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Cours d’éthique et déontologie

Par :

Dr. NGUEFACK DONZEU G.

Cible : BTS santé

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OBJECTIFS DU COURS

Objectif général : Au terme de cette leçon, l’étudiant en santé doit être à mesure de s’ouvrir
vers d’autres horizons qui ne sont pas forcément rattachées à sa formation technique ou clinique. Il
s’agira pour lui, à travers l’analyse des notions de morale et d’éthique, de juger ses actes et pratiques
dans la société en général et dans un environnement aussi sensible que le secteur de la santé.

Objectifs spécifiques

1. Rappeler aux nouveaux professionnels les différents concepts éthiques et déontologiques


nécessaires permettant aux professionnels médico‐sanitaires (infirmiers, sages‐femmes et
techniciens médico‐sanitaires) de mieux assimiler les différentes théories et pratiques dans leurs
différents domaines.

2. Sensibiliser ou mieux conscientiser les nouveaux PMS à intégrer des différents


concepts ci‐dessus dans leurs pratiques quotidiennes. Faire un plaidoyer auprès des utilisateurs
pour qu’ils développent un cadre propice au respect des pratiques éthiques et déontologiques dans
les formations sanitaires.

3. Sensibiliser ou mieux conscientiser les nouveaux PMS à intégrer des différentes valeurs
professionnelles dans leurs pratiques quotidiennes. Les PMS ont pour but fondamental de
promouvoir la santé, de prévenir la maladie, restaurer la santé et de soulager la souffrance.
Pour les pratiques quotidiennes et les griefs à l’encontre de ce personnel, un questionnement
s’impose pour permettre à chaque participant d’avoir toujours présent à l’esprit qu’il peut
supporter l’acte ou le comportement qu’il affiche à l’endroit du bénéficiaire. Autrement dit, se
mettre à la place de l’autre avant d’agir et surtout avoir une conscience tranquille après son acte.

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Propos introductifs

Dans nos conversations courantes, nous faisons souvent référence à l’actualité, nous reprenons
souvent certaines expressions entendues aux informations ou utilisées par différents spécialistes de
la question. Nous intégrons les mots à la mode comme éthique, morale ou déontologie, sans toujours
savoir ce qui se cache derrière ces mots qui, dans certains cas, peuvent sembler synonymes. Afin de
clarifier ces expressions, nous devons passer par l’étape des définitions.

1) Définition des termes

a) Ethique, morale et déontologie

La morale est un ensemble de règles ou de lois qui ont un caractère universel et irréductible,
voire éternel. La morale renvoie à des règles de comportement jugées désirables au sein d’un groupe
donné.

L’éthique est définie comme la science des principes de la morale ou l’ensemble de règles
de conduite. L'éthique s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et
dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse. Luc FERRY et
André COMPTE-SPONVILLE, cherchant à distinguer la morale et l’éthique, considèrent que la
première, en portant sur le bien et le mal commande alors que la seconde, en portant sur le bon et le
mauvais, recommande. Suivant cette même logique, on peut affirmer que le droit, en portant sur le
légal et l’illégal oblige mais protège. On peut également penser que si la morale renvoie à la
conscience en se proposant d’assurer la paix intérieure, le droit, en visant à restaurer la paix sociale,
est tourné vers la société.

La déontologie peut être définie comme l’ensemble des règles et des devoirs qui régissent une
profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients et le public.
Il s’agit de l’ensemble des règles d’exercice d’une profession déterminée destinées à en organiser
la pratique selon des normes, pour le bénéfice des usagers et de la profession elle-même. C’est la
partie de l’éthique qui traite des droits et des devoirs moraux propres à une profession permettant
d’éclairer les attitudes à adopter face aux situations particulières qui naissent dans l’exercice de leur
art et des relations humaines.

En effet, la déontologie est la prise en compte de finalités morales et juridiques, articulées à


un contexte socioprofessionnel déterminé. Il s’agit aussi bien des règles formalisées par le droit
positif que des règles de comportement, et d’usages professionnels obligatoires. Ces règles sont
contenues dans des codes de déontologie élaborées par les corporations. Le code de déontologie est

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l’ensemble des règles morales (devoirs et droits) élaborées pour le bon fonctionnement et la
profession médico‐sanitaire.

La déontologie est l’ensemble des obligations que les professionnels s’engagent à respecter
pour garantir une pratique conforme au code d’éthique de la profession. La déontologie médicale
est constituée par l’ensemble des devoirs qui incombent aux agents médico-sanitaires vis-à-vis de
leurs patients, de leurs confrères, de leurs auxiliaires, ou de la société. Sur le plan médical, la
déontologie renvoie aux droits et devoirs de la profession médicale. L’éthique médicale désigne les
règles auxquelles les professionnels de santé sont soumis dans leur pratique quotidienne. L’éthique
médicale doit permettre l’accès aux soins pour tous, dans les conditions optimales de prise en charge
médicale, sans discrimination aucune. Le secret médical ou la liberté du patient font partie des règles
d’éthique médicale.

On peut donc retenir que :

- La morale est une notion éternelle qui aborde en particulier la notion du bien et du mal. La
morale dans le domaine médical et plus largement de la biologie est en relation avec le
comportement.
- L’éthique est la mise en œuvre de la morale qui présente « un boulevard » entre la morale et
la loi. Elle s’adresse à l’ensemble de la société humaine.
- La déontologie, quant à elle, est en général attachée à une discipline professionnelle. C'est-
à-dire l’ensemble des règles dont se dotent une profession.

b) Concept de Bioéthique

La bioéthique est une partie de l’éthique. En tant que telle, elle est une recherche de normes
morales applicables à la recherche biologique et à tout ce qui concerne les manipulations techniques
du vivant. On peut alors dire que la bioéthique est la discipline qui oriente la recherche et la pratique
médicale vers un comportement acceptable par l’individu et par la société. Elle concerne les
questions éthiques et sociétales posées par les innovations médicales qui impliquent une
manipulation de vivant comme les expérimentations sur l’homme, les greffes d’organes et
l’utilisation des parties du corps humain, la procréation médicalement assistée, les interventions sur
le patrimoine génétique. La bioéthique, contrairement à la déontologie, n'est pas réservée aux seuls
médecins. Elle fait intervenir en effet juristes, philosophes, biologistes, théologiens et généticiens
entre autres. La bioéthique est une philosophie morale qui dicte les valeurs ou normes morales et
culturelles. Elle est incontournable dans des domaines aussi variés que la procréation humaine, le
prélèvement d'organe, l'expérimentation à visée thérapeutique, l'euthanasie ou le droit des animaux
par exemple.

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En termes simples, la bioéthique est l’ensemble des préceptes moraux qui doivent présider à
la recherche biologique et médicale et s’appliquant à l’être humain. C’est donc un ensemble d’avis
et de règles éthiques, qui ont pour tâche de différencier ce qu’il y a d’acceptable ou de monstrueux,
dans l’application de certaines techniques médicales ou biologiques. Pour aboutir à ces règles, il
faut concilier plusieurs paramètres parfois contradictoires. En particulier:

- Le respect et la protection de l’individu ;


- Les objectifs de progrès médico-scientifiques ;
- Les évolutions de la société ;
- Les croyances.
La bioéthique est l’étude systématique de la conduite humaine dans le cadre des sciences de
la vie et de la santé, examinée à la lumière des valeurs et des principes moraux ». Elle s’est construite
petit à petit après les révélations du procès de Nuremberg (1947) et de pratiques de recherches
médico-scientifiques incontrôlées ne répondant pas à la Déclaration des droits de l’homme, dans les
années 60. Ainsi, le développement des sciences et de la recherche médicale, appliquées à l’homme,
a rapidement imposé d’associer rigueur scientifique et règles éthiques.

