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OSTÉOMALACIE
Objectifs :
Définir une ostéomalacie
Comprendre les mécanismes physiopathologiques de l’ostéomalacie
Identifier les signes cliniques de l’ostéomalacie
Identifier les signes radiographiques de l’ostéomalacie
Rechercher une étiologie de l’ostéomalacie
Comprendre les principes du traitement
I. Introduction :
Étymologie : os mou
Équivalente au rachitisme chez l’enfant
Pathologie osseuse déminéralisante diffuse
Défaut de minéralisation de la trame protéique normale de l'os avec accumulation de la
trame ostéoïde
Carence en vit D ± carence calcique est la plus fréquente
Fragilité osseuse fractures et déformations
Diagnostic : faisceau d’arguments cliniques, biologiques et radiographiques
Traitement : vitamine D + Calcium récupération clinique, biologique et plus tardivement
radiologique
NB : taux normal de vitD 30-50 ng/mL (à ne pas apprendre )
II. Epidémiologie ;
- Pays industrialisés : l’ostéomalacie est rare
• Enrichissement en vitamine D
• Dépistage fréquent de l’insuffisance en vitamine D
- Au Maroc : ostéomalacie est fréquente
• 91 % des femmes marocaines ont une vit d < 30 ng/ml
• FDR : âge >55 ans, défaut d’exposition solaire, niveau éducationnel bas
III. Physiopathologie :
1. Métabolisme de la vitamine D :
- Origine : Synthèse au niveau de la peau +/- alimentaire
- Métabolisme :
• Hépatique : 25 OH vit D3
• Rénal : 1 - 25 (OH) 2 vit D3
- Action :
• Fixation du calcium sur la trame protéique
• Stimule le remodelage osseux
• Absorption intestinale de Calcium
2. Signes biologique :
- Variables selon l'étiologie
- Ostéomalacie commune par carence en vit D++++
• Calcémie : normale ou basse
• Calciurie de 24h : basse (précoce et constante)
• Phosphorémie : basse
• Phosphatases alcalines : augmentées
• Métabolites de la vitamine D [25 OH vit D3 et 1, 25 (OH2) vit D3] = diminués
NB : la 1,25(OH)vitD3 n’est dosée que dans certains cas particuliers : insuffisance rénale
(forme active basse et forme inactive augmentée car non activée par le rein) ou suspicion de
maladie des récepteurs à la vitD active (augmentée car non utilisée)
- L’ostéomalacie résulte d’une carence profonde et durable en vitD Toute carence en vitD
ne donne pas une ostéomalacie !
3. Signes radiologiques :
a) Hypertransparence osseuse : - Bassin : Cœur de carte à jouer
- Aspect flou - Vertèbres : Fractures (réduction de la
- Corticales estompées hauteur moyenne de la vertèbre)
- Aspect sale et délavé
d) Scintigraphie osseuse :
b) Fissures : stries de Looser Hyperfixation des fissures (pas
Milkman +++ : d’intérêt pour le dg positif, donc ne
- Pathognomoniques pas la demander en cas de
- Bande radiotransparente perpendiculaire suspicion !!!)
à la corticale
- Siège : e) Ostéodensitométrie : Masse
• Bassin (Branche ilio et ischio- osseuse très basse avec un Tscore
pubienne) < -2,5
• Col fémoral++
• Omoplates++, clavicules, côtes Bilans à demander : bilan
phosphocalcique + Rx standard bassin et
rachis et c’est tout !!
c) Déformations :
NB : Tscore < -2,5 aussi bien dans l’ostéomalacie que dans l’ostéoporose → ce n’est donc pas
un examen de référence
4. Signes histologiques :
- Pas nécessaire au diagnostic surtout pour les hémodialysés chroniques car leurs bilans sont
souvent pertubés, on pourra alors différencier une ostéomalacie d’une ostéodystrophie
rénale
- Biopsie osseuse : Crête iliaque.
- Analyse histomorphométrique sur os non décalcifié et après double marquage fluorescent
du front de calcification par les tétracyclines.
- « Augmentation du tissu ostéoïde avec retard de minéralisation. »
V. Diagnostic différentiel :
1. Déminéralisations bénignes :
- Ostéoporose
- Hyperparathyroïdie
2. Déminéralisations malignes :
- Myélome multiple
- Métastases osseuses
2. OM d’origine digestive :
- Défaut d'absorption de la vit. D et calcium 5. OM iatrogènes :
- Maladie cœliaque +++, insuffisance - Anti-convulsivants (inducteur
pancréatique, résection chirurgicale de enzymatique)
l'intestin ou gastrectomie, maladie de - Médicaments anti-ostéoporotiques
Crohn,... (=ancien trt de l’ostéoporose)
• Fluor
3. OM d’origine hépatique : • Bisphosphonates 1ère génération :
- Cirrhose étidronate
- Insuffisance hépato-cellulaire
6. OM d’origine rare :
- Hypophosphatasie
4. OM d’origine rénale : - Tumeurs mésenchymateuses
- Insuffisance rénale chronique - Ostéomalacie familiale vitamino-résistante
- Tubulopathies (accumulation de vitD active → à doser)
2. Indications : quelle que soit l’étiologie : exposition solaire +++ (20min*3/j) + trt
étiologique !!
- OM carentielle :
• 4 prises de 100000 IU /15 jours + Ca ++
• Traitement d’entretient 100000 UI chaque 3 mois
- OM par malabsorption :
• Dédrogyl + Ca ++
• Traitement étiologique : exemple : régime sans gluten
- OM par atteinte rénale :
• Rocaltrol + Ca++
• Unalpha + Ca++
VIII. Conclusion :
- Pathologie fréquente, mais de moins en moins de déformations sévères
- Forme carentielle est la plus fréquente
- Diagnostic : clinique++, biologie++, radiographie++
- OM doit être évoquée devant un syndrome douloureux diffus mécanique.
- Traitement souvent efficace