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HISTOIRE DE LA
MEDECINE
TROISIEME DOCTORAT MED H
2013-2014
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Introduction
Objectifs du cours
La réforme des programmes des cours dans les universités congolaises intervenue en 2004 a
introduit des nouvelles matières au programme des études en médecine (cfr Arrêté ministériel
N° MINESU/CABMIN/067/2004). Parmi ces matières l'histoire de la médecine figure dans
les études qui préparent au grade de docteur en médecine générale (2è cycle).
Ce cours destiné aux étudiants de 3è doctorat en médecine vise plusieurs objectifs en rapport avec
la formation et l'information.
Globalement le cours d'histoire de la médecine vise à :
apprendre à l'étudiant l'évolution de la science médicale à travers le temps et
l'espace;
initier l'étudiant à la recherche épistémologique utile à tout chercheur qui veut se
spécialiser dans le domaine de la médecine ;
faire connaître les maîtres de la médecine, les devanciers, les érudits ;
faire connaître l'étudiant les différentes expériences enregistrées en médicine ayant
entraîné son évolution actuelle ;
faire connaître à l'étudiant le rôle joué par la médecine dans la lutte contre la condition
dérisoire de l'être humain;
préparer l'étudiant à une spécialisation en histoire de la médecine, une option post-
universitaire aujourd'hui en vogue dans les autres universités d'à travers le monde.
Essai de Définition
L'histoire de la médecine n'est pas facile à définir. En effet, le terme médecine est très
complexe et pas facile à définir. L'on est en droit de se demander si la médecine se définie
aux pratiques de l'art de guérir, s'il intéresse aussi les autres aspects ayant trait à la
médecine comme la technologie et la pharmacologie auxquelles recourt la pratique
médicale ou à la maladie qui donne l'occasion d'exercer la pratique ou au malade sur
lequel s'applique la médecine et bien d'autres aspects encore.
Il revient très difficile d'avancer une définition appropriée à l'histoire de la médecine. Mais avant
tout il faudra bien maîtriser le terme histoire.
Sans entrer dans les définitions savantes de l'histoire, l'histoire doit être ici appréhendée
comme la recherche de la réalité. Cela n'est pas différent de l'étymologie du mot histoire.
En effet, le mot grec historia signifie d'abord recherche et information. Il vise une activité
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Plan du cours
L'on est en droit de se demander si l'histoire de la médecine commence avec la mise en
place d'une médecine rationnelle au XIXe siècle ou doit-on le ramener au moment où
l'homme a exercé un geste sur ses semblables pour le soulager d'une douleur ou le guérir
d'un mal.
Les devanciers de la médecine reconnaissent que même si l'art de guérir actuel enregistre
depuis deux siècles seulement des progrès scientifiques immenses, l'homme
contemporain faisant confiance à la haute technologie hospitalière, celui-ci continue de
croire aux guérisons miraculeuses ; les médecines parallèles sont florissantes.
L'histoire de la médecine est donc complexe, et doit être considérée sur une longue durée.
Ainsi, c'est en la situant dans ses cadres traditionnels, culturels, mais aussi
sociopolitiques, sans oublier les hommes qui l'ont forgée, que ce cours va aborder les
grandes étapes de la médecine, de l'Antiquité, sinon de la préhistoire, à l'époque
contemporaine.
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Introduction :
Objectifs du cours
Essai de définition
Importance de l'histoire de la médecine
Plan du cours
Quelques éléments bibliographiques
Chapitre 1 : A la fondation de la médecine :
1.1. : quelques éléments de la préhistoire
1.2. : les fondateurs de la médecine occidentale
1.3. : le développement de la médecine au Moyen-âge
Chapitre 2 : De la connaissance de l'anatomie du corps humain:
2.1. : la découverte du corps humain
2.2. : de la théorisation vers l'expérimentation
2.3. : de la révolution française et de la révolution expérimentale en médecine
Chapitre 3 : De la recherche scientifique et la pratique de la médecine
3.1. : de la médecine de laboratoire 3.2. : des rayons X à la pénicilline
Chapitre 4 : De la révolution technologique et la médecine contemporaine.
4.1. Le triomphe de la biochimie
4.2. Les réanimations
4.3 La physique médicale
4.4. Traitements efficaces
4.5. Les nouvelles maladies
4.5. La santé dans le monde
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Chapitre 1
A la fondation de la médecine:
Très peu d'information sur cette période en ce qui concerne la médecine et les maladies dont
souffraient les premiers habitants de la terre. Par la paléontologie, on peut cependant avoir
quelques renseignements pas faciles à confirmer avec exactitude. La Paléopathologie, une
branche de la paléontologie, étudie la maladie de l’homme préhistorique au moyen des
ossements conservés dans les sols divers. Leur examen permet d'identifier certaines
affections qui le frappaient.
Les paléopathologistes ont trouvé de nombreuses traces de traumatismes : fractures des os
longs, de la colonne vertébrale ou du bassin, pointes de flèche ou de harpon fichées dans les
os. Les os présentent aussi des séquelles de rhumatismes déformant ou soudant les
articulations. D'autres altérations évoquent la tuberculose osseuse. Certains ossements
montrent le cancer des os, ainsi que des transformations du squelette dues à des anomalies
héréditaires de 1'hémoglobine. Certains restes de mâchoires découverts indiquent une
mauvaise denture: les dents manquent ou déchaussées, signe d'infections fréquentes et
graves des gencives. Certaines méthodes modernes permettent également d'examiner les
viscères et même parfois, les protéines qui les constituent et de fixer ainsi le groupe sanguin
ou tissulaire de personnes mortes depuis plusieurs milliers d'années.
A la naissance, les mêmes malformations osseuses qu'aujourd'hui existent parfois:
mauvaise disposition de l'articulation de la hanche, dissymétrie dans le développement de
certains os, doigts ou orteils en trop.
Comment se soignait l'homme préhistorique?
Très peu de renseignements à ce propos. Néanmoins, d'après les squelettes exhumés, on peut
affirmer qu'il savait réduire les fractures, en immobilisant les os cassés et en conservant leur
axe; mais comme des chevauchements des deux fragments subsistent, on peut conclure qu'il
ne sait pas exercer une traction sur les deux extrémités brisées qui aurait rétabli un parfait
alignement.
Les thérapeutiques sont de valeurs inégales.
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-Au premier rang se trouve la chirurgie : elle traite les fractures, extrait des corps étrangers,
les palies, amputes, la cataracte, sonde l'urètre.
-La matière médicale est constituée de plante, minéraux, décoctions d'organes ou d'animaux
les plus divers, huiles ou graisses, breuvages, baumes, onguents. A partir des tablettes, on peut
reconstituer la totalité de la flore médicinale utilisée par les Babyloniens
L'art de guérir n'est pas une profession attribuée à un groupe donné: devins, prêtres,
sacrificateurs, médecins tous traitent les malades.
L'Egypte semble avoir une médecine plus organisée.
