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Travail-Liberté–Patrie
FACULTE DES SCIENCES
SEGNIAGBETO HOINSOUDE
Zoologiste, Professeur Titulaire
Département de zoologie et de biologie animale,
BP 6057 Lomé (Togo).
année 2023-2024
1
INTRODUCTION
A l’origine, l’écologie signifie l’étude de l’habitat des êtres vivants ou encore l’étude
des conditions physiques, chimiques et biologiques qui déterminent la présence des espèces
vivantes. L’écologie est une branche de la biologie qui s’est constituée en discipline
scientifique. Elle se donne pour tâche d’étudier le monde vivant à ses différents degrés
d’organisation. Elle met en évidence les relations que les êtres vivants, y compris l’homme,
entretiennent entre eux et avec leur milieu de vie.
Le terme « Écologie » fut créé en 1866 par Haeckel. Ce n’est donc pas une science
nouvelle liée aux phénomènes contemporains de prise de conscience de la fragilité de notre
environnement ; elle constitue une discipline biologique forte ancienne dont les débuts
remontent à l’aube de l’Ere scientifique contemporaine.
C’est donc une science qui couvre un large champ, faisant appel à d’autres sciences :
la botanique ; la zoologie ; la pédologie ; la climatologie et même les mathématiques.
Par ailleurs, les 3 dernières décennies ont été marquées par un considérable
développement de l’écologie appliqué dans plusieurs domaines de l’activité humaine :
aménagement de l’espace ; utilisation rationnelle et conservation de la biodiversité,
gouvernance des ressources naturelles, etc. Il est donc devenu de plus en plus évident qu’il
n’y aura pas de Développement Durable pour l’humanité sans application des grandes lois
écologiques à l’économie et aux autres activités de la civilisation contemporaine.
L’auto écologie qui étudie les rapports entre une espèce et son milieu. On néglige ici les
interactions de l’espèce étudiée avec les autres ; elle était supposée au départ pour expliquer la
répartition des espèces prises isolement à toutes les échelles d’observation. Mais il a fallu
rapidement introduire parmi les facteurs de répartition d’une espèce, la présence d’autres dans
son voisinage ; ces espèces interagissent entre elles et possèdent donc des relations multiples.
L’écologie des populations ou démoécologie étudie les caractéristiques qualitatives et
quantitatives des populations ; elle analyse donc les variations d’abondance des espèces pour
en rechercher les causes et si possible les prévoir (dynamique des populations).
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La synécologie analyse les rapports qui interviennent entre les individus des différentes
espèces et avec leur milieu. La synécologie peut s’intéresser seulement à la description des
groupements d’animaux (synécologie descriptive) ou à l’évolution de ces groupements, aux
transferts de matière et d’énergie dont ils sont le siège (synécologie fonctionnelle).
Cas 2 : En 1905, près de Prague, un baron tchèque entreprend l'élevage du rat musqué à partir
de 2 mâles et de 3 femelles importés d'Amérique. En 1914, la Bohême est colonisée par 2
millions de rats musqués qui entreprennent la conquête de l'Europe à raison de 50 km par an.
En France, ce sont des descendants d'élevages ouverts en 1920 qui sont responsables de la
prolifération de l'espèce.
Cas 3 : L’algue tueuse Caulerpa taxifolia, originaire des lagons du Pacifique, est apparue en
1984 au large de Monaco. L'algue s’est adaptée à des températures méditerranéennes de 18 °
C et moins et se développe entre 5 et 50 m de profondeur. L’algue se développe très vite, se
propageant par stolons et disséminée par les ancres de bateaux. Elle n’a pas d'ennemis
naturels en Méditerranée et ses frondes, imprégnées de toxines, menacent la flore originelle
(posidonies). On a tenté de la combattre par panneaux diffusant un algicide ou même par
robot qui en se déplaçant sur les fonds marins dégage un flux d'ions de cuivre nocifs. 2
milliards d'Ecus avaient été utilisés en 1995 pour lutter contre cette algue.
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AUTO ECOLOGIE
Elle s’intéresse essentiellement à l’étude de l’effet des facteurs écologiques sur les
espèces prises isolément dans leur milieu.
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II –LOI DE TOLERANCE, LOI DU MINIMUM, FACTEUR LIMITANT
Enoncée par Shelford en 1911, la loi de la tolérance stipule que pour tout facteur de
l’environnement, il existe un domaine de valeurs (ou intervalle de tolérance) dans lequel tout
processus écologique sous la dépendance de ce facteur pourra s’effectuer normalement. C’est
seulement à l’intérieur de cet intervalle que la vie de tel ou tel organisme, population ou
biocénose est possible. La borne inférieure le long de ce gradient délimite la mort par carence,
la borne supérieure délimite la mort par toxicité. A l’intérieur de l’intervalle de tolérance, il
existe une valeur optimale, dénommée « préférendum » ou « optimum écologique » pour
laquelle le métabolisme de l’espèce ou de la communauté considérée s’effectue à une vitesse
maximale (figure 1).
- Une espèce à forte valence écologique c’est-à-dire capable de peupler des milieux très
différents et supporter des variations importantes de l’intensité des facteurs
écologiques, est dite euryèce.
- Une espèce à faible valence écologique ne pourra supporter que des variations limitées
des facteurs écologiques, elle est dite sténoèce.
On doit à Liebig (1840) la loi du minimum qui stipule que la croissance d’un végétal
n’est possible que dans la mesure où tous les éléments indispensables pour l’assurer sont
présents en quantités suffisantes dans le sol. Ce sont les éléments déficitaires (dont la
concentration est inférieure à une valeur minimum) qui conditionnent et limitent la croissance.
La loi de Liebig est généralisée à l’ensemble des facteurs écologiques sous forme
d’une loi dite « loi des facteurs limitant ».
Un facteur écologique joue le rôle d’un facteur limitant lorsqu’il est absent ou réduit
au-dessous d’un seuil critique ou bien s’il excède le niveau maximum tolérable. C’est le
facteur limitant qui empêchera l’installation et la croissance d’un organisme dans un milieu.
Dans le domaine de l’écologie animale, tout espèce animale ne tolère les variations des
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facteurs écologiques qu’à l’intérieur de certaines limites dites limites de tolérance (inférieure
et supérieure). L’optimum écologique se situe entre les deux limites ; tout facteur
écologique dont la valeur est inférieure au minimum toléré ou supérieure au maximum
toléré, constitue un facteur limitant (loi de la tolérance).
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Tableau 1 : Température d’incubation des œufs de tortues marines
A. FACTEURS ABIOTIQUES
Ce sont les facteurs écologiques d’un milieu naturel qui ne dépendent pas de
l’organisme vivant ; ce sont les facteurs d’origine non vivante. On distingue :
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Tableau 2 : Exemple de répartition de la faune dans un sol brun non cultivé des régions
tempérées.
8
Figure 3 : Conditions environnementales de Caranx hippos (Linnaeus, 1766)
Les animaux supportent des températures inférieures : des Myriapodes ont été soumis à -50
°C ;
Les Nématodes ont été soumis à –272 °C ; des insectes en diapause ont résisté à –80°C.
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Pour chaque espèce on peut définir :
une température létale inférieure ou température de mort par le froid ;
une température létale supérieure ou température de mort par la chaleur ;
une température minimum effective qui est la température la plus basse à laquelle un
organisme peut vivre en menant une vie active prolongée ;
une température maximum effective qui est la température la plus élevée compatible
avec une vie active prolongée ;
une température de torpeur par le froid et une température de torpeur par la chaleur
(température à laquelle il y a ralentissement des fonctions vitales) ;
une température optimale préférentielle recherchée partout animal ; elle est plus près
de la température létale supérieure que de la température létale inférieure.
