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Réponses

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l'Emploi
seserapportant
rapportant à l’évaluation du dispositif d’aideàà
à l’évaluation du dispositif d’aide
l’insertion
l’insertionprofessionnelle
professionnelle
DAIP
DAIP

MAI
MAI2019
2019
Plan de Réponses

Méthodologie de réponse

INTRODUCTION

1. LE DAIP, LANCE PARALLELEMENT A DES DISPOSITIONS SIMILAIRES, S’EST FOCALISE


SUR LE NOMBRE D’INSERTIONS, CE QUI N’EST PAS PERTINENT AU REGARD DE SA
RAISON D’ETRE, QUI EST LA PERMANISATION

1.1 Le DAIP est lancé en même temps que les deux autres dispositifs ayant le
même objectif
1.2 Le DAIP s’est focalisé sur le nombre d’insertions professionnelles à réaliser
1.3 La permanisation, raison d’être du DAIP, n’est pas prise en charge
convenablement

2. LA CONCEPTION DU DAIP EST PEU COHERENTE AVEC SES OBJECTIFS

2.1 Le ciblage de la population concernée par el DAIP manque de pertinence


2.2 L’importance des insertions au sein des administrations publiques a dévié le
DAIP de sa vocation
2.3 Antinomique avec l’esprit du DAIP, les renouvellements illimités des durées
d’insertion peuvent masquer un travail informel
2.4La gestion bicéphale du DAIP, insuffisamment encadrée, est marquée par des
incohérences

3. LES DEFAILLANCES IMPACTANT LA MISE EN ŒUVRE DU DAIP, NE FAVORISENT PAS


LES RECRUTEMENTS PERENNES

3.1 En l’absence d’un écosystème favorable, le DAIP applique des programmes


d’insertion imposés, sans perspective de permanisation
3.2 Le DAIP a davantage profité aux employeurs ne répondant pas aux critères
d’éligibilité, qui ne sont pas en mesure d’assurer des emplois durables, et n’a
pas empêché certains d’entre eux de pratiquer des insertions de
complaisance
3.3 Les procédures de sélection des candidats ne garantissent pas l’égalité des
chances des candidats et réduisent les opportunités d’emplois permanents
3.4 Les actions de formation lancées dans le cadre du DAIP, ne sont pas
significatives
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4. APRES AVOIR ATTEINT DES NIVEAUX IMPORTANTS, LES DEPENSES DU DAIP SONT
EN BAISSES, LA SOUTENABILITE DE L’ACTIVITE RISQUE D’ETRE COMPROMISE

4.1 Les dépenses liées aux rémunérations des jeunes insérés sont plus
conséquentes que les contributions de l’Etat aux salaires des jeunes placés
dans le cadre des CTA
4.2 Les dépenses connexes sont constituées principalement du règlement des
frais de gestion
4.3 La baisse des dotations allouées au titre du DAIP, risque de compromettre la
soutenabilité de l’activité de l’ANEM

5. EN MANQUE DE PERFORMANCE, LE DAIP FORTEMENT IMPACTE PAR LA FRAUDE,


N’A PAS PERMIS UN NIVEAU IMPORTANT DE PERMANISATIONS, MEME AVEC LES
RECENTES MESURES D’INTEGRATION

5.1 Le DAIP aurait pu être plus efficient et permettre de réaliser plus


d’économies
5.2 Le DAIP est inefficace, cinq insérés sur six ne sont pas permanisés
5.3 En l’absence d’un contrôle interne performant, le DAIP a été une opportunité
pour certains pour utiliser les fonds publics à des fins autres que celles pour
lesquelles ils ont été alloués

5.3.1 La prolifération des cas de fraude


5.3.2 En l’absence d’un contrôle interne performant, le DAIP est devenu en
Partie une opportunité pour déterminer les fonds publics

5.4 Les récentes mesures d’intégration sont problématiques et peinent à


contribuer à augmenter le niveau insignifiant des permanisations

5.4.1 La mise en œuvre de ces mesures est confrontée à des contraintes


majeures
5.4.2 Les mesures d’intégration sont antinomiques avec l’esprit du dispositif
5.4.3 Les résultats des mesures d’intégration sont dérisoires
5.4.4 Des mesures prises sans disposer d’une visibilité.

CONCLUSION

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Méthodologie de réponse

Il importe de préciser que les réponses et éclairsshssements aux


observations formulées par la brigade de l’Inspection Générale des Finances ont été
élaborées en fonction du plan du rapport de base.

Introduction

La mission de contrôle effectuée par une brigade de l'Inspection Générale des


Finances (IGF) s'inscrit dans le cadre du programme d'intervention de cette
institution au titre de l'année 2019.
Cette mission porte sur l'évaluation du dispositif de promotion de l’emploi
salarié à travers le Dispositif d'Aide à l'Insertion Professionnelle lancé en mois d’avril
de l’exercice 2008.

Déroulement de la mission :

L’Agence Nationale de l’Emploi, dès réception de la notification de la mission


de l’IGF a pris les dispositions nécessaires pour veiller à son bon déroulement.

Pour ce faire, tout l’encadrement a été informé de la mission et a été


instruit de collaborer avec les missionnaires et de préparer toute la documentation
disponible utile pour cette opération.

A la venue des missionnaires, une réunion s’est tenue au siège /DG/ANEM,


dirigée par Monsieur le Directeur Général, où il a présenté l’encadrement,
notamment les interlocuteurs potentiels, et remise des coordonnées de chaque
cadre, il a été convenu durant la réunion, que chaque direction devra présenter les
missions qui lui sont assignées (présentation en POWERPOINT), selon le calendrier
arrêté conjointement.

Par ailleurs, un bureau équipé d’un ordinateur, d’une imprimante, d’une ligne
téléphonique, d’une connexion internet et des accès au système d’information a été
attribué à la commission.
Nonobstant, l’aspect matériel ainsi que les cadres ont été disponibles et
répondaient à toute demande des membres de la commission, sans aucune
rétention d’information, tout en prenant en charge leurs activités quotidiennes.

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Toutefois, la période de l’inspection a coïncidé d’une part, par :
 Le changement du Directeur Général de l’ANEM qui engendré un
réaménagement du plan d’actions et du budget ;
 Un mouvement de grève du personnel ;
 Sans omettre de signaler les congés annuels.

Aussi la période a connu d’autre part, le lancement de deux (02) opérations


stratégiques à savoir :

1. La permanisation des bénéficiaires du DAIP ;


2. Le transfert des bénéficiaires du PID en DAIP qui ont nécessité le concours de
plusieurs cadres aux différentes commissions interministérielles avec des
délais de réalisation de moins de deux (02) mois.

Le retard dans les réponses des demandes de renseignement s’explique aussi


par :
 La fréquence des demandes de renseignement ;
 L’incompréhension de la commande ;
 La complexité dans la collecte des données auprès des structures externes de
l'ANEM, voire l’absence de certains indicateurs au niveau central, voire même
local (placement par branche d’activité) ;
 l’implication de plusieurs directions pour élaborer une réponse complète à un
questionnement.

Les systèmes d’information connaissent des insuffisances

Le système de gestion opérationnelle du DAIP souffre de certaines insuffisances


liées essentiellement à la qualité des données, en particulier, celles introduites en
2011-2012, et celles importées de son prédécesseur PC-PAIE.

Cependant, PC-PAIE (logiciel standard pour la gestion de la PAIE uniquement) est


le premier logiciel qui a été mis en place par les services de l’ANEM, pour répondre
très rapidement à une demande de lancement immédiate du dispositif en 2008.