La pratique médicale semblait s'être transmise non de maitre à l'élève, mais de père en fils.
Les médecins faisaient partie de l'élite ; ils voisinaient avec les prêtres, les chefs militaires, les
responsables des mines et l'agriculture.
On connaissait les titres de médecin en chef, chef des médecins, médecin inspecteur, médecin
de la cour. Il y avait déjà de spécialisation (yeux, ventre, gynécologie ... ). Le médecin le plus
célèbre fut IMHOTEP (vers 2800 av J.C).
Ils sont aidés par des auxiliaires : infirmiers-contremaitres.
La pathologie égyptienne semblait être constituée de caries dentaires, des rhumatismes
infectieux, cals vicieux, ostéomyélites, gibbosités pottiques, les prolapsus utérins, métrites,
vulvites, les cancers utérins, toux, asthme" douleurs abdominales, parasitoses intestinales,
constipation, pleurésie putride.
La civilisation européenne demeure héritière de celle du Proche Orient. Celle-ci a légué ses
connaissances au monde occidental à travers la Grèce antique. Il en est de même de la
médecine. Le développement de l'Archéologie a permis des grandes révélations sur la
médecine du croissant fertile et sur la médecine précoce de l'Egypte. La Mésopotamie et
l'Egypte ont laissé des vestiges qui ont pu être interprété par les archéologues, parmi
lesquelles on mentionne les tablettes de terre cuite aux caractères cunéiformes, des
inscriptions en hiéroglyphes et les inscriptions funéraires relevées sur les stèles et les parois
des tombes.
En Mésopotamie, l'examen des textes et des tombeaux datés d'environ 3000 à 400 ans avant
J-C révèle que l'espérance de vie n'était pas longue. Ceux qui survivaient aux guerres
subissaient en permanence les attaques de la malaria dans les zones marécageuses, les
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épidémies de la variole, les affections intestinales et oculaires, les maladies vénériennes, ainsi
que la mortalité maternelle et infantile.
Le diagnostic et thérapie mêlaient maladie, religion et magie. En effet, en Mésopotamie
ancienne, l'homme vivait dans un environnement dominé par la religion et les dieux. Le dieu
de Babylone (la capitale), Mardouk étaient considéré plus puissant. Autour de lui, de
nombreux génies et autres démons, responsable s des maladies dont souffraient les hommes.
Ainsi cette médecine babylonienne se caractérise par l'association d'une thérapeutique
symptomatique que s'efforce de rendre efficace, et de pratiques incantatoires qui relèvent
davantage de traditions magiques et religieuses que de principes cliniques et rationnels.
Les Grecs anciens comptaient de nombreux dieux et demi-dieux capables de guérir (ou de
provoquer des maladies ... ) : Jupiter (ou Zeus), bien sûr, le Pantocrator, et aussi son fils
Apollon (ou Phoïbos) ; s'y ajoutaient le dieu de la médecine Esculape (ou Asclépios, fils
d'Apollon et de Coronis qui passait pour avoir le don de guérir tous les maux), ses deux filles,
la déesse de la santé Hygie (ou Hygieïa) et Panacée (" celle qui guérit tout "), ou encore le
centaure Chiron (précepteur d'Apollon puis d'Esculape, qui enseignait la médecine et
pratiquait même la chirurgie).
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Le premier d'entre eux est plus connu de nos Jours comme mathématicien que comme
médecin: il s'agit de Pythagore. Né à Samos en 580 avant J-C, il établit l'universalité des
quatre éléments que l'on retrouve dans le corps humain : la terre, le feu, l'eau et l'air.
D'autres suivront : Thalès de Milet, Alcméon (qui étudie l'origine de l'embryon et fonde la
théorie des quatre humeurs), Héraclite d'Ephèse, Zénon d'Elée, Empédocle d'Agrigente (qui
écrit un Discours médical) et Démocrite (qui entreprend un classement des médicaments).
Hippocrate naît vers 460 avant J-C dans l'île de Cos en Asie Mineure. Il tenait selon la
tradition ses consultations sous le platane de la ville de Cos (en réalité, la ville semble avoir
été fondée après sa mort ... ). Hippocrate met en avant l'intérêt capital de l'interrogatoire et de
l'examen du malade. Il pratique la chirurgie (traitement des plaies et des fractures), les
cautères, les saignées, les purgatifs et les vomitifs, et utilise une pharmacopée mêlant matières
minérales, végétales et animales.
Sa médecine est basée sur les mêmes principes que ceux des philosophes naturalistes : quatre
éléments fondamentaux entrent dans la composition du corps humain (le feu, l'eau, la terre et
l'air) sur lesquels se plaquent quatre caractères (le chaud, le froid, le sec et l'humide) et quatre
humeurs (le sang, la lymphe ou phlegme, la bile jaune et la bile noire ou l'atrabile). Son
enseignement est compris dans le Corpus Hippocratum, livre d'aphorismes édictant des
principes généraux. Ces aphorismes seront appris par coeur et déclamés par les médecins
jusqu'au dix-huitième siècle.
On estime que la rédaction du Corpus s'échelonne entre 450 et 350 ans av. J. -CO Il ne
fait aucun doute qu'Hippocrate n'est l'auteur que de quelques traités, peut-être
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seulement six. Les autres textes seraient issus des bibliothèques de diverses écoles
d'Asclépiades (prêtres guérisseurs du dieu grec de la médecine Asclépios,groupe dont
Hippocrate lui-même aurait fait partie) telles celle de Kos et de Cnide (Asie mineure) ; les
auteurs en seraient des médecins, des Asclépiades, ou même des enseignants non
praticiens. Le gendre d'Hippocrate, Polybe, est l'auteur d'un traité.
Les livres hippocratiques doivent leur postérité à leurs traductions latines et arabes
dont certaines ont été à leur tour retranscrites en latin. Parmi les diffuseurs célèbres de
l'œuvre attribuée à Hippocrate figurent notamment Galien, dont le rôle dans la
découverte des traités par le monde occidental est capital, et le traducteur arabe Hunayn
ibn Ishaq (Ix" siècle).
Par ailleurs, les maladies surviennent également quand les organes et les
humeurs ne sont pas à la bonne température ni au bon degré d'humidité, à l'image de
la folie qui apparaît quand « le cerveau n'est pas sain, c'est-à-dire quand il est trop
chaud, ou trop froid, ou trop humide, ou trop sec, ou quand il a éprouvé quelque autre
lésion contre nature à laquelle il n'est pas habitué» (De la maladie sacrée). Il est à
noter que, selon les théories hippocratiques, la proportion des humeurs varie en
fonction de la saison - par exemple, «la pituite augmente chez 1 'homme pendant
1 'hiver », car elle est « la plus froide de toutes les humeurs du corps »,
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Les traités Pronostic et Aphorismes font quant à eux avancer l'idée, alors
révolutionnaire, que le médecin peut prévoir l'évolution d'une maladie en se basant
sur l'expérience: «Le meilleur médecin me paraît être celui qui sait d'avance.