Dans la gamme des valeurs tolérées, l’élévation de la température interne des organismes
a pour effet d’accélérer les réactions biochimiques. Lorsque la température ambiante s’écarte
durablement des valeurs tolérables, les animaux ne peuvent pas survivre et beaucoup
d’espèces peuvent migrer ou s’enfouir.
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aussi un stimulus essentiel qui déclenche de nombreux comportements chez les animaux. Son
rôle écologique réside dans l’entretien des rythmes biologiques (photopériode ; faire
coïncider la période de reproduction avec la saison favorable ; provoquer l’entrée en
diapause à une période défavorable).
L’eau est le constituant essentiel de la matière vivante. Les êtres vivants renferment en
moyenne 70% d’eau nécessaire à leur bon fonctionnement. La disponibilité en eau du milieu
et l’hygrométrie atmosphérique jouent donc un rôle essentiel dans l’écologie des organismes
terrestres, en conjonction avec la température dont dépendent les pertes en eau des
organismes.
Dans le cas des organismes terrestres, l’approvisionnement en eau et la défense contre
les pertes possibles, constituent donc des problèmes écologiques fondamentaux.
Dans le cas des espèces aquatiques, le problème est :
- Soit de limiter l’entrée excessive d’eau (chez les espèces dulçaquicoles dont les
tissus ont une pression osmotique supérieur à celle du milieu extérieur) ;
- Soit d’en empêcher la fuite chez les formes d’eaux salées.
Pour conserver l’eau ou l’acquérir c'est-à-dire pour maintenir l’équilibre de leur balance
hydrominérale, les animaux ont développé de nombreuses adaptions aux plans
morphologique, physiologique, ou comportemental.
C’est un facteur abiotique. Au Togo, le climat est selon les régions, tropical de basse
latitude ou subtropical ; la température et l’éclairement sont peu variables tout au long de
l’année. L’alternance des jours et des nuits a une grande importance dans le maintien des
rythmes circadiens. Cependant l’eau joue un rôle écologique important en intervenant à la fois
comme facteur climatique et facteur hydrographique ; il intervient notamment dans la
satisfaction en eau des animaux et dans l’approvisionnement plus ou moins permanent des
cours d’eau, des lacs, des mares…; les animaux peuvent être classés en divers groupes
écologiques en fonction de leurs besoins en eau et donc en fonction de leur répartition dans
divers milieux :
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en milieu d’eau douce, certains animaux fréquentent les eaux calmes, peu profondes,
donc chaudes et peu aérées : exp : Têtards de Bufo regularis. (figure 5)
En milieu saumâtre, les animaux recherchant les eaux putrides, riches en substances
sont : Têtards de Xenopus sp.
D’autre animaux vivent dans les eaux très agitées, ou à très fort courant, donc bien
aérées. Pour y vivre, ces animaux ont développé des adaptations morphologiques particulières
pour résister contre les forts courants d’eau : (figure 6)
Exp. : Têtards de Conraua derooi munis d’une puissante ventouse buccale de fixation sur
les rochers (figure 7).
a. Une espèce
hydrophile au stade
larvaire (têtards)
b. Espèce mésophile au
stade adulte
Figure 6 : Cycle de
développement chez les
amphibiens.
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Figure 7 : Têtard chez les amphibiens avec des ventouses
En milieu marin, on a aussi des formes particulières d’adaptation et qui diffèrent selon
la nature de la côte ; ainsi :
1- Sur la côte sableuse, les animaux ont développe leur capacité d’enfouissement en
disposant d’un outillage approprié (figure 8) :
Trompe et parapodes chez les annélides polychètes ;
Pied chez les mollusques bivalves
2- Sur la côte rocheuse (figure 9), les animaux ont la particularité de se fixer et d’adhérer
fortement aux rochers pour résister aux fortes vagues d’eau : leur outillage adéquat peut être :
Des ventouses chez les Gastéropodes : Littorines, Patelles, les Céphalopodes…
Des pieds ambulacraires chez les Echinodermes ;
Des crampons chez les Cnidaires (Gorgones, Eunicelles) ;
Des systèmes de cimentage chez les Cnidaires (Polypes), Crustacés Cirripède
(Balanes, Chthalmes), les huîtres, les Mollusques (Lamellibranches).
Animaux Hygrophiles : Ils ne vivent que dans les milieux très humides, souvent très
saturés ou proches de la saturation : Exp : Amphibiens (adultes), Gastéropodes terrestres,
quelques Annélides, des Vertébrés vivant en forêt, en galerie forestière ou à proximité de
l’eau, certains représentants de la faune du sol.
Animaux xérophiles : Ils vivent dans les milieux très secs où le déficit en eau est
accentué : les déserts (reptiles, mammifères), les bibliothèques (lépisme), les greniers à
céréales (charançons).
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C’est dans cette catégorie que se rencontrent les adaptations à la sécheresse ; on a alors
des espèces sténohygriques (xérophiles et hygrophiles) et des espèces euryhygriques
(mésophiles).
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Figure 9 : Adaptation biologique le long d’une côte rocheuse
Figure 10 : Adaptation de Ptotopterus annectens pendant la période sèche dans les rivières et
mares
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1.3.2. Bilan de l’eau chez les animaux
a) Gains en eau
Milieu extérieur
L’absorption de l’eau par la voie digestive se fait en la buvant directement ou
en utilisant l’eau contenue dans les aliments. Beaucoup d’animaux des zones désertiques ne
boivent jamais et n’ont que cette dernière source d’alimentation en eau (rongeurs).
Le passage de l’eau liquide à travers le tégument (Amphibiens) : certains
animaux sont hypertoniques et l’eau (cas des amphibiens) ou la vapeur d’eau (cas du ver de
farine) peut passer facilement du milieu extérieur vers le milieu intérieur : ce sont des
adaptations alimentaires.
Milieu intérieur
L’utilisation de l’eau de métabolisme issue de l’oxydation des réserves de
graisse ou de glucides : Dromadaires, Rongeurs, Insectes des milieux très secs (charançons
des céréales, Lépismes) qui n’ont pratiquement pas besoins de l’eau qui se trouve dans le
milieu extérieur sous toutes ses formes : ce sont ses adaptations nutritionnelles ou
biochimiques.
Métabolisme : glucides + lipides O2 + H2O. Cette eau est récupérée par réabsorption, ce
qui permet une teneur constante en eau chez ces animaux qui ne boivent jamais.
b) Pertes en eau : ces pertes sont capitales car permettent une diminution de la quantité
d’eau acquise par l’organisme ; elles sont fonction de la température ambiante et aussi de
l’activité physique de l’organisme. Les pertes en eau proviennent de :
La transpiration et de l’évaporation à travers le tégument ;
La respiration
L’excrétion urinaire et des déjections.
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2- Organes respiratoires internes ; on a l’exiguïté des orifices de
communication entre milieu extérieur et organes respiratoires qui restent profonds, ce qui
permet d’éviter la perte d’eau. La disparition des branchies chez les animaux terrestres
(Têtard et Crapaud) évite les pertes d’eau par l’appareil respiratoire. Les crustacés décapodes
adaptés à la vie terrestre conservent les branchies mais la carapace qui recouvre les branchies
limite les pertes d’eau par l’appareil respiratoire.
