Vous êtes sur la page 1sur 18

ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE BURKINA-FASO

«Docteur Comlan Alfred A. QUENUM » Unité-Progrès-Justice


DIRECTION REGIONALE DE BOBO-DIOULASSO
*******************
509, Avenue Nazi BONI
01 BP 455 Bobo-Dioulasso 01
Tél. : (+226) 20970131 / 20986011
*******************

PROFESSION INFIRMIERE ET SAGE-FEMME

Plan du cours
Chapitre I :HISTOIRE ET EVOLUTION DE LA PI
1.1. Dans le monde
1.2. Au Burkina
Chapitre II : LESSERMENTS
1.1. Définition
1.2. Serments de Florence Nightingale
1.3. Serments d'HIPPOCRATE
Chapitre III : PHILOSOPHIEDESSOINSINFIRMIERS
Chapitre IV : AVENIRDE LA PROFESSION

OBJECTIFS DE COURS
Objectif général :
A la fin du cours sur les modèles et démarches de soins infirmiers, les futur (e)s
infirmiers/ères, d'Etat seront capables d'acquérir des connaissances sur la profession
infirmière et sage-femme
Objectifs spécifiques :
1. Connaitre l' histoire de la profession infirmière à travers le monde et au Burkina
Faso
2. Citer les differentes étapes de l 'histoire de la profession Infirmière dans le monde
et au Burkina Faso

Citer (expliquez) les differents éléments du serment de florence Nightingale


3. Décrire les fondements des si
4. Décrire les valeurs de la profession infirmière
5. Discuter de l'avenir de la "profession infirmiere et sage femme

Page 2 sur 18
Chapitre 1 : HISTOIREDE LA PROFESSIONINFIRMIERE

Introduction
Les soins infirmiers sont une composante essentielle de la société .Les objectifs de soins
sont restés relativement inchangés au cours des siècles (maintenir la personne en santé
et dispenser aide et réconfort au malade) Toutefois la pratique a subi l'influence des
changements sociaux et progressivement les soins infirmiers sont devenus une profession
moderne.
La profession infirmière et les soins infirmiers ont évolué avec l'histoire de la médecine de
la philosophie, des guerres et des religions .Cette évolution a été largement féminisée.

1.1. Dans le monde

1.1.1. La pré histoire

Dans les cultures anciennes les croyances religieuses et les mythes étaient à la base des
soins de santé .Les chefs religieux assumaient la responsabilité des diagnostics et des
traitements .Dans de nombreuses cultures l'on croyait que la maladie était provoquée par
les mécontentements des Dieux

1.1.2. L'antiquité

Avec Hippocrate, SOCRATE, Platon la médecine existait mais très peu de


renseignements sur les soins infirmiers

1.1.3. Ere du christianisme

En tant que groupe social l'histoire des infirmières est liée au christianisme « infirmarus le
soignant et infirmarum la salle»

A cette époque les soins aux malades deviennent une expression de l'amour du
prochain .Le premier hôpital est fondé à ROME en 390 par FABIOLA .Les femmes ont
beaucoup participé à cette époque à cause de la diffusion de l'idée chrétienne de l'égalité
entre l'homme et la femme devant DIEU.
1.1.4. Moyen âge

Page 3 sur 18
LES CROISADES contribuent à l'expansion des soins aux malades et entrainent la
création d'ordres religieux (chevaliers hospitaliers de st jean de Jérusalem).

Apres les croisades, la croissance des villes a provoqué l'apparition d'un grand nombre de
problèmes sanitaires entrainant une augmentation de la demande en soins de santé. A
partir du XIIe siècle ces ordres vont servir de modèles a une nouvelle génération
d'hôpitaux .chaque établissement à une spécificité « l'hospice accueille les pauvres et
lespèlerins, l'hôtel dieu les personnes âgées les impotents les enfants abandonnés et les
femmes enceintes.
1.1.5. XVème au XVIIème siècle

Le manque d'hygiène et de salubrité publique ainsi que la misère des populations


urbaines entrainent de graves problèmes de santé. En France les guerres de religions
créent une misère sociale. St Vincent de Paul fonde des services d'assistance En 1625
LES DAMES DE LA CHARITE et en 1630 LES FILLES de la CHARITE.Ces deuxordres
ont pour mission de porter aide aux malades et aux nécessiteux. A cette époque les
infirmiers devaient savoir lire écrire et compter pour comprendre les ordonnances
médicales.

