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INFIRMIERS
Mme AYINGONE NDONG Aimée Christine Chancia
IPA, Master Sciences Infirmières
PLAN
• INTRODUCTION
• HISTOIRE
• LA PIONNIERE : FLORENCE NIGHTINGALE
• LES ECOLES DE PENSEES/ LES PRINCIPAUX MODELES
• LE LONG CHEMIN DE LA PROFESSION
• LES INFIRMIERES D’AUJOURD’HUI
• CONCLUSION
INTRODUCTION/1
• L’histoire de la profession d'infirmier et d'infirmière montre comment cette
profession s'est forgée au cours du temps, souvent de façon empirique, autour de la
religion ou d'étapes maîtresses comme les guerres, les besoins évolutifs de la
société en matière de santé, de soins de santé mais encore autour de
réflexions humanistes, de la prise en compte des besoins sociaux et de l'étude de
la psychosociologie.
• La profession d'infirmière et d'infirmier et les soins infirmiers ont évolué avec
l'histoire de la médecine et la philosophie des sciences. L'évolution de la
profession, largement féminisée au cours des époques, est concomitante du
mouvement féministe et de l'histoire des femmes dans le domaine des sciences.
INTRODUCTION/2
• Rôle masculin
Lutter contre la mort et protéger l’espèce
Réduire le mal par la force avec les traitements en faisant des soins
INTRODUCTION/3
• Le développement de ce module comporte trois grandes sections conformes à la
infirmière. Les deux premières parties porteront successivement sur la profession puis sur
la formation infirmières. La troisième partie sera consacrée aux capacités requises lors de la
• Cette description d’activités a permis de déterminer les compétences requises pour l’exercice
professionnel et a abouti au « référentiel de compétences » .
• Être compétent, c’est savoir agir en situation. « La compétence est de l’ordre du ‘‘savoir
mobiliser’’ .Pour qu’il y ait compétence, il faut qu’il y ait mise en jeu d’un répertoire de
ressources. » Les ressources de la compétence sont les différents types de savoirs qui sont les
ingrédients indispensables à son élaboration. C’est ici qu’intervient « le référentiel de
formation » qui décline les ressources fournies lors des études, l’ensemble des savoirs et des
savoir-faire qui seront mobilisés en situation pour atteindre le niveau de performance requis.
1. HISTOIRE : DANS L’ANTIQUITE
• Si la laïcisation des soins scelle l’acte de naissance de la profession infirmière, les religieuses
resteront encore longtemps dans les lieux de soins à y exercer une très forte influence, en
particulier en prenant en charge un certain nombre d’écoles de formation. Voici donc initié
l’ère de l’auxiliaire de soins technicienne, de haute moralité et soumise au corps médical :
« une filiation médicale patrilinéaire se superpose à la filiation religieuse matrilinéaire »
(Collière, 1982).
Les religieuses, d’un coté, qui dispensent les soins
sociale mais d’utilité sociale. Voici son rôle, donné par l’Union des
à Petersburg en Virginie
dans le New Jersey en rapport avec les mauvais traitements infligés aux
• 1867 : Jane Currie Blaikie Hoge publie ses mémoires sur sa pratique en tant
qu'infirmière dans l'Union Army : The Boys in Blue.
• 1876 : Reconnaissance d’utilité publique de la MSP.
• 1876 : Le terme japonais 看護婦 (kangofu pour infirmière) est utilisé pour la première
fois.
• 1878 : Création en France des premiers cours municipaux le soir après leur journée de
travail pour infirmière à l’hôpital de la Salpêtrière.
• 1879 : Mary Eliza Mahoney sort diplômée du New England Hospital for Women and
Children Training School for Nurses et devient la première infirmière afro-américaine
aux États-Unis.
•1879: Une des trois sociétés de la Croix-Rouge : Association des Dames françaises
(ADF).
•1884 : Mary Agnes Snively, la première infirmière formée selon les conceptions
de Florence Nightingale, prend la responsabilité de « Lady Superintendent » du Toronto
General Hospital’s School of Nursing.
•1886 : La première revue relative aux soins infirmiers, The Nightingale, est publié
aux États-Unis.
