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Institut Supérieur

des Professions Infirmières


& des Techniques de Santé

COURS EPIDEMIOLOGIE
Docteur en Ecologie et Environnement
Option: INFIRMIER POLYVALENT (S3)

Pr. Houda EL HAJJOUJI

Année universitaire: 2015-2016


HISTORIQUE

L’épidémiologie tire son origine de l’idée exprimée pour la


première fois il y a plus de 2000 ans par Hippocrate, selon laquelle
les facteurs environnementaux peuvent influer sur la survenue de la
maladie.

Il a fallu attendre le XIXe siècle pour qu’on se mette réellement à


mesurer la répartition d’une maladie dans des groupes de
population donnés.

2
HISTORIQUE

Parmi les études épidémiologiques les bien connues, on peut citer


la découverte de John Snow qui s’est aperçu que le risque de
cholera à Londres était associé à la consommation de l’eau que
distribuait une certaine société (septembre 1854).

Il s’est servi de la carte de points présentant la localisation


géographique des cas pour montrer où se produisaient les cas de
choléra par rapport à la pompe d’alimentation .

Ces travaux ont marqué la véritable naissance de l’épidémiologie,


ils figurent parmi les réussites les plus spectaculaires de cette
discipline.

3
HISTORIQUE

La comparaison des taux de morbidité dans plusieurs sous-groupes


de population est devenue une pratique courante à la fin du XIXe
siècle et au début du XXe. Cette approche a d’abord été appliquée à
la lutte contre les maladies transmissibles, mais s’est avérée
efficace pour mettre en évidence une association entre certaines
conditions ou agents environnementaux et des maladies
déterminées.

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, ces méthodes ont été


appliquées aux maladies non transmissibles chroniques telles que
les maladies cardiaques et le cancer, en particulier dans les pays à
revenu intermédiaire et élevé.
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DEFINITION DE L’EPIDEMIOLOGIE

Le terme épidémiologie vient du grec:


Epi: sur
Demos: peuple-population
Logos: étude

Il désignait l’étude des menaces épidémiques sur les populations,


l’une des composantes principales de la médecine hippocratique
(jusqu’au XIXème siècle).
DEFINITION DE L’EPIDEMIOLOGIE

Progressivement, au XXème siècle, le champ de


l’épidémiologie s’élargit. L’exigence d’une meilleure
compréhension des causes des maladies se généralise, avec
deux présupposés :
- L'état de santé chez l'Homme n'est pas dû au hasard.
-Les phénomènes de santé ont des facteurs étiologiques et des
facteurs préventifs qui peuvent être identifiés par des
investigations dans la population générale, ou chez des
groupes de personnes, à des places et à des périodes
différentes.

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DEFINITION DE L’EPIDEMIOLOGIE

Ceci nous permet de retenir la définition la plus pratique de


l'épidémiologie :

C'est l'étude de la DISTRIBUTION et des DÉTERMINANTS


de la FRÉQUENCE des phénomènes de santé chez l'Homme.

Par ses trois mots clés, cette définition englobe tous les principes et
les méthodes de la démarche épidémiologique:

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DEFINITIONS

1- La fréquence :
C'est l'étape de la quantification de la survenue ou de l'existence du
phénomène de santé dans la population.
Une maladie devient fréquente quand elle dépasse ce qui devrait
être habituel.

2- La distribution :
Elle permet de répondre à trois questions capitales au cours du
raisonnement épidémiologique :
- QUI développe la maladie ? (PERSONNE)
- OÙ survient la maladie ? (LIEU)
- QUAND survient la maladie ? (TEMPS)
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DEFINITIONS

3- Les déterminants :
Se sont des facteurs qui augmentent la probabilité d’avoir un
phénomène de santé (facteurs de risque) ou la diminuent (facteurs
de protection).
Phénomène de santé: c’est un événement habituellement rare,
remarqué et qui intéresse la santé d’une population, soit d’une
manière positive (état de santé) ou d’une façon négative (état de
maladie).

Populations humaines: l’épidémiologie s’intéresse au groupe et


non à l’individu (c’est la différence par rapports à la médecine
clinique). Ces populations sont définies par des critères
géographiques, temporels, sociodémographiques…
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COMPARAISON: DIAGNOSTIC CLINIQUE/
DIAGNOSTIC EPIDEMIOLOGIQUE

Le clinicien et l'épidémiologiste tous les deux connaissent au début de


l'investigation de leur "patient" (l'individu pour le clinicien, et la
population pour l'épidémiologiste) qu'un certain événement nouveau
(maladie/épidémie) a résulté d'un contact entre un "pathogène" et une
personne ou communauté susceptibles.

Le clinicien pose une tentative de diagnostic, l'épidémiologiste pose une


hypothèse, que tous les deux vont essayer de confirmer par différents
moyens; afin que, le clinicien puisse donner un traitement adéquat pour
guérir le malade et que l'épidémiologiste puisse arrêter la transmission de
la maladie aux sujets sains.

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COMPARAISON: DIAGNOSTIC CLINIQUE/
DIAGNOSTIC EPIDEMIOLOGIQUE
Diagnostic clinique Diagnostic épidémiologique
Patient Individu Communauté ou groupe à risque
Symptômes et histoire Apparition de signes Apparition de nouveaux cas
de la maladie fonctionnels et physiques
Evolution Courbe de température Courbe épidémique
Distribution Nombre et type d'organes Répartition géographique des cas
atteints
Durée incubation Entre l'exposition et le début des Entre l'exposition et l'apparition des
symptômes cas
Voies de transmission Sang, nerfs, cellule à cellule Air, eau, aliments, vecteurs,
personne à personne ...
Analyses Laboratoire, radiologie pour Laboratoire, et analyse
établir la cause de la maladie épidémiologique pour établir la
cause de l'épidémie
Objectif Guérir le malade Arrêter l'épidémie
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RAISONNEMENT EPIDEMIOLOGIQUE

Un processus du raisonnement épidémiologique commence par la


suspicion du rôle possible joué par un facteur particulier dans la
survenue ou l'existence de la maladie, ce qui conduit à la
formulation d'une hypothèse. Cette hypothèse est testée par des
études épidémiologiques.

La collecte et l'analyse des données au cours d'une étude


épidémiologique conduit à déterminer s'il existe une association
statistique entre la maladie et le facteur en question.

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RAISONNEMENT EPIDEMIOLOGIQUE

Une fois l'association déterminée, il faut évaluer sa validité en


éliminant certaines éventualités possibles :
- L'association pourrait être simplement due au fait du hasard
(chance). D'où l'intérêt des tests de signification statistique pour
exclure cette éventualité.

- L'existence d'erreurs systématiques au cours de la collecte ou de


l'interprétation des données : biais. On doit les prévenir au cours de la
phase de préparation du protocole et pendant la réalisation de l'étude.

- L'effet d'autres variables (liées au facteur analysé) qui seraient à


l'origine de l'association observée : variables confondantes. On doit
les rechercher et les neutraliser au cours de l'analyse des données.
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RAISONNEMENT EPIDEMIOLOGIQUE

Une fois l'association statistique établie il faut s'assurer qu'il y a une


relation de cause à effet entre le facteur étudié (exposition) et la maladie
(issue).
Ainsi la démarche épidémiologique consiste à mesurer la fréquence d'un
phénomène de santé, telle qu'une maladie, d'en faire la distribution selon
les caractéristiques de personne, de lieu et de temps afin d'émettre des
hypothèses sur les déterminants de cette fréquence. Une fois les
hypothèses vérifiées, des actions appropriées seront menées pour
contrôler voire éliminer le phénomène en question. L'impact des actions,
mises en place, sur la fréquence du phénomène de santé est ensuite
évalué.
La mesure de la fréquence ne peut se faire que par la surveillance
épidémiologique (qui est la source de données en épidémiologie).
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DEMARCHE EPIDEMIOLOGIQUE
ETAPE

D
FFREQUENCE EXISTE Ensemble des cas PREVALENCE E
Nbe de fois
S
SURVIENT Nouveaux cas INCIDENCE
C
R
QUI? PERSONNE I
P
DISTRIBUTION Répartition: OU? LIEU
3 Caractéristiques T
3 questions I
QUAND? TEMPS
V
E
Pourquoi?? Cette FREQUENCE selon cette DISTRIBUTION??