1.1.6. XVIIIème siècle

En Angleterre ELISABETH FRY entreprend une véritable formation des infirmières .Elle
est de trois mois et axée sur l'acquisition de connaissances en sciences médicales .A
partir de de1789 en France les ordres sont chassés des hôpitaux et sont remplacés par
des citoyennes connues pour leur attachement à la république.

1.1.7. XIXème siècle

En Angleterre FLORENCE NIGHTINGALE (12 MAI 1820 13 AOUT 1910) amorce une
véritable réforme des si Elle fonde en 1860 une école d'infirmières affiliée à l'hôpital de st
Thomas de Londres qui offre un cours d'une durée de 3ans avec des conditions
d'admission et la délivrance d'un diplôme

Elle conçoit l'être humain comme « un instrument passif de la nature qui répond aux lois
qui régissent la santé et la maladie »selon cette conception les soins infirmiers ont pour
but de placer le malade dans les meilleures conditions possibles pour que la nature agisse
sur lui .C'est à elle que revient un raisonnement infirmier autonome.
Page 4 sur 18
La journée internationalede l'infirmierest célébrée chaque12 mai.
En France Dr Bournevillecrée la premièreécole à la PITIE SALPETRIERE.

1.1.8. L'époque contemporaine

Aujourd'hui les si sont devenus une profession à part entière. Au rôle traditionnel s'ajoute
d'autres élémentsspécifiques à caractère professionnel (formation, code déontologie,
maitrise d'habiletés, association professionnelle, responsabilité). Ainsi les infirmiers ont
défini les bases théoriques de la pratique professionnelle.On peut
citer:DOROTHEAOREM,VIRGINIAHENDERSON, NANCYROPPER, CALISTAROY,
HILDEGARDPEPLAU.

Actuellement le statut ambigu des infirmiers reste un problème car il demeure un écart
entre le rôle propre spécifique proclamé par les textes et une autonomie professionnelle
très peu marquée.

Conseilinternationaldes infirmières(CIl)Fondéen 1899.


Fédérationd'associationsnationalesd'infirmières.
Code de l'infirmièredu CIl
Ses missions:
1) Rassemblerles infirmièresdu mondeentier ;
2) Faireprogresser les soins infirmierset les infirmièresdumonde entier ;
3) Influencerles politiquesde santé.

1.2. Au Burkina

La pénétration coloniale a véritablement commencé en 1896 avec les colonnes VOULET


et CHANOINE.

En 1903 création d'établissements hospitalier et infirmeries.


1904 créations du corps des aides médecins (premiers infirmiers).
Des 1931 dans le but d'éradiquer la trypanosomiase. Le gouvernement de l'AOF créa à
Ouagadougou le centre d'études contre la trypanosomiase où on formait en quelques
mois souvent sur le tas les infirmiers relevant du service militaire.
La même année à Ouagadougou s'ouvrait le dispensaire ophtalmo de la congrégation des
pères blancs.

Page 5 sur 18
En 1932leDrGOARNISSON chargé par le colonel JAMOT formait du personnel qualifié
appelé d'abord «INFIRMIERS TRYPANO» puis « INFIRMIERS des GRANDES
ENDEMIES ».Cette école avait une vocation sous régionale pour les Etats de
l'Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les Grandes
Endémies (OCCGE).
De 1935 à 1938 le recrutement s'étendit au Sénégal et au Niger puis au Dahomey. Les
spécialisations en lèpre et en ophtalmologie se faisaient à BAMAKO. L'école fut transférée
àBobo-Dioulasso en 1944 au centre MURAZ (école Jamot) ou se trouvait le siégé du
Service Général Autonome de la Maladie du Sommeil (SGAMS). Outre ce cadre de
formation le révérend pèreJEAN LOUIS GOARNISSON crée un centre privé de formation
des sœurs infirmières (KISITO).
L'arrêt du 30-011939 crée le Service Général Autonome de la Maladie du Sommeil
(SGAMS) en AOF et au TOGO sous la direction médecin colonel MURAZ.
En 1945 LE SGAMSdevientle Service Générald'Hygiène Mobileetde Prophylaxie
(SGHMP).
En 1948 le directeurcolonial créa l'AssistanceMédicaleIndigène AMI) : la
formationétait de 2 ans.
L'AMIdevientensuite l'AMA en 1953 avec 2ANSde formation.
En 1962 ouverturedes «LAURIERS»qui formaitles jeunesfillestitulairesdu BEPC au
diplômed'Etatd'infirmièreen 3ans de formation.
En 1966 par décret 398/PRES/SP P du 13/12/1966Ecole Nationale des infirmiers/ères se
substitue à l'AMA.
En 1968 pardécret68-161 PRES/SP/AS est créée l'ENlIE à OUAGA.
7374 ouverture de l'ENIIB par décret 75-314/PRES/SP/AS du 11-08-1975.
En 1977 ouverturede L'ENSPpardécret338/PRES/SP/AS du 05/09/1977.

