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Cible : IDE/TL/ASG
Facilitateur : M. TEYANLON TSENO THIBAUT
OBJECTIFS DU COURS
CONTENU
1. Evolution de la politique nationale de santé au Cameroun
- La période coloniale ou l’apogée de la stratégie d’Eugène Jamot
- La période post indépendance ou phase des expérimentations
- La période post Alma Ata : les soins de santé primaires
- La réorientation des Soins de Santé Primaires
2. Le système de district de santé
3. Le service de santé du District
4. La Stratégie Sectorielle de Santé au Cameroun 2001-2015
b) STRATEGIE : c’est une orientation qui définit la manière selon laquelle des directives
politiques seront rendues concrètes pour donner lieu à des plans et programmes. C’est le
comment de la politique sanitaire.
Quatre étapes majeures ont marqué jusqu’ici l’évolution de la politique sanitaire au Cameroun.
L’expérimentation s’est faite principalement à travers les Zones de Démonstration des Actions
de Santé Publique (D.A.S.P.) ou l’avènement de l’approche « services » de santé de base.
Afin de compléter voire remplacer les équipes mobiles de lutte contre les grandes endémies et
suite à l’échec de la lutte verticale contre le paludisme, le Cameroun (avec l’appui de l’OMS et
l’UNICEF) a mis en place une stratégie des services de santé de base à travers des Zones de
Démonstration des Actions de Santé Publique ou Zones D.A.S.P. avec pour :
- Objectif général : expérimenter des approches de santé communautaire, susceptibles
d’assurer aux populations des soins de santé techniquement valables et en harmonie avec
leurs réalités locales.
- Objectifs spécifiques :
A court terme
Activités principales :
- La participation des collectivités aux activités de santé grâce à la création des comités
villageois de santé ;
- L’intégration des activités sanitaires au niveau des comités villageois de santé ;
- La mise en place d’un système de pharmacies et laboratoires ruraux, etc.
- La zone de Bamenda a été largement utilisée par le Centre Universitaire des Sciences de la
Santé, pour les stages de santé communautaire des étudiants.
L’évaluation des zones D.A.S.P. en 1975 soulève les observations suivantes :
• Points positifs :
a. Les activités sanitaires à assise communautaire suscitent une forte demande
sociale en matière de santé ;
b. Les communautés sont prêtes à participer à un degré, au financement et à
l’organisation de quelques activités sanitaires ;
c. Les communautés sont également disposées à organiser, puis créer des
pharmacies villageoises ;
• Points négatifs :
a. Les équipes mobiles coûtent cher, sans résultats probants sur l’amélioration de
l’état de santé des populations. Les infirmiers itinérants sont suffisamment
formés dans les méthodes d’animation ;
b. La verticalité du programme sans coordination avec les autres activités du
Ministère de la santé et des autres secteurs.
En réalité, les zones D.A.S.P. n’ont pas décollé de leur phase pilote et d’expérimentation.
Les SSP sont des soins essentiels, complets, c’est-à-dire intégrant les aspects curatifs,
préventifs, promotionnels, réadaptatifs :
• Ils sont scientifiquement valables et utilisent des techniques simples ;
• Ils sont universellement accessibles à tous les individus du point de vue économique,
géographique, culturel et disponibles à tout moment ;
• Ils sont basés sur la participation active des populations dans un esprit d’auto-
détermination et d’auto-responsabilité.
- Tout être à droit à la santé, ce qui implique tout individu a droit aux soins de santé que requiert son
état ;
- Tout être humain a un droit vis-à-vis de la santé : ceci implique l’obligation de participation aux
actions de santé qui lui sont destinées ; tout homme doit être le promoteur de sa santé et celle de son
entourage ;
- La santé est un volet de développement, ce qui signifie que l’action sanitaire doit être intégrée dans
le processus du développement communautaire
En 1982, le Cameroun adopte la mise en œuvre des SSP avec comme :
• Objectif général : amener d’ici à l’an 2000, tous les peuples à un niveau de santé, leur
permettant de mener une vie socialement et économiquement productive.
• Objectifs spécifiques :
- Offrir à tous les camerounais des soins essentiels fondés sur des méthodes et des techniques
pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables,
- Rendre les soins de santé universellement accessibles à tous les individus et à toutes les
familles de la communauté, avec leur pleine participation ;
- Fournir des soins de santé à un coût que la communauté et le pays peuvent assurer à tous
les stades de leur développement dans un esprit d’auto-responsabilité et d’auto-
détermination.
b) LE NIVEAU INTERMEDIAIRE :
- Délégation provinciale de la santé
- Hôpital provincial avec ses spécialistes
- Les Ecoles de Formation
Rôle : Transformer les plans d’actions en programme et en assurer le suivi et la
supervision.
