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Troubles Hydro-électrolytiques

Dr FOUZAI Bochra
AHU
Centre de Maternité et de Néonatologie de Tunis
Année universitaire 2021-2022
Objectifs
• Objectif 1: Expliquer l’effet de la pression hydrostatique et oncotique sur les mouvement d’eau entre
le milieu vasculaire et le milieu interstitiel.
• Objectif 2: Expliquer l’effet de la pression osmotique sur les mouvement d’eau à travers la membrane
cellulaire.
• Objectif 3: Expliquer les mécanismes des troubles hydriques.
• Objectif 4: Citer les signes cliniques et biologiques des troubles hydriques.
• Objectif 5: Définir une hypokaliémie et citer les manifestations cliniques et les principaux étiologies?
• Objectif 6: Définir une hyperkaliémie, citer les manifestations cliniques et les principaux étiologies?
• Objectif 7: Définir une hypocalcémie, citer les manifestations cliniques et les principaux étiologies?
• Objectif 8: Définir une hypercalcémie, citer les manifestations cliniques et les principaux étiologies?
Introduction :

L’eau représente 60% du poids corporel chez l’homme.

Elle se répartit entre deux compartiments principaux :

- Le secteur intra cellulaire : 60% de l’eau totale. Il est riche en potassium (K+) et faible en sodium (Na+).

- Le secteur extra cellulaire : 40% de l’eau totale, lui-même divisé en deux secteurs :

Plasmatique : riche en sodium et en protéines. Ce secteur représente la volémie efficace.

Interstitiel : il a une composition électrolytique voisine du précédent. Il contient par contre peu de
protéines.
Au sein du secteur extra cellulaire, le passage de l’eau à travers la paroi capillaire est le résultat de deux forces
qui s’opposent :

- la pression hydrostatique qui tend à faire sortir l’eau du capillaire.

- la pression oncotique qui dépend du taux d’albumine plasmatique. Elle tend à retenir l’eau.

Sur le versant artériel : pression hydrostatique > pression oncotique  le passage de l’eau se fait du
capillaire vers l’interstitium.

Sur le versant veineux : pression hydrostatique < pression oncotique  le passage de l’eau se fait du
secteur interstitiel vers le capillaire.
Troubles de l’hydratation :

Malgré de nombreuses variations journalières des entrées et des sorties d’eau, le volume et la composition
électrolytique de l’organisme sont maintenus dans des valeurs quasi constantes : l’équilibre de cette balance
est contrôlé par un bilan hydrique nul.

Les troubles de l’hydratation peuvent se faire par excès ou par défaut :

Déshydratation extracellulaire.

Déshydratation intracellulaire.

Hyperhydratation extracellulaire.

Hyperhydratation intracellulaire.
Déshydratation extracellulaire.

Dans ce cas, les pertes hydriques et électrolytiques sont en quantité équivalente (hémorragie, brûlures, pertes
digestives…) = pertes iso-osmotiques, la déshydratation ne se produit qu’aux dépens du secteur
extracellulaire.

Elle se traduit par :

• Sur le plan clinique : pli cutané, hypotonie des globes oculaires, hypotension (hypovolémie efficace) avec
oligurie .

• Sur le plan biologique : Hémoconcentration avec augmentation de la protidémie et de l’hématocrite.

La natrémie est normale.


Déshydratation intracellulaire :

Dans ce cas, les pertes hydriques et électrolytiques ne sont pas équivalentes avec une perte d’eau supérieure à
la perte de sel (Diabète insipide…) = pertes hypotoniques. La déshydratation se produit alors aux dépens du
secteur intracellulaire par phénomène d’osmose. Elle se traduit par :

• Sur le plan clinique : soif, sécheresse des muqueuses, troubles neurologiques, fièvre.

• Sur le plan biologique : Hypernatrémie, La protidémie et l’hématocrite sont normales.


Hyperhydratation extracellulaire 

• Tableau de rétention iso-osmotique d’eau et de sel (insuffisance cardiaque, hépatique..) 


hyperhydratation extracellulaire.

Sur le plan clinique : Prise de poids, oedèmes, épanchement des séreuses (ascite, pleurésie…).

