lièrement arciforme, et endocrânienne (l0), dentelée par les empreintes
des circonvolutions du lobe frontal;
- la moitié supérieure du bord latéro-orbitaire (U) ;
- la partie la plus supérieure de la face antérieure de la fosse
temporale (12).

79
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

2 - Ethmoïde (fig. 52)


Sont difficilement visibles:
- la lame criblée (1), depuis la suture fronto-ethmoïdale en avant
jusqu'à la suture fronto-ethmoïdo-sphénoïdale en arrière;
- les cellules des labyrinthes ethmoïdaux (2) ;
- la limite postérieure de ces labyrinthes ethmoïdaux constituée par
la face antérieure du corps du sphénoïde (3) ;
- la suture maxillo-ethmoïdale (4) constituée par l'image supérieure
du sinus maxillaire ;
- le cornet nasal moyen (5) ;
- très rarement visible, le cornet nasal supérieur (6).

Figure 52
Ethmoïde. Légende au § 1-13-1-2.

80
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERALIS

3 - Sphénoïde (fig. 53)


Sont très visibles :
-le jugum sphénoïdal (1) ;
- le sillon chiasma tique (2) ;
- la selle turcique (3) ;
- les processus clinoïdes antérieurs (4) avec la face supérieure de la
petite aile du sphénoïde (5) et, rarement visible (selon la configuration
anatomique particulière du sujet), le canal optique (6) ;
- les processus clinoïdes postérieurs (7) et le dos de la selle tur-
cique (8) ;
- la face endocrânienne de la grande aile du sphénoïde avec ses por-
tions verticale (9) et horizontale (10).
Sont moins visibles :
-la face antérieure du corps du sphénoïde (ll) ;
-les limites (12) du sinus sphénoïdal (13) ;
- la face exocrânienne de la grande aile du sphénoïde (l4) avec le
tubercule sphénoïdal (15) ;
- le processus ptérygoïde avec la moitié supérieure de sa face anté-
rieure (16) qui constitue la paroi postérieure de la fosse ptérygo-pala-
tine, le fond de la fosse scaphoïde (17), les lames externe et interne (18),
le processus ptérygo-épineux (19).
Il est à remarquer
que le maxillaire ne s'arti-
cule pas directement au
sphénoïde mais indirec-
tement par l'intermé-
diaire de l'os palatin,
grâce à deux de ses pro-
cessus, le processus orbi-
taire en haut, entre la
partie supérieure de la
tubérosité maxillaire et le
corps du sphénoïde, le
processus pyramidal en
bas, entre la partie infé-
rieure de la tubérosité et
le processus ptérygoïde.

Figure 53
Sphénoïde.
Légende au § 1-13-1-3.

81
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

4 - Temporal (fig. 54)


Sont visibles:
- la face supérieure endocrânienne du rocher (1) avec en avant la
zone (non visible) de la suture sphéno-temporale dans la région du fora-
men oval;
- la face postérieure (2) ;
-le M.AJ. (3) et le M.A.E. (4);
- le sillon du sinus pétreux inférieur (5) qui est la zone articulaire
entre rocher et basi-occipital ;
-la fosse mandibulaire (6) et le tubercule articulaire (7).
Sont rarement visibles :
-le processus mastoïde (8) ;
- la moitié postérieure du bord inférieur de l'arcade zygomatique
(2, fig. 20) ;
-le bord supérieur de l'arcace zygomatique (3, fig. 20).

Figure 54
Temporal. Légende au § 1-13-1-4.

82
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _~_ _ NORMA LATERALIS

5 - Occipital (fig. 55)


Sont visibles:
- la suture sphéno-occipitale Cl) chez les jeunes enfants et les ado-
lescents;
- le clivus occipital (2), à ne pas confondre avec le sillon du sinus
pétreux inférieur (3), suture lâche entre rocher et basi-occipital ;
- la face exocrânienne du basi-occipital (4) ;
- le condyle occipital (6) avec sa face antérieure (5) ;
-l'écaille de l'occipital (7) avec les protubérances oCcipitales interne
(8) et externe (9), et la suture lambdoïde (10).

Figure 55
Occipital. Légende au § 1~13-1-5.

83
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ PREMIÈRE PARTIE

6 - Pariétal (fig 48)


Sont visibles :
- les tables interne et externe;
- sur de bons documents bien contrastés: les sutures lambdoïde en
arrière et bregmatique en avant.

1 - 13 - 2 - Os 1 - Maxillaire (fig. 56)


de la face Sont visibles:
supérieure -les limites du sinus maxillaire (1) avec en haut la suture ethmoïdo-
maxillaire (2), en avant le canal naso-Iacrymal (3), en bas, la procidence
du sinus (4), en arrière la paroi postérieure du sinus (5) ;
- la paroi postérieure de la tubérosité maxillaire (6) ;
- la moitié postérieure de l'image radiologique de la paroi orbi-
taire (7) ;
- le processus zygomatique (8) ;
- le plancher des fosses nasales (9) avec le canal incisif (10) et
l'épine nasale antérieure (11) ;
-la crête nasale (12) et la crête incisive (13) ;
-la voûte palatine (14).

Figure 56
Maxillaire. Légende au § 1-13-2-1.

84
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ NORMA LATERALIS

2 - Os palatin (fig. 57)


Sont visibles :
'-le foramen sphéno-palatin (1) ;
- la lame horizontale du palatin (2) avec en arrière l'épine nasale
postérieure (3) ;
-le processus pyramidal qui constitue la partie antéro-inférieure de
la fosse ptérygo-palatine (4).
3 - Os lacrymal
Il n'est pas visible en norma lateralis mais peut être localisé au
niveau du canal naso-Iacrymal (3, fig. 56).
4 - Cornet nasal inférieur
Presque toujours très visible (3 et 4, fig. 28).
5 - Os nasal (fig. 57)
Sont visibles :
- leur bord antérieur (5) ;
-leur bord postérieur endo-nasal (6) ;
-la suture fronto-nasale (7 et 8).
6 - Os zygomatique (fig. 57)
Sont toujours visibles:
- la moitié inférieure du
bord latéro-orbitaire (9) ;
- le tiers moyen de la
paroi antérieure de la fosse
temporale (10) ;
- la moitié antérieure de
l'image radiologique du
plancher orbitaire (U) ; est
visible chez des sujets très
musclés: le bord inférieur
(1, fig. 20).

Figure 57
Os palatin, os zygomatique et os nasal.
Légende au § 1-13-2-2, 1-13-2-5, 1-13-2-6.

85
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

1 - 13 - 3 - Os Mandibule (fig. 58)


de la face Sont très visibles :
inférieure - la symphyse mandibulaire avec ses tables interne (1) et
externe (2) ;
- le ou les bords inférieurs (3) ;
- le ou les bords postérieurs (4).
Sont peu visibles :
- le canal mandibulaire (5) ;
- le processus condylaire (6) ;
- l'incisure mandibulaire (7) ;
- le processus coronoïde (8) et son bord antérieur (9).

Figure 58
Mandibule. Légende au § 1-13-3.

86
PREMIÈRE PARTIE ___________________________________________________ NORMA LATERALIS

1 - ALLARD,]. : Considération sur l'inclinaison du canal naso-palatin sur la base du


crâne et son évolution chez les mammifères. Orthod Fr 42 (1) : 355-370, 1971.
2 -BAUMRIND, S., FRANTZ, Re. : The reliability of head film measurements. Am]
Orthod 60: lll-l27, aug. 1971 et 60: 505-517, nov. 1971.
3 - BENAUWT, A. : Conceptions de l'orthodontie à Copenhague (service du professeur
BJ0RK). Actual Odontostomatol88 : 445-473, déc. 1969.
4 - BENAUWT, A., CHARRON, e. : Céphalométrie et méthodologie, 1. Erreur de lecture.
Orthod Fr 44 (1) : 369-378, 1973.
5 - BJ0RK, A. : Facial growth in Man studied with the aid of metallic implants. Acta
Odont Scand 13, 9, 1955.
6 - BJ0RK, A. : Variations in the growth pattern of the human mandible : A longitudi-
nal radiographic study by the implant method. Dental Research 42 : 400, 1963.
7 - BRODIE, A.G. : Behavior of normal and abnormal facial growth pattern. Am] Orthod
OralSurg 1941.
8 - BRODIE, A.G. : Late growth changes in human face. Angle Orthod 23 : 146-157,
1953.
9 - BRUNNER, F., GAYARD, CH., DOUSSEAU, M. : L'examen cranio-facial de profil
(Rapport du 44e Congrès S.F.O.D.F.). Orthod Fr 42 (1) : l-lll, 1971.
10 - CHATEAU, M. : Orthopédie dento-faciale. Tomes 1 et 2. Julien Prélat, éd., Paris,
1975.
II - COBEN, S.E. : The integration of facial skeletal variants. Am] Orthod 41 (6) : 407-
34,1955.
12 - COLLETER, S. : Contribution à l'étude de l'analyse téléradiographique des tissus mous
intrabuccaux et du carrefour rhino-pharyngé en norma lateralis. Thèse 2e cycle, Nantes,
1976.
13 - COUSIN, R : A propos de certains points utilisés en céphalométrie téléradiogra-
phique. Orthod Fr 36 : 167-183, 1965 et 37: 387-403, 1966.
14 - DE COSTER, L. : Une nouvelle ligne de référence pour l'analyse des téléradiogra-
phies sagittales en orthodontie. Rev Stomatolll (12) : 937-53, 1951.
15 - DELAIRE,]. : Vers une analyse téléradiographique architecturale et structurale de
la face. Orthod Fr 42 : 41l-425, 1971.
16 - DELAIRE,]. : L'intérêt de la téléradiographie tridimensionnelle dans l'étude des asy-
métries faciales (notamment des latérognathies) et considération sur leur classification. Club
International de Morphologie Maxillo-faciale, Trieste, 1972.
17 - DUCHATEAUX, e. : Étude critique de différentes méthodes d'analyse céphalométrique
sagittale et essai de synthèse en vue d'une application au diagnostic et au traitement chirur-
gical des prognathies mandibulaires. Thèse de 3 e cycle, Nantes, 1972.
18 - DUCHATEAUX, e., VION, P., FERRÉ, CHOQUIN : Le diagnostic des dissymétries
faciales squelettiques. Orthod Fr 45 (1) : 1-214, 1974.
19 - GANDET,]. : Étude téléradiographique en incidence basale de 50 crânes adultes. Thèse
3 e cycle, Paris, 1971 (n° 189).
20 - GUDIN, RG. : La bascule mandibulaire. Ses incidences sur le profil facial et pha-
ryngé. Orthod Fr 39: 433-449, 1968.
21 - GUGINO, e. : An orthodontic Philosophy. Edco Associates.
22 - HUU, N., PERSON, H., VALLÉE, B. : Nouveaux dossiers d'anatomie, PCEM. Tête.
Tome 1. Heures de France, 1995.
23 - KAMINA, P., RENARD, M. : Tête osseuse, articulation temporo-mandibulaire, dents.
Maloine, éd., Paris, 1996.
24 - KEITH, A., CAMPION, G. : A contribution to the mecanism of growth of the human
face. Dental Record 42 (2) : 61-88, 1922.

87
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ PREMIÈRE PARTIE

25 - KROGMAN, SASSOUNI, v.: A syllabus in roenthgenographic cephalometry.


Philadelphia, 1957.
26 - LAMPARSKI, D. : Skeletal age assessment utilizing cervical vertebrae. Master's Science
Thesis. Departement of orthodonties, University of Pittsburg, 1973.
27 - MAREUIL, Ph. : La reproduction des tissus mous en téléradiographie cranio-faciale.
Thèse 2e cycle de chirurgie dentaire. Université René Descartes, Paris, 1975.
28 - MOORE, A.W : Observations on facial growth and its clinical significance. Am]
Orthod, 1959.
29 - MULLER, L. : Céphalométrie et orthodontie. Société des Publications médicales et
dentaires, Paris, 1962.
30 - NARDOUX,]. : Le diagnostic téléradiographique dans l'espace. Julien Prélat, éd.,
Paris, 1968.
31 - NETTER, : Valeur séméiologique et pronostique de l'examen radiographique des
molaires en O.D.E Orthod Fr 36 : 539, 1965.
32 - PASQUET, M.S. : Téléradiographie et profil peaucier. Rev Fr Odontostomatol 10 :
631-635, 1963.
33 - PÉTROVIC, A., STUTZMANN (Mme J.) : Le muscle ptérygoïdien externe et la
croissance du condyle mandibulaire. Recherches expérimentales chez le jeune rat.
Orthod Fr 43 (1) : 271-286, 1972.
34 - PRAUD,]. : Le point M et le point Pt S. Essai de définition et d'identification en téléra-
diographie tridimensionnelle. Thèse 3e cycle, Nantes, 1972.
35 - REBOUL : Argumentation. Orthod Fr 42 (2) : 154-155, 1971.
36 - RICHARDSON, A. : An investigation into the reproductibility of sorne points,
planes and lines used in cephalometrie analyses. Am] Orthod 52: 637-651, 1966.
37 - RICKETTS, R.M. : Variations of the temporo-mandibular joint as revealed by cepha-
lometric laminography. Am] Orthod, 1950.
38 - RICKETTS R.M. : Abnormal function of the temporo-mandibular joint. Am ]
Orthod, 1955.
39 - RICKETTS, R.M. : Cephalometric analysis and synthesis. Am] Orthod, 1961.
40 - ROUVIÈRE, H. : Anatomie humaine. Masson, éd., Paris, 1948.
41 - SASSOUNI, V. : Orthodonties in dental practice. The Cv. Mosby Company, éd., Saint-
Louis, 1971.
42 - VILLEMEY, A., DUCLOS, P. : Age dentaire (de 6 à 12 ans). Orthod Fr 42 (2) :
4-95, 1971.
43 - VION P.E. : Analyse architecturale et structurale téléradiographique tridimensionnelle
des prognathies mandibulaires vraies. Thèse 3 e cycle, Nantes, 1973.
44 - VION, P.E. : Détermination raisonnée de certains points anatomiques utilisés en
téléradiographie latérale. Orthod Fr 46: 193-202, 1975.
45 - VION, P.E. : Sens transversal et téléradiographie. Rev Orthop Dento Fac 29 :
191-229, 1995.
46 - WOLANSKI, N. : A new method for the evaluation of tooth formation. Acta genet,
Basell6: 186-197, 1966.

88
PREMIÈRE PARTIE _ _ _ _ _ _ _----'-_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA LATERALIS

Dans les chapitres suivants, nous étudierons les images de ce même


massif cranio-facial qui ,apparaissent en norma frontalis et en norma
axialis.
Certaines structures, peu nombreuses, donneront une image dans
les trois incidences, les différentes images d'une même structure ne cor-
respondant jamais à la même zone (ainsi pour des éléments que nous
connaissons bien: les incisives, ce sera tantôt les faces vestibulaire et
linguale qui apparaîtront, tantôt les faces mésiale et distale, tantôt un
raccourci des quatre faces en vue "occlusale"). Un même point anato-
mique aura donc trois définitions selon les trois incidences et même par-
fois ne pourra être situé qu'en faisant une approximation anatomique.
Cette imprécision est déconcertante et pourrait décevoir un esprit
rigoureux, habitué aux mesures assez précises (au demi-degré pour cer-
tains) utilisées en norma lateralis. D'autant plus qu'en l'état actuel de
nos céphalostats et de nos différentes manipulations, nous pouvons dire
que, à de rares exceptions près, aucun document en norma frontalis ou
axialis n'est superposable dans le temps à un même autre document, ce
qui rend relativement fort aléatoire les études longitudinales d:un même
sujet.
A tel point qu'avant toute étude, les documents téléradiographiques
tridimensionnels doivent être soumis à une critique rigoureuse de leur
orthogonalité, ce qui demande du temps, beaucoup de temps
(VIONI5,17).
Du fait de l'irradiation du sujet, du temps passé, le dossier téléra-
diographique tridimensionnel vrai, comportant trois incidences (latera-
lis, frontalis et axialis) ne sera donc pas un examen courant. Mais ce sera
l'outil indispensable si l'on veut diagnostiquer, juger et corriger (si faire
se peut) les graves dissymétries cranio-faciales. D'où l'intérêt de bien
préciser les images des différentes structures en normx frontalis et axia-
lis et la raison de ces nouveaux chapitres.

89
Vue frontale polychrome :
massiffacial supérieur «maxillaire» (bleu) ;
sphénoïde, ethmoïde, temporal, cervicales (vert) ;
voûte du crâne (noir) ;
mandibule (rouge).
Vue frontale polychrome:
massiffacial supérieur «maxillaire» (bleu) ;
sphénoïde, ethmoïde, temporal, cervicales (vert) ;
voûte du crâne (noir) ;
mandibule (rouge).
DEUXIÈME PARTIE

Anatomie
téléradiographique
en norma
frontalis

91
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

PLAN

2 - 1 - BOITE CRANIENNE ...................................................... 97


2 - 1 - 1 - Calvaria (voûte du crâne) ............................................. 97
2 - 1 - 2 - Base du crâne (région postérieure, temporo-occipitale) ......... 99

2 - 2 - VERTÈBRES CERVICALES ............................................. 100


2 - 2 - 1 - Axis et sa dent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . 100
2 - 2 - 2 - Atlas ..................................................................... 103

2 -3- MASSIF FACIAL SUPÉRIEUR .......................................... 105


2 -3- 1 - Cavités orbitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
2 -3- 2 - Arcade zygomatique ................................................... 106
2 -3- 3 - Maxillaire: processus zygomatique, sinus, tubérosité ... ... . . . 107
2 -3- 4 - Orifice piriforme, suture intermaxillaire
(épine nasale antérieure), canal incisif ........................... 109
2 - 3 - 5 - Cavité nasale: ethmoïde, vomer, cornet nasal inférieur.
Sinus frontal............. ................... ....... .......... ........... 110
2 - 3 - 6 - Dents maxillaires ...................................................... III

2 - 4 - COMPLEXE SPHÉNO-TEMPORAL .................................... ll2


2 - 4 - 1 - Sphénoïde. Foramen rond ...... . . . . . . ........ . .. . . . . ............ . . . ll2
2 - 4 - 2 - Temporal: partie pétreuse (rocher), articulation
temporo-mandibulaire (ATM) ............ ... .......... ........ ...... 116
2 - 4 - 2 - 1 - Rocher ou partie pétreuse du temporal........................ ll6
2 - 4 - 2 - 2 - ATM (portion crânienne, temporale) ........................... ll6

2 - 5 - MASSIF FACIAL INFÉRIEUR: MANDIBULE ..................... Ils


2 - 5 - 1 - Corps mandibulaire ................................................... Ils
2 - 5 - 2 - Processus condylaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

2 - 6 - IMAGES RADIOGRAPHIQUES EN NORMA FRONTALIS


DES DIFFÉRENTS OS DU MASSIF FACIAL........................ 127
2 - 6 - 1 - Pariétal, occipital ...................................................... 127
2 - 6 - 2 - Frontal, temporal ...................................................... 129
2 - 6 - 2 - 1 - Frontal ............................................................... 129
2 - 6 - 2 - 2 - Temporal ............................................................ 129
2 - 6 - 3 - Sphénoïde ............................................................... 131
2 - 6 - 4 - Os zygomatique, ethmoïde . . . ......... ... . . . . .............. .. . . .. ... 133
2 - 6 - 4 - 1 - Os zygomatique ......... .. . . . . . . . ......... .. . . . . . ............ . . . . . 133
2 - 6 - 4 - 2 - Ethmoïde ............................................................ 133
2 - 6 - 5 - Maxillaire ............................ " . ........... . . . . . . . . . ......... .. . 135
2 - 6 - 6 - Mandibule, cornet nasal inférieur, vomer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

BIBLIOGRAPHIE .................................................................. 137

93
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _~_ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

Nous abordons ici l'étude des images radiographiques en norma


frontalis. Cette vue, encore inhabituelle pour certains, est d'interpréta-
tion plus difficile en raison de nombreuses superpositions. En effet, en
norma lateralis, les images de structures homologues et symétriques se
superposent et simplifient donc leur analyse, en revanche en norma
frontalis, incidence faite pour étudier le sens transversal et la symétrie
transverso-verticale, les différentes structures qui s'établissent selon dif-
férents plans antéro-postérieurs, se superposent les unes aux autres.
D'autre part, le tangage venant parasiter très facilement cette vue
(VERDON9, VION Il ), certaines structures sont fortement déplacées;
leur recherche et leur localisation deviennent alors difficiles.
Aussi nous conseillons vivement, d'utiliser différents crayons de
couleur pour le tracé des différentes structures. Ceci, afin d'éviter des
confusions presque toujours possibles et pour bien «personnaliser» les
structures tracées afin que, la mémoire visuelle aidant, nous puissions
les retrouver plus facilement lorsque les conditions anatomiques ou
technologiques sont moins favorables pour leur visualisation.
Nous utilisons donc:
- le noir pour le pourtour de la calvaria et la base crânienne dans la
région postérieure, occipitale ;
- le vert pour les structures sphéno-temporales et les vertèbres cer-
vicales;
- le bleu pour les structures du massif facial supérieur (maxillaire,
frontal, malaire et ethmoïde) ;
-le rouge pour le massif facial inférieur (mandibule) (VIONlO, l3, 16).
Si, traçant une certaine structure d'une certaine couleur, on pense y
inclure un trait déjà marqué d'une autre couleur, il faut se poser la ques-
tion de savoir s'il y a réellement superposition de deux structures diffé-
rentes ou tout simplement confusion.
Au cours de cette deuxième partie, nous utiliserons le même artifice
graphique qu'en norma lateralis, la structure étudiée étant tracée en trait
plus épais pour la distinguer des autres structures tracées en trait mince.
Pour mieux se rappeler la clinique, la vue frontale est examinée
comme le serait le patient en clinique, de face, le côté droit étant à la
gauche du praticien. Il est donc capital de marquer, d'emblée, le côté
droit sur le tracé.
Nous nous permettons de répéter ici deux alinéas de notre précé-
dent chapitre: «Le tracé de toutes les structures tel qu'il va être décrit,
s'il n'est pas nécessaire pour une analyse céphalométrique succincte, per-
met, grâce au raisonnement anatomique qui le précède, d'éviter certaines
erreurs de localisation et surtout d'être la base d'une recherche plus fruc-
tueuse qui mènera peut-être à la découverte de certaines corrélations ou
de certaines typologies ignorées à ce jour.»
«Pour cet ouvrage, nous avons adopté un plan aussi didactique que
possible, le tracé préalable de certaines structures facilitant la recherche
ultérieure de points délicats.»

