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EUTHANASIE – ORAL BREVET

Bonjour, je m’appelle Adam Madar.

Bonjour, je suis Solal Madar.

Nous avons choisi de vous parler d’un sujet qui certes n’est pas gai mais qui suscite de vifs débats
notamment dans notre pays : Est-il légitime de légaliser l’euthanasie en France ?

C’est un sujet complexe et sensible et les opinions peuvent varier en fonction des différentes
perspectives qu’elles soient culturelles, éthiques et religieuses, ainsi que des considérations
médicales et juridiques.

Nous allons débattre à ce sujet en prenant en compte ces différents angles tout en essayant
d’apporter une ouverture sur ce qu’il se passe dans les autres pays. Mais avant cela, commençons
par poser le sujet en reprenant l’historique, les différentes lois qui ont été votées dans notre pays et
en définissant les mots car derrière l’euthanasie se cache une multitude de différents termes.

I.

Commençons par parler de l’affaire Humbert qui a suscité une grande émotion dans la société
française en 2003 et qui a marqué un véritable tournant dans le débat sur la fin de vie. Sa demande
de droit à mourir a fait naître la loi Leonetti de 2005.

Cette affaire concerne Vincent Humbert, un jeune homme de 22 ans qui à la suite d’un accident de la
route en 2000 est devenu tétraplégique, sourd et aveugle mais toujours lucide. Après deux ans de
combat, les médecins lui annoncent que son corps ne peut se rétablir. Vincent Humbert décide alors
qu'il est temps de partir. Avec l'aide de sa mère, il écrit au président Jacques Chirac " Je vous
demande le droit de mourir" mais c’est sans succès. Jacques Chirac ne peut rien pour lui, il « n’en a
pas le droit», lui répond-il.

Sa mère, Marie Humbert, annonce dans l'émission Sept à Huit, le 21 septembre 2003 qu’elle l’aidera.
Elle passe à l'acte 3 jours après et parvient à le plonger dans un profond coma. Son fils intègre alors
le service de réanimation du Dr Frédéric Chaussoy qui prend alors une lourde décision pour «abréger
ses souffrances». Le médecin et la mère sont mis en examen pour « empoisonnement avec
préméditation ». L'instruction est « lourde et douloureuse» mais la juge d'instruction décide
finalement un non-lieu général le 27 février 2006.

Cette affaire a conduit à l’adoption de la loi Leonetti en 2005 qui a été promulguée pour encadrer la
fin de vie des patients en phase terminale ou en état végétatif. Cette loi reconnaît le droit des
patients à refuser un traitement médical qui prolongerait artificiellement leur vie. Cette loi a
également établi le droit des patients de recevoir des soins palliatifs pour soulager la douleur et de
limiter les traitements inutiles.

En 2016, la loi Claeys-Leonetti a été adoptée pour compléter la loi Leonetti et permettre un accès
plus large aux soins palliatifs et à l’accompagnement en fin de vie. Cette loi permet également la
sédation profonde et continue jusqu’au décès, à la demande du patient ou de sa famille, dans
certaines situations précises.
Différentes autres affaires, comme celle de Vincent Lambert plus récemment, ont suscité un débat
national en France sur le droit à mourir et sur la manière dont les décisions médicales doivent être
prises dans de telles circonstances.

II.

Définissons maintenant les différents termes utilisés autour de ce débat

Comme nous venons de le voir, la loi Claeys-Leonetti autorise depuis 2016 la sédation profonde et
continue jusqu’au décès. C’est le fait d’endormir progressivement un malade incurable dont le
pronostic vital est engagé à court terme (en heures ou en jours), tous les traitements sont arrêtés.
Une fois le produit injecté, le patient n’est plus alimenté ni hydraté. La mort survient en moyenne au
bout d’une semaine.

L’euthanasie, par ailleurs, est un acte destiné à mettre délibérément fin à la vie d’une personne
atteinte d’une maladie grave et incurable afin de faire cesser une situation qu’elle juge
insupportable.

Lors d’un d’un suicide assisté c’est la personne elle-même qui effectue l’acte fatal et non une tierce
personne.

Ces deux termes sont considérés comme des déclinaisons de ce que l’on appelle l’aide active à
mourir.

D’un point de vue juridique, l’aide active à mourir (euthanasie et suicide assisté) est illégale en
France et considérée comme un meurtre.

A compléter avec les points de vue médicaux, éthiques et religieux

III.
ELEMENTS A INCLURE DANS LE DEBAT

Euthanasie est autorisée aux Pays-Bas en Belgique au Luxembourg où elle est effectuée par un
médecin ou sous son contrôle.