•1888 : Le mensuel The Trained Nurse est publié pour la première fois dans l’État de New
York.
•1893 : Le comité The Nightingale Pledge, avec à sa tête Lystra Gretter, est instauré pour valider
la formation infirmière aux États-Unis
•1899 : Le Japon établit un système d'enseignement pour l'enseignement des soins infirmiers
modernes, avec notamment la Midwives Ordinance.
• Jusqu’au début des années 60, la diversité du recrutement retarde l’avènement d’une conscience
professionnelle collective : les religieuses côtoient les infirmières bourgeoises de la Croix-Rouge et celles
formées en école publique. Mais elles ne s’acceptent pas : les religieuses sont mues par leur dévotion et ont
des attitudes réactionnaires ; les « demoiselles » de la Croix-Rouge sont mues par la charité et sont
hautaines ; l’élève infirmière de l’Assistance Publique présente une caricature peu charitable, qualifiée
souvent de « noceuse ».
• Dans le mouvement général de mai 1968, les infirmières prennent conscience de ce qu’elles sont une
profession comme les autres et commencent à se libérer de la sacro-sainte chape de plomb qui pèse
sur elles : l’obéissance, la soumission, la charité et le dévouement de la religieuse. Et en même temps
que s’efface l’image de la « sainte laïque », la position sociale évolue tant sur le plan privé que
professionnel :
Sur le plan privé, on ne conçoit plus qu’elle doive rester célibataire, comme un prêtre, ce qui était
recommandé par les grandes figures du monde infirmier au début du siècle.
Sur le plan professionnel, les rapports entre médecins et infirmières se transforment avec une
nouvelle position de l’infirmière qui ose s’imposer face à son patron.
Les infirmières ont probablement bénéficié des évolutions sociales de cette époque sur la place de la
femme dans la société en général et dans le monde du travail en particulier.
• 1863 : Clara Barton s’engage pendant la guerre de Sécession à soigner les Nordistes
comme les Sudistes (sera à l’origine de la création de l’American Red Cross).
• 1864 : Henry Dunant crée la SSBM, refus de la contribution des femmes jusqu’en 1870,
création d’ambulance
• 1880 : la SSBM accepte les femmes, la conscription limitant le recrutement des hommes
• 1901 : Ouverture par Léonie Chaptal de l’œuvre des tuberculeux adultes à Paris 14.
• 1901 : Gabrielle Alphen-Salvador aménage un hôpital gratuit de six lits pour des
femmes issues de milieux modestes.
• 1901 : Conflit avec le corps médical cofondateur de l’Adam (Dr Gabriel Maurange).
• 1903 : Diplôme de garde-malade hospitalière délivré à la MSP au bout de trois années d’études
théoriques et pratiques.
• 1907 : Congrès de l'International Council of Nurses (ICN) à Paris avec 300 nurses du monde entier. La
France délègue quelques médecins de l’Assistance Publique de Paris. Présence de Anna Hamilton,
Léonie Chaptal et Gabrielle Alphen-Salvador. Visite de la Maison-école de Léonie Chaptal, de la MSP, de
l’école de la rue Amyot (Adam) de Gabrielle Alphen-Salvador.
• 1909 : Le département des soins infirmiers est créé dans la Croix-Rouge américaine.
• 1909 : L’université du Minnesota (University of Minnesota) accorde la première
licence en soins infirmiers, établissant un nouveau standard en matière
d'apprentissage du métier.
• 1911 : L'association des infirmières canadiennes est fondée.
•Août 1914 : La MSP devient l’hôpital auxiliaire N° 2, Société de secours aux blessés
•1916 : L’Adam avec la Société des amis (quakers anglais) ouvrent conjointement la Maison
maternelle de Châlons-sur-Marne (actuellement Châlons-en-Champagne, Marne) pour
accueillir de jeunes mères avec leur bébé.
•1916 : Le Royal College of Nursing est fondé en Angleterre.
• 1919 : Création du ministère des Régions libérées pour l’hygiène et l’assistance aux populations.
• 1919 : L’hôpital-école Edith Cavell devient l’École de puériculture de la faculté de médecine de Paris
grâce à une dotation de la Croix-Rouge américaine.
