Vous êtes sur la page 1sur 30

Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass.

KASORORO 2022-
2023

A. CONTENU DU COURS

0. INTRODUCTION GENERALE

CHAP I. ETHIQUE

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS

1.2. PRINCIPES ETHIQUES ET DEONTOLOGIQUES

1.3. QUALITES MORALES D’UN INFIRMIER

I.4. ANALYSE D’UN PROBLEME EN PRATIQUE

1.5. INFORMATION ET IDENTIFICATION DU PROBLEME ETHIQUE

CHAP II. DEONTOLOFGIE PROFESSIONNELLE

2.1. DEFINITION DES CONCEPTS

2.2. BUTS DE LA DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE

2.3. ENVIRONNEMENT HOSPITALIER

2.4. RESPECT DE LA DIGNITE HUMAINE

2.5. DEVOIRS D’UN PROFESSIONNEL DE SANTE

2.6. LES RESPONSABILITES DU PROFESSIONNEL DE SANTE

2.7. SECRET PROFESSIONNEL

2.8. DROITS DES MALADES HOSPITALISES

B. OBJECTIFS DU COURS

a) Objectif général

A l’issue du cours, l’étudiant sera capable de prévenir et de résoudre les conflits éthiques et
déontologiques des prestataires de soins et des personnes recevant les soins.

b) Objectifs spécifiques
L’étudiant régulier au cours devra être capable de :
- Maitriser les concepts couramment utilisés en éthique ;

1
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

- Analyser correctement un problème éthique en pratique infirmière;


- Maitriser les principes éthiques et déontologiques dans l’exercice professionnel ;
- Identifier les différents types de devoir du personnel de santé ;
- Observer le secret professionnel dans la vie pratique ;
- Distinguer les responsabilités d’un professionnel de santé ;
- Eviter toute action de nature à ne pas respecter la vie humaine en observant les droits du malade.

O. INTRODUCTION GENERALE

La pratique infirmière s’intéresse plus aux réactions du malade qu’à sa maladie. Au centre de la
pratique, nous trouvons le fil conducteur de la carrière infirmière qui n’est autre que de prendre soins
de la personne. Pour un infirmier, un bon soin, un soin éthique prend en compte le respect de la
personne et se caractérise par la qualité des relations entre les soins techniques et les soins humains.
C’est le soin qui sait écouter, prendre le temps d’informer, c’est le soin attentif qui prend en compte le
patient souffrant dans les moindres détails, qui respecte ses droits et la pudeur. Ce soin doit être
efficace, il doit garantir la sécurité du patient, c’est quand il s’agit de réaliser cet idéal de soin éthique
que les difficultés commencent. En pratique, ces difficultés résulteraient du manque du temps, de
moyen de prendre correctement en charge la personne dans sa globalité, de la rigidité du protocole,
le fait que l’humanité au soin occupe le profil le plus bas, la mauvaise collaboration entre médecin et
infirmier, le statut actuel du malade devenu exigeant, la gestion de l’hôpital qui modifie la pratique
infirmière (ainsi tous les facteurs ci-haut énumérés) ne font que creuser un trop grand écart entre l’idéal
humaniste affiché de l’infirmier et l’incapacité de le mettre en œuvre .

Dans la réalité, ce qui provoque chez les soignants un sentiment douloureux d’insatisfaction qui peut
conduire au « Burnout » voire à l’abandon de la profession après 3 à 5 ans d’exercice faute de pouvoir
éprouver assez souvent la satisfaction d’avoir réalisé un bon soin.

Rappelons que les 4 responsabilités essentielles de l’infirmier vis-à-vis du client sont :

- Promouvoir la santé;
- Prévenir la maladie ;
- Restaurer la santé ;
- Soulager la souffrance.

Les besoins en soins infirmiers sont universels, le respect de la vie et de la dignité humaine ainsi que
les droits de l’homme font partie intégrante des soins infirmiers. Pour cela, les soins infirmiers ne sont

2
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

influencés par aucune considération de nationalité, de race, de tribus, de croyances religieuses, d’âge,
de sexe, d’appartenance politique ou sociale associées à la santé et au bien-être sont d’abord dans le
cadre éthique de la pratique infirmière. Ces aspects sont liés aux besoins de modifier les structures
sociales afin de faire observer une plus grande équité pour tout le monde.

Les infirmiers sont appelés à être au courant de l’espoir, du désir et des émotions des patients, de
notions qui visent à guider les infirmiers dans leur pratique. Dans la mesure du possible, ces infirmiers
devraient tenter individuellement et collectivement de préconiser l’élimination des injustices sociales
et de déployer à cette fin les efforts éthiques portant sur des enjeux reliés à l’accès aux soins, au
changement de comportements, au choix à l’égalité et au droit en matière de soins.

D’un point de vue plus large, l’importance du cours d’éthique en sciences infirmières est rattachée aux
aspects ci-contre :

- L’exercice soignant est interpellé par les évolutions culturelles. Le principe d’autorité est mis en
cause. Chaque individu cherche à définir ses propres repères. Le rapport au temps est déstructuré.
On vit dans l’instant. L’interdit est sans cesse repoussé. Par ailleurs, le principe de précaution est mis
au premier plan. A l’obligation de moyens de la médecine d’Hippocrate s’est substituée l’obligation de
résultats. La confiance, base de la relation entre patients et soignants, est en péril. Le rôle propre des
soignants est affaibli. Les exigences économiques et juridiques sont de plus en plus pressantes. Le
sens du soin est remis en question.
- La responsabilité infirmière dans le domaine des soins ne cesse de croître et amène le
professionnel à développer une réflexion éthique concernant son rôle propre. La réflexion éthique
chez les infirmiers est essentielle pour garder une vue holistique de la personne, optimaliser les soins
ainsi que la relation avec le patient et les soignants, améliorer la communication, respecter de bonnes
pratiques, ne pas se satisfaire des discours convenus, prendre de la distance et avoir un autre regard
pour prendre des décisions, argumenter des orientations sur base d’informations qui évite tout
réductionnisme, être capable de négociation et de compromis, mais aussi d’indignation et de
résistance pour maintenir l’humanité et la dignité humaine, retrouver le sens de l’hospitalité et de ses
actes pour humaniser les soins car les infirmières sont en situation de disposer d’un pouvoir sur
d’autres êtres humains, gérer une prise en charge de personnes lors de situations extrêmes et
intégrer la nécessité de la recherche médicale et thérapeutique.
 De façon plus pragmatique, dans le quotidien d’une équipe pluridisciplinaire active dans une unité
de soins :

3
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

- Pour que les infirmières cessent de raconter leurs activités du weekend par-dessus la tête d’un
patient qui souffre
- Pour que le kinésithérapeute respecte la pudeur du patient quand il mobilise les membres
inférieurs
- Pour que le représentant du culte religieux n’interroge pas les infirmières dans les couloirs sur
les décès potentiels du jour
- Pour que le médecin appelle le patient par son nom
- Pour que la secrétaire de la comptabilité vérifie avec discrétion et non en public si la solvabilité
du patient l’autorise à occuper une chambre particulière
- Pour que l’aide-soignante ne confisque pas la commande d’appel du patient
- Pour que l’infirmière respecte sa promesse d’injecter l’antidouleur au moment convenu
- Pour que les portes des salles de garde soient fermées lors des transmissions
d’informations…, pour que le gestionnaire soit conscient que les intérêts économiques et
financiers ne peuvent à eux-seuls dicter le soin
- Pour que l’angoisse de l’étudiant infirmier soit admise et
- Enfin pour que le réflexe éthique soit identique à celui de se laver les mains ou encore que le
jugement éthique soit assimilé au jugement clinique, celui qui n’appartient qu’aux infirmières
les plus chevronnées qui « sentent leur patient.

