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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE, REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
-------------------------
LYCEE GOUVERNEUR ABDOULAYE FADIGA
Union-Discipline-Travail

PHILOSOPHIE

MEMBRES DU GROUPE :
1. DIOMANDE Vako (chef de groupe)
2. DIOMANDE Moussa
3. TOURE Bahon Debora
4. DESSI Jean Luc
5. BORANAN Bi Traboue Gui Donald
6. DOSSO Mamadou
Professeur :
7. SOUARE Issouf
Mr KOUADIO

CLASSE : Terminale D1
THEME :
« L’ EUTHANASIE »
PLAN DE l’EXPOSE

INTRODUCTION

I- LE CONCEPT : APPROCHE
DEFINITIONNELLE ET HISTORIQUE
1. Approche définitionnelle
2. Approche historique

II- L’INTERET PHILOSOPHIQUE

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE GENERALE
INTRODUCTION
La question de l’euthanasie n’est pas née avec le développement de la médecine
moderne. Déjà dans l’Antiquité, Platon, Démosthène et d’autres penseurs s’opposaient à ce
qu’un médecin prolonge la vie d’un malade condamné à mourir. Si le Serment d’Hippocrate
interdisait de donner un médicament mortel, d’autres confréries médicales de l’époque
aidaient les malades à se suicider, sauf s’il s’agissait d’un soldat ou d’un esclave. La mort
volontaire n’était pas une pratique inconnue de l’Antiquité (Durand et al., 2000, p. 52-53). Le
sujet prend aujourd’hui des dimensions inconnues dans le passé. Depuis les années 1990,
l’euthanasie est devenue l’objet d’un véritable débat social qui touche aux valeurs les plus
fondamentales et fait appel aux émotions les plus vives des tenants et des opposants. Les
philosophes participent largement à ces débats. Ils invitent à la rationalité et à la cohérence
des arguments. Pour qu’ils prennent tout leur sens et n’apparaissent pas coupés de
l’expérience du terrain, les arguments philosophiques doivent tenir compte du contexte dans
lequel est vécu le mourir contemporain. Cette perspective préside au plan de ma présentation.

En première partie, nous rappellerons les approches définitionnelle et historique de


l’euthanasie. Une dernière partie expose l’intérêt philosophique de ce terme ‘’euthanasie’’.
I- LE CONCEPT : APPROCHE
DEFINITIONNELLE ET HISTORIQUE
1. Approche définitionnelle
L'euthanasie est caractérisée par l'intentionnalité : provoquer le décès d'un individu,
avec des circonstances précises : maladie sans espoir de guérison et souffrances intolérables.
Elle ne se définit pas par son moyen, puisqu'il peut y avoir euthanasie par une action directe
telle qu'une injection létale ou simplement par omission de certains gestes relevant des soins
fondamentaux, comme l'alimentation artificielle.

 Accompagnement et accélération de la fin de vie


L'espérance de vie ayant augmenté dans certains pays industrialisés de pair avec une
modernisation scientifique et technologique de la médecine, la part jouée par la décision
médicale dans les décès a augmenté corrélativement à cette hausse. Avec l'intensification des
moyens médicaux est apparue la notion d'« acharnement thérapeutique ». Elle désigne « une
obstination déraisonnable, refusant par un raisonnement buté de reconnaître qu’un homme est
voué à la mort et qu’il n’est pas curable ». La disproportion entre des thérapies exagérément
lourdes pour le patient et la faible amélioration attendue, qui est de l'ordre du court répit, font
que l'acharnement thérapeutique est de plus en plus fréquemment rejeté.
L'accélération de la fin de vie peut englober des formes très différentes, de
l'interruption du traitement médical à l'injection de produits létaux, en passant par l'arrêt de la
nutrition et de l'hydratation ou l'administration de sédatifs en dose importante. On estime ainsi
que, en Europe, 40 à 50 % des décès résultent d'une décision médicale. Bien entendu, la
plupart de ces cas ne relèvent pas de l'« euthanasie », dans la mesure où le but n'est pas le
décès lui-même.

