Vous êtes sur la page 1sur 98

FONDEMENT DES SOINS

INFIRMIERS
Mme AYINGONE NDONG Aimée Christine Chancia
IPA, Master Sciences Infirmières
PLAN

• INTRODUCTION
• HISTOIRE
• LA PIONNIERE : FLORENCE NIGHTINGALE
• LES ECOLES DE PENSEES/ LES PRINCIPAUX MODELES
• LE LONG CHEMIN DE LA PROFESSION
• LES INFIRMIERES D’AUJOURD’HUI
• CONCLUSION
INTRODUCTION/1
• L’histoire de la profession d'infirmier et d'infirmière montre comment cette
profession s'est forgée au cours du temps, souvent de façon empirique, autour de la
religion ou d'étapes maîtresses comme les guerres, les besoins évolutifs de la
société en matière de santé, de soins de santé mais encore autour de
réflexions humanistes, de la prise en compte des besoins sociaux et de l'étude de
la psychosociologie.
• La profession d'infirmière et d'infirmier et les soins infirmiers ont évolué avec
l'histoire de la médecine et la philosophie des sciences. L'évolution de la
profession, largement féminisée au cours des époques, est concomitante du
mouvement féministe et de l'histoire des femmes dans le domaine des sciences.
INTRODUCTION/2

• Depuis le début de l’Humanité la répartition des rôles selon Marie-


Françoise Collière
• Rôle féminin
Assurer le maintien et la continuité de la vie
Stimuler les forces de vie, le développement, en prenant soin

• Rôle masculin
Lutter contre la mort et protéger l’espèce
Réduire le mal par la force avec les traitements en faisant des soins
INTRODUCTION/3
• Le développement de ce module comporte trois grandes sections conformes à la

chronologie de la réflexion suivie par les concepteurs du programme actuel de la formation

infirmière. Les deux premières parties porteront successivement sur la profession puis sur

la formation infirmières. La troisième partie sera consacrée aux capacités requises lors de la

pratique et des études infirmières avec des exemples concrets de situations

professionnelles et/ou pédagogiques pour illustrer les aptitudes attendues.

• Le programme de formation a été construit à partir de la définition des activités du métier

et des compétences nécessaires pour l’exercer. La première étape a été la rédaction du «

référentiel d’activités infirmières ».


INTRODUCTION/4

• Cette description d’activités a permis de déterminer les compétences requises pour l’exercice
professionnel et a abouti au « référentiel de compétences » .

• Être compétent, c’est savoir agir en situation. « La compétence est de l’ordre du ‘‘savoir
mobiliser’’ .Pour qu’il y ait compétence, il faut qu’il y ait mise en jeu d’un répertoire de
ressources. » Les ressources de la compétence sont les différents types de savoirs qui sont les
ingrédients indispensables à son élaboration. C’est ici qu’intervient « le référentiel de
formation » qui décline les ressources fournies lors des études, l’ensemble des savoirs et des
savoir-faire qui seront mobilisés en situation pour atteindre le niveau de performance requis.
1. HISTOIRE : DANS L’ANTIQUITE

• Maladie est liée à la magie ou à des faits surnaturels

• Patient est pris en charge par la famille

• Traitements appliqués par médecins, guérisseurs, prêtres


1. HISTOIRE : LE MOYEN-AGE
« LE SOIN BÉNÉVOLE À VALEUR CULTURELLE »
• On isole et on contraint pour repérer et écarter celui qu’on ne maîtrise pas ;

• Le soignant est absent, il représente plutôt un assistant à la misère sous la


coupe des ordres religieux qui mettent en place des lieux de
rassemblements ; des maisons de malades, de vieillards ;

• Après les grandes épidémies, la fonction soignante est repérée et organisée


dans la société avec l’apparition du mot « enfermier » en 1398, lui-même
dérivé du mot « enfermerie », désignant ces lieux de rassemblement.
• Les ordres religieux organisèrent la profession à partir du XIIe siècle, selon des
critères en lien avec la charité et l'amour de Dieu : le soin est alors bénévole, et
n'a qu'une valeur culturelle. Celle qui le pratique est prise en charge par la
structure religieuse : par exemple les religieuses de l'Hôtel-Dieu, les nobles
soignant dans les fondations hospitalières, certains frères et sœurs se déplacent
à domicile. La femme qui aide ne peut être rémunérée en argent

• En 1854-1856, les premiers infirmiers et infirmières sont des volontaires


pendant la guerre de Crimée menées par Florence Nightingale et l'expérience a
emporté un grand succès.
1. HISTOIRE : DE LA RENAISSANCE AU XIIIe
SIECLE : LES PREMIERS « INFIRMIERS »
• Les hôpitaux commencent à accueillir des malades, des fous, des vénériens mais
aussi des miséreux et des exclus. Le personnel est constitué de médecins et de
religieux au statut non défini; les soins sont inscrits dans un système d’échanges.

• 1633 : Création de la Compagnie des Filles de la Charité par Saint-Vincent de Paul

• Apparition d’un Manuel de conseils pour «gouverner les malades»

• 1720 : Le dévouement de Thérèse Rastitlors de la peste de Marseille lui vaudra le


titre de 1ère infirmière de France
• 1755 : Charlotte Brown, infirmière en chef de l’Armée Britannique, est
la femme la mieux payée et la plus respectée de l’armée alors qu’elle
supervise les infirmières les blanchisseuses et les cuisinières

• 1780 : Les premiers écrits infirmiers concernant leurs patients sont


dus aux infirmiers de la Salpêtrière à Paris au sein de l’équipe de Jean-
Baptiste Pussin, Gouvernant des Malades.

• 1783 : James Derham, un esclave de La Nouvelle-Orléans achète sa


liberté avec de l'argent gagné en travaillant comme infirmier.
1. HISTOIRE : APRES LA REVOLUTION AU XIXe
SIECLE : LA LAICISATION DES SOINS
• Le mouvement de laïcisation amorcé en 1878 voit la disparition progressive des religieuses
dans les hôpitaux où elles n'occupent généralement plus que les postes d'encadrement. Il
faudra attendre l'émergence d'infirmières et infirmiers laïques et la Première Guerre mondiale
pour que se mette définitivement en place un nouveau groupe social.

• Si la laïcisation des soins scelle l’acte de naissance de la profession infirmière, les religieuses
resteront encore longtemps dans les lieux de soins à y exercer une très forte influence, en
particulier en prenant en charge un certain nombre d’écoles de formation. Voici donc initié
l’ère de l’auxiliaire de soins technicienne, de haute moralité et soumise au corps médical :
« une filiation médicale patrilinéaire se superpose à la filiation religieuse matrilinéaire »
(Collière, 1982).
Les religieuses, d’un coté, qui dispensent les soins

• les refusent aux vénériens et aux filles-mères

• n’appliquent pas les «règles d’hygiène»

• n’exécutent pas totalement les directives des médecins

• sont réticentes aux nouvelles pratiques médicales

Les médecins de l’autre coté

• Réclament des réformes hospitalières

• Veulent un personnel instruit et dévoué

• 1859 : Création de la 1ère école d’infirmières laïque à

Lausanne, l’école La Source


1. HISTOIRE : AU MILIEU DU XIXe SIECLE :
DEBUT DE L’HUMANISATION DES SOINS
• La Première Guerre mondiale permet à la fonction infirmière de

s’affirmer ; il existe à présent un corps professionnel, pas encore force

sociale mais d’utilité sociale. Voici son rôle, donné par l’Union des

femmes françaises en 1920 : « Le rôle de l’infirmière est de servir le

malade en veillant constamment sur lui et tout ce qui l’entoure, et

principalement en secondant assidûment et docilement le médecin. »


• 1814 : Anne Biget, religieuse française, se dévoue aux prisonniers et aux

blessés lors des guerres napoléoniennes.

• 1820 : Jensey Snow, une ancienne esclave fonde un hôpital

à Petersburg en Virginie

• 1844 : Dorothea Dix témoigne dans le cadre de la constitution d'une loi

dans le New Jersey en rapport avec les mauvais traitements infligés aux

patient en institutions psychiatriques.

• 1849 : Elizabeth Blackwell diplômée, c'est la première femme docteur.


• 1854 : Florence Nightingale pionnière des soins infirmiers modernes ainsi
que 38 infirmières volontaires sont envoyées en Turquie le 21 octobre pour
porter soin aux blessés de la guerre de Crimée, ceci suite aux
dénonciations des conditions pitoyables de ces blessés par un reporter du
Times
• 1857 : Ellen Ranyard fonde le 1er groupe de travailleuses sociales
rémunérées en Angleterre et instaure un programme d’infirmières de
secteur (District Nurse) face à la pauvreté à Londres
• 1859 : La comtesse Valérie de Gasparin et son mari, le comte Agénor de
Gasparin, ouvrent en Suisse, à Lausanne, la première école d’infirmières
laïques au monde : La Source
• 1860 : Florence Nightingale publie le premier ouvrage sur la pratique
infirmière : Notes on Nursing: What it is and What it is Not.