• 27 janvier 1921 : Léonie Chaptal présente un rapport au Conseil supérieur de l’Assistance publique
(CSAP) sur la nécessité de réglementer l’exercice de la profession d’infirmière en France.
• 1921 : Sophie Mannerheim, une pionnière des soins infirmiers modernes en Finlande accepte la
présidence de la Croix-Rouge finlandaise.
• 1er juillet 1922 : un décret organise la profession d’infirmière en instituant un brevet de capacité
professionnelle permettant de porter le titre d’infirmière diplômée de l’État français. La création
d’un Conseil de perfectionnement des écoles d'infirmières découle de l’application du décret du 27
juin 1922 instituant le diplôme d’État d’infirmière et de visiteuse. Sous la présidence du Pr Maurice
Letulle (1853-1929) et la vice-présidence de Léonie Chaptal, membre du Conseil supérieur de
• 1923 : Le département soins infirmiers de Yale aux États-Unis devient la première école
indépendante. Il base son enseignement sur un cursus universitaire.
• 22 juin 1924 : Léonie Chaptal fonde l’Association nationale des infirmières diplômées de
l’Etat français (Anidef).
• 1925: création du Bureau central des infirmières qui applique les décisions du Conseil de
perfectionnement. Juliette Delagrange et son adjointe Mlle Séguénot sont chargées de
l'application des programmes d'enseignement pour obtenir le diplôme d’État, de
l’habilitation des écoles d’infirmières existantes, de la création et du développement de
nouvelles écoles d’infirmières, de la surveillance de leur fonctionnement et de
l’organisation des sessions d’examens dans la France entière.
• 1929 : L'association des infirmières au Japon est fondée.
• Octobre 1929 : la MSP ouvre l’école Alexis Soyer pour préparer des économes
hospitalières.
• 1938 : Le Nurses Memorial est érigé aux États-Unis à la mémoire des quelque 600
infirmières qui ont servi durant la Première Guerre mondiale.
2. LA PIONNIERE : FLORENCE NIGHTINGALE
«La dame à la lampe»
• Infirmière britannique pionnière des SI modernes et de l’utilisation des
statistiques dans le domaine de la santé
Au début des années 1950, d’autres infirmières théoriciennes proposent des conceptions de
la discipline infirmière.
Il y a six grandes écoles :
• Les modèles conceptuels de cette école tentent de répondre à la question : Que font les
infirmières ? Selon ces modèles, les soins sont centrés sur :
• Les principales théoriciennes de cette école sont : Virginia HENDERSON, Dorothea OREM, Faye
ABDELLAH.
- Les postulats : s’appuient d’une part, sur la pensée d’un psychologue américain Thorndike, et
d’autre part, sur l’expérience personnelle de l’auteur dans le domaine de la réadaptation
physique
- Les valeurs : l’auteur croit que l’infirmière exerce d’une part, en collaboration avec d’autres
soignants, surtout le médecin, et d’autre part, selon une fonction qui lui est propre et que
personne d’autre n’est qualifié pour faire aussi bien qu’elle. Le danger est que le premier role
soit développé au détriment du second.
• Le modèle de D. OREM : l’être humain présente des exigences d’auto soins (= capacité d’engager des actions
volontaires dans le but de maintenir sa survie, son bien-être et sa santé). Les auto-soins sont liés à 3 types de
nécessités: nécessités universelles (besoins vitaux), nécessités développementales (adolescence, grossesse, fin
de vie, …), et nécessités reliées à des altérations de l’état de santé. Les soins infirmiers ont pour but d’assister
la personne dans l’exercice de ses auto-soins. Le déficit d’auto-soins réside dans l’Incapacité à engager ces
actions soit par manque de connaissance, soit par des limites physiques et psychiques. Système de Soins
Infirmiers est ainsi la « Façon dont les soins infirmiers répondent aux besoins identifiés chez l’être humain, en
tenant compte des facteurs conditionnant de base. »
• Ce modèle qui date de 1970 est influencé par la sociologie et le comportementalisme. Cette théoricienne
avance une nouvelle notion : le self care ou l’auto-soin qui rend la personne sujet des soins.