HYPOTHESE(S)

ETAPE

DETERMINANTS FACTEUR(S) de
RISQUE (Protection)
A
N
MESURE DE RISQUE L’EXPOSITION L’ISSUE
A
MESURE DE L’ASSOCIATION Entre: (Facteurs de risque) (Phénomène de santé)
L
HASARD TESTS STATISTIQUES Y
EVALUER LA VALIDITE de cette T
BIAIS A PREVENIR /DISCUTER I
association
FACTEURS CONFONDANTS A NEUTRALISER Q
U
E

Confronter l’ASSOCIATION avec les CRITERES de CAUSALITE 15


Proposer des actions préventives /curatives
SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

Les données épidémiologiques les plus importantes sont celles issues des
activités de routine. Les éléments de surveillance épidémiologique sont:
- Déclarations des décès,
- Déclarations des maladies,
- Déclarations des épidémies,
- Rapports des investigations des épisodes épidémiques,
- Rapport des enquêtes autour des cas,
- Déclarations et rapports des laboratoires,
- Etudes épidémiologiques,
- Informations sur la distribution des réservoirs et des vecteurs,
- Information sur la distribution des médicaments,
- Données démographiques,
- Données environnementales,
- Informations publiques et médiatiques. 16
SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

DEFINITION:
La surveillance est un processus de collecte, de compilation et d’analyse
des données, ainsi que leur diffusion à ceux qui ont besoin d’être
informés.
En pratique, la surveillance épidémiologique est un processus, continu,
systématique composé de quatre activités principales :

- Collecte de données pertinentes sur une population et une région


spécifiques.
- Regroupement et tabulation de ces données sous une forme
significative et exploitable.
- Analyse et interprétation des données.
- Diffusion des données et des résultats aux services et personnes
intéressés.
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SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

OBJECTIF:
Le principal objectif de la surveillance est la détection des changements
de distribution ou de tendance des maladies dans le temps et dans
l'espace, afin d'entreprendre les investigations et les mesures de contrôle
nécessaires.
La surveillance c’est de l’information pour l’action
TYPES DE SURVEILLANCE:
1-Surveillance passive: les informations sont acheminées sans
sollicitation ou intervention de la part des services responsables de la
surveillance.
-2 Surveillance active: c'est la collecte de données de façon périodique
par un contact régulier avec les services concernés pour s'acquérir de la
présence ou de l'absence de nouveaux cas d'une maladie particulière.
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SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

3- Surveillance exhaustive: le système s’intéresse aux informations sur


le phénomène de santé dans l’ensemble du territoire, chez l’ensemble de
la population et tout le temps.
4-Surveillance sentinelle: le système s’intéresse aux informations sur le
phénomène de santé dans un échantillon de sites, chez quelque groupe de
la population .
- Par réseau : c'est généralement un service, une clinique, ou un
cabinet médical auquel on demande de déclarer, à des intervalles de
temps réguliers, le nombre de cas enregistré d'une maladie particulière.
- Par site : c'est une surveillance spéciale qui s'effectue chez des
groupes spécifiques, d'une façon limitée dans le temps et dans l'espace, et
qui est répétée régulièrement à la même période de l'année.

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SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

CRITERES DE QUALITE D’UN SYSTEME DE SURVEILLANCE:

1- Simplicité: un système de surveillance simple est facile à utiliser, sa


structure est légère, ses procédures de recueil des données et de circulation de
l’information sont rapides et standardisées.

2- Souplesse: c’est la capacité du système de s’adapter à des changements dans


la définition des cas ou des sources de l’information.

3- Acceptabilité: c’est le niveau d’adhésion des personnes et des structures qui


participent au système de surveillance.

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SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
4-Validité: Sensibilité, spécificité et valeur prédictive positive (VPP):

Existence du Phénomène
de Santé

OUI NON

Phénomène Détecté
Par le système OUI A B A+B

NON C D C+D

A+ C B+D N

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SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

Sensibilité = A/A+C
A
= Capacité de détecter un phénomène quand il existe
réellement. A  C

Pour un test de dépistage, c’est la probabilité d’être positif pour un sujet atteint.

Spécificité = D/B+D = Capacité de dire qu’un phénomène n’existe pas quand


réellement il n’existe pas.

Pour un test de dépistage, c’est la probabilité d’être négatif pour un sujet non
atteint.

VPP = A/A+B = Capacité de correctement détecter un vrai phénomène.

Pour un test, c’est la probabilité pour un sujet d’être atteint de la maladie


lorsque le résultat est positif.
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SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

5- Représentativité: c’est la capacité d’un système de décrire


correctement la distribution des phénomènes de santé selon les
caractéristiques de personne, de lieu et de temps.

6- Réactivité: elle est représentée par la rapidité de circulation de


l’information, de détection des épisodes épidémiques et de l’instauration
des mesures de contrôle.

23
CLASSIFICATIONS EN EPIDEMIOLOGIE

Selon l'objectif de la recherche:


- L'épidémiologie descriptive : elle permet de décrire les différences de
fréquences et de formuler des hypothèses sur le rôle possible d'éventuels
facteurs (de risque ou de protection) dans la survenue ou l'existence des
phénomènes de santé.
- L'épidémiologie analytique : elle s'intéresse à la recherche des
déterminants des phénomènes de santé, facteurs de risque ou de
protection de la maladie; et ce à travers les hypothèses formulées sur la
base de résultats de l'épidémiologie descriptive.
Selon le domaine de recherche:
On distingue plusieurs branches: E. des maladies infectieuses, E. des
maladies non infectieuses, E. hospitalière, E. clinique, E. évaluative…

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CLASSIFICATIONS EN EPIDEMIOLOGIE

Classification des études épidémiologiques:


- Selon le temps
- Etude rétrospective : l'enquête s'intéresse aux conditions passées du
groupe étudié.
- Etude transversale (étude de prévalence) : l'enquête ne s'intéresse
qu'aux conditions du groupe étudié au moment précis de l'étude.

- Etude prospective : le groupe sélectionné pour l'étude est suivi dans le


futur.

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CLASSIFICATIONS EN EPIDEMIOLOGIE

- Selon l’élément de départ


- Etude de cas ou de série de cas: se sont les études descriptives les
plus élémentaires. C'est l'observation clinique détaillée sur un ou
plusieurs patients présentant un phénomène de santé inhabituel. Ces
études sont très utiles pour la formulation des hypothèses et
l'identification de nouvelles épidémies ou maladies.

- Etude de corrélation (étude écologique): le point de départ sont des


informations (exposition et issue) collectées sur la population en général
et non pas sur les individus. Les unités d'analyse sont des populations
entières (des nations) ou des groupes de population (régions). Ainsi, au
lieu de faire les comparaisons entre individus on compare des
populations.

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CLASSIFICATIONS EN EPIDEMIOLOGIE

- Etude de Cohorte: on commence par repérer les personnes qui sont


exposées à un facteur de risque et celles qui ne le sont pas. Ensuite, on
cherche si elles ont développé la maladie, ou on les suit pour voir si elles
vont la développer. Autrement dit, dans l'étude de cohorte on commence
par déterminer l'exposition, ensuite on cherche l'issue.
- Etude Cas–Témoin: ici, à l'inverse de l'étude de cohorte, on
commence par repérer ceux qui ont la maladie (les cas) et ceux qui ne
l'ont pas (les témoins). Ensuite, on détermine leur statut vis-à-vis de
l'exposition aux éventuels facteurs de risque. Autrement dit, dans l'étude
cas-témoin on commence par déterminer l'issue, ensuite on cherche
l'exposition.

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ISSUE
(Maladie)

Oui Non

Oui a b a+b
EXPOSITION Etude de
(Facteur de Cohorte
risque) Non c d c+d

a+c b+d N

Etude
Cas-Témoin

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CLASSIFICATIONS EN EPIDEMIOLOGIE

- Selon l’objectif de l’étude


- Les études d'observation : descriptives (mesure de la fréquence et la
distribution de phénomène de santé dans la population) ou analytiques
(vérifier les hypothèses formulées).

- Les essais cliniques (études expérimentales): elles permettent de


tester l'efficacité des moyens de lutte contre les maladies.

- Les études d'évaluation: ce sont des études qui consistent en


l'évaluation épidémiologique de l'impact des procédures ou des actions
de santé sur les individus ou la population.