CHAP. I. ETHIQUE

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS

a. ETHIQUE
Ce mot vient du grec « ethos » qui signifie mœurs ou coutume, mais le terme latin « ethika» qui
signifie la philosophie, morale relevant les sciences sociales et aux sciences empiriques, la chimie et
la physique. Ainsi, l’éthique exige une échelle de valeur permettant de distinguer le bien du mal, le vrai
du faux et le beau du laid. La philosophie grecque perçoit l’éthique comme une réflexion sur la
recherche du bonheur alors que la pensée chrétienne fait de l’amour son fondement.

Selon ROBERT MUSRAHI, l’éthique est définie comme l’ensemble de principes purement humains
qui devraient permettre une vie pleinement satisfaisante et pleinement significative c'est-à-dire accéder
à une réalisation heureuse de la personnalité.

Disons enfin que l’éthique est un ensemble des principes qui prescrivent à l’homme de se dépasser,
l’idéal qu’il doit poursuivre d’aller toujours au-delà de soi et de chercher le meilleur. Pour la petite

4
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

histoire du jour que les hommes cohabitent en groupe, une régulation morale du comportement devient
nécessaire.

L’éthique chrétienne montre que l’homme dépend entièrement de Dieu et ne peut parvenir par
excellence ni au moyen de la volonté ni au moyen de l’intelligence mais seulement avec l’aide de la
grâce divine.

La doctrine de la morale chrétienne établit plusieurs règles d’or notamment :

- Faite pour les autres ce que vous aimeriez qu’on fasse pour vous ;
- Aimez votre prochain comme vous-même ;
- Rendez à césar ce qui est à césar et à Dieu ce qui est à Dieu.
- Aimez vos ennemis.

L’éthique professionnelle quant à elle, traite de règles qui doivent guider normalement le
comportement d’un professionnel de santé. Cette façon de voir facilite les relations humaines dans
l’exercice de fonction d’ordre social.

Pour ce qui est de l’éthique infirmière, il s’agit de l’ensemble des règles et des attitudes que doit
adopter un infirmier pour ne pas nuire à ce qui lui est interdit par la déontologie.

Par ailleurs, l’Ethique  est une manière d’habiter en soi pour y vivre mieux en nous respectant ou en
respectant les autres. Elle nous aide à être en accord avec des principes réfléchis, des raisonnements
moralement acceptés car elle est si importante lors des grandes décisions à prendre dans les soins.

L’éthique appliquée aux Soins Infirmiers traite de ce qu’il nous faut faire ou ce qu’on ne peut pas faire
dans une situation des soins. Elle procède par raisonnement afin de déterminer nos choix de conduite
devant une décision ou une difficulté aux implications morales.

Elle nous guide dans nos décisions importantes concernant le comportement professionnel au
quotidien. Il stimule notre droiture et notre bienveillance à l’égard de personne, notre rigueur
intellectuelle pour l’organisation des soins, notre exactitude technique pour leur application et pour le
respect des normes des soins et d’asepsie.

L’éthique clinique

Elle introduit la réflexion éthique au cœur des pratiques dans le domaine de la santé. Son objet est la
pratique clinique et les soins.

5
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

Ses objectifs sont :

- La consultation clinique ;
- L’établissement de lignes directrices et de recommandations quant aux normes à appliquer pour
des problèmes éthiques dans l’hôpital ;
- La sensibilité du milieu à l’éthique.

L’éthique appliquée

Elle se définit comme une approche de résolution des problèmes éthiques tels qu’ils se vivent
dans les différents milieux de vie. Elle fait appel à un processus de réflexion critique individuel et
collectif pour les résoudre. Elle prend racine dans le mouvement d’idées initié par Joseph Fletcher avec
son éthique situationnelle et Jonsen et Toulimin. Ce courant de pensée philosophique prend ses
distances avec les morales traditionnelles en renouvelant la casuistique (partie de la morale qui
cherche à résoudre des problèmes de conscience) et en engageant les « éthiciens » à jouer un rôle
dans la régulation des enjeux sociaux.

LA BIOETHIQUE

C’est une réflexion sur les problèmes moraux liés à la recherche sur les vivants et à ses applications.
La Bioéthique a pour objet la réflexion et la protection de l’individu face aux progrès des connaissances
en sciences de la vie et leurs possibles applications par exemple, l’euthanasie, le don d’organes, le
clonage, la recherche sur l’embryon, etc. les lois de bioéthique sont les lois qui encadrent la recherche
sur le vivant et ses utilisations.

Autrement dit, c’est un domaine de réflexion incité par l’utilisation de nouvelles techniques
biomédicales ayant pour but de concilier la recherche scientifique et le respect de la dignité humaine. Il
s’agit de l’accrocher sur les limites à poser aux interventions de l’homme sur l’homme comme des
cellules de procréation, des médicaments destinés à la réanimation de malades et de prématuré,
l’acharnement thérapeutique ou l’euthanasie. Cette bioéthique a été développée à cause du
développement rapide des sciences de la vie suscitant des questions éthiques et sociétales qui
interpellent tout le monde : médecin, infirmier, biologiste, chercheurs, philosophes, juristes et
l’ensemble de citoyen.

 Différence entre éthique et déontologie

6
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

L’Ethique est une partie de la philosophie qui étudie les fondements de la morale (petit Larousse). Une
science de la morale, art de diriger sa conduite (Grand Robert). Un ensemble des règles de conduite
propres à une société, à un groupe (Aristote). D’abord, l’éthique touche des concepts beaucoup plus
vastes, alors que le code de déontologie est plus limité et traite de réalités directement liées à la
pratique d’une profession et s’accompagne des règles pratiques d’application. Nous avons aussi
besoin d’éthique en soins infirmiers en raison de changements constants de la société et de la
nécessité d’y adapter nos règles de conduite ; de la pression pour les droits individuels afin de trouver
un équilibre optimal entre droits individuels et droits collectifs, de l’évolution des mentalités et des
valeurs influencées par le développement de la société et la circulation rapide de l’information, de la
progression des connaissances et des avancées déshumanisantes de la technologie.

L’éthique s’applique à toutes les étapes des soins :

- Collecte des données / communication ;


- Analyse et interprétation / jugement clinique ;
- Prise de décision / planification ;
- Exécution des soins / applications des protocoles et techniques de relation d’aide ;
- Evaluation ;
- Documentations des soins.

En réalité, l’éthique doit pénétrer tous les actes de notre vie, personnelle et professionnelle pour leur
donner une orientation logique et juste pour les autres et pour nous-mêmes. La déontologie vient
encadrer notre travail de manière plus spécifique.

« La compétence, c’est la possibilité, pour un individu, de mobiliser de manière intériorisée un


ensemble intégré de ressources en vue de résoudre une famille de situations-problèmes »

«Une attitude est une disposition intérieure de la personne qui se traduit par des réactions émotives
modérées qui sont apprises puis ressenties chaque fois que cette personne est en présence d’un objet
(ou d’une idée ou d’une activité) ; ces réactions émotives la portent à s’approcher (à être favorable) ou
à s’éloigner (être défavorable) de cet objet » Reconnaître l’équivalence morale de l’autre.