Pénétrant et exposant, au préalable, près des malades, le présent, le passé et l'avenir
de leurs maladies, expliquant ce qu'ils omettent, il gagnera leur confiance; et,
convaincus de la supériorité de ses lumières, ils n 'hésiteront pas à se remettre à ses
soins. Il traitera aussi d'autant mieux les maladies qu'il saura, à l'aide de l'état
présent, prévoir l'état à venir. » (le Pronostic). Cependant, «Rendre la santé à tous
les malades est impossible, bien que cela valût mieux que de prédire la marche
successive des symptômes; mais, puisque les hommes meurent [. . .j, il importe de
reconnaître la nature d'affections semblables ».
Le rôle du cerveau
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par là encore que nous sommes fous, que nous délirons, que des craintes et des
terreurs nous assiègent ».
Si le traité du Serment, dit serment d 'Hippocrate, est connu pour poser les
bases de la déontologie médicale, il n'est pas le seul livre du Corpus hippocratum à
évoquer le rôle et les devoirs du médecin. De la bienséance expose les attitudes à
observer pour acquérir honneur et bonne réputation: «Le Médecin philosophe est
égal aux dieux. Il n y a guère de différence entre la philosophie et la médecine; tout
ce qui est de la première se trouve dans la seconde: désintéressement, réserve,
pudeur, modestie du vêtement, opinion, jugement, tranquillité, fermeté dans les
rencontres, propreté, manière sentencieuse, connaissance de ce qui est utile et
nécessaire dans la vie, rejet de l'impureté, affranchissement de la superstition,
précellence divine. » (De la bienséance). «Faites de fréquentes visites, examinez
soigneusement », recommande également le traité De la bienséance. Du médecin
expose lui aussi les règles de vie à respecter, tant sur le plan physique que moral:
« La règle du médecin doit être d'avoir une bonne couleur et de l'embonpoint, suivant
ce que comporte sa nature; car le vulgaire s'imagine que ceux dont le corps n'est pas
ainsi en bon état ne sauraient soigner convenablement les autres. Puis il sera d'une
grande propreté sur sa personne [. . .]. Quant au moral, l 'homme sage non seulement
sera discret, mais aussi il observera une grande régularité dans sa vie; cela fait le
plus grand bien à la réputation; ses mœurs seront honorables et irréprochables, et,
avec cela, il sera pour tous grave et humain [. . .] il aura la physionomie réfléchie,
sans austérité [. . .] La justice présidera à toutes ses relations ». Car « Ce ne sont pas
de petits rapports que ceux du médecin avec les malades; les malades se soumettent
au médecin, et lui, à toute heure, est en contact avec des femmes, de jeunes filles, des
objets précieux; il faut, à l'égard de tout cela, garder les mains pures. »
Par ailleurs, le médecin doit pratiquer la médecine pour l'amour des hommes
et de son art. La question des honoraires ne doit venir qu'en second plan: « Si vous
commencez par vous occuper de vos honoraires [. . .] vous susciterez chez le malade
cette pensée que [. . .] vous partirez et le quitterez, ou que vous le négligerez et ne
prescrirez rien pour le moment présent. Vous ne vous occuperez donc pas de fixer le
salaire; car nous pensons que ce souci est nuisible au patient» (les Préceptes). Enfin,
le médecin ne doit pas refuser de soigner un homme sans ressource, bien au contraire,
il se doit de le secourir: « Je recommande de ne pas pousser trop loin l'âpreté, et
d'avoir égard à lafortune et aux ressources; parfois même vous donnerez des soins
gratuits, rappelant ou le souvenir passé d'une obligation ou le motif actuel de la
réputation. S'il y a lieu de secourir un homme étranger et pauvre, c'est surtout le cas
d'intervenir; car là où est l'amour des hommes est aussi l'amour de l'art. »
On connaît surtout de nos jours le serment qui porte son nom (mais que
d'aucuns attribuent à d'autres médecins) et que prêtent les étudiants en médecine lors
de la soutenance de leur thèse. Ce serment instaure la confraternité entre médecins,
l'égalité des hommes devant la maladie, la défense de la vie avant tout et le respect du
secret médical. Notons toutefois qu'Hippocrate aurait refusé de dispenser des soins au
roi des Perses alors en guerre contre ses compatriotes les Grecs, grave manquement
au serment qui porte son nom ... ;
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Biographie d'Hippocrate
Surnommé le prince des médecins, Hippocrate naît en 460 av. Je à Cos, une
île de la mer Egée consacrée à Esculape. Il est difficile de faire la part de la légende
dans les divers récits de sa vie. Selon un certain Soranus, il serait membre de la
famille des Asclépiades et le dix-septième descendant d'Esculape. Après avoir reçu
une première instruction par son père, Hippocrate part étudier à Athènes où il a pour
maître le sophiste Gorgias. Il devient rapidement aussi instruit en philosophie qu'en
médecine, mais il se consacre à la seconde discipline en ne gardant de la première que
ce qu'il croit nécessaire à la justesse du raisonnement. En allumant de grands feux
dégageant des substances aromatiques, il sauve les villes d'Athènes, d'Abdère et
l'Dlyrie des ravages d'une terrible peste. La ville d'Athènes le récompense alors en
lui donnant le droit de citoyenneté et en l'entretenant toute sa vie dans le Prytanée aux
frais du gouvernement. Il voyage beaucoup et sa réputation dépasse bientôt les
frontières de la Grèce. Mais sa passion de la vérité - il s'appuie sur les bases solides de
l'expérience et de l'observation des faits - lui fait dédaigner la gloire et les honneurs.
On raconte à ce titre qu'il refuse avec mépris les offres mirobolantes du roi des Perses
pour éradiquer l'épidémie qui décime ses armées. Cependant, sa célébrité ne
l'empêche pas de continuer à donner des consultations. Il passe les dernières années de
sa vie en Thessalie, où il s'éteint presque centenaire. Modeste et simple, il a
révolutionné la médecine en la débarrassant des superstitions et des sorcelleries. Une
soixantaine d'ouvrages lui sont attribués, mais il est difficile de savoir quels sont ceux
véritablement de sa main.
Serment d'Hippocrate
"Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous
les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes
forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants: Je mettrai mon maître de
médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon
avoir, et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins; je tiendrai ses enfants pour des
frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni
engagement. Je ferai par des préceptes, des leçons orales et du reste de
l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître, et aux disciplines liés par un
engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le
régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je
m'abstiendrai de tout mal et injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on
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Platon (428-348 avant J-C), dans les Dialogues, analysera les théories existantes de l'art de la
médecine. S'il admet les quatre éléments composants universels, il attribue un rôle majeur au
Pneuma dans le fonctionnement de l'organisme. En effet, pour Platon, (et les pneumatistes qui
reprendront cette théorie au dix-septième siècle), le pneuma appartient à la fois à l'air et au feu
et forme le souffle vital, donnant aux organes mouvement et vie.