2) Intérêt théorique et pratique du cours

Si la personne malade est le cœur de l’action des médecins, des soignants, de tous les acteurs
du monde de la santé, cela vaut en toutes circonstances et cela doit être régulièrement rappelé, toute
évolution des professions de santé devra être pensée en fonction de cet impératif de vie.

Une institution de soins n'est pas une entreprise. Les soins libéraux ne sont pas un commerce.
Il s’agit de femmes et d'hommes au service du malade, traversés d'espérances et d'angoisses, de joies
et de douleurs, qui ont la responsabilité de s’engager en réponse à l'appel décisif d'une faiblesse qui
oblige. Il s’agit de femmes et d’hommes qui luttent chaque jour contre la maladie, la souffrance, la
solitude et la mort. Les médecins et les soignants vivent au creux même de l’humain. Ils donnent
chaque jour un sens à nos sociétés comme à nos vies. C’est dans l’histoire de tous les jours, dans le
plaisir quotidien comme dans la souffrance inexplicable, que s’exerce leur métier. Ils doivent savoir
prendre en compte dans leur parole professionnelle l’angoisse humaine tout en prenant le temps
pour comprendre chaque personne écoutée. Parler d’éthique dans l’univers du soin n’est donc rien
d’autre qu’en venir au cœur même de l’acte soignant. Rappelons avec force que l’art médical est
l’art de celui qui soigne bien en méditant.

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Chapitre 1 L’éthique en rapport avec les déviances, la culture, la
religion, les valeurs et normes

Objectifs généraux : Sensibiliser ou mieux conscientiser les nouveaux PMS à intégrer


des différents concepts ci‐dessus dans leurs pratiques quotidiennes.
Objectifs spécifiques : L’appropriation de ces différents concepts pour la maitrise de soi
et du milieu social et professionnel

Section 1 Le concept de déviance et ses variantes


Les normes et les valeurs ne peuvent être données une fois pour toutes. Elles doivent suivre
les évolutions de la morale qui, elle-même, est le reflet des valeurs de la société à un moment donné.
La déviance est l'ensemble des conduites et des états que les membres d'un groupe jugent non
conformes à leurs attentes, à leurs normes ou à leurs valeurs et qui, de ce fait, risquent de susciter
de leur part réprobation et sanctions. Les sociologues utilisent le terme déviance pour désigner un
ensemble disparate de transgressions, de conduites désapprouvées et d'individus marginaux. C'est
donc dire que le sociologue considère comme déviantes les actions et les manières d'être qui sont
mal vues et sanctionnées par la plupart des membres d'un groupe. Cette définition n'est pas exempte
d'ambiguïtés car il est probablement impossible de formuler une définition de la déviance qui serait
totalement transparente.
Considérant les attentes, les normes et les valeurs, a déviance apparaît d'emblée comme une
activité qui déçoit une attente, qui viole une norme sociale ou qui nie une valeur. La notion de
déviance présuppose l'existence d'un univers normatif (c’est-à-dire des règles). On ne saurait parler
de criminel, d'hérétique, de fou, ou de pervers si l'on n'a au préalable des idées assez nettes sur le
juste et l'injuste, sur le vrai et le faux, sur le normal et le pathologique, sur le bien et le mal. Un acte
déviant est d'abord un acte blâmé et il ne saurait l'être si l'on n'avait au départ une conception de ce
qui est blâmable ou non.

Section 2 La déviance est une notion relative


Un acte sera condamné s'il est posé dans telle situation et il ne le sera pas dans d'autres
circonstances. Soit un homme et une femme en train de faire l'amour. Cette activité paraîtra tout à
fait normale si les ébats du couple se déroulent dans une chambre à coucher et si la femme est
consentante. Elle sera jugée indécente si la copulation se fait en plein jour dans un parc public.
Enfin, si la femme n'est pas consentante, l'homme risque d'être poursuivi pour viol. La déviance
d'un acte sera relative au contexte normatif dans lequel il est posé. Ce qui est condamné, au sein
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d'une culture ou à une époque, est très souvent toléré ailleurs ou en d'autres temps. Par exemple,
certaines drogues sont interdites dans certaines sociétés mais autorisées dans d’autres. Dans certains
pays, l’accoutrement, surtout chez les femmes, est un problème crucial qui oppose liberté et religion.
On peut toutefois admettre avec quelques réserves qu’il existe un petit nombre d'actes qui,
sauf de très rares exceptions, ont été partout et toujours prohibés. Certaines conduites sont
universellement réprimées : l'inceste entre mère et fils, entre père et fille et entre frère et sœur,
l'enlèvement et le viol d'une femme mariée, le meurtre, le vol.

Question de cours : Pourquoi peut-on affirmer que la morale est spécifique et évolutive ?

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Chapitre 2 Respect de la vie et de la mort, concept de dignité,
euthanasie
Objectif général : L’impact du concept de dignité sur l’exercice de la profession médicale
Objectif spécifique : permettre au professionnel de la santé de mieux cerner le concept de
dignité dans l’exercice de son métier, lequel doit se faire en considérant le patient quel que soit son
état.

Section 1 La dignité

La dignité est le respect, la considération ou les égards que mérite quelqu’un. La Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme stipule que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en
dignité et en droit ». Cette dignité est inaliénable c’est-à-dire qu’elle ne peut être retirée ou
disparaitre, quelque soient les vicissitudes.
La dignité se définit, de manière générale, par ce qui est au-dessus de tout prix, de toute
comptabilité, et n’admet nul équivalent, n’ayant pas une valeur relative, mais une valeur absolue,
dans la mesure où rien n’est plus important que la vie elle-même, dans toutes les acceptions du
terme. A cet égard, la pratique soignante dans une institution hospitalière ou ailleurs, est la situation
par excellence où cette notion se laisse penser avec la plus grande acuité, et avec une extrême
urgence, eu égard à la fragilité dont fait montre tout corps malade. Si cette notion de dignité se
faisait absente de la pratique soignante, il nous semblerait que cette dernière se viderait de son sens,
c’est-à-dire de ce qui la caractérise fondamentalement en tant qu’elle traduit l’homme et son
humanité. L’homme, même malade, n’étant pas une chose, une réflexion insuffisante sur le concept
de dignité est susceptible de faire des soignants des « barbares », c’est-à-dire ceux qui ne peuvent
plus reconnaître en l’autre, dans sa fragilité vécue, leur propre humanité, alors que la fonction
soignante est censée promouvoir cette dignité à laquelle ne renvoie pas automatiquement un corps
malade.
Le mot dignité ne peut se dissocier de respect, respect de soi et d’autrui. Ainsi il est courant
de présenter la dignité comme le respect de la dignité de la personne humaine.