• L’auteure décrit trois types d’auto-soins : auto-soin universel (actes concernant les processus vitaux); auto-soin
d’évolution (actes modifiant un mode de vie au cours d’évènements de la vie liés au développement ou des
situations imprévues); l’auto-soin d’adaptation (concernent les situations de pertubation de la santé physique
et psychique).
L’école de l’inter-action
• Les modèles conceptuels de cette école tentent de répondre à la question : Comment les
infirmières font ce qu’elles font ? Centré sur le processus d’interaction entre l’infirmière et la
personne, le soin est un processus interactif entre une personne ayant besoin d’aide et une
autre capable de lui offrir cette aide. Afin d’être en mesure d’aider la personne, l’infirmière doit
clarifier ses propres valeurs, utiliser sa propre personne de façon thérapeutique, et s’engager
dans le soin.
• Les principales théoriciennes de cette école sont : Hildegarde PEPLAU, Ida ORLANDO, Joyce
TRAVELBEE, Imogene KING, Ernestine WIEDENBACH.
de l’être humain utilisés pour classer les diagnostics infirmiers. Elle lui attribue
• L’exercice infirmier a pour objectif la qualité de vie telle qu’elle est perçue par la
personne ou sa famille. L’accent est mis sur le respect de la dignité de la personne,
c’est elle qui prend les décisions la concernant, et elle procède à son rythme.
L’infirmière va aider la personne à : décrire ses expériences en lien avec la santé et
trouver du sens de la situation de soins; envisager les choix possibles et
accompagner la personne selon son rythme; mobiliser ses ressources et susciter une
démarche vers des choix et des possibilités d’être.
L’école du caring
• Ces modèles tentent de répondirent à la question : Comment les infirmières sont-elles ce qu’elles font ? Ils
reposent sur un idéal de caring ( = prendre soin ) à la fois humaniste et scientifique. Théoriciennes de l’école
du caring : Madeleine LEININGER, Jane WATSON.
• Le modèle de J. WATSON : Ce modèle offre une approche existentielle et spirituelle, claire sur la nature
même du caring, de ses caractéristiques et des éléments essentiels qui le constituent. Ainsi définit-elle le
caring comme un ensemble de facteurs (qu’elle nomme facteurs caratifs) qui fondent une démarche
soignante favorisant, soit le développement ou le maintien de la santé, soit une mort paisible. Ces facteurs
caratifs sont étayés à la fois par une philosophie humaniste, qui est la clé de voûte de l’approche soignante,
et par un corpus de connaissances scientifiques qui ne cessent de s’accroître. Ils servent de guide structurant
pour comprendre le processus thérapeutique interpersonnel qui s’instaure entre l’infirmière et la personne
soignée. Il existe dix facteurs caratifs principaux qui forment un cadre conceptuel pour comprendre les soins
infirmiers en tant que science du caring.
Ces facteurs caratifs sont :
• 9) L'assistance dans la satisfaction des besoins humains (voir Maslow) : Besoins biophysiques,
besoins psychophysiques, besoins psychosociaux
• 10) La prise en compte des facteurs existentiels – phénoménologiques : « S'occuper d'une autre
personne telle qu'elle est, et en lien avec ce qu'elle aimerait ou pourrait être, est une question
d'ordre existentiel, phénoménologique pour l'infirmière qui pratique la science du caring. »
Tableau: J. Bonnet d'après "La pensée infirmière" de KÉROUAC, PÉPIN, DUCHARME, DUQUETTE, MAJOR, Sept
1996
Le modèle conceptuel infirmier, fil conducteur de la
démarche clinique infirmière
• Les années de guerre dont la guerre de Crimée marquent profondément l’image des
infirmières, avec des évènements historiques et des figures de terrain clés. Florence
Nightingale (1820-1910), Nurse engagée sur le front, aux côtés des soldats anglais,
pendant la guerre de Crimée (1853-1856), va ouvrir des « Hôpitaux de campagne ». Son
objectif a été l’amélioration des soins. Ses méthodes ont été la formation, l’hygiène,
l’amélioration de l’état de l’hôpital. Pour Nightingale : « Soigner la maladie, mais avant
tout soigner le malade dans un environnement propice à la guérison »
• La théorie de l’apprentissage de Florence Nightingale, met l’accent sur
l’acquisition de compétences pratiques : « L’observation nous indique
comment est le patient ; la réflexion ce qu’il faut faire ; la formation comment
il faut le faire. La formation et l’expérience sont, bien entendu, nécessaires
pour nous enseigner aussi comment observer, ce qu’il faut observer, comment
penser et ce qu’il faut penser » (Nightingale, 1882).
