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ORTHOPÉDIE-DENTO-FACIALE
I-INTRODUCTION:
Adultes et orthodontie…
Les traitements effectués chez les adultes sont réalisés soit pour des raisons esthétiques, soit
pour permettre la réalisation d’un bridge ou d’un implant dans de meilleures conditions, soit
pour réaligner des dents qui se sont déplacées ou qui sont mobiles car le parodonte est atteint.
La période de contention, en fin du traitement est très importante, car elle consiste à maintenir
le résultat obtenu pendant que les tissus de la dent se consolident dans la nouvelle position.
Le suivi de l’évolution des dents de sagesse est aussi nécessaire afin d’éviter un
encombrement en fin de croissance.
Mais l’extraction des dents de sagesse n’est pas systématique et nécessite un diagnostic
personnalisé.
Les théories de croissance servent de guide aux concepts thérapeutiques et permet d'obtenir
les clés et les stratégies de traitement.
La programmation génétique est essentielle dans la détermination des formes et des rythmes
de croissance.
L’influence du milieu modifie cependant, dans des limites assez larges, le développement du
programme génétique.
1. LE COURANT GENETIQUE :
Les facteurs génétiques ont un rôle dominant dans l'expression de la forme.
Les tissus adjacents et l'environnement ne peuvent influencer durablement la forme donc
exclue tout effet à long terme de l’orthopédie dento-faciale.
BRODIE (1946) : "La croissance de la face est proportionnée. Ceci veut dire que la
dysmorphie, lorsqu'elle existe, est présente avant la naissance, elle ne peut être changée par le
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traitement. Les dents et les procès alvéolaires constituent la seule zone de la face où l'on peut
espérer des modifications».
WEINMANN et SICHER (1955) :
Dans leurs schémas, les sutures de la face adoptent une même orientation dont le résultat est
de provoquer une croissance faciale rayonnante et homothétique en bas et en avant.
Ces auteurs accordent un rôle majeur aux facteurs génétiques intrinsèques qui contrôlent
l‘activité des sutures, qui sont des centres actifs et autonomes à potentialités génétiques de
croissance et de régulation de croissance.
Cependant De nombreux travaux ont démontré les erreurs de ces auteurs ; ainsi :
MULLER a définie des variations de vitesse entre les différents points du massif
facial, ce qui rend impossible la conservation de l'homothétie de croissance ;
BJORK a démontré que le déplacement des structures se faisait selon des trajectoires
courbes.
KOSKY:
A partir d’expériences de transplantation cartilagineuse montrant le potentiel de croissance
des cartilages et d’exérèse suturale sans perturbation de la croissance, il tire des conclusions
sensiblement égales à celle de SCOTT :
Les synchondroses sont des centres de croissance primaire ;
Les syndesmoses ne sont que des sites de croissance secondaire.
SCOTT (1953) :
Les cartilages présentent une croissance propre, interstitielle et sont les sites de croissance
primaire.
Pour SCOTT, le cartilage septal est un site privilégié : la croissance du septum nasal agirait
comme un moteur tractant le maxillaire en avant.
Il existe une différenciation, une dépendance hiérarchique entre les tissus ostéogènes :
- Il existe des centres de croissance primaire :
Les synchondroses : un moteur de croissance réglée par des facteurs génétiques intrinsèques.
- Il existe des centres de croissance secondaire :
Les syndesmoses : adaptatives, sans potentialités de croissance indépendante, donc ils ont un
rôle passif de remplissage.
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3. LE COURANT SYNTHETIQUE :
Il prend un peu des deux et détermine la part de responsabilité de chacun ;
VAN LINBORGH : Père de la théorie multifactorielle de la croissance faciale. C’est la
théorie synthétique ou de consensus (LAUTROU 1994).
Conceptions de DELAIRE :
Suite à l'observation "des expériences naturelles de troubles de la croissance", DELAIRE
conclue :
1) le rôle fondamental des sutures membraneuses dans la morphologie cranio-faciale.
2) le rôle fondamental de la statique.
3) la face n’est pas seulement l’expression du "pattern" génétique mais le résultat du transmis
et du vécu puisque la croissance faciale dépend :
à De la base du crâne et des expansions du chondrocrâne (génétique)
à Des os membraneux (réglés par des conditions locales musculo-fonctionnelles).
4) le maxillaire :
à En antérieur, subit la poussée en avant de la base du crâne.
à En postérieur se cale sur les apophyses ptérygoïdes.
à Au milieu est influencé par le septum nasal, le contenu orbitaire, la langue, les joues,
les lèvres.
De tout cela découle l'analyse structurale et architecturale cranio-faciale.
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PRINCIPE DE CONFORMATION ORGANO-FONCTIONNELLE DE COULY (effet
expandeur des organes neurosensoriels) :
Il date de 1980 ;
Les os de membrane subissent 2 types de poussées :
Base du crâne et squelette cartilage branchial qui assurent le positionnement spatial
du futur squelette membraneux.
Ce sont les poussées expansives des conformateurs qui modèlent l’ostéoarchitecture faciale ;
Il existe 3 types de conformateurs : (animation)
1) neuro-sensoriel : encéphale, globe oculaire, aérien ;
2) mixte neuro-sensoriel et splanchnique : langue ;
3) splanchnique : musculaire manducateur.
Les poussées organiques et fonctionnelles : les conformateurs organo-fonctionnels.
Un conformateur organo-fonctionnel est constitué d'un moyen (air) et de la dynamique d'une
fonction (ventilation) ; Il évolue dans l'espace délimité par des cloisons ostéo-périostées,
membraneuses, aponévrotiques, fibreuses ou fibromuqueuses.
Sa croissance réalise l'expansion de sa loge protectrice aux dépens de la partie ostéo-
membraneuse qui est adaptable.
TRAVAUX DE ENLOW :
Ils datent de 1990 ;
Sa théorie est uniquement fondée sur la responsabilité de la matrice fonctionnelle ; La
croissance osseuse se fait par l'intermédiaire de champs, de mosaïques d'apposition –
résorption aussi bien sur les surfaces externes qu’internes et qui provoque globalement un
mouvement ; La croissance osseuse se manifeste physiquement par des déplacements qui
différent selon le point d'observation :
Déplacement primaire : Au fur et à mesure qu’un os grandit, il s’éloigne des pièces osseuses
en contact direct avec lui. Une surface d’apposition dans une direction donnée provoque le
déplacement d’un os dans une direction opposée. L’os déplace ses berges par rapport à un
point de référence à l'intérieur de lui ;
Déplacement secondaire : Sous l'effet de la croissance d'un ou plusieurs os voisins.