95
1
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Droite Figure l
EOZ... Isabelle, ~, 8 ans 1/2.

1 et 2 - table externe des pariétaux droit 10 - bord supérieur du rocher;


(1) et gauche (2) ; Il - face exocrânienne temporale de la
3 - suture sagittale interpariétale; grande aile du sphénoïde (ligne de
4 et 5 - table externe des écailles des tem- STENVERS) ;
poraux droit (4) et gauche (5) ; 12 - fosse temporale;
6 et 7 - processus mastoïdes des temporaux 13 - table interne du frontal;
droit et gauche; 14 - face supérieure endocrânienne de la
8 - table interne du pariétal droit; petite aile du sphénoïde ;
9 - table interne du temporal gauche; 15 - jugum sphénoïdal.

96
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2 - 1 - 1 - Calvaria e contour général de la voûte est facile à tracer (fig. 1).


(voûte du crâne) Il est constitué par la table externe des pariétaux droit (1)
et gauche (2), avec au sommet de la voûte la suture sagittale
interpariétale (3). Cette suture n'est visible que lorsque la
technique radiologique à haut kilovoltage est bien appliquée.
Dans les régions basses de la calvaria et faisant suite aux images pré-
citées, se trouvent la table externe des écailles des temporaux droit (4)
et gauche (5) et les processus mastoïdes (6 et 7).
Doublant la table externe, on voit l'image radiologique de la table
interne des pariétaux (8 et 9) avec des images d'impressions digitales
dues aux circonvolutions pariétales (gyrus pariétaux) du cerveau.
L'image de la table interne du temporal (9) se coude à 90° pour se
continuer avec l'image du bord supérieur endocrânien du rocher (10)
qui sera décrit plus longuement au § 2-4-2-l.
Ainsi est déterminée la limite postéro-inférieure de la fosse crâ-
nienne moyenne.
Plus médiale, se trouve une image presque verticale (11), appelée
ligne de STENVERS, qui représente la paroi médiale de la fosse tempo-
rale, constituée dans sa partie inférieure par la face exocrânienne tem-
porale de la grande aile du sphénoïde.
Tous les documents montrent toujours très visiblement cette ligne
sur 3 à 4 cm.
Sur le document de la figure l, nous pouvons voir et suivre excep-
tionnellement toute la fosse temporale (12) jusqu'au sommet de la
voûte.
Doublant cette image, se trouve la table interne du frontal (13) qui
se poursuit en bas et médialement par l'image (14) de la face supérieure
endocrânienne de la petite aile du sphénoïde, en continuité avec son
homologue controlatéral, grâce au jugum sphénoïdal (15).
Ces structures forment la limite postérieure de la fosse crânienne
antérieure.

97
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

t- 2

Droite
Figure 2
POL... Madeleine, ~, 16 ans.
1 - pariétal; 8 - écaille de l'occipital (face endocrâ-
2 - suture sagittale (interpariétale) ; nienne) ;
3 - processus mastoïde; 9 - écaille de l'occipital (zone postérieure
4 - incisure mastoïdienne (ventre posté- au foramen magnum) ;
rieur du muscle digastrique) ; la - condyle gauche de l'occipital;
5 - éminence juxtamastoïdienne ; 11 - masse latérale gauche de l'atlas;
6 - sillon de l'artère occipitale (suture tem- 12 - pracessus transverse gauche de l'atlas;
pora-occipitale) ; 13 - dent de l'axis;
7 - écaille de l'occipital (face exocrâ- 16 - surface articulaire atloïdo-axoïdienne.
nienne) ;

98
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

,
2 - 1 - 2 - Base Ayant tracé le contour latéral du processus mastoïde du temporal
(3), toujours très visible, on repère l'incisure mastoïdienne très carac-
du crâne
téristique du muscle digastrique (4) (ventre postérieur) qui peut être
(région postérieure, très marquée chez certains sujets (figure 3 et figure synoptique 4 B).
temporo-occipitale) Médialement, le tracé devient alors plus délicat car les lignes à direction
(fig. 2,3 et 4) horizontale sont très ténues et se superposent à d'autres structures, en
général sinusales ou zygomatico-rnaxillaires (si l'orientation horizontale
du plan de Francfort cutané est bien respectée par le radiologue).
Sur certains documents (fig. 2 et 4 A), on peut voir l'éminence jux-
tamastoïdienne (5) et, juste médial, le sillon de l'artère occipitale (6).
Le plus souvent (fig. 3 et 4 B), médialement à l'incisure mastoÏ-
dienne du muscle digastrique, la table externe de l'écaille de l'occipital
(7) se dessine horizontalement sans tous ces reliefs.
Appendus à cette face exocrânienne, on peut voir assez souvent les
condyles de l'occipital (l0).
La table interne, ou endocrânienne, de l'écaille occipitale (8) est
plus facile à distinguer grâce à sa grande courbure à concavité supé-
rieure. Dans la région médiane (9, fig. 4), les images sont fort diverses et
dépendent de l'anatomie individuelle et de l'orientation de la tête. Ce
sont des structures postérieures au foramen magnum qui apparaissent et
nous pouvons avoir une image continue (9, fig. 2 ou 4 A) ou disconti-
nue avec deux arcs de cercle (fig. l, 3 ou 4 B), limites inférieures des
fosses cérébelleuses.

Droite
Figure 3
GEN... Marie-Noëlle, Çj?, 13 ans.
3 - processus mastoïde;
4 - incisure mastoïdienne (ventre postérieur du muscle digastrique) ;
15 - palais osseux, voûte palatine.

99

.!
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

2 - 2 - 1 - Axis Il est très important de repérer cette structure sur la vue frontale et
et sa dent surtout sa dent (anciennement apophyse odontoïde) car, appartenant au
plan sagittal médian, elle est l'axe des mouvements de rotation de la tête
(d'où son nom axis) et elle est toujours visible (plus ou moins facilement
en norma frontalis) sur les trois incidences du dossier téléradiogra-
phique tridimensionnel vrai.
Lors de la critique de l'orthogonalité requise pour un dossier tridi-
mensionnel, préliminaire à toute analyse tridimensionnelle, cette struc-
ture est essentielle (VION15, 16) afin de détecter les mouvements
parasites de tangage ou de rotation (VERDON9, VIONll).
Elle doit être recherchée dans le plan sagittal médian, en dessous, au
niveau ou au-dessus du plancher des fosses nasales; au niveau et au-des-
sus des apex des incisives centrales supérieures. En effet, le niveau de sa

B
16

Figure 4
Figure synoptique des figures 2 et 3.
3 - processus mastoïde; au foramen magnum) ;
4 - incisure mastoïdienne (ventre posté- 10 - condyle gauche de l'occipital;
rieur du muscle digastrique) ; 11 - masse latérale gauche de l'atlas;
5 - éminence juxtamastoïdienne ; 12 - processus transverse gauche de l'atlas ;
6 - sillon de l'artère occipitale (suture tem- 13 - dent de l'axis;
poro-occipitale) ; 14 - corps de la dent;
7 - écaille de l'occipital (face exocrâ- 15 - col de la dent;
nienne) ; 16 - surface articulaire atloïdo-axoïdienne ;
8 - écaille de l'occipital (face endocrâ- 17 - sillon séparant la surface articulaire
nienne) ; de la dent de l'axis.
9 - écaille de l'occipital (zone postérieure

100
DEUXIÈME PARTIE _ _,----_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

projection par rapport au plancher des fosses nasales ou par rapport aux
apex des incisives dépend de la bonne ou de la mauvaise orientation de
la tête lors du positionnement pour le cliché de face.
Habituellement, la dent de l'axis se présente sous la forme d'un fer
de lance (fig. 3 et 4 B) avec les images du corps de la dent (14) et de son
col (15). Mais, assez fréquemment, l'image de la dent n'a pas cette forme
en fer de lance et se présente alors sous la forme d'un cylindre à sommet
pointu (13, fig. 4 A ou fig. l et 2).
Transversalement et de part et d'autre se trouve l'image de la surface
articulaire atloïdo-axoïdienne (16, fig. 4 A et B).
Cette surface latérale est parfois séparée de l'image de la dent de
l'axis par un sillon caractéristique (17, fig. 4 A) qui aide beaucoup à la
recherche parfois difficile (une dent parmi d'autres dents) de cette struc-
ture dont l'image, toujours discrète, se superpose souvent sur les inci-
sives centrales supérieures (fig. l et 3). .

Droite
Figure 3
Répétée pour faciliter la lecture. GEN... Marie-Noëlle, ~, 13 ans.
3 - processus mastoïde;
4 - incisure mastoïdienne (ventre postérieur du muscle digastrique) ;
15 - palais osseux, voûte palatine.

101
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figure 2
Répétée pour faciliter la lecture.
3 - processus mastoïde; 9 - écaille de l'occipital (zone postérieure
4 - incisure mastoïdienne (ventre posté- au foramen magnum) ;
rieur du muscle digastrique) ; 10 - condyle gauche de l'occipital;
5 - éminence juxtamastoïdienne ; Il - masse latérale gauche de l'atlas;
6 - sillon de l'artère occipitale (suture tem- 12 - processus transverse gauche de l'atlas ;
poro-occipitale) ; 13 - dent de l'axis;
7 - écaille de l'occipital (face exocrâ- 16 - sU/face articulaire atloïdo-axoïdienne.
nienne) ;
8 - écaille de l'occipital (face endocrâ-
nienne) ;

Droite
Figure 3
Répétée pour faciliter la lecture.

102
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2 - 2 - 2 - Atlas On ne voit, le plus souvent, que les masses latérales (ll) de part et
(fig. 2,3 et 4) d'autre de la dent de l'axis. Ces images sont difficiles à détecter, car elles
se superposent la plupart du temps sur les dents et les germes dentaires
(fig. 1 et 3). Ces masses latérales sont repérées grâce à la très grande obli-
quité de leurs images parmi celles, verticales, des dents.
Dans les cas de face haute (fig. 2 et 4 A) ou de face présentant un
fort mouvement parasite de tangage (tête mal positionnée, en hypo-
extension), ces masses latérales sont plus facilement visibles car elles se
projettent sur les images sinusales.
Dans certains cas, au rachis cervical bien développé, on peut voir les
processus transverses (12, fig. 2 et 4 A).
Ayant bien repéré la face supérieure des masses latérales, il est alors
facile de localiser, si elle est visible, la face articulaire du condyle de l'oc-
cipital (10), que nous avons déjà signalé au § 2-1-2.

A --==~-~-

Figure 4
Répétée pour faciliter la lecture.
Figure synoptique des figures 2 et 3.

3 - processus mastoïde; 10 - condyle gauche de l'occipital;


4 - incisure mastoïdienne (ventre posté- Il - masse latérale gauche de l'atlas;
rieur du muscle digastrique) ; 12 - processus transverse gauche de l'atlas ;
5 - éminence juxtamastoïdienne ; 13 - dent de l'axis;
6 - sillon de l'artère occipitale (suture tem- 14 - corps de la dent ;
poro-occipitale) ; 15 - col de la dent;
7 - écaille de l'occipital (face exocrâ- 16 - sU/face articulaire atloïdo-axoïdienne;
nienne) ; 17 - sillon séparant la sU/face articulaire
8 - écaille de l'occipital (face endocrâ- de la dent de l'axis.
nienne) ;
9 - écaille de l'occipital (zone postérieure
au foramen magnum) ;

103
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

18

Figure 5
Structures facilement repérables (traits épais)
et difficilement repérables (traits minces) du complexe facial supérieur.

1 - paroi supérieure de l'orbite ou plafond 12 - bord temporal (postéro-supérieur) de


orbitaire (os frontal) ; l'os zygomatique (partie verticale) ;
2 - zone de la suture fronto-zygomatique ; 13 - partie horizontale de ce même bord;
3 - partie médiale de la cavité orbitaire; 14 - face exocrânienne temporale de la
4 - lame orbitaire du labyrinthe ethmoïdal ; grande aile du sphénoïde (ligne de
5 - plancher orbitaire (os maxillaire) ; STENVERS) ;
6 - paroi supérieure du sinus maxillaire ou, 15 - bord massétérique de l'os zygomatique;
autre possibilité, paroi orbitaire du corps 16 - crête conchale ;
du maxillaire; 1 7 - cornet nasal inférieur;
7 - fissure orbitaire supérieure; 18 - suture intermaxillaire (région anté-
8 - plancher des fosses nasales; rieure et basse, interincisive) ;
9 - crête nasale synostosique ; 19 - raphé médian.
10 - vomer;
Il - palais osseux ou palais dur (voûte
palatine) ;

104
r
1 DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2 - 3 - 1 - Cavités Si l'on se réfère à la figure 5, on voit très bien le plafond orbitaire (1)
orbitaires (fig. 5) (et non le bord supra-orbitaire, car celui-ci, insuffisamment pris en enfi-
lade par le rayonnement X, ne peut pas apparaître sur le film en vue fron-
tale). Cette figure, par un artéfact graphique (traits plus ou moins épais)
essaie de mieux rendre compte de l'aspect exact d'un cliché en vue fron-
tale que la figure 6 où le graphisme, d'égale grosseur, met bien en évi-
dence le complexe fronto-maxillo-zygomatique, mais, de ce fait, fausse
la réalité. Cette partie très visible correspond à la portion frontale de la
cavité orbitaire et si la suture fronto-zygomatique, utilisée par
RICKETTS, est souvent très peu visible, nous pouvons la localiser
à la limite inféro-Iatérale de l'image très visible du frontal (flèche 2,
fig. 5 et 6).
Dans la partie médiale de l'orbite, il ne faut pas confondre la partie
antérieure de sa face médiale peu visible dans sa partie inférieure (3)
avec la lame orbitaire du labyrinthe ethmoïdal (4) toujours très visible;
elle doit être recherchée plus médialement que cette dernière.
Le plancher de l'orbite (5, fig. 5) ou paroi inférieure de l'orbite (et
non le bord infra-orbital) est, lui aussi, peu visible et ne doit pas être
confondu avec l'image de la paroi supérieure du sinus maxillaire (6) qui
est beaucoup plus observable et au-dessus.
La paroi latérale est, elle aussi, très peu visible du fait de son obli-
quité par rapport au rayonnement incident et on la suit difficilement au
milieu d'images lacunaires de la mastoïde.
Dans le cadran supéro-médial, on voit l'image très atténuée de la fis-
sure orbitaire supérieure (7, fig. 5) qui sera étudiée avec le sphénoïde
(§ 2-4-1).
On peut aussi voir très exceptionnellement les images du canal
optique. Dans ce cas particulier (2, fig. 12 d), il se trouvait dans l'axe du
rayonnement alors que, habituellement, il est doublement oblique en
haut et en dedans.

105
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

2 - 3 - 2 - Arcade Cette structure bilatérale temporo-zygomatique, utilisée par de


zygomatique nombreux auteurs, est un témoin de l'activité musculaire puisque c'est
un relais osseux horizontal entre deux nappes musculaires verticales,
(fig. 5 et 6) temporale en haut, massétérine en bas. Elle est hélas, peu visible, et
demande une certaine habitude pour être localisée exactement. Elle se
présente comme une tache claire, elliptique, à grand axe vertical de 5 à
10 mm, au-dessus ou au niveau du bord supérieur d'implantation de la
mastoïde sur l'écaille du temporal (flèche 11, fig. 6), marquée par un
léger sillon sur la table externe de la voûte du crâne; plus artificielle-
ment, au-dessus ou au niveau des olives du céphalostat, habituellement
en dedans du contour général de la calvaria et disposée symétriquement
à droite et à gauche par rapport à cette voûte (sauf s'il y a dissymétrie
faciale ou rotation parasite). Si l'on arrive à discerner le bord postéro-

Figure 6
Massif facial supérieur. Complexe fronto-maxillo-zygomatique.
1 - plafond orbitaire (et non le bord supra-orbitaire) ; 10 - processus frontal du maxillaire;
2 - zone de la suture fronto-zygomatique ; 11 - implantation de la mastoïde sur l'écaille du temporal;
3 - arcade zygomatique; 12 - bord postéro-supérieur ou temporal de l'os zygomatique
4 - bord supérieur du sinus maxillaire; (partie verticale) ;
5 - suture ethmoïdo-maxillaire (bord médio-supérieur du 13 - partie horizontale de ce même bord;
corps du maxillaire) ; 14 - tubercule articulaire du temporal;
6 - face infra-temporale du maxillaire; 15 - bord massétérique de l'os zygomatique;
7 - bord inférieur du processus zygomatique du maxillaire; 16 - crête conchale ;
8 - zone de la suture maxillo-zygomatique (partie inféro-pos- 17 - cornet nasal inférieur;
térieure de cette suture) ; (au changement de courbure) ; 18 - suture intermaxillaire (région antérieure et basse, inter-
9 - face médiale du processus frontal du maxillaire (bord laté- incisive) ;
ral de l'orifice piriforme des fosses nasales, incisure nasale du 19 - canal incisif;
maxillaire) ; 20 - crête synostosique.