Gest-DAIP a été mis en œuvre dans sa 1ere version en mars 2009, avec une
généralisation sur le territoire national, vers la fin de l’exercice 2010.
La conception et le développement de ce système ont été confrontés à des
problèmes majeurs d’ordre technique et fonctionnel, tant au niveau opérationnel
qu’au niveau décisionnel.

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Sur le plan technique, l’absence, à cette époque, d’une infrastructure adéquate
à l’ANEM, a fait que sa conception était basée sur une architecture répartie (chaque
structure dispose de sa propre base des données locale), dont le contrôle est confié
à des techniciens peu qualifiés. Cette situation avait engendré deux (02) problèmes :

 Les échanges de données entre les ALEM, les AWEM, et la DEW, se font à
travers une synchronisation via des clés USB, occasionnant souvent des
problèmes d’intégrité des données ;
 Non sécurisation des données locales hébergées dans des postes de travail
non conçues pour cette fin, engendrant ainsi des incohérences des données à
travers des mauvaises manipulations.

Sur le plan fonctionnel, l’absence des textes d’application décrivant les


différents processus et les règles de gestion, a obligé les concepteurs à recourir à un
recueil des pratiques non standardisé au niveau de certains DEW et AWEMS pour
implémenter certaines fonctionnalités.
D’autres aspects ont enregistrés des grandes divergences d’interprétation entre les
DEW eux-mêmes, et entre les DEW et les AWEM, n’ont pas été implémentés dans
GEST-DAIP.

Au niveau décisionnel, l’absence des référentiels communs pour les spécialités


des diplômes, les postes d’emploi, les administrations, et les entreprises a impacté
négativement la consolidation des données, d’où le recours au remplissage,
localement, des canevas préconçus, pour établir des situations statistiques des
périodes antérieures à 2015.

Pour remédier à ces insuffisances, en 2014, l’ANEM a mis en place des actions à
court terme, et d’autres à long terme.
Pour sécuriser, soit peu, les bases des données locales, l’ANEM a acquis en
2014, 96 serveurs (48 pour les DEW et 48 pour les AWEM) qui ont été configurés, et
verrouillés au niveau central, pour la standardisation du support sur lequel le
système tourne.
Cette opération a permis d’interdire aux personnes non autorisées de toucher à
la base des données locales.

En 2016, après avoir mis en place sa plateforme numérique, l’ANEM a procédé


à l’interconnexion des 370 BDD DAIP (48 DEW + 48 AWEM + 274 ALEM) à travers le
réseau VPN de l’ANEM, ce qui a permis :

 L’automatisation le transfert inter-wilaya;


 La consolidation périodique de la base des données nationale ;

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 Supervision des serveurs des AWEM ;
 Mise en place d’un système centralisé d’alertes pour les pannes matérielles et
logicielles.

Cette opération de verrouillage a entrainé une augmentation spectaculaire dans


la demande d’interventions pour correction des données saisies maladroitement (les
diplômes, les niveaux d’instruction, les employeurs...) entre 2011 et 2014, envoyée
aux services de support central, atteignant les 1500 demandes de correction par
mois.

Après un travail d’analyse des données brutes recueillies, un système


centralisé (RED) pour la consultation, la recherche, et la vérification a été déployé en
2018, permettant aux utilisateurs de disposer d’un outil très efficace pour la
vérification des données au niveau national (détection des doublons), et de consulter
les bases des données des organismes gérant d’autres dispositifs, grâce à une
technologie de couplage.

Ce système a permis également de fournir des données statistiques sur les


indicateurs les plus importants, en temps réel, pour l’ensemble des utilisateurs
(ANEM, DEW, MTESS).

NB : La majorité des données présentées dans le rapport de base sont extraites de ce
système.

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1. Le DAIP, LANCE PARALLELEMENT A DES DISPOSITIFS SIMILAIRES, S’EST
FOCALISE SUR LE MEMBRE D’INSERTIONS, CE QUI N’EST PAS PERTINENT AU
REGARD DE SA RAISON, QUI EST LA PERMANISATION

1.1 Le DAIP est lancé en même temps que les deux autres dispositifs ayant le
même objectif

La majorité des économistes sont unanimes que le phénomène du chômage


concerne l’ensemble des économies de par le monde mais à des niveaux disparates.

Des lors, chaque état dispose d’une approche qu’elle juge opportune pour
encadrer ce phénomène et atténuer de ces effets néfastes.
Notre pays à l’instar des autres Etats du monde a opté deux approches, une
approche sociale qui s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable
pour 2030, notamment le premier objectif qui vise l’éradication de la pauvreté à
travers des programmes qui sont pilotés par le Ministère de la solidarité nationale
de la famille et de la condition de la femme.
La deuxième approche, s’appui notamment sur l’encouragement de
l’investissement productif, la valorisation de la ressource humaine par la formation,
le traitement du chômage des jeunes et la modernisation du service public de
l’emploi.
Cette approche est matérialisée à travers le plan d’action pour la promotion
de l’emploi et la lutte contre le chômage adopté par le Gouvernement en 2008.
Elle se base sur :
Une évaluation approfondie de l’expérience des dix dernières années en
matière de promotion de l’emploi et de lutte contre le chômage.
Elle a pris en considération, à la fois
 La réalité du contexte économique et social ;
 L’évaluation du cadre macro économique ;
 Les différents facteurs qui influent sur l’emploi, notamment l’investissement
et la croissance hors hydrocarbures ;
 L’apport des acteurs et partenaires dans la lutte contre le chômage.

Après dix (10) ans de mise en œuvre, les pouvoirs publics ont lancé une
évaluation du dispositif en question en vue d’identifier les points de force et de
faiblesse, après quoi il sera procédé à sa réforme.
Sur la base des bilans attestant des progrès obtenus en termes d’insertion et
de baisse du taux de chômage, il n’en demeure pas moins que le DAIP a démontré
certaines limites notamment :

 La précarité et la qualité des emplois proposés ;


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 La faiblesse du taux d’intégration définitive sur le marché du l’emploi, des
jeunes insérés dans le cadre des contrats d’insertions ;
 Le recours quasi-systématique des employeurs pour ce monde de recrutement
gratuit et avantageux, au détriment du recrutement économique classique ;
 L’avantage de la durée du contrat dans le secteur administratif (trois années
renouvelables) a engendré un engouement pour ce secteur, au détriment du
secteur économique, notamment privé ;
 Le nombre d’abondons, et de démissions de la part des jeunes.

Face à cette situation, les pouvoirs publics ont pris des mesures visant à
économiser le temps et l’argent par l’intégration du Programme d’Insertion des
Diplômés (PID) géré par le Ministère de la solidarité nationale dans le Dispositif
d’Aide à l’Insertion Professionnelle comme première phase.

La seconde phase consiste à intégrer en trois (03) étapes l’ensemble des


bénéficiaires du DAIP conformément aux dispositions du décret exécutif n°19-336 du
08 décembre 2019 et l’instruction interministérielle n°25 du 16 décembre 2019
(voir copie en annexe).

S’agissant du Dispositif d’Activité à l’Insertion Sociale (DAIS) géré par le


Ministère de la solidarité nationale, il importe de souligner que les objectifs de ce
dispositif différent du DAIP aux motifs, que ce dispositif est une forme d’aide sociale
accordée aux personnes dont l’âge varie entre 18 et 60 ans en situation sociale
vulnérable et non une participation à l’effort économique.

1-2 DAIP s’est focalisé sur le nombre d’insertion professionnelle à réaliser

A partir de 2011, les insertions ont augmenté suite à une décision du


Gouvernement, et ce, afin de faire face à la tension sociale et que le scénario du
printemps arabe ne se reproduit pas dans notre pays.
Tendant à répondre aux besoins d’insertion des jeunes à travers la reconduction
automatique des contrats jusqu’à la permanisation définitive du bénéficiaire.

