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« Je suis épuisée. » Voilà les mots prononcés par Olympe sur une vidéo
Instagram. Une vidéo dans laquelle elle annonce qu’elle aura recours au suicide
assisté en Belgique au dernier trimestre 2023. « Je suis déjà en contact avec des
médecins. »La Youtubeuse est connue pour ses vidéos sur le trouble dissociatif
de l’identité (TDI). Car oui, avec Olympe, vous n’êtes pas face à une
personnalité mais face à plus d’une dizaine d’alters ou identités différentes. Mais
ce n’est pas cela qui l’a amenée à prendre une décision qu’elle « ne souhaite à
personne ».Dans une story publiée ce 17 janvier, elle demande d’arrêter de
relayer cette cause. « Ce n’est pas la vérité », assure-t-elle. « C’est mes traumas,
mon C-PTSD (trouble de stress post-traumatique complexe, NdlR) et mon
trouble borderline qui sont les majeures causes, en plus de mon passé et autres
mais pas mon TDI (même si j’avoue que ça appuie dessus) ! » Et d’ajouter :
« Les alters sont justement ceux qui m’ont aidée à rester. »Une première vidéo,
postée sur Youtube, avait vivement fait réagir, certains lui reprochant même de
donner le mauvais exemple aux jeunes. Elle l’avait donc retirée et revient ici
avec un message poignant. « La raison principale est que je suis épuisée. Vous
ne pouvez pas comprendre ma décision et je ne vous demande pas de la
comprendre. Je suis très résiliente mais comme tout humain, j’ai mes
limites. »Notons que si des contacts sont déjà pris avec des médecins comme
elle l’indique, la jeune femme ne communique pas davantage information sur
ses démarches. Soulignons également que si elle parle de suicide assisté, le
terme exact à employer en Belgique est l’euthanasie.Sous certaines conditions,
elle est autorisée en Belgique, notamment pour les patients, majeurs ou mineurs
émancipés, qui se trouvent « dans une situation médicale sans issue et font état
d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut
être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et
incurable », peut-on lire dans la loi.Dans sa vidéo, Olympe précise que sa
décision n’est pas « impulsive » mais « réfléchie ». En cours d’intervention, son
alter « protecteur », Lucie, prend le dessus, à la place de Lia, qui est l’hôte qui
accueillent tous les alters et qui s’exprimait au début de la vidéo. Lucie explique
alors que cette décision « montre l’impact de la dépression et autres troubles
mentaux sur le corps de quelqu’un ». Elle précise ensuite que « c’est une vraie
souffrance » et conclut en disant que « débattre du suicide assisté de quelqu’un
sur Twitter, ça ne se fait pas ».
Alors que l'année 2020 avait été marquée par une baisse inédite des cas (en raison du
contexte sanitaire, voy. news IEB), cette parenthèse semble refermée avec la reprise de la
hausse constante des euthanasies.
Ce critère lié à la souffrance ne doit pas être confondu avec le critère relatif aux affections
psychiques. Dans ce cas, sont visées les affections psychiatriques (comme les troubles de la
personnalité ou la dépression) et les troubles cognitifs (comme la maladie d'Alzheimer), dont
étaient atteints cinquante personnes décédées par euthanasie en 2021.