Section 2 L’euthanasie

Etymologiquement, ce mot créé à partir du grec ‘’eu’’ (bien) et ‘thanatos’’ (mort) signifie «
mort douce sans souffrance ». L’euthanasie est le fait d’entrainer chez les malades incurables,
atteint des souffrances atroces une mort douce grâce à l’administration des substances
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stupéfiantes ou calmantes. C’est le fait de donner la mort par pitié, pour supprimer radicalement
des souffrances extrêmes ou éviter aux enfants anormaux, aux incurables, aux malades mentaux, la
prolongation pendant des années d’une vie pénible qui pourrait en outre imposer des charges
trop lourdes aux familles ou à la société. L’euthanasie, dans le sens où elle est employée ici, désigne
le fait de mettre fin à la vie d’une personne dont ladite vie est devenue insupportable. Ces conditions
sont bien entendues extrêmes, telles que les maladies incurables. Il existe deux types d’euthanasie,
celle dite active, qui consiste à tuer purement et simplement le patient, et celle dite passive, qui
désigne le fait de limiter les soins jusqu’à entrainer la mort. Il est des cas où la vie telle qu’on
l’entend n’en est plus une. Il est des cas où la souffrance est telle que le néant parait plus attrayant
que tout.
Dans « Les fondements de la métaphysique des mœurs », Emmanuel KANT précise que le
concept de dignité désigne donc la valeur absolue de l’existence d’un être humain. “Agis de telle
sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne d’autrui,
toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen’’. Une personne n’est pas
un moyen. Le statut de “fin en soi” propre à tout humain impose des limites à nos actions. Traiter
une personne simplement comme un moyen en vue d’un autre but, c’est la traiter comme une chose.
Tout acte qui ravale ainsi une personne au rang de chose est une atteinte à sa dignité.
La dignité désigne d’abord et avant tout la valeur absolue et intrinsèque de l’existence d’une
personne. Dans cette optique, mettre fin à la vie d’un humain (intentionnellement) est une atteinte
directe à sa dignité. Parce que la personne souffre, on considère que sa vie n’a plus une valeur
absolue, mais seulement une valeur relative. La personne est réduite, de ce fait, au rang d’une chose.
Les opposants à la légalisation de l’euthanasie emploient donc le concept de dignité, car peu importe
sa condition, chacun de nous est porteur d’une dignité propre et inaliénable.

Section 3 Le débat posé par l’euthanasie

A- Les arguments pour la pratique de l’euthanasie

Les divers arguments en faveur de l’euthanasie sont tous d’abord, le respect de la vie. Le
patient est avant tout maître de son corps et de son esprit. Il doit pouvoir décider de sa vie comme
de sa mort et lorsqu’il est dépendant, à cause de raisons quelconques, de soins spécifiques utilisés
pour maintenir en vie et retarder la mort, avoir le choix d’une mort digne choisie par le patient. Le
choix de la mort et l’image de soi-même et une notion cruciale pour le patient. Les mourants peuvent
avoir une sensation d’abandon et leurs souffrances sont peu prises en compte par les médecins.
L’état même de dépendance, l’avancée de la maladie ou de l’état critique peut-être inacceptable
pour le patient. La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-

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ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. Ainsi la dignité d’une
personne doit être garantie et si une personne se juge dénigrée par son état elle devrait pouvoir
mettre fin à sa vie.
L’euthanasie ne représente pas seulement la fin de la vie mais pour certains cas la fin de la
souffrance et le soulagement. La volonté du patient, sa liberté de choix devrait être prise en compte.
Les sentiments de dépendance et d’inutilité sociale sont des impressions parfois intolérables. La
difficulté de vie des patients de vivre avec la maladie est difficile, de plus dans des cas où aucune
solution n’est trouvée la vie peut devenir un obstacle infranchissable. La légalisation de cette
pratique ne signifie pas un droit de tuer pour les médecins mais la faculté pour une personne de
recevoir, à sa demande consciente et réitérée, une aide à mourir. De plus, la légalisation de
l’euthanasie peut-être un moyen d’encadrer l’euthanasie, de la contrôler.

B) Les motifs invoqués contre la pratique de l’euthanasie

L’euthanasie peut être assimilée à un suicide, et le suicide peut être considéré comme
rabaissant par le patient lui-même. Ainsi l’euthanasie active doit demeurer un interdit sans exception
car les débordements peuvent être difficiles à juger. Ainsi il convient de douter d’une personne
souffrant intensément qui peut avoir des variations d’humeur intenses et répétées, allant de l’espoir
au désespoir, de la dépression et du sentiment de solitude, soit en état de prendre une décision
définitive de mourir. Lorsque la souffrance pousse un patient à demander la mort, nul médecin,
équipe ou expert ne peut juger de la gravité de l’état psychologique du patient. De plus, une demande
de mort même réitérée n’est jamais tout à fait à sens unique et peut exprimer aussi, au même
moment, le désir de vivre, d’être soulager, d’être reconnu comme personne vivante. Légaliser
l’euthanasie n’est pas seulement un moyen de soulager, c’est légaliser le meurtre. C’est aussi
donner le pouvoir de vie ou de mort aux médecins. L’euthanasie ce n’est pas seulement un échec de
la médecine cela est un échec pour un groupe social. Si un malade demande à se faire euthanasier
c’est un échec de son environnement des relations qu’il entretient avec son entourage.

Section 3 Euthanasie et soins palliatifs

Les soins palliatifs sont des soins administrés à un patient en phase terminale dont la guérison
est très peu certaine ou incertaine. On choisit les soins palliatifs au lieu de l’euthanasie car au lieu
d’abréger les souffrances ou à provoquer la mort du patient, on choisit de la maintenir en vie et lui
administrer des soins pour alléger ses souffrances et peines en attendant sa mort naturelle. Les soins
palliatifs peuvent encore être appelés accompagnement des mourants dans la mesure où on
administre des soins au patient pour alléger ses souffrances en attendant qu’il décède.

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Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une situation où la personne est en phase évoluée
ou terminale d’une maladie potentiellement mortelle. Ce sont des soins actifs, continus, évolutifs,
coordonnés et pratiqués par une équipe pluriprofessionnelle. Ils ont pour objectifs de prévenir et
soulager les symptômes physiques, anticiper les risques de complications et prendre en compte les
besoins psychologiques, sociaux et spirituels, dans le respect de la dignité de la personne soignée.
La démarche des soins palliatifs vise à éviter les investigations et las traitements déraisonnables tout
en refusant de provoquer la mort. Selon cette approche, le patient est considéré comme un processus
naturel. L’accompagnement d’une personne en fin de vie et de son entourage consiste à apporter
attention, écoute, réconfort, en prenant en compte les composantes de la souffrance globale
(physique, psychologique, sociale et spirituelle).

Section 4 Dignité et acharnement thérapeutique

L’acharnement thérapeutique peut être défini par la poursuite de la mise en œuvre de


traitement ou d’investigations thérapeutiques chez les patients dont le décès est inéluctable. Il
désigne le maintien artificiel en vie d'un patient mourant pour lequel on n'a plus aucun espoir
d'amélioration ou de stabilisation d'un état physiologique jugé précaire. La personne ne peut plus
vivre sans les machines ou les traitements douloureux que l'on met à sa disposition (respirateurs,
médicaments avec de forts effets secondaires). C’est une expression utilisée par des personnes qui
jugent que les interventions médicales sont d’une intensité disproportionnée par rapport aux
bénéfices escomptés et les coûts humains et matériels. Il s’agit donc d’un jugement éthique qui
exprime le désaccord sur la conduite médicale adoptée considérée comme mauvaise pour le
malade. L’utilisation de la notion d’acharnement thérapeutique témoigne d’un conflit de valeurs
entre le corps médical et ceux qui qualifient ainsi la réalité clinique vécue par le patient.
L'acharnement thérapeutique (obstination déraisonnable) est surtout une attitude qui consiste
à poursuivre une thérapie lourde à visée curative, qui n’aurait comme objet que de prolonger la vie
sans tenir compte de sa qualité, alors qu’il n’existe aucun espoir raisonnable d’obtenir une
amélioration de l’état du malade. Dans cette hypothèse, le soignant se trouve dans un conflit
opposant le respect de la vie à tout prix et le respect de la dignité humaine (dilemme). Face à ces
abus et acharnement de la science, certains moralistes et aussi des praticiens se posent la question
de savoir s’il ne faut pas introduire dans le code de déontologie médicale « le droit à la mort»
c’est-à-dire essentiellement le droit à une fin qui sauvegarde la dignité et l’intégralité morale de la
personne.