Elle est soumise à des règles concrètes :


- Refuser l’intimidation ;
- Refuser la manipulation ;
- Exclure le mensonge ;

7
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

- Ecouter ;
- S’exprimer ;
- Chercher à considérer tous les acteurs ;
- Interpeller les exclus ;
- Mettre en relief les divergences ;
- Aider le groupe à progresser.
- Les résultats du processus de discussion amènent au consensus, au compromis ou à l’incompromis.
En revanche, la déontologie est un ensemble de règles qui régissent l’exercice d’une fonction
professionnelle ; c’est une éthique appliquée à un champ particulier, par exemple, aux soins infirmiers.
Certains principes éthiques sont regroupés dans un code de déontologie propre à chaque profession
où ils sont accompagnés de règles professionnelles.
C’est un ensemble des règles et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui
l’exercent, les rapports entre ceux-ci et les clients ou le public. Théorie des devoirs en morale.
Ensemble des règles et des devoirs professionnels ; ensemble des règles et devoirs qui régissent la
conduite de ceux qui exercent une profession.

b) MORALE

Ce terme décrive du latin « Mos ou Morris » qui signifie mœurs, coutumes. Du point de vue
étymologique, l’éthique et la morale signifie la même chose c'est-à-dire la façon habituelle d’agir,
coutumes ou mœurs de gens.

La morale s’intéresse à la destination véritable de l’homme, elle se veut une théorie de relation avec
autrui, une théorie de communication. La morale et l’éthique se nourrissent l’un et l’autre  ; la morale est
à l’éthique ce que le nord est à la boussole.

Toutefois, il existe une différence de taille entre l’éthique et la morale soulignée.

L’éthique a comme objet la recherche d’un bonheur durable de toute personne sur terre pour quelles
que soient les conditions dans lesquelles elle se trouve. Pour cela, elle est une partie de la réflexion
humaine qui cherche à déterminer le sens de la vie et les moyens d’atteindre à cette fin. Par contre, la
morale s’intéresse à la conscience individuelle dont la source se trouve dans l’élan de l’âme vers un
ensemble de valeurs universelles en traitant des actes humains. Elle constitue une exigence
individuelle et personnelle qui permet par son respect de prendre et de conserver les attitudes
particulières humainement souhaitables vis-à-vis des personnes, à partir des situations variées et
changeantes.

8
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

Pour Emmanuel KANT, celui qui fait son devoir par intérêt et non par pur respect pour ce que la morale
recommande n’a que l’apparence de la moralité. L’homme véritablement moral doit humilier en lui la
sensibilité et non le penchant naturel à vouloir satisfaire ses impératifs de la moralité avant de
chercher son bonheur. L’homme moral n’est pas celui qui porte secours à quelqu’un en besoin par
calcul mais plutôt par principe. La conduite humaine est l’expression d’un principe rationnel et
volontairement pratique.

En effet, la morale est une connaissance normative de ce qui bien et de ce qui mal. Elle nous oriente
vers des devoirs et nous soumet à des interdits. Son but ultime est le bien. Elle touche surtout la prise
de conscience individuelle du bien et du mal mais l’élargie aussi aux relations avec les autres. Quant à
l’éthique, elle est l’art fondamental de diriger sa conduite. Elle recouvre un large champ de la conduite
humaine. Elle nous ouvre à des valeurs d’équité et des responsabilités sociales, des civismes, de
protection environnementale, d’humanisme des soins, de la valeur de la vie et de la qualité de vie. Elle
s’applique à tous les humains. Elle tend à en faire prendre conscience à tous les groupes humains et à
pénétrer notre fonctionnement en société.

En résumé, voici la différence entre Morale et Ethique

LA MORALE L’ETHIQUE
- A une connotation religieuse - A une connotation laïque
- Elle est extérieure à l’individu - Elle part de notre intérieur
- Elle nous interpelle avec autorité - Elle nous responsabilise
- Elle est une référence absolue - Elle est un discernement et un jugement éclairé
- Elle juge au cas par cas

c) LA VALEUR

Peut signifier une certaine qualité de personne ou des choses et il s’agit de l’intérêt que l’on porte à un
objet, de l’estime que l’on a. ce terme renferme 2 aspects :

 L’aspect quantitatif : c'est-à-dire la valeur c’est un prix, une somme d’argent qu’il faut débourser
pour obtenir une chose. Ex : valeur d’un Tel.
 Aspect qualitatif : c’est la propriété de ce qui répond aux normes de son goût, de nos choix de
valeur. Ça signifie encore ce qui fait qu’on estime ou qu’on désire une personne ou une chose
en fonction de la fin qu’elle réalise ou permet d’atteindre.

9
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

N.B : dans une société où les membres n’observent plus les normes, les antivaleurs ont élu domicile
c'est-à-dire prendre la place de la valeur ainsi les principes démocratiques sont bafoués. On assiste à
la culture de la corruption même dans le milieu hospitalier sans parler de l’impunité qui règne en
maître.

d) LA VERTU

Signifie une notion de bien s’opposant au mal. Elle renferme deux significations :

- Tout d’abord, elle signifie une force, un courage, une aptitude de faire quelque chose.
Ex : vertu d’un médicament.
- Dans son sens moderne, elle signifie une disposition à faire le bien. Dans les sciences sociales, la
vertu veut que l’intérêt général passe avant l’intérêt personnel.
e) LE BIEN

C’est une notion variable suivant les personnes et les sociétés. Tout a évolué au fil de temps, le bien
est une valeur normale qui résulte d’une application portée sur l’activité humaine ou plutôt sur la
représentation interne que l’homme s’en fait. Il est relatif à ce qui est propre à favoriser, à avantager
ou à nous être utile dans nos vies. Le bien semble être ce à quoi tendent toutes les activités
humaines. Il convient alors de constater que ce que peut être un bien pour moi, ne l’est pas
obligatoirement pour une autre. Le bien apparait comme un concept relatif que seule la volonté animée
d’un fait, d’un désir ou d’une opportunité d’une nécessitée ou encore que l’obligation sociale peut
fixer dans un sens déterminé. Un autre concept rattaché au bien ; c’est le bien commun, c’est un
ensemble de valeurs nécessairement protégés par les gens pour que celui-ci subsiste et puisse
procurer à chacun d’avantages dont il ne bénéficierait pas s’il était isolé.

f) LE MAL

Dérive du grec « Reth » qui signifie Shetani en swahili et satan en français, le mal est une valeur
extrêmement basse du bien ou encore une faiblesse du bien qui peut être perçu comme une violence
ou un mensonge.

Emmanuel KANT; je parle du mal moral que l’homme peut commettre par méchanceté ou par
malignité. Ainsi, donc le pessimisme est une attitude mentale qui consiste à imaginer le pire ou à
privilégier le côté négatif de choses. C’est un courant philosophique dans lequel le mal emporte sur le
bien.

10
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

g) L’ACTE

La personne humaine est un sujet susceptible de poser des actions libre et consciente, la conscience
morale est la sortie immédiate du sujet par lui-même comme conscient et libre et comme portant
nécessairement dans toute action délibérée un jugement moral. Acte moralement bon est celui qui
vise à la promotion et la valorisation mutuelle des personnes. L’acte moralement mauvais est celui qui
privilégie le sujet particulier au détriment des autres, il faut différentier l’acte de l’homme de l’acte
humain.

L’acte de l’homme émane de l’individu indépendamment de tout engagement rationnel et volontaire


(agir dans la zone de sensibilité c'est-à-dire agir par le cœur). ‘

L’acte humain : c’est un acte qui est posé consciemment et librement et qui répond au principe de la
morale. La conscience morale droite est celle normalement bonne, celle qui est la plus conforme à nos
aspirations.

h) LA FAUTE

C’est un manquement au devoir moral, à une règle et il est imputable à nous-mêmes. L’échec quant à
lui est imputable aux événements externes à nous-mêmes.

