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L'euthanasie qui consiste à provoquer la mort d'un patient pour des raisons médicales est aujourd'hui

illégale en France mais cela pourrait changer d’ici 2023 selon les propositions faites par la Convention
citoyenne mise en place sur la volonté d'Emmanuel Macron.

Le 9 décembre 2022, une Convention citoyenne sur la fin de vie est lancée comme l'avait souhaité le
Président de la République Emmanuel Macron. Lors de la cérémonie élevant l'actrice Line Renaud au
rang de Grand-croix de la Légion d'honneur à l'Elysée en septembre 2022, Emmanuel Macron avait
déclaré : "Votre combat pour le droit de mourir dans la dignité vous ressemble et nous oblige. Dicté
par la bonté, l'exigence et cette intuition unique que c'est le moment de faire, alors nous ferons."
Cette Convention doit rendre ses conclusions en mars 2023. De possibles changements sur les
conditions de la fin de vie sont possibles.

À date, c'est la loi Claeys-Leonetti (2016) qui prévaut. Elle permet la "sédation profonde et continue
provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès, associée à une analgésie et à
l’arrêt de l’ensemble des traitements de maintien en vie". Toutefois, provoquer délibérément la mort
d'une patiente reste interdit.

La loi prévoit l’arrêt des traitements en cas d’« obstination déraisonnable » (ou acharnement
thérapeutique) : les traitements sont, si et seulement si le patient le souhaite, « suspendus »
lorsqu’ils « apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul
maintien artificiel de la vie ». Si le patient ne peut exprimer sa volonté et n’a pas désigné de personne
de confiance pour le représenter, la décision doit être prise par les médecins de façon « collégiale ».
Dans tous les cas, « le médecin doit sauvegarder la dignité du mourant et assurer la qualité de la fin
de vie en dispensant les soins palliatifs appropriés », précise le texte de loi.

Le patient est alors endormi, les traitements (l’hydratation et la nutrition sont notamment
considérées comme tels) sont arrêtés et des antidouleurs administrés. La sédation peut avoir lieu au
domicile du malade, s’il le souhaite, en milieu hospitalier ou dans un établissement d’accueil de
personnes âgées.

En revoyant ses positions, la France se rapprocherait d’autres pays comme la Suisse, la Belgique ou
plus récemment l'Espagne, qui autorisent le suicide assisté dans un cadre très strict.

Si une nouvelle loi sur la fin de vie devait être discutée en France, il existe « une voie » vers une aide
active à mourir, a déclaré lors d’une conférence de presse Alain Claeys, l’un des rapporteurs d’un avis
rendu mardi par le comité national consultatif d’éthique (CCNE). Cependant, cette évolution
supposerait « certaines conditions strictes avec lesquelles il apparaît inacceptable de transiger », a
immédiatement tempéré le membre du CCNE, dont le rôle est purement consultatif mais dont l’avis
était très attendu.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu public, ce 4 octobre 2022, son jugement
dans l’affaire Mortier contre Belgique, du nom d’un homme contestant l’euthanasie pratiquée à son
insu sur sa mère dépressive. Si la CEDH a plusieurs fois traité du suicide assisté, c’est la première fois
qu’elle se prononce sur l’euthanasie.

Dans l’affaire Mortier, la Cour se satisfait de la procédure posée par la loi belge, alors même que les
conditions d’accès à l’euthanasie y sont très larges, que le contrôle du respect de ces conditions n’est
effectué qu’a posteriori, après la mort de la personne, et sur la base de la déclaration volontaire
éventuelle du médecin l’ayant causée…

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