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LA Cicatrisation

Dentino-pulpaire

Dr:
MESSAADI.KH

MAITRE
ASSISTANTE
Plan
1. Définitions
1.Carie dentaire
2.Dentinogenèse
3.Cicatrisation

2. Rappel sur le complexe pulpo-dentinaire

1-La dentine 2-La pulpe 3- L’odontoblaste


 La composition  La composition  Description
 La structure  La structure  Structure et role
 Role  Vascularisation et innervation
 Les types  Fonctions de la pulpe
 Les moyens défensifs de la pulpe
3- Modes de progression de la lésion carieuse dentinaire
1. Carie à évolution rapide
2. Carie à évolution lente
3. Carie arrêtée
4-Les différentes agressions du complexe dentino-pulpaire

5 - La cicatrisation pulpo-dentinaire

5-1cicatrisation suite à un processus carieux


5-1-1- La dentine réactionnelle
 La dentine réactionnelle sclérotique DRS
 La dentine réactionnelle péripulpaire DRP
5-1-2- La dentine réparatrice

5-2 cicatrisation suite à un traumatisme


5-3 Mécanisme de réparation dans les coiffages pulpo-dentinaires

Conclusion
Bibliographie
Introduction

Les dents peuvent être soumise à toutes sortes


d’agressions, en particulier à l’agression carieuse.

Un des moyens naturels de défense dont dispose le


complexe pulpo-dentinaire est la formation de dentine
tertiaire, celle-ci permet l’établissement d’une sorte de
barrière protectrice, entre la pulpe et l’agression : c’est
la cictrisation dentinogène.
2-Définitions
2-Définitions

La Carie dentaire :
Selon l’OMS (1980) : ‘’La carie est définie comme l’altération spécifique de la
dent ; c’est une maladie d’origine poly microbienne d’étiologie multifactorielle
aboutissant à la dissolution des tissus dentaires dans les fluides de la cavité
buccale’’.

Dentinogenèse :
L’élaboration de la dentine ou dentinogénèse est l’ensemble des phénomènes
qui aboutit à la minéralisation progressive de la zone externe de la papille
mésenchymateuse. Contrairement à l’amélogénèse, la dentinogénèse se poursuit
au-delà de la période de formation de la dent, tant que celle-ci conserve sa vitalité.
La dentinogenèse
correspond à la formation de la dentine par les odontoblastes. Elle comprend deux
étapes essentielles :
- Premièrement, la synthèse et la sécrétion par les odontoblastes de la matrice
organique de la dentine. Cette matrice est appelée « prédentine ».
- Deuxièmement, le dépô t du minéral sur la prédentine.

La cicatrisation
Est un phénomène de régénération ,on parle du processus par lequel se réparent
les lésions des tissus et des organes
3-Rappels
Le Complexe dentino –pulpaire
1.La dentine

 C’est un tissu conjonctif minéralisé


 constitue la masse centrale de la dent
 limité en direction centrale par la pulpe et en direction périphérique par l’émail au niveau coronaire
et par le cément au niveau radiculaire.
 traversée, sur toute son épaisseur, par des tubules représentant 10 à 30 % de son volume et assurant
sa perméabilité.
 avasculaire en, connexion permanente avec la pulpe par l’intermédiaire des prolongements
cytoplasmiques des odontoblastes. .
 Le corps des odontoblastes siège à la périphérie de la pulpe
 La dentine étant dépourvue de vaisseaux, l’apport des substances nécessaires à sa synthèse et son
renouvellement est assurée par la pulpe souvent on parle du complexe pulpodentinaire.
Constitution chimique :

 70% de matière minérale représentée


essentiellement par les cristaux d’hydroxy-apatites.
 20% de matière organique.
 10% d’eau.
Aspect structural:

 les odontoblastes avec leurs prolongements.


 les canalicules dentinaires.(10 à 30 % de son
volume et assurant sa perméabilité).
 La dentine péri- canaliculaire et inter-canaliculaire.
 la prédentine.
 Les canalicules:
Au nombre de : 65 000/mm2 à la périphérie pulpaire.
15000/mm2 à la jonction amélodentinaire.
35000/mm2 dans la portion moyenne de la couronne.
Ils s’étendent de la pulpe jusqu’à la jonction amélo-dentinaire dans la couronne et cémento-dentinaire dans la
racine.
Le diamètre au voisinage de la pulpe ( 3-4 μm).