Concernant le non-respect des conditions d’éligibilité des demandeurs


d’emploi et des employeurs par nos services, il y’a lieu de signaler que cette pratique
ne représentait pas la règle dans la gestion du dispositif, s’agissant de cas isolés.

Par ailleurs, le contrôle des présences des bénéficiaires sur les lieux
d’insertion, il convient de souligner que le secteur a émis une série de notes et
d’instructions dans ce sens, notamment dans le cadre de l’opération
d’assainissement. Toutefois il y’a lieu de souligner la difficulté de la mise en œuvre
de ces opérations de contrôle, compte tenu du nombre important des insérés ainsi
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que le nombre des employeurs répartis à travers le territoire des wilayas, sans
occulter les moyens humains et matériels insuffisants dédiés à cette opération.

Pour rappel, le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle était destiné


initialement au secteur économique qui offre plus d’opportunités d’emploi.
Néanmoins, il a été étendu au secteur des institutions et administrations publiques.

Le dispositif visait, notamment à :

 Favoriser l’insertion professionnelle des jeunes primo demandeurs d’emploi


âgés de 18 à 35 ans ;
 Encourager toutes formes d’actions et de mesures visant à promouvoir
l’employabilité des jeunes, à travers notamment le financement des
programmes de formation et l’encouragement à la recherche de formation,
notamment dans les métiers déficitaires.

Cependant, il est relevé que les niveaux des objectifs d’insertion a connu des
fluctuations en fonction du contexte socio-économique du pays.

Des programmes spécifiques ont été décidés par le Gouvernement à l’effet de


répondre aux besoins de quelques secteurs :

 Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales avec deux programmes :


-Renforcement des structures administratives et techniques des communes
frontalières avec 140 48 postes, 56 communes des 12 wilayas frontalières.
-Renforcement des personnels des cantines scolaires avec 45 000 postes.

 Prise en charge des besoins du secteur de l’Education Nationale et de


l’Enseignement Spécialisé relevant de la Direction de l’Action Sociale
(Ministère de la Solidarité Nationale) avec 3 428 postes.

Aussi, il convient de préciser que des orientations ont été données aux
agences locales de l’ANEM pour favoriser le transfert des bénéficiaires du DAIP du
secteur administratif vers le secteur économique et de surcroit veiller au contrôle
de la présence des bénéficiaires sur les lieux d’insertion.

Dans le cadre de l’opération d’assainissement, aussi, des propositions ont


été présentées au titre de l’opération d’évaluation du dispositif aux fins de sa
réforme.

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1.3 La permanisation, raison d’être du DAIP, n’est pas prise en charge
convenablement

Initialement le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle était destiné au


secteur économique qui offre plus d’opportunités en matière de postes de travail
permanents.
A partir de 2011, le dispositif a été étendu au secteur des institutions et
administrations publiques.
Compte tenu de l’absence de l’obligation de résultats (permanisation) dans
les dispositions du texte et de la reconduction tacite des contrats d’insertion,
auxquelles il faut rajouter les avantages accordés dans la formule du Contrat de
Travail Aidé (CTA), ont fait que le taux de permanisation n’a pas atteint l’objectif
escompté qui est de 33% lors du lancement du dispositif.
Sans pour autant occulter la difficulté de permanisation dans le secteur administratif
qui obéit à des proportions statutaires exigés par la fonction publique.

2 . CONCEPTION DU DAIP EST PEU COHERENTE AVEC SES OBJECTIFS :

2.1 Le ciblage de la population concernée par el DAIP manque de pertinence

Pour rappel, le dispositif Contrat Pré Emploi (CPE) était destiné aux diplômés
universitaires seulement insérés dans le secteur administratif.
Cependant, le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle englobe la
population ciblée dans les autres programmes d’emploi d’attente tels que ESIL, IAIG,
TUPHIMO et CPE.
Dés lors, le dit dispositif est destiné à trois (03) catégories de demandeurs
d’emploi , les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et les techniciens
supérieurs issus des établissements nationaux de formation professionnelle sous le
Contrat de d’Insertion des Diplômés (CID), les jeunes sortant de l’enseignement
secondaire de l’éducation nationale, les centres de formation professionnelle ou
ayant suivi un stage d’apprentissage sous le Contrat d’Insertion Professionnelle CIP
et les jeunes sans formation et sans qualifications sous le Contrat Formation-
Insertion (CFI).

Par ailleurs, il convient de préciser que le ciblage concerné par le DAIP


découle de l’expérience et l’évaluation des anciens dispositifs d’emploi d’attente en
tenant compte, de la situation socio-économique du pays, notamment la question
inhérente à la problématique du chômage et en particulier des jeunes primo
demandeurs d’emploi âgés de moins de 35 ans.

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Ce dispositif permet de favoriser l’insertion des demandeurs d’emploi dans
le marché du travail en améliorant leur employabilité à travers des processus
d’acquisition d’une formation ou d’une expérience professionnelle.

Compte tenu que le marché du travail est tributaire de l’investissement qui


détermine la nature des postes de travail et leurs profils, le service public de l’emploi
veille à assurer les missions de l’intermédiation et de régulation du marché du
travail.
Par le biais du DAIP, les diplômés sortant des universités et des centres de
formation professionnelle ont plus de d’opportunités d’insertion sur le marché du
travail.

Néanmoins, les services de l’Agence Nationale de l’Emploi ont instruit les


conseillers à l’emploi, à l’effet de sensibiliser et de réorienter les jeunes
primo-demandeurs d’emploi ,sans qualification, lors de l’entretien d’inscription vers
le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels, pour une formation
diplomante dans les métiers demandés sur le marché du travail, qui leur garantira
une insertion sociale soit, à travers l’emploi salarié ou la création d’une micro
entreprise.

2.2 L’importance des insertions au sein des institutions et administrations


publiques a dévié le dispositif de sa vocation

Il importe de préciser que l’extension du DAIP du secteur économique vers le


secteur des institutions et administrations publiques est motivée par des
considérations liées à la stabilité sociale et sécuritaire du pays.

Aussi, répondre à la demande pressante des jeunes primo-demandeurs


d’emploi sans occulter la décision de la reconduction automatique des contrats
d’insertion.
Cependant, la décision de la réaffectation des insérés du secteur administratif
vers le secteur économique n’a pas atteint l’objectif escompté aux motifs du refus
des insérés qui entretenaient l’espoir d’être permanisés dans le secteur
administratif.

2.3 Antinomique avec l’esprit du DAIP, les renouvellements illimités des durées
d’insertion peuvent masquer un travail informel

La durée des contrats d’insertion dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion


professionnelle a connu des réajustements, notamment à partir de l’année 2011 dû
principalement au contexte socio-économique du pays en vue de la préservation de
la stabilité sociale.
11
La décision du renouvellement illimité des durées d’insertion a trouvé une
satisfaction au sein de la frange des bénéficiaires et des employeurs.
Cependant, il importe de signaler que toute modification introduite sur un dispositif
palliatif à l’emploi peut impacter négativement les objectifs assignés à ce dernier, de
manière indirecte.

2.4 La gestion bicéphale du DAIP, insuffisamment encadrée, est marquée par des
incohérences

Lors du lancement du dispositif en 2008 et dans un souci de contrôle à priori


par l’émetteur de contrats (ANEM) et à postériori par le détenteur du pouvoir
libératoire de la dépense (rémunération du bénéficiaire) qui est le Directeur de
l’Emploi de Wilaya, disposant également d’une expérience déjà prouvée par la
gestion du dispositif Contrat Pré-Emploi (CPE), il a été mis en place ce mode de
gestion.

Ce mode de gestion a démontré des limites. Ce qui a nécessité le lancement


d’une réflexion en concertation avec les services du trésor public (fondé de pouvoir).