Les associations :
 APIIB :Association Professionnelle des Infirmiers Du Burkina.

 ABI :Amicale Burkinabè des Infirmières.

 Associations spécifiques : CHIRURGIE, ANESTHESIE.

Page 6 sur 18
Une Sage-femme est une personne qui a réussi un programme de formation des sages-
femmes dûment reconnu dans le pays où il est enseigné et qui est basé sur les
compétencesessentielles pour la pratique de base du métier de Sage-femme et le cadre
des normesglobales pour la formation des Sages-femmes ; qui a obtenu les diplômes
requis pour être enregistrée et/ou avoir le droit d'exercer légalement la profession de
Sage-femme et d'utiliserle titre de «Sage-femme»; et démontre la maîtrise des
compétences du métier deSage-femme.

Infirmier/ère : l'Infirmier/ère est toute personne ayant achevé avec succès un programme
établide formation de base auprès d'un établissement agréé, et qui est à la fois qualifiée et
autoriséepar l'autorité de régulation compétente pour exercer la profession infirmière dans
son pays.
- Soins Infirmiers: sont un ensemble de prestations offertes par un Infirmier/ère; ils visent
àpromouvoir, préserver ou rétablir, dans le domaine de la santé, l'autonomie
dubénéficiaire: individu, famille, communauté.

Page 7 sur 18
Chapitre 2 :LES SERMENTS

1.1. Définition

un serment est une déclaration, promesse solennelle une sorte d'engagement solennel
pris devant une assemblée de gens et devant Dieu,« devant sa conscience» d'accomplir
de façon irréprochable sa profession selon les normes et valeurs morales élevées,
humainement acceptées

C'est en quelque sorte un pacte qu'on fait avec sa profession et sa conscience dont la
violation peut avoir des répercussions psychologiques et même juridiques graves
En prêtant un serment, le futur professionnel doit bien réfléchir, méditer et s'autoévaluer
pour voir s'il est apte à le respecter; dans le cas contraire il vaut mieux pour sa conscience
qu'il désiste immédiatement.

1.2. Texte du serment de FLORENCE NIGHTINGALE

Instauré à lafin du XIXème siècle en l'honneur de Florence Nightingale, une infirmière


pionnière, une des premières à organiser la profession, le serment de l'infirmier est un
pendant au serment d'Hippocrate, prêté par les médecins.

C'est un texte court qui montre parfaitement l'éthique que doit avoir une (ou un) infirmier.
«Je m'engage solennellement devant Dieu et en présence de cette assemblée, à mener
une vie intègre et à remplir fidèlement les devoirs de ma profession.
Je m'abstiendrai de toute pratique délictueuse ou malfaisante.
Je ne prendrai ou n'administrerai volontairement aucun remède dangereux.
Je ferai tout pour élever le niveau de ma profession et je garderai, avec totale discrétion,
les choses privées qui me seront confiées et tous les secrets defamille que la pratique
de mon service me ferait éventuellementconnaître.
J'aiderai de mon mieux le médecin dans son travail, et je me dévouerai au bien-être de
ceux qui sont laissés à ma garde».
Essai d'analyse
 Dans ce serment, le futur professionnel en sciences infirmières s'engage
solennellement devant Dieu et devant les hommes à mener une vie intègre, c'est-à-dire