106
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

supérieur ou temporal de l'os zygomatique (12, fig. 5 et 6) grâce à ·une


différence de tonalité dans les gris, celui-ci présente une partie verticale
(12), et une partie horizontale (13) qui se dirige en dehors et mène au
sommet de l'image radiographique de l'arcade zygomatique. Enfin,
l'image curviligne assez longue (2,5 cm dans certains cas), à concavité
inférieure. du tubercule articulaire du temporal (14, fig. 6), aboutit au
pôle inférieur de l'image elliptique de l'arcade zygomatique.

2-3-3- Partant du bord inférieur de l'image radiologique de l'arcade zygo-


matique, on discerne une ligne très ténue (15, fig. 5 et 6) qui représente
Maxillaire : le bord massétérique de l'os zygomatique et qu'il ne faut pas confondre
processus avec les faces exo- ou endocrâniennes de l'écaille de l'occipital, déjà tra-
zygomatique, cées (cf. § 2-1-2, 7 et 8 de la figure 2).
sinus, tubérosité Cette ligne à convexité inféro-Iatérale change de courbure et devient
(fig. 5 et 6) concave. Au changement de courbure (flèche 8, fig. 6), on peut situer la
limite inférieure de la suture maxillo-zygomatique.
La partie inférieure, à concavité inféro-Iatérale (7, fig. 6), représente
le bord inférieur du processus zygomatique du maxillaire.
Son extrémité inférieure est croisée par une ligne verticale (6, fig. 6),
image de la face infra-temporale du maxillaire.
A l'intersection de ces deux lignes se situe le point Maxillare
(Mx) (flèche 3, fig. 20).
Au-dessus, se trouve le sinus maxillaire. Sont toujours très visibles:
sa limite latéro-supérieure (6, fig. 5 ou 4, fig. 6) et la suture ethmoïdo-
maxillaire (flèche 5, fig. 6) très repérable grâce à la convergence de trois
lignes (cf. flèches de la fig. 9), la supéro-Iatérale (1, fig. 9) étant l'image
radiologique de la lame orbitaire du labyrinthe ethmoïdal, l'inféro-Iaté-
raIe (3), l'image du sinus maxillaire, l'inféro-médiale (2), l'image de la
face inférieure du labyrinthe ethmoïdaL
1

FigureS
Répétée pour faciliter la lecture.

107
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figure 5
Répétée pour faciliter la lecture.

Figure 6
Répétée pour faciliter la lecture.

108
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

Dans certains cas, on peut apercevoir, à 15 ou 20 mm de cette


suture, une échancrure sur l'image sinusale qui est l'aspect radiogra-
phique du canal infra-orbitaire (flèche l, fig. 12 a, b, cet e).

2 - 3 - 4 - Orifice I..:orifice piriforme est l'orifice d'entrée des fosses nasales osseuses.
Ses faces latérales sont constituées par les processus frontaux de chaque
piriforme, suture maxillaire et leur incisure nasale (9 et 10, fig. 6). Ils sont très visibles
intermaxillaire dans leur partie inférieure (cf. fig. 5), mais s'estompent vers la partie
(épine nasale supérieure et ne sont discernables que grâce à la différence des grisés de
antérieure) , la téléradiographie. La partie toute supérieure correspond aux os nasaux.
canal Sur certains clichés et selon l'anatomie individuelle, on peut voir à
incisif mi-hauteur un renflement (16, fig. 5 et 6) qui correspond à la crête
(fig. 5 et 6) conchale (sur laquelle s'articule le cornet nasal inférieur).
La partie inférieure de l'orifice piriforme, toujours très visible
(cf. fig. 5), est constituée par le plancher des fosses nasales (face supé-
rieure des processus palatins des maxillaires). Médialement, le plancher
de chaque fosse nasale remonte selon une ligne, concave vers le haut et
latéralement, qui correspond à la crête synostosique (9, fig. 5), laquelle
est formée de l'union des crêtes nasales et incisives des deux maxillaires
(cf. § 1-6-3, fig. 31).
La ligne strictemenet médiane (10, fig. 5) est l'image du vomer
(cf. § 2-3-5).
Le triangle médian ainsi formé au pied du septum nasal représente
la suture intermaxillaire dans sa portion postérieure, au niveau de la
crête synostosique. Nous pensons qu'il est faux de dire que ceci repré-
sente l'image de l'épine nasale antérieure qui, en norma frontalis, peut
soit ne pas apparaître par suite de son obliquité par rapport au rayon
incident (cf. § 1-6-3, fig. 32), soit se confondre avec l'image de la crête
synostosique.
Ce triangle peut avoir différents aspects selon l'anatomie indivi-
duelle.
Habituellement, il se présente comme sur les figures 5 et 6 ou c
figure 12.
Assez souvent, il prend la forme d'un losange (d, fig. 12) et la pointe
inférieure de ce losange est prise pour l'épine nasale antérieure.
Nous pensons que cet aspect losangique est dû à un torus palatin et
que, a minima, lorsque l'image a plutôt l'aspect triangulaire (fig. 5), le
léger bombé médian inférieur est l'image du raphé médian (19, fig. 5).
Dans certains cas (individus à face haute), on peut voir un trait vertical
(18, fig. 5 et 6) qui est l'image de la suture intermaxillaire dans la région
antérieure, incisive alvéolaire. Parfois on peut voir de part et d'autre un
fin double trait (19, fig. 6), image du canal incisif.

109
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

2 - 3 - 5 - Fosses "La cavité nasale est subdivisée sagittalement par le septum nasal
nasales: osseux en fosses nasales droite et gauche" (KAMINA).
ethmoïde, vomer, Les fosses nasales ont deux fonctions différentes et la limite entre
ces deux «matrices» fonctionnelles se trouve au niveau de la fissure
cornet nasal olfactive Cl, fig. 7), déterminée par l'espace compris entre le septum
inférieur. nasal (2) recouvert de sa muqueuse nasale et la partie la plus médiale du
Sinus frontal cornet nasal moyen (3) (ROUVIÈRE6).
(fig. 7 et 8) Au-dessous de la fissure olfactive, se situe la partie respiratoire qui
correspond aux méats moyen et inférieur, espaces circonscrits par les
cornets nasaux moyen et inférieur où s'écoule et se réchauffe l'air respi-
ratoire (le cornet nasal inférieur étant un os indépendant) ; au-dessus
d'elle se trouve la partie olfactive qui correspond à l'ethmoïde (cornets
nasaux moyen et supérieur, lame criblée de l'ethmoïde). Ces cornets
nasaux, de taille plus petite, créent les turbulences et le ralentissement
du flux d'air nécessaires à l'excitation des terminaisons nerveuses du nerf
olfactif (fig. 8).
Le septum nasal présente des renflements (2, fig. 7 et 8) dus à
l'épaississement de la muqueuse nasale, épaississement correspondant
aux intervalles entre cornets nasaux inférieur et moyen et cornets
nasaux moyen et supérieur (très rarement visible).
Parcourant le milieu du septum nasal, on voit un trait clair, fin et
très souvent sinueux, correspondant à la partie osseuse du septum nasal
(vomer dans la partie inférieure (5, fig. 8), lame perpendiculaire de l'eth-
moïde dans la partie supérieure (4, fig. 8).
De chaque côté de l'extrémité toute supérieure du septum nasal, on
voit deux images grises (6) qui correspondent aux zones supra-turbi-
nales de RAMADIER (cité par ROUVIÈRE6), zones libres de tout cornet
et immédiatement sous-jacentes à la lame criblée de l'ethmoïde.
La partie toute supérieure de cette image peut être assimilée à la
lame criblée (VIONll, 15, 16) .

.....10

Figure 7
Fosses nasales. Ethmoïde. Vomer.
Cornet nasal inférieur. Sinus frontal.

1 - fissure olfactive (au-dessus se trouve la


partie olfactive des fosses nasales; au-des-
sous, la partie respiratoire) ;
2 - septum nasal. Image de la muqueuse
nasale;
3 - cornet nasal moyen;
4 - crête conchale ;
9 - crista galli ;
10 - crête frontale;
12 - cellules du sinus frontal.

110
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

De chaque côté de ces zones supra-turbinales, se trouvent les laby-


rinthes ethmoïdaux (7), de forme grosso modo quadrilatère, dont
l'image la plus nette est donnée par leur lame orbitaire (8) (cf. aussi
§ 2-3-1 et les 3 et 4, fig. 5). L'angle inféro-Iatéral est l'image de la
suture ethmoïdo-maxillaire, point de repère pour le tracé du bord
supérieur du sinus maxillaire et du foramen rond (fig. 9) (cf. aussi §
2-4-1).
Au-dessus des images grises des zones supra-turbinales on peut voir
une image claire en forme de flamme plus ou moins allongée qui corres-
pond à la cris ta galli (9, fig. 7 et 8). Celle-ci n'est pas toujours visible sur
les clichés in vivo (a, fig. 12) ou difficilement interprétable au milieu
d'images aréolaires du sinus frontal. Aussi, avons-nous abondonné cette
structure au bénéfice d'un point construit que nous avons appelé eth-
moïdien central (EC) (VIONll, 12,15,16).
Au-dessus de la cris ta galli, se trouve une ligne verticale. Si celle-ci
déborde en haut l'image du sinus frontal et de ses nombreuses cellules
(12, fig. 7 et 8), nous pouvons dire qu'elle est l'image de la crête frontale
sur laquelle s'insère la faux du cerveau. Sinon, nous ne pouvons affirmer
qu'il s'agit de la crête frontale car cela pourrait être l'image d'une cloison
de refend du sinus frontal, comme le Il de la figure 8.

2 - 3 - 6 - Dents Les incisives sont faciles à tracer, surtout les deux centrales.
maxillaires Les canines sont localisées grâce à leur face vestibulaire, mais le
tracé de la racine doit être interprété.
Les molaires sont localisées grâce à leur face occlusale, mais le tracé
des racines doit être interprété.
Il faut toujours s'aider d'un cliché panoramique des arcades.
En cas de denture mixte, le tracé est très difficile car la multitude des
germes augmente les superpositions et les dents clés (canines et pre-
mières molaires) sont difficiles à repérer.
Figure 8
1 - fissure olfactive;
2 - renflement de la muqueuse nasale
correspondant à l'intervalle entre deux
cornets nasaux ;
3 - cornet nasal moyen;
4 - lame perpendiculaire de l'ethmoïde ;
5 - vomer;
6 - espaces libres des fosses nasales,
sous-jacents à la lame criblée (zones
supra-turbinales de RAMADIER,
cité par ROUVIÈRE) ;
7 - labyrinthes ethmoïdaux ;
8 - lame orbitaire de l'ethmoïde;
9 - cris ta galli ;
Il - cloison de refend du sinus frontal;
12 - cellule du sinus frontal.
• Zone hachurée: partie olfactive des
fosses nasales .
• Zone noire: partie respiratoire.

111
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

2-4-1- Sus-jacente aux images radiographiques des labyrinthes ethmoïdaux


Sphénoïde. et habituellement horizontale se trouve l'image du jugum sphénoïdal
Cl, fig. 10) qui se continue latéralement par l'image de la face supérieure
Foramen rond endocrânienne de la petite aile du sphénoïde (2), laquelle se termine à
(fig. 9 et 10) l'aplomb du bord latéral (3) de la fissure orbitaire supérieure (4), le fron-
tal venant fermer latéralement cette fissure, ce qui permet d'affirmer que
la ligne (5) en continuité de (2) est l'image de la face endocrânienne du
frontal et constitue la limite postérieure de la fosse crânienne antérieure.
La fissure orbitaire supérieure dont la partie supérieure est consti-
tuée par la petite aile du sphénoïde et la partie inférieure par la grande
aile, a grossièrement une forme triangulaire allongée, à sommet latéraL
Si l'on joint par une ligne les deux angles arrondis de la base médiale Cl
et 2, fig. 11), on peut affirmer que le foramen rond (6) se trouve sur cet
alignement, au-dessous de la fissure orbitaire supérieure.
Comme la base médiale de la fissure orbitaire supérieure n'est pas
toujours visible, on peut dire que le foramen rond se trouve sur ou aux
environs immédiats de l'axe de la lame orbitaire de l'ethmoïde (3, fig. 11)
et au voisinage immédiat ou en dessous de la suture ethmoïdo-maxillaire
(flèche 4, fig. 11 et flèches noires, fig. 9).

Figure 9
Les flèches indiquent la suture ethmoïdo-maxillaire (angle inféra-latéral du laby-
rinthe ethmoïdal, bord supéro-médial du corps du maxillaire).
1 - Lame orbitaire de l'ethmoïde;
2 - face inférieure du labyrinthe gauche de l'ethmoïde;
3 - face supéro-latérale du sinus maxillaire ou face orbitaire du corps du maxillaire.

112
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

Figure 10
Sphénoïde.
1 - jugum sphénoïdal; 5 - face endocrânienne du frontal;
2 - face supérieure de la petite aile du 6 - foramen rond;
sphénoïde (endocrânienne) ; 7 - canal ptérygoïdien ;
3 - bord latéral de la fissure orbitaire supé- 8 - face exocrânienne temporale de la
rieure; grande aile du sphénoïde (ligne de
4 - fissure orbitaire supérieure; STENVERS).

Figure Il
Repérage duforamen rond (6).
Explications dans le texte au § 2-4-1.

113
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Chez certains individus (a, b, c, e, fig. net 7, fig. 10), on peut voir
deux foramens, en général plus petits, toujours plus médians, et presque
toujours plus bas que les foramens ronds. Ce sont les canaux ptérygoï-
diens (7, fig. 10) qui se trouvent entre les racines médiale et latérale des
processus ptérygoïdes.
On peut donc affirmer, grâce au raisonnement de la figure Il, que
dans le cas b de la figure n, les deux images rondes sont les images de
canaux ptérygoïdiens et non celles de foramens ronds, car elles ne sont
ni dans l'alignement de la lame orbitaire de l'ethmoïde ni au voisinage de
la suture ethmoïdo-maxillaire.
Dans le cas e de la figure n, on peut voir deux foramens ronds et le
canal ptérygoïdien droit (qui exceptionnellement se trouve à la même
hauteur que les foramens ronds).
Très exceptionnellement, on peut voir l'image des canaux optiques
(2, fig. n d), lesquels se trouvent toujours au-dessus de la fissure orbi-
taire supérieure et dans l'alignement de sa base médiale.
Du sphénoïde, est encore visible la face temporale exocrânienne de
sa grande aile (8, fig. 10). Cette ligne est encore appelée ligne de
STENVERS. Dans certains cas, elle peut être suivie jusqu'à la
voûte du crâne (ll, fig. 1) et l'on a ainsi une idée très précise de la fosse
temporale (n, fig. 1).

Figure 10
Répétée pour faciliter la lecture.
l - jugum sphénoïdal; 5 - face endocrânienne du frontal;
2 - face supérieure de la petite aile du 6 - foramen rond;
sphénoïde (endocrânienne) ; 7 - canal ptérygoïdien ;
3 - angle latéral de la fissure orbitaire 8 - face temporale exocrânienne de la
supérieure; grande aile du sphénoïde (ligne de
4 - fissure orbitaire supérieure; STENVERS).

114
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

Figures 12
Explications dans le texte au § 2-4-1.

Ils
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

2-4-2- 2 - 4 - 2 - 1 - Rocher ou partie pétreuse du temporal


Temporal: rocher Du rocher apparaît, sur la téléradiographie de face, le bord supérieur
(partie pétreuse), Cl, fig. 13). Celui-ci limite en avant les fosses cérébelleuses.
articulation On peut dire, grosso modo, que si le bord médial (2) se projette au
niveau de la suture ethmoïdo-maxillaire (3), la face a été correctement
temporo- orientée selon le plan de Francfort lors de la prise du cliché (VION Il ).
mandibulaire Ce bord, plus ou moins sinueux, très dissymétrique par rapport à
(ATM: son homologue (ils sont très rarement symétriques), présente toujours
fosse mandibulaire une bosse latérale, l'éminence arquée (4, fig. 13), qui correspond au
et tubercule articulaire canal semi-circulaire supérieur.
temporal)
(fig. 13 à 16). 2 - 4 - 2 - 2 - ATM (portion crânienne, temporale)
(Le processus mastoïde Sous l'extrémité latérale (5) du bord supérieur du rocher qui s'inflé-
du temporal a été décrit chit vers le haut en formant une cuvette pour se continuer avec la face
au § 2-1-2) endocrânienne de l'écaille du temporal, se devinent deux lignes à conca-
vité inférieure.
La ligne inférieure (7) est souvent plus visible et moins concave que
la ligne supérieure (6). Son extrémité latérale se trouve presque toujours
au niveau du bord inférieur de l'image de l'arcade zygomatique (8). Son
extrémité médiale disparaît à peu près à l'aplomb de la tubérosité du
maxillaire (9). Cette ligne (7) est l'image du tubercule articulaire du
temporal (VIONll, 12).

Figure 13
Temporal.
1 - bord supérieur du rocher; 5 - extrémité latérale du bord supérieur du
2 - son extrémité médiale radiologique- rocher;
ment visible; 6 - fond de la fosse mandibulaire;
3 - suture ethmoïdo-maxillaire ; 7 - tubercule articulaire temporal;
4 - éminence arquée; 8 - arcade zygomatique;
9 - tubérosité du maxillaire.
(Le processus mastoïde a été décrit au § 2-1-2 et grâce aux figures 1 à 4).

116
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

Elle est presque toujours prise à tort pour l'image du condyle


mandibulaire.
Le condyle mandibulaire n'est radiographiquement pas visible (ou
alors exceptionnellement) sur une téléradiographie de face (cf. § 2-5-2)
du fait qu'aucune surface osseuse n'est suffisamment prise en enfilade
par le rayonnement X pour apparaître sur ce cliché.
La ligne supérieure (6), moins visible, quelquefois parallèle à la
ligne (7) mais le plus souvent à concavité plus accentuée, dont l'extré-
mité latérale est grosso modo située au niveau du bord supérieur de l'ar-
cade zygomatique, est l'image du fond de la fosse mandibulaire
(6, fig. 13) ou de son toit (14, fig. 15 et § 2-5-2).

Figure 14
POL... Madeleine, S?, 16 ans.
1 - bord latéral du ramus ; 8- lingula mandibulaire;
2 - encoche pré-angulaire; la - face médiale du processus coronoide ;
3 - bord inférieur du corpus; Il - processus coronoïde ;
5 - région mal définie du point gnathion ; 13 - tubercule articulaire temporal;
6 - bord médial du ramus ; 14 - fond, de la fosse mandibulaire du
7 - écaille de l'occipital (faces exo- et temporal.
endocrâniennes ;

ll7
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

2 - 5 - 1 - Corps Le contour latéral est toujours très visible et facile à tracer depuis
mandibulaire une région mastoïdienne jusqu'à l'autre. Il comprend le bord latéral du
ramus (1) dont l'extrémité supérieure (face latérale du condyle mandi-
bulaire) se perd au milieu des images aréolaires de la mastoïde. Son
extrémité inférieure s'infléchit en dedans et se continue par le bord infé-
rieur du corpus (3). A l'union, se trouve souvent une image en encoche
plus ou moins accentuée (2), l'encoche préangulaire, ou quelquefois des
images bosselées (4, fig. 15) qui correspondent aux crêtes d'insertion du
masséter (tubérosité massétérique).
L'obliquité plus ou moins grande du bord inférieur du corpus (3)
sur le bord latéral du ramus (1) donne une faible idée de la divergence
de la face (inclinaison du bord mandibulaire sur un plan de référence
crânien: plan horizontal de Francfort, ligne SN, etc.). Ainsi, dans le cas
de la figure 17, enfant très hypodivergent (rotation mandibulaire anté-
rieure de B]0RK, insuffisant vertical antérieur de Mme MULLER, hyper-
brachyfacial de RICKETTS, deep bite de SASSOUNI), le bord inférieur
du corpus (bord mandibulaire) forme un angle presque droit avec le
bord latéral du ramus.
~~Le point gnathion (5) est très difficile à définir exactement en vue
frontale» (J. NARDOUX-SANDER3) et parfois on doit faire appel à une
construction géométrique (VIONll) plus ou moins fiable.
Le bord médial est plus difficile à tracer et à analyser (fig. 16). Dans
sa partie supérieure, l'image qui apparaît peut être celle du bord médial
du col du condyle (6), image qui se perd en haut, au-dessus de l'image
de l'écaille de l'occipital (7, fig. 14) (faces exo- et endocrâniennes).
Dans sa partie inférieure, on peut voir quelquefois l'image de la lin-
gula mandibulaire (8).