L’économie de l’eau par voie urinaire atteint son maximum lorsque les vertébrés
(reptiles, oiseaux), les insectes ou les mollusques terrestres, éliminent les produits azotés sous
forme d’urates solides, insolubles dans l’eau.
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Vie dans les terriers où l’humidité est constante et élevée ;
Vie nocturne car il fait plus frais la nuit ;
Migrations en fuyant les zones trop sèches
Obstruction de la coquille des gastéropodes en saison sèche ;
B. FACTEURS BIOTIQUES
Ce sont les facteurs écologiques d’un milieu naturel qui dépendent des organismes vivants.
Dans tout milieu, il existe toujours des interactions ou des coactions qui se manifestent entre
individus de même espèce (interactions intraspécifiques ou réactions homotypiques) et
entre individus d’espèce différente (interactions interspécifiques ou réactions hétéro
typiques) ; à ces différentes interactions, s’ajoutent également les facteurs alimentaires.
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des animaux de même espèce se regroupent ; une des conséquences importantes en est
l’accélération souvent considérable de la vitesse de croissance.
Exp : le Cormoran ne peut subsister que lorsque ses colonies comprennent au moins
10.000 individus avec une densité de 3 nids/m2.
La recherche de la nourriture et la lutte contre les prédateurs sont facilitées par la vie
en commun des individus.
Exp : les loups peuvent tuer des proies de grande taille quand ils sont en bandes alors
qu’ils en sont incapables quand ils sont isolés ;
L’effet de masse : c’est l’effet néfaste qui se produit sur les animaux lorsque le
milieu est surpeuplé (voir le principe d’ALLEE).
Les relations chimiques entre les individus : les phéromones.
Il y a des substances qui circulent entre les membres d’une espèce ; elles n’ont pas de valeur
alimentaire énergétique mais transmettent simplement divers types d’informations : les
phéromones (les allomones le font entre individus d’espèces différentes).
La compétition intraspécifique constitue un facteur biotique d’importance
écologique capitale.
1- NOTION DE COMPETITION
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sa disponibilité dans le milieu et qui est consommée par un organisme ». Ainsi, les sources de
nourriture et leurs constituants essentiels (nutriment, énergie…) sont des ressources ; il en est
de même pour les partenaires sexuels dès lors qu’ils sont « consommés » pendant
l’accouplement et qu’ils accroissent la valeur sélective de l’organisme.
Une ressource peut donc être d’ordre trophique (eau, aliment, élément minéraux…),
spatial (site de ponte ou de nidification, abri…), reproductif (partenaire sexuel). Dans le
cadre des politiques de conservation de la nature et du développement durable, on évoque
souvent la notion des ressources naturelles. Une ressource naturelle est une substance, un
organisme, un milieu ou un objet présent dans la nature et qui fait, dans la plupart des cas,
l’objet d'une utilisation pour satisfaire les besoins (énergies, alimentation, agrément, etc.) des
humains, animaux ou végétaux.
Il peut s’agir :
- d’une matière première minérale (par exemple : l'eau douce, les granulats, les minerais
métalliques, etc.) ;
- d’un produit d’origine sauvage (ex.: le bois, le poisson, etc.) ;
- d’un milieu naturel, source de services écosystémiques (ex. : eau, air, sol, forêt, tourbière,
zone humide, etc.) ;
- d’une matière organique fossile (comme le pétrole, le charbon, le gaz naturel, le lignite ou
la tourbe...) ;
- d'une source d'énergie (énergie solaire, énergie éolienne...) ;
- et par extension d’un service écosystémique (la production d’oxygène fournie par la
photosynthèse par exemple).
Depuis les années 1970, cette notion s’est peu à peu élargie aux ressources nécessaires
à tout organisme ou écosystème, ainsi qu’à tous les secteurs socio-économiques. Ainsi les
surfaces de sols bioproductifs disponibles (une composante du foncier agricole), la qualité de
l’eau ou de l’air, l’aspect des paysages, la biodiversité... constituent d’autres aspects des
ressources naturelles.
La disponibilité des ressources entraine souvent la compétition entre les êtres vivants.
On reconnaît deux types de compétition selon qu’il y ait ou non d’action directe entre les
concurrents :
Compétition par interférence (il y a action directe) : elle peut être active
lorsqu’un comportement de type agressif oppose les concurrents (défense du territoire, d’une
proie, d’un partenaire sexuel…) ou passive lorsque la compétition se fait par l’intermédiaire
de substance chimique sécrétée ou excrétée ;
Compétition par exploitation (pas d’action directe) : elle résulte du fait que
l’utilisation d’une ressource commune par l’un des concurrents diminue sa disponibilité pour
l’autre.
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Analyse des effets de la compétition intraspécifiques : densité – dépendance
2- PREDATION ET PARASITISME
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Tableau 3 : Comparaison entre prédation et parasitisme
Prédateur Parasite
vie libre toute sa vie lié au moins à un stade de son
développement
Recherche d’une proie recherche d’un hôte
plus grand que sa proie plus petite que son hôte
tue sa proie et la consomme ou non ne tue pas son hôte
Les populations proies conditionnent le taux de croissance des prédateurs en leur fournissant
des aliments nécessaires au développement et à la reproduction. Inversement, les prédateurs
peuvent réduire le taux de croissance de leurs proies.
Elles sont positives, soit pour les deux espèces (mutualisme et symbiose) soit pour l’une
des espèces et l’autre ne souffrant pas (commensalisme). On se propose d’utiliser les termes
(+), (-) ou neutre dans une perspective évolutionniste et l’on dira qu’une espèce a un effet (+),
(-) ou neutre sur une autre, si respectivement elle croit, diminue ou laisse inchangée sa valeur
sélective (c'est-à-dire sa contribution à la génération suivante), tableau 4.
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Commensalisme (A commen. de
+ 0 - 0
B)
Parasitisme (A parasite, B hôte) + - - 0
Prédation (A prédateur B proie) + - - 0
Légende :
0 : les espèces ne sont pas affectées dans leur développement.
+ : développement de l’espèce est rendu possible ou amélioré.
- : le développement de l’espèce est rendu impossible ou réduit.
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C. FACTEURS DEPENDANTS ET FACTEURS INDEPENDANTS DE LA
DENSITE
C’est le principe d’ALLEE qui stipule que dans une population, il existe à la fois un
nombre d’individus minimum et un nombre d’individus maximum, entre lesquels la
population a le plus de chance de vivre dans les meilleures conditions. Ainsi, pour certaines
populations (B), lorsque la densité augmente, on observe un effet bénéfique sur la survie, la
croissance, la fécondité, etc. effet de groupe ; mais au – delà d’une valeur optimale de la
densité, la tendance s’inverse et l’effet devient néfaste : effet de masse ; chez d’autres
espèces des populations (A) la densité a un effet systématiquement défavorable.
Dans cette optique les facteurs indépendants de la densité sont surtout d’ordre
climatique : une vague de froid tuera dans une population, un pourcentage d’individus qui
n’est pas fonction de leur densité.
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entre eux d’un point de vue biologique et d’un point de vue géographique. Un peuplement est
plutôt réservé à l’ensemble des individus apparentés mais d’espèce différente qui vivent dans
les mêmes conditions. Exp d’un peuplement mammalien ou d’un peuplement reptilien.
d’autres populations qui représentent pour l’espèce étudiée soit des sources de
nourriture, soit des ennemis (prédateurs et parasites, herbivores dans le cas des
plantes), soit des compétiteurs qui peuvent entrer en concurrence avec elle pour
l’exploitation de la nourriture ou l’utilisation de l’espace, soit des espèces qui
coopèrent avec elle pour assurer ou améliorer telle ou telle fonction (mutualisme,
symbiose).