• 14 novembre 1861 : la Christian Commission fut fondée à New-York.

• 1863: Ouverture de la Maison de santé protestante de Bordeaux (MSP).

• 25 mai 1864: Une des trois sociétés de Croix-Rouge : Société française de


secours aux blessés militaires (SSBM).

• 1867 : Jane Currie Blaikie Hoge publie ses mémoires sur sa pratique en tant
qu'infirmière dans l'Union Army : The Boys in Blue.
• 1876 : Reconnaissance d’utilité publique de la MSP.

• 1876 : Le terme japonais 看護婦 (kangofu pour infirmière) est utilisé pour la première
fois.

• 1878 : Création en France des premiers cours municipaux le soir après leur journée de
travail pour infirmière à l’hôpital de la Salpêtrière.

• 1879 : Mary Eliza Mahoney sort diplômée du New England Hospital for Women and
Children Training School for Nurses et devient la première infirmière afro-américaine
aux États-Unis.

•1879: Une des trois sociétés de la Croix-Rouge : Association des Dames françaises
(ADF).
•1884 : Mary Agnes Snively, la première infirmière formée selon les conceptions
de Florence Nightingale, prend la responsabilité de « Lady Superintendent » du Toronto
General Hospital’s School of Nursing.

•1885 : La première école d'infirmière voit le jour au Japon

•1886 : La première revue relative aux soins infirmiers, The Nightingale, est publié
aux États-Unis.

•1888 : Le mensuel The Trained Nurse est publié pour la première fois dans l’État de New
York.

•1880 : ouverture de la première école d'infirmiers et d'infirmières laïques de Bruxelles


dirigée par César de Paepe puis par Octavie Docquier-Fauquet
•1893 : Lillian Wald, fondatrice du système de visites d'infirmières à domicile aux États-Unis,
commence à enseigner les soins infirmiers à des femmes de quartiers défavorisés de New York.

•1893 : Le comité The Nightingale Pledge, avec à sa tête Lystra Gretter, est instauré pour valider
la formation infirmière aux États-Unis

•1897 : L’Association nord-américaine des infirmières (nommée aujourd'hui ANA) tient sa


première conférence regroupant infirmières américaines et canadiennes.

•1899 : Le Japon établit un système d'enseignement pour l'enseignement des soins infirmiers
modernes, avec notamment la Midwives Ordinance.

1899 : Création du Conseil international des infirmières


1. HISTOIRE : LA DEUXIEME MOITIE DU XIXe
SIECLE AU XXe SIECLE
• La Seconde Guerre mondiale a un autre impact : elle marque le début de l’affranchissement de l’infirmière
vis-à-vis des médecins. En effet les nouvelles thérapeutiques (antibiotiques, examens biologiques) multiplient
les gestes techniques au point que les médecins ne peuvent plus les assumer seuls. Mais le métier
d’infirmière reste toujours « une ascèse individuelle au lieu de devenir une fonction sociale Knibiehler, ibid.,
p. 131. ».

• Jusqu’au début des années 60, la diversité du recrutement retarde l’avènement d’une conscience
professionnelle collective : les religieuses côtoient les infirmières bourgeoises de la Croix-Rouge et celles
formées en école publique. Mais elles ne s’acceptent pas : les religieuses sont mues par leur dévotion et ont
des attitudes réactionnaires ; les « demoiselles » de la Croix-Rouge sont mues par la charité et sont
hautaines ; l’élève infirmière de l’Assistance Publique présente une caricature peu charitable, qualifiée
souvent de « noceuse ».
• Dans le mouvement général de mai 1968, les infirmières prennent conscience de ce qu’elles sont une
profession comme les autres et commencent à se libérer de la sacro-sainte chape de plomb qui pèse
sur elles : l’obéissance, la soumission, la charité et le dévouement de la religieuse. Et en même temps
que s’efface l’image de la « sainte laïque », la position sociale évolue tant sur le plan privé que
professionnel :

 Sur le plan privé, on ne conçoit plus qu’elle doive rester célibataire, comme un prêtre, ce qui était
recommandé par les grandes figures du monde infirmier au début du siècle.

 Sur le plan professionnel, les rapports entre médecins et infirmières se transforment avec une
nouvelle position de l’infirmière qui ose s’imposer face à son patron.

 Les infirmières ont probablement bénéficié des évolutions sociales de cette époque sur la place de la
femme dans la société en général et dans le monde du travail en particulier.
• 1863 : Clara Barton s’engage pendant la guerre de Sécession à soigner les Nordistes
comme les Sudistes (sera à l’origine de la création de l’American Red Cross).

• 1864 : Henry Dunant crée la SSBM, refus de la contribution des femmes jusqu’en 1870,
création d’ambulance

• 1877 : 1ère école d’ambulancières et gardes-malade

• 1880 : la SSBM accepte les femmes, la conscription limitant le recrutement des hommes

• Fin du XIXe : 1ère école d’infirmières de la Croix-Rouge

• 1900 : Thèse de doctorat de médecine d'Anna Hamilton, Considérations sur les


infirmières des hôpitaux. Le Dr Anna Hamilton prend la direction de la Maison de santé
protestante de Bordeaux ainsi que de son école. C'est le premier hôpital-école en France
sur le modèle de ceux de Florence Nightingale.
• 1900 : Gabrielle Alphen-Salvador participe au Congrès des institutions féminines
chrétiennes, qui regroupe quarante associations et réunit 30 000 personnes,
participe à la création et au financement de l’Association d’assistance aux malades
(Adam), rue Amyot à Paris.

• 1901 : Ouverture par Léonie Chaptal de l’œuvre des tuberculeux adultes à Paris 14.

• 1901 : Gabrielle Alphen-Salvador aménage un hôpital gratuit de six lits pour des
femmes issues de milieux modestes.

• 1901 : Conflit avec le corps médical cofondateur de l’Adam (Dr Gabriel Maurange).

• 1901 : La Nouvelle-Zélande devient le premier pays à enregistrer nationalement la


liste des infirmières.
• 1902 : L’Association pour le développement de l'assistance aux malades (Adam) est déclarée au Journal
Officiel.

• 1903 : Modernisation de la MSP.

• 1903 : Diplôme de garde-malade hospitalière délivré à la MSP au bout de trois années d’études
théoriques et pratiques.

• 1906-1914 : Revue mensuelle illustrée professionnelle de la docteure Anna Hamilton : La Garde-Malade


hospitalière, tirée à 1000 exemplaires. Diffusion internationale.

• 1907: Inauguration de la nouvelle école d'infirmière de l'Assistance publique à la Salpêtrière.

• 1907 : Congrès de l'International Council of Nurses (ICN) à Paris avec 300 nurses du monde entier. La
France délègue quelques médecins de l’Assistance Publique de Paris. Présence de Anna Hamilton,
Léonie Chaptal et Gabrielle Alphen-Salvador. Visite de la Maison-école de Léonie Chaptal, de la MSP, de
l’école de la rue Amyot (Adam) de Gabrielle Alphen-Salvador.
• 1909 : Le département des soins infirmiers est créé dans la Croix-Rouge américaine.
• 1909 : L’université du Minnesota (University of Minnesota) accorde la première
licence en soins infirmiers, établissant un nouveau standard en matière
d'apprentissage du métier.
• 1911 : L'association des infirmières canadiennes est fondée.
•Août 1914 : La MSP devient l’hôpital auxiliaire N° 2, Société de secours aux blessés

militaires (SSBM), jusqu’en 1919.

•1916 : L’Adam avec la Société des amis (quakers anglais) ouvrent conjointement la Maison
maternelle de Châlons-sur-Marne (actuellement Châlons-en-Champagne, Marne) pour
accueillir de jeunes mères avec leur bébé.
•1916 : Le Royal College of Nursing est fondé en Angleterre.
• 1919 : Création du ministère des Régions libérées pour l’hygiène et l’assistance aux populations.

• 1919 : L’hôpital-école Edith Cavell devient l’École de puériculture de la faculté de médecine de Paris
grâce à une dotation de la Croix-Rouge américaine.

• 27 janvier 1921 : Léonie Chaptal présente un rapport au Conseil supérieur de l’Assistance publique
(CSAP) sur la nécessité de réglementer l’exercice de la profession d’infirmière en France.