Aristote, né en 384 avant J-C à Stagire, d'abord intéressé par la zoologie, va transposer à
l'homme les découvertes anatomiques qu'il effectuera à l'occasion de dissections d'animaux ;
il attribue ainsi trois chambres au cœur humain (notion qui prévaudra jusqu'au seizième siècle
et à la généralisation des dissections chez l'homme).
Le Pneuma
C'est dans le cœur qu'il subit une combustion et est infusé dans
le sang, sous une forme intense et concentrée. Ce pneuma est l'esprit
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Air extérieur
Organisme
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Le début du troisième siècle avant notre ère est marqué essentiellement par les découvertes
des anatomistes d'Alexandrie qui grâce à la tolérance de leurs compatriotes, peuvent pratiquer
la dissection chez l'homme. Ainsi, Hérophile (né vers 330 avant JC ) étudie le système
nerveux, les méninges et le cerveau, et Erasistrate (né vers 320 avant JC) le système
vasculaire, corrigeant les conclusions d'Aristote. Ces deux anatomistes auront fait faire à leur
discipline des progrès considérables. Malheureusement, ils furent peu entendus de leurs
confrères, peu confiants envers l'anatomie.
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C'est à l'époque de Galien que remontent à Rome les débuts de la Santé Publique: fontaines
pour la distribution d'eau propre, mise en place d'égouts et de latrines publiques, construction
de thermes publics et de valetudinaria (établissements de soins tenus comme étant les
premiers hôpitaux, à l'usage des vétérans et des infirmes).
Claude GALIEN (Claudius Galenus) (131-201 après J.C) : Médecin et physiologiste grec,
établi à Rome: Galien est après Hippocrate la plus grande figure de la médecine antique. Ses
études anatomiques sur les animaux et ses observations sur les fonctions du corps humain
dominèrent la théorie et la pratique médicales pendant quatorze siècles.
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Par contre, son mépris pour la chirurgie contribuera à reléguer cette dernière
au rang d'art mineur jusqu'aux travaux d'Ambroise Paré au seizième siècle.
En médecine il admet que les principales causes des maladies sont la pléthore ou excès
des humeurs et la cacochymie ou altération des humeurs; la première se combat par la
saignée, la seconde par les purgatifs.
Organiciste, "les lésions des fonctions viennent des parties malades qui les
produisent; les maladies des parties organiques lèsent les fonctions." A partir de là
son diagnostic repose sur l'étude des symptômes. Contrairement à Hippocrate sa
thérapeutique repose sur l'emploi des contraires: "contraria contrariis curantur"; les
plantes médicinales tenant dans l'arsenal thérapeutique une place de choix, cette partie
de la pharmacopée garde encore le nom de "pharmacie galénique"
C'est à l'époque de Galien que remontent à Rome les débuts de la Santé Publique: fontaines
pour la distribution d'eau propre, mise en place d'égouts et de latrines publiques, construction
de thermes publics et de valetudinaria (établissements de soins tenus comme étant les
premiers hôpitaux, à l'usage des vétérans et des infirmes).
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Galien fut également admiré par ses contemporains pour les idées qu'il
développe en philosophie. Dans son traité De l'utilisation des parties du corps
humain, il suivit l'approche d'Aristote selon laquelle il n'y a rien dans la nature
qui soit inutile. Il est vitaliste et admet qu'une force vitale appelée "pneuma"
émanation de la divinité, gouverne le corps comme elle gouverne le monde.
Selon Galien l'essence de la vie "pneuma" se manifeste sous trois formes
principales:
- Le "pneuma physique" ou esprit naturel siège dans le foie; centre de la
nutrition.
- Le "pneuma psychique" ou esprit animal siège dans le cerveau; il occupe le
centre des sensations et de l'intelligence.
- Le "pneuma zootique" ou esprit vital siège dans le cœur et les vaisseaux; qui
est le centre des pulsations. A quelques réalités près, ce système que Galien
voulait logique et simple, apparaît confus et surtout entaché d'erreur.
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Des hôpitaux sont ouverts à Edesse en Syrie et à Césarée de Cappadoce au quatrième siècle,
puis bientôt dans toutes les villes de l'empire Byzantin. Ces établissements, financés par la
charité chrétienne, accueillent les lépreux et autres malades, mais aussi les nouveau-nés.
Par la suite, les médecins les plus importants appartiendront à l'école de la " médecine arabe".
Ils commencent par traduire les livres des médecins Grecs ou Byzantins.
Puis, survient, à la fin du neuvième siècle, Abu Bakr Muhammand Ibn Zakaria ar Rasi, dit
Rhazès. Ce dernier décrit de nombreuses pathologies comme la goutte, les calculs rénaux et
vésicaux, la variole ou la rougeole. Ses élèves tireront de ses enseignements une encyclopédie
médicale, le Continens.
Abou Ali Ibn Abdillah Ibn Sina, connu en Occident sous le nom d'Avicenne, naquît en 980.
Pluridisciplinaire, il léguera essentiellement à la médecine son Canon (Qanun fit' tibb'), qui
est une revue de toutes les maladies humaines. On peut y trouver l'amour classé parmi les
maladies cérébrales au même titre que l'amnésie ou la mélancolie ... ). Ce Canon restera
pendant de nombreux siècles comme le fondement de la médecine pour les praticiens.
Pourtant, ses écrits apparaissent beaucoup plus philosophiques que cliniques.
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Le début du deuxième millénaire est marqué dans l'Orient arabe par l'établissement de
l'enseignement de la médecine dans les hôpitaux. Les élèves examinent les malades puis les
confient à des assistants plus expérimentés, avant que le maître ne confirme le diagnostic et ne
prescrive la thérapeutique
.
A la même période, d'autres médecins arabes se distinguent en Espagne: Le Cordouan, puis
AbulCassis (936 - 1013, il s'impose comme le meilleur chirurgien de l'époque après avoir
affirmé qu'il n'existe pas de frontière entre la médecine et la chirurgie) et Averroes (1126 -
1198, il écrit sur diverses pathologies et sur le rôle de la rétine).
En Europe, au onzième siècle, se crée l'école de Salerne où est enseignée la médecine par des
médecins laïcs. Pendant plusieurs siècles, des élèves venus de toute l'Europe étudieront en
latin, en grec, en italien et en arabe (Constantin l'Africain, Warbod Gariopontus, Jean
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Platearius, Roger de Panne). Une femme, Trotula, auteur d'un traité de gynécologie et
d'obstétrique, aurait été la première à enseigner la médecine en cette école. Un ouvrage écrit à
Salerne traversera les siècles : le Regimen Sanitatis(Régime de Santé), traité d'hygiène.
