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Les dents incluses représentent un pôle d’intérêt majeur en odontostomatologie, classées par
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme un des fléaux mondiaux
en regard de sa prévalence élevée.
L’appellation générique « dents incluses », au sens large, correspond à une entité clinique
à part entière elle regroupe différents diagnostics anatomo-cliniques s’appuyant sur une sémiologie
variée qui a été résumé par la Classification odonto-stomatologique des dents incluses
L’inclusion des dents définitives sera notre principal objet, et sera de ce fait traitée dans le cadre
des « anomalies chronologiques de l’éruption »
▪ Dr S.BENSADOK
1. Généralités
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2.3L’âge dentaire
Parmi les anomalies de l’éruption, on retrouve les anomalies chronologiques dont le stade
ultime d’évolution du retard d’éruption est justement
« L’inclusion dentaire »
En effet ; l‘âge dentaire correspond au stade d‘évolution de la denture celui-ci n’est pas
toujours en rapport avec l’âge civil ou osseux, et est totalement indépendant
de l’âge mental et staturo-pondéral.
NB : Il est important de tenir compte de l’âge dentaire de l’enfant, afin de différencier un
retard d’éruption, concernant le plus souvent la totalité de la dentition, et une inclusion
dentaire portant plutôt sur des organes isolés.
Si les dents incluses, répondent généralement aux cas de dents dont le phénomène
d’éruption ne leur a pas permis de faire totalement éruption dans la cavité orale, atteignant
ainsi une relation d’occlusion fonctionnelle ; toutefois au sens large, elles s’adressent à
différentes sous-entités.
2.1DENT EN RÉTENTION
La dent en rétention a été initialement définie comme une dent retenue malgré elle. Son
potentiel évolutif (éruptif) étant intègre, la dent est immature et il n’y a aucune
communication entre le sac péricoronnaire et le milieu buccal il est admis que sa maturation
radiculaire aboutira à une relation qualifiée d’inclusion proprement dite, ou bien
d’enclavement.
2.2. DENT INCLUSE PROPREMENT DITE
La dent incluse proprement dite a été définie comme une dent absente sur l’arcade a une
date ou elle aurait deja du faire son éruption ;dont l’édification radiculaire apicale est
achevée et qui a donc perdu son potentiel éruptif. il n’y a aucune communication entre le
sac péricoronnaire et le milieu buccal
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3. Epidémiologique des dents incluses
Les résultats des différentes études révèlent des chiffres variables mais non contradictoires.
Ces discordances proviennent de la non-homogénéité des échantillons étudiés.
Tous sont unanimes sur le fait que les dents de sagesse mandibulaires sont les plus
fréquemment incluses, suivies de leurs homologues maxillaires puis des canines maxillaires,
des prémolaires, des incisives, des canines mandibulaires et enfin des 1ère et des 2ème
molaires.
La position des canines incluses est palatine dans 50 % des cas, 30 % vestibulaire, alors
qu’elle se trouve dans une situation intermédiaire dans 20 % des cas.
Sa fréquence est 10 fois plus importante chez les Caucasiens que chez les Chinois, alors
que la variabilité en fonction du sexe montre une très légère prévalence chez les filles
4.1Causes générales.
4.1.1Facteurs héréditaires et congénitaux
Les cas d’inclusions multiples peuvent être une manifestation de certaines déficiences
congénitales que l’on retrouve dans le tableau clinique de certains grands syndromes :
trisomie21, syndrome de Crouzon, dysostose cléio-docrânienne, fentes labio- palatines...
4.2 .Causes régionales
4.2.1Dysharmonie dentomaxillaire
• Étiologie primaire squelettique : brachymaxillie ,endognathie
• Étiologie primaire dentaire : macrodontie.
4.3Causes locales
Elles peuvent être primaires d’origine embryonnaire ou secondaire affectant le germe
au cours de son évolution.
• Dysmorphies : elles peuvent être isolées sous forme d’anomalies de taille comme le
gigantisme, entraînant une nette prédisposition à l’inclusion.
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• Anomalie d’éruption : l’absence d’éruption peut être d’origine embryologique par insertion
anormale du canal gubernaculaire sur le sac péricoronaire; la racine et la couronne terminent
leur développement sans que le chemin d’éruption ne se trace.
Le diagnostic de toute dent incluse doit se faire le plus précocement possible afin de
surveiller son évolution et de mettre en œuvre une thérapeutique adaptée
Devant l’absence d’une incisive centrale maxillaire, les parents consultent tôt, dès l’apparition
de l’incisive latérale qui crée une situation asymétrique et inesthétique.
Dans le cas des canines, en règle générale, aucun signe fonctionnel n’amène le patient à
consulter; la découverte est presque toujours fortuite lors d’un examen de dépistage ou d’un
examen radiologique.
Quant aux molaires, le motif esthétique est souvent éclipsé par le motif fonctionnel (douleur).
o Chevauchement dentaire antérieur.
o Épisodes de péricoronarites à répétition.
Les signes exobuccaux de l’inclusion sont rares et relativement discrets, ils concernent
essentiellement le soutien de la lèvre supérieure.