En d’autres termes, les individus d’une population peuvent se reproduire entre eux (sauf cas
rares des espèces parthénogénétiques) ou communiquer entre eux ; ils peuvent aussi interagir
c'est-à-dire :
Ainsi, la population est l’unité fondamentale des systèmes écologiques, mais ne constitue pas,
à elle seule, une unité fonctionnelle étudiable isolement. Ce qu’on peut étudier c’est « le
système Population-Environnement », figure 11.
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Figure 11: Système Population-Environnement
Dans la nature, l’observation courante montre que les divers individus d’une population
ont une répartition caractéristique de chaque espèce. Parmi les modèles mathématiques qui
ont été proposés pour définir cette répartition spatiale on peut retenir 3 types :
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Répartition régulière des individus ou répartition uniforme des individus :
Si l’on désigne par le nombre de prélèvements effectués sur une surface déterminée,
par la moyenne du nombre d’individus dans l’ensemble de ces prélèvements et par le
nombre d’individus de chaque prélèvement, on peut définir la variance :
Exemple du cas des chenilles dont la répartition peut obéir à une loi binominale négative :
les causes d’une telle répartition :
1- La répartition des imagos à l’émergence ;
2- La distribution des œufs pondus, elle-même en fonction des déplacements des imagos
avant la ponte, de leur mortalité, de la variabilité individuelle, de la fécondité,
3- Le pourcentage d’éclosion des œufs lié aux conditions microclimatiques, au
parasitisme.
4- Des causes intervenant lors du développement des chenilles : déplacements, mortalité ;
microclimat, résistance de la plante hôte. Il faut remarquer que la population des chenilles, à
la fin de leur développement, dépend de tous ces facteurs dont certains (climats), sont
aléatoires tandis que d’autres (parasitisme, maladies), peuvent être agrégatifs. Les populations
se présentent dans la nature avec une variété presque infinie. On peut distinguer les
populations permanentes, représentées dans une aire déterminée pendant toute l’année ; les
populations temporaires qui occupent une aire déterminée seulement durant une partie de
l’année. La dynamique de ces deux populations semble fondamentalement différente
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Exemple : les populations permanentes d’insectes ont souvent de faibles capacités de
dispersion en raison de leur faible aptitude au vol, de l’existence de femelle aptères, de larves
non adaptées à la dissémination par le vent ;
Les populations temporaires montrent une capacité de dispersion élevée grâce à leur
aptitude au vol ;
Les populations permanentes ont développé des mécanismes qui réduisent le risque de
surexploitation du milieu, elles ont un taux d’accroissement plus faible et des densités moins
importantes. Par contre les populations temporaires ont un potentiel d’accroissement élevé et
une plasticité écologique très grande ; elles ont moins de prédateurs et de parasites : elles
quittent le milieu avant l’installation de ceux-ci.
Le comportement territorial
La défense du territoire est un phénomène fréquent chez beaucoup d’oiseaux, chez les
mammifères, les poissons et quelques invertébrés (Libellules). L’absence ou l’existence de ce
comportement peut avoir une grande importance sur la dynamique des populations. Plus le
territoire défendu est vaste, plus la densité de l’espèce est faible. Car la défense du territoire a
pour conséquences de prévenir la surpopulation et permet à l’animal qui connaît son milieu,
d’échapper plus aisément à ses ennemis, d’éviter la compétition alimentaire. Par contre, les
espèces non territoriales, constituent des bandes fortes nombreuses (hirondelles, canards,
phoques…).
Les organismes fixés comme les végétaux et les invertébrés sessiles (Cnidaires, les
bryozoaires, les Crustacés cirripèdes, etc.). Le problème de dénombrement dans ces
organismes est simple. On peut effectuer un dénombrement absolu, ou pour des effectifs trop
importants, on peut effectuer des échantillonnages.
Les organismes mobiles (plus ou moins), le problème est complexe (avec différents
niveaux de complexité). Dans une forêt, ou savane, le dénombrement d’une antilope (Cob de
Buffon, Guib harnaché ou potamochère, etc.) et des insectes ne se font pas de la même
manière à cause de leurs différences de taille, de mobilité et de répartition. Il faut aussi faire
attention aux espèces migratrices et au milieu : par exemple, les Cob de Buffon de Fazao et
ceux de Togodo ne sont pas les mêmes.
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Il est aussi très rare de pouvoir faire des dénombrements absolus des espèces animales
(sauf dans des réserves de petite taille pour certaines espèces, par exemple les hippotrague du
parc de Sarakawa). La difficulté va être d’effectuer un échantillonnage représentatif de la
population. Les méthodes de son évaluation sont nombreuses :
Le recensement global étant rare car trop coûteux et long, on se contente de faire des
recensements partiels sur des zones déterminées ; ceci permet d’avoir des estimations de
l’effectif et une idée de la dynamique de la population locale. Les figures 12 et 13 présentent
les méthodes de dénombrement des animaux.
Figure 12: Parcours d’un recensement de mammifères dans une aire donnée
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B. Méthode de capture et recapture
On a la relation :
Exemple : 50 bécasseaux maubèches ont été capturés et bagués dans le village de Zalivé au en
janvier 2017. Deux semaines plus tard 100 individus de cette espèce d’oiseau migrateur ont
été capturé dans la même localité dont 10 portent des bagues. Quel est l’effectif total de la
population de bécasseau maubèche qui fréquente le lac Togo au niveau de Zalivé ?
Organismes Densité
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Singe patas dans Togodo 14 par km2
Figure 14: Différents types de distribution des animaux dans les écosystèmes
Exemple
- Les jeunes manchots présentent une distribution en agrégats, sur le sol glacé de
l’antarctique afin de se protéger du froid.
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C. Méthodes indirectes d’estimation de la densité
- Par sondage, en prélevant au hasard des échantillons ou en effectuant au hasard
de relevés (échantillons et relevés doivent être représentatifs de l’ensemble de la population) ;
- Comptage des terriers des rongeurs dans une zone désertique ;
- Méthode des « trous ré ouverts » sur une surface donnée ;
- Comptage des trous d’émergence des bruches sur les grains de niébé dans un
volume donné.
- Récolte des exuvies des insectes ou des serpents sur une surface déterminée ;
- Empreintes des mammifères sur le sol (figures 15) ;
- Analyse des pelotes de régurgitation des rapaces pour estimer la densité des
micros mammifères sur une aire définie.
Une génération correspond à l’ensemble des individus qui sont nés en même temps
ou bien qui sont nés dans la même année lorsque les données statistiques sont établies année
par année. Il est souvent plus intéressant d’étudier les phénomènes démographiques en
considérant des groupes d’individus qui ont vécu simultanément un même évènement
d’origine mais qui n’ont pas forcément le même âge ; dans ce cas, on parle de cohortes.
Ainsi, l’ensemble des personnes qui se sont mariées la même année constitue une cohorte
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formée de sujets d’âges différents et sur lesquels on pourra étudier diverses caractéristiques
telles que la date de la première naissance.
Dans le cas d’une population d’insectes, l’on a l’habitude de noter à chaque stade de la
vie non seulement la mortalité totale mais aussi les diverses causes de mortalité et les
quotients de mortalité qui en résultent. Il convient de faire une distinction entre la mortalité
exogène (due aux maladies, aux accidents) et la mortalité endogène (provoquée par le
vieillissement, la non viabilité d’origine génétique, les malformations à la naissance…). La
mortalité exogène est la fonction de la constitution génétique de la population et de l’état
physiologique des individus.