Figure 14
POL... Madeleine, S?, 16 ans.
Répétée pour faciliter la lecture.
1 - bord latéral du ramus ;
2 - encoche pré-angulaire;
3 - bord inférieur du corpus;
5 - région mal définie du point
gnathion;
6 - bord médial du ramus ;
7 - écaille de l'occipital (faces exo-
et endocrâniennes ;
8 - lingula mandibulaire;
10 - face médiale du processus
coronoïde;
Il - processus coronoïde ;
13 - tubercule articulaire temporal;
14 - fond de la fosse mandibulaire
du temporal.

us
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

Figure 15
Mandibule. BER. .. Patricia, S?, 19 ans.
1 - bord latéral du ramus ; 12 - ligne oblique;
2 - encoche pré-angulaire; 13 - tubercule articulaire temporal;
3 - bord inférieur du corpus; 14 - toit de la fosse mandibulaire (face
4 - crêtes d'insertion du masséter (tubéro- endocrânienne de la portion horizontale
sité massétérique) ; de l'écaille du temporal). (On pourrait dire
5 - région du point gnathion ; aussi face endocrânienne de la racine
9 - processus styloïde du temporal; transverse du zygoma) ;
10 - face médiale du processus coronoïde ; 15 - condyle mandibulaire;
11 - processus coronoïde ; 16 -lambda.

119
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Dans certains cas (fig. 15 et 16), le bord médial du ramus n'est pas
visible et ne doit pas être confondu avec l'image (rare) du processus sty-
loïde du temporal (9) ou avec celle de la face médiale du processus coro-
noïde (10).
Le processus coronoïde (U) est presque toujours visible et peut être
assez facilement identifié. Dans certains cas, son bord latéral se continue
en bas par l'image de la ligne oblique (12).

~ 13

14 bis

t5
Figure 16
Figure synoptique des figures 14 et 15.
1 - bord latéral du ramus ; 10 - face médiale du processus coronoïde ;
2 - encoche pré-angulaire; 11 - coroné;
3 - bord inférieur du corpus ; 12 - ligne oblique;
4 - crêtes d'insertion du masséter (tubéro- 13 - tubercule articulaire temporal;
sité massétérique) ; 14 - fond de la fosse mandibulaire du tem-
5 - région du gnathion ; poral (exocrânien) ;
6 - bord médial du ramus ; 14 bis - toit de la fosse mandibulaire
8 - lingula mandibulaire; (endocrânien) ;
9 - processus styloïde du temporal; 15 - condyle mandibulaire.
120
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

La denture (fig. 14 et 15) est facile à tracer dans la région incisivo-


canine. Il est recommandé de repérer par des chiffres les deux incisives
centrales inférieures afin de ne pas commettre d'erreur dans la localisa-
tion du milieu interincisif inférieur, car les quatre dents mandibulaires
ayant à peu près le même volume, il est plus difficile de distinguer les
incisives centrales des incisives latérales.
Pour le tracé de la denture des secteurs latéraux, il est recommandé
de tracer d'abord les molaires les plus postérieures (les 8 par exemple)
pour repérer plus exactement les premières molaires.

Figure 14
POL... Madeleine, 'i, 16 ans.
Répétée pour faciliter la lecture.
1 - bord latéral du ramus ;
2 - encoche pré-angulaire;
3 - bord inférieur du corpus;
5 - région mal définie du point gna-
thion;
6 - bord médial du ramus ;
7 - écaille de l'occipital (faces exo- et
endocrâniennes ;
8 - lingula mandibulaire;
la -face médiale du processus coro-
noïde;
11 - processus coronoïde ;
13 - tubercule articulaire temporal;
14 - fond de la fosse mandibulaire du
temporal.

\
Figure 15
Mandibule. BER. .. Patricia, 'i, 19 ans.
Répétée pour faciliter la lecture.
1 - bord latéral du ramus ;
2 - encoche pré-angulaire;
3 - bord inférieur du corpus ;
4 - crêtes d'insertion du masséter
(tubérosité massétérique) ;
5 - région du point gnathion ;
9 - processus styloïde du temporal;
la - face médiale du processus
coronoïde;
11 - processus coronoïde ;
12 - ligne oblique;
13 - tubercule articulaire temporal;
14 - toit de la fosse mandibulaire
(face endocrânienne de la portion
horizontale de l'écaille du temporal).
(On pourrait dire aussi face endocrâ-
nienne de la racine transverse du
zygoma) ;
15 - condyle mandibulaire;
16 - lambda.

121
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

RIF

1 1
Vue latérale Vue frontale

Figures 17
Enfilades radiographiques:

1 - fosse crânienne moyenne; 5 - condyle mandibulaire "trabéculaire"


2 - fosse mandibulaire; radiographique;
3 - condyle mandibulaire anatomique; R.I.E : rayon incident en norma frontalis.
4 - tubercule articulaire du temporal;

122
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2-5-2- Il nous faut reparler maintenant (cf. § 2-4-2-2) du condyle mandi-


bulaire qui, à notre avis, est rarement visible sur une téléradiographie de
Condyles
face et cependant presque toujours tracé.
mandibulaires
En 1973, nous prétendions que l'on voyait rarement, en norma fron-
talis, les condyles mandibulaires. En 1997, nous prétendons toujours la
même chose, et si les auteurs américains ainsi que certains auteurs fran-
çais tracent toujours les condyles mandibulaires en norma frontalis,
nous pensons qu'ils prennent leur désir pour des réalités (VION16, 17).
Il faut bien comprendre qu'il y a deux anatomies: la visuelle, obser-
vée par l'oeil humain et qui ne donne que l'aspect extérieur des choses,
et la radiographie, qui n'est que la projection sur un film de structures
dures ou molles prises en enfilades, que ces structures soient externes ou
internes. Le rayon X "voit" ce qui est dehors et ce qui est dedans et ne
voit que ce qui est pris en enfilade (le minimum d'enfilade pour les tis-
sus durs étant de 1 à 2 mm). Ces enfilades changent selon l'orientation
de la tête; les images radiographiques vont donc changer aussi, donnant
d'autres formes d'image ou même s'évanouissant et allant jusqu'à dispa-
raître.
Si l'on examine les enfilades radiographiques (fig. 17) de la région
des articulations temporo-mandibulaires (A.T.M.), on en voit plusieurs
possibles:
- 1 : la fosse crânienne moyenne dans sa partie la plus basse;
- 2 : la fosse mandibulaire ;
- 3 : le condyle mandibulaire anatomique "articulaire" ;
- 4 : le tubercule articulaire du temporal;
- 5 : le condyle mandibulaire, que nous pourrions appeler "trabécu-
laire", "radiographique", car il n'apparaît que sur une radiographie fron-
tale ou latérale.
Si l'on regarde (fig. 18) deux coupes anatomiques frontale et sagit-
tale de la région condylienne, on constate que la structure osseuse n'est
pas homogène et que la tête et le col sont constitués de deux os diffé-
rents : un os bulleux et un os trabéculé. Depuis la loi de WOLFF nous
savons qu'un os, soumis à des tensions, transforme sa structure alvéolée

os bulleux

os trabéculé

Figure 18
C. T. = condyle "trabéculaire": coupe anatomique (d'après DUBRUL, SICHERS'S E.L.: Oral anatomy, Mosby Co ed. St
Louis, 1980).

123
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figures 19
Vue antérieure, vue latérale, vue médiale: hémi-mandibule droite - Pt L : fosse ptérygoïdienne, insertion du muscle ptérygoïdien
latéral, faisceau ptérygoïdien.

124
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _- - - - - - - - - NORMA FRONTALIS

en trabécules orientés, augmentant ainsi le système haversien et par là


même sa résistance aux efforts.
Or il se trouve qu'au niveau du condyle mandibulaire, cette trabécula-
tion se trouve en regard de l'insertion du faisceau inférieur, ptérygoïdien, du
muscle ptérygoïdien latéral, dans la fossette ptérygoïdienne (Pt L de la
figure 19), de 5 à 10 mm en dessous du condyle anatomique. Or il se trouve
que le condyle anatomique (3, fig. 17) est la structure osseuse qui présente
la plus petite enfilade (1, 2, 3 mm selon les individus).
Dans les typologies brachyfaciales, les condyles puissants, en forme de
boule, permettront une enfilade assez longue et donneront une image radio-
graphique. D'autre part, la musculature puissante entraînera une réaction
trabéculaire dense et importante qui, elle aussi, donnera une image radio-
graphique plus marquée, donc trompeuse. A l'examen fouillé, nous pour-
rons voir deux images: l'une au-dessus de l'image du tubercule articulaire
temporal et ce sera le condyle anatomique, "articulaire"; l'autre au-dessous
de ce même tubercule temporal et ce sera le condyle "trabéculaire", radio-
graphique.
En revanche, dans les typologies dolicho-faciales, à musculature faible,
et aussi chez les jeunes individus n'ayant pas encore développé des tables
épaisses ou une trabéculation réactionnelle importante, condyles anato-
mique et "trabéculaire" ne provoquant pas d'enfilades assez longues, ne
donneront aucune image radiologique.
Conclusion pratique: en norma frontalis, il faut toujours dessiner le
tubercule articulaire du temporal en premier. On peut même dire qu'au
niveau de l'A.T.M. c'est la structure qui se voit le mieux, car bien calcifiée
avec enfilade longue. Souvent, c'est cette image trompeuse, pour qui n'ana-
lyse pas suffisamment l'A.T.M., qui est prise pour le condyle mandibulaire
anatomique.
Si une structure osseuse se trouve en dessous de l'image du tubercule
articulaire temporal et ressemble fort à un condyle mandibulaire, ou bien la
téléradiographie du patient a été faite bouche grande ouverte (condyle man-
dibulaire sous le tubercule temporal et cela se saurait !), ou bien il y a une
dislocation totale du condyle (et cela se saurait aussi), ou bien ce n'est pas
le vrai condyle anatomique mais le condyle "trabéculaire", radiographique.
La question peut se poser: lequel nous importe le plus, le condyle ana-
tomique "articulaire" ou le condyle radiologique "trabéculaire" "muscu-
laire" ?
Le même raisonnement peut d'ailleurs être fait en norma lateralis : cer-
tains tracent des condyles mandibulaires, quand ils les tracent, assez bas, en
dessous du niveau du méat acoustique externe (M.A.E.) (cf. Première par-
tie). Or le fond des fosses mandibulaires est toujours au-dessus et, dans les
Classes Ill, très au-dessus. Donc, les vrais condyles mandibulaires, s'il n'y a
pas dislocation ou cliché pris en bouche ouverte, sont à peu près au même
niveau que les porions (point le plus haut de l'image radiologique du
M.A.E.).
Cette fausse image est celle du condyle "trabéculaire", car les trabécu-
lations peuvent aussi donner une enfilade en norma lateralis.

125
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figure 20
Pariétal et occipital.
l - table externe du pariétal; 6 - table externe;
2 - table interne; 7 - condyle occipital gauche;
3 - suture sagittale, interpariétale; 8 - région du sillon de l'artère occipitale
4 - sillon endocrânien du sinus latéral; (suture temporo-occipitale).
5 - table interne de l'écaille de l'occipital;

126
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2-6-1- Du pariétal on distingue très nettement les tables externe (1) et


Pariétal, interne (2) et sur certains documents bien exposés, la suture sagittale,
interpariétale (3). La limite inférieure des pariétaux peut être située au
occipital niveau du sillon endocrânien du sinus latéral (4).
(fig. 20) De l'occipital, on distingue nettement la table interne (5) et plus dif-
ficilement la table externe (6) avec, appendus, les deux condyles occipi-
taux (7). Cette table externe a pour limite latérale le sillon de l'artère
occipitale (flèche 8), peu individualisé dans le cas de la figure 20 mais
nettement caractérisé dans le cas de la figure 2 (6). Ce sillon de l'artère
occipitale est, en effet, à cheval sur la suture temporo-occipitale. Dans de
rares cas, on peut aussi voir le lambda (16, fig. 15).

Figure 15
Mandibule. BER. .. Patricia, <j?, 19 ans.
Répétée pour faciliter la lecture.
1 - bord latéral du ramus ;
2 - encoche pré-angulaire;
3 - bord inférieur du corpus;
4 - crêtes d'insertion du masséter
(tubérosité massétérique) ;
5 - région du point gnathion ;
9 - processus styloïde du temporal;
10 - face médiale du processus
coronoïde;
Il - processus coronoïde ;
12 - ligne oblique;
13 - tubercule articulaire temporal;
14 - toit de la fosse mandibulaire
(face endocrânienne de la portion
horizontale de l'écaille du temporal).
(On pourrait dire aussi face endocrâ-
nienne de la racine transverse du
zygoma) ;
15 - condyle mandibulaire;
16 -lambda.

127
=

ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHlQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figure 21
Frontal, temporal.

• Frontal • Temporal
- Paroi latérale de la fosse antérieure: - Face externe de la boîte crânienne:
1 - table externe; l3 - table externe de l'écaille du temporal;
2 et 3 - table interne; 14 - processus mastoïde;
4 - face supérieure endocrânienne de la petite aile du sphé- 15 - incisure mastoïdienne (muscle digastrique) ;
noïde' ; 16 - éminence juxtamastoïdienne.
5 - extrémité latérale de la fissure orbitaire supérieure. ..,. Face endocrânienne :
- Cavité orbitaire: 17 - table interne de l'écaille du temporal;
6 - plafond de l'orbite (paroi supérieure) ; 18 - bord supérieur du rocher;
7 - proéessus nasal; 19 - éminence arquée.
8 - processus zygomatique; -A.T.M. :
9 - ligne temporale. 20 - tubercule articulaire temporal (racine transversale du
- Structures médianes du frontal: zygoma) ;
10 - crête frontale; 21 - fond de la fosse mandibulaire;
11 - cellules du sinus frontal; 22 - arcade zygomatique (racine longitudinale du zygoma).
12 - face supérieure de la cellule fronto-ethmoïdale (table
interne du frontal, portion horizontale).

128
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2 - 6 - 2 - Frontal , 2 - 6 - 2 - 1 - Frontal
temporal (fig. 21) Du frontal on distingue dans le cas exceptionnel de la figure 21 (cas
EOZ ... Isabelle, de la figure 1), la table externe (1) dans la région de la
suture pariéto-frontale, zone la plus déprimée de la fosse temporale, et
aussi la table interne (2), qui s'infléchit en bas médialement (3) pour se
continuer avec la face supérieure endocrânienne de la petite aile du
sphénoïde (4). La suture fronto-sphénoïdale, dans cette région, se fait à
l'aplomb de l'extrémité latérale (5) de la fissure orbitaire supérieure. Ces
structures forment les parois latérales de la fosse crânienne antérieure.
Le frontal forme aussi la moitié supérieure de l'orbite et l'on peut
voir le plafond de l'orbite (6) et les deux processus nasal (médial) (7), et
zygomatique (latéral) (8), laquelle se prolonge en haut par la ligne tem-
porale (9) et forme alors la limite antérieure de la fosse temporale.
Enfin, apparaissent les structures médianes du frontal, avec, stricte-
ment médiane, la crête frontale (10) où s'insère antérieurement la faux
du cerveau (laquelle, dans certains cas, peut être très calcifiée et donner
une image remarquablement longue, TALMANT). De part et d'autre, se
voient, plus ou moins développées, les cellules du sinus frontal (11).
Et surplombant de chaque côté les labyrinthes ethmoïdaux, on peut
voir, dans certains cas, la face supérieure (12) de la cellule fronto-
ethmoïdale (le frontal s'articule avec les labyrinthes ethmoïdaux
par l'intermédiaire de demi-cellules: cf. fig. 13, § 1-2-5). Cette struc-
ture a été confondue par de nombreux auteurs, dont DE COSTER, avec
la lame criblée de l'ethmoïde: cf. fig. 50, §. 1-12-1).

2 - 6 - 2 - 2 - Temporal
Faisant partie de la face exocramenne de la boîte cramenne, en
continuité avec le pariétal sus-jacent, on voit la table externe (13) de
l'écaille du temporal, le processus mastoïde (14) et l'incisure mastoï-
dienne (15) bordée médialement par l'éminence juxtamastoïdienne (16)
et le sillon de l'artère occipitale dont le fond constitue la suture temporo-
occipitale (cf. 6, fig. 4 A).
Continuant la face endocrânienne du pariétal, on voit la table
interne (17) de l'écaille du temporal qui se poursuit perpendiculaire-
ment par l'image du bord supérieur du rocher (18) avec l'image de l'émi-
nence arquée (19).
A peu près à mi-distance entre le bord supérieur du rocher et le pro-
cessus mastoïde, on peut voir très latéralement l'imàge claire de l'arcade
zygomatique (22), et, plus ou moins nettement, deux images arrondies
superposées que nous avons décrites comme étant le tubercule articu-
laire temporal (20) et le fond de la fosse mandibulaire (21) (avec comme
variante possible le toit endocrânien de la fosse mandibulaire: cf. 14 bis,
fig. 16).
Dans certains cas de patients très musclés et à fort squelette, on peut
voir les processus styloïdes du temporal (cf. 9, fig. 15).

129
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figure 10
Répétée pour faciliter la lecture.

1 - jugum sphenoïdal ; 5 - face endocrânienne du frontal;


2 - face supérieure de la petite aile du 6 - foramen rond;
sphénoïde (endocrânienne) ; 7 - canal ptérygoïdien ;
3 - bord latéral de la fissure orbitaire 8 - face temporale de la grande aile du
.supérieure ; sphénoïde (ligne de STENVERS) .
4 - fissure orbitaire supérieure;

130
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2-6-3- Sont très visibles:


Sphénoïde - la face temporale exocrânienne (8) de la grande aile (ou ligne de
STENVERS) ;
- la face supérieure endocrânienne (2) de la petite aile.

Sont visibles:
-le jugum sphénoïdal (1) ;
- la fissure orbitaire supérieure (4).

Ne sont pas souvent visibles :


-les foramens ronds (6).
Assez rarement visibles :
-les canaux ptérygoïdiens (7).

Exceptionnellement:
-les canaux optiques (2, fig. 12 d).

131
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figure 22
Os zygomatique - Ethmoïde

• Os zygomatique • Ethmoïde
1 - bord temporal; 7 - crista galli ;
2 - bord massétérin ; EC - point ethmoïdien central;
3 - bord inférieur du processus zygoma- 8 et 9 - zones sus-turbinales de RAMADIER;
tique du maxillaire; 10 - labyrinthes ;
4 - région présumée de la suture maxillo- 11 -lame orbitaire;
malaire; 12 - suture ethmoïdÇJ-maxillaire ;
5 et 6 - faces orbitaires; 13 - cornet nasal moyen ;
22 - arcade zygomatique (cf. fig. 21). 14 -lame perpendiculaire;
15 - muqueuse nasale.