Cette réflexion a abouti à une proposition portant sur l’amendement des


dispositions de l’article 31, du décret exécutif n°08-126 du 19 avril 2008 relatif au
dispositif d’aide à l’insertion professionnelle qui sera désormais géré dans sa
totalité, par les services de l’Agence Nationale de l’Emploi.
Aussi, en l’absence de la note circulaire prévu par le décret exécutif n°08-
126 du 19 avril 2008 cité supra et dans un souci de coordination pour palier à toute
éventuelle insuffisance en matière de gestion technique, financière, statistique et
informatique, des notes et des instructions ont été émises en direction des services
de l’ANEM et de la DEW.

Par ailleurs, des missions de contrôle et d’inspection ont été diligentées par
les services de la Direction Générale de l’ANEM et de la tutelle, en vue de mettre fin
aux écarts statistiques constatés et également des cas de fraudes signalés.

3. LES DEFAILLANCES IMPACTANT LA MISE EN ŒUVRE DU DAIP, NE FAVORISENT


PAS LES RECRUTEMENTS PERENNES

Il importe de préciser que le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle vise


à accompagner les employeurs pour répondre à leurs besoins en matière de
ressources humaines ,ainsi que les primo demandeurs d’emploi dans leur recherche
d'une insertion sociale.

12
Cependant, les employeurs n’ont pas perçu cette démarche des pouvoirs
publics comme étant un soutien de l’Etat à l’outil de production qui est l’entreprise,
ce qui a engendré un recours abusif à ce type de recrutement.
S’agissant des mesures de sélection des primo-demandeurs jugés
defavorisantes pour ceux qui sont employables , il ya lieu de préciser qu'ils ne sont
pas mesurables lors de leur inscription à l’ANEM comme demandeurs d’emploi
éligibles au dispositif visant une amélioration de leur employabilité, et par voie de
conséquence une insertion sociale.

3.1 En l’absence d’un écosystème favorable, le DAIP applique des programmes


d’insertion imposés sans perspective de permanisation

En premier lieu, il importe de préciser que le dispositif d’aide à l’insertion


professionnelle ne prévoit pas dans ses objectifs et les mécanismes de sa mise en
œuvre, l’obligation de conclure des accords de partenariat avec les employeurs.

L’Agence Nationale d’Emploi assure les missions d’intermédiation et de


régulation du marché de l’emploi auprès de ses partenaires, sans distinction
d’aucune sorte liée à la taille ,l’activité et le secteur, en sa qualité de service public
de l’emploi.

3.1.1 l'insuffisance des actions de partenariat avec les employeurs.


Il convient de rappeler que le nombre d'accords de partenariat n'est pas un objectif
qui se décline du plan d'action de l'ANEM.

, l'Agence Nationale de l'Emploi s'est attelée à développer son réseau


Néanmoins

relationnel avec les entreprises à leurs demande dans un objectif de promouvoir


cette relation de partenariat pour assurer dans le cadre classique:
- La facilitation des opérations de recrutement des entreprises à travers leurs
accompagnement dans la mise en œuvre de leurs plans de recrutement, étalés
dans le plus part du temps sur l'ensemble du territoire nationale pour certains.
- Une part du marché par le biais de la fidélisation à ces entreprises.

Or ,le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle est introduit comme étant


une nouvelle offre de service (DAIP-CTA) dans le cadre du la participation active de
l'ANEM aux politiques de promotion de l'emploi.

Il n'en demeure pas moins que les objectifs escomptes à travers les accords de
partenariat n'ont pas être réalisés en raison des difficultés que connaissent les
entreprises.
13
3.1.2 Programmes spécifiques imposés sans perspectives de permanisation

Il y a lieu de préciser que les programmes spécifiques d’insertion rentrent dans


le cadre de l’entraide intersectorielle en matière de renforcement des besoins des
secteurs en personnes ressources.
Concernant le programme d’insertion avec le Ministère de la Poste, des
Télécommunications, des nouvelles technologies de l’information et du numérique,
il s’agissait de basculer les insérés du DAIP vers la permanisation à travers le passage
en contrats de travail aidé qui est un contrat de travail au sens de la loi n°90-11 du
21 avril 1990 relative aux relations de travail.

S’agissant du programme d’insertion avec le Ministère de l’Intérieur, des


Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire, portant sur le
renforcement des besoins des cantines scolaires et des écoles primaires pour la prise
en charge des enfants scolarisés.

Aussi, les 140 48 postes destinés pour renforcer les services des communes
frontalières à l’effet de recruter les demandeurs d’emploi de ces localités.

Ce secteur s’est engagé à permaniser les bénéficiaires de ces programmes.

Enfin, et en ce qui concerne les programmes d’insertion au profit du secteur


de la solidarité nationale qui intervient pour renforcer les besoins des
établissements d’éducation et d’enseignement spécialisés pour la prise en charge
des jeunes enfants à besoins spécifiques.

3.2 Le DAIP a davantage profité aux employeurs ne répondant pas aux critères
d’éligibilité, qui ne sont pas en mesure d’assurer des emplois durables, et n’a pas
empêché certains d’entre eux de pratiquer des insertions de complaisance

Lors du lancement du dispositif en 2008, les services de l’emploi ne


disposaient pas de moyens nécessaire pour effectuer les opérations de vérification
des conditions d’éligibilité fixées par les articles 7 et 8 du décret exécutif n°08-126
du 19 avril 2008 relatif au dispositif d’aide à l’insertion professionnelle.

Par la suite, les choses se sont améliorées grâce à l’entraide entre les
organismes avec la tutelle à travers le croissement des bases de données de la caisse
nationale d’assurance des non salariés et la caisse nationale d’assurance sociale des
travailleurs salariés (CNAS, CASNOS, ANSEJ, CNAC et ANGEM).

14
Cette entraide a également permis de détecter les cas de fraudes sans occulter
les opérations de contrôle de présence des bénéficiaires sur les lieux d’insertion et
par l’opération d’assainissement des listes des bénéficiaires.

3.3 Procédures de sélection des candidats ne garantissent pas l’égalité des chances
et réduisent les occasions d’emploi permanent.

L’Agence Nationale de l’Emploi en tant que service public de l’emploi veille


à assurer le principe d’équité et d’égalité des chances des candidats face à l’emploi.
Dans le cadre classique, la procédure consiste à présenter des candidats qui
répondent aux profils exigés par des employeurs selon la norme suivante : 3 à 5
candidats pour un poste.
A l’effet de permettre à l’employeur de disposer d’un éventail de choix large
et varié et aux demandeurs d’emploi de présenter sa compétence et son savoir faire
aux employeurs.

Par contre pour le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle, la procédure


consiste à présenter au maximum deux (02) candidats primo-demandeur d’emploi
répondant au poste muni d’une lettre d’orientation.
Par ailleurs, et dans un souci d’auto-recherche certains candidats se
présentent avec des avis favorables délivrés par les entreprises.
A l’issue de ces procédures, les services de L’Agence Nationale de l’Emploi
procédaient à la formalisation de l’opération d’insertion.
S’agissant du formulaire de recherche active qui est un outil de recherche
d’emploi destiné à différentes catégories de demandeurs d’emploi, ne concerne que
le placement dans le cadre classique et le contrat de travail aidé.
Cet outil visait à faire participer le demandeur d’emploi à la recherche
d’emploi et faire de son effort une tache complémentaire à celle de l’Agence
Nationale de l’Emploi.
Les dispositions de l’instruction n°01 de Monsieur le Premier Ministre du 3
Février 2014 relative à l’assouplissement des procédures d’intermédiation sur le
marché du Travail ont permis d’élargir le champ d’intervention du formulaire par :
 Sa Généralisation à travers les structures de l’ANEM à l’exception des dix (10)
wilaya du sud ;
 La délivrance systématique du formulaire du demandeur d’emploi, dès son
inscription à l’Agence de l’Emploi ;

15
 L’élargissement du formulaire aux organismes employeurs pour leur donner la
possibilité de sélectionner leurs futurs employés ;
 Sa disposition en ligne et sur le site web de l’ANEM.