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En guise de conclusion, respecter la dignité d’un patient est souvent une tâche délicate et
complexe. Il faut d’abord questionner : Quel est le but réel de l’acte envisagé ou demandé ? S’agit-
il vraiment du bien du patient ou d’autres considérations ?
Questions de cours :

a) Existe-t-il un rapport entre l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique ?


Clé de correction : L’acharnement thérapeutique et euthanasie n’ont rien en commun sauf
l’intervention sur la vie... L’euthanasie est une intervention active qui a pour but de mettre un terme
à la vie, de provoquer la mort. L’acharnement thérapeutique suppose l’utilisation de moyens
extraordinaires pour maintenir ou prolonger la vie, pour faire reculer les frontières de la mort
sans bénéfice réel pour l’usager.
b) Doit-on provoquer la mort à cause de la souffrance ?

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Chapitre 3 Les droits de l’homme : droits de l’enfant (la maltraitance),
droits des personnes âgées, des malades

Objectif général : Connaissance du concept de Droits de l’homme

Objectif spécifique : Maitriser le concept de droits de l’homme en intégrant l’attention


particulière accordée aux personnes âgées et aux enfants considérés comme vulnérables dans la
société et surtout dans le cadre de l’administration des soins hospitaliers.

Les droits de l'homme se définissent comme étant les prérogatives, gouvernées par des règles
que la personne détient en propre dans ses relations avec d'autres personnes ou avec le Pouvoir. Ce
sont des exigences innées parce que l’homme les apporte avec lui en naissance ou encore les droits
de la personnalité c’est‐à‐dire une forme d’exigence qui confère à une personne une protection
contre les faits de confusion, de violence et de dénigrement. Ce sont les droits de la personnalité
c’est-à-dire une forme de droits qui confèrent à une personne du fait même qu’elle est une personne,
une protection contre les faits de confusion, de violence ou de dénigrement : le droit au respect de
l’individualité, le droit au respect de l’intégrité physique, le droit à l’intégrité morale.
Si ces droits concernent tous les hommes en général, sans distinction, combien de fois les
personnes malades qui nécessitent un suivi particulier dans le processus d’administration des soins
en vue de la guérison. Les plus vulnérables semblent être les personnes âgées et les enfants.

Section 1 Les droits des personnes âgées


Chez les personnes âgées, comme tout être humain, ils ont droit au respect de leur dignité,
le droit à leur sécurité et à leur liberté. En effet, du fait de leur âge avancé, leur physiologie est
entamée et ceci fait d’elles les groupes vulnérables. À ce titre les personnes âgées méritent donc
une protection, une attention particulière. En effet, l’objectif de tout soin en gériatrie, c’est
l’autonomie du patient. Ceci implique qu’il soit considéré comme un sujet. Il a donc droit à
être écouté. Il est important qu’on lui signifie que sa démarche a été entendue, et qu’on lui
ménage des espaces concrets de décision.
La vieillesse en soi, n’est pas une maladie. Cependant, en raison de l’affaiblissement de
l’organisme, cette phase de la vie se caractérise très souvent par de nombreux problèmes de santé.
Par conséquent, lorsque l’on évoque des questions relatives à l’état de santé des personnes âgées, il
est important de garder à l’esprit la présence simultanée de plusieurs affections liées au
vieillissement, aux séquelles de maladies anciennes, chroniques ou aiguës en cours d’évolution. En
raison, de la transition épidémiologique c’est à dire, le passage d’une phase de forte prévalence des
maladies infectieuses au profit d’une phase où les maladies dites chroniques, telles que le diabète
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ou les affections cardiovasculaires, prédominent. Les personnes âgées se retrouvent souvent en
situation de dépendance pour la réalisation d’actes quotidiens comme le fait de s’habiller, ou de se
déplacer. Le traitement de ces affections chroniques est généralement long. Les personnes âgées qui
en souffrent doivent ainsi apprendre à vivre avec jusqu’à la fin de leur vie. Ces dernières souffrent
également de troubles cognitifs liés aux maladies « neuro-dégénératives ». Dans ce cas, elles
devraient être surveillées en permanence.
La prise en charge médicale des maladies chroniques entraîne, non seulement une
augmentation de la consommation des médicaments, mais surtout des dépenses de santé
supplémentaires auprès des personnes âgées et de leurs familles. Pour une prise en charge adéquate
des problèmes de santé des personnes âgées, les professionnels doivent être mieux édifiés sur les
principales maladies chroniques ou les types de handicap auxquels font face les personnes âgées.
Les risques encourus par les personnes âgées de décéder sont très élevés.

Section 2 Les droits de l’enfant


La convention internationale de l’ONU sur des droits de l'enfant, à son préambule, reconnait
que l'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa personnalité, doit grandir dans le milieu
familial, dans un climat de bonheur, d'amour et de compréhension. Aussi, il importe de préparer
pleinement l'enfant à avoir une vie individuelle dans la société, et de l'élever dans l'esprit des
idéaux proclamés dans la Charte des Nations Unies, et en particulier dans un esprit de paix, de
dignité, de tolérance, de liberté, d'égalité et de solidarité. Aussi, Ayant présent à l'esprit que la
nécessité d'accorder une protection spéciale à l'enfant a été énoncée dans la Déclaration de Genève
de 1924 sur les droits de l'enfant et dans la Déclaration des droits de l'enfant adoptée par les Nations
Unies en 1959, et qu'elle a été reconnue dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.
D’après la Convention, l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a
besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique
appropriée, avant, comme après la naissance et les Etats parties reconnaissent que tout enfant a un
droit inhérent à la vie. Les États parties doivent prendre des mesures appropriées pour:
a) Réduire la mortalité parmi les nourrissons et les enfants ;
b) Assurer à tous les enfants l'assistance médicale et les soins de santé nécessaires, l'accent
étant mis sur le développement des soins de santé primaires ;
c) Lutter contre la maladie et la malnutrition, y compris dans le cadre des soins de santé
primaires, grâce notamment à l'utilisation de techniques aisément disponibles et à la fourniture
d'aliments nutritifs et d'eau potable, compte tenu des dangers et des risques de pollution du milieu
naturel ;
d) Assurer aux mères des soins prénatals et postnatals appropriés ;

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e) Faire en sorte que tous les groupes de la société, en particulier les parents et les enfants,
reçoivent une information sur la santé et la nutrition de l'enfant, les avantages de l'allaitement au
sein, l'hygiène et la salubrité de l'environnement et la prévention des accidents, et bénéficient d'une
aide leur permettant de mettre à profit cette information;
f) Développer les soins de santé préventifs, les conseils aux parents et l'éducation et les
services en matière de planification familiale.

