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Prof : Strazielle
Ronéo Scripteurs : LAIVIER Fanny, CHUPOVA Anna, MERIAUDEAU Alyzée, CURTIL Mélina
UE3, EC1
LA DÉGLUTITION
Introduction
La déglutition est une fonction de l’appareil manducateur réalisée grâce aux muscles lisses. Elle concerne l’ensemble
du tube digestif antérieur.
Elle est plus importante que la mastication : c’est une fonction sensori-motrice et vitale. Le risque de fausse route est
majoré avec l’âge et certaines pathologies neuro-dégénératives.
Il existe un risque de micro-mandibulie : c’est le syndrome de Robin. Les fentes palatines se mettent en place et il n’y
a pas de réflexe de déglutition. A la naissance, il y a un risque vital, il faut tirer la langue vers l’avant pour ne pas que
le nouveau-né s’étouffe. Il faut toujours laisser un petit carrefour aéro-digestif libre (réanimation néo-natale).
La déglutition est l’acte par lequel le contenu buccal est propulsé de la bouche dans l’estomac. La déglutition fait
normalement suite à la mastication. Mais elle intervient aussi lors de la déglutition de la salive soit environ 1200 à
2200 fois /24 heures (1/min entre les repas, 9/min pendant les repas et une diminution très importante de la fréquence
pendant la période de sommeil soit environ entre 10 et 20 fois pour 6 heures de sommeil). Elle est fonction du débit
salivaire.
La déglutition se met en place très précocement à la fin de la période embryonnaire entre la 12 à 14ème semaine pour
le liquide amniotique (8ème semaine in utero première déglutition). La déglutition est morphogénétique dans les
premiers mois de la vie in utéro (fermeture du palais et formation de la mandibule qui croît par son articulation). Le
premier mouvement lingual permet l’horizontalisation des lame palatines et la fermeture du palais osseux.
Elle est réflexe dite viscérale et stéréotypée puis devient adaptée au bol alimentaire et également somatique (soit
volontaire).
On ne déglutit pas une pomme de la même façon qu’une cuillère de yaourt ou qu’un verre d’eau. La déglutition
englobe le circuit de la cavité orale à l’estomac en franchissant le sphincter. Le bol peut être liquidien, salivaire ou
alimentaire et il représente un risque pour le carrefour aéro-digestif.
è C’est l’onde péristaltique qui permet l’adaptation de la déglutition en fonction du bol alimentaire.
Pour les nourrissons, chaque succion est suivie d’une déglutition. Après la naissance, elle devient « somatique »
(volontaire) car ce réflexe se modifie en fonction des transformations morphologiques de la cavité orale (apparition
des dents, augmentation du volume de la cavité, augmentation du tonus musculaire de la langue, les muqueuses
deviennent plus fines…) et en fonction du volume et de la qualité du bol (consistance liquidienne ou plus ou moins
pâteuse).
En grandissant, la maturation est structurale et la position de la langue est plus postérieure (plus mobile). Avec
l’apparition des dents, la langue rentre dans une « boîte ».
La déglutition permet de former/façonner le palais.
La particularité de la déglutition est la chronologie-pré programmée de ses activités musculaires grâce au centre de
la déglutition qui est un centre automatique situé au niveau du tronc cérébral. Le centre automatique de la déglutition
se situe au niveau des zones des noyaux des nerfs crâniens, c’est un centre segmentaire. Les contractions musculaires
arrivent dans un ordre préétabli.
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La langue (appuis linguaux) a un rôle morphogénétique, les muscles vont sculpter et assister la croissance de
l’environnement maxillo-mandibulaire (rôle de la posture, mastication, déglutition, phonation…). Si on ne porte pas
la langue au palais, le palais sera ogival, on manquera d’extension transversal et les dents n’auront pas assez de place.
La langue en position basse est problématique.
Chronologie
Dans le temps buccal proprement dit (Fig .1) :
1. L’orbiculaire de la bouche se contracte pour assurer la fermeture antérieure de la cavité orale et assurer
l’étanchéité
⚠ Les lèvres (constituées de l’orbiculaire) se contractent certes mais pas avec une forte intensité. Si les lèvres
sont en hypercontraction, il peut y avoir un problème de déglutition.
3. Les masséters se contractent selon la consistance du bol alimentaire et les dents entrent en contact. Pour
bien déglutir, les contacts dento-dentaires doivent être équilibrés. Ils assurent la stabilité de la mandibule,
permettant à la langue de travailler librement. On peut déglutir sans serrer les dents, lorsque l’onde
péristaltique n’a pas besoin d’être puissante (eau).
4. L’écrasement du dos de la langue contre le palais est possible grâce à la musculature intrinsèque de la langue
et en particulier le génio-glosse qui forme l’onde péristaltique caractéristique qui entraîne le bol vers le
pharynx. Le bol est donc chassé vers l’arrière tandis que la langue, dans sa partie antérieure, appuie contre le
palais avec une force de pression qui peut atteindre 100 g/cm².