• 1921 : Sophie Mannerheim, une pionnière des soins infirmiers modernes en Finlande accepte la
présidence de la Croix-Rouge finlandaise.

• 1er juillet 1922 : un décret organise la profession d’infirmière en instituant un brevet de capacité
professionnelle permettant de porter le titre d’infirmière diplômée de l’État français. La création
d’un Conseil de perfectionnement des écoles d'infirmières découle de l’application du décret du 27
juin 1922 instituant le diplôme d’État d’infirmière et de visiteuse. Sous la présidence du Pr Maurice
Letulle (1853-1929) et la vice-présidence de Léonie Chaptal, membre du Conseil supérieur de
• 1923 : Le département soins infirmiers de Yale aux États-Unis devient la première école
indépendante. Il base son enseignement sur un cursus universitaire.

• 22 juin 1924 : Léonie Chaptal fonde l’Association nationale des infirmières diplômées de
l’Etat français (Anidef).

• 1925: création du Bureau central des infirmières qui applique les décisions du Conseil de
perfectionnement. Juliette Delagrange et son adjointe Mlle Séguénot sont chargées de
l'application des programmes d'enseignement pour obtenir le diplôme d’État, de
l’habilitation des écoles d’infirmières existantes, de la création et du développement de
nouvelles écoles d’infirmières, de la surveillance de leur fonctionnement et de
l’organisation des sessions d’examens dans la France entière.
• 1929 : L'association des infirmières au Japon est fondée.

• Octobre 1929 : la MSP ouvre l’école Alexis Soyer pour préparer des économes
hospitalières.

• 1930 : Madeleine et Éveline Seltzer créent le sanatorium Chantoiseau-fondation Édith-


Seltzer à Briançon (Hautes-Alpes), destiné aux infirmières ayant contracté la
tuberculose en service actif.

• Septembre 1930 : A la conférence de Caritas catholica de Bâle, Marie d’Airoles prend


la tête d’un groupe qui décide de la création du Comité international catholique des
infirmières et assistantes médico-sociales (Ciciams) regroupant des hospitalières, des
visiteuses, des travailleuses sociales et des surintendantes.
• 1930 : Ministère de la Santé publique

• 1932 : Diplôme d’État d’assistante sociale. Ouverture de l’Institut de service social de


Montrouge (Hauts-de-Seine) 14, rue du 11-Novembre, dirigé par Jeanne de Joannis.

• 1938 : Marie d’Airoles commente la nouvelle formation médico-sociale qui fusionne


celles d’infirmière visiteuse et d’assistante sociale. Les nouvelles assistantes sociales
doivent suivre une première année d’études médicales pour infirmières, la seconde
année étant consacrée à leur formation sociale. L’UCSS a réussi à imposer sa vision
médico-sociale contre celle du social pur.

• 1938 : Le Nurses Memorial est érigé aux États-Unis à la mémoire des quelque 600
infirmières qui ont servi durant la Première Guerre mondiale.
2. LA PIONNIERE : FLORENCE NIGHTINGALE
«La dame à la lampe»
• Infirmière britannique pionnière des SI modernes et de l’utilisation des
statistiques dans le domaine de la santé

• Réforme et assainie les hôpitaux militaires pendant la guerre de Crimée

• Rédige un rapport pour la Commission Royale pour la Santé dans l’Armée,


révision majeure des soins aux soldats, établissement d’une école de
médecins militaires et systèmes d’archives pour l’Armée
• Fonde à Londres en 1860 une école d’infirmières et les infirmières

qu’elle aura formées partiront en Inde, en Australie, au Canada, en

Finlande, en Suède, en Allemagne et aux Etats-Unis

• On lui demandera conseil pendant la guerre de sécession 1820-1910


3. LES ECOLES DE PENSEES/ LES PRINCIPAUX
MODELES
" La pensée infirmière" de Suzanne KEROUAC et col. regroupe les principales conceptions
actuelles de la profession infirmière. F. NIGHTINGALE est la première à présenter une
conception de la discipline infirmière. Dès 1859, elle précisait : " Que la médecine et la
chirurgie ne peuvent faire autre chose que d’enlever des obstacles, ni l’une ni l’autre ne
guérit... seule la nature peut guérir et ce que le nursing fait est de placer le patient dans des
meilleures conditions pour que la nature agisse sur lui ".

Au début des années 1950, d’autres infirmières théoriciennes proposent des conceptions de
la discipline infirmière.
Il y a six grandes écoles :

• l’ école des besoins


• l’ école de l’interaction
• l’ école des effets souhaités
• l’ école de la promotion de la santé
• l’ école de l’être humain unitaire
• l’ école du caring.
L’école des besoins

• Les modèles conceptuels de cette école tentent de répondre à la question : Que font les
infirmières ? Selon ces modèles, les soins sont centrés sur :

- L’indépendance de la personne dans la satisfaction de ses besoins fondamentaux (V.


HENDERSON)

- La capacité de la personne d’effectuer ses auto-soins (Dorothea OREM)

• Les principales théoriciennes de cette école sont : Virginia HENDERSON, Dorothea OREM, Faye
ABDELLAH.

• Influences : A. MASLOW ( pyramide des besoins ), E. ERIKSON “Théorie du développement de


la personnalité”.
• Le modèle de V. HENDERSON présente l’être humain qui tend vers la satisfaction de 14 besoins
fondamentaux. Les soins infirmiers visent à conserver ou rétablir l’indépendance du client dans
la satisfaction de ses 14 besoins fondamentaux. Voyons dans les détails les éléments de ce
modèle pour notre rôle propre, défini pour la première fois en 1966 :

- Les postulats : s’appuient d’une part, sur la pensée d’un psychologue américain Thorndike, et
d’autre part, sur l’expérience personnelle de l’auteur dans le domaine de la réadaptation
physique

- Les valeurs : l’auteur croit que l’infirmière exerce d’une part, en collaboration avec d’autres
soignants, surtout le médecin, et d’autre part, selon une fonction qui lui est propre et que
personne d’autre n’est qualifié pour faire aussi bien qu’elle. Le danger est que le premier role
soit développé au détriment du second.
• Le modèle de D. OREM : l’être humain présente des exigences d’auto soins (= capacité d’engager des actions
volontaires dans le but de maintenir sa survie, son bien-être et sa santé). Les auto-soins sont liés à 3 types de
nécessités: nécessités universelles (besoins vitaux), nécessités développementales (adolescence, grossesse, fin
de vie, …), et nécessités reliées à des altérations de l’état de santé. Les soins infirmiers ont pour but d’assister
la personne dans l’exercice de ses auto-soins. Le déficit d’auto-soins réside dans l’Incapacité à engager ces
actions soit par manque de connaissance, soit par des limites physiques et psychiques. Système de Soins
Infirmiers est ainsi la « Façon dont les soins infirmiers répondent aux besoins identifiés chez l’être humain, en
tenant compte des facteurs conditionnant de base. »

• Ce modèle qui date de 1970 est influencé par la sociologie et le comportementalisme. Cette théoricienne
avance une nouvelle notion : le self care ou l’auto-soin qui rend la personne sujet des soins.

• L’auteure décrit trois types d’auto-soins : auto-soin universel (actes concernant les processus vitaux); auto-soin
d’évolution (actes modifiant un mode de vie au cours d’évènements de la vie liés au développement ou des
situations imprévues); l’auto-soin d’adaptation (concernent les situations de pertubation de la santé physique
et psychique).
L’école de l’inter-action
• Les modèles conceptuels de cette école tentent de répondre à la question : Comment les
infirmières font ce qu’elles font ? Centré sur le processus d’interaction entre l’infirmière et la
personne, le soin est un processus interactif entre une personne ayant besoin d’aide et une
autre capable de lui offrir cette aide. Afin d’être en mesure d’aider la personne, l’infirmière doit
clarifier ses propres valeurs, utiliser sa propre personne de façon thérapeutique, et s’engager
dans le soin.

• Les principales théoriciennes de cette école sont : Hildegarde PEPLAU, Ida ORLANDO, Joyce
TRAVELBEE, Imogene KING, Ernestine WIEDENBACH.

• Influences : Les théories de l’interaction (école de Palo Alto), la psychanalyse, la


phénoménologie, l’existentialisme.
• Le modèle d’Hildegarde PEPLAU : Décrit les soins infirmiers comme un
processus interpersonnel thérapeutique orienté vers un but qui favorise le
développement de la personne. Ce processus s’organise en 4 phases :
l’orientation, la reconnaissance, l’ approfondissement et la résolution.