La suite du Moyen-Age est essentiellement marquée par la création des Universités, en Italie
tout d'abord (Bologne en 1188, Naples en 1224, Padoue en 1228, Rome en 1245), puis en
Espagne (Valence en 1209, Salamanque en 1230), en Angleterre (Oxford en 1214, Cambridge
en 1229) et en France (Paris en 1215, Montpellier en 1220, Toulouse en 1229).
L'enseignement distillé par ces Universités est très dépendant de l'Eglise. L'étudiant en
Médecine passe cinq à six ans sur les bancs de l'Université, devenant tour à tour bachelier,
licencié puis enfin maître ou docteur. Suivre cet enseignement nécessite une certaine richesse,
entre le prix à payer pour l'inscription et les divers cadeaux à offrir au personnel de l'école.
L'Eglise régit également les hôpitaux en cette fin du Moyen-âge. Ces hôpitaux accueillent
surtout les malades et les infirmes. D'autres lieux (des maladreries ou léproseries) permettent
de soigner les malades de la lèpre.
Peu de médecins se mettent en évidence en cette fin du Moyen-âge. Les progrès les plus
importants sont réalisés par les chirurgiens-barbiers qui commencent à pratiquer quelques
dissections de cadavres humains. Deux chirurgiens sont à distinguer particulièrement. Le
premier, Henri de Mondeville (1260? - 1320?), chirurgien à la cour de Philippe IV puis de
Louis X, écrit une Chirurgie très complète où il préconise notamment la suture immédiate des
plaies. Le second, Guy de Chauliac, exerce en Avignon auprès de différents papes et écrira la
Chirurgia Magnl!, traité qui guidera les chirurgiens durant de nombreux siècles et où il
conseille de laisser suppurer une plaie avant de la suturer.
300 av. J.C.: opération de la cataracte attribuée à Hérophile, reproduite par Ambroise Paré en
1652.
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1000: Avicenne (Ibn Sina) (980-1037) écrit le "Canon" de la médecine qui regroupe toutes les
connaissances médicales reprenant notamment l'enseignement de la Grèce antique et de
Galien. Traduit en latin par Gérard de Crémone à Tolède dans la seconde moitié du XIIe
siècle, le "Canon" servit de manuel dans les universités médiévales à partir du XIIIe siècle, où
il contribua à la formation d'une pensée médicale occidentale.
1123: Fondation de l'Université de Bologne.
1220: Fondation de l'Université de Montpellier.
1253: Fondation de la Faculté de Médecine de Paris.
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Chapitre 2
La Renaissance, qui voit resurgir les goûts artistiques de l'Antiquité, sera l'occasion de
perfectionner la représentation du corps humain à travers le retour à l'ordre universel
numérique et géométrique élaboré par les Grecs (nombre d'or, représentations de Léonard de
Vinci (1452-1519) ou d'Albrecht Dürer (1471-1528)).
Estienne (1504-1564).
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Le plus célèbre de ces anatomistes, Andreas Vésale, naît aux Pays-Bas en 1514. Après avoir
étudié la médecine à Paris sous la direction de Gontier d'Andemach et de Sylvius, et aux côtés
de Michel Servet, de Charles Estienne ou de Laurent Joubert, Vésale se rend à Padoue où il
pratique de nombreuses dissections. Il rédige en 1543 le De humani corporis fabrica, où tout
en s'inspirant des auteurs anciens, il expose ses théories et ses découvertes, et propose une
première nomenclature anatomique. Toutefois, le poids des traditions l'empêche de
s'affranchir de l'enseignement des anciens, et notamment de Galien, ce qui conduira Vésale à
quelques incohérences entre ses écrits et ses gravures. Il meurt en 1564 en Terre Sainte.
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doctorat en 1537. Sa thèse, Paraphrasis dans nonum librum Rhazae medici arabis
clariss ad regem Almansorum de affectum singularum corporis partium curatione, est
un commentaire sur le neuvième livre de Rhazes. Il ne reste que peu de temps à
Louvain avant de quitter la ville à cause d'un différend avec son professeur. Puis,
après un bref séjour à Venise il se rend à l'Université de Padoue (Universitas
aristarumi, l'école de médecine la plus réputée d'Europe. Au bout de deux jours
d'examen, l'université lui offre un poste de lecteur en chirurgie (explicator
chirurgiae), preuve de ses capacités. Il enseigne également la chirurgie et l'anatomie à
l'Université de Bologne et à l'Université de Pise. Auparavant, ces matières étaient
enseignées principalement par la lecture des textes classiques, de Galien surtout, suivie
de dissections d'animaux par un chirurgien barbier dont le travail était dirigé par
l'enseignant. Aucune expérience n'avait été réalisée pour actualiser les travaux de
Galien, considérés comme des références irréfutables. Vésale, pour sa part, innove en
utilisant la dissection comme principal outil d'enseignement, réalisant le travail lui-
même, tandis que ses étudiants sont regroupés autour de la table. L'observation directe
est devenue la seule source fiable de connaissance et cette révolution entraîne une
rupture considérable avec la pratique médiévale.
Il conserve pour ses étudiants des dessins méticuleux réalisés au cours de son
travail sous forme de six grands tableaux anatomiques illustrés. Quand il constate que
certains d'entre eux ont été largement copiés, il les publie tous en 1538 sous le titre de
Tabulae Anatomicae sex. Il poursuit son travail en 1539 avec une version actualisée du
manuel anatomique de Galien, Institutiones Anatomicae. Lorsqu'il arrive à Paris, un
de ses anciens professeurs publie une attaque contre cette version.
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Bien que le travail de Vésale n'ait pas été le premier à s'appuyer sur les
constatations d'autopsie, ni même le premier ouvrage de cette époque, la valeur de sa
production de planches très détaillées et complexes, et le fait que les artistes qui les ont
réalisées avaient réellement assisté à la dissection en fait un instantané devenu
classique. Des copies illégales ont été diffusées presque immédiatement, Vésale en
reconnaissait l'existence dans une note d'imprimerie. Vésale n'avait que 30 ans au
moment où la première édition de la Fabrica a été publiée.
Outre la première bonne description de l'Os sphénoïde, il montre que le
Sternum se compose de trois parties et le Sacrum de cinq ou six pièces, et décrit avec
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L'autre point négatif qu'on pourrait attacher à la Fabrica, est le fait que
l'anatomie de Vésale n'est que descriptive donc fort peu utilisable par les chirurgiens.
Il faut attendre un peu pour que l'anatomie devienne tissulaire avec Malpighi,
topographique avec Winslow et Douglas, et pathologique avec Morgani. Mais avec la
Fabrica, la graine est plantée et parmi d'autres médecins de l'époque Ambroise Paré
reconnaît avoir largement puisé dans l'ouvrage de Vésale pour ses travaux.
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En 1546, il publie ses recherches sur l'influence de la Racine de Chine contre la goutte
dans un court texte intitulé Radicis Chynae. Il recommande l'usage de cette plante,
avec autant de vigueur ainsi qu'il défendait auparavant ses découvertes en anatomie.