Ce niveau est TECHNIQUE
.
c) LE NIVEAU PERIPHERIQUE :
– C’est le district de santé, c’est l’unité de base du système où les actions s’organisent, se
programment, se mènent, se supervisent et s’évaluent. Centre des activités, il est la base de
la pyramide sanitaire.
– Le district santé dispose de :
- service de santé de district
- Hôpital de district
- Des centres médicaux d’arrondissement.
Il se subdivise en Aires de Santé qui ont chacune un centre de santé responsable.
Ce niveau est dit OPERATIONNEL.
Cette nouvelle structure organisationnelle à trois phases a été baptisée :
NIVEAU CENTRAL:
(élabore les politiques sanitaires,assure la
coordination et la régulation)
MINSANTE; HG, CHU, HC et assimilés; COGE,
conseil d'administration
NIVEAU INTERMEDIAIRE:
(constitue un appui technique aux District de
Santé)
M. THIBAUT TSENO TEYANLON DRSP; hôpitaux régionaux et assimilés;Fond Page 8
spéciaux pour la promotion de la santé
Schéma de la pyramide sanitaire au Cameroun
Le niveau périphérique comprend 143 services de santé de district et 1689 Centres de santé.
2. MISSIONS DES DIFFERENTS NIVEAU DE LA PYRAMIDE SANITAIRE
2.1. NIVEAU CENTRAL
C’est le niveau où sont conçus les objectifs et les options stratégiques en matière de santé. Le
niveau central veille également à :
- La mobilisation et l’utilisation des ressources
- L’acquisition des technologies traditionnelles et/ou modernes ;
- L’amélioration de la gestion.
La structure de Dialogue du niveau central est le conseil national de santé, de l’hygiène et des
Affaires Sociales remplacé de nos jours par le conseil d’administration. Elle est sensée
promouvoir la concertation entre les structures centrales du MSP, la CNPS ou autre organisme
de sécurité sociale, les communautés à travers leurs représentants au Fonds Spécial Provincial
pour la Promotion de la Santé (FSPS) et les autres secteurs gouvernementaux.
Le Conseil National de la Santé, de l’Hygiène et des Affaires sociales qui est la structure de
dialogue suprême est placée au niveau des Services du Premier Ministre. Elle réunit en son
sein des personnalités politiques (notamment les membres du gouvernement des ministères
sociaux), des universitaires, des associations ou partenaires au développement ayant une action
dans le domaine de la santé et du social, et deux représentants communautaires de chaque fonds
spécial provincial pour la promotion de la Santé.
Les comités de Santé de l’aire et les Comités de Santé de District sont des organes au sein
desquels se manifeste le partenariat prôné entre l’Etat et les communautés.
3.1. Définition :
C’est l’Assemblée Générale au niveau du District. Il est l’organe de délibération et de
mobilisation des communautés en matière de santé. A ce titre, il doit faire partie des organes de
délibération de la commune ou de leur regroupement.
3.2. Composition :
L’assemblée générale du COSADI est composée ainsi qu’il suit :
1. Définition
C’est l’organe de coordination des structures de santé implantées dans le District. Il veille à la
viabilisation de ces dernières et sert de relais entre elles et les services déconcentrés de l’Etat
d’une part et les collectivités territoriales décentralisées d’autre part.
Le SSD coordonne également les activités planifiées et de gestion administrative du District en
collaboration avec les autres structures dans les domaines du Personnel, des Finances de
l’Equipement, de l’Approvisionnement, des Médicaments, de la Logistique, de la construction
et de la Maintenance.
2. Missions :
Assurer :
o La planification de l’ensemble des activités du secteur de la santé dans le District ;
o L’organisation, la mise en œuvre et le suivi des programmes de lutte contre la maladie ;
o L’organisation de la supervision des activités des services de santé et des formations
sanitaires publiques et privées, ainsi que du système de référence contre référence ;
o Le suivi et l’évaluation des activités de tous les intervenants du secteur santé de son
ressort et l’établissement des rapports périodiques d’activités ;
o La surveillance épidémiologique du District de santé ;
o Le suivi de l’approvisionnement des formations sanitaires en produits pharmaceutiques,
réactifs et dispositifs médicaux, et le suivi de leur gestion ;
o L’exécution et le suivi des projets d’investissement ;
o La collecte, l’analyse et l’exploitation des informations sanitaires ;
o La maintenance des équipements biomédicaux ;
o La gestion du personnel ;
o La mobilisation des ressources et des acteurs en faveur de la santé.
