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Module : ODF
Dr. Khour
Pr. Meddah
Comme de nombreux autres tissus, les tissus péridentaires ont, à l’état sain, un
rythme de renouvellement, à la fois cellulaire et extracellulaire. Ce « turn-over
» concerne les cellules, les fibres et la substance fondamentale du desmodonte,
de l’os alvéolaire et, dans une moindre mesure, du cément. Ce système s’avère
modifier lors de la migration des dents. Celle-ci implique, comme nous allons le
voir, un « remodelage » permanent de l’os et de l’attache ligamentaire. Chez
l’homme, on observe une poussée mésialante des dents avec le temps dont les
causes générales invoquées sont l’usure proximale des dents, les forces
occlusales ou les forces musculaires. Ce sont tous ces remaniements qu’il
convient de comprendre, car c’est en fait la perturbation de ces phénomènes
qui permet le déplacement orthodontique des dents.
Desmodonte
Phénomènes de remodelage
Os alvéolaire
Phénomènes de remodelage
Cycle de remodelage
Ces remaniements ont lieu dans des foyers bien localisés appelés les basics
multicellular unit (BMU).
Activation :
Formation :
a. Quiescence ; b. activation ; c.
résorption ; d. inversion ; e. formation. 1.
Cellules bordantes ; 2. préostéoclastes ; 3.
ostéoclaste ; 4. cellule stromale ; 5.
préostéoblastes ; 6. ostéoblastes.
Chez l’homme, on observe une poussée mésialante des dents avec le temps
dont les causes générales invoquées sont l’usure proximale des dents, les
forces occlusales ou les forces musculaires.
flèche marque le sens de la migration. Apposition : la synthèse de collagène se fait surtout dans la
zone médiane du ligament (b + + +) et au niveau de la zone juxtaosseuse (a + +) où de l’os fasciculé
(OF) est continuellement apposé, enfermant les principales fibres (FP) du desmodonte. FI : fibres
interstitielles ; POb : préostéoblastes ; Ob : ostéoblastes, Oc : ostéocytes ; Cb : cémentoblastes.
Résorption : la synthèse du collagène se fait en partie dans la zone médiane du ligament (b + +)
mais surtout dans la zone paraosseuse (a + + +) ; sur cette face les fibres sont détruites dans les
foyers de résorptions (R -), resynthétisées dans les foyers en cours d’inversion (I + +) et enfermées
dans l’os fasciculé dans les foyers en apposition (A +). OL : os lamellaire ; OC : ostéoclaste.
Pour cette raison, chaque fois que nous observons une résorption d’un côté de
la lame criblée, il y a une apposition de l’autre côté. On peut donc décrire sur le
pourtour d’une alvéole dentaire une face dite en résorption (celle vers laquelle
se déplace la dent) et une face en apposition. Dans les conditions
physiologiques, il existe donc plusieurs sortes de remaniements provoqués par
ce mouvement de l’organe dentaire.
Dans les foyers en résorption, les fibres de collagène sont détruites par les
ostéoclastes.
Côté en pression
Reitan a montré que même lorsque des forces légères (50 à 100 g) sont
utilisées, il ne semble pas possible d’éviter une phase de hyalinisation. La phase
de hyalinisation débute 36 heures après l’application de la force et dure en
moyenne de 12 à 15 jours pendant lesquels aucun mouvement n’est
perceptible. La zone hyaline est éliminée si l’on n’effectue qu’une réactivation
douce.
Les ostéoclastes résorbent le mur alvéolaire, puis la lame criblée, par voie
centripète.
Perte d’attache :
Zachrisson et Alnaes observent 2 ans après la fin du traitement une perte
d’attache moyenne de 0,41 mm alors que le groupe témoin n’accuse que 0,11
mm de perte d’attache.
Pearson met également en évidence la présence de récessions gingivales
significatives au niveau des dents déplacées.
Perte d’os alvéolaire :
Selon Sjolien et Zachrisson puis Zachrisson et Wehrbein, les patients traités par
orthodontie présentent une perte d’os alvéolaire significativement plus
importante (0,88 mm) par rapport au groupe contrôle (0,11 mm). Les mesures
sont réalisées à l’aide de radiographies bitewings. La plus grande perte d’os est
notée dans les zones d’extraction, particulièrement au niveau de la zone en
pression de la dent déplacée.
Fentes et fissures gingivales
• Elles seraient dues à une vitesse de déplacement trop rapide par rapport
aux phénomènes de remodelage tissulaire.
• La plupart des auteurs observent une disparition spontanée avec le
temps de ces fissures.
Force employée
• Intensité. Si la force est légère, seul le cément est atteint, si elle est lourde,
la dentine peut être également intéressée.
• Rythme d’application. Biologiquement les forces continues sont plus
néfastes que les forces intermittentes qui permettent une alternance très
régulière de périodes d’activité et de repos. L’augmentation de la durée
d’application d’une force engendre des résorptions supérieures à la
normale.
• Type de déplacement. L’ensemble des auteurs admet que les mouvements
les plus iatrogènes sont la version et le « va-et-vient » qui exercent de fortes
pressions sur des zones radiculaires limitées.
Wehrbein et al. Notent des résorptions radiculaires importantes au niveau
de l’apex lors des mouvements d’ingression.
Conclusion :
Un déplacement dentaire n’est pas sans risque pour la dent et son support, des
résorptions radiculaires et des pertes d’attaches peuvent être observées,
obligeant le praticien a déterminé le ratio bénéfice risque pour chaque patient
avant d’entreprendre une thérapeutique orthodontique.