Page 8 sur 18
exemplaire, loyale et irréprochable.
 Il s'engage également devant ses frères et devant Dieu à remplir fidèlement les
devoirs de sa profession, ceci veut dire qu'il promet d'observer rigoureusement le
contenu du code éthique et dedéontologie régissant sa profession.
Il s'efforcera à cet effet à ne pas violer les éléments de ce code sous quelque forme que
ce soit. Il s'engage aussi à s'abstenir de toute pratique délictueuse ou malfaisante; il
affirmera ainsi qu'il ne posera aucun acte qui puisse nuire ou porter préjudice aux
personnes qui lui sont confiées. Aussi, ne prendra-t-il ou n'administrera-t-il de façon
délibérée aucun remède dangereux.
 Puisqu'un professionnel authentique est celui qui est compétent c'est-à-dire
disposant de connaissances suffisantes et permanentes pour mener à bien son travail, il
est tout à fait fondamental et même vital que l'infirmier digne de ce nom puisse s'informer,
mettre à jour ses connaissances, car la science évolue tout le temps. Il faut qu'il s'implique
davantage à la recherche pour innover et élever ainsi le niveau de sa profession.
Pour gagner la confiance du patient, il doit observer le secret professionnel. C'est un
devoir impérieux de garder le secret professionnel tel qu'énoncé d'ailleurs dans tous les
codes de déontologie de la profession infirmière tant au niveau international que national.
 Par ailleurs, le futur professionnel s'engage à collaborer loyalement avec les autres
membres de l'équipe de santé, ceci pour le bien du malade et de la population. C'est un
devoir fondamental à observer.
 En fin de compte la profession infirmière étant une profession de relation d'aide, le
futur infirmier s'engage à se dévouer au bien-être de ceux qui sont laissés à sa charge
sans discrimination aucune, car la relation d'aide est la raison d'être même de cette noble
profession.
1.3. Le serment d'HIPPOCRATE(prêtéparles médecins)

En présencedes maitresde cette faculté,demescherscondisciples,

Devant l'effigie d'Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l'être


Suprême, d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans
L'exercice de la médecine.
Je donnerais mes soins gratuits a l'indigent et n'exigerai jamais un Salaire au-dessus de
mon travail, je ne participerai a aucun partage Clandestin d'honoraires.

Page 9 sur 18
Admis à l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y Passe, ma langue
taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs,
ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de parti ou de
classe sociale viennent s'interposer entre mon devoir et mon patient. Je garderai le
respect absolu de la vie humaine dès la conception. Même sous la menace, je n'admettrai
pas de faire usage de mes Connaissances médicales contre les lois de l'humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes maitres, je rendrai a leurs Enfants l'instruction
que j'ai reçue de leurs pères. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à
mes Promesses.
Que je sois couvertd'opprobre et méprisé de mes confrèressi j'y Manque.
Je le jure

Page 10 sur 18
Chapitre 3 : LA PHILOSOPHIEDES SOINSINFIRMIERS

La philosophie d'une manière générale est l'ensemble des études, des recherches visant
à saisir les causes premières, la réalité observée ainsi que les fondements des valeurs
humaines. Elle s'intéresse à tous les domaines de l'existence humaine et envisage les
problèmes à leur plus haut degré de généralité mettant ainsi en question tout ce que nous
croyons pouvoir et savoir.
L'épistémologie des soins infirmiers met en lumière un ensemble de principes généraux et
de théories sur lesquelles se fondent la pratique infirmière. Ces interrogations et tentatives
d'explications ont abouti à l'élaboration de modèles conceptuels pour guider, encadrer la
pratique des soins infirmiers
En raison de l'objet des soins infirmiers, les interrogations épistémologiques concerne tout
d'abord la nature de l'homme. Qui est l'homme? Sa nature? Sa destinée?
Ces interrogations concernent aussi le but des soins infirmiers en tant qu'activité humaine.
La philosophie des soins infirmiers est fondée essentiellement sur des valeurs
humanistes, une approche globale de l'Homme et de la santé. Une philosophie prend son
sens quand elle se manifeste par des comportements appropriés. Elaborer des normes de
qualité ne peut s'envisager sans préalablement cerner les valeurs qui sous-tendent la
philosophie des soins et définir la conception del'Homme, de la santé, de l'environnement,
de la maladie et des soins infirmiers afin de répondre aux besoins de santé des personnes
et des groupes. La philosophie des soins infirmiers est le cadre de référence et le socle de
la conception des soins infirmiers.