L’évaluation de l’utilisation de formulaire de recherche active a permis à


l’ANEM de formuler des propositions tendant à son utilisation dans le secteur
économique privé national dans un premier temps, avant son arrêt définitif.
Cette décision est rentrée en vigueur à compter du mois de février 2020.

3.4 Les actions de formation lancées dans le cadre du DAIP, ne sont pas
significatives

Effectivement, le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle prévoit


l’accompagnement du bénéficiaire par une formation afin d’améliorer son
employabilité et ses performances pour une insertion effective et durable dans le
monde du Travail.

3.4.1 Contrat Formation Emploi -CFE-

La mise en œuvre de ce type de formation est tributaire d’une procédure qui a


été élaborée par la Direction Générale de l’ANEM et dont la validation par la tutelle
n’a pas été accordée en l’absence de la note circulaire portant mise en œuvre du
dispositif.

3.4.2 Le programme de formation destiné aux jeunes âgés entre 16 et 20 ans.

La courte durée de cette formation qualifiante et non diplômante, ainsi que la


réticence des jeunes aux offres de formations dans les métiers déficitaires,
notamment, le bâtiment, ont été les principales contraintes pour la réussite de ce
type de formation, malgré tout les efforts de sensibilisation entrepris par les services
de l’Emploi (ANEM et DEW).

3.4.3 Le programme relatif au Contrat Formation Insertion CFI

Il importe de souligner que le contrat de formation insertion apurés des


maitres artisans est considéré comme étant une action de formation en elle-même,
en vue de préserver et perpétuer les métiers traditionnels.

Par ailleurs, la prise en charge par les services de l’Agence Nationale de


l’Emploi des jeunes primo-demandeurs d’emploi, notamment ceux issus de la
déperdition scolaire à travers des actions de sensibilisation et d’orientation lors de
16
l’opération d’inscription vers le secteur de la formation professionnelle, permet aux
jeunes demandeurs d’emploi de disposer d’un diplôme leur garantissant un poste de
travail, dans le cadre du travail salarié ou la création de micro entreprise dans le
cadre des dispositifs publics de soutien à la création d’activité gérés par l’ANEM et la
CNAC.

4. APRES AVOIR ATTEINT DES NIVEAUX IMPORTANTS, LES DEPENSES DU DAIP


SONT EN BAISSES, LA SOUTENABILITE DE L’ACTIVITE RISQUE D’ETRE
COMPROMISE

Les dépenses inhérentes au financement du DAIP, inscrites à l’indicatif du


budget du ministère chargé de l’emploi comprennent :

 Les dépenses relatives à la rémunération des jeunes insérés et la contribution de


l’Etat aux salaires des placés dans le cadre des CTA ;
 Les dépenses connexes, constituées des frais à la formation des primo-
demandeurs et les montants alloués pour la couverture des frais de gestion
supportés par l’ANEM.
Le total de ces dépenses, engagées depuis la mise en place du DAIP jusqu’à la fin
2019, s’est élevé à 875,71 Milliards de DA, dont 97% destinés aux rémunérations et
aux contributions de l’Etat (voir les détails dans le rapport)
Ainsi il est constaté ce qui suit :

4.1 Les dépenses liées aux rémunérations des jeunes insérés sont plus
conséquentes que les contributions de l’Etat aux salaires des jeunes placés
dans le cadre des CTA

Cette situation est dictée par la non motivation des employeurs à l’effet de
prendre les insérés dans cadre du Contrat du Travail Aidé (CTA) et ce, en dépit des
multiples compagnes de sensibilisation entamées par le ministère de tutelle, de
l’ANEM et des services déconcentrées (DEW, AWEM et ALEM).

La régression constatée dans le nombre des insertions en DAIP et CTA


s’explique par la stratégie adoptée par l’Agence, qui favorise l’intermédiation
classique. De même la possibilité offerte aux employeurs de reconduire les contrats
d’insertion, a généré une baisse des offres d’emploi en Contrat de Travail Aidés
(CTA).

17
Au lancement du dispositif, les services publics tablaient sur l’objectif de
permanisation des jeunes insérés fixé à 33%. Cependant, à la fin 2016 on enregistre
un faible taux de permanisation, qui ne dépasse pas 13,28%.
Ce résultat est dû à plusieurs facteurs :

 Les employeurs, aussi bien dans le secteur économique qu’administratif, n’ont


pas pris en considération leurs besoins réels en ressources humaines lors de
l’expression de leurs besoins à l’ANEM. Ceci a généré un nombre d’insérés
supérieur aux postes de recrutements potentiels.

 Au regard de ce constat du stock important de bénéficiaires et qui augmente


d’année en année, le secteur a lancé une opération d’assainissement depuis
2015. Cet assainissement a permis au 31/03/2017, de résilier 70 900 contrats
dont 62% sont des CID.

4.2 Les dépenses connexes sont constituées principalement des frais de gestion.

 Au titre des frais de formation :

- La plus-value du Contrat Formation insertion (CFI) :

L’objectif assigné à ce type de contrat est l’acquisition d’un métier, mais le


constat démontre que ce but n’est pas réalisé, aussi le taux de recrutement des
bénéficiaires est faible sinon nul. Ce type de contrats a engendré des situations
difficiles à gérer aussi bien aux agences qu’aux directions de l’emploi, et parfois
engendre des troubles à l’ordre public.

Les CFI ont enregistré de faibles résultats au regard de toutes les démarches
entreprises pour leur mise en œuvre par manque d’adhésion, aussi bien des maitres
artisans que des jeunes demandeurs d’emploi non qualifiés, sans oublier le montant
de la rémunération (6 000 DA).

Au regard de tout ce qui précède, nous proposons la réduction de la durée


d’insertion pour les contrats d’insertion (CID) et (CIP) à une (1) année non
renouvelable dans le secteur des institutions et administrations publiques ainsi que
dans les établissements et organismes publics à gestion spécifique, et d’une (1)
année renouvelable une seule fois, dans le secteur économique.

18
Aussi, la suppression des Contrat Formation Insertion (CFI), du fait que cette
catégorie de demandeurs d’emploi non qualifiée trouve des opportunités d’emploi
sur le marché de l’emploi. Il est mieux indiqué de les orienter vers les centres de
formation pour une qualification professionnelle qui augmente leurs opportunités
d’employabilité notamment pour la tranche d’âge 16-24 ans.

L’illustration de la situation de cette catégorie nous incite à proposer la


suppression de ce type de contrat pour ces trois variantes.

 Au titre des frais de gestion :


Le montant de 3,04 Milliards de dinars relatif aux frais de gestion DAIP n’est
pas celui pris en compte lors de l’élaboration du budget de fonctionnement frais de
gestion DAIP. Il est important de rappeler la structure financière du budget de
l’exercice 2018.