• Le modèle d’Imogene KING : L’être humain est un système ouvert en


constante interaction avec son environnement. Trois sous-systèmes sont en
interaction : le système personnel, le système interpersonnel, le système
social.
L’école des effets souhaités

• Les modèles conceptuels de cette école tentent de répondre à la question :


Pourquoi les infirmières font ce qu’elles font ? La personne est vue comme un
système. Le but des soins infirmiers est de rétablir un équilibre, une stabilité,
une homéostasie, ou de préserver l’énergie.

• Les principales théoriciennes de cette école sont : Dorothy JOHNSON, Lydia


HALL, Myra LEVINE, Callista ROY, Betty NEUMAN.

• Influences : Théories de l’adaptation et du développement, théorie générale


des systèmes.
• La théoricienne principale de cette école est Callista ROY . Dans son modèle, La personne s’adapte à
un environnement ou répond à des stimuli grâce à des mécanismes d’adaptation innés ou acquis. Ces
mécanismes sont d’ordre biologique, psychologique ou social. Ces mécanismes régulateurs et
cognitifs débouchent sur des réponses comportementales de haute ou de basse adaptation dans
quatre modes : physiologique, image de soi, fonction de rôle et interdépendance. Les stimuli
proviennent de l’environnement (stimuli externes) ou de l’individu lui-même (stimuli internes). Le
stimulus peut être FOCAL (changement qui implique une action immédiate), CONTEXTUEL (facteur
contribuant au changement), ou RESIDUEL (expériences antérieures, croyances, éducation reçue).

• Système de soins : L’infirmière évalue les comportements de la personne et sa réponse à l’adaptation,


puis détermine les stimuli concernés:

- Si adaptation efficace : maintien de ces réponses

- Si adaptation inefficace : action sur les stimuli


• Modèle de l’Adaptation de Marjory Gordon : Adhère à la conception holistique

de l’être humain utilisés pour classer les diagnostics infirmiers. Elle lui attribue

11 fonctions de santé (Plans de Soins) répartis comme suit :


Mode fonctionnel de santé 1 : perception et Mode fonctionnel de santé 7 : perception et concept
gestion de la santé. de soi.

Mode fonctionnel de santé 2 : nutrition et Mode fonctionnel de santé 8 : relation et rôle.


métabolisme
Mode fonctionnel de santé 3 : élimination
Mode fonctionnel de santé 9 : sexualité et
Mode fonctionnel de santé 4 : activité et reproduction.
exercice
Mode fonctionnel de santé 10 : adaptation et
Mode fonctionnel de santé 5 : sommeil et repos tolérance au stress

Mode fonctionnel de santé 6 : cognition et Mode fonctionnel de santé 11 : valeurs et croyances.


perception
L’école de la promotion de la santé

• Le modèle de cette école tentent de répondre à la question : A qui


s’adressent les infirmières ? La cible des soins infirmiers est étendue
à la famille qui apprend de ses propres expériences de santé. La
principale théoricienne de cette école est : Moyra ALLEN.

• Influences : Philosophie des soins de santé primaire, théorie de


l’apprentissage social de Bandura, approche systémique.
• Le modèle de Moyra ALLEN : Théoricienne canadienne, elle propose un modèle
orienté vers la promotion de la santé de la famille, plus connu sous l’appellation «
modèle de Mac GILL ». Elle postule que la santé s’apprend par la découverte
personnelle et la participation active principalement au sein de la famille. Selon
elle, le but premier des soins infirmiers est la promotion de la santé, soit le
maintien et le renforcement et le développement de la santé de la famille et de ses
membres par l’activation de leur processus d’apprentissage.

• L’infirmière joue alors un rôle d’agent facilitateur, stimulateur et motivateur face à


l’apprentissage. Les caractéristiques de la relation infirmière-famille sont : la
négociation, la collaboration et la coordination.
L’école de l’être humain unitaire

• Les modèles de cette école tentent de répondre à la question : A qui s’adressent


les soins infirmiers ? C’est grâce à cette école que l’holisme a pris toute sa
signification. La personne est un tout, plus grand et différent de la somme de ses
parties. C’est un système ouvert, un champ d’énergie qui ne cesse de changer. La
santé est une valeur qui varie selon les personnes et les cultures.
• Les théoriciennes de cette école sont : Martha ROGERS, Margaret NEWMAN,
Rose-Marie RIZZO-PARSE.
• Influences : Théorie de Burr et Northrop sur l’organisation du champ
électrodynamique, Théorie de la relativité, Théorie des systèmes,
Phénoménologie, Existentialisme.
• Le modèle de Martha ROGERS : Rogers reconnaît d’ abord la personne
comme un être humain unitaire, qui est plus grand et différent de la somme
de ses parties. En ce sens, la personne est un système ouvert , un champ
irréductible d’ énergie qui se caractérise par des " patterns " (modes de
comportement habituel) différents de ceux des autres personnes. Pour elle, la
santé se définit comme une valeur qui varie selon les personnes et les
cultures. Elle est la première a avoir intégré le concept de champ énergétique
dans un modèle conceptuel infirmier.
• Les soins infirmiers ont pour but de : promouvoir l’harmonie entre l’homme
et son environnement, aider l’être humain à atteindre un état physique,
psychologique et social optimal, server l’humain.
• Le modèle de Rose-Marie PARSE : infirmière théoricienne, enseignante et chercheur,
cette américaine a développé son modèle de l’homme en devenir dans les années
1980. Elle s’est inspirée de l’existentialisme et de la phénoménologie qui accordent
de l’importance à l’expérience telle que vécue par la personne elle-même.

• L’exercice infirmier a pour objectif la qualité de vie telle qu’elle est perçue par la
personne ou sa famille. L’accent est mis sur le respect de la dignité de la personne,
c’est elle qui prend les décisions la concernant, et elle procède à son rythme.
L’infirmière va aider la personne à : décrire ses expériences en lien avec la santé et
trouver du sens de la situation de soins; envisager les choix possibles et
accompagner la personne selon son rythme; mobiliser ses ressources et susciter une
démarche vers des choix et des possibilités d’être.
L’école du caring

• Ces modèles tentent de répondirent à la question : Comment les infirmières sont-elles ce qu’elles font ? Ils
reposent sur un idéal de caring ( = prendre soin ) à la fois humaniste et scientifique. Théoriciennes de l’école
du caring : Madeleine LEININGER, Jane WATSON.

• Le modèle de J. WATSON : Ce modèle offre une approche existentielle et spirituelle, claire sur la nature
même du caring, de ses caractéristiques et des éléments essentiels qui le constituent. Ainsi définit-elle le
caring comme un ensemble de facteurs (qu’elle nomme facteurs caratifs) qui fondent une démarche
soignante favorisant, soit le développement ou le maintien de la santé, soit une mort paisible. Ces facteurs
caratifs sont étayés à la fois par une philosophie humaniste, qui est la clé de voûte de l’approche soignante,
et par un corpus de connaissances scientifiques qui ne cessent de s’accroître. Ils servent de guide structurant
pour comprendre le processus thérapeutique interpersonnel qui s’instaure entre l’infirmière et la personne
soignée. Il existe dix facteurs caratifs principaux qui forment un cadre conceptuel pour comprendre les soins
infirmiers en tant que science du caring.
Ces facteurs caratifs sont :

• 1) Le développement d'un système de valeurs humaines humanistes, altruistes : « Un système de


valeurs humanistes altruistes est une philosophie qualitative qui guide la vie d'adulte. C'est un
engagement à recevoir en donnant, qui est une source de satisfaction. Il implique la capacité de
considérer l'humanité avec amour et de savoir apprécier la diversité et l'individualité. Un tel système
de valeurs aide à tolérer les différences et à voir les autres à travers leurs systèmes de perception
spécifique plutôt qu'à travers son propre système. »

• 2) La prise en compte et le soutien du système de croyance et de l'espoir : Le soutien de sentiment


d'espoir a été identifié par Yalom comme un facteur curatif en thérapie. Lipkin a identifié deux
facteurs qui ont une influence sur le traitement de chaque patient : le pouvoir de la suggestion et le
pouvoir de la relation. L'infirmière doit prendre en compte et soutenir le système de croyance et de
l'espoir du patient afin de l'aider à accepter les informations qu'elle lui donne et à commencer à
modifier son comportement en vue de mener une vie saine.
• 3) La culture d'une sensibilisation à soi et aux autres : « La seule façon de développer une
sensibilité à soi et aux autres est de reconnaître ses émotions et de s'autoriser à les
ressentir, qu'elles soient pénibles ou agréables. Lorsqu'elles possèdent une sensibilité à elles
mêmes et aux autres, les infirmières fonctionnent comme des personnes globales et
peuvent prodiguer des soins holistiques. L'identité des patients et celles des infirmières
demeurent toutes deux intactes.»