132
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2 - 6 - 4 - Os 2 - 6 - 4 - 1 - Os zygomatique
zygomatique, Continuant la ligne temporale du frontal (9, fig. 21), on devine
ethmoïde (fig. 22) grâce à la différence de tonalité dans les gris, le bord temporal (1, fig. 22)
de l'os zygomatique qui aboutit à l'arcade zygomatique (22), de laquelle
repart le bord massétérin (2) de l'os zygomatique, lequel est en conti-
nuité avec le bord inférieur du processus zygomatique du maxillaire (3).
La suture maxillo-zygomatique, invisible, peut être très approximative-
ment située au changement de courbure (flèche 4).
~os zygomatique constitue aussi le quart inféro-Iatéral de l'orbite et
l'on peut voir la face médiale (5) de son processus frontal et la face orbi-
taire qui s'articule avec le processus zygomatique du maxillaire.

2 - 6 - 4 - 2 - Ethmoïde
A la crista galli (7), structure médiane classiquement décrite, mais
pas toujours visible, nous préférons le point Ethmoïdien Central CEC)
situé au milieu des images sombres des zones sus-turbinales (8 et 9),
toujours visibles.
Latéralement à ces deux zones paramédianes, on voit les labyrinthes
(l0) d'aspect quadrilatère dont la face latérale (U) est toujours très
visible et constitue la lame orbitaire.
A sa limite inférieure (flèche 12) se trouve la suture ethmoïdo-
maxillaire, point anatomique remarquable, repère pour différents raison-
nements anatomiques (cf. fig. 9 et U, § 2-4-1). La partie toute
supérieure des labyrinthes est constituée par une demi-cellule frontale
(cf. fig. 21, § 2-6-2-1).
Appendue à chaque labyrinthe, on peut voir l'image du cornet nasal
moyen (13), le cornet nasal supérieur n'étant pas visible et se confon-
dant avec la paroi médiale des labyrinthes.
Enfin, médiane, on trouve la lame perpendiculaire (14), doublée de
chaque côté par les images de la muqueuse nasale (15).

133
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

Figure 23
Maxillaire.
1 - fa.ce latérale de la tubérosité; 9 - sillon lacrymal;
2 - bord inférieur du processus zygoma- 10 - lame orbitaire de l'ethmoïde;
tique maxillaire; Il - incisure nasale;
3 - point Maxillare (Mx) ; 12 - crête conchale;
4 - limite supéro-médiale du sinus maxillaire; l3 - plancher des fosses nasales;
5 - suture ethmoïdo-maxillaire ; 14 - crête synostosique ;
6 - processus frontal; 16 - suture intermaxillaire, région alvéolaire;
7 - bord infra-médial de l'orbite; 1 7 - canal incisif
8 - bord médial de l'orbite;

134
DEUXIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA FRONTALIS

2-6-5- - Denture (cf. § 2-3-6).


Maxillaire (fig. 23) - Tubérosité: on voit très bien sa face latérale (1) qui «part du col-
let vestibulaire de la dent la plus latérale» Q. NARDOUX-SANDER3,
p. 22), mais qui, à notre avis, ne se continue absolument pas avec la ligne
de STENVERS.
- Corps du maxillaire, processus zygomatique: on en voit le bord
inférieur (2). A la jonction des images de la tubérosité et de ce bord
(flèche 3) (ou si l'image de la tubérosité est peu visible et ne présente pas
l'aspect vertical de la figure 23, au point le plus supéro-médial de la
concavité formée par les lignes 1 et 2) se trouve le point Maxillare (Mx).
- Sinus maxillaire: on en voit très bien la limite supéro-médiale (4)
au niveau de la suture ethmoïdo-maxillaire (flèche 5). Les limites laté-
rale et inférieure sont parfois très difficiles, voire impossibles à tracer.
- Processus frontal (6) : il forme par sa crête lacrymale antérieure
(7) la partie médiale de la cavité orbitaire et l'on peut dire que dans sa
partie supérieure (8) l'espace compris (9) entre elle et la lame orbitaire
de l'ethmoïde (10) correspond à la partie supérieure du sillon lacrymal
(formée par l'unguis).
Son incisure nasale (U) forme la paroi latérale de l'orifice piriforme
et présente assez souvent l'image de la crête conchale (12).
- Processus palatin: on voit toujours très bien sa face supérieure
(13) qui constitue le plancher des fosses nasales et s'unit à son homo-
logue par l'intermédiaire de la crête synostosique (14).
Celle-ci peut présenter différents aspects radiologiques étudiés au
paragraphe 2-3-4.
Assez rarement, lorsqu'il s'agit de palais plat dans le sens sagittal, on
peut voir sa face inférieure (voûte palatine) (15, fig. 3).
- Suture intermaxillaire (région basse, sous-nasale) (16, fig. 23) :
très souvent visible, surtout dans les typologies dolichofaciales. Très
rarement, on peut voir aussi l'image du canal incisif (17).

Figure 3
Répétée pour faciliter la lecture.
GEN... Marie-Noëlle, S?, 13 ans.
3 - processus mastoïde;
Droite 4 - incisure mastoïdienne (ventre postérieur du muscle digastrique) ;
15 - palais osseux, voûte palatine.

13S
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DEUXIÈME PARTIE

2-6-6- Nous renvoyons le lecteur au chapitre 2-5 et aux figures 14, 15 et 16


Mandibule, en ce qui concerne la mandibule.
cornet nasal Pour le cornet nasal inférieur et le vomer, au paragraphe 2-3-5 et
aux figures 5, 7 et 8.
inférieur,
vomer

136
DEUXIÈME PARTIE NORMA FRONTALIS

1 - GUGINO, C. E : An orthodontie philosophy. Rocky Mountain ed., 1970.


2 - KROGMAN, W.M., SASSOUNI, V. : A syllabus in roentgenographic cephalometry.
Polycopié universitaire, Philadelphia, 1967.
3 - NARDOUX-SANDER, J. : Le diagnostic téléradiographique dans l'espace. Incidence tri-
dimensionnelle. Julien Prélat éd. Paris, 1968.
4 - RICKETTS, R.M. : Cephalometric synthesis. Am] Orthod 46: 647-673, 1960.
5 - RICKETTS, R.M. : Cephalometric analysis and synthesis. Angle Orthodont 31 : 141-
156, 1961.
6 - ROUVIÈRE, H. : Anatomie humaine. Masson et Cie éd. Paris, 1948.
7 - SASSOUNI, V. : The face in five dimensions. Ed. 2 Morgantown. W-Va. University of
West Virginia Publications, 1962.
8 - SASSOUNI, V. : Orthodonties in dental Practice. The C. V. Mosby Company éd. Saint-
Louis, Missouri, 1971.
9 - VERDON, P. : Étude téléradiographique architecturale et structurale de rétrognathies,
brachygnathies et micrognathies maxillaires. Thèse Sci Odont, Nantes, 1973.
10 - VION, P.E. : Interprétation des images radiologiques en incidence verticale sur le
sujet vivant. Orthod Fr 43 : 353-362, 1972.
11 - VION, P.E. : Analyse architecturale et structurale téléradiographique tridimensionnelle
des prognathies mandibulaires vraies. Thèse Sci Odont, Nantes, 1973.
12 - VION, P.E. : Étude de la symétrie faciale en céphalométrie tridimensionnelle à l'aide
de la croix de référence. Orthod Fr 44: 465-482, 1973.
13 - VION, P.E. : Le diagnostic des dissymétries faciales squelettiques: Méthodologie.
Orthod Fr 45: 27-108, 1974.
14 - VION, P.E. : Anatomie téléradiographique en norma lateralis. Rev Orthop Dento
Faciale 10 : 449-537, 1976.
15 - VlON, P.E. : Critique d'un dossier téléradiographique tridimensionnel. Orthod Fr
49: 739-751, 1978.
16 - VION, P.E. : 2e Congrès international de la Société italienne de RICKETTS. S.
Margharita di Pula, 1989.
17 - VION, P.E. : Sens transversal et téléradiographie. Rev Orthop Dento Faciale 29: 191-
229,1995.

137
Tracé en vue axiale :
massiffacial supérieur «maxillaire» (bleu) ;
sphénoïde, ethmoïde, temporal, cervicales (vert) ;
voûte du crâne (noir) ;
mandibule (rouge).
Tracé en vue axiale :
massiffacial supérieur «maxillaire» (bleu) ;
sphénoïde, ethmoide, temporal, cervicales (vert) ;
voûte du crâne (noir) ;
mandibule (rouge).
TROISIÈME PARTIE

Anatomie
téléradiographique
en norma
axialis

139
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

PLAN

3 - 1- CALVARIA .................................................................. 144


3 - 1 - 1 - Frontal, sinus frontal, crête frontale.......... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 144
3 - 1 - 2 - Pariétaux ............................................................... 145
3 - 1 - 3 - Occipital.................................................................. 145

3 -2 - MASSIF FACIAL SUPÉRIEUR .......................................... 146


3 -2 - 1 - Arcade dentaire maxillaire............................................. 146
3 -2 - 2 - Maxillaires ............................................................... 146
3 -2 - 2 - 1 - Tubérosité maxillaire ................ .. ............ ... .... ........ 146
3 -2 - 2 - 2 - Sinus maxillaire .. .. . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. 149
3 -2 - 2 - 3 - Bords orbitaires . .. .. .. . .. .. . .. . .. .. .. .. .... .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. 149
3 -2 - 3 - Arcades zygomatiques ................................................ 151

3 -3- MASSIF FACIAL INFÉRIEUR: MANDIBULE ..................... 153


3 -3- 1 - Arcade dentaire mandibulaire ....................................... 153
3 -3- 2 - Corpus mandibulaire .......................................... . .. ... 153
3 -3- 3 - Ramus (ou branches) et processus condylaires .................. 153
3 -3- 3 - 1 - Bord basilaire dans la région postérieure ..................... 154
3 -3- 3 - 2 - Lignes oblique et mylo-hyoïdienne, lingula,
col du processus condylaire .................................... 154
3 - 3 - 3 - 3 - Processus coronoïdes ............................................. 155
3 - 3 - 3 - 4 - Condyles mandibulaires.......... .. ........... .. .. .. .. .. ......... 156

3 -4- COMPLEXE ETHMOÏDO-SPHÉNOÏDAL, VOMER ............... 157


3 -4- 1 - Ethmoïde, crista galli, septum nasal .............................. 157
3 -4- 2 - Sphénoïde ............................................................... 160
3 -4- 2 - 1 - Corps: face antérieure, crête sphénoïdale antérieure,
sinus sphénoïdal ................................................... 160
3 - 4 - 2 - 2 - Processus ptérygoïdes ............................................. 160
3 - 4 - 2 - 3 - Grandes ailes du sphénoïde. Faces exo- et endocrâniennes 162
3 - 4 - 2 - 4 - Foramens ovale et épineux. Épine du sphénoïde............ 163

3 - 5 - BASE DU CRÂNE, PARTIE TEMPORO-OCCIPITALE.


VERTÈBRES CERVICALES ............................................. 164
3 - 5 - 1 - Temporal ............................................................... 166
3 - 5 - 1 - 1 - Appareil auditif: M.A.E., trompe auditive..................... 166
3 - 5 - 1 - 2 - Canal carotidien, "axe fonctionnel du rocher" ............... 166
3 - 5 - 1 - 3 - Processus mastoïde, foramen stylo-mastoïdien............... 169
3 - 5 - 2 - Occipital, vertèbres cervicales ....................................... 170
3 - 5 - 2 - 1 - Arc antérieur de l'atlas, fosses articulaires atloïdiennes,
condyles occipitaux..... ............. . .. ............ .. . ... ......... 170
3 - 5 - 2 - 2 - Dent de l'axis, foramen magnum ............ .. .. .. ............ 170

3 - 6 - IMAGES RADIOGRAPHIQUES EN NORMA AXIALIS


DES DIFFÉRENTS OS DU MASSIF CRANIO-FACIAL ............ 172
3 - 6 - 1 - Frontal, occipital .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .... .. .. .. .. 172
3 - 6 - 1 - 1 - Frontal ............................................................... 172
3 - 6 - 1 - 2 - Occipital .... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 172
3 - 6 - 2 - Pariétal, ethmoïde, vomer, os palatin .............................. 175
3 - 6 - 2 - 1 - Pariétal............................................................... 175
3 - 6 - 2 - 2 - Ethmoïde............................................................ 175

141
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3 -6 -2 - 3 - Vomer ............................................................... 175


3 -6 -2 - 4 - Os palatin... ... . ..... ....... .. . . . .... .. .. . . . . . .. ............ .. . . . . ... 175
3 -6 -3 - Maxillaire, temporal ................................................... 177
3 -6 -3 - 1 - Maxillaire ............................................................ 177
3 -6 -3 - 2 - Temporal ............................................................ 177
3 -6 -4 - Os zygomatique, mandibule.......................................... 179
3 -6 -4 - 1 - Os zygomatique ................................................... 179
3 -6 -4 - 2 - Mandibule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 179
3 -6 -5 - Sphénoïde, vertèbres cervicales .................................... 181
3 -6 -5 - 1 - Sphénoïde...... ................ .............. .................. ...... 181
3 -6 -5 - 2 - Vertèbres cervicales................................................ 181

BIBLIOGRAPHIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182

142
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

Troisième volet du triptyque téléradio graphique tridimensionnel, la norma


axialis, improprement appelée vue basale ou vue verticale, est habituellement
prise en O.D.F. avec le rayon incident perpendiculaire au plan de Francfort
cutané, incidence dite de HIRTZ et dont BERGERl fut un des pionniers.
D'autres auteurs ont utilisé d'autres plans d'orientation (plan bi-auriculo-
nasion pour DAHAN3, plan de morsure molaire pour BOUVET2) ; l'inconvénient
de ces plans réside dans le fait que l'on voit alors très mal ou pas du tout la base
du crâne.
Contrairement à la norma frontalis, cette vue donne une bonne image du
complexe dentaire, car celui-ci se projette sur des "matrices fonctionnelles" à
enveloppes peu ossifiées, soit aériques (fosses nasales, sinus maxillaire, sinus
frontaux), soit occupées par de larges tissus mous (globe oculaire, lobes fron-
taux du cerveau).
Cependant, nous pouvons redire, comme BERGER en 1964, que c'est "une
vue négligée en céphalométrie". Peut-être parce que les deux grands chefs de
file américains RICKETTS et SASSOUNI et leur banque de données mises en
ordinateur, ont préféré la vue frontale à la vue axiale, pour étudier le sens trans-
versal, absent de la vue latérale.
Pourtant, la mandibule est beaucoup mieux étudiée en vue axiale qu'en vue
frontale (mandibulogramme de DELAIRE et al. 4) et seule la vue axiale permet
d'étudier son implantation sur la base du crâne et la symétrie transverso-
sagittale.
On peut seulement reprocher à cette vue, bien plus qu'à la vue frontale,
d'être parasitée par le mouvement de tangage, car la position de la tête (en
hyperextension extrême, le rayon incident pénétrant dans la région épiglottique
pour ressortir par le vertex) est très pénible pour le patient. Si l'opérateur tarde
un peu, le patient reprend, à son insu, une position moins douloureuse, ce qui
donne un plan de Francfort moins vertical.
De même qu'en vue frontale, nous conseillons vivement, d'utiliser diffé-
rents crayons de couleur pour le tracé des différentes structures afin d'éviter des
confusions très fréquentes et pour bien visualiser les différentes structures tra-
cées. Nous pouvons utiliser:
- le noir pour le pourtour de la voûte du crâne;
- le bleu pour le maxillaire et ses arcs-boutants (processus zygomatiques) ;
- le rouge pour la mandibule;
- le vert pour le sphénoïde et la base du crâne.
Et nous ne pouvons que répéter ce que nous disions déjà pour la norma
frontalis : "Si, traçant une certaine structure d'une certaine couleur, on pense y
inclure un trait déjà marqué d'une autre couleur, il faut se poser le problème de
savoir s'il y a réellement superposition de deux structures différentes ou tout
simplement confusion."
Au cours de cette étude, nous utiliserons le même procédé graphique qu'en
norma lateralis et frontalis, la structure étudiée étant tracée en trait plus épais
pour la distinguer des autres structures tracées en trait mince, l'épaisseur du
trait n'ayant aucun rapport avec la visibilité des images radiographiques.
Pour ne pas être obligé à une gymnastique mentale épuisante et permettre
des corrélations fructueuses entre vues frontale et axiale, la vue axiale sera exa-
minée, comme le serait un patient en clinique, de face, et la tête en hyperex-
tension, son côté droit à la gauche du praticien, les arcades dentaires occupant
la partie supérieure de la téléradiographie et l'occiput la partie inférieure.
Si le lecteur veut tirer la substantifique moelle de ce travail, si tant est
qu'elle existe, nous ne saurions trop lui recommander de l'étudier un crâne sec
à la main.

143
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3 - 1 - 1 - Frontal , La table externe du frontal dans les régions latérales (1) est toujours
sinus frontal, bien visible. En revanche, dans la région médiane (2) le tracé en est plus
difficile et cela dépend de l'orientation donnée à la tête du patient par le
crête frontale radiologue.
(fig. 1) Remarque 1 : si l'orientation est exacte (perpendicularité du rayon
incident sur le plan de Francfort correctement respectée, absence du
mouvement parasite de tangage), les arcades dentaires inférieure et supé-
rieure se projettent à son niveau et les nombreuses superpositions ainsi
créées rendent difficile la discrimination exacte des différentes struc-
tures.
Remarque 2 : si l'orientation est incorrecte, les arcades dentaires se
projettent soit en arrière, soit en avant du frontal et le tracé en est facilité.

Figure l
Calvaria. POS ... Rolande, ~, 20 ans.
1 - table externe du frontal (région latérale) ;
2 - table externe du frontal (région médiane) ;
3 - sinus frontal;
4 - table interne du frontal;
5 - bord infra-orbitaire;
6 - arcade zygomatique (bord latéral) ;
7 - crête frontale;
8 - cris ta galli ;
9 - table externe du pariétal;
10 - arcade zygomatique (bord médial) ;
11 - table externe de l'écaille de l'occipital;
12 - sillon du sinus sagittal supérieur. Droite
144
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

Dans certains cas, comme celui de la figure l, on peut voir le sinus


frontal fort développé (cf. aussi fig. 4).
La table interne du frontal double la précédente et son tracé présente
encore plus de difficulté que la table externe et les remarques ci-dessus
sont encore plus justifiées.
Dans les régions latérales, il ne faut pas confondre la table interne
(4) avec la ligne très ténue (5), image d'un bord orbitaire, en général le
bord infra-orbitaire (cela dépend de l'orientation donnée à la tête et du
tangage), image en continuité en arrière avec celle de l'arcade zygoma-
tique (6) (cf. § 3-2-3).
La table interne est intéressante à dessiner parce qu'elle nous permet
de trouver la crête frontale (flèche 7), structure médiane, sur laquelle
s'insère la faux du cerveau. Cette crête frontale est très souvent visible
pour qui aura appris à la chercher.
Immédiatement en arrière on peut voir assez rarement l'image de la
crista galli (8). Et la rareté de cette image fait que la crête frontale est un
meilleur témoin du plan sagittal médian qui nous permettra de
construire le point EC (Ethmoïdien Central) nécessaire à la critique
préalable d'un dossier téléradiographique tridimensionnel (VION18).