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PLACE DE L’EPIDEMIOLOGIE EN SANTE PUBLIQUE

DEFINITION DE SANTE:
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.
ROLE DE L’EPIDEMIOLOGIE:
Le clinicien s'intéresse au patient de façon individuelle, pour
diagnostiquer et traiter la maladie en tant que phénomène pathologique.
L'approche clinique seule n'est pas suffisante pour contrôler les
phénomènes de santé.
L’épidémiologie intervient dans les étapes décisives de toute action de
santé publique, de sa planification jusqu'à son évaluation :
- L'identification des problèmes et des besoins,
- L'établissement des priorités,
- L'évaluation du déroulement et plus spécifiquement de l'efficacité des
programmes de santé. 30
MESURES DE FREQUENCE- Notions de base

1- Ratio (Rapport)
C’est le rapport des fréquences de deux classes d’une même variable, où
le numérateur n'est pas compris dans le dénominateur. Il s’exprime sous
la forme:
A
Ratio= ou A:B
B

Exemple : Pour les 3297 cas cumulés du SIDA au Maroc, au 31


décembre 2009:
le sex-ratio M : F = 1987 : 1310 ou 1,51679 : 1 ;
c'est à dire 1,52 cas masculins pour 1 cas féminin.
Le "sex-ratio", notamment homme : femme, est très utilisé en
épidémiologie.
31
MESURES DE FREQUENCE- Notions de base
2- Proportion
C'est un rapport où le numérateur est compris dans le dénominateur. Il est
exprimé généralement en pourcentage.

A
Proportion= x100
A+B

Exemple : Au Maroc, la proportion des cas cumulés de SIDA de sexe


féminin par rapport au nombre total de cas de SIDA cumulé au 31
décembre 2009 est:
(1310 / (1310 + 1987) )x100= 39,7 %.

32
MESURES DE FREQUENCE- Notions de base
3- Taux
C'est une forme particulière de proportion qui renferme la notion de
temps. Il exprime la vitesse de changement d'un phénomène dans le
temps.

Nombre de cas survenus au cours d’une période donnée


Taux= x10a
Population à risque au cours de la même période

Le taux s’exprime sous la forme de 10a, de façon à avoir au moins un à


deux chiffres avant la virgule.
Exemple : Au Maroc, en 2005 il y a eu 1094 cas de méningite à
méningocoque dont 114 décès. Donc le taux de létalité parmi les cas de
méningite à méningocoque en 2005 est de:
114/1094=0.1042=10,42%
33
MESURES DE FREQUENCE- Notions de base
4- Indice
C'est un type de ratio où non seulement le numérateur n'est pas compris dans le
dénominateur, mais les deux réfèrent à des événements différents. Il est utilisé
quand le dénominateur nécessaire pour une proportion ou un taux ne peut pas
être correctement mesuré.
L’exemple type est le taux de mortalité maternelle (TMM) qui est en réalité un
indice:
Nombre de décès maternels au cours d’une période
Nombre de naissances vivantes déclarées au cours de la même période

Le vrai TMM devrait être calculé de de la manière suivante:

Nombre de décès maternels au cours d’une période


TMM=
Nombre total de grossesses survenues au cours de la même période
34
MESURES DE FREQUENCE- Morbidité
1- Prévalence (P)
C'est la fréquence des CAS EXISTANTS d'une maladie dans une population
donnée à un MOMENT DONNE.
Nombre de cas existants dans une population à un moment donné
P= x10a
Population totale à risque au même moment

On distingue:
- La prévalence instantanée: c'est la proportion des cas existants dans une
population donnée à un instant précis. C'est la mesure de prévalence la plus
utile.
- La prévalence de période : c'est la proportion des cas qui existent dans une
population à n'importe quel moment d'une période de temps donnée.
Ainsi, le numérateur comprend le nombre de cas existant au début de la période
plus le nombre de nouveaux cas enregistré au cours de cette période. Le
dénominateur est l'effectif moyen de la population au cours de cette période.
35
MESURES DE FREQUENCE- Morbidité

2- Incidence
C'est le nombre de NOUVEAUX CAS SURVENUS dans une population à
risque durant un INTERVALLE DE TEMPS DONNE.
Il y a deux mesures relatives à l'incidence :
- L’incidence cumulée ou cumulative (IC): c’est la probabilité qu’un sujet
saint, à risque pour faire une maladie, devienne malade durant un intervalle de
temps donné.
Nombre de nouveaux cas survenu pendant une période donnée
IC= x10a
Nombre de personnes à risques au cours de cette période

Exemple : En 2007, 25 562 nouveaux cas de tuberculose ont été


enregistrés au Maroc. Ce qui donne pour une population de 30 841 000
habitants une:
IC=25 562/30 841 000/an = 0,828/1 000hab/an, soit 83/100 000 hab/an.
36
MESURES DE FREQUENCE- Morbidité

-Taux d’incidence (TI)=Densité d’incidence (DI): c'est la VITESSE de


propagation de la maladie dans une population exposée au cours d'un intervalle
de temps donné.
C'est une mesure du taux instantané du développement de la maladie dans une
population. Elle permet de mesurer l'incidence en fonction de la durée
d'observation de chaque individu. C'est la mesure d'incidence la plus précise.

Nombre de nouveaux cas survenu pendant une période donnée


TI=DI=
Total PERSONNE-TEMPS d’observation

Le terme "personne-temps" représente la durée de temps durant laquelle


une personne à risque a été suivie avant de devenir malade ou de n'être
plus sous surveillance (décédée ou perdue de vue). Elle s'exprime en
personne-jours, personne-semaines, personne-mois, personne-années ...
37
Exemple : On a surveillé 200 personnes pendant une période de 10 ans, pour voir si
elles vont développer une maladie "M". Après 10 ans d'observation on a enregistré 20
cas de la maladie "M" : 20/200/10 ans (soit 1/100/an): représente l'incidence cumulée.
En réalité, uniquement 30 personnes ont été vraiment suivies toute la période des 10
années. La répartition des 200 personnes selon la durée de leur suivi figure dans le
tableau suivant :
Nombre de Années de Nombre de Cas par Personnes-années
personnes suivies suivi malades d’observation
20 2 1 1 / 40 p-a
30 3 2 2 / 90 p-a
25 4 1 1 / 100 p-a
45 5 4 4 / 225 p-a
50 6 5 5 / 300 p-a
30 10 7 7 / 300 p-a
Total 200 - 20 20 / 1 055 personnes-années

Dans notre exemple on a un total de 1 055 personnes-années d'observation. Ce qui nous


donne un TI (=DI) de :
TI = 20 cas /1 055 p-a = 0,01896 cas / p-a = 18,96 / 1 000 personnes-années.
38
MESURES DE FREQUENCE- Morbidité

3- Taux d’attaque
C'est une mesure de l'incidence cumulée pour un intervalle de temps très court
(ne dépassant pas un mois). Il est utilisé principalement au cours des épidémies
des maladies infectieuses.
C'est le rapport entre le nombre de personnes ayant contracté une maladie et le
nombre de personnes qui étaient à risque pour l'avoir (exposées au risque).

Exemple : 100 personnes ont développé une gastro-entérite après avoir assister
à un buffet offert à 400 invités. Le taux d'attaque est de 100/400 = 25%.

39
MESURES DE FREQUENCE- Mortalité

1- Taux de létalité (TL)


C'est la proportion des décès parmi les sujets atteints d'une maladie spécifique
au cours d'une période donnée (c'est une incidence cumulée de décès).

Nombre de décès par une maladie au cours d’une période donnée


TL= x10a
Nombre total des malades pendant la même période

Exemple : Si parmi les 100 cas de gastro-entérite 15 sont décédés, le taux de


létalité est: 15/100=15%.

40
MESURES DE FREQUENCE- Mortalité
2- Taux de mortalité
- Taux brut de mortalité (TBM): C'est la proportion de décès dans une population
pendant une période définie.

Nombre de décès durant une période donnée


TBM= x10a
Effectif moyen de la population pendant la même période

-Taux spécifique de mortalité (TSM): C'est la proportion de décès spécifique à un


sous-groupe de la population.

Nombre de décès dans un sous-groupe


TSM= x10a
Effectif total du même sous-groupe

Exemple : Pour un groupe d'âge et de sexe spécifiques = Nombre de décès dans un


groupe d'âge et de sexe déterminés dans une région et pendant une période données/
Effectif total estimé du groupe d'âge et du sexe considérés, dans la même région et
pendant la même période (x10a) 41
MESURES DE FREQUENCE- Mortalité

-Taux proportionnel de mortalité (TPM): c'est le nombre de décès par une cause
donnée durant une période déterminée sur le nombre total de décès durant la même
période.

-Taux de mortalité standardisé (TMS): c’est le meilleur indicateur pour comparer la


mortalité durant une même période chez deux populations différentes, ou la mortalité de
la même population à des périodes différentes.

Standardisation: Méthode statistique permettant de comparer les mesures de


fréquences, de phénomènes de santé, dans plusieurs populations, en se débarrassant
d’un possible déséquilibre de répartition du phénomène selon certaines caractéristiques.
La standardisation permet de comparer ce qui est comparable.