 Euthanasie et soins palliatifs


L'euthanasie doit aussi être distinguée des « soins palliatifs », dont le but premier n'est
jamais de provoquer le décès des patients, même si, pour soulager la douleur, il arrive aux
soignants d'user de doses d'analgésiques ou d'antalgiques risquant de rapprocher le moment
du décès. Ainsi le docteur Bernard Devalois dénonce l'ambigüité de certains termes trop flous
comme « sédation » et souligne qu'« il faut impérativement faire la distinction entre
l’utilisation de traitements à visée sédative pour soulager un malade en fin de vie, et
l’utilisation de sédatifs pour faire perdre conscience à un malade, jusqu’à la survenue de sa
mort, à sa demande et alors qu’il n’existe pas d’indications médicales ».
2. Approche historique
À l'origine, euthanasie (du grec ancien : εὐθανασία / euthanasía : εὖ / eû, « bonne »,
θάνατος / thánatos, « mort ») désigne le fait d'avoir une mort douce, que cette mort soit
naturelle ou provoquée.
Dans une acception plus contemporaine et plus restreinte, l'euthanasie est décrite
comme une pratique (action ou omission) visant à provoquer particulièrement par un médecin
ou sous son contrôle, le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des
souffrances morales ou physiques intolérables.
Sa pratique relevant à la fois des domaines philosophiques, bioéthiques et légaux, son
contenu exact et son acceptation sont générateurs de puissantes controverses, divisions et
débats d'idées. Euthanasie est à distinguer de l'aide au suicide (ou suicide assisté).

 Antiquité grecque
Le serment d'Hippocrate a été formulé vers 400 avant J.-C. dans la Grèce antique par
l'un des pères fondateurs de la médecine. Hippocrate a écrit contre l'acte d'euthanasie : « Je ne
prescrirai pas un médicament mortel pour plaire à quelqu'un, ni ne donnerai de conseils
susceptibles de causer sa mort ». À cette époque, les individus n'avaient pas à faire face à des
dilemmes tels que l'euthanasie dans son sens moderne. Les circonstances, ainsi que les
perceptions de la vie et de la mort, étaient différentes. Les Grecs percevaient la débilité de la
vieillesse comme humiliante, les privant de ce qu'ils désiraient toute leur vie : la célébrité
posthume. Cette perspective est exprimée par Platon : « Quand nous allons mourir, les choses
qui ont été dites à notre sujet ne seront pas perdues aussi ».
Il est essentiel de comprendre les significations que les gens attribuent à la mort. La
compréhension de la mort chez les Grecs de l'Antiquité était, d'une certaine manière,
fondamentalement différente de la nôtre. Le philosophe Épicure (IVe siècle avant Jésus-
Christ) niait l'existence de la mort. Selon lui, l'évitement de la douleur et la poursuite de
l'hédonisme constituaient l'axe de l'existence humaine. Il soutenait que l'expérience ou la
réalité de la mort ne devait pas être terrifiante pour les humains, et il n'aurait pas pu imaginer
qu'à l'avenir, la peur de la mort serait remplacée par le souci de savoir comment on meurt.
Dans la mythologie grecque, Hypnos, le Sommeil, était le frère de Thanatos, la Mort.
Les rêves d'Homère (VIIIe siècle av. J.-C.) sont comme la mort, mais ils participent à la vie et
sont considérés comme un don des dieux. Dans l'Odyssée, les citoyens âgés mais en bonne
santé d'une île utopique appelée Sirii sont capables d'obtenir une mort rapide et sans douleur
grâce à l'arrivée des divinités Artémis et Apollon. Apollon les tuerait avec ses flèches. Le
poète Euripide (480-406 avant J.-C.) a déclaré : « En vain, les vieux veulent mourir, accusant
leur vieillesse et leur longévité ; quand la mort approche, aucun d'entre eux ne veut mourir ».

 Époque médiévale
Au Moyen Âge, l'Occident chrétien se préoccupe de la façon de mourir, mais dans la
perspective du salut de l’âme. C'est ainsi que paraissent des traités du « bien mourir », comme
le célèbre Ars moriendi, qui proposent de se préparer spirituellement au passage vers l'au-
delà. La crainte est donc non pas d'entrer en agonie, mais de ne pas avoir la possibilité de
vivre cette étape. C'est ainsi que la litanie des saintes portes cette injonction : « De la mort
subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur ».
Le concept d'euthanasie est décrit par Thomas More, dans son Utopie (Utopia, 1516),
où il parle de volontary death, lorsque, « [à des] maux incurables se joignent d'atroces
souffrances que rien ne peut suspendre ou adoucir ». Comme pour de nombreux autres thèmes
de l'ouvrage, il ne semble pas pour autant que More défende cette pratique.
L'euthanasie est définie comme « mort heureuse » dans le Dictionnaire de Trévoux
(éd. 1771), ce qui atteste son emploi en français dès ce siècle. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, il
a cet emploi d'« adoucissement de la mort » (« Euthanasie ou Traitement médical pour
procurer une mort facile et sans douleur » ; William Munk 1888, traduction 1889).