La figure 16 explique les processus démographiques et les actions positives et négatives qui
influencent la cinétique des populations. Elle indique les paramètres qu’il convient de prendre
en compte dans l’étude des statistiques bioénergétiques qui agissent sur l’évolution de la taille
des populations. Le tableau 6 présente par exemple la table de survie de balane glandule
exprimant la cinétique de la population.
33
Tableau 6: Table de survie de Balanus glandula
- Une analyse transversale se fait à des temps déterminés et permet d’étudier plusieurs
cohortes en parallèle et donc de faire (i) la description de la structure d’âge moyenne de
la population pour une période bien définie, (ii) le taux de mortalité propre à chaque
classe d’âge au cours de cette période.
34
La figure 17 exprime la courbe de survie de trois espèces animales correspondant à la
proportion des individus encore en vie à différentes périodes. L’analyse de la figure montre
trois types de tracés.
Type I = courbe convexe. Il reflète une mortalité faible durant les jeunes stades et élevés chez
les adultes. C’est surtout le cas des vertébrés supérieurs où l’on constate un nombre de
descendants faible et beaucoup de soins parentaux.
Type II = ligne droite. Le taux de mortalité est constant tout le long de l’âge (lézards,
rongeurs tels que les écureuils).
Type III = courbe concave ophposé au type I. Il reflète une forte mortalité durant les jeunes
stades et un fort taux de survie chez les individus qui ont atteint un âge adulte (invertébrés,
poissons, certains oiseaux). La descendance est nombreuse mais vulnérable, les parents n’ont
pas d’influences sur le devenir de la progéniture.
Le tableau 7 présente une analyse entre la longévité moyenne, espérance potentielle et le type
de courbe de survie chez quelques espèces animales. Il faut noter que la longévité correspond
à l’âge limite ou aussi l’espérance de vie.
La théorie peut être différente en fonction de certains facteurs biotiques et/ou abiotiques
(prédation, température, ressources alimentaires, etc.). On peut observer des courbes dites en
escalier (ou en crabe). Le taux de mortalité est important à des moments bien précis et sur une
courte période qui peut correspondre à la période de mue. Ces périodes de mue correspondent
à une grande vulnérabilité vis-à-vis des prédateurs qui s’achève quand l’exosquelette se
forme.
35
1.3.3. Les pyramides des âges
C’est une représentation graphique dans laquelle les classes âges sont reportées en
ordonné et leurs effectifs respectifs en abscisse (figure 18). Dans le règne animal, l’âge
s’évalue, le plus souvent, par des méthodes indirectes (taille, examen des parties dures que
sont les dents, les cornes, les écailles, les coquilles…) ; leur durée de vie est très variable et
reste même inconnue dans beaucoup de cas.
Une population est une entité écologique qui possède ses caractéristiques propres ; elle
peut être considérée comme un système et caractérisée par diverses variables d’état dont :
L’effectif ou la densité ;
Le type de distribution spatiale des individus ;
La structure génétique ;
L’organisation sociale.
Ces variables sont affectées par les processus démographiques (natalité, mortalité,
émigration, immigration) qui impriment une cinétique à la population. Ces processus
dépendent à la fois des propriétés des individus et des propriétés de l’environnement.
Le fonctionnement de la population et sa cinétique ne peuvent être compris sans référence
à son environnement. C’est pourquoi comme nous l’avions mentionné plus haut, l’écologiste
parle volontiers du système population – environnement.
36
Figure 18 : Projection sur l’évolution de la population mondiale (ONU, 2012)
37
D. QUELQUES CARACTERISTIQUES DE LA DYNAMIQUE DES
POPULATIONS
1 – Le modèle exponentiel
= B – D avec B = bN et D = dN
38
Les mécanismes de stabilisation doivent être élucidés. Dans le cas où l’intervention et
l’intensité d’action de ces mécanismes dépendent de la densité de la population, on parle de
régulation.
Pour décrire et expliquer la dynamique des populations, les écologistes ont très tôt
élaboré des modèles de croissance des populations.
2- Le modèle logistique
Les populations animales ne montrent une croissance exponentielle que dans des
circonstances exceptionnelles (en élevage, au laboratoire, ou en absence de tout facteur
limitant). Si un tel type de croissance se généralisait dans la nature, l’expansion des espèces
serait catastrophique (cas des parasites comme les bactéries, de la paramécie…). Même si l’on
considère le cas de l’éléphant à développement lent : la durée de gestation est de 12 à 22
mois ; son âge de maturité est de 14 ans : on estime qu’un couple peut dans ces conditions,
donner 19 millions de descendants en 750 ans ; tous ces résultats sont bien loin de la réalité.
39
Ce qui limite cette expansion extraordinaire, est la « résistance » du milieu. Celle – ci
est due aux facteurs biotiques et abiotiques. L’introduction dans la formule (1) d’un facteur K
= capacité de charge du milieu, c'est-à-dire le nombre maximum d’individus d’une espèce
qu’un territoire peut supporter, permet d’améliorer la formule précédente qui devient alors :
40
Figure 20 : Modèle de courbe logistique de croissance d’une population animale
41
Figure 21 : Modèle de croissance logistique d’une population d’éléphant d’Afrique
42
E. INFLUENCE DES FACTEURS BIOTIQUES DANS LA
DYNAMIQUE DES POPULATIONS
Ce sont des facteurs densité-dépendants dont l’action sur une population donnée est
fonction de la densité. Ces facteurs se manifestent au niveau des compétitions
intraspécifiques ou interspécifiques et des relations prédateur-proies.
(-r2 + K2N1) N2
43
2. Quelques résultats expérimentaux
Gausse concluait donc que les oscillations périodiques des effectifs des prédateurs et
des proies, n’étaient qu’une propriété intrinsèque du système prédateurs – proies mais la
conséquence des phénomènes d’immigration répétés.
La question que l’on se pose souvent est de savoir si le fait qu’un prédateur prélève un
certain nombre d’individus parmi une population pour se nourrir, implique nécessairement
qu’il exerce sur elle une action limitant ! Non
44
Mais l’affirmation n’est pas généralisable car il existe des populations qui sont
limitées par leurs prédateurs (carnivores, herbivores et parasites). C’est le cas des populations
de lièvres variables (Lepus americanus) et du lynx (Felis canadensis) en se basant sur le
nombre de peau des individus recensés (figure 23). Cet exemple peut également se vérifier
dans des cas de lutte biologique – traitement abusif d’insecticides qui entraîne la pullulation
des ravageurs (ces traitements déciment plutôt les prédateurs) ;
Dans le cas de lutte biologique, il s’agit des populations introduites ; mais dans leurs
écosystèmes naturels, des parasites, des prédateurs ou des herbivores peuvent limiter la
croissance des populations dont ils se nourrissent. Mais il est nécessaire d’étudier en détail les
mécanismes de la prédation pour en apprécier les possibilités régulatrices : les différentes
réactions que les prédateurs peuvent avoir vis-à-vis des variations de densité de la population
proie.
Ces réponses sont nécessaires pour comprendre le rôle et l’action des prédateurs
(parasites) dans la dynamique et la régulation des proies (hôtes).