• 4) Le développement d'une relation d'aide et de confiance : Congruence (concordance


entre ce qu'est vraiment l'infirmière et ce qu'elle donne à voir). Empathie : Faculté qu’a
l'infirmière de vivre les sentiments et le monde d'une autre personne, et de lui
communiquer une partie significative de cette compréhension). Chaleur humaine verbale et
non verbale (la chaleur humaine est liée à la considération positive inconditionnelle).
Communication efficace
• 5) La promotion et l'acceptation de l'expression de sentiments positifs et négatifs : Les
émotions constituent le principal système de motivation des êtres humains. Les sentiments
ont un effet puissant sur le comportement et les pensées.

• 6) L'utilisation systématique de la méthode scientifique de résolution du problème dans le


processus de prise de décision

• 7) La promotion d'un enseignement, apprentissage interpersonnel : «L'apprentissage ne


dépend pas des compétences ou des connaissances de l'enseignant, de l’intérêt d'un
programme, de l'utilisation de matériel audio visuel ou informatique, de conférences ou
d'interventions, ni de la qualité des livres utilisés. Rogers est d'avis que la facilitation de
l'apprentissage dépend de certaines qualités comportementales qui existent dans la relation
personnelle entre l'enseignant et l'apprenant. »
• 8) La création d'un environnement mental, physique, socioculturel et spirituel de soutien, de
protection et/ou de correction : Confort, Intimité, Sécurité, Cadre de vie propre -esthétique

• 9) L'assistance dans la satisfaction des besoins humains (voir Maslow) : Besoins biophysiques,
besoins psychophysiques, besoins psychosociaux

• 10) La prise en compte des facteurs existentiels – phénoménologiques : « S'occuper d'une autre
personne telle qu'elle est, et en lien avec ce qu'elle aimerait ou pourrait être, est une question
d'ordre existentiel, phénoménologique pour l'infirmière qui pratique la science du caring. »

• Le modèle de Madeleine LEININGER : En lien avec sa formation d’anthropologue, Leininger propose


le concept de caring transculturel qui est le pilier central de sa discipline infirmière. Les soins
infirmiers sont basés sur des connaissances transculturelles apprises par l’examen de la structure
sociale, la vision du monde, les valeurs, la langue, et les contextes environnementaux de divers
groupes culturels.
ECOLES INFLUENCES THÉORICIENNES ÉLÉMENTS CLÉS

DES BESOINS MASLOW V. HENDERSON dépendance et indépendance de la personne


( 1955- 1960 ) & « les 14 besoins dans la satisfaction de 14 besoins fondamentaux
ERICKSON fondamentaux »

D. OREM capacité de la personne d’effectuer ses auto-soins


« Self care »
DE L’INTERACTION Interaction H. PEPLAU processus interpersonnel thérapeutique
(Fin 50, début 60) Psychanalyse
Phénoménologie
Existentialisme I. ORLANDO relation personnelle / besoin d’aide

J. TRAVELBEE signification des expériences

E. WIEDENBACH relation interpersonnelle significative

I. KING processus d’interaction réciproque

DE LA PROMOTION Bandura Système M. ALLEN famille capable d’apprendre de ses expériences /


DE LA SANTÉ promotion de la santé
( 1963 )
DES EFFETS SOUHAITÉS Théorie de D. JOHNSON équilibre dynamique du système comportemental
( 1960, 1975) l’adaptation et du
développement
L. HALL core, care, cure
Théorie générale des
systèmes M. LEVINE conservation de l’énergie et de l’intégralité
B. NEUMAN réponse de la personne aux agents de stress
C. ROY (le personne vue comme un système d’adaptation avec
béhaviorisme) des mécanismes régulateurs et cognitifs.
ÊTRE HUMAIN UNITAIRE Phénoménologie M. ROGERS personne vue comme un champ d’énergie et qui se
( 1970 ) caractérise par des “patterns”
Existentialisme
M. NEWMAN favoriser l’expansion de la conscience
R. RIZZO-PARSE la santé est co-créée dans les interrelations entre
l’être humain et l’environnement et vécue selon la
signification qu’il accorde aux situations
CARING Anthropologie C. M. LEININGER soins transculturels / caring science et art humaniste
(1980 ) Rogers
Phénoménologie J. WATSON art et science humaine du caring, facteurs caratifs
Existentialisme

Tableau: J. Bonnet d'après "La pensée infirmière" de KÉROUAC, PÉPIN, DUCHARME, DUQUETTE, MAJOR, Sept
1996
Le modèle conceptuel infirmier, fil conducteur de la
démarche clinique infirmière

CHOIXD’UN ÉLÉMENTS ÉTAPES DE LA


DE LA
MODÈLE DÉMARCHE
DÉMARCHE
CLINIQUE
DE
CONCEPTUEL
SOINS
INFIRMIER INFIRMIÈRE
Oriente le 1 - Référence à
regard vers les une sémiologie 1 - Recueil de
signes infirmière données
infirmiers

2 - Analyse des données


Permet de
2 - Pose d’un aboutissant à la pose
donner du sens
diagnostic d’un diagnostic
aux
infirmier infirmier
informations
recueillies
3 - Formulation
d’objectifs
4 - Planification et mise
3 - mise en en œuvre des
Oriente les œuvre d’une
interventions interventions
prescription infirmières autonomes
de soins infirmière 5 - Évaluation des
interventions
4. LE LONG CHEMIN DE LA PROFESSION
• Ce chemin commence entre 1870-1918 avec la promotion de l’image de l’infirmière jusqu’à
nos jours.

• Les années de guerre dont la guerre de Crimée marquent profondément l’image des
infirmières, avec des évènements historiques et des figures de terrain clés. Florence
Nightingale (1820-1910), Nurse engagée sur le front, aux côtés des soldats anglais,
pendant la guerre de Crimée (1853-1856), va ouvrir des « Hôpitaux de campagne ». Son
objectif a été l’amélioration des soins. Ses méthodes ont été la formation, l’hygiène,
l’amélioration de l’état de l’hôpital. Pour Nightingale : « Soigner la maladie, mais avant
tout soigner le malade dans un environnement propice à la guérison »
• La théorie de l’apprentissage de Florence Nightingale, met l’accent sur
l’acquisition de compétences pratiques : « L’observation nous indique
comment est le patient ; la réflexion ce qu’il faut faire ; la formation comment
il faut le faire. La formation et l’expérience sont, bien entendu, nécessaires
pour nous enseigner aussi comment observer, ce qu’il faut observer, comment
penser et ce qu’il faut penser » (Nightingale, 1882).

• Pour elle, une fois qu’une infirmière « avait appris à apprendre », il fallait
poursuivre le processus au-delà de la formation proprement dite.
• A La 1ère guerre mondiale la volonté et le dévouement des femmes
françaises sont reconnus; pour autant… Ce 1er grand conflit mondial met en
évidence la nécessité de former de véritables professionnels du soin.

• La Première Guerre mondiale permet à la fonction infirmière de s’affirmer. Il


existe à présent un corps professionnel d’utilité sociale. Voici son rôle, donné
par l’Union des femmes françaises en 1920 : « Le rôle de l’infirmière est de
servir le malade en veillant constamment sur lui et tout ce qui l’entoure, et
principalement en secondant assidûment et docilement le médecin. »
• A La première guerre mondiale nous avons l’apparition «Les anges blancs»

❖ Pour Les Françaises

• 30 000 infirmières avant la guerre,

• 70 000 bénévoles, Bénévoles formées en 15 jours sous la tutelle de la Croix-Rouge


et 5 500 infirmières avec une formation de 6 mois

• Les religieuses accueillent et soignent les blessés

❖ Pour Les Américaines

• Quelques centaines d’infirmières avant la guerre, en 1 an 20 000 volontaires

• Leur organisation et leurs techniques modernes vont convaincre de la nécessité


de réglementer la formation et l’exercice des soins infirmiers
Pour Les Canadiennes

• 2500 appartenant au Corps Médical de l’Armée Canadienne

• Toutes diplômées en soins infirmiers, sous le contrôle directe de l’armée

• Détiennent le rang et reçoivent le salaire d’un officier

 Pour Les Britanniques, les Australiennes, les Japonaises

• Toutes avec une formation plus ou moins longue


• La seconde guerre mondiale marque le début de l’affranchissement de
l’infirmière vis-à-vis des médecins. Les nouvelles thérapeutiques
(antibiotiques, examens biologiques) multiplient les gestes techniques au
point que les médecins ne peuvent plus les assumer seuls.

