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REPUBLIQUE DU BENIN

MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES, TECHNIQUES ET


DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

COLLEGE D’ENSEIGNEMENT GENERAL LES COURS GAMA

PROFESSEUR : Monsieur Tiburce Charlemagne C.V. AYINON


CLASSE : Terminale D MATIERE : Philosophie

THEME 2 : L’EUTHANASIE

MEMBRES DU GROUPE 2:

1- AVALIGBE Merveille

2-BOSSOUNVO Laurincia

3-CHOUKPA Eunice

4-COMBE Godson

5-ODJEGNIDE Géany
PLAN
INTRODUCTION
I- DEFINITION ET ORIGINE DE L’EUTHANASIE
II- DESCRIPTION DE LA PRATIQUE DE L’EUTHANASIE
III- LES BENEFICIAIRES DE CETTE PRATIQUE
IV- PROBLEMES RESOLUS PAR L’EUTHANASIE
V-PROBLEMES POSES PAR L’EUTHANASIE
VI-REACTIONS DES EGLISES
CONCLUSION

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INTRODUCTION
Depuis que l'Homme s'interroge à propos de sa vie et de sa mort, il se
questionne également sur cette «bonne mort» qu'est l'euthanasie. En effet,
la question de l’euthanasie est sans doute une des plus complexes, faisant
intervenir le domaine du privé, ainsi que des problèmes à la fois éthiques
et humains. Ce sujet, très actuel, à susciter notre réflexion. Qu’est-ce que
l’euthanasie ? Qu’elle est son origine ? Comment se pratique-t-elle ? Quels
sont les problèmes posés par l’euthanasie et quels sont ses problèmes
résolus ? Qui sont les bénéficiaires de cette pratique?
I- DEFINITION ET ORIGINE DE L’EUTHANASIE

A- CLARIFICATION CONCEPTUELLE
A l’origine, euthanasie du grec ancien ‘’euthanasia‘’ (avec ‘’eû’’ signifiant
bonne et  thanatos « mort») désigne le fait d’avoir une mort douce et que
cette mort soit naturelle ou provoquée. Dans une acceptation plus
contemporaine et plus restreinte, l’euthanasie est décrite comme une
pratique (action ou omission) visant à provoquer particulièrement par un
médecin ou sous son contrôle le décès d’un individu atteint d’une maladie
incurable qui lui inflige des souffrances morales ou physiques intolérables.
Elle est caractérisée par l’intentionnalité: provoquer le décès d’un individu,
avec des circonstances précises: maladie sans espoir de guérison et
souffrances intolérables. Elle ne se définit pas par son moyen, puisqu’il
peut y avoir euthanasie par action directe telle qu’une injection létale ou
simplement par omission de certains gestes relevant des soins
fondamentaux, comme l’alimentation artificielle. Selon le type de
consentement, nous avons: l’euthanasie volontaire(lorsqu’un individu a
la capacité mentale et physique de demander de l’aide pour mourir et qu’il
la demande), l’euthanasie non volontaire ( lorsqu’un individu n’a plus la
capacité mentale et physique de demander de l’aide pour mourir ou de s’y
opposer et qu’on ignore quelle aurait été volontaire), l’euthanasie
involontaire( lorsque l’acte d’euthanasie est pratiqué sur un individu qui a
eu l’occasion d’exprimer une opposition explicite). Nous pouvons donc
distinguer deux formes d’euthanasie celui active ou directe (consistant à
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provoquer la mort de malades incurables pour faire cesser leurs
souffrances ou leur agonie douloureuse) et passive ou indirecte
(consistant à laisser mourir sans soins majeurs les patients dont l’état est
au-delà des possibilités thérapeutiques actuelles).
B- ORIGINE DE L’EUTHANASIE
Lorsqu’on retrace l’évolution de l’idée même de bonne mort, on constate
que, dans l’antiquité, celle-ci était la mort douce préparée par le mourant
lui-même. A la fin du Moyen-Age, l’idée de faire appel à un tiers pour
enseigner l’«art de mourir» est apparue. Depuis la personne tierce a du
assurer toujours plus d’assistance au mourant, à la fois sur le plan spirituel
et sur le plan médical, comme l’évoque pour la première fois le philosophe
anglais Francis Bacon (1561-1626), créateur du mot euthanasie et qui
n’hésite pas à se faire le champion de l’adoucissement agonique. À la fin
du XIX e siècle, de par l’évolution des connaissances en anesthésie
l’apaisement des souffrances en fin de vie devient de plus en plus un sujet
médical.