4. Facteurs climatiques
Les facteurs climatiques sont des facteurs densité – indépendants, leur action sur une
population est sans rapport avec sa densité et agissent donc quelque soit la densité ou l’effectif
de la population. Bien que de nombreux auteurs accordent une grande importance tantôt aux
facteurs densité – dépendants, tantôt aux facteurs densité – indépendants, il convient en fin de
compte de lier les deux. Car les facteurs climatiques peuvent agir en tant que facteurs –
indépendants de la densité, mais ils interviennent indirectement sur les phénomènes de
compétition, de relations prédateurs – proies qui sont des facteurs densité – dépendants.
Exp. Dans une région, lorsque la quantité d’eau diminue (fact. densité – indépendant), il
naît entre les espèces, une compétition intraspécifique (fact. densité – dépendant).
5. Stratégies biodémographiques
L’enjeu d’une telle espèce est donc sa survie, sa reproduction, donc sa valeur
sélective.
46
La disparition d’une espèce en un point se produit toujours fortuitement et celle-ci ne
peut survivre que si :
Son aire de répartition est suffisamment vaste ;
Il y a adéquation entre les taux de multiplication et de mortalité. On peut dire
que pour un être vivant, une stratégie (ou tactique) démographique, est un type de réponse ou
un moyen de remplacement de ses générations ; on admet que dans ce type de réponse ou de
performance, il y a des contraintes (extérieures et internes) et d’un compromis. En effet, pour
survivre et se reproduire, tout être vivant a besoin de manière et d’énergie qu’il lui faut
répartir entre ses différentes fonctions essentielles.
Le résultat d’une telle allocation optimale des ressources entre les diverses fonctions
vitales de l’organisme se traduit par un profil biologique et démographique définit par l’âge
et la taille à la première reproduction, les taux de fécondité et de mortalité spécifique de
chaque classe d’âge.
47
Figure 24 : Le modèle évolutif r/K. Il y a
l’évolution de la stratégie de reproduction
des espèces qui est relié aux fluctuations
de l’environnement. Ce modèle est devenu
classique et a donné naissance aux
concepts d’espèces à stratégie r et
d’espèces à stratégie K (par convention,
on utilise exclusivement un « r »
minuscule et un « K » majuscule). Cela
permet d'introduire l'impact de l'évolution
de l'environnement dans la dynamique, en
utilisant deux paramètres (« r » et « K »)
au lieu d'un seul.
6. Contraintes et compromis
La notion de contrainte rappelle que tout n’est pas possible pour un organisme donné
compte tenu des pressions qui s’exercent sur lui et compte tenu de sa structure propre
(morphologie, taille…)
Exemple des espèces ovipares : à chaque ponte ces espèces produisent simultanément
des œufs et une biomasse reproductive, mais celle –ci sera limitée et contrainte par la
capacité abdominale.
48
partager une même quantité limitée de ressources, il sera en effet impossible de les maximiser
simultanément : les gains accordés à l’un se traduit par une perte pour l’autre. Deux sortes de
coût de reproduction sont définies.
La reproduction peut drainer l’énergie et des nutriments de telle sorte que ceux-
ci ne peuvent être complètement restaurés avant la suivante tentative de reproduction : c’est le
coût en fécondité qui se traduit par une corrélation négative entre la fécondité actuelle et la
future. Il a été montré chez beaucoup d’espèces que la reproduction inhibait la croissance car
l’engagement de dépenses reproductives se traduit essentiellement par une diminution de
l’énergie allouée à la croissance.
La 2ème source de coût de reproduction est le risque associé aux activités de
reproduction, conduisant à une corrélation négative entre reproduction et survie : c’est le
coût en survie. Divers exemples étayent cette hypothèse : en comparant la longévité
d’individus ayant eu la possibilité de se reproduire à celle d’individus témoins privés de cette
possibilité, il a été montré que les 1ers souffraient généralement d’une réduction de longévité
chez les invertébrés étudiés mais pas chez les vertébrés.
Certains milieux favorisent les espèces à stratégie r par une sélection dite sélection –r ;
ce sont en général, des milieux à climat variable et / ou imprévisible, recolonisés chaque fois
par les espèces qui connaissent une compétition variable (cas des mares temporaires) D’autres
milieux favorisent au contraire, les espèces à stratégie K par une sélection dite sélection –K :
ce sont en général des milieux à climat constant et / ou prévisible, saturés en espèces, et au
sein desquels la compétition est habituellement intense (cas d’un lac, d’une forêt dense).
D’une façon générale, nous pouvons dire que les Homéothermes (oiseaux, mammifères) se
rangent dans les stratèges K alors que les Poecilothermes se placent dans les stratèges r.
49
Cependant, les espèces d’une même famille peuvent présenter les deux types de stratégies :
ainsi, chez les Amphibiens (Bufo regularis qui pond des milliers d’œufs dans les milieux
temporaires et laissés à la merci des conditions climatiques), on observe des stratèges r ; par
contre un autre Bufonidé (Nimbaphrynoides occidentalis) a développé des adaptations
particulières qui en font de lui, des stratèges K puisqu’il assure le développement d’un petit
nombre de jeunes (4 à 10) à l’intérieur des voies génitales (figure 25).
Figure 25 : Nimbahrynoides
occidentalis. Petite grenouille connue
sur un petit territoire limité au Mont
Nimba, situé à l'intersection des
frontières entre la Côte d’Ivoire, la
Guinée et le Liberia. Par contact cloacal,
le mâle transmet ses spermatozoïdes à la
femelle, sans organe copulateur. Donne
naissance à des petits, entre 2 et 16, tout
formés, après une gestation d'environ 9
mois.
En zoologie, il est impossible de classer toutes les espèces animales en deux groupes
bien tranchés : sélection r et sélection K ; il existe plutôt un gradient, continuum r – K, avec
tous les intermédiaires possibles, sur lequel l’on essaie de ranger les espèces. De plus dans
différentes régions du globe, on peut glisser d’un type à un autre, par sélection de certains
génotypes en fonction de l’action exercée par ces différents milieux.
Les espèces ayant une valeur élevée de r sont plus adaptées à la survie lors des 1ers
stades de la colonisation. Au contraire, la pression de la sélection qui s’accroit avec le temps
et avec le nombre d’espèces présentes, favorise celles qui ont r faible mais avec de meilleures
capacités pour la lutte pour la vie c’est –à – dire qui ont une biomasse plus représentée par la
valeur K. Donc, la r- sélection prédomine dans les 1ers stades et la K- sélection dans les stades
ultérieurs.
La stratégie r caractérise les espèces qui s’imposent par leur grande vitesse de
multiplication et la sélection se fait sur la base d’une maximisation de r.
Les mécanismes qui augmentent r constituent tous, des adaptations aux mortalités
massives :
Des descendances nombreuses ;
Une précocité de la maturité sexuelle ;
Un nombre élevé de reproduction au cours de la vie.
La façon la plus rapide pour une population r d’augmenter son r, semble être le
raccourcissement de l’âge de 1ère maturité ; en effet, si la reproduction intervient très tôt,
50
les diverses causes de mortalité n’ont pas encore eu le temps de s’exercer beaucoup sur les
individus. La « r-sélection » favorise donc les espèces à maturité précoce.
7. Applications
Les connaissances acquises sur les différentes caractéristiques démographiques des
populations ont pour but de favoriser l’expansion des espèces utiles (élevage) et de mener une
lutte contre les espèces dites nuisibles qui peuvent être directes ou indirectes ; la lutte directe
consiste en l’utilisation des produits toxiques : on a les insecticides pour les insectes, les
acaricides pour les acariens, les molluscicides pour les mollusques, les nématocides pour les
nématodes, les corvifuges pour les oiseaux, les fongicides pour les champignons etc.