La structure budgétaire réaménagée pour l’exercice 2018 se présente comme suit :

19
RESSOURCES MONTANT DÉPENSES MONTANT
Reliquat au 31/12/2017 : 1 218 227 397 Fonctionnement : 801 414 216
-EPGS ANEM : 14 313 387 -      Equipement 85 537 000
-Frais de gestion 1 203 914 010 -      Fonctionnement des services 460 170 908
-      Engagements antérieurs pris à
  255 706 307
payer sur l’exercice 2018
Dotation exercice 2018 : 5 533 013 697 Salaires et charges sur salaires : 5 949 826 878
-EPGS ANEM : 3 418 000 000 -      Traitements et Salaires 4 859 740 245
-Quote part des Frais de gestion du
DAIP (3% des consommations 2 115 013 697 -      Cotisations sociales (26%) 945 426 859
prévisionnelles
    -      Contributions aux œuvres 97 183 299
    -      Indemnité de fin carrière 47 476 475
TOTAL 6 751 241 094 TOTAL 6 751 241 094
DÉFICIT 0 DA

Le montant des disponibilités financières au titre de l’exercice 2018 s’élève à 6 751 241 094 DA dont :

Reliquat au 31/12/2017 :1 218 227 397DA


 EPGS ANEM: 14 313 387 DA
 Frais de gestion: 1 203 914 010 DA
  Dotation exercise 2018:5 533 013 697 DA
 EPGS ANEM : 3 418 000 000 DA
 Quotte part des Frais de gestion du DAIP (3% des consommations prévisionnelles : 2 115 013 697 DA

20
Aussi, il ya lieu de préciser qu’il existe une comptabilité séparée pour toutes les opérations liées au Montants relatifs aux
frais de gestion DAIP de celles relatifs à la subvention NEM. La tenue cette comptabilité est effectuée sur le logiciel PC
Compta qui permet de définir les deux natures de dépenses .

ANEM 2017 EDITION DU: 28/11/2019 11: 00


5 RUE CAPITAIN N.MENNANI ALGER EXERCICE: 01/01/17 AU 31/12/17
N° D’IDENTIFICATION : PERIODE DU: AU

BALANCE GENERALE
COMPTE LIBELLE REOUVERTURE(SOLDES) SOLDE AU 31/12/17
    DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT

44210000 RETENUE IRG SUR SALAIRES 0,00 31 514 134,34 0,00 31 088 134,10
3 523 512
467300** SOUS-TOTAL 3 523 512 933,69 0,00 933,69 0,00
46770000 PRET VEHICULE 0,00 28 571,43 0,00 9 523,81
467700** SOUS-TOTAL 0,00 28 571,43 0,00 9 523,81
47060001 DEPENSES EN ATTENTE D'IMPUTAT. 198 757,90 0,00 198 757,90 0,00
53000131 CAISSE ORAN (FG) 3,00 0,00 0,00 0,00
530001** SOUS-TOTAL Illustration
9,00 0,00 6,00 0,00
53000200 CAISSE PASEA 4 239,95 0,00 8 845,95 0,00
53000235 CAISSE AWEM BOUMERDES 0,00 0,00 0,00 0,00
615500** SOUS-TOTAL 0,00 0,00 4 161 216,30 0,00
Reprises d’exploitation sur pertes de valeur et
78500000 provisions - actifs courants 0,00 0,00 0,00 184 533 382,88
Reprises d’exploitation sur pertes de valeur et
78500001 provisions - actifs courants 0,00 0,00 0,00 38 053 012,07
Reprises d'exploitation sur pertes de valeur et
785000** provisions - actifs courants 0,00 0,00 0,00 222 586 394,95

1 400 421 483


TOTAL GENERAL 1 305 279 367 092,70 1 305 279 367 092,70 685,15 1 400 421 483 685,15

21
22
23
 Comptes de Trésor DEW :
Les états de rapprochements des comptes de Trésor de certaines DEW n’ont pas été
effectués.
Des rejets de salaires par les services des CCP non identifiés et sans le motif de rejet
le montant total pour l’exercice 2012 pour les DREM auditées est important.
Certains règlements de salaires (DAIP) n’ont pas été appuyés par des documents
justificatifs tels que par exemple :
 Journaux de salaires par type de contrat ;
 Etat récapitulatif de salaires;
 Ordre de virements.
La comptabilité en extra comptable des différentes DEW n’a pas été faite pour
suivre les différents règlements effectués par le compte de trésor DEW.

Un assainissement des comptes de trésor DEW est nécessaire, pour voir les
documents de règlements manquants, et identifier les rejets de salaires et les
chèques annulés.

La contrainte de ressources financières limite fortement les performances du


service public de l’emploi à un moment où toutes les opportunités de placement des
demandeurs d’emploi doivent être exploitées pour la réduction du niveau de
chômage, qui stagne autour de 11% depuis quelques années.

Par ailleurs, le non-paiement des prestations reçues, au-delà d’un certain


niveau de créances, risque d’amener les créanciers de l’Agence à exiger, par tous les
moyens légaux, le paiement de leurs créances.

A titre d’illustration, un blocage des fournisseurs de T.I.C., notamment de la


part d’Algérie Télécom risque d’entrainer une paralysie de tout le système
d’information de l’Agence et mettrait en péril l’accomplissement de sa mission
d’intermédiation d’une part et la stabilité sociale notamment dans les bassins de
chômage d’autre part.

Dans ce contexte, il est indispensable de doter l’ANEM, en sa qualité de service


public de l’emploi des moyens financiers nécessaires à l’accomplissement de ses
missions, qui revêtent un caractère de service public indéniable, voire d’améliorer
ses performances et la qualité de ses prestations en direction des employeurs et des
demandeurs d’emploi et partant , sa contribution à la préservation de la stabilité et
de la cohésion sociale.

24
4.3 La baisse des dotations allouées au titre du DAIP risque le compromettre la ……
des activités de l’ANEM.

Il importe de signaler que les dotations allouées chaque année, dans le cadre
des lois de finances, ne prenaient même pas en considération l’évolution normale
des frais de personnel en termes d’avancement horizontal des carrières.

Aussi, la stagnation des budgets alloués conjugués à la baisse du niveau de


l’enveloppe consacrée aux frais de gestion du DAIP a contraint l’ANEM à consacrer
ses ressources en priorité, aux charges incompressibles, notamment les frais de
personnel et de fonctionnement basique des services et à différer le paiement de
prestations réalisées pour son compte par ses différents partenaires.

Ainsi, concernant l’exercice 2019, les ressources disponibles (reliquats fin 2018
+ dotation exercice 2019 : voir fiche annexée) sont de l’ordre de 5,43 milliards DA
pour un niveau de dépenses prévisionnelles de l’ordre 6,89 milliards DA soit un
déficit prévisionnel pour l’exercice d’environ 1,46 milliards DA. Le même cas pour
l’exercice 2020 ou le déficit à atteint 1.36 Milliards de dinars.

Cette insuffisance de ressources se traduit par la non prise en charge des


engagements pris en 2017 et 2018 et une forte diminution des ressources affectées
au fonctionnement de l’Agence.

Cette situation qui perdure ne permet pas la couverture et la réalisation du plan


de charge de l’ANEM et la prise en charge :

 Des frais de personnel de 1800 salariés payés sur les frais de gestion ;
 L’incidence financière de la convention collective signée en 2014 ;
 Du fonctionnement des services de l’Agence et la concrétisation du plan de
modernisation et du développement initié depuis 2011 ;
 De la prise en charge des engagements contractés antérieurement non encore
honorés.

Cette situation telle qu’elle se présente, doit faire objet de prise en charge par
des actions plus radicale car l’ANEM, de par son statut d’Etablissement Public à
Gestion Spécifique (EPGS), n’a pu engendré des fonds propres au vu du son plan de
charge devant assurer un service public de l’emploi à titre gracieux.

À la faveur du décret exécutif n°19-140 du 29 Avril 2019, il est important de


prévoir des recettes qui contribue de financer une partie des dépenses de l’ANEM
et ce par :

25
 L’Instauration d’une taxe ou autres…. pour chaque placement classique
effectué par les employeurs via l’ANEM ;
 L’utilisation des infrastructures de l’agence (salle de conférences de 250
places, salle de formations avec matériels didactiques, presse numérique
haute définition…) ;
 La mobilisation de réseaux des experts formateurs de l’agence ;
 La mobilisation des experts métier ;
 Dispenser Conseils et études thématiques ;
 La participation à la mise en œuvre des programmes liés à l’emploi à
l’international.