Le non-respect de l’impératif moral et la violation de l’interdit constituent le processus de la réparation


d’une faute qui passe par les phases suivantes :

- Reconnaissance de la faute ;
- Repentir sincère ;
- Demande du pardon ;
- Acceptation de la loi de la communauté et
- Le don du pardon.
i) La culpabilité : c’est l’état de celui qui est coupable, auteur d’une faute et responsable normalement.
j) Sanction : c’est une peine établie par acte dans une loi pour réprimer un comportement illicite. Dans
son sens large, elle désigne les peines et les récompenses attachées à un acte selon son caractère
nuisible ou bienfaisant.

1.2. PRINCIPES ETHIQUES ET DEONTOLOGIQUES

Ils influencent notre manière d’approcher le malade et de communiquer avec lui, de le soutenir dans
ses difficultés. Ils mettent aussi de balises pour nos relations professionnelle et interprofessionnelle  ; ils

11
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

sont des repères personnels pour notre agir en société quel que soit les situations dans lesquelles
nous évoluons, qu’elles soient de nature sociale ou professionnelle. Ne pas les observer est passible
d’une sanction professionnelle.

1. PRINCIPE DU RESPECT DE LA DIGNITE DE LA PERSONNE :

C’est une obligation morale de considérer la personne comme sujet et non comme un objet de
recherche ou de soins et de la respecter en raison de son appartenance à la famille humaine. Ce
principe s’applique quels que soient la race, la culture, la religion, l’âge, le sexe ou le Q.I de la
personne.

Ce principe est particulièrement important à respecter auprès :

- Des personnes âgées, surtout si elles sont confuses, démentes ou physiquement très détériorées ;
- Des personnes souffrant de troubles psychiatriques ;
- Des enfants souffrants d’arriération mentale ;
- De toute personne différente par sa langue, sa race, sa religion ou ses valeurs.
C’est aussi tenir compte de son vécu avec ses expériences, avec sa souffrance. C’est lui manifester
de l’empathie et l’aider en fonction de ce qu’elle est, de son rythme et de ses capacités. Le principe
de respect de la dignité de la personne est très large et il en inclut aussi d’autres importants à
mentionner :
Ce sont les principes :
- d’unicité de la personne ;
- du droit à l’altérité ;
- du respect de l’intégrité et de l’inviolabilité de la personne.

 PRINCIPE DE L’UNICITE DE LA PERSONNE

C’est un principe qui nous oblige à respecter son caractère particulier, ce qu’elle vit, ressent et
reconnait par rapport à lui-même, comme lui étant propre, en somme, de respecter tout ce qui forme
son identité.

 PRINCIPE DU DROIT A L’ALTERITE ET SON RESPECT

12
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

C’est un principe intimement lié au respect de la dignité et de l’unicité de la personne. Selon ce


principe, nous devons respecter sa manière de penser et d’être au monde en fonction de la réalité qui
lui est propre et essentiellement différente de celle des autres par les valeurs, la race, la religion, les
opinions, les aspirations, les habitudes, etc.

Nos milieux de soins sont devenus des mosaïques de cultures et de langues. Nous devons nous
adapter à des valeurs différentes des autres, des coutumes et des principes religieux distincts et les
respecter. Nous devons en même temps nous efforcer d’aider ces personnes à évoluer vers un état de
santé physique et psychologique optimal.

Cela implique de chercher à connaitre la personne pour la comprendre. De nous renseigner sur ses
croyances et interdits et d’en tenir compte dans toute la mesure du possible, de l’accepter et de la
respecter même si ses valeurs sont différentes des nôtres.

 PRINCIPE DU RESPECT DE L’INTEGRITE ET DE L’INVIOLABILITE DE LA PERSONNE

En respect du principe de l’intégrité de respect de l’intégrité, l’infirmier doit assurer la sécurité du


malade, avertir à temps en cas de complications, assurer la surveillance requise, prendre les moyens
pour assurer la continuité des soins. Elle ne doit pas faire preuve de négligence ni dans les soins, ni
dans l’administration des médicaments et traitements. Sa vigilance doit être continue.

2. PRINCIPE DU RESPECT DE L’INTIMITE DE LA PERSONNE

Des principes de respect de la dignité et de l’intégrité de la personne découle aussi celui du respect de
son intimité. C’est l’obligation éthique :

- De ne pas découvrir indument son corps


- De la protéger des regards indiscrets.

Nous avons les obligations éthiques :

- De respecter sa vie privée, son espace personnel, ses sentiments profonds ;


- De ne pas poser des questions non nécessaires dans l’unique but de satisfaire notre curiosité.

Ce principe est très important en soins infirmiers. Nous devons souvent toucher les corps des malades
pour les soins. Lorsque nous pénétrons dans la zone intime de la personne, le respect est essentiel.
Lorsque nous apprenons des choses personnelles sur le malade ou sur sa famille, il nous faut
également demeurer discret.

13
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

3. PRINCIPE DE CONFIDENTIALITE

Ce principe lié à l’intégrité de la personne et à l’obligation du respect de son intimité qui consiste en
l’obligation morale et professionnelle de garder secret ce que l’on a vu, entendu, compris de l’état de
santé ou de la vie privée de la personne ou de sa famille. Ces informations ne peuvent être révélées
qu’aux professionnels immédiatement concernés par les soins de cette personne. Les ascenseurs, les
corridors et la cafétéria sont souvent des lieux où les indiscrétions se manifestent. On brûle de raconter
ce qu’on a vu ou entendu au sujet des malades. La coiffeuse du coin ou les amis sont aussi de
confidents de choix pour nos déclarations indiscrètes. Cependant attention au secret professionnel.

4. PRINCIPE DU SECRET PROFESSIONNEL

Du principe éthique de confidentialité découle, en conséquence pour l’infirmière, l’obligation


déontologique du secret professionnel. Il exige de garder silence ou discrétion à propos de tout
renseignement confidentiel qui vient à sa connaissance dans l’exercice de ses fonctions. Il protège
également la vie privée et les intérêts de la personne concernée.

5. PRINCIPE DU DROIT A L’INFORMATION

Ce principe découlant du droit au respect de la dignité, de l’intégrité, de l’autonomie et de la liberté de


la personne. Il consiste en l’obligation :

- De lui fournir toutes les informations utiles à une prise de décision sérieuse ;
- De lui exprimer les gestes de soins infirmiers qui lui sont proposés.

Les informations doivent lui être transmises de manière claire, à un rythme qu’elle peut suivre et de
façon acceptable pour ses capacités physiques, cognitives et affectives. Lorsqu’elle donne son
consentement à une intervention ou à un soin, la personne doit savoir dans quel genre d’expérience
elle plonge. Pour les décisions importantes, elle doit donner un consentement éclairé.

Nous prenons trop souvent pour acquis que nous pouvons avoir accès au corps des malades pour les
soins et qu’ils acceptent automatiquement tous les traitements que nous devons exécuter. Mais en
réalité la personne conserve toujours son libre arbitre et peut refuser un soin. C’est à nous de
l’informer adéquatement sur ce que nous allons faire, de solliciter son adhésion et de stimuler sa
motivation.

6. PRINCIPE DE BIENVEILLANCE ET DE NON MALFAISANCE

14
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

C’est une obligation de traiter la personne dont on s’occupe comme soi-même par un accueil
chaleureux, une disponibilité d’aide favorable à son bien-être et de lui éviter tout préjudice inutile et
évitable.

Ce principe est souvent utilisé sous l’appellation de « l’équilibre des avantages et des inconvénients ».
il est très important dans les décisions sérieuses qui doivent être prises pour les personnes souffrant
de maladies graves, incurables. Il touche des réalités telles que la qualité de vie, le soulagement
adéquat de la douleur, le non acharnement thérapeutique, etc. l’éthique moderne exige que l’équilibre
se situe dans un rapport positif pour le malade.