Une déglutition est dite atypique quand la pointe de langue prend appui ailleurs que sur la fossette rétro-incisive (sur
les dents, par exemple). On parle d’un appui sans force. Une déglutition atypique n’est pas dysfonctionnelle.
Une déglutition est dite dysfonctionnelle quand la langue exerce une force trop importante sur cet appui (vers l’avant)
ou se déplace si le rempart des dents n’existe plus (par exemple les béances où la langue se positionne entre les dents
maxillaire et mandibulaire). Si la gêne (mauvaise position de la langue) est éliminée lors de traitements orthodontique
et orthophoniste, la béance ou l’avancement du maxillaire disparaîtra.
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Déglutition dysfonctionnelle appui avec force ou déplacement =/= Déglutition atypique appui sans force
Onde péristaltique : force de contraction musculaire créée par la langue (structure majeure) qui va se propager le long
de la paroi du tube digestif grâce aux muscles lisses de la paroi, pour déplacer le bol alimentaire.
Quand on déglutit, on serre légèrement les dents, la pointe de langue est sur la papille rétro-incisive ou un peu plus
bas sur les incisives. On crée un vide dans la cavité buccale grâce à la contraction des muscles. L’onde péristaltique se
crée dans la cavité buccale grâce à la langue qui s’appuie vers le haut sur le palais pour chasser le bol vers l’arrière.
Cette onde produit une contraction des parois du tube digestif qui pousse le bol vers le bas. C’est toujours les mêmes
muscles dans le même ordre, cette onde n’est pas présente quand on boit de l’eau, l’eau arrive dans l’estomac avant
l’onde.
Exemple du serpent qui mange ses proies.
Un réflexe de déglutition peut être déclenché par un trop plein de salive. En effet les récepteurs du bord de la langue
informe d’un niveau trop élévé de salive dans la cavité buccale, il y a un roulement latéral de la langue, ramenant la
salive sur le dos de la langue, entraînant ainsi une déglutition.
Cette pression est nécessaire dans la cavité buccale et elle est maintenue grâce :
- a) aux lèvres qui sont closes
- b) à la langue pressée contre la voûte du palais
- c) au palais mou qui va se contracter pour fermer les cavités nasales en arrière pour éviter l’aspiration du bol
dans le nez.
La déglutition nécessite l’arrêt de la respiration (la prof n’aime pas le terme d’apnée), tandis que pour assurer le transit
du bol alimentaire de la bouche vers l’œsophage, les lèvres (1) se rapprochent, le voile du palais (2) s’élève, l’épiglotte
(3) s’abaisse et le sphincter œsophagien (4) s’ouvre, puis se referme directement pour éviter les reflux oeso-
pharyngien.
Temps buccal et pharyngien difficilement dissociable car le sphincter commence à se décontracter quand on crée la
pression linguale (temps bucco-pharyngien mais il faut le dissocier).
B. Le temps pharyngien
A peine plus long que le temps buccal. Passé l’isthme du gosier, on est en temps pharyngien, nous ne sommes plus
dans un temps volontaire. Il dure 0.7sec (il faut qu’il soit le plus court possible). Il permet le passage du bol au travers
du pharynx, voie commune à la respiration et à la digestion.
Par conséquent, ce temps doit se dérouler suivant un mécanisme automatique efficace.
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La toux ne permet pas d’éviter la fausse route car celle-ci a déjà eu lieu. Elle intervient pour rétablir la déglutition
lorsque le bol alimentaire s’est dirigé vers les voies respiration.
- Ouverture du sphincter
- Franchissent de l’isthme
- Propagation de l’onde
• Augmentation de la pression intra-buccale qui va entraîner une différence de pression entre le pharynx et
l’œsophage, la pression négative dans l’œsophage provoquant une aspiration du bol. Et dès que le bol est
aspiré le sphincter se ferme à nouveau pour éviter les reflux.
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C. Le temps œsophagien
Cette phase complète la déglutition et permet au bol d’atteindre la partie du tractus digestif où sa modification
chimique sera effectuée. C’est la phase la plus longue.
Ce temps se caractérise par :
- L’onde péristaltique se propage par activation successive des fibres musculaires. L'œsophage a un tiers
supérieur formé de muscle squelettique, et 2/3 inférieur formés de muscle lisse.
- Le franchissement du cardia.
-> Les muscles de la cavité orale ne sont plus en jeu, les muscles lisses prennent le relais.
Chaque déglutition produit une onde semblable. Si les déglutitions sont très rapprochées, l’œsophage reste relâché et
ne se contracte qu’à la fin pour vider la colonne œsophagienne (quand on boit de l’eau, par exemple).
Si on n’avait pas de sphincter pharyngo-œsophagien, l’air s’écoulerait dans l’œsophage jusqu’à ce que la pression
œsophagienne soit égale à la pression atmosphérique.