L'observation du déplacement des berges se fait de l'extérieur ;
Déplacement total : Il est obtenu par la somme des deux précédents.
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Conclusion
L'ODF à pour principale caractéristique de s'adresser à des enfants donc à des sujets en plein
croissance, bien que les traitements d'aujourd'hui s’étendent aux adultes.
De ce fait la croissance et la connaissance de ces mécanismes sont essentielles pour la
compréhension des principes de bases en ODF.
Nous devant donc dans notre démarche thérapeutique tenir compte de l'ensemble des
changements de la face a venir ; puisque des qu'en établé le diagnostic, il faut s'avoir qu'il
pourra être faux dans un avenir proche par les changements de croissance.
L'orthopédie dento-faciale est une discipline pédiatrique : le traitement en ODF n'est pas
qu'une intense et une courte période d'appareillage multi-attaches, mais un véritable suivi
médical, qui s'étend sur toute la période de croissance de l'enfant ;
Afin de déterminer :
Le moment le plus propice du traitement pour utiliser ou au contraire éliminer cette
croissance ;
Le type de traitement envisageable : préventif, abstentionniste, orthopédique,
fonctionnel ou fixe ;
La durée du traitement ou d’une étape de traitement ;
Le pronostic avec ou sans traitement ;
Le type de surveillance ou de contention.
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PHENOMENE DE CROISSANCE
I- OSTEOGENESE :
C'est un terme général qui englobe l'ensemble des processus responsables de la construction
des pièces osseuse (histogénèse) mais aussi la croissance et remaniement du tissu osseux.
1-HISTOGENESE :
Le tissu osseux dérive du mésenchyme, qui est un tissu embryonnaire provenant de la
différenciation du mésoblaste.
Le mésenchyme est caractérisé par des cellules indifférenciés, au saint de ce tissu
« mésenchyme » il y a augmentation quantitative de fibres collagène et la division cellulaire
aboutissant à la formation d'un blastème mésenchymateux squelétogène, a partir de celui-ci
l'os peut se formé de deux manière :
-Par ossification membraneuse.
-Par ossification enchondrale.
A- ossification membraneuse :
L'os se forme directement a partir du blastème, cette ossification donne naissance aux "os de
membrane" c'est le cas des os de la voûte du crâne et de la face.
Lorsque la forme de l'os est suffisamment ébauchée celui-ci s'entour d'une condensation
conjonctive de sorte que les pièces membraneuse demeurent séparer par des bandes
conjonctives étroites appelées"sutures membraneuses" ou "syndesmoses" ces sutures seront le
siège d'une croissance ultérieure active, elles n’ont pas de potentiel de croissance propre à eux
même mais ils doivent être sollicité, donc se sont des sites de croissance secondaire adaptatif.
B- ossification enchondrale :
L'os se forme à partir d'une maquette cartilagineuse provenant elle-même du blastème
mésenchymateux d’origine embryonnaire.
Cette ossification donne naissance au "os de substitution" c'est le cas de l'os de la base du
crâne.
Les pièces osseuses s'unissent entre elle par la persistent des bandes conjonctivales dites
"sutures cartilagineuses" ou "synchondroses" qui peuvent accroître leur épaisseur de façon
interstitielle.
Rq : les deux modes d'ossifications membraneuses et enchondrales peuvent être retrouvé au
sein de la même structure exemple :
La mandibule : c'est un os de membrane mais il y a apparition ultérieur de cartilage
secondaire.
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Croissance et déplacement de la pièce osseuse.
Facteurs nutritionnels :
La notion d'équilibre alimentaire est essentielle, une sous alimentation peut retarder la
croissance sur le plan qualitatif les métabolites essentiels (protéine, A1, B2, D, glucides jouent
un rôle important).
Facteurs fonctionnels :
Les os se développent on réagissant contre les influences mécaniques qui s'exercent sur eux.
L'activité musculaire intervient de façon très importante sur la morphogenèse des os.
Force physique : les pressions développées sur les squelettes en formation peuvent provoquer
d’importants changements dans la direction de croissance de nombreuses parties du corps.
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Les maladies :
Les maladies chroniques peuvent retardés la croissance.
Certaines maladies produisant une réponse inflammatoire au niveau de l'ATM (regéole,
diphtérie peuvent par exemple provoquer une ankylose de cette dernières et par la suit des
déformations faciales.
Les affections respiratoires sont souvent admises comme facteurs étiologiques de certaines
dysmorphoses.
Facteurs socio-économiques :
Les enfants de classe sociale favorable présente un développement plus rapide et plus régulier
que les autres.
Facteur affectif :
Une carence maternelle peut provoquer un ralentissement de la croissance par changement de
la conduite alimentaire (par diminution du taux de sécrétion des hormones somatotropes).
Facteur lieu et temps.
Classification de BASSIGNY :
- Facteurs généraux :
Intrinsèques : génétiques, endocriniens
Extrinsèques : nutritionnels, socio-économiques, affectifs, maladies,….
- Facteurs locaux :
Induction : différenciation du cartilage de Meckel.
Influence des fonctions : ventilation et déglutition ;
Rapport périoste / muscles.
Ces classifications mettent en évidence que la morphologie cranio-faciale est le résultat de
l'interaction entre génotype, hérédité et environnement, milieu.
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- Influence générale : vascularisation.
I/ INTRODUCTION :
Le caractéristique essentielle de l'ODF et de s'appliquer a des sujets en pleine croissance.
La base d'un diagnostic et d'un plan de traitement doit être une connaissance aussi précise que
possible des probabilités de croissance individuelle du patient.
Cette croissance concerne : le taux de croissance, la qualité de croissance résiduelle, la
direction de croissance.