Cela suscite une nouvelle série d'attaques contre son œuvre, qui fait alors l'objet d'une
demande de condamnation auprès de l'empereur. En 1551, Charles V saisit une
commission à Salamanque pour enquêter sur les implications religieuses de ses
méthodes. Le travail de Vésale est autorisé par le conseil, mais les attaques se
poursuivent. Quatre ans plus tard, un de ses principaux détracteurs publie un article
qui prétend que c'était le corps humain lui-même qui avait changé depuis l'époque où
Galien l'avait étudié (et donc le maître ne s'était pas trompé).
Après l'abdication de Charles, il reste à la cour auprès de son fils Philip II qui
le tient en grande estime et le récompense par une pension à vie et fait de lui un comte
palatin. En 1555, il a publie une édition révisée de De Corporis.
Lors du voyage de retour, après avoir lutté des jours durant contre un vent
défavorable en Mer Ionienne, son bateau fait naufrage et Vésale finit par mourir
d'épuisement sur les côtes de l'Île de Zante (Zakynthos) le 15 octobre 1564 où il fut
rejeté par les matelots. Il meurt, dans un tel état de dénuement que, si un bienfaiteur
n'avait pas payé ses funérailles, sa dépouille aurait été jetée aux animaux. Au moment
de sa mort, il était à peine âgé de cinquante ans.
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Jean Femel (1497-1558) publie une Universa Medicina où il accorde une place importante à
la physiologie mais conserve de Galien la théorie pneumatiste des esprits vitaux.
Paracelse (1493-1541), né en Suisse sous le nom de Theophrastus Bombastus von
Hohenheim, étudie en Italie puis parcourt l'Europe en rédigeant de nombreux ouvrages où il
critique certaines théories des anciens. Il reste comme le père de la chimie pharmaceutique. Si
ces trois praticiens adhéraient encore à la théorie pneumatiste de Galien, les médecins qui
leur ont succédé mettent fortement en doute cette théorie et l'existence d'un " souffle vital ".
Michel Servet (1509-1553) tout d'abord, qui affirme que le sang veineux est épuré par le
poumon pour revenir ensuite au cœur; critiquant les dogmes catholiques, il est, sur l'ordre de
Calvin, brûlé avec ses livres à Genève où il était venu se réfugier.
Realdo Colombo, élève de Vésale, décrit précisément le trajet du sang veineux du ventricule
droit au poumon par l'artère pulmonaire et son retour au ventricule gauche par les veines
pulmonaires.
Son élève, Andrea Cesalpino (1519-1603) emploie le premier le terme de" circulation ", sans
établir toutefois le lien entre le pouls et le flux sanguin.
Santorio Santorio (1561-1636), élève et ami de Galilée, est l'un des fondateurs 1 de la
physiologie expérimentale. Grâce à une balance de son invention, il mesure et compare les
apports et les pertes de poids chez l'homme.
Le développement des armes à feu comme l'arquebuse ou le mousquet va permettre aux
chirurgiens de se mettre en évidence. Ceux-ci n'ont normalement pas le droit de pratiqrer des
dissections, mais la multiplication des blessures nouvelles les oblige à en pratiquer
secrètement.
Les premiers à écrire sur le sujet sont les Allemands Brunschwig et Gersdorffer, s 'vis du
Français Ambroise Paré. Né en 1509 à Laval, il étudie à Paris puis parcourt les chips de
bataille en Europe auprès de grands seigneurs (Maréchal Montejan, Vicomte de 1 Rohan)
comme chirurgien de guerre. Il écrit de nombreux ouvrages, dont Cing livres de chirurgie
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(1571), des livres sur le traitement des plaies par armes à feu ou sur les malformations des
nouveaux-nés (1es monstres). Très proche des grands de la cour malgré son statut de
,
chirurgien, il s'illustre plusieurs fois.
Tout d'abord en tentant de sauver Henri II après son accident (lors d'une joute, la lancé de
1
Montgomery se plante dans l'œil du Roi ; Paré fait reproduire la blessure chez q1f1tre
suppliciés de la Bastille avant de les disséquer pour mieux comprendre le mécanisme de la
blessure), puis en soignant l'Amiral Coligny après un attentat perpétré à la veille de la Sbt-
1
Barthélémy, et enfm en étant sauvé par Charles IX lui-même qui le cache sous son lit au
1
Les hôpitaux et hospices (dont certains sont des anciennes léproseries) servent encore
essentiellement à l'hébergement des pauvres et des infirmes plutôt qu'aux soins médicaux.
Dans certains de ces hôpitaux, on crée des salles réservées aux personnes atteintes de troubles
de l'esprit, que le Suisse Félix Planer (1536-1614) s'attache à décrire avec soin dans sa
classification des maladies.
Les médecins de l'époque sont pour la plupart étoffés, même s'ils ne font pas partie de la
noblesse. Beaucoup de médecins se regroupent en collèges en Italie, en Allemagne, en France
ou en Angleterre (création du Royal College of Physicians). Les chirurgiens, quant à eux,
gagnent mal leur vie et leur métier manuel est dénigré par des médecins cultivés qui parlent le
latin. Faun don»
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Histoire et développement
Le fonctionnement de la balnéothérapie
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La plus grande découverte de ce siècle est, à n'en pas douter, celle de la circulation du sang
décrite par Harvey en 1628 dans son ouvrage Exercitatio anatomica de motu cordis et
sanguinis in animalibus. Né dans le Kent, William Harvey (1578-1657) étudie la médecine à
Cambridge puis à Padoue. Il décrit avec précision le système vasculaire de l'organisme,
rejetant amsi la notion de " souffle vital "
Certains médecins s'élèvent contre la théorie d'Harvey et ses adeptes " circulateurs ", comme
Jean Riolan (1577-1657) et Guy Patin (1601-1672) en France, Jacques Primerose en
Angleterre ou Hofmann en Allemagne. Mais les" circulateurs " (Dionis et Vieussens en
France, Jan de Wale aux Pays-Bas ou Sténon au Danemark) triompheront, notamment grâce à
Louis XIV qui, en 1672, chargera Dionis d'enseigner cette théorie en France. La découverte
d'Harvey sera complétée par la mise en évidence des vaisseaux lymphatiques en 1622 par
Gaspard Aselli à Pavie puis par la découverte du circuit lymphatique par le parisien Jean
Pecquet (1622-1674).
Histoire de la Circulation
Les Anciens n'ont jamais eu une idée correcte de la circulation et de son
fonctionnement, à l'exception d'Ibn al-Nafis (12] 0-1288).
EN EGYPTE: "Métou": "Si tu examines un gonflement des vaisseaux sur la peau d'un
membre et que son aspect augmente, devient sinueux et serpentiforme alors tu diras le
concernant: c'est un gonflement des vaisseaux" (papyrus d'EBERS (v 1550 avant J.C.)