• Pour elle, une fois qu’une infirmière « avait appris à apprendre », il fallait
poursuivre le processus au-delà de la formation proprement dite.
• A La 1ère guerre mondiale la volonté et le dévouement des femmes
françaises sont reconnus; pour autant… Ce 1er grand conflit mondial met en
évidence la nécessité de former de véritables professionnels du soin.
• Les moniteurs d’hygiène du Dr Calmette ne seront pas acceptés dans les foyers
• 1ère école spécifique est créée à l’Hôpital Laennec dès 1916 : les cours concernent la
tuberculose, l’hygiène infantile, l’alcoolisme, la désinfection du logement
• Le développement sera favorisé par la Fondation Rockfeller, qui accompagne les troupes
américaines, afin d’éviter que les soldats contaminés rentrent sans être soignés et
disséminent la maladie
• Les relations avec les médecins sont difficiles : «l’infirmière doit rester soumise et dévouée»
• 1960 : Travaux de Virginia Henderson et de Abraham Maslow sur les besoins fondamentaux de la
personne et de Carl Rogers concernant le développement de la personnalité
• 1972 : Nouveau programme d’études infirmières centré sur la personne humaine. Officialisation du
plan de soins
• 1979 : Programme des études passe à 33 mois (conformité aux directives européennes).
Officialisation du concept de démarche de soins infirmiers
• 1984 : Décret de 1981 cassé pour vice de forme. Publication d’un nouveau décret. Le
mécontentement monte dans la profession: il aboutira à la 1ère grève importante.
• 1991 : Création de la direction du service de soins infirmiers dans les hôpitaux (et commission du
service de SI) & Organisation du 1er colloque infirmier d’Europe
• 1992 : Fusion des 2 programmes de formation infirmière (soins et psy) => DE d’infirmier
polyvalent. Les écoles deviennent les IFSI.
• Décret du 15 mars 1993 relatif aux actes professionnels : Confortation du rôle propre
infirmier
• 2004 : intégration au Code de la santé publique des textes et actes professionnels infirmiers
• Arrêté du 13 avril 2007 : fixant la liste des dispositifs médicaux que les infirmiers sont
autorisés à prescrire
• 1980-2009 : Fédération de la profession
• 1988 : Naissance de la coordination infirmière qui conduira un mouvement de
révolte et de revendication
• 1992 : nouveau programme d’étude en soins infirmiers : diplôme unique pour
tous les secteurs d’activité
• 2009 : Nouveau programme d’études Partenariat avec l’université. Diplôme reconnu à un grade
licence. Emergence de la compétence autonome de l’infirmière
• 2016 : Code de déontologie infirmière : Décret n°2016-1605 du 25 novembre 2016 « Il est institué un
ordre national des infirmiers groupant obligatoirement tous les infirmiers habilités à exercer leur
profession en France, à l’exception de ceux régis par le statut général des militaires. L’ordre national
des infirmiers veille à maintenir les principes éthiques et à développer la compétence, indispensables à
l’exercice de la profession. Il contribue à promouvoir la santé publique et la qualité des soins.
• Le conseil national de l’ordre prépare un code de déontologie, édicté sous forme d’un décret en
Conseil d’Etat. Ce code énonce notamment les devoirs des infirmiers dans leurs rapports avec les
patients, les autres membres de la profession et les autres professionnels de santé. »
• Le 30 octobre 2019 Le Conseil des ministres a en effet adopté un décret qui ouvre la voie à la
création de trois sections de qualification du Conseil National des Universités en sciences infirmières
(CNU 92), en maïeutique (CNU 90), en sciences de la rééducation et de la réadaptation (CNU 91). La
• Ce décret constitue :
- Une chance pour le système de santé français, de rattraper son retard dans des champs de recherche
trop souvent délaissés alors qu’ils sont largement investis par les chercheurs d’autres pays.