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EXERCICE 1:
1- Définir: Epidémiologie, Fréquence, Distribution, Déterminant,
Surveillance épidémiologique, Santé.
2- Expliquer les étapes d’une démarche épidémiologique.
3- Quelle est la différence entre une étude de Cohorte et une étude Cas-
Témoin? Donner un exemple.
4- Tracer le tableau de contingence et calculer: la sensibilité, la spécificité et
la VPP.
5- 200 enfants et instituteurs mangent tous les jours à la cantine de l'école de
Massignon Mers Sultan-Casablanca. Le 28 septembre, 4 heures après le
repas du midi, 20 enfants et 5 instituteurs ont été pris de maux de ventre et
de vomissement et ont été conduits aux urgences pour observation. 2 enfants
décédèrent le jour suivant. Calculer:
a- Le taux d'attaque de la maladie.
b- La proportion d’enfants et d’adultes malades.
c- Le ratio adulte/enfant.
d- Le taux d'attaque spécifique pour les adultes et les enfants.
e- Le taux de létalité.
43
f- Le taux brut de mortalité (TBM).
CORRECTION:
1- Définir: Epidémiologie, Fréquence, Distribution, Déterminant,
Surveillance épidémiologique, Santé: voir cours.
2- Expliquer les étapes d’une démarche épidémiologique:
On distingue 2 étapes: descriptive et analytique:
1- Mesurer la fréquence d’un phénomène de santé: prévalence, incidence.
- Faire la distribution selon les caractéristiques personne, lieu et temps.
- Formuler l’hypothèse: pourquoi cette fréquence selon cette distribution?
2- Déterminer s’il y’a une association statistique entre la maladie et le
facteur en question.
- Valider cette association: en éliminant certaines possibilité: hasard, biais,
variables confondantes.
- Eliminer le phénomène en question.
3- Quelle est la différence entre une étude de Cohorte et une étude Cas-
Témoin? Donner un exemple.
1- Etude de Cohorte: déterminer l’exposition et on cherche l’issue.
2- Etude cas témoin: déterminer l’issue et on cherche l’exposition.
44
3- Exemple: exercice 5
CORRECTION:
4- Tracer le tableau de contingence et calculer: la sensibilité, la spécificité et
la VPP. Existence du Phénomène
de Santé

OUI NON

Phénomène Détecté
Par le système OUI A B A+B

NON C D C+D

A+C B+D N

- Sensibilité= A/A+C
- Spécificité= D/B+D
- VPP= A/A+B

45
CORRECTION:
5- 200 enfants et instituteurs mangent tous les jours à la cantine de l'école de
Massignon Mers Sultan-Casablanca. Le 28 septembre, 4 heures après le
repas du midi, 20 enfants et 5 instituteurs ont été pris de maux de ventre et
de vomissement et ont été conduits aux urgences pour observation. 2 enfants
décédèrent le jour suivant. Calculer:
a- Le taux d'attaque de la maladie: 25/200=12.5%
b- La proportion d’enfants malades : 20/25=80%
La proportion d’adultes malades: 5/25=20%
c- Le ratio adulte/enfant: 5:20 ou 1:4.
d- Le taux d'attaque spécifique pour les adultes : 5/200=2.5%
Le taux d'attaque spécifique pour les enfants: 20/200=10%
e- Le taux de létalité: 2/25=8%
f- Le taux brut de mortalité (TBM): 2/200=1%

46
MESURES DE DISTRIBUTION

C'est l'étude quantitative de la distribution des phénomènes de santé


parmi la population selon les caractéristiques de personne, de temps et
de lieu.

C'est l'étape descriptive de l'épidémiologie qui permet d'identifier les


sous groupes de la population exposés au risque de développer une
maladie, en répondant aux questions : Qui ? Quand ? Où ?

47
MESURES DE DISTRIBUTION

I- Caractéristiques de personne:
Les personnes peuvent être caractérisées selon:

- L’âge: tous les phénomènes de santé ou presque sont associés avec l’âge.
- Le sexe: la distribution des phénomènes de mortalité et morbidité est presque
toujours différente selon le sexe.
- L’occupation professionnelle: a une influence sur la mortalité et la morbidité.
- L’état matrimonial: marié, célibataire, veuf ou divorcé.
- La classe sociale: le niveau socio-économique est lié au niveau sanitaire.
- Le groupe ethnique et la race: ont des caractéristiques génétiques,
biologiques, sociales et culturelles communes.
- Autres: groupe sanguin, coutumes…

48
MESURES DE DISTRIBUTION

II- Caractéristiques de lieu:


La distribution des phénomènes de santé varie selon l’espace. La fréquence des
maladies est étroitement liée au lieu, ce qui permet d’identifier les zones à haut
risque.

La variable lieu peut être définie en terme de :


- sa nature urbaine ou rurale,
- sa situation géographique (plaine, montagnes ...),
- ses limites naturelles (rivière, océan, désert ...),
- ses limites administratives (pays, province, commune, quartier ...),
- son environnement physique et biologique (pollué ou non, nature du biotope),
- son environnement politique (guerres, migration ...).

49
MESURES DE DISTRIBUTION

III- Caractéristiques de temps:


La localisation dans le temps des phénomènes de santé est une étape
primordiale en épidémiologie. Elle permet de savoir quand la maladie survient
d'une façon importante (période à haut risque ou de transmission) et quand elle
est rare ou inexistante.

On distingue 3 grands types :


- Tendance séculaire : variations sur une longue période (année, décennie,
génération).
- Variations périodiques : changement cyclique (mois, saisons…).
- Variations non périodiques : lors d'épidémies ou de pandémies.

50
Epidémie
C'est la survenue d'un nombre de cas (maladie) en excès par rapport à ce qui est
habituellement attendu dans une région, chez une population et durant une
période déterminée (épidémique).
C'est un phénomène de santé limité dans le temps et dans l'espace.
Ex: grippe, méningite à méningocoques…avec un cycle annuel ou saisonnier.
Endémie
C'est l'existence en permanence d'une maladie dans une région donnée ou chez
une population donnée (endémique).
C'est un phénomène de santé limité dans l'espace, mais illimité dans le temps.
Ex: l'hépatite A est endémique en Thaïlande. Il faut être vacciné pour visiter le
pays.
Pandémie
C'est une épidémie survenue dans une très grande région, qui dépasse un
continent, et touchant généralement une grande partie de la population
(pandémique).
C'est un phénomène de santé limité dans le temps, mais illimité dans l'espace.
Ex: VIH, grippe saisonnière….qui touchent un grand nombre de personne dans
le monde entier. 51
MESURES DE RISQUE ET D’ASSOCIATION

Ce sont les mesures utilisées pour évaluer l'association entre un facteur


de risque et un phénomène de santé.

Le risque: c’est la probabilité qu'un événement (phénomène de santé)


survienne dans une population donnée, pendant une période donnée.

Nombre de personne qui font un « événement »


Nombre de personne A RISQUE pour développer cet événement

Exemple : 4 000 personnes saines ont été suivies pendant 10 ans. Au


cours de cette période, 100 personnes ont développé une maladie "M".
Le risque à 10 ans est de 100/4 000, soit 2,5%.
52
MESURES DE RISQUE ET D’ASSOCIATION

Un facteur de risque (FR): est une variable qui, sur la base de données
épidémiologiques, est reconnue comme étant associée avec des phénomènes de
santé et qu'il serait important de prévenir.

Il peut être :
- Endogène : génétique, âge, sexe, morbidité…
- Exogène : environnement, conditions socio-économiques et culturelles,
profession, mode de vie, alimentation…

53
MESURES DE RISQUE ET D’ASSOCIATION

Les mesures du risque: sont les différentes mesures de fréquences (taux de


mortalité, de morbidité, de létalité, prévalence…) aussi bien chez le groupe des
exposés et des non exposés que chez l'ensemble de la population étudiée.
ISSUE
(Maladie)
Oui Non

Oui a b a+b
EXPOSITION
(Facteur de
risque) Non c d c+d

a+c b+d n

Le risque chez les exposés: Re+ =(Ie+) = a / a+b


Le risque chez les non exposés: Re- = (Ie-) = c / c+d
Le risque chez l'ensemble: Rt = a+c / n
54
Exemple: Dans une circonscription sanitaire de 50 000 habitants, 1 000 cas de
diarrhées aiguës ont été enregistrés en 2005.
Le risque pour l'ensemble de la population est : Rt (IC) = 1 000 / 50 000 = 2%
D'après les enquêtes entreprises, on a suspecté le rôle de l'eau de boisson
(traitée ou non traitée).
Hypothèse : la consommation d'eau non traitée serait un FR pour faire des
épisodes de diarrhée.
Pour la vérifier, on va comparer les différentes mesures du risque:
Diarrhée

Oui Non

Non 600 19400 20000


Eau traitée

Traitée 400 29600 30000

1000 49000 50000

Risque dans les zones "eau non traitée" = Re+ =600 / 20 000 = 3%
Risque dans les zones "eau traitée" = Re- = 400 / 30 000 = 1,33%
Risque dans l'ensemble de la C/S= Rt = 1 000 / 50 000 = 2% 55
MESURES DE RISQUE ET D’ASSOCIATION

Les mesures d'association : Risque relatif (RR)


C'est le rapport des deux mesures de risque, chez les exposés et chez les non
exposés. Il est aussi appelé "rapport de risque". Il mesure la force de
l'association entre le facteur de risque et l'issue (maladie).

