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L'euthanasie

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Définition1
• L'étymologie nous invite à définir l'euthanasie
comme l'art de donner une bonne (eu) mort
(thanatos). (mort sans souffrance)
• Dans le contexte médical contemporain, le mot
euthanasie désigne la mort choisie par opposion
à la mort naturelle.
• Active ou passive, l'euthanasie peut être
pratiquée avec ou sans le consentement de
l'intéressé, ou avec un consentement qui a été
arraché par de subtiles pressions.

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Définition2
• Le mot euthanasie signifie bonne
mort, mort douce et sans souffrance
et non comme le traduit l'acception
moderne :
"geste ou omission du geste qui
provoque délibérément la mort du
malade qui souffre de façon
insupportable
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• Cette définition, aujourd'hui communément
admise, appelle la distinction entre euthanasie
active et euthanasie passive.
L'euthanasie active, suppose le geste d'un tiers
qui administre à un mourant une substance létale
ou la lui fournit ou encore le tue par tous moyens.
L'euthanasie passive est plutôt définie comme
l'arrêt des traitements de réanimation, ou celui du
traitement de la maladie fatale, à partir du moment
où l'on est convaincu que le cas est désespéré.
Au regard du droit actuel et en l'absence de loi
spécifique, l'euthanasie peut être qualifiée
meurtre ou omission de porter secours à
personne en péril. 4
1 Euthanasie et meurtre
• Le Nouveau Code Pénal, comme l'ancien,
n'a pas retenu de qualification particulière
concernant l'euthanasie. Elle reste
assimilée à un meurtre voire un assassinat
(meurtre avec préméditation). Le meurtre
est un homicide commis volontairement. Il
est constitué lorsque sont réunis un
élément matériel et un élément
intentionnel.
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1.1 L'élément matériel
• C'est le fait de tuer un homme vivant.
L'acte commis par le meurtrier doit être de
nature à causer la mort et il doit exister un
lien de causalité entre l'acte et le décès.
L'acte peut être unique ou résulter de
moyens successifs et multiples employés
dans un temps plus ou moins long.
Il peut être le fait de plusieurs personnes
qui seront chacune poursuivies comme si
leur intervention personnelle, même
partielle avait suffit à tuer. La tentative est
punie comme le crime.
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1.2 L'élément intentionnel
• En matière pénale, l'infraction de meurtre n'est
réalisée que si l'auteur a eu l'intention de
donner la mort.
Le mobile n'importe pas, bien qu'en matière
d'euthanasie il soit souvent "d'abréger les
souffrances". De même, le consentement de
la victime est-il sans effet - Ici comme ailleurs,
le droit pénal ne justifie pas la commission de
l'infraction par le consentement de la victime.
Le médecin qui, à la demande d'un mourant, lui
procure le moyen de sa mort, commet un
meurtre. 7
2 Euthanasie et omission de
porter secours
• Tout citoyen est tenu de porter secours à
personne en péril. Le médecin plus que tout
autre en raison de ses devoirs moraux et
professionnels.
Encore faut-il que le délit de non assistance soit
constitué. Pour qu'il le soit, trois conditions sont
nécessaires :

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- Le péril
Il s'agit d'un danger grave, imminent,
constant. La mort peut être considérée
comme un péril, même au terme d'une
maladie et bien qu'elle constitue un
processus inéluctable.

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- Le secours
Si le médecin ne peut le porter lui même, il doit,
ayant eu connaissance du péril, l'organiser.
- L'abstention volontaire
L'abstention est dite volontaire lorsqu'elle a été
voulue en pleine connaissance de cause.
Ainsi, lorsqu'un médecin averti d'un danger tel
que la mort imminente d'un malade, s'abstient
volontairement de lui administrer ou faire
administrer les soins nécessaires, il commet
l'infraction de non assistance à personne en
péril.
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• Qu'en est-il lorsque le même praticien placé
devant un malade dont le pronostic vital est à ce
point réduit que la mort peut survenir à tout
moment, décide de cesser traitement ou
réanimation ?
Les cas de figure sont divers :
- il peut s'agir d'un malade en état de mort
cérébrale. En l'état actuel de la législation, c'est
un cadavre. L'infraction n'est pas constituée.
- il peut s'agir d'un malade qui, informé de son
état et de l'issue qui en résulte, a souhaité qu'en
telle circonstance, les médecins cessent de lui
apporter des thérapeutiques éprouvantes et à
court terme, sans objet.
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• La loi pénale, encore une fois, n'exonère pas le
médecin de sa responsabilité au motif du
consentement du malade mais... En fait les
décisions des Tribunaux sont à ce sujet
divergentes.
Si les Cours d'Assises ne condamnent pas les
médecins, les tribunaux correctionnels
continuent à se montrer plus vigilants. Le débat
subsiste et de nombreuses autorités se
prononcent régulièrement sur ce sujet, sans
toutefois dépasser les recommandations.

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• Des projets de loi ont été à plusieurs reprises
élaborés mais le législateur n'a jusqu'à ce jour
jamais pris la décision de dépénaliser
l'euthanasie.
Le Comité Consultatif National d'Ethique dans
un avis du 24 juin 1991 a rappelé qu'une
législation en la matière, même pour des cas
exceptionnels serait source d'interprétations
abusives et incontrôlables.
Les médecins restent donc sanctionnables tant
sur les plans pénal que civil et disciplinaire.
A ce sujet et en forme de conclusion, le
Nouveau Code de Déontologie (6 septembre
1995) semble apporter un éclairage, qui pour
n'être que de portée professionnelle tend à
concilier morale et droit.
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• Art. 37 "En toutes circonstances, le médecin
doit s'efforcer de soulager les souffrances de
son malade, l'assister moralement et éviter toute
obstination déraisonnable dans les
investigations ou la thérapeutique".

Art. 38 "Le médecin doit accompagner le


mourant jusqu'à ses derniers instants, assurer
des soins et mesures appropriées à la qualité
d'une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du
malade et réconforter son entourage. Il n'a pas
le droit de provoquer délibérément la mort".
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• Les deux articles, rédigés avec circonspection
balayent pratiquement tous les cas de figure en :
- prohibant l'euthanasie active,
- n'invitant pas à l'acharnement thérapeutique et,
- insistant sur les soins palliatifs qui consistent en
soins actifs dans une approche globale de la
personne en phase évoluée ou terminale d'une
maladie potentiellement mortelle.
Cette définition de la Société Française
d'Accompagnement et de Soins Palliatifs (1992)
ajoute : les soins palliatifs s'attachent à prendre en
compte et à soulager les douleurs physiques ainsi
que la souffrance psychologique, morale et
spirituelle.
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