• Mais le métier d’infirmière reste toujours « une ascèse individuelle au lieu


de devenir une fonction sociale »
Au temps des infirmières visiteuses

• Deux problèmes de santé publiques majeurs : la tuberculose et la mortalité infantile

• Les moniteurs d’hygiène du Dr Calmette ne seront pas acceptés dans les foyers

• 1ère école spécifique est créée à l’Hôpital Laennec dès 1916 : les cours concernent la
tuberculose, l’hygiène infantile, l’alcoolisme, la désinfection du logement

• Le développement sera favorisé par la Fondation Rockfeller, qui accompagne les troupes
américaines, afin d’éviter que les soldats contaminés rentrent sans être soignés et
disséminent la maladie

• Les relations avec les médecins sont difficiles : «l’infirmière doit rester soumise et dévouée»

• Disparaissent en 1938 : infirmière hospitalière/assistante sociale


• Entre 1920-1960 : Amorce du processus de
professionnalisation
• Début du 20ème siècle : Des infirmières « polyvalentes » qui assurent des
activités sociales et des activités de soins

• 1938 : Création du diplôme d’assistantes sociales et d’infirmières hospitalières

• 1942 : Décret définissant les conditions de délivrance du diplôme d’infirmière

• 1956 : Création de la fonction d’aide-soignante


• Entre 1960-1980 : Quête d’une spécificité

• 1960 : Travaux de Virginia Henderson et de Abraham Maslow sur les besoins fondamentaux de la
personne et de Carl Rogers concernant le développement de la personnalité

• 1968 : Libération des mœurs et de la femme

• 1972 : Nouveau programme d’études infirmières centré sur la personne humaine. Officialisation du
plan de soins

• 1978 : Nouvelle définition de l’infirmière reconnaissance d’une autonomie dans l’exercice


professionnel

• 1979 : Programme des études passe à 33 mois (conformité aux directives européennes).
Officialisation du concept de démarche de soins infirmiers

• 1980 : Début de la recherche clinique en soins infirmiers


• Années 1980 : Une évolution qui se poursuit
• 1981 : Publication du 1er décret relatif à l’exercice de la profession d’infirmière. Reconnaissance
des actes infirmiers du rôle propre

• 1984 : Décret de 1981 cassé pour vice de forme. Publication d’un nouveau décret. Le
mécontentement monte dans la profession: il aboutira à la 1ère grève importante.

• 1980-2009 : Quête d’une reconnaissance sociale : Autonomisation de la profession:

• 1988 : Premier salon infirmier (Paris)

• 1991 : Création de la direction du service de soins infirmiers dans les hôpitaux (et commission du
service de SI) & Organisation du 1er colloque infirmier d’Europe
• 1992 : Fusion des 2 programmes de formation infirmière (soins et psy) => DE d’infirmier
polyvalent. Les écoles deviennent les IFSI.

• Décret du 16 février 1993 : relatif aux règles professionnelles et instauration d’un


règlement déontologique

• Décret du 15 mars 1993 relatif aux actes professionnels : Confortation du rôle propre
infirmier

• 2002 : nouveau décret actualisant le décret de 1993

• 2004 : intégration au Code de la santé publique des textes et actes professionnels infirmiers

• Arrêté du 13 avril 2007 : fixant la liste des dispositifs médicaux que les infirmiers sont
autorisés à prescrire
• 1980-2009 : Fédération de la profession
• 1988 : Naissance de la coordination infirmière qui conduira un mouvement de
révolte et de revendication
• 1992 : nouveau programme d’étude en soins infirmiers : diplôme unique pour
tous les secteurs d’activité

• Loi du 14/12/2006 (décret d’application 04/2007) portant création d’un ordre


national des infirmiers français
• 2009 à nos jours
• 2009 : La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoire) préconise un développement de la recherche en
soins infirmiers.

• 2009 : Nouveau programme d’études Partenariat avec l’université. Diplôme reconnu à un grade
licence. Emergence de la compétence autonome de l’infirmière

• 2016 : Code de déontologie infirmière : Décret n°2016-1605 du 25 novembre 2016 « Il est institué un
ordre national des infirmiers groupant obligatoirement tous les infirmiers habilités à exercer leur
profession en France, à l’exception de ceux régis par le statut général des militaires. L’ordre national
des infirmiers veille à maintenir les principes éthiques et à développer la compétence, indispensables à
l’exercice de la profession. Il contribue à promouvoir la santé publique et la qualité des soins.

• Le conseil national de l’ordre prépare un code de déontologie, édicté sous forme d’un décret en
Conseil d’Etat. Ce code énonce notamment les devoirs des infirmiers dans leurs rapports avec les
patients, les autres membres de la profession et les autres professionnels de santé. »
• Le 30 octobre 2019 Le Conseil des ministres a en effet adopté un décret qui ouvre la voie à la

création de trois sections de qualification du Conseil National des Universités en sciences infirmières

(CNU 92), en maïeutique (CNU 90), en sciences de la rééducation et de la réadaptation (CNU 91). La

mesure est technique mais la portée symbolique et pratique est considérable.

• Ce décret constitue :

- Une chance pour le système de santé français, de rattraper son retard dans des champs de recherche

trop souvent délaissés alors qu’ils sont largement investis par les chercheurs d’autres pays.

- Une opportunité pour la profession infirmière - et les autres professions concernées - de faire que des

chercheurs issus de ses rangs se consacrent à des travaux qui amélioreront les connaissances cliniques

et la prise en charge de nos concitoyens mais aussi la formation des futurs soignants.
5. LES INFIRMIERES D’AUJOURD’HUI

• Représentent plus de la moitié des professionnels du système de santé

❖13% sont des infirmiers

❖Rôles :

▪Rôle propre : Initiatives prises pour compenser la diminution ou la perte


d’autonomie à travers les soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie

▪Rôle médico-délégué : Actes médicaux exécutés sur prescription

❖Formation : L M D (accord de Bologne 1999)


• Aujourd’hui, plus de 520 000 infirmiers exercent. Ils se répartissent dans de très nombreux
secteurs d’activité et plusieurs spécialisations faisant la richesse de la profession. L’objectif
dans cette partie est de vous présenter la profession de façon à ce que votre
représentation du métier soit réaliste et que vous puissiez réfléchir aux activités, secteurs
et spécialisations qui vous attirent et celles qui vous font peur ou vous rebutent.

• Elle se découpe en 4 sous parties : la définition du métier et de ses activités avec la


présentation du référentiel d’activités, puis la description du référentiel de compétences
mis en lien avec la définition de la profession, ensuite l’exposé d’une situation
professionnelle illustrant les activités et les compétences mises en œuvre lors de
l’exercice infirmier et enfin une partie sur les conditions de travail et les perspectives de
carrière.
1. Définition du métier et présentation des activités
infirmières
• La définition de la profession infirmière est inscrite dans la loi, notamment dans l’article
L4311 du Code de la santé publique. On y lit « Est considérée comme exerçant la profession
infirmière toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription
ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. » D’autres textes
complètent cette définition et précisent que « les infirmiers(ères) dispensent des soins de
nature préventive, curative ou palliative, visant à promouvoir, maintenir et restaurer la
santé, ils contribuent à l’éducation à la santé et à l’accompagnement des personnes ou des
groupes dans leur parcours de soins en lien avec leur projet de vie. Les infirmiers(ères)
interviennent dans le cadre d’une équipe pluri professionnelle, dans des structures et à
domicile, de manière autonome et en collaboration. »
• Le rôle propre infirmier est également développé dans la loi : « Relèvent du rôle propre de
l’infirmier les soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser
partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une personne. Dans
ce cadre, l’infirmier ou l’infirmière a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les
soins qu’il juge nécessaires. […] Il identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic
infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les actions appropriées et les évalue. Il
peut élaborer, avec la participation des membres de l’équipe soignante, des protocoles de soins
infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé de la conception, de l’utilisation et de la gestion
du dossier de soins infirmiers. »

• « Évaluer l’état de santé d’une personne et analyser les situations de soins ; concevoir et définir
des projets de soins personnalisés ; planifier des soins, les prodiguer et les évaluer ; mettre en
œuvre des traitements », tout ceci fait partie du métier infirmier.
• Le référentiel d’activités infirmières, déjà cité plus haut, compte ainsi 9 types
d’activités :
1) Observation et recueil de données cliniques, par exemple : observation de
l’apparence générale de la personne (hygiène, contact visuel, expression…), mesure
des paramètres vitaux : pression artérielle, température, fréquence cardiaque,…,
observation du niveau d’inquiétude ou d’angoisse, mesure de la douleur,…