RR = Re+ / Re-
Dans notre exemple : RR = 3% / 1,33% = 2,26

Interprétation de ce RR: Les personnes qui consomment de l'eau non traitée


(exposées au FR) ont un risque 2,26 fois plus élevé de faire une diarrhée aiguë
(issue) que celles qui consomment de l'eau traitée.

56
Plus le RR est élevé plus l'association entre le FR et l'issue (maladie) est forte,
et plus la probabilité que la relation soit causale est élevée.
Un RR = 1 indique qu'il n' y a pas de relation entre le FR et l'issue.
Un RR < 1 risque « réduit » la maladie (c’est un facteur de protection).
Un RR > 1 risque « accroit » la maladie (c’est un facteur de risque).

Les mesures d'association : Risque attribuable (RAt)


C'est la différence entre le risque (DR) chez les exposés et les non exposés.
C’est l’excès du risque dû à l’exposition au facteur du risque.

RAt = DR= Re+- Re-


Dans notre exemple : RAt = 3% - 1,33% = 1,67%

57
EXERCICE 2:
Une étude a été conduite pour déterminer si le port du casque était associé à une
réduction des traumatismes crâniens chez les skieurs. Au cours de l’hiver 2002,
578 skieurs accidentés avec un traumatisme crânien et 2992 skieurs non
accidentés ont été recrutés dans 8 stations norvégiennes. Tous les sujets ont été
interrogés sur le port du casque. Les résultats sont présentés dans le tableau
suivant.
Traumatisés crâniens Non accidentés
(N=578) (N=2992)

Port d’un casque : non 482 2336

Port d’un casque : oui 96 656

1- De quel type d’étude il s’agit? Et pourquoi?


2- Construire le tableau de contingence.
3- Calculer le risque chez les non porteurs et les porteurs de casque?
4 - Calculer le risque relatif.
5- Calculer le risque attribuable.
58
CORRECTION:
1- De quel type d’étude il s’agit? Et pourquoi?
Etude cas témoin: on a déterminé les cas puis on a cherché l’exposition.
2- Construire le tableau de contingence.
Traumatisme crânien

TC+ TC-

PC- 482 2336 2818


Port de casque

PC+ 96 656 752

578 2992 3570

3- Calculer le risque chez les non porteurs et les porteurs de casque?


- Le risque chez non porteurs : Re+ = 482/2818 = 17,1%
- Le risque chez les porteurs : Re- = 96/752 = 12,8%
4 - Calculer le risque relatif.
RR = Re+ / Re- = 17,1/12,8=1,3 (RR>1: c’est un FR)

5- Calculer le risque attribuable.


RAt= Re+ - Re- = 17,1 – 12,8 = 4,3% 59
DEMARCHE DE L’INVESTIGATION EPIDEMIOLOGIQUE

L'objectif Iaire de l'investigation d'une épidémie est de prévenir la continuation


de la transmission de l'agent étiologique dans l'immédiat et dans le futur.
L'investigation d'une épidémie se compose de 10 étapes (3 phases):
Phase descriptive :
1- Confirmer l'existence de l'épidémie.
2- Vérifier le diagnostic.
3- Etablir la définition des cas.
4- Collecte des données.
5- Décrire l'épidémie selon les caractéristiques : lieu, personnes et temps.
Phase des hypothèses :
6- Formuler des hypothèses.
Phase analytique :
7- Tester les hypothèses.
8- Proposer les mesures de contrôle.
9- Préparer le rapport.
60
10- Continuer la surveillance.
ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE

1ère étape : Confirmer l'existence de l'épidémie

Une épidémie est une augmentation du nombre de cas par rapport aux
expériences passées pour une période, une place et une population
données.
Si l'éclosion d'une épidémie est évidente en cas d'épidémie de source
commune (épidémie focale), il est parfois difficile de détecter un début
d'épidémie par propagation en chaîne (transmission de personne à
personne) ou d'une maladie transmise par un vecteur.

61
2ème étape : Etablir et vérifier le diagnostic

La médecine n'est pas une science exacte (erreurs de diagnostic); de ce


fait, des faux cas peuvent être reportés à la place des cas réels.

Un diagnostic basé uniquement sur les données cliniques est souvent


sujet à de considérables erreurs. Il faut toujours avoir recours aux
moyens de laboratoire disponibles pour confirmer le diagnostic et pour
exclure les cas qui ont un syndrome similaire à la maladie considérée
dans l'épidémie.

62
3ème étape : Etablir la définition de cas

Il est important de bien définir les cas en se basant sur des critères
objectifs :
- Cliniques : symptômes simples et précis.
- Para cliniques : examens de certitude.
- Epidémiologiques : caractéristiques de lieu, de personne et de temps.

Quand on ne peut pas trancher sur la nature exacte de la maladie, on


définit les:
- Cas certains : confirmés par des examens de certitude.
- Cas probables : ayant des arguments cliniques et biologiques de
présomption.
- Cas possibles : pour les cas douteux.

63
4ème étape : Collecte des données

Dans toutes les conditions, une fiche d'enquête doit être établie pour
chaque malade. Cette fiche doit comprendre toutes les informations
nécessaires, à savoir, les données démographiques, cliniques, biologiques
et épidémiologiques. Toutes les informations jugées utiles doivent être
notifiées pour chaque cas.

Des informations précises, fiables et complètes sont essentielles pour


l'identification et l'implantation des mesures de contrôle efficaces, ainsi
que pour leur évaluation ultérieure.

64
5ème étape : Caractériser l'épidémie

C'est l'étape de l'épidémiologie descriptive. Les informations collectées


doivent être organisées de manière à pouvoir décrire l'épidémie selon les
caractéristiques : temps, lieu et personne (Quand? Où? Qui?).
Caractéristique de temps :
On trace une courbe épidémique: pour déterminer la période exacte de
l'épidémie, la période probable de l'exposition, le type d'épidémie.
Caractéristique de lieu:
Distribution géographique des cas (sur une carte) ce qui permet
d'identifier les zones à haut risque, et les zones à bas risque.
Caractéristique de personne:
Selon l’âge, le sexe, l’activité…

65
6ème étape : Formuler des hypothèses

En se basant sur:
- les symptômes cliniques (histoire de la maladie),
- l'aspect de la courbe épidémique,
- la différence des taux d'attaque selon les caractéristiques
de lieu et de personne permettant d'identifier les groupes à haut risque.

Une ou plusieurs hypothèses seront émises sur la cause de l'épidémie :


- l'agent causal,
- sa source,
- et son mode de transmission.

66
7ème étape : Tester les hypothèses

On aura recours à deux types d'analyses pour tester les hypothèses


formulées :
1- L'analyse épidémiologique: étude cas témoins ou cohorte.
2- Les examens complémentaires: confronter les hypothèses formulées
avec les résultats des analyses de laboratoire.

67
8ème étape : Etablir les mesures de contrôle

Elles sont de deux ordres : curatives et préventives. Elles peuvent être


collectives ou individuelles :
- Isolement des malades.
- Traitement spécifique des malades, des porteurs, des
véhicules, des vecteurs, et des réservoirs.
- Immunisation des sujets à risque.
- Mesures d'hygiène, désinfection des véhicules.
- Education sanitaire.
Il faut vérifier en permanence l'efficacité des stratégies et des moyens de
contrôle entrepris.