Les soins palliatifs ont pour objectif d'aider à maintenir au maximum la qualité de vie des patients
atteints d’une maladie grave, par la prévention et le soulagement des douleurs physiques et les
autres symptômes, tout en prenant en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle.

Les directives anticipées permettent à quiconque d’exprimer ses volontés, notamment sur la fin de
vie, pour les faire valoir dans le cas où il ne serait plus en capacité de s’exprimer. C’est un droit
depuis la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, renforcé par la loi du 2
février 2016. Elles s’imposent au médecin, elles sont sans limite de durée, modifiables et révocables à
tout moment.

On parle d’obstination déraisonnable (ou d’acharnement thérapeutique) lorsque des traitements


ou des actes médicaux sont poursuivis alors qu’ils sont inutiles, disproportionnés ou n’ayant pas
d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. Le médecin doit s’abstenir de toute obstination
déraisonnable et le patient a le droit de refuser tout traitement ou acte médical qui lui paraît inutile
ou disproportionné.

En France, chacun peut recevoir des soins palliatifs, quel que soit le lieu où il est pris en charge, que
ce soit à la maison, à l’hôpital, ou dans tout autre lieu de vie.

La politique française soutient le développement des structures d’accompagnement de la fin de vie


par l’intermédiaire de grands plans nationaux, ce qui a permis la création de nombreuses structures
depuis plus de 20 ans. Cependant, tous les départements n’ont pas le même niveau de
développement des soins palliatifs. Actuellement, un 5e plan national dédié à la fin de vie et à
l’accompagnement palliatif se déploie jusqu’en 2024 pour notamment poursuivre le développement
de l’offre en soins palliatifs et remédier à ces inégalités géographiques.

Celle-ci se développe dans le temps, même si on constate encore des différences entre les territoires.
A l’avenir, il est important que cette offre continue de se développer, que ce soit à l’hôpital ou à
domicile, car les besoins seront croissants en raison du nombre des décès qui augmentent en France.

PARIS : PLON, 2022, 336 P. Le docteur Denis Labayle est l’un des très rares médecins en France à
défendre depuis plus de vingt ans le droit des êtres humains à choisir leur fin de vie ainsi qu’une
nouvelle conception de l’éthique médicale ajoutant au célèbre serment d’Hippocrate : «
J’accompagnerai mes malades jusqu’à la fin de leur vie et je respecterai leur choix. » Le docteur Denis
Labayle est l’un des premiers médecins à avoir affirmé que les soins palliatifs ne résolvaient pas
toutes les situations et à avoir alerté sur les dérives des lois Leonetti et Claeys-Leonetti qui imposent
la déshydratation du corps et engendrent des agonies prolongées, inutiles et douloureuses.
184 citoyens se sont réunis entre décembre 2022 et Mars 2023 au sein d’une conférence citoyenne
pour répondre à la question suivante : « Le cadre d’accompagnement de fin de vie est-il adapté aux
différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »

Ils ont présenté lundi 3 avril leur rapport final, qui sera transmis au président de la République,
Emmanuel Macron. Dans cette synthèse de 154 pages, une majorité de participants, 76%, se
positionne en faveur d’une aide active à mourir, sous conditions. Le document affirme la nécessité
d’améliorer le cadre d’accompagnement de la fin de vie actuel, dont les soins palliatifs. Sept
principales raisons sont avancées. L’aide active à mourir répond notamment « à des situations de
souffrances mal couvertes par le cadre d’accompagnement actuel ». L’aide active à mourir apparaît
aussi « complémentaire des soins palliatifs », vient « combler les limites de la sédation profonde et
continue jusqu’au décès » (dont la durée de l’agonie). Elle « respecte la liberté de choix de chacun ».
Elle met par ailleurs « fin aux situations d’hypocrisie » (départs en Suisse ou en Belgique) et
« contribue à rassurer les personnes en fin de vie ».

Mais les opposants expliquent aussi leur position. 23 % de citoyens qui ont participé à la Convention
citoyenne sur la fin de vie s’opposent à la légalisation d’une aide active à mourir en avançant
plusieurs « points de vigilance particuliers ».

Ils considèrent aussi que l’aide active à mourir « représente un risque pour les personnes vulnérables
», avec, notamment, « d’éventuels risques d’abus ».

Ils expriment la crainte qu’une légalisation engendre une « défiance croissante entre les patients et le
corps médical.

L’aide active à mourir « porte atteinte à notre modèle de société (protéger la vie) et à l’esprit de
solidarité », écrivent-ils aussi. Les personnes vulnérables, traversées par le sentiment de « peser sur
leur entourage », pourraient demander l’aide active à mourir « par culpabilité », pensent-ils.

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