1.1. Les concepts

Les concepts surlesquels se fondentles soinsinfirmiers sont :

 L'Homme : l'Homme est un être unique, qui a des attentes et des besoins
biologiques, sociaux, culturels et spirituels; un être en perpétuel devenir et en interaction
avec son environnement. Un être responsable, libre et capable de s'adapter, il forme un
tout indivisible.
 La santé

Page 11 sur 18
« Etat dynamique, susceptible de variations, qui nécessite une adaptation de l'homme à
son environnement. Cet état le rend apte à assumer les étapes de la vie, à en affronter les
agressions et à vivre en harmonie avec lui-même et les autres ».
- La maladie
« Altération de l'état de santé qui se traduit notamment par un ensemble de ruptures
d'ordre physique, mental ct/ou social et se manifeste par des symptômes objectifs et
subjectifs ». Selon les représentations de la vie, de la santé, de la mort et les ressources
disponibles, cette altération peut être vécue comme une agression, une diminution de
l'autonomie ou une expérience constructive.
- L'environnement
« Milieu dans lequel un être humain vit et se trouve engagé », L'environnement se réfère à
tous les aspects contextuels dans lesquels la personne évolue avec leurs caractéristiques
physiques, écologiques, culturelles, sociales, psychologiques, philosophiques,
économiques et énergétiques. Cet environnement est en constante évolution, il existe un
échange permanent et rétroactif entre la personne et son environnement. Cette interaction
dynamique est essentielle au développement, à l'évolution et à l'épanouissement de l'être
humain.
1.2. Les soins infirmiers

« Ensemble de connaissances, de compétences et de techniques relatives à la


conception et à la mise en œuvre d'actes infirmiers. Ils ont pour but de répondre aux
besoins de santé d'une personne et/ou d'une collectivité et font l'objet de la discipline
enseignée au personnel infirmier. Cette discipline fait appel aux sciences humaines et
biologiques. On distingue généralement les soins infirmiers liés aux fonctions d'entretien
et de continuité de la vie et les soins curatifs ou de réparation.»

« Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs sont de nature technique,


relationnelle et éducative. Leur réalisation tient compte de l'évolution des sciences et des
techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des règles professionnelles des infirmiers et
infirmières, incluant notamment le secret professionnel :
 de protéger,maintenir,restaurerpromouvoirla santédespersonnes ou l'autonomie de
leurs fonctions vitales, physiques et psychiques, en tenant compte de la personnalité
de chacune d'elles, dans ses composantes psychologiques, sociales, économiques et
culturelles ;

 de préveniret d'évaluerla souffranceet la détressedespersonneset de participer à


Page 12 sur 18
leursoulagement ;

 de concourirau recueildes informationset auxméthodesqui seront utiliséesparle


médecinpourétablirson diagnostic ;

 de participerà l'évaluationdu degréde dépendancedespersonnes ;

 d'appliquerles prescriptionsmédicaleset les protocoles établisparlemédecin ;

 de participerà la surveillancecliniquedes patientset à lamise en œuvre des


thérapeutiques ;

 de favoriser le maintien,l'insertionou la réinsertiondespersonnesdansleurcadre


de vie familial et social ;

 d'accompagner les patients en fin de vie et, en tant que de besoin, leur entourage.

1.3. LES VALEURS

Trois valeurs fondamentales sont retenues :

1) Le respect de la dignité et de la liberté de l'être humain. Ces valeurs contribuent au


développement d'un projet de vie et d'un projet de soins librement consentis par
chaque personne soignée.

2) La compétence professionnelle. Elle garantit par un diplôme d'Etat. Pour autant «


l'infirmière a le devoir de maintenir et d'améliorer ses compétences tout au long de
son exercice professionnel ».

3) La responsabilité professionnelle. Elle implique un engagement professionnel et


personnel.

Page 13 sur 18
Chapitre 4 :PLACEETAVENIRDE LA PROFESSION

Introduction
À la jonction du relationnel et de la technique, les activités de l'infirmier s'inscrivent dans
les changements de société et l'évolution des modalités de prise en charge de la santé. Le
champ de l'exercice lui-même se diversifie ou s'approfondit, en lien avec la modification
de la demande, qu'elle vienne des populations ou des structures. Les années prochaines
risquent d'être marquées par l'émergence d'un double phénomène apparemment
contradictoire: l'accentuation de la demande de soins dits « techniques» relevant plutôt du
domaine curatif et qui réclameront un développement des connaissances scientifiques; et
dans le même temps, la montée en charge de besoins de type social, éducatif et
relationnel pour notamment accompagner les personnes vieillissantes, longtemps
malades, ou fragilisées par l'atteinte d'une pathologie chronique. Si ces deux tendances
professionnelles, déjà connues, ne feront que s'accentuer, il ne semble pas pour autant
souhaitable d'engager la profession vers une division à ce niveau. Le maintien en France
d'une profession «généraliste» d'infirmier de bon niveau, c'est-à-dire capable de réaliser
une analyse des problèmes de santé d'une personne, d'en faire un diagnostic de situation,
puis de proposer, s'il s'agit du champ de son rôle propre, des orientations, des conduites
appropriées, des modifications dans la façon de vivre sa santé, est, et va devenir, encore
davantage, une réelle chance. C'est en effet à ce niveau que pourrait se situer la plus-
value infirmière : la capacité de mettre en relation la demande du patient, les besoins de
santé liés à sa situation, et les diverses interventions de diagnostic et de traitement des
professionnels de santé.