68
9ème étape : Préparer le rapport sur l'épidémie

Le rapport (verbal et écrit) doit comprendre les éléments suivants :


1- Une introduction décrivant les circonstances qui ont entraîné l'investigation;
avec un bref rappel sur le cadre dans lequel se situe le problème (les aspects
démographiques, climatiques, géographiques, conjoncturels ...).
2- L'affirmation de l'épidémie.
3- Les moyens de vérification du diagnostic et la définition des cas.
4- Description de l'épidémie :
Les méthodes de collecte des données et la source des informations,
La courbe épidémique,
La distribution des cas selon les différentes variables (lieu, âge ...),
Les taux d'attaque spécifiques,
Les taux de létalité et de mortalité spécifiques,
Les résultats de laboratoire, ... etc.
5- Les conclusions et hypothèses formulées en ce qui concerne :
le mécanisme de survenue de l'épisode épidémique,
l'agent étiologique, sa source et son mode de transmission.
69
6- Les méthodes entreprises pour vérifier les hypothèses émises :
Le type d'études épidémiologiques (cas témoins, cohorte),
Les résultats de l'analyse statistique,
Les résultats d'autres examens complémentaires effectués,
La comparaison de cet épisode épidémique avec d'éventuels épisodes
du même genre survenus dans le passé.
7- Description des mesures de contrôle entreprises et des autres mesures à
entreprendre dans le futur.
8- Description des autres conséquences de l'épidémie :
Les effets de l'épidémie sur la collectivité: sanitaire, social, économique
Les effets des mesures de contrôle sur la population, sur les réservoirs
et les vecteurs ,
Eventuelle découverte de nouveaux agents, réservoirs ou mode de
transmission,
Le coût de l'épidémie et le rendement des mesures de contrôle
nécessaires.
9- Recommandations sur les procédures pour améliorer la surveillance et le
contrôle de la maladie dans le futur.
70
10ème étape : Continuer la surveillance et l'évaluation des mesures
instaurées

Il est essentiel d'assurer une surveillance épidémiologique permanente,


tout en évaluant l'efficacité des mesures de contrôle instaurées.
Il est évident que sans un système de surveillance sensible et réactif
aucune épidémie ne pourra être détectée à temps et aucune mesure de
contrôle ne pourra être menée au moment opportun.

71
Exercice 3:

2 tests du taux d’hémoglobines (Hb) dans le sang ont été effectués chez un
groupe de 100 femmes:

Sujets Sujets Total Sujets Sujets Total


anémiques sains anémiques sains

Test Hb<120g/L Test Hb<100g/L


19 10 29 15 5 20
anémie + anémie +

Test Hb>120g/L 1 71 Test Hb>100g/L 2 80


70 78
anémie - anémie -

Total 20 80 100 Total 17 83 100

Calculez la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive positive (VPP) pour


les 2 tests et interprétez les résultats.

72
Corrigé:

Test Hb<120g/L anémie Test Hb<100g/L anémie


- Sensibilité : - Sensibilité :
A/A+C=19/20= 0.95=95% A/A+C=15/17= 0.88=88%

- Spécificité : - Spécificité :
D/B+D= 70/80= 0.88=88% D/B+D= 78/83= 0.94=94%

- VPP : - VPP :
A/A+B=19/29= 0.66=66% A/A+B=15/20= 0.75=75%

NB: Une méthode idéale devrait avoir une sensibilité, une spécificité et
des valeurs prédictives aussi près de 100% que possible.

73
EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES
CONTAGIEUSES ETetINFECTIEUSES
Docteur en Ecologie Environnement
(TRANSMISSIBLES)
INTRODUCTION

La distribution des maladies avait changé dans la


plupart des pays industrialisés après la deuxième
guerre mondiale en raison de l’amélioration de
l’hygiène et de la nutrition et les progrès médicaux.

On assiste donc à une régression des maladies


transmissibles au profit des maladies chroniques non
transmissibles.

75
INTRODUCTION

Est ce que les maladies infectieuses ne constituent plus


des problèmes de santé publique?

La réponse est sans doute donnée par : le SIDA, la


Grippe, l’Hépatite, la Méningite, la Leishmaniose, le
Paludisme…..

76
DEFINITIONS

Maladie infectieuse: c’est une maladie provoquée par un agent


infectieux (ou ses toxines) qui passe, directement ou indirectement d’un
sujet ou d’un animal contaminé à un hôte sensible.

Maladie contagieuse: c’est une maladie infectieuse qui se transmet d’un


humain à un autre. Cela peut se faire:
- Directement : les gouttelettes contenues dans la toux (le rhume ou la
grippe), les mains non lavées (pour les gastro-entérites)...
- Indirectement par les urines, les selles, les vêtements, le partage
d’objets (dans les internats, les équipes de sport).
- Par l’alimentation contaminée: hépatite virale A par exemple.
-Par l’intermédiaire d’insectes : poux par exemple.

Ainsi, une maladie infectieuse peut être ou non contagieuse, alors que
l'inverse est toujours le cas.
77
DEFINITIONS
Contamination: c’est l'envahissement d'un organisme vivant ou un objet par
des microorganismes pathogènes.
Infection (infestation pour un parasite): l’envahissement puis le
développement et la multiplication d’un agent infectieux au sein d’un
organisme vivant.
Contrôle : c'est la réduction de l'incidence et/ou la prévalence d'une maladie
par un programme ou des activités permanentes.
Elimination : c'est la disparition de la maladie d'une partie d'un pays, d'une
région ou d'un continent; mais l'infection peut être réintroduite tant qu'elle
continue à exister dans d'autres parties du monde.
Eradication : c'est l'état ou plus aucun cas de l'infection ne peut survenir car la
transmission de l'agent causal a cessé de façon irréversible et l'infection a
disparu de tous les pays du monde.
Cas sporadiques: l’apparition d’un nombre de cas d’une même maladie de
temps à autre. 78
FORMES D’UNE MALADIE CONTAGIEUSE

Etre infecté ne signifie pas forcement être malade, certaines


infections ne provoquent pas d’atteinte clinique. Les maladies
infectieuses peuvent avoir des effets divers: d’une infection au
décès.

La lutte contre les maladies infectieuses est une lutte sans


merci et ne s'éteindra sans doute jamais tant qu'on n'aura pas
trouvé des moyens pour s'immuniser définitivement contre
chacun des agents infectieux!!! Même si on arrive à le faire il
y’aura toujours les problèmes de mutations.

79
FORMES D’UNE MALADIE CONTAGIEUSE

On distingue:
Maladie inapparente: suit le cours complet d’une contagion sans
manifestation de symptômes cliniques (cas sub-clinique).
Maladie manifeste: possède tous les caractères typiques de la
maladie.
Maladie latente: représente une période d’équilibre entre l’agent
infectieux et l’hôte (sans signes cliniques) et l’agent infectieux
n’est pas éliminé dans l’environnement (pas de contamination).
Maladie foudroyante: un cours précipité avec des signes d’une
gravité exceptionnelle et un taux de létalité en général élevé.

En épidémiologie, les cas inapparents et latents doivent être


analysées comme les autres cas.
80
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE

1- Définitions
Agent causal : c’est un microorganisme capable de produire une infection ou
une maladie infectieuse.

Réservoir de germe : le réservoir de germe peut être l’homme, l’animal, la


plante, le sol ou la matière organique, qui assure la survie d’un agent pathogène
transmissible à l’homme.

Porteur de gène : c’est un sujet cliniquement sain, mais dont les excrétas
contiennent des germes pathogènes qui peuvent produire une maladie
contagieuse.

Le vecteur : c’est un être vivant capable de transmettre une infection après


évolution dans son organisme du germe responsable de cette infection.

81
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE

Hôte intermédiaire : c’est un être vivant dans l’organisme duquel un parasite


se développe à l’état larvaire ou dans une phase d’immaturité sexuelle. Il peut
cependant se multiplier.

Hôte définitif : c’est un être vivant dans l’organisme duquel vit un parasite à
l’état adulte et mature sexuellement.

Hôte réceptif : c’est un être vivant ou un animal présumé dépourvu de


résistance à l’égard d’un agent pathogène particulier et prédisposé pour cette
raison à contracter une maladie, si il est exposé à l’agent pathogène
correspondant.

Porte d’entrée : c’est « l’orifice » par lequel le germe pathogène passe dans
l’organisme du sujet contaminé.

82
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE
2- Schéma de transmission des germes
La contagiosité
La pathogénicité
La virulence

Agent
pathogène

Mode de
transmission

Direct/Indirect
Hôte réceptif Réservoir

Zoonose/Anthroponose
Symptomatique/
Asymptomatique 83
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE

Agent pathogène: peut être une bactérie, un virus, un parasite…


Son aptitude à provoquer une infection dépend essentiellement de:
- Son degré de virulence: l’aptitude de provoquer des troubles
morbides.
- Ses qualités intrinsèques (vitalité, forme de résistance (spores),
rythme de reproduction..).
- Ses mécanismes de résistance aux antibiotiques (mutation..).
- Son pouvoir envahissant (l’aptitude de traverser les différents
organes et tissus).

84
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE

Les caractéristiques d’un agent pathogène sont les suivantes:

- La contagiosité: l’aptitude de se propager d’un sujet à un autre.