Section 3 La notion de maltraitance.


L’enfant maltraité est celui qui est victime de violences physiques, sexuelles ou de cruauté
mentale. La maltraitance de l’enfant s’entend de toutes les formes de mauvais traitements
physiques et/ou affectifs, de se ´vices sexuels, de négligence ou d’exploitation commerciale ou
autre, entraınant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son
développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de
pouvoir.
La maltraitance des enfants peut causer des problèmes de santé à long terme. Tous les enfants
méritent d’être protégés contre les mauvais traitements. Plusieurs cas de figures peuvent se
présenter. Tout d’abord, ceux qui sont victimes de mauvais traitements physiques, pour lesquels le
passage à l’acte violent constitue l’élément essentiel ou des enfants victimes de sévices par omission
ou par carence de soins ou d’apport alimentaire, les enfants victimes de carence affective. D’autres
enfants le sont aussi, parce qu’ils sont victimes de comportements sadiques, humiliants,
dévalorisants, de manifestations de rejet, d’abandonnique, d’exigences éducatives aberrantes
ou inadaptées à leur âge, mauvais traitements dont on sait qu’ils peuvent avoir, sur le
développement, un retentissement aussi sévère, si ce n’est plus, que certains sévices corporels.
Enfin, les enfants victimes de « sévices sexuels » ont été pris en compte beaucoup plus
récemment en France. Sous la notion de “sévices sexuels” sont regroupées les situations
incestueuses, les viols d’enfants, l’utilisation des enfants à des fins pornographiques, la prostitution
infantile.

Question de cours : comment protéger selon vous les personnes âgées et les enfants en milieu
hospitalier ?

15
Chapitre 4 Ethique de la recherche médicale et des soins1

L’éthique médicale est la partie de l’éthique consacrée aux questions morales relatives à la
pratique médicale. L’éthique médicale est étroitement liée à la bioéthique (éthique biomédicale),
sans toutefois lui être identique. Alors que l’éthique médicale s’intéresse principalement aux
problèmes soulevés par l’exercice de la médecine, la bioéthique est un vaste sujet qui concerne les
questions morales liées au développement des sciences biologiques de manière plus générale.

L’éthique est et a toujours été une composante essentielle de la pratique médicale. Les
principes éthiques comme le respect de l’individu, le consentement éclairé et la confidentialité
constituent le fondement de la relation médecin-patient. L’enseignement de l’éthique prépare les
étudiants à reconnaître ces situations difficiles et à y répondre sur la base de principes rationnels.

Section 1 Importance de la recherche médicale

La médecine n’est pas une science exacte dans le sens où le sont les mathématiques ou la
physique. Elle est soumise à un grand nombre de principes généraux qui sont dans leur ensemble
recevables, mais chaque patient est différent et il est possible qu’un traitement efficace pour 90 %
de la population ne le soit pas pour les autres 10 %. Ainsi, la nature intrinsèque de la médecine est-
elle expérimentale. Même les traitements les plus généralement reconnus doivent être contrôlés et
évalués afin de déterminer leur efficacité pour des patients spécifiques, voire pour les patients en
général. C’est là une des fonctions de la recherche médicale.

Une autre fonction, peut-être plus connue, est la mise au point de nouveaux traitements, en
particulier les médicaments, les diapositifs médicaux et les techniques chirurgicales. De nombreux
progrès ont été réalisés et le nombre de recherches aujourd’hui en cours n’a jamais été aussi grand.
Cependant, beaucoup de questions concernant le fonctionnement du corps humain, les causes des
maladies (à la fois connues et nouvelles) et les meilleurs moyens de les prévenir et de les soigner,
n’ont pas encore trouvé de réponse. La recherche médicale est le seul moyen d’y répondre.

La méthode de recherche la plus courante chez les praticiens est l’essai clinique. Avant d’être
homologué, le nouveau médicament est soumis à un ensemble d’essais destinés à vérifier sa sécurité
et son efficacité. La procédure commence par des études de laboratoire et se poursuit par des essais
sur les animaux. Lorsque les résultats sont prometteurs, la recherche clinique continue sur la base
des quatre étapes ou phases suivantes:

• la première phase, généralement menée sur un petit nombre de volontaires en bonne santé
recevant souvent une rémunération en échange de leur participation, est destinée à déterminer le

1
Nous nous sommes inspirés du Pr. L.BELHADJ et Coll., COURS POLYCOPIES D’ETHIQUE MEDICALE, 2010.
16
dosage du médicament nécessaire pour produire une réaction dans le corps humain, la manière dont
le corps assimile le médicament et les éventuels effets toxiques ou préjudiciables;

• la deuxième phase est conduite sur un groupe de patients atteints de la maladie que le
médicament est supposé traiter. Elle a pour objectif de déterminer les éventuels effets bénéfiques et
secondaires du médicament;

• la troisième phase est celle de l’essai clinique au cours duquel le médicament est administré
à un grand nombre de patients et mis en comparaison avec un autre médicament, lorsqu’il en existe
un, et / ou un placebo. Il importe dans la mesure du possible que ces essais soient réalisés en «
double aveugle », c’est-à-dire sans que les sujets de recherche ni leurs médecins ne sachent qui
reçoit le médicament ou le placebo;

• la quatrième phase prend place après que le médicament ait été homologué et commercialisé.
Les premières années s’appliquent à contrôler les effets secondaires que le nouveau médicament
n’aurait pas montrés lors de phases précédentes. De plus, l’entreprise pharmaceutique est
généralement intéressée de savoir comment le médicament est reçu par les médecins qui le
prescrivent et les patients qui le consomment.

Section 2 Les exigences éthiques de la recherche médicale

Les principes de base de l’éthique de la recherche sont aujourd’hui bien établis. Il n’en a pas
toujours été ainsi. D’éminents investigateurs des siècles passés ont conduit des expériences sur les
patients sans obtenir leur consentement et de leur bien-être. Les déclarations sur l’éthique de la
recherche rédigées au début du 20e siècle n’empêchèrent pas les médecins de l’Allemagne nazie et
d’ailleurs de faire des recherches qui manifestement violaient les droits humains fondamentaux de
leurs sujets. Après la Seconde Guerre mondiale, certains de ces médecins furent jugés et condamnés
par le tribunal de Nuremberg, en Allemagne. Les bases de ce jugement sont connues sous le nom
de Code de Nuremberg et comptent parmi les documents qui ont servi de fondement à l’éthique de
la recherche moderne. Parmi les dix principes de ce code, figure notamment la demande de
consentement volontaire du patient qui se prête à une étude.

L’Association médicale mondiale a été créée en 1947, la même année que fut élaboré le Code
de Nuremberg. Les fondateurs de l’AMM, conscients des violations de l’éthique médicale avant et
pendant la Seconde Guerre mondiale, s’empressèrent de prendre des mesures qui permettaient de
garantir les obligations éthiques des médecins. En 1954, au terme de plusieurs années d’étude,
l’AMM adopta un ensemble de Principes pour les personnes se prêtant à la recherche et à
l’expérimentation. Ce document fut révisé quelques dix années plus tard et adopté sous le nom de
Déclaration d’Helsinki (DoH) en 1964.

