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ETHIQUE ET DEONTOLOGIE

Objectifs d’apprentissage
• Définir les concepts de base ;
• Expliquer les principes d’éthique et de déontologie
médicale ;
• Enumérer les droits du patient ;
• Enumérer les devoirs et obligations des agents de
santé ;
• Expliquer les conséquences du non- respect de la
déontologie ou de l’éthique ;
• Expliquer les missions du comité consultatif national
d’éthique ;
• Accepter la nécessité d'une réflexion éthique dans les
décisions difficiles.
Introduction

 L’exercice et l’activité des professionnels de la


santé requièrent des exigences morales de
plusieurs ordres :
le respect de la vie humaine;
de l’esprit de service et l’éthique
 par conséquent les professionnels de santé ont
une condition juridique double.
 En tant que membres de la profession médicale,
leur vie professionnelle est régie par un droit qui
codifie les règles d’exercice de leur profession et
détermine les statuts de leur activité.

 En tant que personnes, ils demeurent soumis,


même lors de l’exécution de leurs tâches, aux
impératifs du droit commun (pénal ou civil)
comme tous les citoyens .
• La connaissance de l’éthique et de la déontologie
médicales demeure le complément indissociable
de la formation technique de ceux qui doivent
soigner et préserver la santé de l’homme.
FONDEMENTS ET EVOLUTION HISTORIQUE
DE L’ETHIQUE ET DE LA DEONTOLOGIE
MEDICALE

.
Objectifs d’apprentissage
• Amener l’agent de santé à :
• Connaître l’origine des concepts de l’éthique et
de la déontologie ;
• Comprendre l’évolution historique desdits
concepts.
Fondements des Concepts et
Evolution historique
• Fondement:
• L’éthique et la déontologie médicales sont
étroitement liées, historiquement, l’une et
l’autre;

• Elles sont issues des concepts d’Aristote et


d’Hippocrate.
• Cela a été exprimé par Hippocrate dans cet extrait de
son serment : « le médecin s’engage envers ses
maîtres et leurs enfants, et envers les malades à
toujours chercher le bien »… « Je passerai ma vie et
j’exercerai mon art dans la pureté et le respect des
lois. Dans toute maison où je serai appelé, je
n’entrerai que pour le bien des malades. Je
m’interdirai d’être volontairement une cause de torts
ou de corruption. *…+ ». Ce serment datant de 25
siècles est toujours d’actualité.
Evolution historique
• L’évolution de l’éthique et la déontologie médicales a été marquée
à travers l’histoire par les progrès techniques de la médecine.

• Dès le 18e siècle, Kant s’est interrogé sur les problèmes posés à
son époque par la vaccination contre la variole mise au point par
JENNER.
• La problématique d’actualité qu’il posait déjà était la suivante :

 est-il raisonnable de faire confiance à la technique alors que


son efficacité n’est pas encore démontrée ?
 Quelles règles et comportement doit adopter celui qui utilise la
technique pour en démontrer les bénéfices attendus ?
• Par ailleurs, entre les deux guerres mondiales, les
premiers courants prônant l’existence de races et
une sélection par l’eugénisme firent leur apparition.
Leurs théories rejetaient toute philosophie et
restreignaient l’étude de l’homme à son étude
scientifique. Ces théories ont constitué la base sur
laquelle s’est développée l’idéologie nazie.

• La seconde guerre mondiale a constitué l’apogée de


cette idéologie rejetant tout principe d’humanité
dans les pratiques des médecins tournés vers un seul
but, la création d’une aristocratie raciale.
• Mais en 1947, la découverte des expérimentations nazies a
permis une renaissance de l’éthique formalisée par la
rédaction du Code de NUREMBERG qui consacrait des
principes tels que :
– Le consentement volontaire et éclairé ;
– La liberté du sujet humain se prêtant à des expérimentations ;
– Le caractère scientifiquement solide des bases de
l’expérimentation ;
– La protection du sujet de la recherche ;
– Le principe du rapport bénéfice/risque.
• D’autres textes ont ensuite suivi le Code de NUREMBERG,
contribuant ainsi à son évolution et à son enrichissement :
• Le code de déontologie pour les infirmières,
adopté en 1953 par le Conseil international des
Infirmières, qui a été révisé plusieurs fois dont la
plus récente version est de 2005.