Nombre de malade pendant une période donnée


Taux d’attaque=
Population d’étude pendant la même période

- La pathogénicité: l’aptitude de provoquer la maladie (de l’état infection à


l’état maladie).

Nombre de personnes infectées malades


Pathogénicité=
Nombre total de personnes infectées

85
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE

3- Les agents de transmission des germes

La transmission des germes se fait:


- D’une manière directe ou indirecte
- Par l’environnement : type aérien, hydrique…
- Par un vecteur : moustiques, poux, puces…

86
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE

4- Modes de transmission des maladies contagieuses

On distingue :
- Transmission directe: c’est la transmission de l’agent pathogène du
réservoir à l’hôte réceptif sans que le germe passe par un hôte intermédiaire ou
un vecteur.
La transmission se fait par contact direct : toucher, contact sexuel, projection de
gouttelettes au visage : dans le nez ou dans la bouche au moment d’une toux ou
d’un éternuement.

- Transmission indirecte: c’est la transmission de l’agent infectieux par des


objets (mouchoirs, gobelets,…) ou des produits souillés…

87
CHAINE DE TRANSMISSION DE LA MALADIE

5- Facteurs favorisant la propagation des maladies contagieuses

Le développement d'une maladie infectieuse en épidémie ou son


maintien en endémie dépend à la fois du germe infectieux, de la
population en contact et de leur environnement.

la résistance spécifique (immunité) ou non spécifique (facteurs de


l’environnement) de l’individu déterminent la propagation de
l’agent, le tableau clinique et le cours d’une épidémie.

On distingue:
- Les facteurs relevant de l’individu.
- Les facteurs relevant de l’environnement.
88
Facteurs intrinsèques:

1- Génétiques:
• Maladies affectant le système immunitaire.
• Facteurs génétiques ne relevant pas de l’immunité. (ex: résistance
au paludisme chez les porteurs du gène de l’anémie falciforme).
• Différences raciales. (ex: les noirs sont plus sensibles à la
tuberculose que les Européens).

Exemple: L'état d'immunité dans lequel se trouve une population est


important. C’est le cas pour le virus de la grippe dont une mutation,
survenue en 1918, avait causé une grave épidémie à l'échelle mondiale.
Depuis cette date, les populations sont plus ou moins bien immunisées,
même si des variations annuelles du virus rendent cette immunité
aléatoire et justifient les campagnes de vaccination auprès des individus
fragiles.

89
2- Âge:
Enfants système immunitaire immature
Personnes âgées diminution de l’efficacité
3- Sexe:
- Femelle: plus susceptible.
- Male: oestrogènes stimuleraient le système immunitaire.

4- Physiologie: grossesse, maladies, alcoolisme, état nutritionnel.

5- Émotionnels:
- Chocs affectifs peuvent perturber le
fonctionnement du système immunitaire.
- Cortisol, hormone sécrétée lors de périodes
de stress prolongé, a un effet inhibiteur sur
l’activité du système immunitaire.
90
Facteurs extrinsèques:
1- Mode de vie:
- Salubrité des habitations, surpopulation
- Etats des infrastructures (égouts, eau potable)
- Pollution des cours d’eau, pollution atmosphérique
- Niveau d’hygiène générale de la population

2- Géographie, climat: les microorganismes et leurs vecteurs sont adaptés à


différentes régions et climats.
Exemple: Pour qu'une maladie se développe au sein d'une population, il est
nécessaire qu'une partie des individus la composant soient sensibles aux germes
infectieux. La rougeole qui frappe les enfants des pays développés, tous les ans
ou tous les deux ans, n'a aucune chance de produire une épidémie. Par contre,
lorsque la rougeole frappe des populations isolées géographiquement, elle a
toute chance de se manifester comme une épidémie (dans une île par exemple).
NB: Les facilitations apportées aux voyages internationaux ont favorisé
l'apparition de cas de maladies nouvelles, importées, le plus souvent
sporadiques. 91
Voies de pénétration/élimination
Toutes les zones accessibles du corps peuvent être incriminées pour la
pénétration des germes:
- La voie rhino-pharyngé et respiratoire
- La voie digestive et intestinale
- La voie cutaneo-muqueuse
- Inoculation par l’intervention d’un vecteur
- La voie placentaire
- La voie sanguine
Le réservoir de germe élimine les germes dans le milieu extérieur par
l’une des voies suivants :
- conjonctivale
- génito-urinaire
- intestinale
- cutaneo-muqueuse
- rhino-pharyngée
92
PHASES D’EVOLUTION D’UNE MALADIE TRANSMISSIBLE

1- Contamination (infection ou infestation): c’est la pénétration d’un


microorganisme dans un organisme hôte.
La dose infectante est importante car dans la plupart des cas il faut une dose
minimale d’inoculum pour générer une infection. Cette dose varie selon le
germe et peut être atteinte à l’occasion d'un seul contact ou d’exposition répétée
(dose cumulative).

2- Incubation: c’est la période qui s’écoule entre la contamination de


l’organisme par un agent pathogène et l’apparition dans le temps des premiers
symptômes de la maladie. Cette période varie selon la nature de la maladie.

3- Invasion: c’est la période qui précède à la période d’incubation, elle s’étend


depuis l’apparition des premiers signes jusqu’à la période d’état. Elle est
caractérisée par des signes non spécifiques (fièvre, malaise, fatigue…). L’agent
infectieux est transporté par voie sanguine ou lymphatique, vers les organes
cibles. 93
PHASES D’EVOLUTION D’UNE MALADIE TRANSMISSIBLE

4- Période d’état: c’est la période durant laquelle les symptômes de la maladie


sont à leur intensité, la maladie reste en quelque sorte stationnaire pendant cette
période.

5- La défervescence: c’est la diminution graduelle de l’intensité de la maladie


et la disparition progressive des signes cliniques.

6- La convalescence: c’est la période pendant laquelle se rétablie


progressivement le fonctionnement normal de l’organisme après une maladie.
Elle est de durée variable et ne se termine qu’après la reprise de l’état de santé
initial du sujet avant la maladie.

Toute maladie transmissible passe par des phases distinctes, la durée de chaque
phase varie d’une maladie à l’autre.
94
PHASES D’EVOLUTION D’UNE MALADIE TRANSMISSIBLE

Signes
spécifiques de la
Contamination maladie

Défervescence

Incubation Invasion Période d’Etat

1ers signes non Disparition progressive


spécifiques des signes

95
PREVENTION

1- Définitions
C’est l’ensemble de mesures entreprises pour éviter l’apparition, la propagation
ou l’aggravation des maladies ou des phénomènes qui influencent la santé.
C’est aussi toute action qui permet d’éviter d’autres phénomènes attendus.
L’O.M.S distingue 3 niveaux de prévention :

Prévention primaire: elle consiste à délimiter l’incidence d’une maladie


(apparition de nouveaux cas) par des mesures de prévention :
- Individuelles : hygiène corporelle et vestimentaire, régime
alimentaire, activité physique, vaccination , éducation, information…
- Collectives : traitement de l’eau de boisson, réseau d’assainissement,
hygiène des aliments destinés au grand public, vaccination de masse…

96
PREVENTION

Prévention secondaire: elle vise à diminuer la prévalence des maladies


et arrêter le processus pathologique le plus tôt possible après son
déclenchement par le dépistage précoce et le traitement efficace.

Prévention tertiaire: elle vise à diminuer les incapacités chroniques,


réduire au maximum les invalidités fonctionnelles et réadapter les
malades et faciliter leur réinsertion professionnel et sociale.

97
Eviction scolaire : c’est l’exclusion temporaire de l’école d’un élève
atteint d’une maladie contagieuse.

Isolement : c’est la séparation de son milieu habituel d’un malade atteint


d’une maladie contagieuse.
L’isolement se fait habituellement dans des services hospitalisés spéciaux
ou dans des chambres particulières.

Prophylaxie : c’est l’ensemble des mesures préventives mises en œuvre


pour empêcher : l’apparition, le développement et la propagation des
maladies dans une population.

98
Dépistage : c’est l’identification de sujets présentant une maladie ou une
anomalie inapparente, ou bien un risque d’une maladie donnée au sein d’une
population indemne (en bonne santé).
C’est une action de prévention visant à identifier, à l’aide d’un test rapide, les
personnes atteintes d’un problème de santé latent, passé jusque là inaperçu.

Les types de dépistage sont les suivants:


- Dépistage de masse: large généralisé à toute la population.
- Dépistage sélectif : orienté vers des groupes dits à haut risque.
- Dépistage individuel: intégré au dispositif de soins général, pratiqué lors de
soins pour un autre problème.
- Dépistage spécifique: faire l’objet d’un dispositif spécifique (ex: les centres
de dépistage anonyme et gratuit pour le VIH).