Cependant, dans un souci de maintenir un climat social serein, il importe de


réexaminer cette décision en vue de prendre en charge les besoins exprimés.

26
5. EN MANQUE DE PERFORMANCE, LE DAIP FORTEMENT IMPACTE PAR LE FRAUDE
N’A PAS PERMIS UN NIVEAU IMPORTANT DE PERMANISATION MEME AVEC LES
RECENTES MESURES D’INTEGRATION.

Depuis le lancement du dispositif en 2008 qui était destiné initialement au


secteur économique et qui s’est fixé l’objectif de permanisation à un niveau de 33%
a permis l’insertion de 2.517.092 bénéficiaires (DAIP et CTA) qui ont capitalisé une
certaine expérience ayant contribué à améliorer leur niveau d’employabilité.

Par ailleurs, il importe de souligner que le dispositif a été étendu au secteur


des institutions et administrations publiques ainsi que son utilisation comme levier
de stabilité sociale, sont autant de facteurs qui ont influé sur son niveau de
performance plus les cas de fraudes constatés.

Aussi, les mesures récentes relatives à l’intégration des insérés n’ont fait
l’objet pour l’instant d’aucune évaluation à même de nous éclairer sur la
performance du dispositif.

5.1 Le DAIP aurait pu être plus efficient et permettre de réaliser plus d’économie.

Initialement la conception du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle


faisait du passage de l’insertion au contrat de travail aidé comme une passerelle vers
un recrutement dans un poste permanent.

Cette disposition a été corrigé par les pouvoirs publics en autorisant le


recours direct pour les primo demandeurs d’emploi dans le formule CTA ce qui
permis de réaliser des économies.

5.2 Le DAIP est inefficace, cinq insérés sur six ne sont pas permanisés

Le niveau de permanisation et le nombre d’insertion ne peuvent être à eux


seuls des paramètres de mesures de l’efficacité d’un dispositif au regard aussi bien
des effectifs des primo-demandeurs d’emploi bénéficiaires du dispositif, que les
employeurs.

27
5.3 En l’absence d’un contrôle interne performant, le DAIP a été une opportunité
pour certains d’utiliser les fonds publics à des fins autres que celles pour lesquelles
elles ont été allouées.

Il est évident que dans la gestion d’un dispositif le risque ZERO fraude n’existe pas.
Dés lors, les services de l’emploi (ANEM/DEW) ont entrepris des mesures
apriori et à postériori à l’effet de réduire les risques de fraudes à travers le
croissement des bases de données des organismes CNAS, CASNOS, ANSEJ, CNAC,
ANEM, CNR, Les directions de formations professionnelles et les universités.(copies
des courriers adresse aux secteurs)

Parallèlement les opérations de contrôle effectuées sur les sites d’insertion en


vue de la vérification de la présence des bénéficiaires.
S’agissant du préjudice causé par les cas de fraudes constatés, des mesures
ont été prises par le secteur de l’emploi à travers l’établissement des titres de
perception à l’encontre des fraudeurs transmis aux trésorier de wilaya aux fins
d’opérer le recouvrement compte tenu que les directeurs de l’Emploi de wilaya ne
sont pas habilites à procéder au recouvrement.

Cependant, le trésorier de wilaya a refusé d’accuser réception de ces titres de


perception.

Des courriers dont copies ci-jointes ont été adressés à Monsieur le Secrétaire
Général du Ministère des Finances à l’effet d’instruire les trésoriers de wilaya pour
accuser réception des dits titres de perception conforment aux dispositions de
décret exécutif n°94.46 du 6 février 1993 fixant les délais de paiement des
dépenses, de recouvrement des ordres de recettes et des états exécutoires et le
procédure d’admission en non valeur, notamment son article 6 qui stipule que : « les
ordres de recettes relatifs au recouvrement des créances étrangères à l’impôt et au
domaine doivent être émis par les ordonnateurs dans un délai maximum de trente
(30) jours après leurs constations ».

5.3.1 La prolifération des cas de fraudes

La mise en œuvre des mesures de contrôle des conditions d’éligibilité stipulent


que la présentation des attestations de non affiliation délivrée par les services de la
CNAS et de la CASNOS, pour s’assurer que le candidat n’exerce pas d’activités
salariale ou libérale et ne poursuit pas des études.

28
Le dispositif réglementaire relatif à la sécurité sociale prévoit à travers les
dispositions du décret n°85.34 fixant les cotisations de sécurité sociale pour les
catégories particulières d’assurés sociaux la couverture sociale des ces catégories.
Cependant, lors de l’exploitation des bases de données de la CNAS et de la
CASNOS, ces catégories (étudiants et stagiaires de la formation professionnelle)
n’apparaissent pas sur le fichier.

Devant cette situation, le secteur du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité


Sociale a saisis les secteurs de l’enseignement supérieur et de la formation
professionnelle, à l’effet d’autoriser les directeurs de l’emploi et les chefs d’agence
de wilaya de l’emploi à consulter les bases de données des étudiants inscrits apurés
des établissements de l’enseignement supérieur et des inscrits au niveau des centres
et instituts de formation professionnelle. (Copie ci-jointes en annexe)
Ces mesures ont rendu l’opération de vérification plus efficace.
Aussi, il y a lieu de préciser que l’entraide administratif sous ces multiples
formes a toujours existé mais, c’est son efficacité qui est remise en cause par
rapport à la qualité des données transcrites dans les différents systèmes des
organismes responsables des dispositifs (ANSEJ, ANGEM et CNAC), rendant ainsi
difficile la comparaison des identifiées sur la base des données transcrites
différemment d’une part, et l’absence d’un système d’identification des personnes
au niveau national, d’autre part.
Néanmoins, la mise en place par l’agence nationale de l’emploi (ANEM)
exclusivement en 2018, d’un système intelligent (RED) permettant le rapprochement
avec les bases des données mise à la disposition de l’ANEM par les organismes cités
supra a décelé tout les cas des indus bénéficiaires dans les différents dispositifs.

Dans le même sillage, la gestion du dispositif (DAIP) (avant 2016) par un


système d’information réparti a fait que le contrôle se fait exclusivement au sein de
la même wilaya et les cas des doubles bénéficiaires dans d’autre wilaya n’étaient pas
détectables.

Depuis la mise en place de la plate forme électronique ANEM, permettant de


consolider l’ensemble des bases de données réparties, le système RED a permis de
déceler d’une manière exhaustive l’ensemble des cas des fraudes par double
bénéficiaires des contrats DAIP s’élève à 1461 contrats pour 717 bénéficiaires à
travers le territoire national soit 0.06 % des 2.5 millions bénéficiaires.

29
5.3.2 En l’absence d’un contrôle interne performant, le DAIP est devenu en partie
une opportunité pour déterminer les fonds publics.

La gestion bicéphale du DAIP faisant intervenir plusieurs structures, et


l’élargissement en un temps court, par les pouvoir public de ce dispositifs aux autres
franges de primo demandeurs d’emploi, notamment les sans qualifications après son
lancement ont fait paraître des insuffisances en matière de coordination et de
contrôle. Ainsi, exploitant ses insuffisantes ont ouvert la voie à des pratique de
fraudes, ayant servis à détourner des sommes importantes comme mentionnait dans
le rapport de base.