Une dentine jeune, dont les diamètres tubulaires sont plus grands, est bien plus perméable qu’une dentine â gée
où la lumière tubulaire est réduite, voire obturée

-On distingue deux types :


• Principaux .
• Latéraux.
Tubulis dentinaires et prolongements cytoplasmiques

)Selon RIETHE.P(
Toute atteinte de la dentine a très vite une répercussion sur le
parenchyme pulpaire.

• Rôles physiologiques de la dentine:


• Elle joue un rô le:
 De protection.

 De défense.

 D’échange hydro ionique grâ ce à sa perméabilité qui est assurée


par les tubules.

 Dans l’éruption dentaire(résorption physiologique).


Les différents types de dentine :
Type de dentine Moment d’élaboration Nombre et direction des localisation
tubules

Entoure la pulpe
La dentine primaire Au cours de la Abondants et réguliers coronaire et radiculaire
dentinogénèse

La dentine Plus tard, tout au long Moins abondants et La périphérie de la


secondaire de la vie de la dent. irréguliers chambre pulpaire

La dentine tertiaire En réponse à une Peu abondants ou absents Au niveau de la région


agression agressée
Dentine primaire:
 La formation de la dentine primaire débute lorsque l'odontoblaste devient fonctionnel,

 La dentine primaire constitue la majeure partie de la masse dentinaire et forme la portion externe de
l'orthodentine.

 Elle donne la forme générale de la couronne et de la racine et est ainsi responsable de la morphologie de
l’organe

 La couche la plus externe, relativement fine et immédiatement sous-jacente à la jonction amélo-


dentinaire, est sécrétée par les odontoblastes au cours de leur différenciation terminale, elle présente une
structure sans canalicule et est qualifiée de « dentine manteau ». mantle dentine

 -Elle a une épaisseur de 150 ím.

 Elle est produite durant la formation de la dent à un rythme relativement élevé de 4 µm par jour.

 A la fin de l'apexogenèse, les odontoblastes deviennent quiescents et ralentissent la synthèse de la


dentine pour produire la dentine secondaire à un rythme de 1 µm par jour.
La dentine péritubulaire:
c’est un anneaux de dentine hyerminéralisée tapissant l’intérieur du
tubuli.
La dentine intertubulaire:
comprise entre les tubules et représente le premier produit secrété
par les odontoblastes au cours de la dentinogénèse.
La prédentine :
c’est une couche de matrice non minéralisée, épaisse de 10 à 20 μ
comprise entre les odontoblastes et la dentines minéralisée.
Lignes de croissance de la dentine (lignes de von Ebner)
• elles sont disposées perpendiculairement à la direction des tubules.
Parallèles entre elles, elles sont séparées par un intervalle de 20 µm
d’épaisseur. Dans certaines conditions pathologiques, telles une
déficience de minéralisation, une carence nutritionnelle, elles
s’accentuent, prenant alors le nom de « stries d’Owen ».
Aspect histologique de la dentine
Dentine péri et inter tubulaire primaire avec tubules bien visibles
Selon :RIETHE.P (Selon Kaqueler).
Dentine secondaire:
Apparue plus tard après la formation complète de la racine, elle s’accroît lentement, mais ses lignes

d’accroissement et sa structure tubulaire sont en continuité avec celles de la dentine primaire.

• Elle siège en pé riphérie de la chambre pulpaire et s’accumule en plus grande abondance sur le toit et le

plancher de cette chambre

• Tant que la pulpe est vivante, les odontoblastes continuent de produire de la dentine secondaire, mais à

un rythme beaucoup plus lent de 1 µm par jour

• La écrétion va en se ralentissant au fur et à mesure du vieillissement

• Lorsque les odontoblastes deviennent quiescents, il se produit une accentuation de la courbure en S des

canalicules dentinaires.
La Dentine tertiaire:

-Elle est encore dénommée dentine réactionnelle, dentine réparatrice

-Elle exprime un mode de réaction à divers stimuli nocifs.

-Elle est constituée par des dépô ts irréguliers localisés au niveau des
odontoblastes préalablement agressés par le stimulus.

-Elle est moins permèable que la dentine primaire et secondaire.


-Ce type de dentine, moins perméable que les dentines primaire et
secondaire, aurait un rô le protecteur de la pulpe.
On a récemment pu mentionner une nouvelle classification
où l’on distingue :

Dentine
tertiaire

Réparatrice Réactionnelle
La pulpe :

 tissu conjonctif, non minéralisé, vascularisé et innervé.