• La Déclaration d’HELSINKI adoptée par


l’Association Médicale Mondiale en 1964 a été
consécutive au constat de manques dans le Code
de NUREMBERG.
• On peut citer ici onze (11) principes énoncés à HELSINKI en
1964 :

• Existence de comités d’éthique donnant leur approbation


pour la réalisation d’études ;

• Déclaration sur les implications éthiques de la recherche ;

• Notion d’une personne scientifiquement qualifiée comme


responsable ;

• Notion du rapport contraintes/bénéfices ;


• Respect de la vie privée du sujet de l’étude ;
• Confidentialité des données ;

• Information appropriée ;

• Consentement libre et éclairé de préférence par écrit ;

• Notion d’un médecin tiers bien informé mais ne prenant pas


part à l’étude ;

• Notion d’un représentant légal ;

• Ethique pour les auteurs et les éditeurs.


• Le Texte des Nations Unies du 16 Décembre 1966
a insisté sur la relation entre l’éthique médicale et
les droits de l’homme, en disposant que
• « Nul se sera soumis à la torture, ni à des peines
ou traitements cruels inhumains ou dégradants ;
en particulier, il est interdit de soumettre une
personne sans son consentement à une
expérience médicale ou scientifique.»
• Le Texte des Nations Unies du 16 Décembre 1966 a insisté
sur la relation entre l’éthique médicale et les droits de
l’homme, en disposant que « Nul se sera soumis à la
torture, ni à des peines ou traitements cruels inhumains
ou dégradants ; en particulier, il est interdit de soumettre
une personne sans son consentement à une expérience
médicale ou scientifique.»
• La Déclaration de MANILLE (1981) a essentiellement
individualisé certains groupes humains « vulnérables »
(enfants, femmes enceintes, malades mentaux, etc.) par
rapport aux textes précédents ;
• Le Niger est partie de certaines conventions et traités
internationaux sur l’éthique et la déontologie
médicales.
• Toutefois, quelques textes nationaux ont pu être
élaborés, il en est ainsi des dispositions sur le secret
médical dans le Code Pénal (CP) ; de l’Ordonnance n°
88-31 du 9 juin 1988, portant création d’un Ordre
National des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-
dentistes ; de la charte du patient ; de la création du
Comité Consultatif National d’Ethique en 1999 etc.
• Pour le moment les Associations paramédicales n’ont
pas adopté des textes propres à elles-mêmes et les
autres Ordres ne sont pas créés.
• Par ailleurs, ces dernières années l’ouverture
démocratique, l’évolution des droits humains et
l’émergence du contrôle citoyen sur l’action publique
au Niger confèrent une autre dimension à la question
d’éthique et de déontologie médicales.
• Les organisations des consommateurs voire les
consommateurs eux-mêmes des services publics et
notamment des services de santé deviennent de plus
en plus exigeants.
Ces concepts d’éthique et de déontologie qui sont
historiquement liés datant de plus de 25 siècles sont
toujours d’actualité.
Ils constituent encore de nos jours des valeurs importantes
dans le secteur de la santé, où obligation est faite à tout
agent de santé de prêter serment avant de commencer à
exercer.
Le défi pour le prestataire de soins reste le respect en
permanence de ces valeurs.
PRINCIPES DE L’ETHIQUE ET DE LA
DEONTOLOGIE
Objectifs d’apprentissage

• Amener l’agent de santé à connaître et à respecter


les principes de l’éthique et de la déontologie.

• Les principes d’éthique et de déontologie sont


pour la plupart contenus dans le serment
d’Hippocrate
• Les éléments de l’éthique alimentent la
déontologie.
– Principe d’éthique médicale

• L’éthique appliquée au domaine médical constitue un


ensemble de règles de bonnes mœurs, de bonnes
conduites à vocation universelle, qui oriente le savoir et le
savoir être en direction d’une finalité thérapeutique. Ces
principes sont entre autres :

• Le principe de la Primauté de la personne humaine


 Le respect de l’être humain, de sa dignité, de son identité,
de son intégrité physique et psychique (la sacralisation de
la vie humaine)
 Le respect de l’être humain, de sa dignité, de son
identité, de son intégrité physique et psychique (la
sacralisation de la vie humaine)