7. PRINCIPE DE LIBERTE

Ce principe nous incite à respecter la capacité de la personne de :

- Décider pour elle-même, sans peur, sans contrainte ni servilité,


- De penser, de s’exprimer, de faire ses propres choix,
- D’agir selon son meilleur intérêt, sans le contrôle d’autrui, mais dans le respect des autres.

Ce principe ne signifie pas qu’on a le droit de faire tout ce qui nous passe par la tête, mais de décider
par nous-mêmes, ce qui est bien pour nous.

8. PRINCIPE D’AUTONOMIE

Ce principe se rattache au respect de la personne et de sa liberté. C’est l’obligation de respecter la


personne dans ses possibilités d’être et de devenir, dans sa capacité de choisir, de décider pour elle-
même, de poser, par elle-même ou avec aide, les gestes qui sont nécessaires à l’exercice de ses
fonctions physiques ou sociales.

9. PRINCIPE DE LOYAUTE ET DE FIDELITE

Les principes éthiques créent un lien professionnel responsable particulier avec la personne et nous
engagent à répondre avec honnêteté à ses attentes réalistes, à prendre ses intérêts et à la défendre au
besoin.

 Le rôle d’advocacy

L’infirmier possède non seulement le devoir de respecter les droits des personnes dont il prend soin,
mais la relation de confiance qu’elle entretient avec elles et son rôle infirmier, lui confèrent l’obligation
éthique de les protéger. C’est ce qui l’on appelle son rôle de défenseur ou d’«  advocacy ». En vertu du

15
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

principe de bienfaisance et de non-malfaisance et de son droit à la discrétion, l’infirmier possède un


rôle de protection de la personne dont il s’occupe. En fonction de ce rôle, il doit s’assurer que les droits
des personnes impliquées sont respectés. Qu’elles ne seront soumises à aucun risque, inconfort,
influence, ou indiscrétion.

1.3. QUALITES MORALES D’UN INFIRMIER

a. LA FIDELITE

Le terme désigne le fait de tenir ses promesses. L’infirmier le soutiendra même s’il lui arrive de ne pas
être d’accord avec les décisions qu’il prend.

b. LA SAGESSE

L’infirmier ne doit jamais perdre patience devant le malade et il doit être toujours attentif à ses plaintes,
ne jamais avoir l’esprit ailleurs quand on est à l’hôpital.

c. LA TEMPERACE

Ce principe veut que l’infirmier soit mesuré ou modéré dans ses paroles, dans la façon de s’habiller,
de parler et dans ses gestes.

d. LE COURAGE

La fatigue et le loisir ne doivent jamais retirer l’infirmier de son patient.

e. HUMILITE (humilité de sa compétence)

L’infirmier doit reconnaitre les limites de ses compétences fait appel à une personne plus compétente.

f. LA COMPETENCE

Elle consiste à avoir le sens de la responsabilité qui implique le vouloir, le savoir preuve de bonne
connaissance théorique et pratique.

g. LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE

16
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

C’est une preuve de l’efficacité professionnelle qui se traduit par l’amour du travail bien fait, le goût de
se perfectionner, la fermeté du caractère et la continuité de soins.

Le manque à ces principes constitue les fautes professionnelles et cela peut se manifester par :

- Parole ;
- Par attitude ;
- Par action ; par omission.

N.B : un infirmier doit faire preuve de valeurs professionnelles ci-après :

- Altruisme qui désigne la théorie du comportement qui fait le bien des autres la fin ultime de
toute action morale en éthique. L’altruisme est l’antithèse de l’égoïsme.
- Egalité : le principe d’égalité affirme que tous les êtres humains sont égaux en droit quel que
soit leur sexe, origine, religion, leur culture, leur condition sociale, état de santé.
h. ESTHETIQUE

Porte garant sur la question de savoir si le beau et objectivement présent dans les choses ou s’il est
une qualité que l’esprit attribue aux choses. L’infirmier doit en tenir compte dans l’exercice de sa
profession.

i. LA LIBERTE

L’infirmier doit respecter le droit de l’individu de refuser le T3 ; le choix éclairé des personnes
capables de prendre des décisions et de laisser agir de façon indépendante.

j. LA DIGNITE HUMAINE

La reconnaissance de la dignité humaine liée à tous les membres humains et leurs droits égaux
inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, quelque
chose est dû à l’être humain du seul fait qu’il est humain.

N.B : un philosophe a dit « c’est donc quand je ne suis plus rien, c’est quand je deviens vraiment un
homme ».

Action à mener : pour que l’infirmier fasse correctement son travail, il doit s’entretenir avec la famille
du patient pour se faire l’idée de leur détresse et essayer de déterminer leur opinion face à la
situation, suggérer une discussion avec la famille et tous les intervenants pour réussir à répondre aux
problèmes du patient. Il doit suggérer au médecin un travail en collaboration en vue de clarifier avec

17
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

tous les membres de sa famille sans aucune contrainte et sans poser aucun jugement. Il doit enfin se
rappeler que sa raison d’être c’est le malade. D’où le respect des principes de valeur déontologiques
doit le guider dans l’exercice de sa profession.

I.4. ANALYSE D’UN PROBLEME EN PRATIQUE

Dans l’exercice de leur métier les infirmiers peuvent se sentir incapables d’intervenir face à ce que
serait selon eux dans le meilleur intérêt du patient et des membres de sa famille. Une telle situation
traduit ce qui s’appelle détresse éthique.

 Dilemme éthique : cette notion est évoquée dans trois situations notamment si
- l’examen de données scientifiques ne permet pas de répondre à la question.
- Si la question reste difficile à toucher ;
- Si la réponse risque d’avoir de répercussions profondes sur plusieurs éléments du niveau
humain.
Ex : test de VIH

Ce dilemme nous pousse à parler de la notion de futilité en éthique

 Un test médical jugé non bénéfique car on croit qu’il n’offre à la personne aucun espoir
raisonnable de la santé.
 Selon TAYLOR, il existe 4 catégories des futilités ;
 Futile : c’est un acte non bénéfique pour le mieux-être physique et global ;
 Non futile : qui offre un gain rassurant de guérison pour le patient, c’est qui est utile.
 Futile du niveau du patient : c’est un acte médicalement indiqué auquel le patient n’attache
pas de valeur ;
 Futile du niveau clinicien : c’est un acte auquel le patient attache une valeur mais qui n’est
pas médicalement indiqué.

1.5. INFORMATION ET IDENTIFICATION DU PROBLEME ETHIQUE

Le problème éthique surgit lorsqu’il existe des divergences de vue entre le professionnel de la santé et
la famille du patient au sujet de l’importance de traitement et de l’administration de soins à un patient
que l’on n’attend pas à voir se rétablir de sa maladie. Les personnes touchées par la décision sont
contre l’autre, le patient, la famille, l’infirmier et le corps médical. Pour cela, le respect du choix de vie
du patient et de la famille est à prendre en considération même si les infirmiers ne savent pas

18
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

comment réagir en cas d’incertitude ou quoi faire face à des patients et aux membres de leur famille
aux prises avec la détresse.

CHAP.II. DEONTOLOGIE PROFESSIONNELLE

2.1. Définition des concepts


 Déontologie : traditionnellement définie comme la science des devoirs à remplir ; cette
notion philosophique a évolué depuis 19 e siècle et se limite aujourd’hui à un ensemble des
règles et des devoirs qu’impose à de professionnels l’exercice de leur métier.
 Déontologie professionnelle : c’est l’ensemble des règles qui régissent les professionnels de
santé entre eux, les personnels de Santé et les malades, les personnels de santé avec la
société en rapport avec la santé.
 Code déontologique : Le code c’est un recueil de règles déontologiques constituant un
patrimoine moral, solide qui doit guider les membres d’une profession donnée. Nombreuses
sont des professions qui disposent d’un code de déontologie surtout lorsque leur travail est
en relation directe avec la vie sociale. Le code de déontologie des infirmiers sert de
fondement à la pratique déontologique de ce dernier. Il s’agit d’un outil d’auto évaluation et
de réflexion personnelle visant à favoriser le caractère éthique de l’infirmière à informer les
autres professions de la santé ainsi que le public des engagement éthique des infirmiers et
de responsabilité à assurer par les derniers dans le cadre de leur profession auto
règlementée.