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L’examen des articulations temporomandibulaires est nécessaire à la recherche de divers
troubles (craquements - claquements- ressaut à la palpation) en relation avec une cinétique
mandibulaire perturbée par absence de protection canine ou de guide incisif.
5.1.2.2Examen endobuccal
La symptomatologie peut parfois être discrète et nécessite un examen rigoureux et une
grande attention aux signes prémonitoires des inclusions.
Inspection.
● Examen de la denture
- Détermination de l'âge dentaire :
o Absence de la dent permanente après sa date normale d’édification.
o Persistance tardive de la dent temporaire.
- Dent temporaire : présence, coloration, mobilité, résorption radiculaire.
- Dents adjacentes : position, morphologie, vitalité, mobilité.
o Exp : -version- le sens du déplacement indique la position de la dent incluse.
- Évaluation de l'espace disponible et de l'espace nécessaire pour la dent retenue, en
se basant sur la dimension de la dent controlatérale.
- Dysharmonie dento-maxillaire.
● Examen du parodonte
- Crête édentée: étendue mésiodistale de la gencive vestibulaire.
- situation et morphologie de la ligne mucogingivale et rapport avec la dent incluse.
- morphologie, épaisseur, recherche d'une voussure de la corticale vestibulaire.
Palpation.
Le diagnostic d’inclusion ou de rétention d’une dent absente sur l’arcade peut se faire
cliniquement par inspection et palpation des zones vestibulaires et linguales dans
lesquelles la dent serait susceptible de se trouver.
Cependant, Seul les examens complémentaires radiologiques et tomodensitométriques
pourront confirmer les suspicions d’inclusion apportées
par l’interrogatoire et l’examen clinique.
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Intra buccales.
Rétroalvéolaires.
Elles donnent une image très précise de la morphologie de la dent incluse, de ses rapports
avec les structures environnantes, du sac folliculaire ainsi que de l’état de l’espace
desmodontal (absence d’espace desmondontal = ankylose).
Films occlusaux :
Film de grande dimension placé horizontalement entre les arcades, permettant une
visualisation dans deux plans de l’espace : antéropostérieur et transversal
Selon la topographie :
Lorsque la dent incluse-la canine maxillaire- s’inscrit à l’intérieur de l’arc que décrit l’arcade
alvéolo-dentaire, la position sera présumée PALATINE, si au contraire son image
radiologique apparait a l’extérieur de l’arc précédemment cité elle sera présumée
VESTIBULAIRE.Une alternative à ces deux positions existe, c’est la position intermédiaire.
Selon la radio-opacité :
Quand la dent apparait très radio opaque, plus que le fond sur lequel elle repose, elle dite
palatine, sous entendant ainsi que son opacité est du a la superposition de la densité
osseuse et densité de l’email. Dans le cas contraire elle est présumée vestibulaire
Extra buccales.
▪ Radiographie panoramique ou orthopantomogramme
Le cliché panoramique est réalisé en première intention face à toute suspicion d’inclusion;
même s’il ne possède pas à lui seul toutes les qualités de précision nécessaire à une
localisation exacte il reste un examen systématique.
▪ Téléradiographie de profil.
Ce cliché fournit des renseignements dans les plans vertical et sagittal à savoir :
- La direction, la hauteur d’inclusion, la position
Une situation exceptionnelle concerne l’inclusion haute sous orbitaire de la canine où elle se
situe en dehors de la zonographie du cliché panoramique l’examen de la téléradiographie
permet de lever le doute entre inclusion et agénésie.
▪ Tomodensitométrie ou scanner.
La tomodensitométrie est aujourd’hui l’examen de référence pour diagnostiquer et localiser
de façon précise une dent incluse .On réalise, au niveau du maxillaire, de fines coupes
axiales parallèles au palais osseux ; les documents sont fournis en grandeur réelle, ce qui
permet une étude et des mesures directes sur les clichés :
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✔ localisation très précise de la dent incluse
▪ le conebeam
Le CBCT a une résolution spatiale et une fiabilité qui semble comparable à celles du
scanner pour explorer des structures minéralisées.
La dose délivrée par les appareils CBCT est inférieure à celle du scanner mais demeure
significativement plus élevée que celle de la radiographie dentaire conventionnelle
❖ l’agénésie :
la dent est absente à l’examen clinique et ne peut pas être objectivée par les examens
radiologiques
❖ un retard d’évolution :
l’âge dentaire sera déterminé par l’étude du stade radiculaire
On parle d’un retard d’éruption quand la totalité de la dentition est concernée et d’iinclusion
dentaire lorsque que celle-ci touche des organes isolés.
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avec une éventuelle réinclusion dentaire qui fait suite à un état de délabrement important de
la dent temporaire conduisant ainsi à la disparition de la quasi-totalité de la couronne et de
l’enfoncement de ce qui en reste sous l’effet des forces masticatoires.
6.1Kystes dentigères
6.2Péricoronarites
Les dents adjacentes aux dents incluse sont souvent sujette à des
résorptions radiculaires en absence de traitement –de la dent incluse-
suite aux pressions qui s’exercent sur elles.
8. Conclusion
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