• Les principes de garantie mutuelle des membres des


professions
 Obligations de réserve et de comportement tendant
à préserver l’honneur, la moralité, la solidarité vis-à-
vis de la profession ; « Même en dehors de l’exercice
de la profession le praticien doit s’abstenir de tout
agissement de nature à la déconsidérer » ;
• Réglementation interne des usagers de la
profession, exercice personnel, devoirs envers les
confrères et les patients ;
• Indépendance professionnelle en ce qui concerne
les médecins :
• Responsabilité de l’agent de santé quant à la prise
en charge médicale qu’il propose à son patient.
• Les préceptes particuliers aux professions
paramédicales
 Probité et efficacité dans le travail ;
 Sens de subordination et celui de l’initiative
nécessaire ;
 Souci de perfectionnement de la profession et
préservation de l’image de celle-ci ;
 Obligation de rendre compte de l’exercice des
responsabilités ;
 Devoir d’éducation en matière sanitaire et
professionnelle.
• Les principes de devoirs et comportements
 Le point de départ de la pratique repose sur le
respect de la personne et de la vie humaine. C’est
vers l’homme que convergent toutes les
préoccupations de la formation, de la pratique, de
l’administration et c’est à lui que se rapportent les
grandes qualités suivantes requises par le code :
 La compassion : la réaction humaine qui porte à
partager la souffrance et l’accablement des autres, à
ressentir leur peine, leur infortune ou leur
indigence ;
• La compétence : la possession des connaissances,
des talents, de l’énergie et de l’expérience
nécessaires à la prestation des services prescrits ;
• La fiabilité : qualité qui favorise le
développement et le maintien des rapports de
confiance. fidélité, confiance, fiabilité, signifient,
au fond, foi mutuelle ;
• La conscience : le sens moral de ce qui est bien
ou mal dans sa conduite personnelle, la
perception des principes d’éthique appropriés et
la volonté de les appliquer ;
• L’engagement : décision prise délibérément de
s’employer à respecter ses obligations
professionnelles ;
• Le dévouement de l’agent médical face à son
patient ;
• La préservation de la vie du patient (interdiction
de toute nuisance au patient) ;
• Le Respect de la liberté du patient dans le choix
thérapeutique.
– Principe de déontologie médicale
• La déontologie en tant que science du devoir à
accomplir édicte des principes tels que :
 La garantie du secret professionnel ;
 L’obligation de compétences en ce sens que l’agent
de santé, particulièrement le médecin a le devoir
d’entretenir et de perfectionner ses connaissances et
d’agir conformément aux données actuelles de la
science médicale ;
 Le respect du droit du patient à l’information qui lui
est dû ;
 Le fait que la médecine doit rester au service et au
bénéfice du malade.
La connaissance et le respect de ces principes font
de l’agent de santé un professionnel compétent et
conscient de son rôle.
Etude de Cas
• Le Dr Ali, chirurgien compétent et expérimenté, s’apprête à
terminer son service de nuit dans un hôpital de District. Une
jeune fille, accompagnée de sa mère, arrive à l’hôpital de
District. La mère repart immédiatement après avoir dit à
l’infirmière qu’elle devait rentrer pour s’occuper des autres
enfants. La patiente présente une hémorragie vaginale et
souffre beaucoup. Le Dr Ali l’examine et pense qu’il s’agit
d’une fausse couche ou d’un avortement provoqué. Il fait
vite une dilatation et un curetage et demande à l’infirmière
de demander à la patiente si elle peut financièrement se
permettre de rester à l’hôpital jusqu’à ce qu’elle soit sans
danger pour elle d’en sortir. Le Dr Moussa arrive pour
remplacer le Dr Ali qui quitte le service sans avoir lui en
parlé de la patiente. Dégager les problèmes d’éthiques et de
déontologie soulevés dans ce cas.
LE SECRET MEDICAL
Objectifs d’apprentissage :
• Amener l’agent de santé à :
• Maîtriser les fondements et les contours (les
types, les bénéficiaires, les propriétaires et les
dépositaires) du secret médical;