3-1-2- Seule la table externe (9) est intéressante à tracer pour connaître le
contour externe de la calvaria. Il ne faut pas la confondre avec les bords
Pariétaux latéral (6) et médial (10) de l'arcade zygomatique (cf. § 3-2-3).
Les rapports droit et gauche de cette table externe avec l'arcade
zygomatique homolatérale permettent de juger rapidement de la symé-
trie du crâne et dans le cas de rapports dissymétriques, de se demander
s'il y a dissymétrie vraie ou artificielle, due à un mouvement parasite de
roulis qu'il faudra alors vérifier par une méthode plus sûre (VION18, 19).
Habituellement, lorsque l'incidence est bien respectée, le pariétal se
projette à peu près sur l'image de l'arcade zygomatique.
Dans la typologie cérébrale de SIGAUD (1910), l'arcade zygoma-
tique se projette à l'intérieur du pariétal. Dans la typologie digestive, l'ar-
cade zygomatique se projette à l'extérieur du pariétal du fait de
l'épaisseur du muscle temporal.
Dans certains cas exceptionnels, on peut voir la suture pariéto-
frontale, ou bregma, se projeter en arrière des apophyses ptérygoïdes
(Cas Basile E .. , d', 22, fig. 10), lequel présente une dissymétrie cranio-
faciale vraie confirmée par la critique du dossier tridimensionnel et que
l'on peut soupçonner par les rapports dissymétriques: arcade zygoma-
tiquetable externe du pariétal).

3-1-3- Le plus souvent, les muscles de la nuque masquent les deux tiers
Occipital postérieurs de l'écaille de l'occipital. Seule peut être discernée la table
externe (ll). Dans quelques cas, on peut voir la table interne avec par-
fois la gouttière du sinus sagittal supérieur (12).
Le foramen magnum sera décrit au § 3-5-2-2.

145
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3 - 2 - 1 - Arcade Remarque 1 : si le praticien demande au radiologue un dossier téléra-


dentaire diographique tridimensionnel, c'est que le cas est compliqué par des dissy-
métries (cf. Rapport du Congrès de Nantes: DU CHATEAUX , VION,
maxillaire (fig. 2) FERRÉ, CHOQUIN6). Il a réuni au préalable tous les documents classiques
(moulages avec repères d'occlusion habituelle, cliché panoramique). Il est
donc hors de question de vouloir tracer les arcades dentaires sans se référer
constamment aux moulages et au cliché panoramique.
Remarque 2 : dans les cas de dentures mixtes (a fortiori dans les cas
de dentures temporaires) il est extrêmement difficile de repérer toutes
les dents, surtout les dents des secteurs latéraux du fait des quadruples
superpositions (germes des dents permanentes mandibulaires, dents
temporaires mandibulaires, dents temporaires maxillaires, germes des
dents permanentes maxillaires).
Remarque 3 : en denture permanente, le problème est très simplifié
et l'on arrive à tracer les arcades dentaires avec une grande précision
(plus grande qu'en norma lateralis où il y a les superpositions droite et
gauche, et beaucoup plus grande qu'en norma frontalis). On peut alors
obtenir des occlusogrammes très précis.
Le fait d'utiliser des couleurs différentes (bleu pour les dents maxil-
laires, rouge pour les dents mandibulaires) simplifie beaucoup l'identifi-
cation des éléments dentaires.
A l'arcade maxillaire, les dents les plus faciles à repérer sont les incisives
centrales supérieures. Dans le cas de la figure 2, la promandibulie facilite
encore le tracé du fait du décalage antéropostérieur des arcades dentaires
(même chose pour les cas de Classe Il sévères). Si la proalvéolie incisive
supérieure est importante, on peut voir alors les racines de ces dents.
Ayant tracé la clé de voûte, on repère plus facilement les 12 et 22, 13
et 23, etc., et en se référant aux moulages, on peut tracer exactement les
différentes rotations rencontrées.
Souvent on peut voir la racine palatine des 16 et 26 (fig. 3) et même
17 et 27.
Quant aux germes des 18 et 28, ils sont toujours englobéS dans les
tubérosités maxillaires (cf. § 3-2-2-1) ; on ne les voit faire saillie, en
dehors des tubérosités, que lorsque ces dents sont déjà fort évoluées; la
vue de profil confirme ceci.

3-2-2- 3 - 2 - 2 - 1 - Tubérosité maxillaire


Maxillaires Son image est toujours très visible 0, fig. 2 et 3), en arrière de la
(fig. 2 et 3) dernière molaire supérieure, en forme de U très large.
Médialement (2), la tubérosité présente une image plus ou moins
nette, selon les cas, qui représente la surface articulaire avec la lame per-
pendiculaire du palatin. Est-ce une image du palatin? Est-ce l'image de
la paroi médiale du sinus maxillaire ? Cela est fort difficile à déterminer.
Nous pencherions plutôt pour la deuxième hypothèse.

146
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _.,,----_ _ NORMA AXIALIS

14

Figure 2
Massif facial supérieur. POS ... Rolande, ~,20 ans.
1 - Tubérosité maxillaire proprement dite. Tu : Point tubérosi- (dans sa portion inférieure, au niveau de la suture maxillo-
taire. (Point le plus postérieur de la convexité de l'image de zygomatique) ;
la tubérosité maxillaire) (VION16, 19) ; 7 - gouttière rétro-zygomatique, portion supérieure, au
2 - tubérosité maxillaire, paroi médiale, articulaire avec la niveau de la suture fronto-zygomatique ;
lame perpendiculaire du palatin; 9 - bord infra-orbitaire;
3 - paroi médiale nasale du sinus maxillaire; 10 - bord orbitaire latéral;
4 - paroi postérieure du processus zygomatique du maxil- Il - arcade zygomatique (bord latéral) ;
laire; 12 - arcade zygomatique (bord médial) ;
5 - grande aile du sphénoïde, face exocrânienne, orbitaire 13 - os zygomatique;
(paroi latérale de l'orbite) ; 14 - racine longitudinale du zygoma, écaille du tympanal, en
6 - Bu : Point buccal de BERGER. Point le plus antérieur de arrière du tubercule zygomatique antérieur.
la concavité de l'image de la gouttière rétro-zygomatique

147
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Figure 3
Massif facial supérieur. CO ... Jean-Michel, d', 12 ans.
1 - tubérosité maxillaire; Il - arcade zygomatique (bord latéral) ;
3 - paroi médiale du sinus maxillaire; 12 - arcade zygomatique (bord médial) ;
5 - paroi latérale de l'orbite (face exocrânienne de la grande 13 - os zygomatique, processus frontal;
aile du sphénoïde) ; 14 - racine longitudinale du zygoma;
6 - point buccal, Bu ; 15 - racine transversale du zygoma, au niveau du tubercule
7 - gouttière rétro-zygomatique (suture fronto-zygomatique) ; zygomatique antérieur;
8 - paroi latérale du sinus maxillaire; 16 - paroi médiale du sillon des faisceaux postérieurs du
9 - bord infra-orbitaire; muscle temporal ;
10 - bord orbitaire latéral; 1 7 - sinus sphénoïdal.

148

l
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

Cette image peut se continuer en avant avec parfois un léger hiatus,


par l'image (3) de la paroi médiale du sinus maxillaire.
Latéralement, l'image tubérositaire se continue, sans hiatus, par l'image
(4) de la paroi postérieure du processus zygomatique du maxillaire.

3 - 2 - 2 - 2 - Sinus maxillaire (fig. 3)


En plus de la paroi médiale déjà décrite (3) au chapitre précédent,
on peut voir, dans quelques cas, la paroi latérale (8) du sinus maxillaire
et ses nombreux replis arciformes et cloisons de refend.
Cette image est toujours médiale à l'image du bord infra-
orbitaire (9).

3 - 2 - 2 - 3 - Bords orbitaires
Au pluriel, car sur une norma axialis bien orientée on voit deux
bords orbitaires pour chaque maxillaire: l'inférieur (9) et le latéral (10).
Sur une téléradiographie mal orientée, présentant un fort mouve-
ment de tangage avec une position de la tête hypodéfléchie, on peut voir
toute l'image de l'orbite selon un ovale très allongé transversalement
avec les bords orbitaires inférieur et supérieur rejoignant latéralement
l'image du bord orbitaire latéral.
Le bord orbitaire inférieur (9) est une image très discrète que l'on
repère grâce à la différence de densité des gris et qu'il faut différencier
des images des tables externe et interne du frontal (cf. fig. 1). Elle est en
continuité avec l'image du bord latéral de l'arcade zygomatique (11) et
aboutit médialement, généralement, au niveau des canines ou premières
prémolaires supérieures (dans le cas de clichés bien orientés).
Le bord orbitaire latéral (10) est toujours très visible. Il se situe
d'une part à la limite antérieure d'une image claire (l3) représentée par
une zone hachurée sur les figures 2 et 3, image du processus frontal de
l'os zygomatique, et d'autre part à l'extrémité latérale d'une ligne presque
rectiligne (5) d'environ 4 cm, image de la face exocrânienne orbitaire de
la grande aile du sphénoïde.

149

-----'.
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Figure 3
Répétée
pour faciliter la lecture.
1 - tubérosité maxillaire;
3 - paroi médiale du sinus
maxillaire;
5 - paroi latérale de l'orbite
(face exocrânienne de la
grande aile du sphénoïde) ;
6 - point buccal, Bu ;
7 - gouttière rétro-zygoma-
tique (suture fronto-zygoma-
tique) ;
8 - paroi latérale du 'sinus
maxillaire;
9 - bord infra-orbitaire;
10 - bord orbitaire latéral;
Il - arcade zygomatique
(bord latéral) ;
12 - arcade zygomatique
(bord médial) ;
14 - racine longitudinale du
zygoma; 14
15 - racine transversale du
zygoma;
16 - paroi médiale du sillon
des faisceaux postérieurs du
muscle temporal.
1 7 - sinus sphénoïdal.

Figure 4
Norma lateralis.
POS ... Rolande, S?, 20 ans.
6 - point Buccal de BERGER
(sillon rétro-zygomatique,
portion inférieure, au niveau
de la suture maxillo-zygoma-
tique) ;
7 - sillon rétro-zygomatique,
portion supérieure, au niveau
de la suture fronto-zygoma-
tique .
• Typologie dolic hofaciale.

150
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIAUS

3 - 2 - 3 - Arcades La vue axiale permet de comprendre que chaque maxillaire possède


un arc-boutant latéral qui le solidarise à la base du crâne dans la région
zygomatiques
de l'ATM. Et cet arc-boutant a la même typologie que la face. Ainsi, le cas
(fig. 3) de la figure 2, de typologie brachyfaciale possède des arcs-boutants
courts, tandis que la figure 3, de typologie dolicho-faciale, présente des
arcs-boutants plus allongés.
En avant, chaque arcade zygomatique bute sur le maxillaire au
niveau de la suture maxillo-zygomatique que l'on peut localiser au point
Buccal (6 Bu) de BERGERl (point très facile à repérer) et sur le frontal
au niveau de la suture fronto-zygomatique (7) située toujours latérale-
ment par rapport au point Buccal. Le décalage de ces deux points donne
une idée de l'obliquité de la fosse temporale. Pour mieux comprendre ces
détails anatomiques, il suffit de se reporter à la figure 4 et à un crâne sec
tenu à la main pour comprendre ce trajet sinueux de la paroi antérieure
de la fosse temporale et sa double projection en norma axialis donnant
une double image (6 et 7).
Partant de ces points antérieurs, et surtout du point Buccal très
facile à localiser, on cherche, en comparant les côtés droit et gauche, à
isoler, des images des tables externe et interne du frontal et du pariétal,
les bords laléral (U) et médial (12), de l'arcade zygomatique.
Le bord latéral forme en arrière la racine longitudinale du zygoma
qui va se fondre après une légère contrecourbe (14) dans la zone sus-
tympanale de l'écaille du temporal.
Le bord médial se recourbe en dedans et forme la racine transverse
du zygoma (15) laquelle n'est pas toujours très visible. On peut la repé-
rer en recherchant une très courte ligne droite (1 cm à 1,5 cm) (16). La
racine transverse du zygoma débute à l'extrémité antérieure de cette
ligne, image de la paroi médiale du sillon osseux susjacent aux racines
du zygoma et où passent les faisceaux postérieurs du muscle temporal
(VIONl5).
Les arcades zygomatiques sont de bons témoins de la symétrie
faciale; aussi, pour juger de la symétrie cranio-faciale ou de la mauvaise
orientation de la tête, nous renvoyons le lecteur au § 3-1-2.

151
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Figure 5
Mandibule, typologie dolichofaciale. POS ... Rolande, S?, 20 ans.
o Corpus o Ramus
1 - face interne, linguale; Lignes obliques:
2 - face externe, labio-jugale ; 8 - ligne oblique externe;
3 - saillant de la ligne oblique externe 9 - bord latéral du col du condyle;
(point le plus antéro-inférieur) ; 10 - ligne mylo-hyoïdienne ;
4 - saillant de la ligne mylo-hyoïdienne Il - épine de SPIX ;
(point ct peu près le plus postérieur). 12 - entrée du canal mandibulaire;
13 - bord médial du col du condyle;
o Ramus
14 - col du condyle.
Bord basilaire:
5 a - bord basilaire de la mandibule; o Processus coronoïde 15.
5 b - bord basilaire, région prégoniale ;
o Tête du condyle mandibulaire 16.
6 - région goniale ;
7 - bord postérieur du ramus.

152
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3 - 3 - 1 - Arcade Nous nous permettons de renvoyer le lecteur aux trois remarques


du § 3-2-l.
dentaire
mandibulaire Le processus pour le tracé est le même que pour l'arcade supérieure.
Le seul point différent est qu'il faut nettement individualiser les 31 et 41
en mettant le chiffre 1 dans le dessin de la couronne dentaire afin de bien
visualiser le milieu interincisif inférieur très important à repérer dans les
cas de latéromandibulie. (Le fait que les quatre incisives inférieures sont
de volume à peu près égal peut prêter à confusion pour la localisation
exacte du point (incision inférieur).

3 - 3 - 2 - Corpus Remarque préliminaire: on ne peut séparer arbitrairement le corpus


mandibulaire du ramus car on ne peut dire quelle est la limite anatomique entre ces
deux éléments. Ceci est fait dans un but peut-être plus didactique.
La face interne linguale de l'arc mandibulaire Cl) est facilement
repérable. En revanche, sa face externe labio-juguale (2), si elle est très
visible latéralement, est assez difficile à tracer dans la région médiane du
fait de nombreuses superpositions à cet endroit et assez souvent on doit
extrapoler à partir des parties les plus antérieures encore visibles.
Deux points sont remarquables parce que très souvent facilement
localisables:
- sur la face externe, le point le plus saillant latéralement (3) qui est
la limite antéro-inférieure de la ligne oblique;
- sur la face interne, le point le plus saillant médialement (4) qui est
la limite postérieure de la ligne mylo-hyoïdienne.
Ces saillants sont les témoins de carrefours musculo-aponévrotiques
(VION16).

3 - 3 - 3 - Ramus L'aspect du ramus en norma axialis est fort différent selon la typo-
(OU branches)
logie brachyfaciale ou dolichofaciale du sujet. Nous allons étudier, sur
les figures 5 et 6, deux cas de typologie fortement opposée dont les tra-
et processus cés en normo lateralis sont visibles pour l'un (Rolande P. .. , S?, 20 ans) sur
condylaires la figure 4 et pour l'autre (Annie c. .. , S?, 16 ans) sur la figure 7. La prin-
(tête et col cipale différence est que dans la typologie brachyfaciale, la région
du condyle) goniale se projette au niveau des processus condylaires.
(fig. 5 et 6) En norma axialis, nous pouvons distinguer quatre images diffé-
rentes représentant quatre structures qui s'étagent sur quatre niveaux.

153
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3 - 3 - 3 - 1 - Bord basilaire dans la région postérieure (fig. 5 et 6)


La portion, 5 a, fait encore partie du corpus (se reporter à la
remarque préliminaire du § 3-3-2). Un peu plus en arrière, 5 b, on peut
individualiser dans les cas de typologie dolichofaciale (fig. 5) ou méso-
faciale, la région prégoniale ; alors qu'en typologie brachyfaciale (fig. 6),
cette région ne peut être précisée.
Plus en arrière (6, fig. 5), se trouve la région goniale qui se poursuit
par le bord postérieur du ramus (7).
Dans la typologie brachyfaciale (fig. 6), la région goniale (6) ne peut
être individualisée et le bord postérieur du ramus (7) se projette au
niveau (et parfois en arrière) du condyle mandibulaire.

3 - 3 - 3 - 2 - Lignes obliques externe et mylo-hyoïdienne,


lingula mandibulaire, col du condyle
La ligne oblique (8) va du saillant externe (3) déjà étudié § 3-3-2 au
bord latéral du col du condyle (9).

Figure 5
Répétée pour faciliter la lecture.
Mandibule, typologie dolic hofaciale. POS ... Rolande, ~,20 ans.
o Corpus o Ramus
1 - face interne du corpus; Lignes obliques:
2 - face externe; 8 - ligne oblique;
3 - saillant de la ligne oblique (point le 9 - bord latéral du col du condyle;
plus antéro-inférieur) ; 10 - ligne mylo-hyoïdienne ;
4 - saillant de la ligne mylo-hyoïdienne Il - lingula mandibulaire;
(point à peu près le plus postérieur). 12 - foramen du canal mandibulaire;
o Ramus
13 - bord médial du col du condyle;
Bord basilaire: 14 - col du condyle.
5 a - bord basilaire de la mandibule; o Processus coronoïde 15

5 b - bord basilaire, région pré-goniale ; o Tête du condyle mandibulaire 16


6 - région goniale ;
7 - bord postérieur du ramus.

154
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

L'image de la ligne mylo-hyoïdienne (10) déborde toujours en


dedans de la ligne du rebord basilaire (5 a) (sauf dans les cas très patho-
logiques de latéro-mandibulie ou d'ankylose temporo-mandibulaire) et
se poursuit en arrière par les images de la lingula mandibulaire (ll) et
du foramen du canal mandibulaire (12). Ces images sont presque tou-
jours visibles pour qui veut et qui sait les rechercher et sont des points
remarquables, rigoureusement localisables (VION6, 16).
En continuité, lui fait suite le bord médial du col du condyle (13)
(fig. 5 côté droit, fig. 6 côtés droit et gauche) ou parfois avec un léger
hiatus (fig. 5 côté gauche).
Le col du condyle (14) dans la typologie dolichofaciale (fig. 5) se
distingue nettement des structures goniales situées à un niveau très infé-
rieur (5, 6 et 7). Tandis que dans la typologie brachyfaciale (fig. 6), le col
du condyle (14) se superpose sur les images du rebord basilaire dans la
région goniale (6 et 7).

3 - 3 - 3 - 3 - Processus coronoïdes (15)


Le plus souvent visibles, débordant latéralement l'image de l'arc
mandibulaire, ils peuvent dans certains cas de latéro-mandibulie avec
forte dissymétrie cranio-faciale ne pas apparaître, car se fondant dans les
images du bord basilaire.

Figure 6
Mandibule, typologie brachyJaciale. CIA ... Annie, 5j?, 16 ans.
3 - saillant de la ligne oblique; 9 - bord latéral du col du condyle;
4 - saillant de la ligne mylo-hyoïdienne ; 10 - ligne mylo-hyoïdienne ;
5 a - bord basilaire de la mandibule; Il - lingula mandibulaire;
5 b - bord basilaire, région prégoniale ; 12 - Jommen du canal mandibulaire;
6 - région goniale ; 13 - bord médial du col du condyle;
7 - bord postérieur du ramus ; 14 - col du condyle;
8 - ligne oblique; 15 - processus coronoïde.

155
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Il ne faut surtout pas prendre le point le plus saillant pour le som-


met de l'apophyse coronoïde (GANDET8). En effet, cela dépend de sa
morphologie et des structures coronoïdiennes prises en enfilade par le
rayonnement. En général, le point le plus saillant n'appartient pas au
sommet de l'apophyse coronoïde mais à son bord antérieur. Ce point
peut donc prêter à discussion lors d'une schématisation mandibulaire
(mandibulogramme).