FACTEURS INFLUANCANT

4.1.1. Un rôle d'interface

Les infirmiers ont développé ces dernières années leurs connaissances et compétences
dans les différents secteurs: extra-hospitalier, hospitalier, humanitaire, enseignement ...
Dans le système médical français encore essentiellement curatif, les infirmiers sont
formés à être aussi des « éducateurs de santé ». Ils peuvent contribuer à la mise en
œuvre de réseaux, de services de soins communautaires, de «boutiquesdesanté» ou de

Page 14 sur 18
consultations de première ligne pour expliquer, conseiller, orienter les personnes. En
formation infirmière, la philosophie du soin est fondée sur le «prendre soin» qui consiste à
aider, soutenir, accompagner, les enfants, les femmes, les hommes, les familles
confrontés à un problème de santé, en respectant leurs valeurs, leurs croyances, leurs
modes de vie et culture. L'infirmier cherche à créer un environnement physique,
psychologique, socioculturel et, le cas échéant, spirituel de soutien à chacun, dans le but
que cette expérience de la maladie devienne pour lui un nouveau chemin positif de vie.
Agir comme infirmier ne s'improvise pas; il faut savoir entrer en communication avec sa
voix, ses yeux, ses gestes, il faut aussi donner de soi. La relation avec un patient souvent
fragilisé, exige des rapports authentiques dans le cadre d'un professionnalisme qui
engage aussi la personne qui soigne. C'est difficile, et cela peut faire peur. On ne «zappe»
pas avec quelqu'un qui meurt, on ne « surfe» pas sur les inquiétudes des patients atteints
de maladie mentale ou chronique, on ne peut que s'engouffrer jusqu'à risquer se perdre.

4.1.2. Un champ qui s'élargit

Placé au cœur de problématiques complexes, l'infirmier développe des compétences dont


le spectre s'élargit et s'approfondit selon les modalités de l'exercice et le type de
population soignée. Ceci peut aller jusqu'à poser la question de l'existence d'un ou
plusieurs métiers. En effet, qu'y a-t-il de commun entre l'activité quotidienne d'un infirmier
de réanimation dans un CHU, celle d'un infirmier qui exerce à domicile, de celui qui
travaille dans un service de personnes âgées, ou dans un centre recevant des personnes
en détresse sociale? Le professionnalisme de chacun et l'expertise augmentent avec le
temps, et le travail, parce qu'il est réfléchi, façonne en quelque sorte la compétence des
professionnels. Il est souhaitable de disposer à la fois d'infirmiers compétents et
polyvalents dans les soins, et d'infirmiers ayant développé des expertises spécifiques
dans certains champs d'activité particuliers. Mais la profession est réglementée,
strictement encadrée par des décrets délimitant les actes autorisés. Trois spécialités
aujourd'hui sont reconnues : infirmier anesthésiste, infirmier de bloc opératoire,
puéricultrice.

Ici encore deux tendances semblent contradictoires :l'activité soignante demande à la fois


des experts et des généralistes. En cela d'ailleurs, les infirmiers rejoignent les
interrogations souvent posées par les médecins qui ont développé des spécialités par
domaine de pathologie et qui souhaitent conserver une place importante à l'activité du
Page 15 sur 18
généraliste. Pour les infirmiers, la question ne devrait pas se poser en termes de
pathologie, mais plutôt de type de population soignée. En effet, si les savoirs
professionnels s'articulent bien à des connaissances de type médical, le «véritable» savoir
infirmier est davantage lié à la façon dont les personnes vivent leur pathologie et en ce
sens relève de plusieurs champs disciplinaires dont, notamment, les sciences médicales
et les sciences humaines.