51
La population dans l’écosystème
La compétition intra spécifique n’est pas le seul processus régulateur à envisager dans
un écosystème ; des prédateurs, des parasites et de nombreux agents pathogènes peuvent aussi
avoir une action dépendant de la densité et, donc exercer une fonction régulatrice. Cette action
peut être liée aux effets de la compétition interspécifique :
Elle évoque une entité théorique qui désigne la place et le rôle d’une espèce dans le
fonctionnement d’un écosystème. Ceci fait référence à la localisation spatiale de l’espèce, à sa
fonction et à la manière de la remplir. C’est donc l’ensemble des conditions d’existence d’une
espèce. Selon Hutchinson, la niche écologique est un hyper volume multidimensionnel,
l’ensemble des conditions dans lesquelles vit et se perpétue une population ; ses trois axes les
plus importants sont :
Un axe spatial qui prend en compte l’habitat de l’espèce ;
Un axe trophique qui caractérise le régime alimentaire ;
Un axe temporel qui montre comment l’espèce utilise l’espace et la
nourriture en fonction du temps.
La niche écologique occupée par une espèce a pour but d’éviter la compétition avec
les autres de l’écosystème. Ainsi, 2 prédateurs exploitant les mêmes proies, occuperont une
niche écologique temporelle distincte – l’une sera diurne et l’autre nocturne.
52
F. LA SYNECOLOGIE
Elle se propose d’analyser les rapports qui existent entre les différentes espèces d’un
même milieu d’une part et d’autre part entre ces différentes espèces et leur milieu. La
synécologie fonctionnelle dont il est question ici, se propose d’étudier l’évolution des
groupements d’animaux, les transferts de matières et d’énergie dont ils sont le siège.
I. COMPETITION INTERSPECIFIQUE
La compétition interspécifique est autant plus intense que les besoins des différentes
espèces sont plus voisins, en discutant par exemple les mêmes aliments, abris, lieux de ponte
etc.
Il est donc exceptionnel que dans un même milieu, 2 espèces puissent observer un
neutralisme
53
l’effectif de l’autre espèce mais affecté d’un coefficient de compétition interspécifique (
(car l’effet dépresseur de N1 sur N2 différent de celui de N2 sur N1).
CAS N°1
Quelles que soient les conditions initiales, lorsque le temps t augmente, N2 tend vers
zéro et sa population est éliminée par celle de N1
CAS N°2
*
Ici, lorsque le temps t augmente, N1 tend vers zéro et N2 tend vers K : donc l’espèce 2
élimine l’espèce 1 ;
CAS N°3
*
Ce cas correspond à un état d’équilibre stable dans lequel les deux espèces cohabitent
quelles que soient les conditions initiales.
CAS N°4
Il se crée un équilibre instable, les deux espèces survivent donc cohabitent, mais cette
instabilité ne dure pas et deux cas de figure se présentent suivant les conditions initiales :
En conclusion on peut dire que lorsque deux espèces ont des niches écologiques qui se
recouvrent partiellement, les possibilités suivant se présentent :
a- Ou bien une espèce élimine l’autre indépendamment des conditions initiales (cas 1 et
2)
b- Ou bien suivant les conditions initiales, l’une des deux espèces est éliminée (cas 4) ;
54
c- Ou bien quelles que soient les conditions initiales, les deux espèces cohabitent de
façon stable sur le même territoire (cas 3).
Il y a exclusion compétitive d’une espèce par l’autre si dans un milieu, les besoins des
2 espèces sont identiques, en tous points : c’est le principe d’exclusion compétitive de
GAUSSE qui dit que «les populations de 2 espèces ayant les mêmes exigences écologiques
ne peuvent coexister, l’une d’elle, la plus apte, élimine l’autre à plus ou moins brève
échéance ».
NB : certaines expériences ont montré que deux espèces qui entrent en compétition
pour la même ressource limitée peuvent cohabiter, même si les conditions prévues par le
modèle mathématique ci-dessus ne sont pas réalisées
Le fait de constater dans la nature qu’il y a ségrégation écologique ne permet toute fois
pas d’affirmer que celle –ci résulte de la compétition interspécifique actuelle ou passée.
D’autres facteurs peuvent en effet contribuer à provoquer ou à maintenir la « séparation »
d’espèces écologiquement voisines : la pression de prédation, l’abondance de nourriture, la
présence de parasites, les conditions micro – climatiques ou physico –chimiques.
Dans la nature les phénomènes d’exclusion compétitive sont moins radicaux que dans
les conditions exiguës et fermées du laboratoire. L’espèce compétitivement dominée est
rarement éliminée totalement. Il y a, plutôt exclusion ou partage de l’espace écologique.
Aucune espèce, dans les conditions naturelles toujours spatialement hétérogènes et
variables dans le temps, n’est compétitivement dominante partout. Ainsi, la coexistence est
possible bien qu’elle passe par une séparation écologique totale ou partielle. Dans nombre de
cas la compétition interspécifique joue un rôle important dans la nature en réglant la
distribution et l’abondance des espèces et en contribuant à l’organisation des peuplements.
Dans la compétition par exploitation, il n’y a pas d’action directe entre les individus.
Ses effets se font sentir au niveau des populations par l’intermédiaire de la raréfaction de la
ressource commune (nourriture, abris). Il en résulte une sous –alimentation des individus (ou
une surexposition aux aléas de l’environnement) qui provoque le ralentissement ou la
cessation de la croissance, chute de la fécondité, accroissement de la mortalité et émigration
(cas des animaux).
55
La compétition par interférence (présence d’action directe) implique des
mécanismes d’ordre comportemental (territorialisme interspécifique, phénomène d’agressivité
interspécifique) ou d’ordre chimique (système d’identification ou de marquage à effet
interspécifiques).
La partie de la Terre occupée par les êtres vivants est la biosphère ; elle est composé
d’une mosaïques d’unités différentes, caractérisées chacune par les propriétés physico –
chimiques et par les espèces qui la peuplent. Le milieu physico- chimique ainsi défini, est le
Biotope (bios = « vie » et topos = « lieu ») ; c’est une unité écologique, stable dans le temps
et l’ensemble des organismes vivants dans ce milieu naturel est la BIOCENOSE (bios =
« vie », et Koinos = « commun »). Les différentes espèces d’une biocénose sont rassemblées
par l’attraction que le biotope exerce sur elles ou par les liens de dépendance réciproque. En
effet, le biotope doit, par ses caractéristiques, satisfaire leurs exigences écologiques
permettant à ces espèces de contracter de multiples relations (réactions hétérotypiques).
56
Cette notion est utilisée lorsqu’il s’agit de comparer des peuplements
comportant des espèces de tailles variées : 50 éléphants par ha n’a pas la même valeur que
10.000 termites par ha.
La notion d’abondance étant exprimée en valeur relative, on adopte 5 classes
d’abondance pour avoir des estimations plus ou moins précises. 0 : absent 1 : rare /
dispersé 2 : pas rare / peu abondant 3 : abondant 4 : très abondant
La fréquence : c’est le pourcentage d’individus d’une espèce par rapport au total des
individus ; elle peut être calculée pour un prélèvement ou l’ensemble des prélèvements d’une
biocénose, ceci permet d’établir un Histogramme des fréquences qui est de 3 types :
1- La répartition des fréquences est très dissymétrique : les espèces sont
nombreuses et seules quelques unes forment la plus grande partie de la faune.
2- Les fréquences sont voisines les unes des autres ; les espèces sont donc
équitablement représentés : la foule est riche en espèces.