2) Soins de confort et de bien-être, par exemple : soins d’hygiène partiels ou complets


en fonction du degré d’autonomie de la personne, surveillance de l’élimination,
installation de la personne pour le repos et le sommeil, lever de la personne et aide
au déplacement,…
3) Information et éducation de la personne, de son entourage et d’un groupe de personnes, par
exemple : entretien d’accueil de la personne en institution de soins, vérification de la compréhension des
informations et recueil du consentement aux soins, entretien d’éducation et conseils visant à renforcer ou
promouvoir des comportements adéquats pour la santé,…

4) Surveillance de l’évolution de l’état de santé des personnes, par exemple : surveillance de personnes
ayant bénéficié d’examens médicaux (ponctions, injections ou ingestion de produits…), surveillance des
personnes ayant reçu des traitements, contrôle de l’efficacité du traitement et des effets secondaires,…

5) Soins et activités à visée préventive, diagnostique ou thérapeutique, par exemple : soins à visée
préventive : vaccinations – soins à visée diagnostique : prélèvements biologiques – soins à visée
thérapeutique : administration de médicaments et de produits par voies orale, entérale, parentérale,
réalisation de soins de plaie,…
6) Coordination et organisation des activités et des soins, par exemple : élaboration,
formalisation et rédaction d’un projet de soins, planification des activités dans une
unité de soins pour un groupe de personnes prises en charge, contrôle et suivi du
cheminement des examens, transmission d’informations orales et écrites aux
professionnels de la santé pour un suivi de la prise en charge,…

7) Contrôle et gestion de matériels, dispositifs médicaux et produits, par exemple :


Réalisation et contrôle des opérations de désinfection et de stérilisation, Conduite
d’opération d’élimination des déchets, commande de matériel,…
8) Formation et information de nouveaux personnels et de stagiaires, par
exemple : Accueil de stagiaire ou de nouveau personnel, délivrance
d’information et de conseil aux stagiaires ou au nouveau personnel,
explications sur les modalités du soin et accompagnement,…

9) Veille professionnelle et recherche, par exemple : lecture de revues


professionnelles, recherches sur des bases de données existantes dans les
domaines du soin et de la santé, échanges de pratiques professionnelles avec
ses pairs ou avec d’autres professionnels de la santé,…
• Référentiel d’activités
1. Observation et recueil de données cliniques

2. Soins de confort et de bien-être

3. Information et éducation de la personne, de son entourage et d’un groupe de personnes

4. Surveillance de l’évolution de l’état de sante des personnes

5. Soins et activités à visée diagnostique ou thérapeutique

6. Coordination et organisation des activités et des soins

7. Contrôle et gestion de matériels, dispositifs médicaux et produits

8. Formation et information de nouveaux personnels et de stagiaires

9. Veille professionnelle et recherche


2. Le référentiel de compétences infirmières

• Comme nous l’avons évoqué plus haut, l’exercice de la profession


infirmière nécessite des compétences pour agir en situation de façon
performante. Le référentiel comprend 10 compétences. Elles ont été
élaborées à partir de l’analyse de l’activité réelle des infirmiers, elles
concernent chaque professionnel et sont mises en œuvre à des
degrés divers lors des activités infirmières, de façon combinatoire ou
isolée.
• Référentiel de compétences
1. Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier.

2. Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers.

3. Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens.

4. Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique.

5. Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs.

6. Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins.

7. Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle.

8. Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques.

9. Organiser et coordonner des interventions soignantes.

10. Informer et former des professionnels et des personnes en formation.


• Pour faire le lien entre ce référentiel et la profession, on pourrait définir cette
dernière sous la forme des compétences mises en œuvre pour agir en tant
qu’infirmier. Voici cette définition : L’infirmier est un professionnel capable
d’évaluer une situation clinique pour établir un diagnostic dans le domaine
infirmier, de concevoir et de conduire un projet de soins infirmiers qui s’inscrit
dans le projet de soins et de vie du patient et au sein duquel l’infirmier organise
et coordonne les interventions soignantes, en partenariat avec d’autres
professionnels. Le projet de soins infirmiers consiste en l’accompagnement des
personnes dans la réalisation de leurs soins quotidiens et en la mise en œuvre
d’actions à visée diagnostique, thérapeutique, éducative et préventive, sur
prescription médicale ou de sa propre initiative, tout en communiquant et en
conduisant une relation dans un contexte de soins.
Compétence Définition légale du métier (Code de la Santé Publique)
C1 : Evaluer une situation ≪ [L’infirmier] identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier ≫
clinique et établir un
diagnostic dans le domaine
infirmier
C2 : Concevoir et conduire ≪ L’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte l’analyse,
un projet de soins infirmiers l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation. Il met en œuvre les
actions appropriées (selon les objectifs prédéfinis) et les évalue. Il peut élaborer, avec
la participation des membres de l’équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers
relevant de son initiative. Il est charge de la conception, de l’utilisation et de la gestion
du dossier de soins infirmiers. ≫

C3 : Accompagner une L’infirmier ou l’ infirmière ≪ donne habituellement des soins infirmiers en application
personne dans la réalisation du rôle propre qui lui est dévolu. Relèvent du rôle propre de l’infirmier les soins lies
de ses soins quotidiens aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser
partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une
personne ou d’un groupe de personnes. Dans ce cadre, l’infirmier a compétence pour
prendre les initiatives et accomplir les soins qu’il juge nécessaires. ≫
C4 : Mettre en œuvre des ≪ L’infirmier ou l’infirmière donne habituellement des soins
actions à visée infirmiers sur prescription ou conseil médical. Il met en œuvre
diagnostique et Thérapeutique les actions appropriées. L’exercice de la profession d’infirmier ou
d’infirmière comporte […] la réalisation de soins infirmiers et
leur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques
et épidémiologiques… Les infirmiers dispensent des soins de
nature […] curative ou palliative, visant à promouvoir, maintenir
et restaurer la santé. ≫

C5 : Initier et mettre en oeuvre ≪ L’exercice de la profession d’infirmier ou d’ infirmière


des soins éducatifs et comporte la participation à des actions de prévention, de
préventifs dépistage, de formation et d’éducation à la santé. ≫

C6 : Communiquer et conduire ≪ Les soins infirmiers […] intègrent la qualité des relations avec
une relation le malade. ≫
C7 : Analyser la qualité des ≪ Dans l’ensemble de ces activités, les infirmiers et les infirmières sont soumis au
soins et améliorer sa pratique respect des règles professionnelles et notamment du secret professionnel. Les
professionnelle soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent la qualité technique. ≫

C8 : Rechercher et traiter des ≪ Les soins infirmiers sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et
données professionnelles et des techniques. ≫
scientifiques

C9 : Organiser et coordonner ≪ Les infirmiers exercent leur activité en relation avec les autres professionnels du
des interventions soignantes secteur de la sante, du secteur social et médicosocial et du secteur éducatif. Les
infirmiers(ères) interviennent dans le cadre d’une équipe pluri professionnelle,
dans des structures et à domicile, de manière autonome et en collaboration. ≫

C10 : Informer et former des ≪ L’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte la participation a
professionnels et des des actions de formation. L’infirmier peut élaborer, avec la participation des
personnes en formation membres de l’équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son
initiative. ≫
3. Exemple

Voici une situation de soins qui illustre les liens entre les compétences et les
activités infirmières et qui montre que les professionnels mettent en œuvre leurs
compétences tantôt de façon isolée et tantôt, de façon combinée et simultanée.

• Les activités et les compétences en situation professionnelle :

Nathalie est infirmière en Institut Médico-éducatif (IME), qui accueille des


enfants atteints d’un handicap mental. Quinze enfants sont internés (retour chez
eux le weekend) et trente-cinq sont demi-pensionnaires. Ils bénéficient d’un
accompagnement éducatif et médico-social.
Nathalie prend son poste à 7h30 et prépare les traitements des enfants internés. Elle se rend ensuite auprès des
deux groupes qui prennent leur petit déjeuner en compagnie de leur éducateur afin de distribuer les
médicaments. « C’est pas bon ton truc ! » dit Pierre en faisant la moue, « j’en veux pas ». Elle s’assoit à côté de
lui et lui raconte une histoire drôle. Pierre rit alors aux éclats et finit par prendre son traitement.

Dans le deuxième groupe, elle remarque des larmes séchées sur le visage de Paul ; il est pâle et se tient le bras
gauche plaqué contre le thorax. L’éducatrice lui signale être intervenue pour séparer Paul et Matéo qui se
bagarraient.