Dans l’estomac la pression est supérieure à la pression atmosphérique, donc sans sphincter on aurait des
régurgitations. C’est pourquoi, pour le passage du bolus dans l’estomac, il faut une onde péristaltique qui augmente
la pression de façon à être légèrement supérieure à la pression intra-gastrique au moment du passage du bolus, ceci
pour empêcher un reflux gastrique dans l’œsophage. La pression développée est de 30 à 100 mmHg. A un point donné,
elle est maximale en 1sec environ, puis il faut 1.5 sec pour un retour à la normale.
Si l’œsophage est distendu en 1 point par un débris de déglutition précédente, il apparaît une contraction qui débute
par une fermeture énergique du sphincter et qui descend le long de la colonne œsophagienne. Ce phénomène est
appelé péristaltisme secondaire pour le distinguer du péristaltisme primaire. Il apparaît sans aucun mouvement de la
bouche ou du pharynx et sans que le sujet en soit conscient. Une onde péristaltique va se créer à l’endroit même où
les résidus sont coincés.
Si on mange trop vite il y a une mauvaise mastication, la paroi pharyngée est stimulée et une dilatation œsophagienne
peut être possible, ce qui peut entraîner une douleur.
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D. La fausse route
Définition : C’est le trajet anormal du bol alimentaire ou bol liquidien qui passe dans les voies aériennes au lieu de
la voie œsophagienne. On peut alors deviner un problème au niveau du carrefour aéro-digestif.
Mécanismes physiologiques qui s’opposent à la fausse route : temps pharyngien (musculaire, central et différences
de pressions)
E. La déglutition du nouveau-né
La déglutition du nouveau-né : le nouveau-né est capable de déglutir en respirant car le carrefour aéro digestif n’est
pas le même. On constate une immaturité du sphincter, il ne faut pas l’agiter pour pas que le lait remonte.
Au bout de 6 mois, la posture céphalique se met en place puis la posture thoracique, l’os hyoïde s’abaisse et la langue
va se courber. On a alors un affinement des muqueuses et des dents.
La maturation du sphincter pharyngo-œsophagien se fait à la fin de la première année post-natale.
On a une déglutition dysfonctionnelle quand le maximum de forces se fait en antérieur, créant une béance ou
emmenant le maxillaire en avant.
Le temps buccal est contrôlé par le nerf facial.
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La chronologie de contraction des muscles qui vont acheminer le bol est toujours la même. On peut changer la force
de contraction, le temps mais jamais l’ordre.
La déglutition devient difficile sinon impossible après section du mylo-hyoïdien dont le rôle est capital dans le
mécanisme de la déglutition. Il a un rôle de stabilisateur de la langue et reste actif dans les 3 phases de la déglutition
pharyngienne.
- Déglutition d’eau en position horizontale : l’eau se déplace plus rapidement que l’onde péristaltique, la vitesse
étant acquise lors de la contraction des muscles pharyngés
- Déglutition d’eau dans la position tête en bas : l’œsophage se remplit, la colonne est soutenue
par le sphincter pharyngo--œsophagien qui est fermé et la faible force de propulsion du péristaltisme ne
suffit pas à remonter l’eau dans l’estomac. Lorsque tout l’œsophage est rempli, à chaque déglutition
supplémentaire, l’estomac se remplit de la même quantité que ce qui vient d’être bu, automatiquement. Mais
il est impossible de vider la colonne d’eau dans cette position.
- Déglutition d’un bol pâteux : La vitesse d’acheminement varie selon la position du corps. En position tête en
bas, c’est impossible, on n’arrive pas à développer une force suffisante pour propulser le bol et lui faire passer
le cardia.
- Boire à la régalade : ce sont souvent les vignerons qui y arrivent. Contrairement à une déglutition normale, le
sphincter pharyngo-œsophagien reste ouvert le temps que tout le liquide soit passé.
On peut modifier les paramètres, le temps en fonction de la périphérie (texture du bol par ex) par le biais d’infos
corticales, limbiques (émotions), hypothalamiques (commandes à très soif, on boit goulument).
Achalasie : due au vieillissement, le sphincter ne s’ouvre pas ou son ouverture est ralentie.
Achalasie de stress (« boule de dans la gorge ») : trouble de la déglutition qui perturbe l’ouverture du sphincter (au
matin d’un examen de Strazou par exemple).
Le V permet la modification des commandes avant l’isthme. Dans la déglutition, on peut avoir des modifications
réflexes, automatiques et volontaires.
Dans ce schéma, on parle de C1C2 car la posture céphalique agit sur la déglutition.
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Le buccinateur joue un rôle dans cette fonction : il plaque les joues contre les arcades.
L’augmentation de la pression dans le TDA assurée par l’onde péristaltique àl’ouverture du sphincter permet une
aspiration du bol. Dans l’estomac c’est le même principe à ouverture du cardia, aspiration, fermeture