2.2. Buts de la déontologie professionnelle

La déontologie professionnelle vise à :

- Faire prendre conscience à celui qui veut s’engager dans un métier des diverses
responsabilités et tâches de ce métier.
- Prescrire une certaine ligne de conduite morale en rapport avec les exigences humaines
surtout dans ce métier.
Notons que la déontologie professionnelle revêt un aspect plus précis que l’éthique du fait qu’il a des
règles objectives dont l’inobservance entraine des sanctions.

NB : La profession infirmière se caractérise par sept principales valeurs  consignées dans le code
déontologique dont :

19
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

1. Fournirdes soins sanitaires, compatissants, compétents et conformes à l’éthique.


2. Promouvoir la santé et le bien-être de la personne ;
3. Promouvoir et respecter la prise de décisions éclairées ;
4. Promouvoir la dignité humaine ;
5. Respecter la vie privée et protéger la confidentialité ;
6. Promouvoir la justice sociale en matière des soins ;
7. Accepter l’obligation de rendre compte de nos actions en pratique de soins.

2 .3. Environnement hospitalier

 Etre hospitalisé, une expérience difficile

Être malade est bien plus désagréable qu’une personne en bonne santé ne peut imaginer. Pour la
majorité des gens, l’admission dans un hôpital équivaut à être mis en prison. On perd sa liberté et la
sécurité de son entourage familial ainsi que ses habitudes quotidiennes. L’Hôpital peut paraître
impersonnel, hostile et effrayant, et beaucoup craignent, parfois à raison, qu’ils vont y mourir. Entrer
dans un bloc opératoire est particulièrement terrifiant. Trop souvent les patients sont laissés seuls
pendant des heures avec leur douleur et leur détresse et avec personne pour s’occuper d’eux et leur
apporter secours ou réconfort.

Les femmes peuvent être très inquiètes pour les enfants qu’elles ont laissés à la maison, parfois sans
soins appropriés. Souvent, les patients n’ont pas mangé ni bu depuis longtemps: ils peuvent souffrir de
la faim, de la déshydratation ou d’hypoglycémie autant que de leur maladie. La plupart des gens ne
comprennent pas les procédures médicales et ignorent ce qui va leur arriver. Il est probable que la
maladie causera des problèmes financiers à la famille. Le patient peut avoir peur de ne pas retrouver
sa capacité à gagner sa vie. Un patient à l’hôpital est dans une situation très vulnérable.

 Communication entre personnel soignant et avec les patients

Souvenez-vous que la situation met le patient en désavantage et dans un rôle de dépendance : ce sont
les membres du personnel qui ont le pouvoir ; ils ne doivent pas en abuser. Beaucoup de patients
d’hôpital se plaignent d’une mauvaise communication et que personne n’a pris son temps pour leur
expliquer ce qui se passe. Souvent, rien n’est expliqué ou, très souvent, les explications sont trop
rapides et trop courtes ou exprimées en langage médical que le patient ne peut pas comprendre. Après

20
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

avoir donné une explication, il est bien de poser quelques questions pour être sûr que le patient a
réellement compris. Très souvent un patient peut dire « oui » pour ne pas paraître stupide mais sans
rien avoir compris. Parfois un patient peut ne pas coopérer, paraître stupide, pervers ou même
agressif. Généralement c’est parce qu’il est effrayé, n’a pas compris ou parce que la maladie a affecté
ses capacités mentales.

 L’approche des patients

On doit établir un contact humain en disant bonjour aux patients avant de les toucher. Souvent, un bon
récapitulatif des antécédents médicaux contribuera au diagnostic avec l’examen physique. Il faut se
présenter au patient et lui expliquer quel est votre rôle. Il est bon de s’adresser aux patients par leur
nom.

Si le patient semble difficile, non raisonnable ou agressif, ne le prenez pas personnellement. C’est
probablement à cause du stress de la situation. Ne vous énervez pas et ne criez jamais sur un patient.
Vous devez toujours essayer d’imaginer que, vous-mêmesou quelqu’un que vous aimez soit à leur
place, et pensez à ce que vous attendriez de l’hôpital et de son personnel dans sa situation.

 La situation pré opératoire

Expliquez ce que vous allez faire, pourquoi et ce que le patient va ressentir. Il est également
nécessaire d’obtenir le consentement écrit du patient (ou de vérifier que cela a été fait). Si, après les
explications, le patient semble toujours très anxieux, on peut injecter un tranquillisant ou sédatif tout de
suite. Si vous laissez un patient une demi-heure sur la table d’opération et faites du diazépam juste
avant de commencer, vous aurez un patient bourré d’adrénaline, tachycarde et probablement
hypertendu. Il ne faut jamais laisser un patient seul dans la salle d’opération. S’il y a des actes
désagréables à faire, comme poser une sonde urinaire, il faut si possible attendre que le patient soit
anesthésié. Quand vous êtes prêt à endormir le patient (ou à faire une anesthésie rachidienne),
demandez du calme et du silence dans la salle, ce n’est pas le moment des plaisanteries et des
bavardages. Le patient est probablement terrifié et vous avez besoin de vous concentrer et d’être
capable d’entendre.

 Les proches

Les proches ont aussi besoin de savoir ce qui arrive au patient et ce qu’ils peuvent faire pour aider à
son rétablissement. Il ne faut pas vous fâcher avec ses proches, sinon vous n’obtiendrez pas une

21
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

bonne coopération de leur part. Par exemple, si la mère veut donner à boire à un enfant atteint d’une
péritonite, vous devez lui expliquer pourquoi elle ne doit pas le faire.

2.4. RESPECT DE LA DIGNITE HUMAINE

Avec les progrès de la technologie médicale au cours du dernier siècle, les problèmes liés au
prolongement de la vie de patient gravement malades se sont posés avec acuité. La question de savoir
s’il faut utiliser tous les moyens disponibles pour maintenir en vie le patient lorsque la qualité de sa vie
déjà bien insatisfaisante, n’est pas susceptible de s’améliorer révèle une gravité particulière dans la
pratique infirmière.

Emmanuel KANT dit : « la dignité d’une personne est à respecter absolument, aucun homme ne peut
être traité seulement comme un moyen mais d’abord et surtout comme une fin ».

 EUTHANASIE 
Ce terme vient du grec : Eu = bien et thanatos = mort douce. Ce terme se réfère à l’acte qui consiste
à abréger la vie d’une personne atteinte d’une maladie incurable ou qui a trop souffert afin de
l’épargner des souffrances devenues intolérables, et qui est désigné jusqu’au 19 e siècle comme une
mort douce et sans souffrance.

On retiendra que mettre fin délibérément à la vie d’une personne est considéré par la loi comme un
crime quel que soit la qualité de vie d’une personne.

On distingue :

- l’euthanasie active qui implique un acte volontaire soit à la demande du malade ou sur sa
propre initiative de supprimer quelqu’un par des produits de nature à mettre fin à ses
souffrances
- l’euthanasie passive qui consiste simplement dans le non recours à des thérapeutiques
destinées à prolonger la vie des malades.

En mesure que se développe une religion organisée, l’euthanasie devient moralement et éthiquement
prohibée. Le christianisme, le judaïsme et l’islam tiennent la vie humaine pour sacrée et condamne
fermement l’euthanasie sous quelque forme que ce soit.