99
CLASSIFICATION DES MALADIES

Les maladies sont classées selon les codes de la Classification


Internationale des Maladies (CIM) établie par L’OMS.

La 10ème révision (connue sous la "CIM-10") est une liste de


classifications médicales codant notamment les maladies,
signes, symptômes, circonstances sociales et causes externes
de maladies ou de blessures, publiée par l’OMS en 1993.

100
Chapitre Bloc Titre
I A00–B99 Certaines maladies infectieuses et parasitaires
II C00–D48 Tumeurs
III D50–D89 Maladies du sang et des organes hématopoïétiques
IV E00–E90 Maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques
V F00–F99 Troubles mentaux et du comportement
VI G00–G99 Maladies du système nerveux
VII H00–H59 Maladies de l'œil et de ses annexes
VIII H60–H95 Maladies de l'oreille et de l'apophyse mastoïde
IX I00–I99 Maladies de l'appareil circulatoire
X J00–J99 Maladies de l'appareil respiratoire
XI K00–K93 Maladies de l'appareil digestif
XII L00–L99 Maladies de la peau et du tissu cellulaire sous-cutané
XIII M00–M99 Maladies du sys. ostéo-articulaire, des muscles et du tissu conjonctif
XIV N00–N99 Maladies de l'appareil génito-urinaire
XV O00–O99 Grossesse, accouchement et puerpéralité
XVI P00–P96 Certaines affections dont l'origine se situe dans la période périnatale
XVII Q00–Q99 Malformations congénitales et anomalies chromosomiques
XVIII R00–R99 Symptômes, signes et résultats anormaux d'examens cliniques et de
laboratoire, non classés ailleurs
XIX S00–T98 Lésions traumatiques, empoisonnements et certaines autres
conséquences de causes externes
XX V01–Y98 Causes externes de morbidité et de mortalité
XXI Z00–Z99 Facteurs influant sur l'état de santé et motifs de recours aux services
de santé
XXII U00–U99 Codes d'utilisation particulière 101
DECLARATION DES MALADIES

C’est un acte régie par la loi obligeant les professionnels de santé à signaler, à
l’autorité sanitaire, l’apparition de toute maladie à déclaration obligatoire ou de
tout phénomène de santé anormal.
La déclaration des maladies permet de surveiller et suivre la tendance des
maladies ainsi que l’état sanitaire de la population et de prendre les mesures de
prévention et de lutte qui s’imposent pour les enrayer.

En matière d’exemple : la déclaration des maladies transmissibles est


obligatoire pour certaines maladies et facultative pour d’autres.
La déclaration se fait par téléphone et par écrit avec les autorités
administratives et sanitaires qui sont tenus à leur tour d’informer l’O.M.S pour
certaines maladies.

102
MALADIES CONTAGIEUSES ET INFECTIEUSES A DECLARATION OBLIGATOIRE

Ce sont les maladies faisant l’objet d’une transmission obligatoire de données


individuelles à l’autorité sanitaire.

Les données des maladies à déclaration obligatoire sont recueillies afin de :


• Analyser l’évolution dans le temps de ces maladies
• Prévenir les risques d’épidémies
• Détecter précocement une épidémie
• Adapter les politiques de santé publique aux besoins de la population

103
MALADIES CONTAGIEUSES ET INFECTIEUSES A DECLARATION OBLIGATOIRE

1) Maladies soumises au règlement sanitaire international :


- La peste ; - La fièvre jaune ; - Le choléra.
2) Maladies pouvant donner lieu à des poussées épidémiques :
- La diphtérie; - Le tétanos; - La poliomyélite et les paralysies flasques aiguës;
- La rougeole; - La coqueluche; - La tuberculose; - Le paludisme; - La bilharziose;
- La lèpre ; - Le syndrome d'immunodéficience acquise; Les urétrites masculines
gonococciques et non gonoc; - La syphilis primo-secondaire ;- Les fièvres
méningococciques (méningites à méningocoque et méningococcémie) ; - Les fièvres
typhoïde et paratyphoïde; - Les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC); - La
rage humaine; - Le trachôme; - La Grippe due à un nouveau sous type de virus.
3) Autres maladies à déclaration obligatoire :
- Le rhumatisme articulaire aigu (RAA); - Les leishmanioses; - Le charbon humain;
- La brucellose ; - Les hépatites virales ; - La leptospirose ; - Le typhus
exanthématique; - La fièvre récurrente; - La conjonctivite gonococcique du
nouveau-né ; - La maladie de Creutzfeldt-Jakob et les maladies apparentées ; - Le
syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS); - La fièvre hémorragique de Crimée –
Congo ; - La fièvre de la Vallée du Rift ; - La fièvre du Nil occidental ; -
104
L’hydatidose.
PROCEDURES DE DECLARATION DES MALADIES CONTAGIEUSES

La réglementation de la déclaration des maladies est régie par décret Royal. La


loi oblige tout professionnel de santé à signaler et à déclarer obligatoirement et
immédiatement tout cas de maladie quarantenaire, de maladies à caractère
épidémique ou contagieuse, de maladies à caractère social, dont la liste est
établie par arrêté du MS.

Le décret Royal N°554-65 du 26 Juin 1967 portant loi rendant la déclaration de


certaines maladies obligatoire et prescrivant les mesures prophylactiques
propres à enrayer ces maladies ainsi que les sanctions en cas d’infraction aux
dispositions du présent décret.

105
PROCEDURES DE DECLARATION DES MALADIES CONTAGIEUSES

Premier Article:
«Les cas des maladies quarantenaires, de maladies à caractère
social, de maladies contagieuses ou épidémiques dont la liste est
établie par arrêté du MS sont obligatoirement déclarées par les
membres des professions médicales, qui en ont constaté
l’existence, simultanément à l’autorité locale et à l’autorité
médicale préfectorale ou provinciale.
Les membres des professions paramédicales légalement autorisés
à exercer sont également tenus chaque fois qu’ils soupçonnent
l’existence d’un cas desdites maladies d’en faire la déclaration
immédiate à l’autorité médicale préfectorale ou provinciale laquelle
doit confirmer ce cas de maladie par un médecin »
106
PROCEDURES DE DECLARATION DES MALADIES CONTAGIEUSES

Deuxième Article :
Cet article du décret Royal précise que “Les formes, les conditions
et les délais dans lesquels doivent être faites ces déclarations sont
fixés par arrêté du MS ”

C’est ainsi que l’arrêté du MS n° 511- 65 du 27 Juin 1967 fixe la


liste des maladies à déclaration obligatoire et prescrive les mesures
prophylactiques propres à enrayer les maladies notamment dans ses
articles 1,2,3,4,5.

107
PROCEDURES DE DECLARATION DES MALADIES CONTAGIEUSES

1. Les déclarations immédiates et quotidiennes: Ces déclarations


concernent:
- les maladies soumises au règlement sanitaire international
- les paralysies flasques aigues (PFA)
- La rage humaine
- La méningite cérébro-spinale probable ou confirmée
- Epidémie de tous genre (grippe, conjonctivites…)
- Les cas confirmés de leishmaniose, paludisme et bilharziose
108
PROCEDURES DE DECLARATION DES MALADIES CONTAGIEUSES

2. Les déclarations hebdomadaires: concernent essentiellement les PFA.

3. Les déclarations mensuelles: concerne les maladies sus citées et la liste des
maladies sous surveillance.

4. Les déclarations trimestrielles: concernent les infections sexuellement


transmissibles, le rhumatisme articulaire aigu, les maladies parasitaires
(paludisme, bilharziose, leishmanioses), la tuberculose.

109
DESTINATION DES DECLARATIONS

La circulaire du MS N°755/292/201 du 24 Mars 1976 et celle du


Ministère de l’intérieure N°17 DLA/I du 17 Janvier 1977 précisent la
destination des déclarations: “Les déclarations des cas de maladie
doivent être faites exclusivement à l’autorité sanitaire provinciale ou
préfectorale qui doit les cheminer au Ministère de la Santé”.

Les déclarations des maladies sont faites sur des fiches de déclaration
selon un model fixé par l’article 3 de l’arrêté du MS. Ces fiches sont
transmises des différents niveaux de déclaration (Dispensaires, Centres
de santé, Hôpitaux) aux autorités sanitaires provinciales ou préfectorales
qui doivent les cheminer par fax ou courrier électronique à
l’Observatoire Régional de Santé puis au MS.
110
Exemple:

111

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