 Constituée de différents types cellulaires et d’une matrice
extracellulaire.
 La pulpe possède des structures nerveuses, vasculaires et
lymphatiques, et du matériel immunologique.
 Elle assure donc la vitalité ainsi que le potentiel
conservateur et régénérateur de la dent.
Anatomiquement n lui distingue deux
portions :

- La chambre pulpaire située dans la


zone coronale
épouse la forme de la couronne.

- Le canal pulpaire occupant la zone


radiculaire
se termine à l'apex par le foramen apical.
Au microscope optique, on distingue:
 une zone pulpaire périphérique
« région dentinogénétique » :
 Couche sous odontoblastique de Hol
 couche odontoblastique,
 couche acellulaire de Weill
 une zone pulpaire centrale : contenant
des fibroblastes, des cellules
indifférenciées et des cellules de défense
Prolongement
odontoblastique

Dentine minéralisé

Corps de l’odontoblaste
Parenchyme pulpaire

Schéma montrant l’odontoblaste


 Les odontoblastes:
 une cellule très différenciée, post-mitotique, organisée en palissade unicellulaire à la périphérie de la pulpe
 Elles étendent leurs prolongements cytoplasmiques à l’intérieurs des canalicules dentinaires à travers
l’épaisseur de la dentine en direction de la jonction amélo-dentinaire ..
 faisant front à la zone de prédentine
Les odontoblastes ont une activité sécrétrice importante :

 Elles sécrètent les précurseurs de la trame organique de la dentine.

 Elles jouent également un rô le protecteur de la pulpe grâ ce à leur organisation


en palissade qui constitue une véritable barrière.

 Les odontoblastes sont reliées entre elles par des jonctions cellulaires de type
« gap jonctions », organisant ainsi les cellules en parfaite barrière perméable.
Ces gaps jonctions assurent également la communication entre les cellules
elles-mêmes, ce qui représente un élément important dans le processus de
réponse cellulaire à l'agression et, à une plus grande échelle, dans celui de la
cicatrisation (Magloire, Couble et al. 2004)
-Processus de différenciation terminale de l'odontoblaste au cours du développement :
l'odontoblaste dérive des cellules mésenchymateuses issues des crêtes neurales et la différenciation de ces
cellules est sous le contrô le de la membrane basale qui les sépare de l‘épithélium dentaire interne.

o Du pré-odontoblaste à l'odontoblaste fonctionnelle :

La différentiation finale du pré-odontoblaste en odontoblaste mature intervient après un nombre spécifique de


divisions cellulaires (Ruch et al. 1995)..
o Facteurs de croissance :

De nombreux facteurs de croissance et leurs récepteurs ont été mis en évidence au cours du développement dentaire,
et ont été impliqués dans le processus de différenciation de l'odontoblaste ;
Les TGF-B 1, 2 et 3 (transforming growth factor) et les BMP 2, 4 et 6 (bone morphogenetic protein) jouent un rô le
dans la polarisation et la différenciation de l'odontoblaste (Begue-Kirn et al. 1994).
Dans la pulpe adulte notamment, le TGF-B1
Ces facteurs de croissance, séquestres dans la matrice dentinaire lors de la minéralisation, pourraient être à l'origine
de signalisations cellulaires dans le processus de régénération à partir du moment où ils sont relargués de la dentine
par le processus carieux (Smith et al. 1998).
 La zone acellulaire de Weil :
Sous les odontoblastes. D’environ 40 μm d’épaisseur, elle est surtout apparente
au niveau des cornes pulpaires. Cette zone ne présente pas d’éléments
cellulaires. On y retrouve les branches terminales des fibres nerveuses ainsi que
les anses vasculaires terminales.