EN GRECE : Deux sortes de sang ( artériel et veineux) s'écoulent sans se mélanger,
distribués depuis le foie et le coeur. - pour HIPPOCRATE 460-375 av J.C.: "lin fleuve
qui arrose tout l'intérieur du corps" . "Quand les fleuves sont à sec, l'homme est mort
" ; - pour GALIEN 130-200 ap JC: Les artères transportent "l'esprit vital". Le cœur
reste au centre du système, il siège dans l'âme, et n'est jamais conçu comme ayant
un rôle moteur.
Ce schéma restera le dogme et fera autorité pendant 15 siècles !
EN PAYS D'ISLAM: - IBN AL- NAFIS 1210-1288, réfute le dogme galénique sur la
communication interventriculaire et décrit clairement le concept de la circulation
pulmonaire: " Quand le sang a été raffiné dans cette cavité (ventricule droit), il lui faut
passer dans la cavité gauche, où se forme l'esprit vital. Cependant il n'existe, entre ces
deux cavités, aucun passage. A ce niveau la substance du cœur est particulièrement
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Le microscope inventé par Antoine van Leuwenhoek (1632-1723) aux Pays-Bas va permettre
aux savants du dix-septième siècle de réaliser d'énormes progrès.
Histoire du microscope
Il est difficile de dire qui a inventé le microscope composé. On dit souvent que
l'opticien hollandais Hans Janssen et son fils Zacharias Janssen fabriquèrent le premier
microscope en 1590, mais ceci provient d'une déclaration de Zacharias Janssen lui-
même au milieu du XVIIe siècle. La date annoncée est assez improbable étant donné
qu'il a été montré que Zacharias Janssen est né vers 1590. Un autre favori au titre
d'inventeur du microscope est Galilée. Il a développé un occhiolino, un microscope
composé d'une lentille convexe et d'une autre concave en 1609.
Un dessin par Francesco Stelluti de trois abeilles figure sur le sceau du pape
Urbain VIII (1623-1644) et passe pour la première image de microscopie publiée'.
Christiaan Huygens, un autre Hollandais, a développé à la [Ill du XVIIjsiècle un
oculaire simple à deux lentilles corrigé des aberrations chromatiques, ce . ui fut un
grand pas en avant dans le développement du microscope. L'oculaire de H ygens est
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toujours fabriqué aujourd'hui, mars souffre d'un champ assez réduit et d'autres
problèmes mineurs.
On attribue en général à Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723) le fait d'avoir
attiré l'attention des biologistes sur les utilisations du microscope, même si des loupes
ordinaires étaient fabriquées et utilisées déjà au XVIe siècle. Les microscopes
artisanaux de Van Leeuwenhoek étaient des instruments simples et de taille réduite
comprenant une-lentille unique mais forte. En comparaison, les systèmes à plusieurs
lentilles restaient difficile à mettre au point et il fallut pas moins de 150 ans de
développement des optiques avant que le microscope composé puisse livrer une
qualité d'image équivalente à celle des microscopes simples de Van Leeuwenhoek.
Néanmoins, et malgré de nombreuses revendications, on ne peut pas considérer Van
Leeunwenhoek comme l'inventeur du microscope composé.
Leuwenhoek découvre ainsi les capillaires et les bactéries (1683) ; puis Marcello Malpighi
(1628-1694) décrit pour la première fois chez l'homme les cellules (déjà identifiées quelques
années plus tôt PfU" Hooke sur les plantes). Le Danois Sténon (1638-1686) et le Hollandais
Reinier de Graaf-(1641-1673) identifient les follicules ovariens en 1673, puis Leuwenhoek
découvre les spermatozoïdes en 1677.
L'Anglais Richard Lower (1631-1691) montre que le sang veineux devient rouge du fait de
son mélange avec l'air inspiré dans les poumons. Il tente également les premières transfusions
d'animal à animal, imité en 1667 à Montpellier par Jean-Baptiste Denis qui transfuse un
homme avec du sang animal (agneau) ; bien sûr, l'échec soldera ces tentatives.
L'obstétrique devient un peu plus prisée à partir du dix-septième siècle. Louise Bourgeois
(1564-1644) est la première à mettre en place un enseignement méthodique pour les sages-
femmes, suivie plus tard par François Mauriceau (1637-1704). Le forceps est inventé en
Angleterre par Chamberlen.
Les descriptions médicales des maladies deviennent de plus en plus précises grâce à certains
médecins comme l'Anglais Thomas Sydenham (1624-1689) qui décrit notamment la goutte et
la lithiase rénale ou le Hollandais Herman Boerhaave (1668-1738).
Le quinquina se répand après 1640 en Occident pour soigner les fièvres, notamment celles
dues au paludisme (décrit par Thomas Willis et Giovanni Lancisi qui évoque le rôle des
moustiques dans sa propagation et préconise l'assèchement des marais). Toutefois, le
qurnquma reste inefficace contre la variole et la diphtérie.
Baglivi établit l'efficacité de l'ipéca contre les fièvres diarrhéiques. Les autres thérapeutiques
varient beaucoup selon l'apothicaire qui les a préparées. La purgation, les saignées, les
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On crée dans les Universités des jardins botaniques afin de disposer des plantes médicinales ;
le premier est construit à Montpellier à l'initiative d'Henri IV et de Pierre Richer de Belleval.
Les premiers journaux publiant des articles médicaux sont créés: le Journal des savants en
1665 et le Journal des nouvelles découvertes sur toutes les parties de la Médecine en 1679.
L'Ecossais John Brown (1735-1788) conçoit la vie comme le résultat de forces nerveuses
répondant plus ou moins à des excitations. Le brownisme aura de nombreux adeptes en
Angleterre, en Allemagne et en Italie.
A Montpellier, Théophile de Bordeu (1722-1776) et Paul-Joseph Barthez (1734-1806)
développent l'école des Vitalistes, qui fait le lien entre les animistes et les mécanistes, en
identifiant un " élan vital " complémentaire aux échanges physico-chimiques.
Un certain nombre de médecins présentent des nouvelles classifications des maladies;
l'Ecossais William Cullen (1712-1790) classe les maladies selon les solides et les liquides
altérés, selon le manque ou la pléthore, etc. Boissier de Sauvages, à Montpellier, écrit la
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Pathologica methodica en 1759 où il divise les maladies en dix grandes catégories, s'inspirant
des travaux du botaniste Carl von Linné (1707-1778).
Ce siècle est encore marqué par le grand développement des cires anatomiques (véritables
œuvres artistiques réalisées par Mascagni, Fontana ou Fragonard).