• Connaitre les situations dans lesquelles le secret


professionnel peut être révélé.
• En raison de son importance, la discrétion dont doit faire
preuve l’agent de santé dans l’exercice de sa profession a
été réglementé par la loi.
• L’obligation au secret est consacrée par le CP à son article
221 qui dispose que : « les médecins, chirurgiens,
pharmaciens, sages-femmes, infirmiers et toutes autres
personnes dépositaires, par état ou par profession ou par
fonction temporaire ou permanente, des secrets qu’on leur
confie, qui, hors les cas où la loi les oblige ou les autorise à
se porter dénonciateur, auront révélé des secrets, seront
punis d’un emprisonnement de 2 mois à un an et d’une
amende de 10 000 à 200 000 ou de l’une des 2 peines.».
• Le secret médical est constitué par la
connaissance de faits d’ordre médical surpris à
l’occasion de l’exercice de la profession. Le
caractère « médical » des faits couverts par le
secret doit être entendu au sens large et
comprend notamment toutes les circonstances
annamitiques personnelles et familiales. L’absence
d’une pathologie fait également partie du secret
– Les types de secret médical
Le secret naturel concerne la surprise de faits
intimes d’un individu en dehors de toute
profession ;
Le secret confié concerne les confidences libres
ou obligatoires ;
Le secret promis exige, avant la confidence, la
promesse de tenir le secret.
– Les bénéficiaires du secret médical
• En principe, sauf le jeune enfant, tout individu, même
bien portant, qui se confie à un agent de santé doit être
assuré du secret de ses confidences.
• En particulier, les adolescents mineurs ont droit au
secret ; l’agent de santé ne peut pas dévoiler,
automatiquement leurs confidences à leurs parents.
• Les hommes « publics » (Hautes autorités d’Etat, etc.)
ont également droit au secret médical, bien que leur
fonction implique un « abandon partiel » de leur vie
privée, notamment de leur état de santé.
• Les malades aliénés mentaux et ceux dans le coma ont
également droit au secret. Il en est de même pour les
défunts dont la mémoire doit être respectée.
• Certains caractères communautaires de la médecine,
comme la médecine d’hôpital, la médecine militaire et
d’autres formes de la médecine préventive, de la
médicine sociale, etc., doivent être organisés dans le
respect du secret médical. Les nécessités de
l’enseignement ou les considérations d’ordre
scientifique ne peuvent pas déroger à cette obligation.
– Le propriétaire et le dépositaire du secret
• Le propriétaire du secret est le malade, puisqu’il s’agit de
son droit à l’intimité et que les faits confidentiels le
concernent. Cependant, le malade ne peut disposer
librement de son propre secret médical pour trois
motifs :

• Il est souvent incompétent en matière médicale ; la


signification exacte d’un diagnostic peut lui échapper ;
• L’agent de santé le tient souvent dans l’ignorance de la
maladie dont il souffre pour lui éviter des réactions
dépressives (exemple dans le cas du cancer) ;
• Il arrive quelque fois que des tiers soient impliqués dans
le diagnostic (maladies vénériennes, affections
héréditaires, etc.).
• Ces raisons font que le malade ne peut non plus délier
l’agent de santé du secret. En définitive, c’est l’agent de
santé qui est le dépositaire du secret médical et qui en
est seul responsable.
– Sur quoi porte le secret ?
• Cette disposition du code pénal s’applique aux
personnes dépositaires par état ou par profession du
secret qu’on leur confie.
• Deux éléments sont donc à considérer:
• l’état ou profession de la personne à qui on a fait la
confidence ;
• la confidence elle-même.
• Etat ou profession
Pour que la confidence revête le caractère d’un secret professionnel,
il faut qu’elle ait été faite à l’agent de santé quand celui-ci exerce sa
profession. En effet, l’agent de santé a également une vie privée : ses
parents, ses amis, ses relations lui font éventuellement des
confidences, que par discrétion, il ne divulguera pas, mais qui n’ont
pas le caractère du secret professionnel, du moment qu’ils ne lui ont
pas été révélées dans l’exercice de la profession.
• La confidence
La disposition parle de « secret que l’on confie ».
Brouardel précise que « toute confidence est un
secret ».
Le terme « confidence » demande à être précisé : il
s’agit, non seulement de ce que le patient peut dire,
mais également de tout ce que l’agent de santé
apprend ou découvre par le fait qu’il s’est confié à
ses soins.
Vis-à-vis de qui le secret professionnel doit-il ou pas être
gardé?

• Le principe du secret
 Vis-à-vis de l’employeur.
• Si l’employeur insiste malgré tout pour connaître des
constatations qui auraient pu être relevées par l’agent de
santé au cours des soins qu’il administre à l’employé, ou
pour qu’il fournisse un complément d’informations sur
les conclusions formulées par le médecin, l’infirmier se
retranchera derrière le secret professionnel.

• Il soulignera l’avantage pour l’employeur d’être assuré


de son absolue discrétion.
• En effet, la surveillance sanitaire serait compromise si
la population craignait de ne pas pouvoir compter sur
la discrétion du service médical.