 La zone cellulaire de Hohl :


La couche de Hö ehl est une zone de faible épaisseur et riche en cellules.
Elle contient des fibroblastes et des cellules dendritiques de défense. Mais on y
trouve également des cellules indifférenciées appelées cellules de Hö hl.
Ces cellules, retrouvées le plus souvent à proximité des vaisseaux, possèdent un
potentiel de différenciation en odontoblastes lors de situations pathologiques.
 Fibroblastes pulpaires :
Ces cellules sont responsables de la formation et du renouvellement de la matrice extracellulaire.
 Cellules immunitaires :
Des cellules dendritiques et des mastocytes (Jontell et al. 1987). Des macrophages ,Ces cellules phagocytaires
assurent une réponse rapide en cas d'invasion bactérienne (Okiji et al. 1992a ; Okiji et al. 1992b).
 Cellules souches de la pulpe :
La mise en évidence de telles cellules, les DPSC (dental pulp stem cells) (Gronthos et al. 2000), au sein du
parenchyme pulpaire a permis de démontrer que l'organe dentaire présentait une niche de cellules progénitrices
éventuellement impliquées dans le remplacement des tissus lésés.
Une autre population de cellules souches a été découverte au sein des dents lactéales, les SHED (stem cells from
human exfoliated deciduous teeth) (Miura et al. 2003)

Récemment, une autre niche de cellules souches mésenchymateuses a été découverte dans la région de la papille
apicale de la dent humaine immature, SCAP (stem cells of apical papilla) (Huang et al. 2008). Comme les cellules de
la moelle osseuse, elles auraient un potentiel de différenciation dentinogénétique (Sonoyama et al. 2008).
 La zone centrale :
Correspond au tissu pulpaire proprement dit. Elle contient la majorité des
vaisseaux et des fibres nerveuses de la pulpe, la matrice extracellulaire, ainsi que
des fibroblastes, des cellules mésenchymateuses indifférenciées, des cellules de
défense.

Vascularisation et innervation :
 vascularisation terminale, à faible compliance.
 Environ 15 % du volume pulpaire est occupé par les vaisseaux.
 un réseau lymphatique dans la pulpe.
 La pulpe dentaire est l’un des tissus les plus innervés de l’organisme. Elle
contient deux grands types de fibres nerveuses :
- Des fibres sensitives.
- Des fibres du système autonome.
Vue schématique des principaux constituants
pulpaires.

 Les éléments vasculaires (artérioles, veinules,


lymphatiques),nerveux (sensitifs et autonomes)

 et cellulaires interagissent à l’état physiologique


pour assurer la dentinogenèse et réguler le flux
sanguin.

 En conditions pathologiques, ils


permettront la mise en jeu des réactions
inflammatoires de
défense et de réparation.
Les moyens défensifs de la pulpe :

Le complexe pulpo-dentinaire est amené à se défendre contre des irritants physiques,


chimiques ou bactériens. Face à ces irritants, le complexe pulpo-dentinaire possède des
capacités défensives
A. La pression intra-pulpaire : Est supérieure à la pression extérieure de la dent. Cette
surpression interne tend à repousser le fluide vers l’extérieur et limite ainsi l’entrée de
bactéries et de toxines.
B. La couche des odontoblastes : Représente la deuxième ligne de défense dans la pulpe ;
Les stimuli externes augmentent à la fois l’apposition de dentine péritubulaire dans les
tubules et l’apposition de couches dentinaires supplémentaires, ce qui réduit la
perméabilité et augmente la distance jusqu’à la pulpe.
C. Sous la couche odontoblastique se trouve une zone richement vascularisée qui
permet la fonction d’élimination : Les substances pénétrant dans la pulpe, via les
tubules dentinaires, peuvent être éliminées des tissus interstitiels par la micro-
circulation. Ce processus permet d’éviter des concentrations critiques dans le tissu
pulpaire
3- Mode de progression de la
lésion dentinaire
1- Carie à évolution rapide :
C’est une lésion aigue, une véritable plaie dentinaire, les tubulis sont largement ouvert avec
une très grande quantité de dentine ramollie.
La destruction est très rapide et la sensibilité est très importante.
Elle est rencontrée chez les sujets jeunes.

2-Carie à évolution lente :


La lésion est chronique, la pulpe a le temps de se protéger par apparition de dentine
sclérotique.
A un stade avancé l’ouverture de la cavité dans le milieu buccal est plus large, la destruction
est lente et comprend peu de dentine ramollie, la couleur est foncée, la sensibilité est
réduite ou nulle, ce type se rencontre surtout chez les sujets â gés
Modes de progression de la lésion carieuse dentinaire

fond de cavité coloration

sensibilité évolution

Jaune Jaune foncé à


dur Lisse mou
clair brun

à évolution rapide
x x x x

à évolution lente
carie x x x

sèche x x x
4- Les différentes agressions du
complexe dentino-pulpaire
1. Agression bactérienne :
 2. Agressions iatrogènes :
 L'agression thermique
 Les Vibrations
 La dessiccation
 La blessure pulpaire au cours de la préparation cavitaire
 L'agression hydraulique

 3. Agressions traumatiques :
 4. Agressions chimiques :
5- la cicatrisation dentino-
pulpaire
Au cours des dommages dentaires (carie, traumatisme, abrasion), une cascade de
réponses pulpaires est déclenchée.