3- Les fréquences sont très diverses et les espèces peu nombreuses.
Les biocénoses subissent des modifications suivant un rythme circadien (alternance des
jours et des nuits) et suivant un rythme saisonnier (alternance de saisons sèches et de saisons
pluvieuses). D’une façon générale, la dynamique d’un écosystème peut dépendre :
57
- Des variations propres au biotope ;
- Des modifications que subit le biotope sous l’action de la biocénose (de
nombreux animaux vont détruire (le biotope) c'est-à-dire végétation ;
- Des modifications que subit la biocénose sous l’action du biotope (un
changement du biotope entraîne la disparition de certains animaux de ce milieu) ;
- Des interactions qui existent entre les différents éléments de la biocénose
(prédateurs – proies).
58
G. TRANSFERT DE MATIERE DANS LES ECOSYSTEMES
Une chaîne alimentaire est une suite d’êtres vivants dans laquelle les uns consomment
ceux qui les précèdent dans la chaîne avant d’être consommés par ceux qui les suivent.
On distingue deux types de chaînes : les unes commencent par les végétaux vivants
et les autres par la matière végétale ou animale morte.
Lorsque l’on avance le long de ces chaînes, les individus deviennent de plus en plus
grands et de moins en moins nombreux.
59
1.3. Les chaînes des parasites
Lorsque l’on avance, les individus deviennent de plus en plus petits et de plus en
plus nombreux.
Chaque étape d’une chaîne alimentaire constitue un niveau trophique. On dit que des
organismes appartiennent au même niveau trophique lorsqu’ils sont séparés dans la chaîne
alimentaire par un même nombre d’étapes. Les végétaux chlorophylliens constituent le 1 er
niveau trophique. Un même animal peut appartenir à plusieurs niveaux trophiques :
Omnivores consommant à la fois végétaux et animaux.
Carnivores attaquant herbivores et autres carnivores.
60
Figure 27 : Un exemple de chaine alimentaire en milieu aquatique d’eau marine
a. - Les observations directes : c’est la plus simple des méthodes mais difficilement
applicable aux animaux de petites tailles et à ceux qui ne se laissent pas s’approcher, donc il y
a possibilité d’utiliser les jumelles.
b. - L’examen du contenu stomacal : particulièrement employé pour les oiseaux, poissons.
Ainsi on a pu déterminer la nature des proies d’une pie (oiseau) dont les proies sont :
insectes, arachnides, crustacés, mollusques, vertébrés…
Cette méthode présente pourtant des inconvénients :
Souvent les restes sont difficiles à identifier ;
L’animal peut absorber seulement les parties liquides de ses proies ou même
des tissus mous souvent méconnaissables.
- La méthode sérologique : elle consiste à fabriquer pour un animal donné, un
anti – sérum et l’on teste toutes les espèces susceptibles d’avoir consommé cet animal.
Exp. : sérum anti – Nezara testé sur tous les prédateurs susceptibles d’avoir
consommé Nezara
61
Cette méthode n’a pas une spécificité totale car le sérum anti – Nezara viridula peut
réagir avec une autre espèce de Nezara ou même avec une espèce de la même famille.
- La méthode des radio –isotopes : il s’agit de faire absorber une solution
32
contenant du P à des plantes qui dominent dans un milieu. On prélève des animaux du
voisinage à des intervalles de temps réguliers et l’on mesure leur radioactivité.
Les animaux qui se nourrissent activement au dépend des plantes marquées,
deviennent radioactifs au bout de quelques temps (1 à 2 semaines).
Les animaux qui ne deviennent radioactifs au bout d’un long temps (après deux
semaines se nourrissent surtout d’autres plantes du milieu et occasionnellement des plantes
marquées.
Les animaux prédateurs qui présentent une radioactivité tardive sont
prédateurs des animaux qui se nourrissent des plantes marquées.
Les pyramides écologiques sont des représentations graphiques dans lesquelles les
niveaux trophiques successifs sont représentés par des bandes rectangulaires dont la longueur
est proportionnelle au nombre d’individus (pyramide des nombres), à la biomasse des
organismes (pyramides des biomasses) et à la quantité d’énergie accumulée par unité de
temps, de surface ou de volume (pyramide des énergies).
Cette pyramide a plus d’intérêt que la pyramide des nombres puisqu’elle indique pour
chaque niveau trophique, la quantité de matière organique vivante présente à chaque niveau.
Mais cette représentation présente en elle, 2 critiques :
Elle accorde la même importance aux tissus de tous les animaux qui ont
cependant des compositions chimiques, donc des valeurs énergétiques différentes ;
Elle ne tient pas compte du facteur temps ; les biomasses mesurées pouvant
s’être accumulées en quelque jours pour le phytoplancton ou en quelque dizaines d’années
pour la forêt.
Pyramide des Energies
C’est la représentation graphique la plus satisfaisante car elle donne une image
dynamique (intervention de la durée de son évaluation) contrairement aux deux autres qui
offrent une image statique ; le problème majeur de cette pyramide est le manque de données
pour la construire. Il y a perte importante d’énergie lorsqu’on passe d’un niveau trophique à
un autre.
63
H. TRANSFERT D’ENERGIE DANS LES ECOSYSTEMES : LA
PRODUCTIVITE
Pour fabriquer ses tissus et se reproduire, un organisme vivant doit recevoir une
certaine quantité d’énergie qui sera utilisée pour :
L’utilisation de l’énergie solaire par les végétaux verts fait intervenir plusieurs
paramètres et le transfert d’énergie se résume de la façon suivante :
Exp d’une estimation des différents paramètres dans une savane préforestière de Côte
d’Ivoire dont LT = 16860. 106 Kcal / ha / an.
Les feux de brousse consument chaque année 8,5 t soit 36.106 Kcal / ha / an
Ce qui est disponible pour les consommateurs I, est donc de 78.106 Kcal / ha / an
64
Au niveau des consommateurs I
Sur les 78 disponibles, 62 sont ingérés et 8 seulement assimilés ; il y a ici perte
énorme d’énergie non assimilée soit 54.106 Kcal et sur 8.106 Kcal assimilée seul 0,6.106 Kcal
/ ha / an constitue la productivité II aire nette.
Conclusion : l’élevage constitue une production de luxe ; les phytophages entrent en
concurrence avec l’homme pour leur alimentation et que la transformation de la manière
végétale en matière animale se fait avec une très importante perte d’énergie.
Le rendement économique de croissance ou taux d’assimilation des consommateurs I
est :
Rendements énergétiques
Toute l’énergie absorbée par une plante ou un animal n’est pas utilisée. Dans le cas des
animaux, en partant de l’énergie consommée (contenue dans les aliments) on peut établir le
Flux et le Partage de l’énergie chez eux :
Rendement écologique d’un écosystème : la formule est :
66
Ré =
x 100
Elle est très importante puisqu’elle exprime l’aptitude d’une espèce à utiliser l’énergie
chimique contenue dans les éléments naturels ; elle permet donc de distinguer :
67
QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
DENNIS, B., R. A. DESHARNAIS, et al. (2001). Estimating Chaos and Complex Dynamics
in an Insect Population. Ecological monographs 71: 277-303.
LAMBINON J., DELVOSALLE L., DUVIGNEAUD J., 2004. Nouvelle flore de la Belgique,
du G.-D. de Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines (ptéridophytes
et spermatophytes). Cinquième édition. Editions du Patrimoine du Jardin botanique
national de Belgique, B-1860 Meise.
68