4.1.3. Une expertisequi augmente

Des voix s'élèvent pour que les infirmiers développent de nouvelles compétences
cliniques et ce que ces derniers espèrent depuis des années pourrait bien se voir accordé
du fait de la baisse du nombre des médecins. Seulement la situation a changé; si des
transferts d'actes des médecins vers les paramédicaux peuvent se réaliser rapidement,
moyennant des modifications réglementaires relatives à la formation et à l'exercice, la
reconnaissance de fonctions «d'infirmiers cliniciens» ou de «praticiens avancés» suppose
d'organiser de véritables filières de formationprofessionnelle afin de créer de nouvelles
spécificités professionnelles, construites, pensées autour de champs d'exercice complets,
qui répondent aux besoins des personnes atteintes dans leur santé. Il ne s'agit plus
seulement ici de pallier une démographie médicale en baisse, mais de répondre de
manière efficace, cohérente et pertinente aux problèmes de santé d'une population. Il
serait par exemple tout à fait possible et souhaitable de prévoir des formations préparant à
des « masters » dans les domaine de la clinique pour soigner notamment des personnes
atteintes de pathologies chroniques, ou des personnes atteintes de cancer. Il s'agit en
effet de populations qui présentent certaines caractéristiques communes et les infirmiers
pourraient jouer un rôle plus important et reconnu dans la prise en charge de ces
personnes. Ces formations amèneraient les infirmiers à renforcer leurs compétences dans
le suivi de ce type de pathologie, dans les pratiques de soins prescrits et autonomes, en
éducation pour la santé, etc.

4.1.4. Larecompositiondes métiersde la santé

Le contexte évolutif national et européen conduit à envisager le développement de la


formation supérieure des paramédicaux en introduisant pour certains d'entre eux ce
niveau de master, c'est-à-dire de baccalauréat plus 5 années d'étude. Ceci devrait se
réfléchir avec les autres professionnels de la santé, les infirmiers n'étant pas les seuls à
Page 16 sur 18
être concernés. Il semble qu'une sorte de recomposition des métiers de la santé soit en
route et inévitable, d'autres pays ayant déjà bien avancé en ce domaine. Mais elle ne peut
se faire qu'à condition que la qualité des prestations fournies au patient soit préservée,
voire renforcée. Les enjeux en matière de santé publique et d'économie de la santé sont
suffisamment importants et essentiels pour que cette réflexion ait lieu rapidement avec
l'ensemble des professions concernées.

Quelle que soit l'évolution de ces formations supérieures, la formation initiale des
infirmiers devra prendre en compte l'élargissement du champ d'exercice des
professionnels dans les domaines techniques, suivant en cela l'évolution de la médecine.
Elle devra aussi renforcer et valoriser les démarches d'analyse de situation et de
problème, et d'accompagnement des personnes. Les réformes de la formation devront se
situer dans l'optique des réformes en cours dans l'Europe et n'échapperont pas à la
réflexion sur l'universalisation de la formation, la France étant à cet égard très en retard.
La question des carrières professionnelles, notamment, celle des passerelles entre les
divers métiers du soin devrait aussi faire évoluer les formations. Actuellement, les seules
promotions possibles reconnues pour les infirmiers, comme pour les autres
paramédicaux, consistent à changer de métier et devenir cadre en management ou en
formation. Afin de rendre plus attractives les carrières soignantes, les réformes pourraient
prendre en compte l'ensemble des métiers et revoir les possibilités de passage d'une
profession à l'autre. Elles devraient aussi placer les formations initiales àun niveau de
licence en intégrant la spécificité de chacune d'entre elles, et prévoir des carrières qui
rendent possible la progression dans le domaine du soin en permettant aux paramédicaux
d'accéder, par un troisième cycle, au niveau de la recherche.

Conclusion
Vers un véritable renouveau professionnel
En conclusion, il semble que la profession d'infirmier se trouve devant un certain nombre
d'opportunités qui rejoignent les évolutions qu'elle a soutenues et engagées ces dernières
années. Il s'agît donc, pour celle-ci de contribuer, avec les autres professions de santé, à
la réflexion sur le « chantier» de la recomposition des métiers et de l'évolution des
activités et des compétences. Cette ouverture, à la fois aux attentes et aux besoins de la
population et à celle des autres professionnels de santé, s'impose pour la naissance et la
reconnaissance de nouvelles spécificités et le renforcement des connaissances et

Page 17 sur 18
compétences en soins infirmiers. Ce projet peut être celui d'un véritable renouveau
professionnel.

Page 18 sur 18

Vous aimerez peut-être aussi