Voyant le volume important des insérées de 2008 à 2011, et en absence d’un


organe de contrôle officiel, la Direction Générale de l’Agence Nationale de l’Emploi
a créé en 2011 une commission AD-HOC, chargé de l’inspection.
A travers ses différentes missions aux structures (AWEM et Alem) du réseau et les
Directions de wilaya de l’Emploi (DEW), la commission de contrôle a décelé des cas
de fraudes où certains jeunes percevaient, indument, deux rémunérations en
s’inscrivant dans plusieurs wilayas. Aussi, ceux qui bénéficiés du DAIP alors qu’ils
sont inscrit au sein des centres de formations professionnelles ou auprès des
universités. D’autres missions de d’inspection ont relevés de nombreux jeunes
inscrits dans le DAIP exerçant des professions libérales, sont déjà employés ou ont
bénéficié d’autres dispositifs gérés par l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM. D’autres formes
de fraude ont été aussi signalées comme,la falsification des feuilles de pointage et
des virements dans des comptes CCP autres que ceux validés.

Tous les cas cités plus haut ont été signalés et portés à la connaissance de la
tutelle, dans les délais impartis. C’est ainsi qu’en 2012, le Ministère chargé de
l’emploi a instruit, les services de l’ANEM et des DEW, de procéder à la vérification
de la situation des bénéficiaires du DAIP. L’ANEM s’est donc exécuté : des dépôts de
plaintes ont été déposés aux niveaux des tribunaux territorialement compétents. Il
s’agit de fraudes relevées, aux niveaux des wilayas d’Adrar, Khenchela, Naama,
Relizane, El Taref, El Deid, Ain Temouchent et Mostaganem. Certains jugement ont
été prononcés, d’autres ne le sont pas encore. Aussi d’autres affaires sont encore en
instruction. Une partie des montants détournés ont été récupérés.

Pour parer et venir à cette situation l’ANEM a développé et renforcé son


système d’information dédit à l’intermédiation dans tous ses volets qui permet de
détecter les demandeurs d’emploi en activité ou ayant bénéficiés de dispositifs
ANSEJ ou CNAC.

30
5.4 Les récentes mesures d’intégration sont problématique et peinent à contribuer
à relever le niveau peut significatif des permanisations

Lors de la réunion de la Gouvernement tenu le 6 Novembre 2019, il a été


décidé la régularisation des contrats pré-emploi.

Les bénéficiaires du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle ont


contribué de manière énergique depuis le lancement du dispositif en 2008 à la
pérennité des services publics et des entreprises économiques.
Aussi, ce dispositif a permis à cette frange de la population d’améliorer son
employabilité par l’acquisition d’une expérience professionnelle susceptible de les
aider à s’intégrer dans le monde de travail.
Par ailleurs, ce dispositif a également montré ses limites après plus de 10
années de mise en œuvre.
A cet effet, le Gouvernement a pris la décision d’intégrer de façon graduelle
l’ensemble des bénéficiaires concernés en activités jusqu’à épuisement total des
effectifs en activité, y compris les bénéficiaires d’aide à l’insertion sociale des jeunes
diplômés qui seront dans un premier temps intégrés dans le DAIP.

5.4.1 La mise en œuvre de ces mesures est confrontée à des contraintes majeures

Après la publication du décret exécutif n°19.336 du 08 Décembre 2019, il a


été procédé à l’élaboration et la diffusion d’une instruction interministérielle fixant
les modalités d’application du décret n°19.336 sus visé portant intégration des
bénéficiaires des dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle et de l’insertion
sociale des jeunes diplômés en vue de lever toutes les éventuelles contraintes
majeures qui risqueraient d’entraver sa mise en œuvre.

5.4.2 Les mesures d’intégration sont antinomiques avec l’esprit du dispositif.

Il importe de souligner que l’opération d’intégration des bénéficiaires de


dispositif a fait l’objet d’une concertation intersectorielle au cours de laquelle, les
secteurs ont identifié les bénéficiaires en activité, ainsi leurs besoins en recrutement
étalé sur trois (03) années.
Ce travail méthodique a permis d’identifier avec précision la faisabilité
d’intégration conformément à un chronogramme validé par les services du premier
Ministère et les secteurs concernés.

31
Au plan pratique, cette opération a été accompagnée par l’institution de deux
(02) commissions (Nationale présidée par Monsieur le Ministre de Travail et locale
présidée par Mesdames et Monsieur les Walis) dont la mission consiste à prendre
toutes mesures nécessaires pour sa réalisation dans les meilleures conditions et
délais.

5.4.3 Les résultats des mesures d’intégration sont dérisoires.

Il convient de préciser que l’opération de basculement du PID vers le DAIP a


atteint un taux de 90.15% au 17 Mai 2020, quant à l’opération d’intégration elle
affiche un taux de 5.32% soit un effectif de 7 963 bénéficiaires concernés par la
première tranche.
La pandémie de COVID 19 a considérablement ralenti la cadence
d’intégration des bénéficiaires.

5.4.4 des mesures prises sans disposer d’une visibilité.

Il importe de souligner que le secteur du travail a lancé une réflexion portant


sur la mise en place d’un nouveau dispositif s’articulant sur une approche
économique intitulé Dispositif d’Accompagnement d’Insertion et de Formation à
l’Emploi(DAIFE) qui a pour objectif  de :
1- Répondre aux inadéquations des compétences qui expliquent en partie les
paradoxes de chômage ;
2- Remettre le demandeur d’emploi dans son rôle d’acteur dans la construction
de sa trajectoire professionnelle ;
3- Etre un instrument d’accompagnement des politiques publiques d’aide à
l’insertion et à la qualification pour l’emploi.

Ledit projet fait l’objet actuellement d’une concertation avec les


partenaires, notamment les secteurs de la formation et de l’enseignement
professionnels et l’enseignement supérieur sans occulter les entreprises.
La phase expérimentale du projet ciblera des wilayas pilotes, ce projet
interviendra après l’intégration définitive des bénéficiaires du dispositif d’aide à
l’insertion professionnelle.
En somme, ce dispositif est le fruit des évaluations opérées sur le dispositif
d’aide à l’insertion professionnelle et prend en charge l’ensemble des contraintes,
carences rencontrées sur le terrain tout au long de sa mise en œuvre, incluant aussi
les différentes recommandations formulées par les structures centrales et
opérationnelles du secteur, le bureau de l’OIT à Alger, afin d’éviter les erreurs de
gestion qu’a connu le DAIP.
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CONCLUSION

L’analyse de l’apport du dispositif ne doit pas appréhender ses performances


sous l’angle strictement économique à travers, notamment l’évaluation du taux de
permanisation des bénéficiaires mais devrait tenir compte également de l’impact
social, induit par la distribution d’un revenu et d’un pouvoir d’achat aussi bien
minime soit-il et de sa contribution à la préservation de la paix et de la cohésion
sociale dans des situations critiques à l’exemple de l’année de 2011.

Dans ce cadre, il importe de souligner que dans certaines localités, la seule


opportunité d’emploi est fournie par le DAIP qui constitue de ce fait la principale
source de revenu de beaucoup de familles.

Par ailleurs, il est important de rappeler que les performances de dispositif en


matière de recrutement durable de l’économie d’une manière générale et de sa
capacité à générer un volume de postes de travail suffisant pour aborder la demande
l’emploi il est évident que la prise en charge des contraintes et insuffisances relevées
tout au long de la période de mise en œuvre du dispositif doivent tenir compte des
enseignements tirés des onze (11) année d’application

En conclusion, les dispositifs publics palliatifs à l’emploi ne peuvent à eux


seuls, constituer la seule réponse à la problématique du chômage et de l’emploi des
jeunes, la création de l’emploi reste intimement liée à la qualité de la croissance
économique et aux stratégies d’investissement adoptées.

Enfin, le traitement économique du chômage demeure incontournable pour


faire face aux questions de l’emploi et de lutte contre le chômage et l’exclusion
sociale.

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