Il est généralement admis que la croissance est sous la dépendance de facteurs génétiques sur
lesquels l'orthodontiste a peu d'influence, alors que la maturation semble plus sensible aux
facteurs mécaniques, environnementaux et qu'elle est susceptible d'être orientée par les
thérapeutiques orthopédiques ou orthodontiques.
La croissance est un phénomène irrégulier qui passe par des phases d’accélération et de
décélération ; il convient donc de connaître le potentiel de croissance encore disponible et
donc de situer l'enfant sur sa courbe de croissance ;
LE TAUX DE CROISSANCE :
C'est la quantité de croissance survenue dans un laps de temps donné.
L'augmentation de taille par unité de temps est visualisée par la courbe de croissance de
BJORK ou courbe du taux de croissance staturale.
.
RYTHME DE CROISSANCE :
La croissance n'est pas un phénomène régulier, elle passe par plusieurs étapes d'accélération
et de décélération, c'est se que montre la courbe du taux de croissance staturale qui visualisent
l'augmentation de la taille par unité de temps.
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INTERPRITATION :
Période infantile (0 à 2-3 ans) : présente un taux très élevé de croissance à la naissance, qui
s'effondre pour devenir constant vers 2-3 ans ;
Période juvénile ou grande enfance (de 2 à 10-13 ans) : croissance régulière, taux de
croissance faible et minimum pré-pubertaire ;
Ce minimum pré-pubertaire précède une accélération du taux de croissance jusqu'à la
survenue d'un pic (11 ans pour les filles et 13 ans pour les garçons) ;
NB :
Le taux de croissance staturale présente un certain parallélisme avec les taux de croissance
du maxillaire et de la mandibule (BJORK) (! la mandibule continue de croître après la fin de
croissance du maxillaire et la fin de la croissance staturale.
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Les variations de la taille d'un sujet et des maxillaires sont à peu prés synchrones sauf en fin
de croissance.
L'étude de la croissance staturale (taille) permet de suivre la croissance faciale, toute foi la
courbe croissance staturale ne tient compte que de l'age civil.
L'age civil de nos patients n'est vivement un renseignement précis de l'état de croissance.
Il faudra donc déterminer l'age osseux d'un sujet correspondant a un stade de développement
osseux précis.
IV-MOYENS D’ETUDE :
Quantitatifs :
Poids, Taille, Périmètre crânien (PC).
Ce sont des mesures chiffrées en grammes ou en centimètres qui nécessitent l'utilisation de
courbes de référence :
Études longitudinales ou la croissance des mêmes sujets référence est étudiée de la naissance
à l'âge adulte,
Études transversales : les mesures sont faites sur des échantillons de différents sujets de
chaque tranche d'âge.
Qualitatifs :
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Modification des tissus. Cette étude utilise principalement certains paramètres de
maturations : dentaire, osseuse et sexuelle.
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BJORK et HELM exposent divers critères présentant un intérêt pour la clinique à partir du
cliché de la main et du poignet et sur une période allant de 9 à 17 ans ;
Il a particulièrement insisté sur l’intérêt du sésamoïde du pouce qui apparaît 12 mois avant le
pic pubertaire. Malheureusement il est décrit comme inconstant
Chaque point d'ossification correspond à une étape de maturation qui est située avec précision
dans le temps grâce à l'apparition de ces points « balises » de la croissance osseuse de l'enfant
et permet de situer précisément le stade de développement du sujet examiné par apport à son
pic de croissance.
VI- UTILISATION EN ORTHODONTIE:
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B- MODIFICATION PAR APPOSITION ET RESORPTION :
Pour la croissance en longueur, elles sont détectables surtouts à la face antérieure du frontal,
ce qui entraîne la formation des arcades sourcilières et orbitaires.
Une résorption se produit de chaque coté de la ligne médiane dans la masse de l'os et produit
des sinus frontaux, ils l’ont résulte que le front bombé de l'enfant devient plus plat et fuyant
chez l'adulte.
Les apophyses orbitaires extérieures et la crête temporales se développent par apposition.
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CROISSANCE DES MAXILLAIRES
I- INTRODUCTION-
C’est la pièce maîtresse du massif faciale supérieur « MFS »
Ce MFS représente une véritable dentelle de matrices fonctionnelles par rapport à la base du
crâne et la mandibule qui sont des os denses ;
L’os maxillaire supérieur est donc un carrefour multi-fonctionnel gouverné par 2
orientations :
La vie de relation : vision, olfaction, goût, phonation ;
La vie de nutrition : ventilation, manducation (préhension, mastication, déglutition,
succion).
Il n'est pas une entité individuelle car il est articulé a :
la partie antérieure de la base du crâne par les apophyses montantes.
la partie postérieure de la base du crâne par l'affrontement lame palatine – apophyses
ptérygoïdes.
la mandibule par l'articulation dento-dentaire.
1/ DEVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE :
Le maxillaire supérieur est un os de nature exclusivement membraneuse.
Il prend naissance en dehors de la capsule nasale et à son contacte vont apparaître pour
chaque hémi maxillaire deux centres d'ossifications au cours du deuxième mois de la vie
intra-utérine.
*le premier centre, antérieur ou prémaxillaire ou encore incisif, est situé au dessous de
l'orifice nasal appelé le point A. Il va donner :
En bas : les procès alvéolaires de la région incisive.
En avant : l'épine nasale antérieure.
En haut : la partie antérieure de la branche montante.
*Le deuxième centre, postérieur ou post-maxillaire est situe au dessous de l'orbite, appelé
point B, il va donner :
En bas : les procès alvéolaires de la région canine, prémolaires et molaires.
En haut : la partie postérieure de la branche montante, le plancher de l'orbite et
l'apophyse malaire.
Ces deux centres A et B fusionnent presque immédiatement après leur apparition et se
réunissent en une lame continue et la zone de soudure est représentée par la suture incisivo-
canine
Une ossification en profondeur du maxillaire qui se fait par des trabécules qui irradiant,
encadrent puis entourent les follicules dentaires.
La morphogenèse du maxillaire se fait par deux types de croissance :
La croissance suturale membraneuse
Le remodelage.