 L'euthanasie au temps du mouvement eugéniste


Au XIXe siècle le sens s'infléchit, d'abord, sous l'influence de l'eugénisme dans le sens
d'une élimination « douce » de populations « non désirables », puis d'élimination de ces
populations sans que le sens de « bonne mort » soit retenu. À ce titre elle intègre l'ensemble
des moyens envisagés par les eugénismes scientifiques ou idéologiques pour empêcher ou
limiter l'existence de ces populations : stérilisations et avortements forcés, enfermement,
déportation, séparation des sexes, etc.
Le point culminant de ces pratiques d'euthanasie est leur première réalisation à grande
échelle par le Troisième Reich : le programme Aktion T4. Ce programme aboutit à
l'assassinat systématique de plus de 100 000 « aliénés » et handicapés. Il s'inscrit dans le
programme plus large d'hygiène raciale des nazis, en parallèle avec la solution finale,
l'élimination planifiée des juifs au premier chef, mais aussi des tsiganes et d'autres
populations considérées indésirables. Selon certains [Qui ?], ce dévoiement du terme (le
programme ne visait pas à adoucir la mort ni à épargner des souffrances, et ses victimes
n'avaient rien demandé) a parasité les débats sur l'euthanasie pendant toute la seconde moitié
du XXe siècle.

 Acceptions modernes
Après la Seconde Guerre mondiale, le mot est principalement associé à son emploi
euphémique et fallacieux de la première moitié du siècle, et à ce titre connoté négativement.
Ce n'est que dans la décennie 1970, et dans le cadre de la lutte contre ce qu'on commence à
nommer acharnement thérapeutique, que l'on revient à un emploi plus proche du sens initial,
tout en lui ajoutant des acceptions nouvelles.
Dès lors que les progrès de la médecine dans la préservation et le prolongement de la
vie ont connu des progrès décisifs, s'est posée la question des limites à poser aux pratiques de
«maintien de la vie». Le débat sur ce sujet amena la profession médicale, les philosophes et
les hommes politiques à débattre du sujet de la qualité de la fin de vie, des bonnes pratiques
médicales et des droits des patients.
II- L’INTERET PHILOSOPHIQUE
1. Les arguments en faveur de la libéralisation de l’euthanasie

Pour examiner avec fruit cet aspect de la question, il est indiqué de clarifier le sens de
la notion de vérité. Issue du Latin ‘’Veritas’’ ; la vérité désigne le caractère de ce qui est vrai
et de ce qui est conforme au réel. La vérité c’est l’exactitude, la certitude, la sincérité,
l’authenticité d’une connaissance ou d’une information. En clair, la vérité c’est le caractère
d’une information, d’une connaissance ou d’un jugement conforme à la réalité. Il faut
cependant distinguer deux dimensions de la vérité. A ce niveau on peut évoquer les sciences
comme la biologie, l’anatomie, la chimie etc... Mettant en relief ces différents types de vérité,
Emmanuel Kant écrit : « La vérité matérielle doit consister dans l’accord d’une connaissance
avec un objet déterminé auquel elle est rapproché… » Pour ces penseurs, il n’y a qu’une
vérité et en dehors de cette vérité, c’est le faut qui prévaut. Cette opinion est défendue par
certains philosophes au nombre desquels Platon (427-347av JC) qui nous invite à saisir le
caractère absolu et normatif de la vérité. Chez Platon il n’y a qu’une seule vérité qui est la
participation à l’idée et l’ascension reflétée vers cette dernière. Ceci constitue aux yeux de
Platon le seul modèle de vie et d’existence de l’homme. Si la vie vaut la peine d’être vécue
pour l’homme c’est parce qu’il est capable de participer à l’idée immuable, de parvenir à la
vérité éternelle. C’est cette position que Platon défend dans sa célèbre allégorie de la caverne
au livre 7 de la République. Cette conception d’une vérité absolue se vérifie aussi chez René
Descartes qui va montrer aussi que la vérité est la marque de l’esprit humain par rapport aux
phénomènes et aux choses qu’il examine. En définitive, il convient de retenir que dans cette
analyse la vérité apparaît comme une et absolue et que le langage est à mesure de la traduire
correctement. Mais la réalité que nous observons nous autorise-t-elle à partager une telle thèse
? Du fait, n’y a-t-il pas lieu de reconnaitre que la vérité est relative et que le langage peine à
traduire avec exactitude toute la pensée de l’homme ?