 INTERRUPTION VOLONTAIRE DE LA GROSSESSE (IVG) 


L’infirmier doit considérer la vie comme sacrée au moment qu’il y a eu rencontre entre
spermatozoïdes et ovules. L’IVG se définit comme étant une action d’interrompre volontairement une

22
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

grossesse et attenter à la vie de l’œuf en gestation. L’IVG est à différencier de l’interruption


thérapeutique de la grossesse (ITG) qui consiste à interrompre une grossesse après consentement
éclairé du couple et en présence d’au moins deux praticiens. Cette ITG est indiquée dans 2
situations :
 Lorsque la maman souffre d’une maladie grave susceptible de l’emporter (mourir) ;
 Lorsque le fœtus présente une malformation grave de nature à l’éliminer précocement même
après la naissance (en cas de monstruosité)
L’IVG est prohibée dans notre pays mais acceptée sous d’autres cieux (ailleurs).

Point n’est besoin de souligner que l’IVG est riche en conséquences d’ordre sanitaire, démographique,
familial, moral, économique et sociétal. Dans le cadre de la santé de la reproduction, la part de l’IVG
dans la mortalité maternelle est de 13%.

 HOMICIDE INVOLONTAIRE 
C’est le fait de donner involontairement la mort à une personne par négligence, imprudence,
maladresse ou inattention sans intention d’attenter à la vie d’autrui.

Pour parler de l’homicide involontaire, il faut réunir trois éléments :

1. L’existence d’une faute professionnelle de l’infirmier ;


2. La réalité d’un dommage subi par la victime ;
3. La relation de cause à effet c'est-à-dire le dommage présent est bel et bien le résultat de
l’acte incriminé.

L’homicide involontaire fait appel à la responsabilité pénale et civile de l’infirmier.

 COUPS ET BLESSURES INVOLONTAIRES


C’est lorsque le soignant intervient mal ou n’intervient pas du tout alors qu’il devrait le faire en mettant
ainsi en danger la vie du patient. Pour déterminer les blessures involontaires ; il faut réunir aussi trois
éléments (Cfr les trois éléments de l’homicide involontaire).
 DEFAUT DE CONSENTEMENT

La pratique infirmière exige que le malade soit informé de tout acte qu’on doit poser à son égard pour
qu’il puisse prendre une décision libre et éclairée par rapport aux soins. Ne pas tenir compte de cette
exigence conduit au défaut du consentement.

23
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

On parle de consentement libre lorsque l’individu est capable et sans contrainte physique ni morale de
donner de son consentement (son accord). Par contre, on parle de consentement éclairé lorsqu’une
personne donne son accord après avoir eu connaissance des avantages et inconvénients de l’acte à
poser.

Pour donner un consentement éclairé à une intervention ou à un traitement spécifique, la personne


doit :

- Etre en état de comprendre les conditions et les risques inhérents aux soins ;
- Signer le formulaire de consentement ;
- La famille peut aussi signer, si la personne ne peut pas le faire (chez l’enfant, la personne très
âgée, le malade psychiatre, la personne arriérée mentalement) ;
- L’infirmière doit leur fournir toutes les informations requises.

C’est l’acceptation volontaire et informée de la personne à un traitement. Cette obligation découle du


droit à l’information qui consiste à l’éclairer sur ce qu’on s’apprête à lui faire et à solliciter son adhésion
à toute décision la concernant. Cela suppose :

- Une information claire et suffisante ;


- L’absence d’influence ou de contrainte ;
- La capacité de la personne de décider pour elle-même ;
- Si elle n’est pas compétente pour le faire, un tuteur (tiers autorisé), lui aussi dument informé,
doit la remplacer.

En pratique infirmière, on insiste beaucoup sur le consentement libre et éclairé avant de poser un
geste. Toutefois, en cas d’urgence ou en cas d’obligation publique, on peut se dérober à cette
exigence.

Pour parler d’un consentement libre éclairé ; il faut réunir cinq éléments :

a) Explication du T3 suggéré ;
b) Explication du risque et du bien fait du traitement ;
c) Existence des alternatives aux traitements proposés ;
d) temps de répondre aux questions du malade ;
e) choix de se retirer à tout moment.

24
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

 EXPERIMENTATION THERAPEUTIQUE

Personne ne peut nier l’apport combien louable de la recherche médicale mais malgré tout la
déontologie s’impose toujours. L’être humain n’est pas un champ d’expérimentation d’où on rappelle
toujours aux personnels infirmiers l’importance de respecter la vie humaine.

Rappelons qu’avant d’utiliser un médicament chez l’homme, l’on doit se rassurer que les phases
d’avant mise sur le marché ont été concluantes (une étude chimique, une étude pharmacologie puis
essai sur un animal).

En cas d’expérimentation, il n’est pas admis de faire :

- des expérimentations inutiles ;


- des expériences mal faites, mal surveillées et dont les résultats ont été hâtifs ;
- arrêt pour une maladie dont un traitement utile ;
- l’utilisation de malade comme sujet d’expérience pour essaie de médicaments nouveaux.

L’éthique condamne sévèrement toute forme de recherche qui va à l’encontre de droits de la


personne car la dignité humaine est la pièce maitresse en pratique infirmière.

 ACHARNEMENT THERAPEUTIQUE

Le terme approprié c’est « l’obstination déraisonnable » : le respect de la vie ne veut pas dire faire
l’impossible. L’homme ne peut en aucun cas prolonger la vie par ses exploits.

En voulant tout faire pour lutter contre la mort, l’infirmier se livre à une action thérapeutique
considérée pénib

le et inhumaine. Dans le dernier moment de la vie, l’infirmier focalisera son attention sur soins les de
confort du malade.

Poursuivre la lutte contre la mort au-delà de limites raisonnables ne fait que durer un état pitoyable.

N.B : l’acharnement est une qualité pour l’infirmier car sans cet acharnement aucun progrès n’aurait été
atteint ou acquis dans ce domaine.

2.5. DEVOIRS D’UN PROFESSIONNEL DE SANTE

Afin de respecter les principes éthiques, les infirmiers possèdent aussi une obligation de compétence,
c’est-à- dire la nécessité de garder leurs connaissances à jour par le rafraichissement des savoirs déjà

25
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

acquis et la poursuite de leur formation afin de suivre l’évolution des connaissances. Il ne faut pas
oublier que notre compétence professionnelle doit constamment être alimentée par la formation.
L’infirmier doit donc garder ses connaissances à jour afin de fournir des soins selon les normes de
pratique reconnues. Mais il y a plus, dans la mesure du possible, l’infirmier doit partager ses
connaissances avec ses collègues et avec les étudiants.