Nathalie s’approche de Paul et lui demande de l’accompagner à l’infirmerie. Ce dernier accepte et la suit. Elle
l’interroge :

• Nathalie : « Que s’est-il passé avec Matéo ce matin ? »

• Paul : « Rien, Matéo m’a fait mal »

• Nathalie : « Où as-tu mal ? »


• Paul : « J’ai mal là » en lui montrant son bras gauche serré contre lui.

• Nathalie : « Je peux regarder ? »

Paul hoche la tête et Nathalie entreprend de l’examiner. Devant la douleur à la mobilisation et


l’œdème, elle décide alors d’envoyer Paul aux urgences en lui expliquant pourquoi et
comment cela va se passer. Selon le protocole, elle lui donne 500 mg de paracétamol et lui
immobilise le bras avec une attelle. Elle avertit les parents de Paul de l’accident. Elle appelle
l’éducatrice référente qui l’accompagnera, remplit une fiche de liaison, prépare le carnet de
santé ainsi que l’autorisation parentale de soins.

À 10 heures, elle se rend en réunion de synthèse pour Benjamin. Sont présents l’éducateur
référent, la psychologue, l’orthophoniste, la psychomotricienne, l’instituteur spécialisé,
Benjamin et sa mère.
Cette réunion a pour objet d’établir un projet d’accompagnement
personnalisé (PAP). Nathalie fait le bilan du suivi médical de Benjamin. Après
la réunion, elle retourne à l’infirmerie afin de faire la traçabilité des soins et de
ses observations dans chacun des dossiers des enfants.

Paul est de retour, il est plâtré à l’avant-bras gauche. Il a une prescription


médicale d’antalgiques et d’anti-inflammatoires. Nathalie met en place le
traitement. Elle explique à Paul qu’il va rester avec elle dans l’infirmerie pour
la journée, afin qu’il s’y repose. Elle surveille l’absence de compression du
plâtre et elle surélève le membre de Paul avec un oreiller.
RESUME
• Le fondement et le sens des soins infirmiers reposent sur des valeurs humanistes.

Pour aborder les soins infirmiers, il faut remonter à l’Antiquité où le mauvais esprit

était chassé par des moyens magiques : les danses rituelles, l’exorcisme. « Que ce soit

en Égypte, en Mésopotamie, en Grèce ou à Rome, il n’est pas possible de distinguer

l’infirmier du médecin, leurs rôles étaient étroitement mêlés. » Les Grecs donnaient

beaucoup d’importance à la santé et à la beauté du corps. Hippocrate (Ve siècle av. J.-

C.) disait qu’il fallait trouver la cause de toute maladie et son serment énonce que

« tous les malades doivent être soignés par une personne compétente ».
• Il pose aussi les premiers principes d’une déontologie, insistant sur la
psychologie du malade et sur le secret professionnel. Rome a instauré la
médecine collective et l’hygiène publique. Le christianisme, par la suite, a
influencé les soins infirmiers, les soins aux malades étaient devenus un devoir
religieux. Au Moyen Âge, il n’y a pas de fonction soin, les malades étaient
regroupés dans des lieux fermés, les léproseries ont une fonction
d’hébergement et d’isolement. Au XVe siècle, les soins infirmiers sont décrits et
enseignés par saint Vincent de Paul pour les Filles de la Charité, ordre créé en
1633, présenté précédemment. Il donne un certain nombre de
recommandations faisant référence aux besoins des personnes, et au caractère
religieux du service rendu (règle d’obéissance).
• Les infirmiers en général et les libéraux en particulier semblent bien être les héritiers directs
des pseudo-soignants du Moyen Âge, religieux avant tout, donc ayant la vocation, dévoués et
obéissants. La seule différence est qu’aujourd’hui ils bénéficient d’une formation
professionnelle, mais de trois ans et reconnue seulement d’eux et sans équivalence
universitaire…

• À trop vouloir ressembler aux précurseurs alors même que la société a considérablement
évolué, c’est s’exposer à les imiter en tout et jusqu’à disparaître du champ du soin comme les
religieuses ont disparu des hôpitaux. Le glissement commence d’ailleurs à se produire à
domicile par l’émergence des auxiliaires de vie prêtes à faire tous les soins d’hygiène, pourtant
de la compétence des infirmiers. Docile, ce corps professionnel frappé par une pénurie
prévisible, est appelé à disparaître ou du moins à se transformer très profondément. Nul doute
que nombre d’infirmiers seront mis sur la touche faute d’avoir anticipé ces changements ou les
refusant ?
• Il n’est pas rare d’entendre, en sciences infirmières, que la relation entre

l’infirmière et le soigné doit viser à être thérapeutique et aidante. Ces deux

qualificatifs, présentés comme des exigences, jouent un rôle important dans

l’attitude de l’infirmière. Ils l’invitent à adopter une approche orientée sur

l’atteinte d’objectifs afin de générer des impacts positifs sur le soigné. Or, du

coup, la relation devient une « tâche » à réaliser, et fait de la rencontre avec

l’autre une démarche à appliquer. Ces constats ont fait émerger l’intérêt de

réaliser une étude théorique dont l’objet consiste à explorer les fondements

premiers de la relation infirmière/soigné.


Références bibliographiques
• http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1997x031x002/HSMx1997x
031x002x0189.pdf
• https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/serieetud58a.pdf
• http://fnesi.org/2018/05/historique-de-la-formation-en-soins-infirmiers/
• https://www.croix-rouge.fr/La-Croix-Rouge/La-Croix-Rouge-francaise/Historique
• http://www.anfiide.com/wp_anfiide/presentation/un-peu-dhistoire/
• https://journals.openedition.org/genrehistoire/836
• https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2003-3-page-55.htm
• https://www.infirmiers.com/profession-infirmiere/presentation/histoire-profession-
infirmiere.html
• https://aaeefn.com/wp-content/uploads/2016/06/Anna-Hamilton-1864-1935-
l’excellence-des-soins-infirmiers-Evelyn-Diebolt.pdf
• CATANAS, M. Evolution socio-historique des professions de soins : Place de
l’infirmière dans cette évolution [en ligne]. Disponible sur :
https://www.infirmiers.com/professioninfirmiere/presentation/historique-de-la-
profession.html (consulté le 31/08/2020).
• COLLIÈRE M.-F. Soigner…le premier art de la vie. Malakoff : InterEditions,1996. 440 p.
• COUDRAY, M.-A., GIRAULT, V., BELLON, R. D’une vocation à une profession : 150 ans
d’histoire infirmière. Soins, 11/2005, n°700, p. 25-53.
• DEVERS, G. Du rôle propre à la compétence autonome. Objectifs soins,
août/septembre 2007, n°158, p. 12 à 14.
• MAGNON, R. Les infirmières : identité, spécificité et soins infirmiers. Paris : Masson,
2006. 199p.
• NADOT Michel. Valérie de Gasparin-Boissier, dans l'ombre de Florence Nightingale.
[en ligne]. Disponible sur :
https://www.editionsharmattan.fr/auteurs/article_pop.asp?no=31980&no_artiste=2
3341 (consulté le 31/08/2020).
• ONI. Ordre national des infirmiers [en ligne]. Disponible sur : https://www.ordre-
infirmiers.fr/ (consulté le 31/08/2020).
• ONI. Une section du Conseil national des universités pour les sciences infirmières :
belle avancée pour la profession [en ligne]. Disponible sur :
https://www.ordreinfirmiers.fr/actualites-presse/articles/section-cnu-sciences-
infirmieres.html (consulté le31/08/2020).
• ONI. Code de déontologie- Ordre des infirmiers [en ligne]. Disponible sur:
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahU
KEwiNgYXPpsXrAhUS66QKHaZqBfgQFjAAegQIAhAB&url=https%3A%2F%2Fwww.ord
reinfirmiers.
• fr%2Fassets%2Ffiles%2F000%2Fcodedeonto_web.pdf&usg=AOvVaw2YDrN_XtrjPOg
rC5Y_ghw4 (consulté le 31/08/2020).
• SIEBERT, C., LE NEURÈS, K. Raisonnement, démarche clinique et projet de soins. Issy-
les-Moulineaux, Elsevier Masson, 2009. 225 p.
• VIARD P. De la cornette au stéthoscope. [en ligne]. Disponible sur :
https://hal.archivesouvertes.fr/hal-01140022 (consulté le 31/08/2020).
• WARNET, S (coord). La profession infirmière d’hier à aujourd’hui. La revue de
l’infirmière,10/2007, n°134, p. 15-43.
• WEHRLIN, N. La profession d’infirmière en France. Paris : Expansion scientifique
française,1988.180 p.

Vous aimerez peut-être aussi