A) La croissance suturale :
La croissance suturale membraneuse est secondaire, adaptative sans potentiel de croissance
propre (PETROVIC) et nécessite la présence de stimulateurs qui correspondent aux tensions
auxquelles les sutures sont soumises. Les syndesmoses sont le trait d’union entre deux os
membraneux, selon DELAIRE, ces sutures se présentent comme "de merveilleux joints de
dilatation à rattrapage automatique par prolifération conjonctive adaptative et ossification
marginale".
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Comportement biologique de la suture : Les sutures de la face n’ont pas d’activité spontanée
de croissance et d’ossification, elle doit être mise en tension, ce stimulus biomécanique est
lui-même la conséquence de poussées organiques sous-jacentes ou d’une contrainte engendrée
par un flux.
La réponse histologique de la suture à l’étirement est caractérisée par l’expression de
nombreuses mitoses cellulaires dans la partie centrale, les cellules les moins jeunes
constituants le cartilage secondaire de la suture proprement dite, cellules précurseurs de
l’ossification, se retrouvent alors sur les bords de celle-ci où existe une ossification marginale
dite de rattrapage, en bordure de la suture, de nombreuses cellules de type chondroide forment
ce cartilage secondaire.
Vers quatre ans, lorsque la croissance volumétrique du cerveau se termine, le nombre des
mitoses de la partie centrale de la suture diminue faute de sollicitation et l’ossification
marginale finit par envahir l’espace sutural précédemment en activité, la suture se ferme
progressivement par indentation et s’engrène.
2/ LA CROISSANCE POST-NATALE
- Au niveau maxillaire, l'apposition osseuse dans la région tubérositaire est un facteur
important de la croissance sagittale. Lorsque nous parlons de la croissance verticale par
remodelage, il faut inclure à la croissance du maxillaire propre, la croissance des procès
alvéolaires qui est particulièrement importante
Elle est le fait d'une apposition osseuse :
• Sur les trois faces, interne, inférieure et externe, dans la région antérieure
• Sur les deux faces, interne et inférieure, dans la région antérieure
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L'importance de la croissance alvéolaire dans le sens verticale est également le fait de la
descente du palais qui subit une résorption sur sa face supérieure nasale et une apposition sur
la face inférieure buccale
Dans le sens antéro-postérieur :
• La croissance alvéolaire antérieure : résorption dans la partie antérieure et apposition dans
la partie inférieure et palatine
• Le recul de l'épine nasale postérieure et apposition à la face postérieure de la lame
horizontale du palatin.
La croissance remodelante est par contre importante après la naissance, les appositions et
résorptions permettent le modelage de l'os maxillaire.
A/ LA CROISSANCE EN LARGEUR
La croissance suturale est surtout dominante pendant la vie foetale, elle est moins pendant les
3 premières années et n'intervient plus fort qu’après 7ans.
L'accroissement en largeur est surtout dominé par l'action des sutures sagittales :
• Suture inter-nasale
• Suture maxillo-malaire
• Suture inter-maxillaire et inter-palatine ou suture médio-palatine
Certaines de ces sutures sont pratiquement inactives après 5ans.
Cependant la suture inter-palatine et inter-maxillaire ne sont pas synostosées avant l'âge
adulte et permettent une action orthopédique.
La croissance remodelante en largeur se fait par l'élargissement en arrière du palais par
l'allongement divergent de l'arcade, au fur et à mesure de l'apparition des dents (molaires) et
par apposition osseuse au niveau des tubérosités.
La suture maxillo-palatine, à la naissance, se trouve au niveau des germes des 2ème molaires
temporaires
Chez l'adulte elle se trouve au niveau de la 2ème molaire permanente.
Certains de ces sutures sont pratiquement inactifs après l'âge de 5ans. Cependant la suture
inter-palatine et inter-maxillaire ne sont pas synostosées avant l'âge adulte jusqu'à environ
25ans et permettent donc une action orthopédique.
La croissance remodelante en largeur, est par contre importante après la naissance, donc
l’appositions et résorptions permettent le modelage de l'os maxillaire et nous assistons à
l'élargissement en arrière du palais par l'allongement divergent de l'arcade, au fur et à mesure
de l'apparition des dents (molaires) et par apposition osseuse au niveau des tubérosités.
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La croissance remodelante :
La croissance verticale par remodelage, il faut inclure à la croissance du maxillaire propre, la
croissance des procès alvéolaires qui est particulièrement importante.
Dans le sens antéro-postérieur la croissance remodelante se fait par la croissance alvéolaire
antérieure et le recul de l'épine nasale postérieure et l’important développement aux niveaux
des tubérosités.
. En somme, la direction de la croissance du complexe naso-maxillaire en bas et en avant est
donnée :
D'une part, par une croissance suturale qui la repousse en bas ; et une croissance en
hauteur de son procès alvéolaire.
D'autre part, la tubérosité qui s'accroit vers l'arrière contre l'apophyse ptérygoïde du
sphénoïde repousse le maxillaire en avant
1-L'IMPULSION MORPHOGENETIQUE
PETROVIC et STUTZMANN : le complexe somatotrope – somatomédine stimule, par action
direct, la croissance des cartilages Ir (meséthmoïde, ectéthmoïde et plus généralement les
cartilages de la base du crâne) mais aussi celle de la langue.
2 L'OS MAXILLAIRE : DES UNITES SQUELETTIQUES
D'après ses théories, MOSS considère l'os maxillaire comme la réunion de plusieurs unités
squelettiques associés à de très nombreuses fonctions : la vision, la ventilation, la respiration,
la mastication, la digestion
Leur rôle est fondamental dans le modelage de ces unités squelettiques.
3 EFFET EXPANDEUR DES POUSSEES ORGANO-FONCTIONNELLES
C'est pour COULY, un phénomène temporo-spatial volumétriquement expansif, conséquence
du développement des organes. Il distingue :
3.1 LE CONTENU CRANIEN :
Se développe jusqu'à 5 ans ; Il influe sur :
L’allongement des branches montantes.
Sur la situation des branches externes du frontal.
Sur la situation et l'orientation des malaires.
Sur le développement des rebords sous-orbitaires.
Sur l'accroissement et l'orientation des maxillaires.
3-2 LA LANGUE
Rôle important sur le mouvement d'avancement, de bascule maxillaire.