17
A) Valeur sociale

De par la nécessité de préciser l’utilité d’une recherche pour la société, les populations faisant
l’objet de recherche doivent bénéficier de ses résultats obtenus. Cela est particulièrement important
dans les pays où il est possible que les sujets de recherche qui subissent les risques et les
inconvénients de la recherche ne reçoivent pas un traitement équitable et que la mise au point des
médicaments résultant de la recherche ne profite qu’aux patients des autres pays. Cependant, étant
donné que les ressources disponibles pour la recherche médicale sont aujourd’hui de plus en plus
insuffisantes, la valeur sociale est devenue un de critère important pour juger si un projet doit être
approuvé.

B) Risques et bénéfices

L’importance, à la fois scientifique et sociale, de l’objectif recherché doit prévaloir sur les
contraintes et les risques encourus par le sujet. Une fois établies les valeurs sociales et scientifiques
de l’étude, l’investigateur doit démontrer que les risques encourus par les sujets ne sont pas
déraisonnables ou démesurés par rapport aux bénéfices attendus dont ils peuvent même ne pas
bénéficier. Il y a ici le risque qu’un résultat indésirable (préjudice) se présente. Ses deux
composantes sont: (1) la probabilité que le préjudice se présente (de très forte à très faible); (2) la
gravité du préjudice (d’insignifiant à une incapacité permanente grave, voire la mort).

Un risque fortement improbable de préjudice insignifiant ne serait pas problématique pour un


bon projet de recherche. À l’autre extrémité, un risque probable de préjudice grave serait
inacceptable à moins que l’étude soit le seul espoir de traitement pour des sujets en phase terminale.
Lorsque le risque est totalement inconnu, le chercheur ne doit pas poursuivre l’étude tant qu’il ne
dispose pas de données fiables, par exemple, des analyses de laboratoires ou des expérimentations
sur les animaux.

C) Consentement éclairé

Le premier principe du Code de Nuremberg est rédigé dans les termes suivants: « le
consentement volontaire de l’être humain est absolument essentiel ». Le paragraphe explicatif joint
en annexe recommande, entre autres choses, que le sujet ait « une connaissance et une
compréhension suffisantes des éléments du problème en question de sorte qu’il puisse prendre une
décision sur la base d’une bonne compréhension et information ».

La DoH détaille aussi la question du consentement éclairé. Le sujet doit savoir pour pouvoir
prendre une décision éclairée concernant sa participation. Il existe une mise en garde contre les
pressions exercées sur les individus pour participer à une étude puisque, dans ce cas, le
consentement peut ne pas être totalement libre. Concernant la question des sujets incapables de
18
donner leur consentement (enfants mineurs, handicapés mentaux, patients inconscients), ils peuvent
néanmoins se prêter à une étude, mais seulement dans des conditions limitées.

D) Confidentialité

Les sujets de recherche ont droit comme les patients recevant des soins cliniques à la
confidentialité des informations de santé les concernant. Cependant, contrairement aux soins
cliniques, la recherche nécessite la communication des renseignements de santé personnels à
d’autres personnes, y compris l’ensemble de la communauté scientifique et parfois le grand public.
Afin de protéger la vie privée des sujets, les investigateurs doivent assurer que l’obtention du
consentement éclairé concerne l’utilisation des renseignements de santé personnels à des fins de
recherche, ce qui suppose que les sujets soient informés à l’avance de l’utilisation.

E) Restitution honnête des résultats

Il ne devrait pas être nécessaire de demander de rendre compte avec exactitude des résultats
de l’étude, mais malheureusement les cas de pratiques malhonnêtes se sont ces derniers temps
multipliés dans ce domaine. Le plagiat, les données fabriquées, les publications en double
exemplaire et les prestations gratuites des auteurs sont autant de problèmes qui se posent. Si ces
pratiques peuvent profiter à l’investigateur, du moins jusqu’à ce qu’elles soient découvertes, elles
peuvent aussi être très préjudiciables pour les patients qui risquent de recevoir des traitements
inadéquats sur la base de rapports d’études inexacts ou falsifiés et pour les autres investigateurs qui
risquent de gaspiller beaucoup de temps et de ressources à assurer le suivi de l’étude.

19
Chapitre 5 Confidentialité et secret professionnel

Objectif général : La notion d’obligation au secret professionnel et ses implications dans


le milieu médical
Objectif du chapitre : Pour le futur praticien, il est indispensable à l'exercice médical en
favorisant la confiance : le patient doit pouvoir confier des éléments intimes qui le concernent, ou
le professionnel y accéder par l’examen. C'est un secret partagé d'abord, naturellement, entre patient
et praticien, puis éventuellement, selon les nécessités, avec pertinence et sans excès, avec d'autres
soignants concourant au diagnostic ou au traitement

Section 1- Définition et généralités

Le secret peut être entendu comme ce qui n’est connu que d’un très petit nombre de
personnes, qui doit rester caché et pour lequel on doit observer le silence. Selon Brigitte HALUT, il
s’agit « de la condition nécessaire à la réalisation des relations interpersonnelles où l’intimité est
en jeu ». Le secret professionnel est l’obligation légale et morale pour le personnel de santé de
mettre tout en œuvre pour éviter toute fuite de données confidentielles, par son attitude personnelle
et en vertu de son devoir de faire respecter la règle par les autres personnes intervenant auprès du
patient (Lydie Thonet, « Le secret professionnel en milieu hospitalier »). Il s’agit de tout ce que
l’on a appris, surpris, deviné du malade par le fait ou l’occasion de la profession et qui ne
saurait être divulgué.

Le devoir de discrétion ne repose pas sur un article du Code pénal, mais constitue plutôt une
obligation déontologique ou contractuelle. Il n’est pas aussi absolu que le secret
professionnel et ne permet pas de s’en prévaloir pour refuser un témoignage légalement exigible.
Chaque membre du personnel se doit de faire preuve d’un devoir de réserve et de confidentialité
dans son travail quotidien. La violation du devoir de discrétion ou de réserve n’est pas considérée
comme une infraction pénale. Par conséquent, le travailleur qui ne respecterait pas son devoir de
réserve peut être licencié ou se voir condamné à des dommages et intérêts sur base de l’article 1382
du Code civil (en cas de dommage subi par l’institution: par exemple, atteinte à l’honneur de
l’hôpital).

La confidentialité est un devoir qui s’impose à tout travailleur tenu ou non au secret
professionnel de ne pas révéler ce qu’il apprend durant ses prestations. Il peut naturellement faire
l’objet d’une clause contractuelle. Son non-respect peut entrainer des sanctions disciplinaires. Il faut
le distinguer du devoir de réserve qui est le fait d’observer dans l’expression de ses sentiments et de
20
ses pensées une pondération compatible avec la nature de ses fonctions. Le devoir de confidentialité
se distingue également du secret professionnel qui ne concerne que certains membres de l’institution
hospitalière et qui peut entrainer des sanctions pénales.

C’est donc une obligation qui découle directement de la confiance indispensable du patient
à tout membre de l’équipe de santé. Le secret professionnel est un droit du malade et son respect
absolu implique pour l’infirmier une obligation double qui, initialement de nature purement morale
est devenue également juridique. Enfin l’attention de tout professionnel de la santé doit être
retenue par cette pensée de Brouadel qui dit : « Toute confidence est un secret, même si l’on ne
spécifie pas qu’il en est un ». La chambre d'hôpital est assimilable à un domicile privé. Le secret
médical ne peut être écarté que dans les cas prévus par la loi et concerne la protection des données
personnelles car les établissements de santé doivent garantir la confidentialité des informations
qu'ils détiennent sur leurs patients. Il ne cesse pas à la mort du malade. Le secret professionnel a un
fondement légal qui trouve sa source dans les textes. Au Cameroun par exemple, des textes légaux
prescrivent le secret professionnel. Il s’agit du code pénal qui en fait allusion dans son article 310
et le décret du 3 mars 1989 portant code de déontologie des professions d’Infirmier, de Sage-
femme et de Technicien médico-sanitaire le stipule en son article 5.