3 - 3 - 3 - 4 - Condyles mandibulaires (16)


La norma axialis est l'incidence qui donne le plus de renseignements
sur les condyles mandibulaires. En norma lateralis, la superposition des
deux condyles et surtout le décalage inévitable de leurs images en rend
le tracé difficile. En norma frontalis, nous prétendons (cf. norma fronta-
lis § 3-4-2-2 et 3-5-2) que l'on ne peut voir les condyles qu'exception-
nellement.
En norrna axialis, l'image condylienne rappelle celle d'un gros haricot.
La moitié médiale est presque toujours très visible. La moitié laté-
rale doit être finement analysée car moins visible. Et l'on peut vérifier sur
cette incidence ce qui est bien connu en anatomie osseuse, "la fonction
crée la forme" : les condyles mandibulaires sont très rarement symé-
triques, même chez un sujet symétrique. Symétrie intrinsèque: condyles
d'inégale grosseur, d'obliquité différente, de forme parfois différente;
symétrie extrinsèque; condyles implantés dissymétriquement sur la
base crânienne. Le condyle pivotant est de forme plutôt ronde; l'orbi-
tant, ovale. Ce qui nous permet de connaître le côté travaillant préféren-
tiel (condyle pivotant rond).

Figure 7
Typologie brachyJaciale. CLA ... Annie, <j?, 16 ans.

156
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3-4-1- uelquefois, sur de bons documents et quand l'anatomie indi-


Ethmoïde, viduelle le permet, on peut voir la crista galli 0, fig. 8 et aussi
fig. 1 et 3). Mais le plus souvent, cette structure ne peut être
crista galli, identifiée avec précision (fig. 9 et 10) ; c'est la raison pour
septum nasal laquelle nous avons donné la préférence à la crête frontale (7, fig. 1 et
fig. 9) (cf. § 3-1-1, dernier alinéa).

Figure 8
BAU... Marianne, ~, 18 ans.
1 - cris ta galli ; 12 - fosse ptérygo-palatine ;
2 - septum nasal osseux (lame perpendicu- 15 - face orbitaire exo-crânienne de la
laire de l'ethmoïde et vomer) ; grande aile du sphénoïde;
3 - septum nasal osseux (vomer) ; 16 - zone approximative de la suture
3 bis - foramen du canal sphéno- sphéno-zygomatique (angle latéral de la
vomérien ; fissure orbitaire inférieure) ;
4 - face antérieure du corps du sphénoïde; 18 - face endocrânienne de la grande aile
5 - cloison de refend du sinus sphénoïdal; du sphénoïde ;
6 - zones susturbinales de RAMADIER; 19 - foramen ovale;
8 - crête sphénoïdale antérieure; 20 - foramen épineux ;
9 - lame perpendiculaire du palatin; 21 - épine du sphénoïde;
la - paroi médiale du sinus maxillaire; 22 - fissure pétro-tympano-squameuse
Il - processus ptérygoïde ; (anciennement scissure de GLASER).

157
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Immédiatement en arrière se trouve une fine ligne claire (2), image


du septum nasal osseux, constituée par la projection de la lame perpen-
diculaire de l'ethmoïde et de la partie antérieure du vomer. Cette ligne
peut être rectiligne (fig. 8 et 9), sinueuse (fig. 10) si le septum nasal n'est
pas plan dans le sens antéro-postérieur, ou même dédoublé si le septum
nasal n'est pas plan dans le sens vertical (dans ce cas, seule l'incidence
en norma frontalis peut certifier ce fait).
Cette ligne se poursuit encore plus en arrière par l'image du vomer
seul qui alors s'articule avec la face inférieure du corps du sphénoïde
(invisible en norma axialis) et se trouve donc en arrière de l'image de sa
face antérieure (4). Il ne faut pas confondre cette structure strictement
médiane avec une cloison de refend du sinus sphénoïdal (5, fig. 8, 9 et
10). Quelquefois, cette ligne se termine par un petit V (3 bis, fig. 8)
image de la partie postérieure des ailes du vomer (foramen du canal
sphéno-vomérien) .
De chaque côté du septum nasal osseux se trouvent deux images
sombres (6) qui représentent les zones susturbinales de RAMADIER
(cf. § 2-3-5 et les figures afférentes 7 et 8).
Nous pouvons localiser le point Ethmoïdien Central CEC)
(VION16,18) au milieu de leur limite antérieure si la crista galli et la
crête frontale sont invisibles, au niveau de la cris ta galli si celle-ci est
visible, un peu en arrière de la crête frontale si elle seule est visible.

Figure 8
Répétée pour faciliter la lecture.

158
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

Figure 9
BER. .. Patricia, S?, 19 ans.
4 - face antérieure du corps du sphénoïde; 15 - face orbitaire exo-cramenne de la
5 - cloison de refend du sinus sphénoïdal; grande aile du sphénoïde;
7 - crête frontale; 1 7 - sinus sphénoïdal;
8 - crête sphénoïdale antérieure; 18 - face endocrânienne de la grande aile
9 - lame perpendiculaire du palatin; du sphénoïde;
11 - processus ptérygoïde ; 19 - foramen ovale;
12 - fosse ptérygo-palatine ; 20 - foramen épineux ;
13 - lame externe du processus ptérygoïde 21 - épine du sphénoïde.
(moitié supérieure) ;
14 - lame externe du processus ptérygoïde
(moitié inférieure) ;

159
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3-4-2- 3 - 4 - 2 - 1 - Corps: face antérieure, crête sphénoïdale


Sphénoïde antérieure, sinus sphénoïdal
La face antérieure du corps du sphénoïde (4, fig. 8, 9 et 10) est
presque toujours très visible et limite en arrière les zones susturbinales
de RAMADIER (cette face antérieure forme la paroi postérieure des
fosses nasales au-dessus des choanes et se trouve recouverte par la
muqueuse nasale) (cf. § 1-7-2 et le 3 de la figure afférente 36). Elle a la
forme d'une accolade horizontale, plus ou moins grande selon l'anato-
mie individuelle, et présente un saillant médian, image de la crête sphé-
noïdale antérieure (8) sur laquelle s'articule le bord postérieur de la lame
perpendiculaire de l'ethmoïde (ce qui explique que ces deux images cor-
respondent toujours parfaitement). Certains auteurs utilisant des repères
plombés radio-opaques sur crânes secs, ont décrit cette image comme
étant celle de l'épine nasale postérieure qui, à notre avis, ne peut appa-
raître en norma axialis. Ceci vient du fait que dans la plupart des cas, si
le crâne est orienté selon le plan de Francfort, le plomb collé sur l'épine
nasale postérieure se projettera sur l'image de la crête sphénoïdale anté-
rieure.
L'image de la face antérieure du corps du sphénoïde est bordée laté-
ralement par l'image de la lame perpendiculaire du palatin (9) très sou-
vent en continuité avec l'image de la paroi médiale du sinus
maxillaire (10).
Quelquefois, on peut voir l'image d'un sinus sphénoïdal, soit unique
avec cloison de refend (17 et S, fig. 9), soit composé de deux cellules
(17, fig. 3). Dans quelques cas, les images cloisonnées du sinus sphé-
noïdal peuvent se voir jusque dans les processus ptérygoïdes.

3 - 4 - 2 - 2 - Processus ptérygoïdes (fig. 8, 9 et 10)


Toujours latéralement et postérieurement à l'image de la lame per-
pendiculaire du palatin (9) on trouve une image en forme de large U ren-
versé (11), soit unique (fig. 8), soit dédoublée latéralement (fig. 9), soit
dédoublée entièrement (11 et 11 bis, fig. 10). Ces différentes images de
processus ptérygoïdes varient avec l'anatomie individuelle.
L'image la plus classique (fig. 8) équivaut à la section horizontale
d'un processus ptérygoïde dans sa moitié supérieure (seule la concavité
supérieure de la face antérieure étant prise en enfilade par les rayons X).
Cette face antérieure est toujours séparée de l'image de la tubérosité
maxillaire par uwespace variable (2, S, 8 mm) qui correspond à la fosse
ptérygo-palatine (12) limité médialement par la lame perpendiculaire du
palatin (9). Cet espace (12) est le même que celui retrouvé sur la vue en
norma lateralis (fig. 11). Une autre image classique est celle d'un processus
ptérygoïde dédoublé latéralement (fig. 9) lorsque la lame latérale peut être
prise en enfilade par les rayons X deux fois à deux niveaux différents:
13 est l'image de la lame latérale dans sa moitié supérieure, 14 l'image de sa
moitié inférieure qui lui est toujours plus latérale.
Une image assez rare, mais que l'on retrouve souvent dans la typo-
logie dolichofaciale, est celle d'un processus ptérygoïde dédoublé entiè-
rement (fig. 10 et 11).

160
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

L'image Il des figures 10 et Il représente la ptérygoïde dans sa moitié


supérieure, au niveau de son plus grand éloignement de la tubérosité maxil-
laire, ce qui correspond à l'arrière-fond de la fente ptérygo-maxillaire (12).
L'image Il bis des figures 10 et Il représente le processus ptéry-
goïde dans sa moitié inférieure au niveau où il se rapproche le plus de la
tubérosité maxillaire (sans jamais la toucher car dans cette zone il n'y a

Figure 10
FAl ... Basile, 0', 18 ans.

3 - vomer;
4 - face antérieure du corps du sphénoïde;
5 - cloison de refend du sinus sphénoïdal;
8 - crête sphénoïdale antérieure;
9 - palatin (lame perpendiculaire) ;
lO - paroi médiale du sinus maxillaire;
Il - processus ptérygoïde (moitié supé-
rieure) ;
Il bis - processus ptérygoïde (moitié infé-
rieure) ;
12 - fosse ptérygo-palatine ;
13 - lame latérale du processus ptérygoïde
(moitié supérieure) ;
14 - lame latérale du processus ptérygoïde
(moitié inférieure) ;
15 - face orbitaire exo-crânienne de la
grande aile du sphénoïde;
16 - face temporale exo-crânienne de la
grande aile du sphénoïde;
18 - face cérébrale endocrânienne de la
grande aile du sphénoïde;
22 - bregma.

Figure 11
FAl ... Basile, 0', 18 ans.
Fente ptérygo-palatine en
norma lateralis (côté
gauche).
En traits gras, structures
prises en enfilade par les
rayons X.

161
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

pas d'articulation ptérygoïdo-maxillaire, puisque le processus pyramidal


du palatin vient s'interposer entre les deux os). Ainsi dans le cas de la
figure 10, les deux processus pyramidaux du palatin sont dissymé-
triques, puisque l'espace inférieur entre tubérosité maxillaire et ptéry-
goïde est plus grand à droite qu'à gauche.
Toujours dans le cas de la figure 10, on voit bien que la moitié infé-
rieure de la lame latérale (14) est toujours plus latérale et plus large que
sa moitié supérieure (13), du fait de l'élargissement en bas et en dehors
de la fosse ptérygoïde.

3 - 4 - 2 - 3 - Grandes ailes du sphénoïde.


Faces exo- et endocrâniennes
De la face exo-crânienne de la grande aile du sphénoïde, sa face
orbitaire (15), qui constitue les 2/3 médians de la paroi latérale de l'or-
bite est très visible (le 113 latéral étant constitué par l'os zygomatique, la
face orbitaire du sphénoïde s'articulant avec l'os zygomatique par sa
crête zygomatique). C'est une ligne rectiligne de 3 à 4 cm qui semble
naître médialement entre les racines médiale et latérale du processus pté-
rygoïde (racines qui en se réunissant constituent la face antérieure du
processus ptérygoïde). Parfois l'image de cette face orbitaire est doublée
par une ligne plus postérieure, image de la face temporale exo-crânienne
de la grande aile du sphénoïde, qui (16, fig. 10) se continue jusqu'à l'ar-
cade zygomatique (bord médial), car elle représente la limite antérieure
de la fosse temporale.
Partant du milieu de l'image de la face orbitaire, on peut voir une
ligne courbe à concavité postérieure, image de la face endocrânienne de
la grande aile du sphénoïde (18), limite antérieure des fosses crâniennes
moyennes latérales. Cette ligne se perd latéralement dans les images de
la table interne du pariétal.

162
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3 - 4 - 2 - 4 - Foramens ovale et épineux. Épine du sphénoïde


(fig. 9)
Images de chaussures à talon dans la neige, le foramen ovale (19)
(où passent le nerf mandibulaire V3 et l'artère petite méningée) et le fora-
men épineux (20) (où passent l'artère méningée moyenne et le rameau
méningé du nerf mandibulaire) ne sont pas toujours très visibles car cela
dépend de l'orientation de leurs parois, qui peuvent ne pas être prises en
enfilade par les rayons X et sont très souvent dissymétriques, surtout du
point de vue de leur alignement respectif.
Immédiatement en arrière du foramen épineux et latéralement se
trouve une image claire (représentée par des hachures en 21 des figures
8 et 9) qui correspond à l'épine du sphénoïde, point le plus postéro-Iaté-
raI de la grande aile du sphénoïde, zone de la suture sphénoïdo-pétro-
tympano-squameuse puisqu'elle jouxte l'extrémité médiale de la fissure
pétro-tympano-squameuse (22, fig. 8).

/
(.
Figure 9
Répétée pour faciliter la lecture.
BER. .. Patricia, S?, 19 ans.

15 - face orbitaire exo-crânienne de la grande aile du sphénoïde;


18 - face cérébrale endocrânienne de la grande aile du sphénoïde.

163
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

e complexe temporo-occipital forme la charnière entre deux


zones fort différentes de la base du crâne:
- en avant d'une ligne joignant les pointes des processus mas-
toïdes du temporal (processus de formation mixte pétra-squa-
meuse) et les condyles de l'occipital se trouve la zone viscérale de la base
du crâne avec toutes les fonctions de relation et les matrices fonctionnelles
afférentes: orbites et vision; cavité nasale et ses deux fosses, olfaction et
respiration; cavité orale, gustation et déglutition; avec comme tuteur
rigide l'os mandibulaire qui soutient l'arbre respiratoire 0. TALMANT12);
départ du squelette viscéral;
- en arrière, se trouve la zone musculaire avec, latéralement, les
sterno-cléido-mastoïdiens et, postérieurement, toute la chaîne des
muscles de la nuque; départ du squelette axial;
- au milieu, l'organe de l'équilibration au sein du rocher (canaux
semicirculaires et cochlée) et les zones articulaires (condyles occipitaux;
arc antérieur de l'atlas et dent de l'axis).
D'autre part, ces deux os, temporal et occipital, représentent un car-
refour vital pour le neurocrâne puisque le sang artériel (carotide interne)
y pénètre au niveau du foramen déchiré (région antérieure de la suture
très lâche pétra-OCcipitale) et que le sang veineux (jugulaire interne)
quitte ce neurocrâne au niveau du foramen jugulaire (région postérieure
de la suture lâche pétro-occipitale). D'où la pensée que l'angulation des
deux rochers a une grande importance dans l'édification de la face
(DELAIRE5) et la recherche d'un axe "fonctionnel" du rocher (VION15).
Hélas, cette région tempora-occipitale en norma axialis est d'une
interprétation radiographique particulièrement difficile sur le sujet
vivant, alors que sur crâne sec, elle est relativement facile à lire et à
interpréter (fig. 12).

164
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

Figure 12
Images de la région pétreuse (crâne sec B 125, téléradiographie de]. GANDET).

1 - image de sortie de la carotide interne (sillon du sinus 12 - foramen stylo-mastoïdien (orifice de sortie du neif
caverneux) ; facial, canal facial, troisième portion) ;
2 - canal carotidien intrapétreux ; 13 - paroi postérieure du M.A.E. ;
3 - foramen d'entrée de la carotide interne; 14 - fissure tympano-squameuse ;
4 - foramen ovale; 15 - processus mastoïde;
5 - foramen épineux ; 16 - foramen jugulaire;
6 - épine du sphénoïde; 1 7 - sillon du sinus caverneux ;
7 - fissure pétro-tympano-squameuse et Tegmen tympani ; 18 - fossette condylienne postérieure;
8 - processus vaginal du tympanal; 19 - condyle occipital;
9 - méat acoustique externe (M.A.E.) osseux ; 20 - face latérale du basi-occipital ;
10 - anneau de l'os tympanal; 21 - paroi médiale du sillon des faisceaux postérieurs du
Il - foramen du M.A.E. osseux ; muscle temporal.

165
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3-5-1- 3 - 5 - 1 - 1 - Appareil auditif: M.A.E., Trompe auditive


Temporal (fig. 13) En regard de l'olive radio-opaque du céphalostat, toujours très
visible, on trouve une zone sombre arrondie (l) bordée médialement par
une zone arciforme claire (3). Ces images correspondent au méat acous-
tique externe osseux M.A.E. (1) et à l'anneau de l'os tympanal (3). Le
porion osseux (2), invisible sur cette incidence, peut être localisé latéra-
lement à l'opposé du creux de l'anneau tympanaL
Médialement à l'anneau de l'os tympanal et disposé:
- selon un axe transversal et en général dans l'alignement de l'axe
bi-olivaire du céphalostat, se trouve l'image sombre du M.A.E. (4)
(cf. aussi fig. 14 et 15) ;
- selon un axe oblique, en avant et en dedans, passant toujours
médialement par rapport à la lame médiale du processus ptérygoïde se
trouve l'image sombre allongée, généralement très légèrement tronco-
nique, de la trompe auditive osseuse (8) (cf. aussi fig. 14 et 15).
La trompe auditive cartilagineuse (8 bis) qui lui fait suite médiale-
ment se traduit radiographiquement par une image sombre en continuité
avec la précédente. Cette structure à cheval sur la suture pétro-
sphénoïdale est bordée latéralement par les images de l'épine du
sphénoïde (10), du foramen épineux (11) et du foramen ovale (12).
La partie postérieure de la paroi latérale de la trompe auditive
osseuse, immédiatement en arrière et en dedans du condyle mandibu-
laire correspond à la fissure pétro-tympano-squameuse et au Tegmen
tympani (9).
En arrière et en dedans de l'image du M.A.E., on voit de petites
images sombres aérolaires (de 1 mm de diamètre) qui se disposent à la
manière des trous d'un bouton de culotte; elles correspondent aux
images de la caisse du tympan (5), du canal semi-circulaire latéral (6)
dont l'axe est presque parallèle à celui du canal carotidien et de la
cochlée (7) (cf. aussi fig. 14).
Toutes ces structures décrites sur la téléradiographie de Marianne
B. .. à la figure 13 ne sont, hélas, pas toujours visibles et bien souvent on
ne peut les individualiser.
Ainsi, sur la figure 16, seul l'anneau du tympanal (3), l'ombre du
M.A.E. (4) et le diverticule de la caisse du tympan (5) peuvent être à
peine reconnus. En revanche, on voit toujours très bien les trompes
auditives osseuse (8) et cartilagineuse (8 bis).
Et même sur certains documents (fig. 17), seuls l'anneau de l'os
tympanal (3) et la trompe auditive osseuse (8) sont visibles. La bordure
latérale du grisé constitué par l'image de la trompe auditive osseuse (9)
représente alors l'image de la fissure pétro-tympano-squameuse.

3 - 5 - 1 - 2 - Canal carotidien, "axe fonctionnel du rocher"


Le canal carotidien est hélas peu visible, surtout chez les jeunes
enfants aux os encore peu calcifiés, et doit être recherché minutieuse-
ment et méthodiquement.
Nous l'avons appelé: "axe fonctionnel du rocher" (VIONlS), parce
qu'il a la particularité, si on le dessine en joignant les centres des images
arrondies des foramens d'entrée extra crânien et de sortie intracrânien de

166
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

Figure 13
BAU... Marianne, S?, 18 ans.