3.3 LA LOGE MASTICATRICE
Sous l'influence musculaire, le maxillaire est avancé et basculé progressivement en avant
3.4 LES MUSCLES PEAUCIERS
Aux muscles naso-labio-géniens, etc…
3.5 LE FLUX AERIEN
Rôle dans la pneumatisation des sinus.
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5-CONCLUSION
A travers l'étude des phénomènes et interactions qui régissent sa croissance, on s'aperçoit que
le maxillaire supérieur est la pièce squelettique autour de laquelle s'agencent tous les autres
systèmes osseux entrant dans la constitution du puzzle facial
Il participe à l'esthétique du visage, de par son anatomie, sa position et les muscles qui s'y
insèrent.
Mais il est aussi tributaire des influences environnementales et se laisse modeler du fait de sa
très grande richesse en sutures ; Os de membrane, la croissance maxillaire va être régulée par
le système nerveux central « SNC » et ses récepteurs sensoriels, ainsi que par le
comportement neuro-musculaire ;
La complexité des étapes qui conduisent à un os maxillaire adulte explique la diversité des
troubles que l'on peut rencontrer, qu'ils soient d'origine embryologique ou une pathologie
fonctionnelle ;
Aussi est-il indispensable de connaître le mode de croissance du maxillaire afin d'intervenir le
plus précocement possible pour réduire tout déséquilibre osseux.
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LA CROISSANCEDE LA MANDIBULE :
I. INTRODUCTION
Il n’est pas vrai que La mandibule est constituée uniquement d’une branche montante et une
branche horizontale car cela implique que le condyle soit à l'origine de la mandibule et soit le
moteur de la croissance.
Alors en fait : la mandibule est composée de deux corps auxquelles sont annexés :
o Des unités d'articulation : les structures condylo-spigiennes.
o Des unités d'insertion : coronnoïdienne, angulaire et condylienne (par son col).
II. Morphogenèse
II.1 L'origine
- La cavité buccale est issue d’une série de transformations nécessitées par une
modification du mode alimentaire.
- La bouche primitive nécessite un appareil branchial et pas une mâchoire du fait de son
type d’alimentation ;
- Puis des éléments de l’appareil branchial vont migrer, se modifier pour permettre une
adaptation au bol alimentaire : ingestion de proie plus volumineuse (mastication) ;
- Les condyles apparaissent donc plus tard, en arrière et en dehors de l'os dentaire et le
contact de ces néo-formations avec le temporal fournit l'articulation temporo-mandibulaire.
- L'apparition de l'ATM et son évolution traduite l'adaptation de la mâchoire inférieure
des mammifères aux modifications morphologique et fonctionnelle de leur squelette
céphalique avec surtout la posture érigée et l'apparition de la mastication ; C’est une création
originale.
II.2 MORPHOGENESE
La mandibule procède d’une ossification mixte asynchrone membraneuse puis enchondrale
(membraneux = maquette, enchondrale = zone de tension fonctionnelle).
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II.2.2 Morphogenèse des unités d'insertion
- Très tôt, l'ébauche corporéale membraneuse est sollicitée par des stimulations
biomécaniques (des contraintes musculaires) : dès la fin du 2 ème mois, le fœtus bouge sa
mandibule (succion déglutition). (Pour CAUHEPE, la déglutition est la fonction la plus
archaïque déclenchée par des structures nerveuses simples et à peine ébauchées).
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III. LA CROISSANCE DESCRIPTIVE MANDIBULAIRE POST-NATALE:
Mécanisme : elle se fait par 3 mécanismes :
*croissance suturale : grâce à la synchondrose symphysaire dont l'activité cesse avant la fin
de la première année.
*croissance cartilagineuse : au niveau du cartilage condylien qui permet la croissance de la
branche montante par ossification enchondrale. Croissance condylienne
- Les phénomènes d'adaptation, les fonctions, etc.… => accroissement dans la zone
condylienne par rattrapage marginal. L'os néo-formé devient l'os du col du condyle.
*croissance remodelante : la mandibule est recouverte d'un périoste vascularisé possédant un
mode membraneux de croissance osseuse (apposition-résorption).
La croissance de la mandibule se fait dans les 3 sens :
**En hauteur:
Elle est due à la croissance au niveau de la zone condylo-spigienne ;
Apposition sur le rebord inférieur de la mandibule.
L'augmentation du ramus éloigne le maxillaire de la mandibule => place pour l'apposition
alvéolaire et les phénomènes de dentition.
Condyles.
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CROISSANCE DE LA BRACHE HORIZONTALE :
L'allongement du corps mandibulaire se fait suite à la résorption du bord antérieur de la
branche montante.
Ceci va créer de la place pour loger les molaires.
Ce processus continue "tardivement jusqu'à l'éruption des dents de sagesses.
Sur la face interne de la branche horizontale il y à apposition osseuse sauf sous la région du
trigone rétromolaire et sous la ligne mylohyoidiènne ou nous avons une résorption.
La face externe est uniquement le siège d'apposition.
CROISSANCE DU MENTON:
Elle débute à la période post-natale, sa proéminence serait le résultat d'un dépôt périoste
autour de la base et du sommet du menton avec un recul des procès alvéolaires.
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V. MANDIBULE ET TRAITEMENT
Les effets des appareils orthopédiques :
Les recherches (STUTZMANN et PETROVIC) ont permis de tirer les conclusions suivantes :
Les appareils orthodontiques peuvent agir sur l’os alvéolaire ;
Les appareils orthopédiques appropriés peuvent aussi bien stimuler que freiner toute
croissance suturale à la condition et dans la mesure où la suture visée est encore fonctionnelle.
Au niveau du traitement ; où nous devrons tenir compte des phénomènes de croissance
qui vont se combiner à notre action thérapeutique, phénomènes que nous utiliserons même
éventuellement ou que nous dévierons ;
Au niveau du pronostic ; enfin où l’ensemble des renseignements sera indispensable
pour une évaluation approchée de notre probabilité de réussite.
CONCLUSION
Le domaine de la croissance apparaît donc extrêmement vaste, variée et donc complexe, tant
par l’étude de ses mécanismes que par sa description.