Tout échange d’informations médicales, entre soignants, nécessite le consentement «


éclairé, explicite et exprès » du patient. Pour celui-ci, le problème se situe dans un conflit d’intérêts
contradictoires : décider de garder le secret pour préserver son intimité ou de le dévoiler pour
obtenir le meilleur soin. Les échanges d’informations, entre médecins, appelés à donner des soins
à visée thérapeutique, à un même malade, doivent se limiter aux données « nécessaires, pertinentes
et non excessives », en rapport direct avec le domaine d’intervention de chaque professionnel de
santé, chacun d’entre eux étant tenu au respect strict du secret médical. Les nouveaux modes et
moyens de communication modernes peuvent susciter de justes craintes pour la préservation de ce
secret. Ainsi, une vigilance accrue s’impose pour assurer la sécurité de la confidentialité et de
l’intégrité des données médicales.

Section 2- Les éléments du secret professionnel

Deux situations de faits sont à relever : les faits médicaux et les faits extra-médicaux.
1) Les faits médicaux
Ils concernent tout ce qui se rattache à l’existence de la maladie (diagnostic, résultats
d’examens, traitement). Ils concernent aussi tout ce qui a provoqué la maladie (toxicomanie,
agression, viol, tentative de suicide, maladie naturelle...). Certains faits sont secrets par nature
tels que les maladies héréditaires, la tuberculose, l’épilepsie, l’aliénation mentale, les

21
maladies vénériennes et le Sida, etc... ou encore celles ayant réputation d’entraîner plus
ou moins rapidement ou plus ou moins inévitablement la mort à l’instar du cancer. La nature
secrète concerne aussi les maladies bénignes ridicules comme la phtiriase, les
hémorroïdes… Le patient victime de telles maladies voit diminuer ses chances dans la vie.
Certaines professions lui sont refusées, le mariage lui est plus difficile. La révélation de
l’existence de ces maladies peut donc causer un préjudice à certaines victimes.
D’autre part, on a les faits secrets par circonstance. Ce sont des faits dont le malade a un
intérêt personnel à cacher par exemple l’accouchement d’une femme non mariée peut aussi servir
d’exemple de faits secrets par circonstance.
2) Les faits secrets extra-médicaux
Concernant les faits qui n’ont pas de rapport avec la maladie, les avis sont partagés. La
première tendance pense que le fait doit avoir rapport avec la maladie. La seconde tendance pense
quant à elle que si le professionnel est amené à prendre connaissance de tel fait, c’est parce que
dans les circonstances déterminées, il a été admis à pénétrer chez le malade. En ce qui concerne
les Infirmiers(es), les Sages-femmes et les Techniciens médicaux-sanitaires, même si la loi ne
les oblige pas au silence, la discrétion et l’obligation morale envers les personnes qui leur ont fait
confiance exigent le secret lorsque les circonstances ne sont pas celles dans lesquelles la loi
impose la divulgation.

Section 3- Le délit de divulgation du secret professionnel

A) Le principe
Le délit de divulgation du secret professionnel existe hors de toute intention de
nuire ou de procurer des profits illicites. Il n’est pas nécessaire que la révélation soit inspirée
par la cupidité, la méchanceté ou par l’intention diffamatoire. La révélation criminelle réside
uniquement dans la volonté de révéler sciemment un fait couvert par le secret Il n’y a pas de
circonstance atténuante (article 310 du code pénal). Par ailleurs, seul le malade a le droit
strictement personnel de délier le professionnel de son devoir de silence. Cependant le
professionnel demeure seul juge de la conduite à tenir car le malade peut ne pas mesurer la portée
de son autorisation.

B) Les limites à l’interdiction de divulguer un secret professionnel


Le secret peut être partagé entre les membres des professions de santé, si la patiente est prise
en charge par une équipe de soins dans un établissement de santé ou dans une maison de santé
pluridisciplinaire. " Deux ou plusieurs professionnels de santé peuvent toutefois, sauf opposition

22
de la personne dûment avertie, échanger des informations relatives à une même personne prise
en charge, afin d'assurer la continuité des soins ou de déterminer la meilleure prise en charge
sanitaire possible. Lorsque la personne est prise en charge par une équipe de soins dans un
établissement de santé, les informations la concernant sont réputées confiées par le malade à
l'ensemble de l'équipe ". La conjonction de deux conditions autorise donc le secret partagé :
● la communication des informations a pour but la continuité des soins ou la recherche de la
meilleure prise en charge thérapeutique possible,
● L’accord du patient.
Il existe des dérogations au secret professionnel qui sont instituées par la loi qui seule peut les
autoriser. Ces dérogations légales obligent ou autorisent seulement une certaine révélation
(maladie contagieuse désignée par un numéro, et sans le nom du patient par exemple) et pas
n'importe quelle information, à n'importe qui, de n'importe quelle manière.
Les recommandations déontologiques sont de donner une information «nécessaire,
pertinente et non excessive». Et de garder en mémoire que l’obligation du secret demeure pour
tout ce qui n'est pas expressément visé par le texte.
La loi distingue les obligations à la levée du secret et les possibilités données au professionnel
médical qui choisit alors ou non de se taire ou de dire.
Il existe des exceptions légales au secret professionnel notamment :
- secret professionnel en justice et les déclarations obligatoires ou autorisées ;
- déclarations de décès ;
- recherches dans le domaine de la santé et évaluation des activités d’un établissement de
santé ;
- sécurité, veille, alerte sanitaire ;
- dangerosité d’un patient détenteur d’une arme à feu ;
- déclarations de maladies contagieuses et épidémiques ;
- Les dénonciations des crimes : Empoisonnements, sévices, coups et blessures commis
sur la personne des enfants particulièrement la séquestration, l’avortement criminel...
- Accident de travail ou maladies professionnelles ;
- Déclarer au médecin de l’ARS les maladies contagieuses. Cette déclaration permet au
médecin de l’ARS de réagir rapidement et de mettre en place les mesures de prévention
individuelle et collective autour des cas, et le cas échéant, de déclencher des investigations
pour identifier l’origine de la contamination et agir pour la réduire.

23
Section 4 Le secret partagé

Afin d’assurer la continuité des soins dispensés au patient ou de déterminer une prise en
charge optimale, des professionnels de la santé peuvent être conduits à échanger des informations
concernant un malade. Le secret partagé, entre professionnels de santé s’impose dans la pratique
quotidienne afin d’assurer la coordination et la qualité des soins. Le partage des informations
médicales individuelles n’est, en principe, admis que pour les différents médecins appelés à
donner des soins à visée thérapeutique à un même malade. La révélation doit être faite sous
certaines conditions :
- avec l’assentiment du patient et dans son intérêt ;
- partagée avec d’autres personnes tenues au secret professionnel et amenées à s´occuper
directement ou indirectement du patient ;
- seules les informations utiles pour l’intervention d’un autre professionnel devront être
communiquées.