En fonction de la nature de l'agression (brève ou prolongée, de faible ou de forte intensité), la


réponse pulpaire diffère ;
Une agression d'intensité faible ou modérée sera souvent résolue par une brève réponse
inflammatoire suivie d'une dentinogénèse réactionnelle.
Dans le cas d'une agression de plus forte intensité (carie profonde ou traumatisme sévère),
l'odontoblaste peut être amené à disparaitre et, tant que l'inflammation reste contrô lée, le
processus de régénération pulpo-dentinaire localisé peut s'enclencher et conduire à la formation
d'un pont dentinaire. Ce processus est qualifié de dentinogénèse réparatrice.
1. Cicatrisation du complexe
dentino-pulpaire suite à

la carie Aux traumatismes


1. FACE AUX AGRESSIONS :
A/ Face à la carie :
Face à une agression en provenance de la cavité buccale, la pulpe cherche à
préserver sa vitalité en synthétisant un tissu cicatriciel appelé dentine tertiaire

Cette dernière comprend deux types de dentine: la dentine réactionnelle et la


dentine réparatrice

Plusieurs études ont démontré que la synthèse de ces deux types de dentine
peut être induite par des molécules biologiques intervenant dans le
développement embryonnaire des germes dentaires et dans la différentiation
des odontoblastes
1. FACE AUX AGRESSIONS :
1-La dentine réactionnelle :
• Elle est produite par les odontoblastes de première générationpost métotique qui se
sont différencier au cours du développement du germes dentaires

• Elle est rencontrée généralement sous Ies caries initiales, peu profondes, évoluant de
manière chronique
• Aprés la mise en place de la dentine primaire au cours du développement,
l’odontoblaste entre dans une phase de semi-quiescence au cours de laquelle il
poursuit son activité de sécrétion mais à un rythme plus lent.

• Aprés une agression externe, les odontoblastes sort de sa phase quiescente, et


se remet à sécréter à un rythme plus soutenu. Histologiquement, la ligne calcio-
traumatique marque dans l'épaisseur de la dentine le moment de. déclenchement
Sur le plan topographiques on distingue:

 la dentine réactionnelle sclérotique DRS


 la dentine réactionnelle péri pulpaire DRP
1. FACE AUX AGRESSIONS :

La dentine réactionnelle sclérotique (DRS),


• formée au dépend de la lumière des tubules dentinaires.
• résulte d’une augmentation du processus physiologique normal de formation
de la dentine peritubulaire.
• est très minéralisée et à un aspect translucide.
• résulte d'un processus vital et diffère des calcifications intratubulaires
formées par précipitation physicochimique de cristaux d'hydroxyapatite.
Tubules sectionnés longitudinalement. Accumulation de dentine
sclérotique minéralisée dans leur lumière
(microscopie électronique à balayage).
1. FACE AUX AGRESSIONS :

La dentine réactionnelle péripulpaire DRP

• formée à l'interface dentine-pulpe suite à l'accroissement du dépô t de la prédentine.

• résultat de l'accélération de la formation de la dentine péri pulpaire par les


odontoblastes.
1. FACE AUX AGRESSIONS :
A/ Face à la carie :
La dentine réactionnelle péripulpaire DRP
Parmi les molécules présentes dans la matrice dentinaire et stimulantLa distance de on trouve:
L'épaisseur de la
la formation de DRP,
diffusion
dentine entreest
formée la
Facteur de croissance transformant de type beta-1 (TGFβ-1): impliqué dans la
différenciation embryonnaire des odontoblastes et leur cavité et Ies
proportionnelle
comportement a
sécrétoire.
La proteine de morphogenèse osseuse 7 (BMP-7): elle odontoblastes
la diffuse
quantité detubules dentinaires
par les
et stimule les odontoblastes à la périphérie pulpaire. influence Ie degré
facteurs
de la
actifs
stimulation
une glycoprotéine adhésive de la matrice extracellulaire, fibronectine: Plusieurs
déposée
cellulaire
études ont montré que cette glycoprotéine était capable de moduler l'action du TGFβ-1
1. FACE AUX AGRESSIONS :