Sur le plan biologique : Hémodilution avec baisse de la protidémie et de l’hématocrite. La natrémie est
normale.
Hyperhydratation intracellulaire :

Dans ce cas, les apports hydriques et électrolytiques ne sont pas équivalents avec un apport d’eau
supérieur à celui du sel. Ce tableau se reproduit également en cas de pertes excessives de sel.
L’hyperhydratation se produit alors aux dépens du secteur intracellulaire par phénomène d’osmose. Elle se
traduit par :

• Sur le plan clinique : Dégoût d’eau, soif de sel, troubles neurologiques (agitation, convulsion, coma)
secondaires à l’œdème cérébral

• Sur le plan biologique : Hyponatrémie. La protidémie et l’hématocrite sont normales.


Principaux autres troubles hydroélectrolytiques 
1- Hypokaliémie :
On parle d’hypokaliémie pour des valeurs inférieures à 3.5 mmole /l.

Sur le plan clinique :

* Manifestations cardio-vasculaires : on peut avoir des troubles du rythme cardiaque, des troubles de la repolarisation,
un aplatissement des ondes T avec apparition d’une onde U, une baisse de la réponse vasculaire aux catécholamines…

* Manifestations neuromusculaires : crampes, paresthésies, exceptionnellement une rhabdomyolyse pour des kaliémies
< 2.5 mmole/l.

* Manifestations rénales : avec diminution de la filtration glomérulaire.

Principales étiologies : pertes digestives, fuites rénales, traitement diurétique, insulinothérapie…


2- Hyperkaliémie :
On parle d’hyperkaliémie pour des valeurs supérieures à 5.5 mmole/l. Les erreurs techniques de prélèvement (garrot
prolongé, centrifugation tardive) entraînent une hémolyse et donc de fausses hyperkaliémies .

Sur le plan clinique :

* Manifestations cardio-vasculaires : Risque vital +++. Ce sont des troubles de la conduction : ondes T pointues et
symétriques, BAV, élargissement du QRS, fibrillation ventriculaire et arrêt cardiaque pour une kaliémie > 9 mmole/l.

* Manifestations neuromusculaires : faiblesse musculaire, paresthésies, même des paralysies pour des kaliémies > 8
mmole/l.

* Manifestations gastro-intestinales : nausées, vomissements, douleur abdominale…

* Acidose métabolique.

Principales étiologies : acidose métabolique, hyperglycémie et insulinopénie, rhabdomyolyse, hyperthermie


maligne, hémolyse, Insuffisance rénale +++, traitement par les anti-inflammatoires non stéroïdiens, inhibiteurs de
l’enzyme de conversion…
3- Hypocalcémie :
On parle d’hypocalcémie pour des valeurs inférieures à 2.2 mmole/l.

Sur le plan clinique :

* Manifestations neuromusculaires : crampes, paresthésies des mains, fatigue musculaire. On peut même voir
des convulsions. 

* Manifestations cardio-vasculaires : en cas d’hypocalcémie chronique : véritable tableau d’insuffisance cardiaque

* Manifestations digestives : en cas d’hypocalcémie sévère : diarrhée, malabsorption de la vitamine B12.

Principales étiologies : cirrhose du foie, pancréatite aigue, syndrome néphrotique, transfusion massive,
insuffisance rénale, hypoparathyroïdie
4- Hypercalcémie :
On parle d’hypercalcémie pour des valeurs supérieures à 2.6 mmole/l.

Sur le plan clinique :

* Manifestations nerveuses : troubles psychiques, asthénie et faiblesse musculaire. 

* Manifestations cardio-vasculaires : tendance à l’HTA, troubles du rythme cardiaque, surtout en


association avec les digitaliques avec même un risque d’arrêt cardiaque.

* Manifestations rénales : lithiase rénale +++

* Manifestations digestives : diminution de la motilité gastrique avec vomissements, constipation

* Calcifications viscérales : en cas d’hypercalcémie chronique (cornéenne, musculaire, coronarienne…)

Principales étiologies : Hyperparathyroïdie, métastases osseuses…


Conclusion :
Les troubles hydro électrolytiques sont fréquents et d’apparition parfois brutale. Ils peuvent mettre en jeu le

pronostic vital du patient. Ils nécessitent un diagnostic rapide et une prise en charge précoce en présence de

circonstances favorisantes leur apparition (troubles de l’hydratation ++).

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