• D’autre part, la loyauté et la fermeté avec lesquelles


l’infirmier garde le secret de l’employé malade
rassurent l’employeur de la rigueur avec laquelle il
gardera également les propres secrets de l’entreprise
(secrets de fabrication, d’organisation technique, de
prospection commerciale, etc.).
Vis-à-vis des administrations, compagnies
d’assurances, mutuelles, etc.,

• C’est au médecin de faire les déclarations


nécessaires dans les formes prescrites par la
déontologie médicale.

• L’infirmier n’est habilité à communiquer aucun


renseignement, ni aucune pièce du dossier.
 Vis-à-vis de tiers non concernés :

• Il s’agit des visiteurs, relations aux voisins du malade, vis-à-vis de


qui le secret doit également être gardé de façon absolue.

• C’est ici que les qualités de discrétion et de prudence sont


particulièrement recommandées afin d’éviter toute inadvertance
qui puisse fournir des éléments de révélations.

• Outre le préjudice moral, pensons au cas où certains organismes


(compagnies d’assurances par exemple) tenteraient de se
procurer par personnes interposées des informations qui leur
seraient refusées si elles les avaient demandées régulièrement.
 Le secret vis-à-vis de l’entourage du malade
• Le problème se pose de façon beaucoup plus nuancée.
Dans les cas graves, lorsqu’il s’agit d’un enfant, d’un
malade inconscient ou d’un malade mental, la famille
est amenée à prendre certaines responsabilités ; elle
doit pouvoir le faire en connaissance de cause.

• De plus, un minimum d’information est indispensable à


la tranquillité d’esprit de la famille et à sa coopération
ou au bien-être du malade.
.
• En règle générale, c’est le médecin qui tiendra les
proches au courant du diagnostic et du pronostic.
• En milieu hospitalier il arrivera que cette responsabilité
incombe à l’infirmier (e).
• Beaucoup de prudence et de discernement lui seront
nécessaire pour juger de ce qu’elle peut dire, et de la
personne la mieux indiquée pour recevoir la confidence,
à la fois par son affection sincère pour le malade et par
ses qualités de caractère et d’intelligence. Cela suppose
une fois de plus que l’infirmier aura su se montrer
observateur et bon psychologue.
• De toute façon, les révélations se limiteront à : état
du malade, traitements envisagés, interventions à
pratiquer, évolution probable de l’affection.
• Mais les confidences personnelles du malade, les faits
extra médicaux venus à la connaissance de
l’infirmier(e) du fait de ses activités à son service ne
peuvent pas être divulgués.
• Lorsqu’un infirmier(e) soigne un enfant ou un
adolescent mineur, amené par ses parents ou par une
personne légalement responsable le secret n’existe
pas vis-à-vis de ces personnes.
• Si les soins ont été prescrits par un médecin
consulté à l’insu des parents, l’infirmier, comme le
médecin, sont tenues au secret vis-à-vis de ces
derniers.