1 - méat du M.A.E. osseux ; 13 - foramen d'entrée exocrânien du canal carotidien;


2 - région où l'on pourrait localiser le porion osseux ; 14 - canal carotidien;
3 - anneau de l'os tympanal; 15 - foramen de sortie endocrânien du canal carotidien;
4 - M.A.E. (méat acoustique externe) ; 16 - basi-occipital, face latérale (suture pétro-occipitale) ;
5 - caisse du tympan; 1 7 - paroi postérieure du M.A.E. ;
6 - images du canal semi-circulaire latéral; 18 - troisième portion verticale du canal facial, foramen
7 - image de la cochlée; stylo-mastoïdien (nerf facial) ;
8 - canal osseux de la trompe auditive; 19 - fissure tympano-pétreuse (face antérieure du processus
8 bis - sillon de la trompe auditive, portion cartilagineuse; mastoïde) ;
9 - fissure pétro-tympano-squameuse ; 20 - processus mastoïde;
10 - épine du sphénoïde; 21 - paroi postérieure du rocher.
11 - foramen épineux ;
12 - foramen ovale;

Figure 14 6
Coupe horizontale d'un
crâne sec passant par le
canal semi-circulaire latéral
(côté droit) (d'après DUVAL
et PARIS).

1 - M.A.E. ; 5 - canal carotidien;


2 - caisse du tympan; 6 - orifice de sortie du canal
3 - trompe auditive osseuse carotidien;
(canal musculo-tubaire) ; 7 - cochlée;
4 - orifice d'entrée du canal 8 - canal semi-circulaire
carotidien ; latéral.

167
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

la carotide interne (Cl C2 de la fig. 15), d'englober sur son trajet l'orifice
de sortie du nerf facial (troisième portion de l'aqueduc du vestibule) et
la pointe du processus mastoïde. Il schématise donc l'axe artériel pri-
mordial irriguant tout le cerveau, le nerf moteur de la face et le centre
d'insertion du muscle sterno-cléido-mastoïdien, muscle essentiel dans la
statique de la tête.
DELAIRE et al. 4 ont bien montré l'influence du torticolis congéni-
tal, rétraction unilatérale d'un sterno-cléïdo-mastoïdien, dans le syn-
drome de dissymétrie craniofaciale.
Il est donc très important de rechercher ce canal carotidien et pour
ce faire nous avons schématisé cette recherche (fig. 15).
Nous avons, dans un temps précédent (cf. § 3-5-1-1), localisé
l'ombre du méat acoustique externe (M.A.E.) et l'ombre de la trompe
auditive. On peut schématiser leur axe général par des lignes en tirets.
Toujours à l'intérieur de l'angle ainsi formé et sur sa bissectrice, se trouve
l'orifice d'entrée du canal carotidien (Cl)' Quelquefois on peut voir plus
ou moins nettement, une image circulaire grise bordée d'un fin liséré
clair (fig. l3 et 17).
Assez souvent, on ne voit qu'une image circulaire grise (fig. 16).
Parallèlement et médialement à l'image de la trompe auditive
osseuse, il faut rechercher l'image allongée grise du canal carotidien et
surtout deux fins lisérés clairs de part et d'autre, images des parois du
canal. Ces images doivent être recherchées entre la trompe auditive laté-
ralement, l'arc antérieur de l'atlas (22) et les condyles occipitaux (23)
médialement. Dans certains cas délicats, il faudra tracer au préalable l'arc
antérieur de l'atlas et les condyles occipitaux (cf. § 3-5-2).
Enfin, en avant et médialement, jouxtant l'image (16) de la face laté-
rale du basi-occipital, on trouve l'image arrondie sombre, parfois bordée
d'un liséré clair, de l'orifice de sortie endocrânien du canal carotidien
(C 2 )·
Quand on a pu repérer un canal carotidien, il faut immédiatement
regarder son homologue et la comparaison des images droite et gauche
permet une meilleure recherche, car certaines parties sont plus visibles
d'un côté que de l'autre.
Figure 15
Schématisation pour faciliter la recherche du
canal carotidien.
M.A.E. axe du méat acoustique externe.
Cl - centre de l'image de l'orifice d'entrée exo-
crânien du canal carotidien ;
Cz - centre de l'image de l'orifice de sortie endo-
crânien du canal carotidien ;
CrCz - axe ''fonctionnel'' du rocher;
16 - basi-occipital (face latérale; suture
pétro-occipitale) ;
18 - troisième portion verticale de l'aqueduc du
vestibule (trou stylomastoïdien) ;
20 - sommet non visible du processus mastoïde;
22 - arc antérieur de l'atlas;
23 - condyles occipitaux et fosses mandibulaires
atloïdiennes (images confondues).

168
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3 - 5 - 1 - 3 - Processus mastoïde, foramen stylo-mastoïdien


(fig. 13)
Le processus apparaît en norma axialis comme une grande image
sombre ovalaire (20) comprenant de nombreuses aréoles finement bor-
dées d'un liséré clair, images des nombreuses cellules mastoïdiennes.
Cette grande image est elle-même bordée d'un fin liséré clair, image de
la table externe.
Cette image de la table externe présente de multiples aspects selon
la typologie individuelle et l'on peut avoir une petite mastoïde comme
dans le cas de la figure 13 (jeune fille à la typologie dolichofaciale très
accentuée) ou une énorme mastoïde, témoin d'une très forte muscula-
ture comme dans le cas de la figure 17 (jeune homme à la taille impo-
sante. Remarquez aussi la différence de taille des condyles chez ces deux
sujets).
La partie antérieure de l'image de la table externe du processus mas-
toïde (19) représente la fissure tympano-squameuse. Dans certains cas
(côté gauche de la figure 13, côtés droit et gauche de la figure 16), elle
est doublée en avant par une autre ligne courbe divergente en dedans
(17) qui est l'image de la paroi postérieure du M.A.E.
Et l'on peut affirmer, si l'on voit, entre ces deux structures, une
aréole très sombre (18, fig. 13) limitée par un fin liséré clair qu'il s'agit
de la troisième portion verticale de l'aqueduc du vestibule dont la sortie
exo-crânienne constitue le trou stylo-mastoïdien.
Nous avons déjà signalé (§ 3-5-1-2) qu'il se trouve sur l'axe "fonc-
tionnel du rocher" (axe C r C 2 de la figure 15) et que le sommet anato-
mique du processus mastoïde, invisible en norma axialis, se trouve aussi
sur cet axe.

Figure 16
BER. .. Patricia, s;2, 19 ans.
3 - anneau du tympanal;
4 - M.A.E.;
5 - caisse du tympan
8 - trompe auditive osseuse;
8 bis - trompe auditive cartilagineuse;
9 - fissure pétro-tympano-squameuse ;
17 - paroi postérieure du M.A.E. ;
20 - processus mastoïde;
22 - arc antérieur de l'atlas;
22 bis - tubercule antérieur de l'atlas;
23 - fossettes articulaires atloïdienne et
condyle occipital gauches (images confon-
dues) ;
24 - fommen magnum;
25 - dent de l'axis;
26 - bord antérieur du foramen magnum tra-
versant la dent de l'axis vers son quart supé-
rieur (critère de bonne orientation pour ].
LE POCHAT).

169
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3-5-2- 3 - 5 - 2 - 1 - Arc antérieur de l'atlas, fossettes articulaires


Occipital, atloïdiennes, condyles occipitaux
vertèbres L'arc antérieur de l'atlas (22) est une structure qui se voit très faci-
lement en norma axialis. Elle est facilement repérable grâce aux images
cervicales des tables osseuses antérieure et postérieure et très caractérisée par son
(fig. 16) tubercule antérieur (22 bis), structure essentielle du plan sagittal
médian. L'image de l'arc antérieur de l'atlas est bordée latéralement de
chaque côté par des images le plus souvent difficiles à délimiter nette-
ment, ayant la forme générale d'un gros haricot (23), souvent symé-
trique mais parfois fort dissymétrique (fig. 17).
On ne peut affirmer avec certitude si ces images sont celles des fos-
settes articulaires atloïdiennes (surfaces articulaires supérieures de la
vertèbre atlas), ou bien celles des condyles occipitaux (surfaces articu-
laires inférieures de l'occipital).

3 - 5 - 2 - 2 - Dent de l'axis, foramen magnum


Au milieu de la concavité postérieure à l'arc antérieur de l'atlas se
trouve l'image arrondie de 8 à 10 mm de diamètre, de la dent de l'axis.
Cette structure essentielle à la statique crânienne est visible sur les trois
incidences et représente donc une pièce maîtresse dans la critique et
l'analyse d'un dossier téléradiographique tridimensionnel.
Pour]. LE POCHAT9, lorsque le sujet est correctement positionné
en norma axialis, selon l'incidence de HIRTZ (rayon principal perpendi-
culaire au plan de Francfort cutané repéré par le radiologue), "le bord
antérieur du foramen magnum traverse toujours la dent de l'axis vers
son quart supérieur" (cas de la fig. 16). Ceci est un critère d'apprécia-
tion, mais qui n'est pas toujours juste. Ainsi, dans le cas de la figure 17
où la dent est tangente au bord antérieur du foramen magnum, l'orien-
tation pour l'incidence de HIRTZ a été cependant parfaitement respectée.

Figure 16
Répétée pour faciliter la lecture.

170
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

Le foramen magnum est assez difficile à délimiter avec précision,


sauf peut-être dans son quart antérieur, au niveau de la dent de l'axis. En
effet, tous les trous vertébraux des différentes vertèbres cervicales se
superposent, du moins ceux de l'atlas et de l'axis.
Si, sur le sujet vivant, il a une circonférence assez régulière, sur
le crâne sec, il a une découpe fort tourmentée, déjà signalée par
G. THILLOy14.

Figure 17
FAl... Basile, d', 18 ans.

3 - anneau de l'os tympanal; 14 bis - paroi latérale de ce canal;


8 - trompe auditive osseuse; 15 - orifice de sortie du canal carotidien;
9 - fissure pétro-tympano-squameuse ; 16 - basi-occipital, paroi latérale;
13 - orifice d'entrée du canal carotidien; 20 - processus mastoïde.
14 - canal carotidien;

171
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

3 - 6 - 1 - Frontal , 3 - 6 - 1 - 1 - Frontal
occipital (fig. 18) Sont très visibles:
• la table externe (1) ;
• la table interne (2) qu'il faut distinguer du bord infra-orbitaire
constitué médialement par le maxillaire (fig. 20) et latéralement par l'os
zygomatique (cf. fig. 21). Les limites postérieures de ces deux tables au
niveau des sutures pariéto-frontales ne sont pas visibles. Et les traits de
différentes grosseurs ne sont que des artéfacts didactiques;
• le sinus frontal (3) lorsqu'il est bien développé.
- Est difficilement repérable ou même invisible:
• la crête frontale (4).

3 - 6 - 1 - 2 - Occipital
Est très visible:
• la table externe (5).
- Sont visibles :
• le foramen magnum occipital (6), difficile cependant à délimiter
très exactement;
• les condyles occipitaux (7), qui ne peuvent être distingués, en
vérité, des fossettes articulaires atloïdiennes ;
• les faces latérales du basi-occipital (8).
- Est souvent très visible:
• la table interne (9) avec le sillon du sinus sagittal supérieur (10)
qui peut aussi apparaître, selon l'anatomie individuelle, comme un ren-
flement et non plus un sillon.

172
TROISIÈME PARTIE ---~--
NORMA AXIALlS

Figure 18
Frontal, occipital. Légende au § 3-6-1

173
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Figure 19
Pariétal, ethmoïde, vomer, palatin. Légende au § 3-6-2.

174
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _--'--_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3 - 6 - 2 - Pariétal , 3 - 6 - 2 - 1 - Pariétal
ethmoïde, vomer, - Est visible:
palatin (fig. 19) • la table externe Cl).
- Est peu visible :
• la table interne (2).
Nous faisons la même remarque qu'au § 3-6-1-1, à savoir que les
sutures pariéto-frontales et pariéto-occipitales ne sont pas visibles et que
les limites de l'os sont bien délimitées pour des raisons didactiques et ne
sont figurées que grâce à un raisonnement anatomique.

3 - 6 - 2 - 2 - Ethmoïde
- Sont toujours visibles:
• la lame perpendiculaire (3) ;
• les zones susturbinales de RAMADIER (4).
- Est rarement visible:
• la crista galli (5).

3 - 6 - 2 - 3 - Vomer
- Est assez souvent visible (6), en continuité avec la lame perpendi-
culaire de l'ethmoïde.
Il ne faut pas le confondre avec une cloison de refend du sinus sphé-
noïdal (fig. 8 et 22).

3 - 6 - 2 - 4 - Palatin
- Est seule visible sa lame perpendiculaire (7), en continuité avec les
images médiales du sinus maxillaire.

175
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _~----_TROISIÈME PARTIE

Figure 20
Maxillaire, temporal. Légende au § 3-6-3.

176
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3-6-3- 3 - 6 - 3 - 1 - Maxillaire
Maxillaire, Sont toujours très visibles:
temporal (fig. 20) • l'arcade dentaire. Mais l'interprétation doit être minutieuse et il
faut, pour réaliser un bon tracé, se servir des moulages en vue occlusale ;
• la tubérosité maxillaire (1) ;
• la paroi médiale du sinus maxillaire (2) ;
• la paroi postérieure du processus zygomatique (3).
- Est peu visible et doit être recherché minutieusement:
• le bord infra-orbitaire (4).
- N'est pas toujours visible, dépendant de la configuration anato-
mique individuelle:
• la paroi latérale du sinus maxillaire (5).

3 - 6 - 3 - 2 - Temporal
1 - Processus zygomatique du temporal
- Sont peu visibles :
• la racine transversale du zygoma (6) ;
• la racine longitudinale (7) ;
• la paroi médiale du sillon des faisceaux postérieurs du muscle
temporal (8).

2 - Processus mastoïde et tympanal


- Assez souvent très visibles:
• la table externe de la mastoïde (9) ;
• la paroi postérieure du M.A.E. (9 bis) ;
• l'anneau du tympanal (10) ;
• le M.A.E. osseux (11) ;
• la trompe auditive osseuse (canal musculo-tubaire) (12).

3 - Rocher
- Toutes ces structures sont peu visibles et les images doivent être
interprétées minutieusement:
• la caisse du tympan (13) ;
• le canal semi-circulaire latéral (14 et 14) ;
• la cochlée (15) ;
• le canal carotidien (16) avec ses orifices d'entrée et de sortie;
• la fissure pétro-tympano-squameuse (17) ;
• la troisième portion verticale de l'aqueduc du vestibule (18) ;
• la paroi postérieure du rocher (19).

177
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Figure 21
Os zygomatique, mandibule. Légende au § 3-6-4.

178
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3 - 6 - 4 - Os 3 - 6 - 4 - 1 - Os zygomatique
zygomatique, - Sont toujours très visibles:
mandibule • le bord orbitaire latéral (1) ;
(fig. 21) • la face orbitaire (2) ;
• la face temporale dans sa partie inférieure (3) ;
• la face temporale dans sa partie supérieure (4).
- Sont peu visibles:
• les faces latérale (5) et médiale (6) du processus temporal.

3 - 6 - 4 - 2 - Mandibule
Cet os indépendant a été suffisamment décrit au chapitre 3-3 et
nous renvoyons le lecteur aux figures et textes afférents.

179
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

Figure 22
Sphénoïde, vertèbres cervicales. Légende au § 3-6-5.

180
TROISIÈME PARTIE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ NORMA AXIALIS

3-6-5- 3 - 6 - 5 - 1 - Sphénoïde
Sphénoïde, 1 - Corps du sphénoïde
vertèbres - Sont presque toujours très visibles:
cervicales (fig. 22) • la face antérieure (1) ;
• la crête sphénoïdale antérieure (2) ;
• une ou plusieurs cloisons de refend du sinus sphénoïdal (3) et sa
table interne (4).
- Sont quelquefois visibles :
• les faces latérales (5).
- Sont difficilement visibles:
• les parois médiales de l'orifice endocrânien de sortie du canal caro-
tidien (6).

2 - Processus ptérygoïdes
- Sont presque toujours très visibles:
• la lame médiale (7) ;
• la lame latérale (8) dont l'image peut être dédoublée selon qu'il
s'agit de la moitié supérieure (8) ou de la moitié inférieure (8 bis)
(cf. aussi fig. 10).

3 - Grande aile du sphénoïde


Sont toujours très visibles:
• la face plane exo-crânienne orbitaire (9) ;
• la face courbe endocrânienne cérébrale (10).
- Sont quelquefois très visibles (selon l'anatomie individuelle) :
• le foramen ovale (11) ;
• le foramen épineux (12) ;
• l'épine du sphénoïde (13), surtout chez les sujets très musclés;
• la paroi latérale de la trompe auditive cartilagineuse (14) (suture
pétro-sphénoïdale) .

3 - 6 - 5 - 2 - Vertèbres cervicales
- Sont toujours très visibles:
• l'arc antérieur de l'atlas (15) ;
• son tubercule antérieur (16) ;
• la dent de l'axis (17).
- Sont difficiles à individualiser:
• les fossettes articulaires atloïdiennes (18).

181
ANATOMIE CÉPHALIQUE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ TROISIÈME PARTIE

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Faciale 10 : 449-537, 1976.
18 - VION, P.E. : Critique d'un dossier téléradiographique tridimensionnel. Orthod Fr
49: 739-751, 1978.
19 - VION, P.E. : Sens transversal et téléradiographie. Rev Orthop Dento Faciale 29: 191-
229,1995.

182
TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS 5

1 - ANATOMIE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE
EN NORMA LATERALIS ............................................ . 7
1 - 1 - Tissus mous du profil ..................................................... . 13
1 - 2 - Complexe naso-ethmoïdo-frontal ...................................... . 20
1 - 3 - Cavité orbitaire .......................................................... .. 26
1 - 4 - Sphénoïde ................................................................. . 32
1 - 5 - Fosse ptérygo-palatine .................. ; ............................... . 39
1 - 6 - Maxillaire .................................................................... . 44
1 - 7 - Tissus mous naso-oro-pharyngés et os hyoïde ....................... . 50
1 - 8 - Mandibule ................................................................. . 54
1 - 9 - Complexe temporal 60
1 - 10 - Complexe vertébro-occipital ........................................ .. 67
1 - Il - Cavité crânienne ........................................................ . 71
1 - 12 - Superpositions anatomiques selon BJ0RK .......................... . 75
1 - 13 - Images radiologiques en norma lateralis des différents os
du massif cranio-facial ................................................. .. 79
BIBLIOGRAPHIE ................................................................. . 87

2 - ANATOMIE TÉLÉRADIO GRAPHIQUE


EN NORMA FRONTALIS ............................................ . 91
2 - 1 - Boîte crânienne .......................................................... .. 97
2 - 2 - Vertèbres cervicales ........................................................ . 100
2 - 3 - Massif facial supérieur .................................................. . 105
2 - 4 - Complexe sphéno-temporal ............................................ . 112
2 - 5 - Massiffacial inférieur: mandibule ...................................... . 118
2 - 6 - Images radiographiques en norma frontalis des différents os
du massif facial ........................................................... . 127
BIBLIOGRAPHIE ................................................................. . 137

3 - ANATOMIE TÉLÉRADIOGRAPHIQUE
EN NORMA AXIALIS ............................................... . 139
3 - 1 - Voûte du crâne .............................................................. . 144
3 - 2 - Massiffacial supérieur .................................................. . 146
3 - 3 - Massif facial inférieur : mandibule ...................................... . 153
3 - 4 - Complexe ethmoïdo-sphénoïdal, vomer ............................ .. 157
3 - 5 - Base du crâne, partie temporo-occipitale. Vertèbres cervicales 164
3 - 6 - Images radiographiques en norma axialis des différents os
du massif cranio-facial .................................................. . 172
BIBLIOGRAPHIE ................................................................. . 182

183

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