2-La dentine réparatrice :

Suite à la nécrose des odontoblastes les cellules issues de la région sous-


odontoblastique vont se diviser, puis migrer au contact de la zone nécrosé
et se différencier en odontoblastes de remplacement ou odontoblastes de
deuxième génération.
Deux hypothèses ont été avancées concernant I 'origine de ces
cellules:

La première hypothèse: La seconde hypothèse:


les odontoblastes de remplacement les odontoblastes de
proviennent des cellules-filles issues de la remplacement proviennent de
dernière division des pré odontoblastes. fibroblastes pulpaires, de
Ces cellules, présentes dans la couche cellules mésenchymateuses
sous-odontoblastique de Hohl, seraient indifférenciées.
prédéterminées. Une fois exposées à des
influences inductrices, elles subiraient
une différenciation odontoblastique après
migration en direction de la dentine, sans
réplication de leur ADN.
Dans la seconde hypothèse,

Les cellulesauproliféreraient,
Arrivées contact de lapuis
zone migreraient versces
de nécrose, la périphérie pulpaire en
cellules pulpaires direction
vont adopterde une
la
dentineépineuse
forme avant de se différencier
avec en odontoblastes
de nombreux prolongements et se différencier sur le plan
fonctionnel puis synthétiser
Cette migration serait favorisée par une augmentation importante de la synthèse et du dépôt
 les collagènes
extracellulaire de type II et
de fibronectine et XI
de caractéristiques
collagène de typedu
III tissu cartilagineux.

Cesune
deuxmatrice extracellulaire
molécules riche
rendent en effet la en collagène
matrice (88% deplus
extracellulaire collagène
lâche etde type
donc I et
plus 12% de
favorable
auxcollagène
déplacements cellulaires
de type III) et en fibronectine
Dans la seconde hypothèse,

La présence de fibrodentine est considérée comme un préalable nécessaire a la


différenciation des odontoblastes de remplacement et à la formation de la dentine
réparatrice tubulaire, l'orthodentine
- Elle permet de fixer les facteurs de croissance nécessaire à la différenciations des
odontoblastes de remplacements et limite leur action aux cellules pulpaires les
plus périphériques
- la fibronectine présente dans la fibrodentine constitue une surface d'adhésion des
cellules pulpaires,
Dans la seconde hypothèse,

Une fois Ie contact établi entre la fibrodentine et les cellules pulpaires, ces
dernières prennent une morphologie odontoblastique avec un prolongement et
on corps cellulaire dont les organites sont polarisés.

Les odontoblastes nouvellement formés sont appelés odontoblastes de


remplacement ou odontoblastes de seconde génération.
Dentine réactionnelle
Les odontoblastes sont
toujours présents

Dentine réparatrice
Les odontoblastes ont disparu
et sont remplacés
B/ Face à un traumatisme :
 Lors d’un traumatisme entraînant une exposition pulpaire, la première manifestation observée est une
hémorragie accompagnée d’une inflammation locale. .
 Plus l’inflammation progresse, plus le risque de contamination bactérienne augmente. Par conséquent,
les chances de maintenir la vitalité pulpaire sont plus faibles.

Selon Andreasen; Il ne peut y avoir de guérison spontanée de la pulpe


 En effet, l’effraction pulpaire entraîne la destruction des odontoblastes primaires.
 La cicatrisation de la palissade odontoblastique nécessite donc l’attraction de nouvelles cellules.

 Ainsi, un jour après le coiffage, on observe une prolifération de cellules pulpaires liée à l’existence
d’une lésion.
 Après deux semaines, ces cellules migrent en direction de la lésion pulpaire.
 Elles se différencient et donnent naissance à une nouvelle population de cellules appelées
odontoblastes-like capable de générer de la dentine réparatrice dans la zone pulpaire située sous le
matériau de coiffage.
2. FACE A NOS THERAPEUTIQUES

Coiffage pulpaire indirect


Coiffage pulpaire directet
Après une agression pulpaire, certains biomatériaux, dont
l’hydroxyde de calcium ou le MTA, stimulent le potentiel de
réparation et de régénération pulpaire.