• Comme pour l’adulte, le secret est dû dans tous


les cas aux confidences faites par l’enfant sur des
sujets ne concernant pas sa maladie.
• Le secret dans l’équipe médico-sociale
• Tous les renseignements recueillis par l’infirmier (e) et qui
peuvent présenter un intérêt pour le traitement du patient
doivent être communiqués au médecin, ou à ses
collaborateurs liés comme lui par le secret professionnel.
• L’infirmier quittant son service transmet obligatoirement à
son remplaçant les consignes que celui-ci devra exécuter
en y joignant si nécessaire des renseignements sur l’état
d’esprit du malade.
• Il est également de règle que lorsqu’un malade est pris en
charge par un autre service, son dossier médical
l’accompagne. Cependant, l’infirmier conservera au secret
des faits non susceptibles d’influencer le traitement.
• Le secret dans l’équipe médico-sociale
• Vis-à-vis du personnel administratif et subalterne, ce
personnel est en principe tenu au secret professionnel.
L’agent de santé s’abstiendra cependant de lui
communiquer tout renseignement qui ne serait pas
strictement nécessaire à l’accomplissement de sa tâche.
• Avec les services sociaux, l’infirmier et l’assistant social ne
sont autorisés à se mettre mutuellement au courant du
secret professionnel que dans la mesure où cela est exigé
pour mener à bien une action concertée. Ils ne
communiqueront pas leurs dossiers. Les dossiers médicaux
et les dossiers sociaux seront conservés dans des armoires
différentes et fermées à clef par les responsables.
• Vis à Vis du malade : le malade a en principe le droit
de connaître l’affection dont il est atteint et le
traitement qu’il reçoit.
• Toutefois, la révélation de son état peut, dans des cas
graves, peut avoir des conséquences fâcheuses sur
son moral.
• Il convient donc de ne lui en parler qu’avec prudence
et, en tout cas après en avoir référé au médecin.
• C’est au malade que le certificat médical doit être
remis ; lui seul est juge de l’usage qu’il veut en faire.
• La déontologie se montre sur ce point, plus tolérante
que la loi : elle admet que le malade peut délier du
secret par un consentement explicite ou même
tacite lorsqu’il s’agit de confidences autres que
médicales.
• La loi se montre intransigeante, car le secret médical
est d’ordre public, établi pour le bien commun. En
pratique, l’infirmier (e) fera preuve de la plus grande
circonspection. Il peut lui être impossible :
• - de prouver que le malade était sain d’esprit au
moment où il l’a délié du secret ;
• - d’administrer la preuve qu’il a effectivement été
délié du secret par le malade.
– Les exceptions prévues par la loi : déclarations
obligatoires et facultatives
• Le CP prévoit les cas dans lesquels la loi elle-même
oblige les dépositaires du secret professionnel à se
porter dénonciateurs (article 221).
• Ces dérogations à la règle ont pour raison la volonté du
législateur de préserver l’intérêt général.
• L’infirmier peut avoir à faire la déclaration de maladies
contagieuses, de naissance ou d’enfant mort-né.
• Ces déclarations sont faites aux administrations
concernées, mais ne doivent être divulguées à personne
d’autre.
• Déclaration obligatoire
• Maladies transmissibles
• La déclaration de certaines maladies contagieuses transmissibles
est obligatoire. La raison d’être de cette disposition est de
permettre d’enrayer les épidémies par le dépistage précoce,
l’isolement des personnes malades ou suspectes et la désinfection.
• Le médecin est le premier astreint à cette obligation. A défaut,
l’infirmier peut être amené à faire la déclaration en tant que chef
d’établissement (directrice de pouponnière, de garderie, de
maternité, de maison maternelle, etc.) ou en tant que personne
ayant administré des soins. Il rappellera éventuellement aux autres
personnes mentionnées par la loi obligation qui est la leur.
• Déclaration de naissance et enfant mort-né
• La déclaration de naissance est obligatoire pour tout enfant
considéré comme viable (180 jours de grossesse et mesurant 33
cm de long). L’enfant mort-né doit également être déclaré.
• Le secret professionnel doit être respecté si les parents le
demandent. Dans ce cas, sera uniquement mentionné « le fait
matériel de la naissance » : le jour, l’heure et le lieu, le sexe de
l’enfant et les prénoms qui lui seront donnés.
• A ce niveau également, l’intervention de l’infirmier n’est
obligatoire qu’à défaut de déclaration par les personnes
mentionnées avant lui dans la loi. Il s’assurera donc que ces
déclarations ont été faites et rappellera au besoin aux personnes
responsables l’obligation qui leur incombe.
• Déclarations facultatives

• A ces dispositions qui sont obligatoires s’ajoutent des autorisations légales qui,
elles, ont un caractère facultatif. La déclaration des cas de grippe ou de
contamination vénérienne, par exemple, est facultative. Il en est de même en
ce qui concerne l’avortement. En fait, le médecin ou l’infirmier ne dénoncent
pas l’avortée, ils dénoncent plutôt l’avortement si cela ne risque pas de
dévoiler l’identité de l’avortée, et si l’avorteur lui-même n’a pas participé à la
confidence (en appelant lui-même le médecin par exemple).
• Mais il peut se trouver devant des situations délicates. Témoigner qu’un acte
délictueux a été commis par un parent du malade peut faire tort à ce malade :
même s’il en a été la victime, celui-ci peut préférer voir cet acte demeurer
impuni plutôt que d’être indirectement atteint par le scandale qui résulterait
de sa divulgation.
Le secret médical protège la vie privée du malade
en permettant les soins. L’agent de santé doit
protéger le secret médical dont il a la garde. Ce rôle
de gardien de secret est un devoir d’ordre public
(protégé par la loi).

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