- Une opportunité pour la profession infirmière - et les autres professions concernées - de faire que des
chercheurs issus de ses rangs se consacrent à des travaux qui amélioreront les connaissances cliniques
et la prise en charge de nos concitoyens mais aussi la formation des futurs soignants.
5. LES INFIRMIERES D’AUJOURD’HUI
❖Rôles :
• « Évaluer l’état de santé d’une personne et analyser les situations de soins ; concevoir et définir
des projets de soins personnalisés ; planifier des soins, les prodiguer et les évaluer ; mettre en
œuvre des traitements », tout ceci fait partie du métier infirmier.
• Le référentiel d’activités infirmières, déjà cité plus haut, compte ainsi 9 types
d’activités :
1) Observation et recueil de données cliniques, par exemple : observation de
l’apparence générale de la personne (hygiène, contact visuel, expression…), mesure
des paramètres vitaux : pression artérielle, température, fréquence cardiaque,…,
observation du niveau d’inquiétude ou d’angoisse, mesure de la douleur,…
4) Surveillance de l’évolution de l’état de santé des personnes, par exemple : surveillance de personnes
ayant bénéficié d’examens médicaux (ponctions, injections ou ingestion de produits…), surveillance des
personnes ayant reçu des traitements, contrôle de l’efficacité du traitement et des effets secondaires,…
5) Soins et activités à visée préventive, diagnostique ou thérapeutique, par exemple : soins à visée
préventive : vaccinations – soins à visée diagnostique : prélèvements biologiques – soins à visée
thérapeutique : administration de médicaments et de produits par voies orale, entérale, parentérale,
réalisation de soins de plaie,…
6) Coordination et organisation des activités et des soins, par exemple : élaboration,
formalisation et rédaction d’un projet de soins, planification des activités dans une
unité de soins pour un groupe de personnes prises en charge, contrôle et suivi du
cheminement des examens, transmission d’informations orales et écrites aux
professionnels de la santé pour un suivi de la prise en charge,…
C3 : Accompagner une L’infirmier ou l’ infirmière ≪ donne habituellement des soins infirmiers en application
personne dans la réalisation du rôle propre qui lui est dévolu. Relèvent du rôle propre de l’infirmier les soins lies
de ses soins quotidiens aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser
partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une
personne ou d’un groupe de personnes. Dans ce cadre, l’infirmier a compétence pour
prendre les initiatives et accomplir les soins qu’il juge nécessaires. ≫
C4 : Mettre en œuvre des ≪ L’infirmier ou l’infirmière donne habituellement des soins
actions à visée infirmiers sur prescription ou conseil médical. Il met en œuvre
diagnostique et Thérapeutique les actions appropriées. L’exercice de la profession d’infirmier ou
d’infirmière comporte […] la réalisation de soins infirmiers et
leur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques
et épidémiologiques… Les infirmiers dispensent des soins de
nature […] curative ou palliative, visant à promouvoir, maintenir
et restaurer la santé. ≫
C6 : Communiquer et conduire ≪ Les soins infirmiers […] intègrent la qualité des relations avec
une relation le malade. ≫
C7 : Analyser la qualité des ≪ Dans l’ensemble de ces activités, les infirmiers et les infirmières sont soumis au
soins et améliorer sa pratique respect des règles professionnelles et notamment du secret professionnel. Les
professionnelle soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent la qualité technique. ≫
C8 : Rechercher et traiter des ≪ Les soins infirmiers sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et
données professionnelles et des techniques. ≫
scientifiques
C9 : Organiser et coordonner ≪ Les infirmiers exercent leur activité en relation avec les autres professionnels du
des interventions soignantes secteur de la sante, du secteur social et médicosocial et du secteur éducatif. Les
infirmiers(ères) interviennent dans le cadre d’une équipe pluri professionnelle,
dans des structures et à domicile, de manière autonome et en collaboration. ≫
C10 : Informer et former des ≪ L’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte la participation a
professionnels et des des actions de formation. L’infirmier peut élaborer, avec la participation des
personnes en formation membres de l’équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son
initiative. ≫
3. Exemple
Voici une situation de soins qui illustre les liens entre les compétences et les
activités infirmières et qui montre que les professionnels mettent en œuvre leurs
compétences tantôt de façon isolée et tantôt, de façon combinée et simultanée.