Les facteurs responsables de la croissance faciale sont multiples et variés, différent sans doute
d’un individu à l’autre, ils sont intimement mêlés et interactifs, mais les cliniciens n’ont pas la
possibilité, dans le cadre de leurs traitements, de les reconnaître individuellement, ils ne
peuvent que les estimer globalement dans l’examen clinique approfondi de leurs patients.
A travers l'étude des phénomènes et interactions qui régissent sa croissance, on s'aperçoit que
le maxillaire supérieur est la pièce squelettique autour de laquelle s'agencent tous les autres
systèmes osseux entrant dans la constitution du puzzle facial, mais il est aussi tributaire des
influences environnementales et se laisse modeler du fait de sa très grande richesse en sutures.
La complexité des étapes qui conduisent à un os maxillaire adulte explique la diversité des
troubles que l'on peut rencontrer, qu'ils soient d'origine embryologique ou une pathologie
fonctionnelle.
Aussi il est indispensable de connaître le mode de croissance du maxillaire afin :
De comprendre les pathogénies qui sont fréquemment le résultat d’une croissance
inadéquate ; Et aussi parce qu’une croissance de rattrapage peut constituer souvent la
meilleure thérapeutique.
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CROISSANCE DES TISSUS MOUS
I/ INTRODUCTION :
Le squelette facial est recouvert de tissus mous, et ces revêtements musculaires sont sujets à
une grande variabilité d'épaisseur, de croissance, de tonicité.
A/ AU NIVEAU DU FRONT :
Le front concourt au modèle d'un profil, c'est un élément que l'on ne peut modifier par le
traitement d'ODF.
Son orientation droite ou inclinée et sa position relative par rapport au reste de la face
déterminent des types de profil très variés.
A son niveau la croissance cutanée est faible
B/ AU NIVEAU DU NEZ :
C'est le nez qui subit la croissance la plus importante par rapport aux autres éléments de la
face.
La croissance se fait vers le bas et vers l'avant jusqu'à 18 ans, sa hauteur augmente plus que sa
profondeur.
Sa croissance est importante et à la particularité d'être tardive surtout chez le garçon en
période pré-pubertaire et post-pubertaire jusqu'à l'âge de 18ans.
L'épaisseur au niveau du Nasion cutané (point de rencontre du front et du nez) ne varie pas
sensiblement.
La largeur nasale augmente en moyenne de 26,1 mm pour les filles et 27mm pour les garçons
entre la naissance et l'âge adulte.
Le nez s'accroît de 1mm par an en moyenne, mais de 1,5 mm au moment de la puberté et de 2
mm dans les types méditerranés.
26
L'os propre du nez et sa forme détermine la direction de la croissance nasale, il descend en bas
et en avant de 1° a 2°par ans.
CHOCONAS "trouve une similitude entre la typologie nasale et la forme générale du profil
ainsi dans le cas de classe II d’Angle ; la configuration de l'arête nasale suit la convexité
générale de la face, alors que les sujets de classe I ont un nez plus droit et ceux de la classe III
ont un profil nasale plus concave.
Il retrouve également un rapport d'harmonie entre :
1- Longueur du nez et de la mandibule.
2- Hauteur du nez et hauteur faciale. "
Le traitement d'ODF n'a aucune influence sur le nez mais il faudra tenir compte de son
volume et de sa croissance tardive.
La lèvre supérieure :
Elle est solidaire du nez est subit vraisemblablement l'influence de celui-ci.
La hauteur de la lèvre supérieure augmente de 6,5 mm de 1 an à 18 ans aussi bien chez la fille
que chez le garçon (selon SUBTELNY).
Après 9ans, les rapports lèvre – dents supérieures restent constants, la lèvre supérieure couvre
70℅ de la surface vestibulaire des incisives supérieures.
Le vermillon s'épaissit d'une quantité légale à l'augmentation verticale chez l'adulte, la lèvre
s'aplatit sagittalement mais l'ourlet vermillon ne change pas en hauteur.
La lèvre inférieure :
Sa hauteur augmente de 4 mm jusqu'à 6 ans puis se stabilise à 15ans avec un accroissement
total de 8mm.
L'accroissement en épaisseur du vermillon est de 6 à 7 mm.
Aussi bien pour la lèvre supérieure que l'inférieure, les rapports avec le bord incisif
deviennent stable à 9ans, la lèvre inférieure recouvre environ 30 de la surface restante de
l'incisive supérieure.
27
D/ AU NIVEAU DU MENTON :
L'épaisseur des tissus mous du menton dans la région du pogonion ne présente que de faibles
variations.
Le déplacement du pogonion cutané semble être lié à celui du pogonion osseux.
La position verticale du menton dépend de la croissance faciale générale ; une augmentation
de l'étage inférieur de la face tendra les tissus de recouvrements du menton ce qui atténue le
sillon labio-mentonier.
De profil :
Sa position dépend de la croissance mandibulaire, chez la fille les 2/3 de la croissance sont
réalises à 7 ans alors que chez le garçon la croissance mandibulaire est tardive puisque ce n'est
que la moitié de celle-ci qui est obtenue à 7 ans.
Le traitement d'ODF devra tenir compte de l’avancée du menton il peut modifier les tissus
mous du menton en faisant disparaître une contraction des muscles de la houppe du menton,
contraction particulièrement inesthétique.
28
CRITERES D’HARMONIE DU VISAGE
Définition du beau :
Avec le vrai et le bien, le beau est un des concepts structuraux de la réflexion humaine.
En effet, à côté de la logique qui fixe les règles du discours, et de l’éthique qui régit nos
comportements envers autrui, l’esthétique crée une sphère ambiguë où la communication se
déploie dans des codes subtils dont la signification fait plus intervenir la subjectivité que dans
les deux domaines précédents.
La beauté a toujours eu la faveur des hommes, elle a été le témoignage d’une époque,
d’une culture, d’une société. L’évaluation de l’idéal esthétique est éminemment variable selon
la race ou le milieu socioculturel.
Être beau est un souci dominant de notre société de consommation et l’orthodontiste
ne peut pas ignorer ce désir majeur de la plupart de ses patients.
29
Cent cinquante ans plus tard, un autre Grec, Lysippe, modifie ce canon. Les formes et les
visages sont plus longilignes. En effet, la tête occupe plus que le huitième du corps.