 DEVOIRS GENERAUX

Dans le cadre de sa mission humaine et sociale, le professionnel de santé doit avoir une situation
morale exemplaire ; pour cela, il lui est interdit :

- de procéder à toute forme de publicité sauf celle autorisée par le code déontologique,
- de poser un acte médical et infirmier motivé par les bénéfices personnels en tirer,
- ne jamais accepter de versement d’une rémunération pour les soins donnés à un malade qui
n’est pas justifié par la caisse
- de se considérer comme auxiliaire médicale car du point de vue administratif, l’infirmier été
subordonné de médecin à l’hôpital lorsque ce dernier est le chef du service mais du point de
vue technique, il est son collaborateur.
 DEVOIR DES PROFESSIONNELS DE SANTE ENTRE EUX
La profession infirmière deviendra estimable si chaque membre doit remplir fidèlement ses obligations
envers son employeur en faisant preuve de compétence, de rigueur, d’initiative intelligente, de
conscience professionnelle du fait que son comportement engage le prestige de la profession.
L’infirmier se doit lui-même d’avoir un bon aspect extérieur, un équilibre personnel, confiance en soi et
le désir d’un travail bien fait
Les devoirs de l’infirmier envers ses collègues se résument en :
- Attitude franche et loyale
- Entraide et défense de calomnies
- Soutien et lutte contre la médisance
- L’infirmier doit traiter ses confrères comme il désirerait être traité par eux
- Il doit s’abstenir de détournement (médicaments, compresses, boites de petites
chirurgies, xylocaïne)
- Eviter tout ce qui peut nuire à ses confrères.
-
 DEVOIRS DE PROFESSIONNEL DE SANTE ENVERS LES MALADES

26
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

L’infirmier doit toujours avoir à l’esprit le souci de conserver la vie humaine  ; Il doit à son malade un
dévouement, Lorsque le malade dépasse sa compétence, il doit faire appel à un praticien plus
compétent en la matière ; Il doit aux malades le secret absolu de ce qu’il a pu découvrir (voir, attendre
en raison de la confiance lui accordée)

2.6. LES RESPONSABILITES DU PROFESSIONNEL DE SANTE

Le terme responsabilité renferme deux significations :

- Il signifie exercice d’une fonction, être chargé de l’initiative, de l’exécutions ou de la


surveillance d’une tâche.
- Il signifie encore le fait de rendre compte de ses actes et de ses devoirs.

C’est cette 2e signification qui nous intéresse. Car nous sommes tenus de répondre de nos actes
devant la justice et devant notre conscience.

La notion de responsabilité professionnelle comporte deux fondements :

- Les fautes professionnelles font appel aux pénalités et engage les juridictions civiles (verser les
dommages intérêts)
- Le manquement aux obligations fait appel à la réparation du dommage causé.

En pratique, nous distinguons trois types de responsabilités de l’infirmier :

 Responsabilité pénale : la responsabilité pénale de l’infirmier est engagée lorsqu’il pose un acte
qui touche à l’ordre public ou défendu par la loi ; il sera question d’établir cette responsabilité
grâce à l’existence des éléments ci-après :
 Légal : un texte qui sanctionne l’acte
 Matériel : un acte ou une omission qui entraîne l’accident
 Moral : une infraction délibérée ou maladresse, négligence…

Pour cela l’infirmier doit reconnaitre sa culpabilité et accepter le châtiment du coupable. L’infirmier sera
tenu responsable du point de vu pénal lorsqu’il pose un acte défendu ou aide à son
accompagnement.

Ex : des fautes professionnelles

27
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

- Euthanasie, IVG. Non-assistance à une personne en danger, violation du secret


professionnel, exercice illégal de la profession, faute en écriture,
 Responsabilité civile : elle résulte du dommage que l’on a causé à autrui par son fait et que
l’on doit réparer mais aussi du dommage subit par autrui du fait d’une tierce personne dont on
a eu la charge ou des objets dont on doit répondre.

Ex : stagiaire, auxiliaire

Pour réparer on cherche à indemniser la victime (en versant le dommage intérêt aux conservés)

 Responsabilité administrative

Encouru par l’Etat du fait de ses agents travaillant en secteur public, lorsque ceux-ci ont causé un
dommage à l’usager d’un service (malade) en commettant une faute de service (homicide involontaire).

2.7. SECRET PROFESSIONNEL

Est secret ce qui est connu de certains, toute confiance est un secret c'est-à-dire il s’agit non
seulement de ce que le patient peut dire mais également de ce que l’infirmier apprend par le fait que
le patient s’est confié à ses soins.

 Domaine du secret professionnel

Le secret professionnel concerne toutes les informations confiées aux personnels de santé par le
malade mais aussi ce que le praticien a pu voir, comprendre, attendre, interpréter lors de l’exercice
de sa profession.

Sont donc couverts par le secret professionnel :

- Les déclarations du malade


- Le Diagnostic
- Le traitement
- Le dossier du malade
- Les conversations surprises lors d’une visite à domicile
- La confidence de membres de la famille
 Fondement du secret professionnel

Le secret professionnel a deux fondements :

28
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

 Règle juridique : la révélation d’une information à caractère secret est punissable par le code
pénal congolais
 Règle déontologique : le secret professionnel est institué dans l’intérêt du malade à tout
professionnel de santé dans les limites imposées par la loi. Le professionnel de santé doit donc
tout taire vis-à-vis de tous ; un infirmier qui a tendance à trop parler est une seconde maladie
pour le patient.
 Violation du secret professionnel 
Divulguer un secret professionnel c’est une infraction engageant la responsabilité pénale. Cette
gravité n’est pas modifiée par la forme (verbale ou écrite), l’intention (bonne ou mauvaise) ou la mort
de l’intéressé. Toutefois, la violation du secret est possible dans 2 situations :
- Dérogation liée au patient(le patient consent après avoir reçu une information claire sur son
état de santé).

Toutefois, en cas grave, on peut tenir le malade dans l’ignorance (cancer) sauf s’il y a danger public,
l’on doit dévoiler le secret en cas de VIH SIDA ou de choléra.

- Dérogation liée à la loi : en cas de l’expertise médico-légale ; avant de dévoiler le secret, le


professionnel concerné doit avertir les autorités sanitaires.

Ex : coup et blessure involontaire, maladie à déclaration obligatoire, maladie professionnelle,


l’alcoolisme dangereux.

2.8. DROITS DES MALADES HOSPITALISES

Les droits des patients découlent du principe selon lequel chaque individu, en tant qu’être humain, a
une valeur indépendante de son statut, sa richesse, sa religion, son éducation, sa nationalité ou son
groupe social. Pour cela, le malade renferme une multitude de droits surtout à l’heure actuelle où son
statut est devenu exigeant, l’infirmier est tenu à les respecter à tout prix. Ils comprennent :

- Le droit à une approche et un traitement amical et respectueux


- Le droit d’être écouté et donner son opinion
- Le droit à des explications adaptées : si un traitement ou une opération sont proposés, quels
sont les risques mais aussi les risques de ne pas être traité
- Le droit d’avoir un proche auprès d’eux quand les explications sont données
- Le droit à la pudeur et à la dignité
- Le droit au secret médical et à la confidentialité

29
Cours d’Ethique et Déontologie professionnelle, ISTM/BKV par Ass. KASORORO 2022-
2023

- Le droit à un certain degré de confort et de calme, le droit de dormir


- Le droit de ne pas souffrir quand cela peut être évité (droit de sécurité)
- Le droit d’être impliqué dans les discussions et décisions qui les concernent afin de donner un
consentement éclairé
- Le droit de refuser un traitement ou une intervention lui proposée
- Le droit à être pris en charge par un personnel compétent ou par des stagiaires supervisés.
- Le droit de choisir librement son praticien
- Le droit à la continuité de services de soins
- Le droit d’accès aux services de santé

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
1. JEAN B et al. Manuel de l’infirmier anesthésiste en situation isolée, édition Chirurgie solidaire,
France, 165 pages
2. Marie-Anne LECOMTE, La formation à l’éthique des étudiants en soins infirmiers, Bruxelles,
2004, 25 pages
3. HRSCHE, le devoir de non-abandon, pour une éthique hospitalière et du soin, les éditions du
Cerf, Paris, 2004
4. DURAND G, DUPLANTIE A, LAROCHEY, LAUDY D, Histoire de l’éthique médicale et
infirmière, contexte socioculturel et scientifique, Montréal : Presses Universitaires de Montréal,
2000
5. HESBEEN W, Prendre soins à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective
soignante, Inter édition, Masson, Paris, 1996.

30

Vous aimerez peut-être aussi