La réussite du traitement aboutit à l’élaboration par le tissu


pulpaire d’un pont dentinaire minéralisé.

Cependant, les mécanismes impliqués dans la cicatrisation


pulpaire lors d’un coiffage direct sont complexes.
1-Cicatrisation dentino-pulpaire suite à un Coiffage pulpaire
indirect

-Dans le cas du coiffage pulpaire indirect, l’agent protecteur est


placé au-dessus d’une couche de dentine dans le but de protéger
les odontoblastes primaires et de promouvoir la formation
de dentine réactionnelle (Ghoddusi et al., 2013).
1-Cicatrisation dentino-pulpaire suite à un Coiffage pulpaire
direct
Dans le cas d’une exposition pulpaire, il y a une destruction de
la couche odontoblastique primaire et une inoculation
septique.
-L’objectif de la thérapeutique est donc d’assainir la pulpe et de
permettre le recrutement et la différenciation des cellules
progénitrices afin de produire de la dentine réparatrice.
Dentinogénèse réparatrice.
L’attraction de nouvelles cellules (c) et leur différenciation en cellule sécrétrice de
dentine (d) induit la formation d’un pont dentinaire en contact avec un matériau approprié (e).
Biomatériaux utilisés :
Des matériaux avec des propriétés bioactives sont utilisés dont le
but est :
-D’induire la formation d’un pont dentinaire
-Et la fermeture biologique de la plaie ;
Ces matériaux sont représentés par l’hydroxyde de calcium, le
MTA, et le biodentine.
Actuellement on connaît les diverses étapes de l’élaboration de la dentine
réparatrice,grâ ce aux travaux de SELTZER et BENDER1958:

-Fin de la réponse inflammatoire.


-Différenciation de nouveaux odontoblastes.
_Synthèse des granules cytoplasmiques précurseurs de collagène
-Sécrétion des précurseurs du collagènes (aminopolysaccharides non sulfaté associés à des
protéines)
-Sulfatation des aminopolysaccharides complexes aux protéines.
-Formation des fibrilles de collagène(matrice)
-Attraction des sels minéraux (minéralisation)
Toute inhibition de la formation des fibrilles de collagènes interdit la formation de dentine
réparatrice.
*Une publication de STANLY WHITE et MC GRAY, portant sur la vitesse de formation de dentine
réparatrice.

Cette étude nous permet de connaître le temps nécessaire quand à l’obtention de dentine tertiaire après
pose d’un pansement (produit de coiffage).
Les résultats sont les suivants:
 LA première dentine tertiaire apparaît peu le 13ème jour post opératoire.
 Le taux de formation est le plus élevé entre 27ème et 48ème jour (3,5um/jour) (1mois et demi environ).
 Il diminue à partir du 48ème jour jusqu’à 0,74um/jour.
 Il a encore diminue jusqu’à 0,23um entre le 72ème et le 132ème jour (4mois et demi).
Donc,chez l’homme ,02 semaine s’écoule avant la formation de la première dentine tertiai
réparatrice . C’est le temps pendant lequel se déroulent les étapes de SELTZER .
 A partir du 27ème jour,quand l’activité enzymatique est redevenue normale, commence le maximum
d’activité dentinogène.
 1 MOIS ET DEMIenviron après l’intervention la dentinogénèse se ralentit nettement pour reprendre
progressivement sa vitesse normale ,c’est le temps minimum d’un coiffage de la dentine.
Selon Stanley white et mac cray ( 1966 )
Les études histologiques ont montré qu’à la suite de la blessure pulpaire et de la pose
du produit de coiffage, il se produit une nécrose limitée et superficielle de la pulpe.
En effet l’hydroxyde de calcium, à causse de son pH très élevé est caustique, mais
son faible solubilité dans les humeurs limite son action, il y a formation d’escarre
sous laquelle se reconstitue la couche des odontoblastes et donc une réaction
dentinogénique a eu lieu.
CONCLUSION
La dentinogénèse réactionnelle et la dentinogénèse réparatrice
sont deux voies de cicatrisation différentes.
La description de ces deux types de dentinogénèse tertiaires met en
évidence les différences qui doivent être maitrisées pour élaborer
une nouvelle stratégie d'approche thérapeutique en odontologie
conservatrice.
Les progrès de la recherche sur la physiologie pulpaire vont conduire
de plus en plus les praticiens à maintenir la vitalité pulpaire lors des
thérapeutiques.
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