1.1.3 Le beau chez les romains
La représentation des statues, bien qu’ayant largement subie l’influence grecque, est
cependant plus proche de la réalité ; en particulier, dans le profil, l’étage des cheveux est
nettement diminué et occupe une place plus conforme à nos normes actuelles.
Il est représenté par le canon de Vitruve, le quel est doté d’un caractère quasi universel et fera
notoriété durant la renaissance, reprise par Léonard de Vinci. La tête représente 1/8 du corps
comme pour Lysippe et la face 1/10.
Ce canon de la renaissance qui reprenait l’héritage grec, fut réutilisé à l’époque néoclassique
(1750 à 1900). Il a inspiré les théoriciens de l’orthodontie.
Mais si la notion d’esthétique d’un visage a été parfaitement définie et codifiée, on peut noter
que : « Si la nature avait un canon fixe pour les proportions des diverses parties, les traits de
tous les hommes se ressembleraient tellement qu’il serait impossible de les distinguer entre
eux; mais elle a diversifié les cinq parties du visage, en sorte que tout en ayant établi un
canon presque universel quant à leur dimension, elle ne l’a pas observé dans chaque cas
particulier avec assez de rigueur qu’on ne puisse aisément différencier l’un de l’autre ».
Léonard de Vinci.
La beauté est donc évidemment subjective puisqu’il y a des visages qui sont reconnus beaux
par la majorité des individus d’une société donnée, à une époque donnée, évoquée sous le
terme de « modèle culturel » par Bonnefont.
1.2 Critères Anthropologiques :
L’analyse typologique du visage est susceptible d’être étudiée : par une approche
anthropobiologique et ses observations cliniques sans aucune mensuration, par
l’anthropométrie et ses méthodes de mesure ou par une ébauche d’analyse physiologique.
30
1.2.1 Classification Anthropobiologique
Cette partie de l’observation clinique permet une description de l’individu et de tous les
éléments du visage, sans aucune mensuration ; elle est basée sur des impressions et le sens de
l’observation. Complètement subjective, c’est l’entraînement qui va permettre d’affiner
l’appréciation.
Tous les éléments constitutifs du visage sont décrits du vertex au point menton :
Le front : étage dominant du visage ? Convexité, fuyant.
Les yeux : situation par rapport à l’axe sagittal médian (ligne bipupilar)
Le nez : forme, volume, symétrie des ailes narinaires
Les lèvres : épaisses, éversées, présence ou absence de stomion.
Le menton : position dans le profil.
Les tissus mous : cernes, rougeurs.
Au premier contact lors d’une première consultation, le praticien est déjà en mesure
d’analyser ces items et de se figer une impression de type prédominant.
31
La région nasale avec l’angle du profil nasal, angle entre direction
générale du dos du nez et ligne Gla-Pog qui doit être compris entre 25° et 40°, l’indice
nasal largeur Al-Al / hauteur N-Sn.
La région de l’œil, avec l’indice orbitaire, les distances intercanthales interne et externe et
l’obliquité de la fente palpébrale.
La région buccale, avec la hauteur de l’étage buccal, la largeur des lèvres et l’indice
buccal qui objective l’épaisseur relative des lèvres.
Indice arcade-face d’Izard qui détermine la forme des arcades.
Indice zygomato-mandibulaire qui caractérise la largeur des maxillaires.
32
Typologie de SIGAUD : le musculaire, le respiratoire,
le
Digestif et le
Cérébral respectivement.
33
De face : aspect général des lèvres (forme, volume, couleur, symétrie vertical et horizontal,
hauteur ou brièveté de la lèvre supérieur), parallélisme de la ligne bicomisural avec autres
lignes, contractures peri-labiales, existence du stomion, rapports dento-labiaux (incisive
supérieur dépasse lèvre supérieur de 2 mm, lèvre inférieur au contact de l’incisive supérieur)
De profil : degré de protrusion, éversion, angle naso-labial, sillon labio-mentonnier.
Les lèvres en fonction :
Lors des fonctions comme la ventilation, la mastication, la déglutition, la phonation ou la
mimique, les lèvres s’animent différemment pour chaque individu. De là découle toute la
perplexité du sourire qui est la résultante d’un jeu musculaire complexe. L’idéal est donc
d’observer le sourire à l’insu du patient. Dans la normalité le borde de la lèvre supérieure
découvre les dents supérieures jusqu’au collet.
2.3.5 Dyschromies
2.3.6 D.D.D.
34
Evolution du visage au cours de la croissance.
En effet, de face, pendant la première enfance, le bébé a des proportions fœtales, « il est tout
en tête »
Pendant la deuxième enfance (2 à 6 ans), la face augmente légèrement en hauteur mais reste
encore large et ronde.
Entre 6 et 12 ans, l’enfant va perdre son aspect « poupon », le visage commence à s’allonger
au niveau des étages moyens (étage respiratoire) et inférieur (étage digestif). Ces deux
mouvements sont dûs à la croissance respective en hauteur du nez et des mâchoires.
Le nez chez l’enfant est le plus souvent concave avec la pointe relevée. Entre 13 et 18 ans, la
croissance nasale se fait en bas et en avant avec un vecteur vertical plus important que le
vecteur horizontal. La croissance des os propres du nez peut être responsable d’une « bosse »,
parfois disgracieuse, qui va modifier la forme de l’appendice nasal, les nez ne se busquent pas
systématiquement mais le nez convexe est un caractère dominant par rapport au droit.
Chaconas a mis en évidence une similitude entre la typologie nasale et la forme générale du
profil cutané.
La croissance en épaisseur des tissus mous est très rapide et variable de la naissance à 3 ans, à
partir de cet âge elle devient uniforme jusqu’à l’âge pré pubertaire pour se terminer à l’âge
adulte avec des variations parfois considérables. L’enveloppe cutanée va subir des
modifications différentes en fonction de la localisation ; son épaisseur reste constante au
niveau du front et s’épaissit faiblement au niveau de menton mais en revanche la région sous-
nasal est considérablement modifiée.