II- PRATIQUE DE L’EUTHANASIE


Une demande d’euthanasie ne se fait pas en un jour, car on n’aborde pas la
question de la mort si vite ou si facilement. La procédure de l’euthanasie
peut se définir comme suit:
- Le médecin et la personne malade sont les acteurs principaux de la
pratique de l’euthanasie. Aucun pouvoir n’est déféré à la famille ou au
proche du malade. L’euthanasie doit être pratiquée par un médecin qui est
tenu de respecter des conditions et une procédure bien précises.
- La loi envisage deux situations: celle où le patient est conscient au
moment où une euthanasie pourrait être pratiquée et celle où il est
inconscient. Lorsqu’il est conscient, la loi fait une distinction entre un
patient en phase terminale et un patient qui ne l’est pas. Dans cette
dernière hypothèse, elle prévoit deux conditions supplémentaires à remplir
pour que l’euthanasie soit légale. Un patient inconscient est, par

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définition, incapable d’exprimer sa volonté et donc de faire une demande
expresse d’euthanasie. Afin de prévenir (et d’éviter) ce genre de situation,
la loi permet à tout citoyen majeur ou mineur émancipé de demander à
l’avance, dans une déclaration anticipée qu’un médecin mette fin à ses
jours si, se trouvant dans une situation médicale sans issue, il ne pouvait
plus exprimer sa volonté.
- Les actes d’euthanasie sont vérifiés a posteriori par une Commission
créée dans le cadre de la loi.

- La loi se clôture par des dispositions particulières, dont le droit amené à


la demander.

III- BENEFICIAIRES

La pratique de l’euthanasie bénéficie a plusieurs personnes :

-le patient qui est le premier bénéficiaire puisque les souffrances liées à sa
maladie seront supprimées,

-la famille du patient qui est soulagé financièrement,

-les receveurs d’organes qui ont la possibilité de survivre grâce aux


organes de la personne euthanasiée,

IV- PROBLEMES RESOLUS PAR L’EUTHANASIE

-L’euthanasie soulage la souffrance du patient qui est dans un stade


terminal ou critique de sa maladie.

-L’euthanasie a permis d’optimiser l’utilisation des ressources médicales


en ce sens que cette optimisation légitime permet de sauver la vie d’autres
patients (et non de maintenir en vie des gens qui ne peuvent plus rien
apporter à la société) ; en d’autres termes, elle facilite le don d’organes.

-Du point de vue économique, cette pratique est avantageuse, puisque les
dépenses reliées aux traitements de fin de vie constituent un pourcentage
très élevé de l’ensemble des couts de santé.

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-L’euthanasie permet de lutter contre le blocage des lits dans les services
de santé.

V- PROBLEMES POSES PAR L’EUTHANASIE

-La pratique de l’euthanasie et sa légalisation donne le pouvoir de vie ou


de mort aux médecins.

-L’euthanasie est aussi un moyen de dissimuler un meurtre.

-Il peut permettre aux patients considérés comme éventuels meurtriers


dans un accident d’échapper à la juridiction.

-La pratique de l’euthanasie ou l’existence de structures d’accès à cette


pratique serai une incitation à en finir avec la vie pour tous ceux qui se
sentent un fardeau pour la société.

- Elle induit le patient à se juger comme un fardeau économique pour sa


famille

VI- REACTIONS DES RELIGIONS

a- Le catholicisme
La religion catholique se caractérise par le respect de toute vie humaine,
vie sacrée de son commencement à son terme car don de Dieu et sur
l'inviolabilité de la dignité humaine. C'est Dieu qui donne la vie et qui la
recueille à son terme, par conséquent, nul ne peut choisir le moment de sa
mort. Le suicide et l'euthanasie ne sont donc pas permis. Devant les
progrès de la médecine, le Pape Pie XII énonçait dans son discours du 24
février1957, la légitimité du soulagement de la douleur, soulagement qui
ne s'oppose pas à l'idéal chrétien d'imiter la passion du Christ, et ceci y
compris chez des patients mourants au risque de raccourcir leurs vies.
Concernant la sédation des mourants, il rappelle la position de l'Eglise qui
refuse la sédation terminale en dehors des cas où le malade endure des
souffrances atroces; il convient donc d'évaluer chaque situation. Dans ce
discours, l'euthanasie est vivement critiquée du fait des principes
fondamentaux du catholicisme. Dans son discours du 24 novembre 1957, il
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abordait plus précisément le problème posé par les techniques de
réanimation et l'acharnement thérapeutique qui peut en découler. Il
préconise ainsi d'évaluer les situations au cas par cas mais en insistant sur
la légitimité d'utiliser dans cette réanimation des moyens «ordinaires»
c'est-à-dire «les moyens qui n'imposent aucune charge extraordinaire pour
soi-même et pour un autre ».(20)Ces notions rejoignent la notion de refus
de l'acharnement thérapeutique. L'ensemble de ces principes seront réitérés
par le Pape Jean Paul II dans «l'Evangile de la vie» du 25 mars 1995.
b-Eglise Orthodoxe