2. Les arguments contre la libéralisation de l’euthanasie


A vrai dire il est difficile de défendre la position selon laquelle il y a une vérité
absolue et universelle surtout quand on sait que toute la vérité est vérité du système qui
l’engendre. Elle est aussi vérité de la personne qui l’énonce. Dans cette optique nous pouvons
nous référer à la philosophie transcendantale de Kant qui place le pâle du vrai vers la forme
de l’esprit qui organise la connaissance. La vérité est désormais représentée car nous
saisissons la chose à travers les catégories de net entendement. Le vrai n’est rien d’autre que
le phénomène structuré par l’espace et le temps. La vérité est donc relative car elle est
dépendante de la structure à priori et universelle de l’esprit humain. Kant prône le relativisme
de la vérité. Toutefois c’est Friedrich Nietzsche qui va définitivement enterrer l’idée d’une
vérité absolue. Pour lui, la quête de la vérité est liée à notre besoin ontologique de sécurité
ajoutée que l’homme projette dans la vérité qu’il conçoit comme un idéal et absolu, son désir
d’un monde purifié des souffrances et des difficultés.
En somme, la vérité est relative mais ce sont les hommes qui imaginent qu’il y a une
vérité absolue afin de se consoler face à la misère et aux difficultés de l’existence. Parlant
avec ironie de cette belle recherche de la vérité par les hommes Nietzsche écrit : « L’homme
cherche la vérité, un monde qui ne puisse se contredire, ni tromper, ni changer, un monde
vrai, un monde où l’on ne souffre pas. » La volonté de puissance. Evidemment un tel monde
n’existe nulle part ici-bas. C’est pour cette raison qu’il convient de soutenir que la vérité
plutôt que d’être absolue est au contraire relative. Cette analyse nous permet de comprendre
pourquoi le langage a du mal à traduire de manière authentique la pensée de l’homme. En
effet, l’existence de plusieurs vérités ne rend pas aisée la tâche du langage dans la mesure où
la traduction de chaque vérité appelle une forme particulière de langage.
En outre, la pensée et le langage sont incommensurables. Ce qui signifie que les
limites et les insuffisances du langage ne permettent pas de communiquer la pensée dans
toutes ses profondeurs variées. La pensée est fluide et ininterrompue alors que le langage est
un ensemble de signes et de mots déterminés et figés. Dans cette perspective, Bergson va
montrer que la pensée est un courant qui se déroule dans la durée alors que le langage est
calqué sur l’espace. Les mots dont use le langage sont bien distincts et éloignés les uns des
autres à l’image des objets dans l’espace. Ce sont des outils fidèles pour traduire le monde
extérieur et répondre aux exigences de l’intelligence technicienne qui sans cesse divise,
soustrait et mesure. Mais une vérité intérieure dont les états successifs se fondent les uns dans
les autres est nécessairement trahie par le langage qui prétend la traduire. Le langage n’est
donc pas un moyen approprié pour traduire toute la vérité de notre pensée. Bergson écrit à ce
sujet : « Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent. La pensée demeure
incommensurable avec le langage. » Essai sur les données immédiates de la conscience
Au total, de cette partie d’analyse on peut retenir que la vérité est relative et que le langage a
du mal à traduire fidèlement toute la pensée de l’homme. Faut-il pour cette raison s’empêcher
de rechercher la vérité et cesser de s’exprimer ?
CONCLUSION
La diversité des conceptions de connaissance ne nous incline guère à nous prononcer
d’une vérité absolue que le langage pourrait traduire avec aisance. Mais cela suffit pour dire
qu’il n’y a aucune vérité et qu’il faut alors se taire.
En définitive, il convient de noter que malgré ses insuffisances le langage reste le
moyen approprié pour traduire la vérité de nos pensées. Cependant au sortir de la relativité de
la vérité faut-il se fier à la vérité scientifique ?
BIBLIOGRAPHIE GENERALE
Platon (427-347av JC) La République

Hegel, Phénoménologie de l’esprit.


Pearl, Cours de philosophie verges et huis man
Maurice merleau Ponty, Hénoménologie de perception
Charles Binet-Sanglé, L'Art de mourir : Défense et technique du suicide secondé, Albin
Michel, 1919, réédité en 2007.
Bernard Debré, Nous t'avons tant aimé : L'Euthanasie, l'impossible loi, 2004.
Axel Kahn, L'Ultime Liberté ?, éditions Plon, 2008.
Corine Pelluchon, L'Autonomie brisée : Bioéthique et philosophie, Puf, 2009
Pierre-Jean Ruff, L'euthanasie: comment respecte-t-on le mieux la vie ?, Théolib, février 2013
(ISBN 978-2-36500-061-1)
Yves Ternon et Socrate Helman, Le Massacre des aliénés, Casterman, 1971.

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