L’Equipe de Supervision :
Pour bien mener ses missions, le service de santé de district a besoin d’une équipe de
supervision dont le rôle est d’encadrer les structures sanitaires et de dialogue.
Cette équipe généralement restreinte est composée de personnes faisant partie :
- Du service de santé de District ;
- De l’hôpital de district : l’intérêt ici est d’assurer la bonne connaissance du district par le
personnel de cette structure et de faciliter la référence - contre référence ;
Toute autre personne peut en fonction de ses compétences faire partie de l’équipe de
supervision. Cette équipe de supervision est animée par le chef de service de santé de District,
responsable de la supervision. Le service de santé de District assure la supervision
administrative au niveau de l’hôpital de District et participe à l’organisation de la supervision
technique.
3. Le processus de viabilisation des Districts de Santé
La Déclaration de Politique Sectorielle de Santé (1992) fait du district de santé l’unité
opérationnelle de la mise en œuvre des soins de santé primaires.
Pour mettre en œuvre cette politique, le Gouvernement a élaboré et adopté en 2001 la stratégie
sectorielle de santé 2001 – 2010 qui préconise la viabilisation du district de santé à travers un
processus fort de décentralisation.
1. Définition et généralités
La SSS 2001 – 2015 se propose de renforcer la mise en œuvre des reformes du secteur santé en
vue de traduire par les faits la « Déclaration de la politique sectorielle de santé de 1992 ».
D’après celle-ci, le système de santé, conforme au scénario africain de développement sanitaire
basé sur le système de santé du district, est organisé en 03 niveaux :
Le niveau opérationnel qui correspond au système de santé du district ;
Le niveau intermédiaire chargé de l’appui technique et qui correspond au niveau de la
Délégation Régionale de la Santé Publique ;
Le niveau central chargé d’élaborer des stratégies de développement sanitaire du Cameroun.
Conformément à ce scénario, le système de santé du district a été retenu par le Cameroun
comme le niveau où doivent se dérouler les opérations de mise en œuvre des stratégies
nationales de santé.
Par ailleurs, le Cameroun à l’instar des autres états membres de l’Organisation des Nations
Unies, a souscrit à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en
2015.
Réduire la Réduire de deux tiers, entre 13. Taux de mortalité des enfants de moins
mortalité des 1990 et 2015, le taux de de 5 ans
4 enfants de 5. mortalité des enfants de 14. Taux de mortalité infantile
moins de 5 ans moins de 5 ans
Combattre le D’ici à 2015, avoir maîtrisé 21. Taux de prévalence du paludisme et taux
VIH/SIDA, le le paludisme et d’autres de mortalité lié à cette maladie
Paludisme et grandes malades, et avoir 22. Proportion de la population vivant dans
d’autres commencé à inverser la les zones à risque qui utilise des moyens de
maladies tendance actuelle protection et des traitements efficaces contre
8. le paludisme
23. Taux de prévalence de la tuberculose et
taux de mortalité lié à cette maladie
24. Proportion de cas de tuberculose détectés
et soignés dans le cadre de traitements de
brève durée sous surveillance directe
Assurer un Réduire de moitié, d’ici à 30. Proportion de la population urbaine et
environnement 2015, le pourcentage de la rurale ayant accès à une source d’eau
durable 10. population qui n’a pas accès meilleure
de façon durable à un
approvisionnement en eau
7 de boisson salubre
Réussir, d’ici à 2020, à 31. Proportion de la population urbaine
11. améliorer sensiblement la ayant accès à un meilleur système
vie d’au moins 100 millions d’assainissement
d’habitants de taudis
Mettre en place En coopération avec 46. Proportion de la population ayant
un partenariat l’industrie pharmaceutique, durablement accès à des médicaments de
8 mondial pour le rendre les médicaments base d’un coût abordable
développement 17. essentiels disponibles et
abordables dans les pays en
développement
2.3.Objectifs spécifiques
D’ici 2015 :
- Amener 80% des 174 districts de santé existants à achever au moins la phase de
consolidation du processus de viabilisation d’un District de Santé;
- Amener 100% des structures de santé des niveaux stratégique et intermédiaire à jouer leur
rôle d’appui et d’orientation recours;
- Réduire de 1/3 la charge morbide chez les pauvres et les populations les plus vulnérables;
- Réduire de 2/3 la mortalité des enfants de moins de 5 ans;
- Réduire de ¾ la mortalité maternelle.