Le principe de l’inviolabilité du secret, tel qu’il se dégage de la pratique et de la législation


en vigueur, reconnaît un droit fondamental du patient : le respect de sa vie privée. La totale discrétion
du médecin, vis-à-vis des tiers, sur les confidences qui lui sont faites par un consultant, justifie la
confiance que lui témoigne celui-ci. Le secret partagé est une exception atypique à ce principe. Par
extension, il s’applique, aussi, aux médecins conseils de la sécurité sociale pour permettre à l’assuré
d’obtenir le remboursement des prestations sociales.

Question de cours : Quel est selon vous, l’intérêt des limites à l’interdiction de divulguer
un secret professionnel ?

24
Chapitre 6 La responsabilité professionnelle

Objectif : Le but de ce chapitre est d’amener le professionnel de la santé à prendre


conscience de la portée des actes posés à l’endroit des patients et même dans leur milieu
professionnel.

La responsabilité vient de « répondre » à quelque chose, une obligation de répondre à


toute question posée au sujet de ses actes devant l’autorité compétente en acceptant les
conséquences. Il s’agit de l’obligation ou la nécessité morale de répondre de ses actions ou de
celles des autres, de s’en porter garant, d’accepter de supporter les conséquences de ses actes.
Philippe SVANDRA précise de son côté que la responsabilité est la juste contrepartie de la liberté
comme principe d’action, l’homme n’étant libre que pour autant qu’il assume les conséquences
de ses actes.
La responsabilité sur le plan médical est d’abord morale et traduit le pouvoir qu’a l’homme
de répondre de ses actes devant sa conscience, devant Dieu. Nous étudierons deux sortes de
responsabilités principales : la responsabilité sanction et la responsabilité indemnitaire.

Section 1 La responsabilité sanction


C’est le pouvoir de rendre compte de ses actes professionnels. Cette responsabilité sanction
ou répressive comprend : la responsabilité pénale et la responsabilité disciplinaire.
A- La responsabilité pénale

Elle découle du droit pénal qui a pour but d’interdire toute activité illégaleen sanctionnant
les actes contraires à l’ordre public, et en réprimant les infractions à la loi (contraventions,
délits, crimes, même si aucun préjudice n’a été causé à autrui). La responsabilité pénale du
professionnel de la santé peut être engagée dans les cas suivants :

 infractions par omission : refus de porter secours à une personne en danger, la non-
déclaration de naissance, la non-déclaration de décès.
 Infractions par action : Exercice illégal de la profession, trafic des stupéfiants, usurpation
de titre, port illégal d’insigne, faux en écriture, homicide involontaire, avortement
criminel, violation du secret professionnel. Les peines et/ou sanctions prévues sont
constituées des amendes, d’emprisonnement et d’interdiction temporaire ou définitive
d’exercer la profession.

B- la responsabilité disciplinaire

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Elle découle d’une faute disciplinaire qui est tout manquement aux règles de la déontologie
médicale. C'est la violation d'une règle morale, plus que d'une règle proprement juridique, qu'elle
soit inscrite dans un texte ou un Code de déontologie médicale par exemple. Ces fautes ont en
principe un rapport avec l'activité professionnelle. Les sanctions disciplinaires sont: l'avertissement,
le blâme, l'interdiction temporaire ou permanente d'exercer des fonctions médicales dans le secteur
public et social, l'interdiction temporaire d'exercer la médecine, la radiation du tableau de l'Ordre.
L'action disciplinaire est indépendante de l'action civile, pénale ou d'une autre action.

Section 2 La responsabilité indemnitaire

Elle comprend la responsabilité civile et administrative.


A- La responsabilité médicale civile

Elle découle du droit civil qui règle les rapports des individus entre eux. La responsabilité civile
est l’obligation de réparer le préjudice causé à autrui en payant les « dommages et intérêts », à
condition qu’il y ait un dommage lié à une faute. Elle est dite indemnitaire. Elle peut découler d’un
contrat médical signé entre un professionnel et son patient.

B- La responsabilité médicale administrative

Il relève du fait que l’administration est responsable du fait de ses agents. Ainsi, si les agents de
l’administration ont, de par leur faute, entraîné un dommage, l’administration prend en charge
l’indemnisation du dommage. L’hôpital est responsable sur le plan indemnitaire des fautes de ses
agents, quelle que soit leur fonction (infirmier, aide soignants, externes, internes, médecins..), que
la faute ait été réalisée lors d’actes de soins ou d’actes médicaux. La seule exception est la faute
détachable du service. Lorsque la faute de l’agent hospitalier est commise en dehors de son service
ou que cette faute est d’une extrême gravité, l’hôpital ne prend pas en charge l’indemnisation et
l’agent engage sa responsabilité civile personnelle.

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TRAVAUX DIRIGES
ETHIQUE ET DEONTOLOGIE

Définitions
Code de déontologie, responsabilité médicale, avortement, acharnement thérapeutique,
secret professionnel, euthanasie passive,
Questions de cours
1- Après avoir présenté la différence entre la responsabilité pénale et la responsabilité
disciplinaire du personnel de santé, dites pourquoi ce régime de responsabilité a été
institué ?
2- Faites une analysez de la notion de dilemme éthique.
3- Citer deux devoirs du professionnel de la santé en matière de médecine sociale.
4- Présentez deux exceptions au secret professionnel.
5- La morale est-elle figée dans le temps ?
6- Pouvez-vous faire la différence entre l’euthanasie et l’homicide?
7- Analyser sur le plan éthique les avantages (02) et les inconvénients (02) de l’acharnement
thérapeutique
8- Quels sont les deux premières obligations du personnel médico sanitaire prévues par le
code de déontologie ?
9- Quelles sont les mesures particulières de la démarche des soins chez les personnes âgées et
les enfants ?
10- Quelles sont les exigences éthiques à observer en matière de recherche médicale ?
11- Quel est selon vous, l’intérêt des limites à l’interdiction de divulguer un secret
professionnel ?
ETUDE DE CAS
CAS 1
Deux ans après l’obtention de votre diplôme de formation professionnel, vous êtes
confronté à une situation dans un établissement hospitalier dans lequel vous exercez depuis un
mois. Suite à une grève générale, certains malades ont subis des complications par ce
qu’abandonnés entre temps par le personnel en grève qui réclamait des meilleures conditions de
travail.
Questions :
1- Quelle sera votre position en tant que personnel médico sanitaire face à cette situation ?

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2- S’il s’avérait plus tard que les raisons invoquées pour la grève soient non fondées, la
responsabilité du personnel impliqué pourrait être engagée sur plusieurs plans. Précisez et
expliquez.
CAS 2
Mme CHAKALA, infirmière, travaille à l’hôpital de district de Dschang depuis 03 ans.
Elle a reçu une patiente à terme se plaignant des douleurs atroces qui souhaitait être consultée
d’urgence. La première réaction de l’infirmière a été de demander le paiement du carnet et des
frais de consultation, parce que selon elle, ‘’on paye avant d’être soigné’’. L’état de la femme
enceinte s’est compliqué, mais on a constaté après coup qu’elle a voulu commettre un
avortement.
Travail à faire
a) Comment qualifier l’attitude de Mme CHAKALA sur le plan éthique ?
b) Doit-elle se garder de signaler cette situation aux autorités au motif qu’elle est tenue au
secret professionnel ? Justifier votre réponse.

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