Dans le deuxième groupe, elle remarque des larmes séchées sur le visage de Paul ; il est pâle et se tient le bras
gauche plaqué contre le thorax. L’éducatrice lui signale être intervenue pour séparer Paul et Matéo qui se
bagarraient.
Nathalie s’approche de Paul et lui demande de l’accompagner à l’infirmerie. Ce dernier accepte et la suit. Elle
l’interroge :
À 10 heures, elle se rend en réunion de synthèse pour Benjamin. Sont présents l’éducateur
référent, la psychologue, l’orthophoniste, la psychomotricienne, l’instituteur spécialisé,
Benjamin et sa mère.
Cette réunion a pour objet d’établir un projet d’accompagnement
personnalisé (PAP). Nathalie fait le bilan du suivi médical de Benjamin. Après
la réunion, elle retourne à l’infirmerie afin de faire la traçabilité des soins et de
ses observations dans chacun des dossiers des enfants.
Pour aborder les soins infirmiers, il faut remonter à l’Antiquité où le mauvais esprit
était chassé par des moyens magiques : les danses rituelles, l’exorcisme. « Que ce soit
l’infirmier du médecin, leurs rôles étaient étroitement mêlés. » Les Grecs donnaient
beaucoup d’importance à la santé et à la beauté du corps. Hippocrate (Ve siècle av. J.-
C.) disait qu’il fallait trouver la cause de toute maladie et son serment énonce que
« tous les malades doivent être soignés par une personne compétente ».
• Il pose aussi les premiers principes d’une déontologie, insistant sur la
psychologie du malade et sur le secret professionnel. Rome a instauré la
médecine collective et l’hygiène publique. Le christianisme, par la suite, a
influencé les soins infirmiers, les soins aux malades étaient devenus un devoir
religieux. Au Moyen Âge, il n’y a pas de fonction soin, les malades étaient
regroupés dans des lieux fermés, les léproseries ont une fonction
d’hébergement et d’isolement. Au XVe siècle, les soins infirmiers sont décrits et
enseignés par saint Vincent de Paul pour les Filles de la Charité, ordre créé en
1633, présenté précédemment. Il donne un certain nombre de
recommandations faisant référence aux besoins des personnes, et au caractère
religieux du service rendu (règle d’obéissance).
• Les infirmiers en général et les libéraux en particulier semblent bien être les héritiers directs
des pseudo-soignants du Moyen Âge, religieux avant tout, donc ayant la vocation, dévoués et
obéissants. La seule différence est qu’aujourd’hui ils bénéficient d’une formation
professionnelle, mais de trois ans et reconnue seulement d’eux et sans équivalence
universitaire…
• À trop vouloir ressembler aux précurseurs alors même que la société a considérablement
évolué, c’est s’exposer à les imiter en tout et jusqu’à disparaître du champ du soin comme les
religieuses ont disparu des hôpitaux. Le glissement commence d’ailleurs à se produire à
domicile par l’émergence des auxiliaires de vie prêtes à faire tous les soins d’hygiène, pourtant
de la compétence des infirmiers. Docile, ce corps professionnel frappé par une pénurie
prévisible, est appelé à disparaître ou du moins à se transformer très profondément. Nul doute
que nombre d’infirmiers seront mis sur la touche faute d’avoir anticipé ces changements ou les
refusant ?
• Il n’est pas rare d’entendre, en sciences infirmières, que la relation entre
l’atteinte d’objectifs afin de générer des impacts positifs sur le soigné. Or, du
l’autre une démarche à appliquer. Ces constats ont fait émerger l’intérêt de
réaliser une étude théorique dont l’objet consiste à explorer les fondements