L'Église orthodoxe, tout comme l'Église catholique, refuse l'euthanasie,


celle-ci étant assimilée à un suicide pour la personne qui veut la subir, et à
un homicide pour le médecin qui la pratique. Pour l’Église orthodoxe,
l'euthanasie est exclue par le Commandement « Tu ne tueras pas », qui
implique l'interdiction de se tuer soi-même ou de se faire tuer par autrui.
Le rejet de l'euthanasie (comme du suicide) est fondé sur la reconnaissance
du fait que Dieu est le seul maître de la vie et de la mort, et qu'une
euthanasie constitue un rejet du don de la vie accordé par Dieu. En outre,
l'Église orthodoxe russe a déclaré que les patients voulant l'euthanasie
peuvent être au moment de la demande dans des états de désespoir ou de
dépression, ce qui fait qu'accepter de telles requêtes est inacceptable.
L’Église orthodoxe russe s'est prononcée en 2007 contre un projet de loi
russe prévoyant la légalisation de l'euthanasie.

c- Judaisme

Selon le Grand rabbin de France, Haïm Korsia, lors du diner sur la


bioéthique à l’Élysée de février 2018, l'euthanasie est un « assassinat » :
« Toute l'éthique médicale est basée sur le refus absolu de ce qui s'est
passé dans les camps de la mort et plus particulièrement à Auschwitz. »

d-Bouddhisme

Pour le bouddhisme, la mort n'est pas la fin de la continuité de l'esprit


d'une personne. D'une manière générale, le bouddhisme considère la
suppression de la vie comme un acte négatif. En revanche, du point de
vue du médecin, l'euthanasie peut être un acte de compassion, et son
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analyse devient délicate et complexe; la condamnation d'une euthanasie
n'est pas automatique. De grands maîtres du bouddhisme tibétain
comme Kalou Rinpoché ou Dilgo Khyentse Rinpoché ne sont pas
défavorables à l’euthanasie passive. En revanche, le 14e dalaï-lama met
en garde contre l’euthanasie active, expliquant qu’en essayant
d’échapper aux souffrances de cette vie, nous pourrions être confrontés
à ces mêmes souffrances dans une vie future dans des conditions plus
difficiles. Le bouddhisme theravada a une position semblable : selon le
code monastique (Vinaya), l'euthanasie active ou le suicide assisté sont
des fautes graves, alors que l'euthanasie passive est une faute légère.

e-L’islamisme
En matière d'euthanasie active, passive ou de suicide, le Coran n'autorise
aucune exception se fondant sur le respect de la vie et de la dignité. Selon
le décret de Dieu, nommé Ajal, la vie appartient à Dieu et lui seul fixe
l'instant de la mort. Tuer, quels qu'en soit les motifs est donc un crime qui
se répercute sur l'humanité toute entière. L'acharnement thérapeutique est
quant à lui prohibé car non bénéfique pour le patient de même que la
toxicomanie et l'usage des narcotiques et des opiacés. Cependant, ces
interdits peuvent être ponctuellement transgressés en cas de force majeure:
«Mais il n'y a pas dépêché pour celui qui est contraint sans toutefois abuser
ni transgresser» (Coran, s.II-3) et «Pour quiconque est contraint...le
Seigneur est pardonneur et miséricordieux» (Coran, s.VI-145)
f-Le protestantisme
A l'opposé de l'Eglise catholique, les Eglises protestantes ne considèrent
pas la vie comme sacrée mais comme faisant partie d'un projet divin qui
dépasse l'être humain. Si les Eglises protestantes ne se sont jamais
réellement exprimées à ce sujet, elles ont toutefois laissées une porte
ouverte au débat, fidèles à leur tradition de responsabilité et d'éthique de la
responsabilité. Elles soutiennent ainsi le développement des soins palliatifs
tout en reconnaissant les limites de ceux-ci. Si certains s'opposent à
l'euthanasie dans le Livre blanc de la commission d'éthique, paru en 1991,
d’autres expriment une sensibilité différente: «une demande doit être
entendue, qui n'est pas la décision d'en finir, mais la supplication par

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laquelle le mourant demande que son temps ne soit plus rongé par le
caractère interminable de sa douleur et de sa déchéance. Or la loi, non plus
que la morale, ni aucune thérapeutique ne peut rien sur un désespéré; le
vouloir vivre ne se commande pas. Il ne nous appartient pas dans juger ».

CONCLUSION
Eu égard à tout ce qui précède, nous pouvons affirmer sans risque de nous
tromper que l’euthanasie est une pratique qui est perçu comme salvatrice
en ce sens qu’elle permet d’atténuer la souffrances de certains types de
patients. Les religions s’expriment toutes différemment sur cette pratique.

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