La lèvre supérieure augmente de 6,5 mm en longueur et en épaisseur entre la naissance et
l’âge adulte. Normalement la lèvre supérieure couvre environ 70% de la surface vestibulaire
de l’incisive supérieure. Le bord incisif supérieur ne doit pas dépasser plus de 3 mm du bord
inférieur labial supérieur. La lèvre inférieure s’allonge de 8,2 mm de la naissance à l’âge
adulte et son bord rouge s’épaissit d’environ 7 mm. La lèvre inférieure recouvre environ 30%
de la surface restante de l’incisive supérieure. La lèvre inférieure est normalement un peu en
retrait par rapport à la lèvre supérieure. Parfois la lèvre inférieure s’éverse en avant (signe de
la Lippe, le sillon labio-mentonniere est accentué, le menton est effacé)
35
Schéma de croissance nasale. (A) La
longueur nasale augmente en moyenne de
26.1 mm pour les filles, 27 mm pour les
garçons entre la naissance et l’âge adulte.
Entre 9 et 15 ans, la pointe nasale
augmente en avant du plan facial de 1 mm
par an. (B) La croissance nasale en bas et
en avant avec un vecteur vertical plus
important que le vecteur horizontal (7)
Pour Ricketts, la ligne Pog (cutané) – pronasal (pointe du nez) est la ligne esthétique.
Toute la pyramide basale est prise en compte. La lèvre supérieure doit être en retrait de 1 mm
et la lèvre inférieure doit effleurer cette ligne.
Pour Steiner, la ligne Pog – milieu de la base du nez. Les lèvres supérieure et inférieure
doivent effleurer cette ligne.
Pour Burstone, c’est la ligne Pog – Sn. Cette ligne est plus postérieure que les 2 autres, la
lèvre supérieure est en avant de 3.5 mm et la lèvre inférieure en retrait de 2.2 mm.
L’analyse clinique du profil selon Izard : Cet auteur a établi une méthode d’évaluation du
profil sous nasal grâce à l’utilisation du plan de Francfort cutané et des plans de Simon et
Izard (respectivement plan fronto-orbitaire et plan fronto-glabellaire, tous 2 perpendiculaires
au PHF cutané). Trois profils types sont ainsi décrits.
Ortho frontal : Où le profil sous nasal est situé entre les 2 plans.
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Trans frontal : Le menton et la lèvre supérieure se projettent vers l’avant et jouxtent le plan
fronto-galbellaire.
Cis frontal : le menton se trouve sur ou en arrière du plan fronto-orbitaire.
37
Typologie facial d’Izard.
Plans de symétrie
Les yeux, par leur taille, leur forme et leur couleur participent à la beauté du visage, la
distance intercanthale externe est de 100mm et la distance interne de 30 à 35 mm, et la largeur
la plus grande de la tête correspond à 5 fois la largeur d’un oeil.
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Pour Olivier la bouche devrait être en harmonie avec la forme du visage, sa largeur est en
rapport avec celle de la face et selon Léonard de Vinci la largeur de la bouche est égale à la
distance de la fente buccale-menton.
Ricketts a divisé les bouches en 5 classes, les plus étroites étant pratiquement identiques à la
distance internarinaire et le plus larges à la distance interpupillaire.
Pour lui, les proportions les plus harmonieuses sont réalisées lorsque les commissures se
situent à mi-chemin entre les limites externes des ailes et les plans bipupillaires.
Le dessin de la lèvre supérieure doit selon Theuveny dans son graphisme suivre le
mouvement général des sourcils.
Camper pensait que « ce que nous qualifions de beau dans la forme des hommes, dépend
uniquement d’une convenance mutuelle et d’un consentement établi sur l’autorité d’un petit
nombre de personnes ». Autrement dit, notre sentiment du beau est une affaire d’éducation où
les critères de sélection semblent être fondés sur des images préétablies propres à chaque
culture.
Les différentes tentatives de codification de l’optimum de l’esthétique se fondent, dans la
majorité des cas, sur des populations essentiellement féminines ainsi que sur les adultes. Le
visage d’un individu, homme ou femme de la naissance a l’âge adulte, tout en restant
harmonieux, subit de sérieuses modifications, d’où la nécessité de pondérer la notion
d’esthétique par des variations tenant au sexe et à la croissance.
Classification buccale de
Ricketts. 5 classes des
bouches sont identifiées,
les plus étroites étant
pratiquement identiques à
la distance internarinaire
et le plus larges à la
distance interpupillaire (1-
7)
39
3.1.4. L’esthétique en fonction du sexe
Ce concept montre que, de face, le visage est relativement plus large chez la femme que
chez l’homme avec un nez plus fin et une bouche moins large.
De profil, les irrégularités aux courbes accentuées sont souvent plus tolérables chez
l’homme que chez la femme. Les différences sont surtout notables au niveau du nez et du
menton. Le nez est plus long chez les garçons, de même que le menton est plus proéminent
(Lines).
Il faut retenir l’harmonie d’un visage avant de chercher à en définir les mensurations
céphalométriques. En effet un patient peut très bien être en dehors des normes moyennes sans
pour cela présenter un profil pathologique. Chacun de nos patients doit être considéré
individuellement avec sa personnalité, son âge, son sexe et sa race.
CONCLUSION
L'esthétique et ses normes sociales, culturelles, raciales ou anthropomorphiques nous ont
apporté une aide précieuse. Pour autant, elle ne doit pas nous faire oublier que chaque
individu est un être unique. Il convient donc d'adapter attitude et plan de traitement à chaque
patient et non universaliser la pratique orthodontique à quelques cas typiques.
2
COURS 2ème ANNEE
Bibliographie
1. Dorignac D et Darque j., Canons et règles esthétiques, Paris : Encycl. Med. Chir.,
Odontologie, 23455 c20 1987.
3. Cyrulnik B., Sous les signes de lien, France : Editions Hachette, 1989, pp. 62-63
5. Ferroy G., Borten-krivine., Ferrei M., Flageul G., Godefroy M., Hannoun L., Nusino
Vici., Pacault-Legendre V. et Robel J., Troubles psychiques et chirurgie, Paris : Editions
Thechniques, Encycl. Med. Chir., Psychiatrie, 37677 A10, 11-1990,11P
6. Pajoni D., Le paradigme perdu, la nature humaine, Paris : Article de M.G.E.N., N° 138
Août-Septembre 1991