Le rôle des artistes a été déterminant dans l'histoire de l'anatomie. Ses progrès ont été
tributaires de la représentation graphique de même que l'art s'est trouvé lié aux progrès
de l'anatomie. L'anatomie médicale et l'anatomie artistique se sont ainsi nourries
mutuellement, pendant près de cinq siècles en Europe, de la Renaissance au
Romantisme. Léonard de Vinci, Dürer, Rubens, bravant les interdits, ont disséqué
pour comprendre le corps par souci de vérité. Pour Léonard de Vinci, le «peintre
anatomiste» - comme il se nommait lui-même -, le dessin est d'abord un outil de
compréhension de la fonction et de la structure. Avec André Vésale, médecin flamand,
et la publication en 1543 de son De corporis humani fabrica (la fabrique du corps
humain), l'anatomie scientifique voit le jour. Les 300 planches de la Fabrica, qui
explorent méthodiquement le corps, seront des modèles pour les artistes pendant plus
de trois siècles.
Le rendu dans les trois dimensions du corps prend deux options. L'une, artistique:
l'écorché, un vivant qui aurait enlevé son habit de peau pour servir de modèle dans les
ateliers. L'autre, à destination médicale et réalisée par des artistes: la céroplastie,
sculpture en cire colorée, troublante de réalité, dont le volume est obtenu par moulage
sur les dissections puis retravaillée et colorée. Elle constituera le prolongement ultime
des traités de la Renaissance. Son apogée, au milieu du XVIIIème siècle, verra le
développement après les écoles italiennes de Florence et de Bologne de céroplasticiens
français comme André-Pierre Pinson.
Les expérimentations réalisées par le religieux Lazzaro Spallanzani (1729-1799) ou par le
chimiste français Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794) permettent de montrer l'intérêt de
la mesure de la pression artérielle et de démontrer les mécanismes de la respiration et de
l'asphyxie. D'autres expériences feront avancer les connaissances dans le domaine de la
digestion (Jean Astruc, René de Réaumur), de la reproduction (Lazzaro Spallanzani, Caspar
Friedrich Wolff) ou de la neuro-myologie (description du réflexe par Jean Astruc et Albrecht
von Haller).
Des anatomistes se mettent également en évidence : l'Allemand Friedrich Hoffmann (1660-
1742, inventeur du terme Il anatomie pathologique "), le Danois Jacques Bénigne Winslow
(1669-1750) ou l'Italien Giovanni Battista Morgagni (1682-1771), auteur de l'ouvrage Le
siège et les causes des maladies démontrés par l'anatomie, où il présente les résultats de plus
de 600 autopsies réalisées par lui ou son maître Valsalva (de nos jours, les salles d'autopsies
sont souvent dénommées par l'expression Il chez Morgagni ").
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Pour être complet, il faut citer ces médecins qui ont beaucoup fait pour leurs spécialités
respectives : Baptiste Sénac (1693-1770) en cardiologie, Jacques Daviel (1693-1762) en
ophtalmologie, Pierre Fauchard (1678-1761) en odonto-stomatologie, Nils von Rosenstein en
pédiatrie ou Pierre-Joseph Desault (1738-1795) dans l'enseignement de la chirurgie.
La santé publique fait un grand pas au dix-huitième siècle avec notamment le procédé de
variolisation importé de Constantinople (où il est utilisé dès 1701 par Giacomo Pylarini) par
Lady Mary Wortley Montagu (épouse de l'ambassadeur d'Angleterre en Turquie) et introduit à
Versailles par le Docteur Tronchin (1709-1781). Cette technique d'inoculation, parfois
dangereuse, sera remplacée à partir de 1796 par l'invention d'Edward Jenner (1749-1823) qui
injecte de la vaccine (maladie bovine) pour prévenir la variole. Sa " vaccination " remplacera
peu à peu l'inoculation.
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état
et ils servent toujours plus de refuges que de lieux de soins, mis à part dans l'armée et la
manne.
Histoire de la chirurgie
L'époque préhistorique
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L'Antiquité
Les civilisations qui possédaient l'écriture nous ont laissé des documents
importants. Trois papyrus égyptiens rapportent des observations
pathologiques ainsi que des éléments de techniques chirurgicales
(craniotomies, soins des plaies et des brûlures, ablations de tumeurs
superficielles ... ). En Grèce un personnage va dominer tous les autres, c'est
bien sûr Hippocrate (Ve siècle av. J.-C. et IVe siècle av. J.-C.). Il crée une
école médico-chirurgicale, mais sous l'influence de Platon, la maladie est
surtout pour lui une base de réflexion et d'analyse, le résultat thérapeutique
est encore très accessoire. Hippocrate publie environ soixante livres dont six
sur la chirurgie. C'est le traitement des fractures et des luxations qui restera
le plus célèbre, avec la création d'un appareillage qui sera utilisé jusqu'au
XVIIe siècle en Occident.
er
L'Inde au 1 siècle av. J.C
À Rome
Au Moyen Âge
En Orient
En Europe
Au Moyen Âge, des écoles chirurgicales s'ouvrent en Italie dès le Ixe sièc1~
à Salerne puis à Bologne. La première école chirurgicale en France est
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Les médecins, qui généralement sont des clercs, parlant latin et possédant la
science.
Les barbiers, qui en plus de leur activité de coiffeurs effectuent quelques
gestes chirurgicaux (traitement des plaies, d'abcès superficiels ... )
Les inciseurs nomades, (généralement de redoutables charlatans)
Les barbiers chirurgiens, qui sont les véritables chirurgiens.
La Renaissance
Les progrès chirurgicaux vont ensuite stagner pendant le XVIIe siècle suite à
la dissolution de la Confrérie de Saint-Côme. Mais deux événements royaux
vont remettre la chirurgie à l'honneur: en effet lorsque Marie-Thérèse
d'Autriche, l'épouse de Louis XIV, a un abcès à l'aisselle en 1683, Daquin,
médecin du roi, s'oppose à ce que Dionos, le chirurgien, pratique une
incision, ce qui aurait empêché l'abcès de s'ouvrir dans la poitrine. La reine
en meurt. Puis Louis XIV est atteint d'une fistule anale en 1686, et toutes les
tentatives médicales ne donnent aucun résultat. Il fait alors appel à son
chirurgien, un dénommé Felix Tassy qui le guérit, ce qui permet de redonner
un crédit aux chirurgiens par rapport aux médecins
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Le XVIII" siècle est l'une des plus grandes périodes de progrès chirurgicaux
car en 1731, Louis XV inaugure l'académie royale de chirurgie à Paris, et en
1742 il rétablit l'égalité hiérarchique entre médecins et chirurgiens, alors que
les médecins disaient auparavant : « Qu'il y avait de la folie d'imaginer que
le chirurgien soit l'égal du médecin ».
La Révolution et l'Empire
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Pierre Bretonneau (1778-1862), médecin originaire de Tours, décrit avec précision la fièvre
typhoïde et l'angine diphtérique (il aura pour élève Armand Trousseau (1807-1867)).
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Sur le plan de la santé publique, des chaires d'hygiène sont également créées dans les écoles
de santé: François-Emmanuel Fodéré (1764-1835) est ainsi nommé à Paris; il écrit en 1798
un Traité de médecine légale et d'hygiène publique. Par ailleurs, l'Autrichien Johann Peter
Franck (1745-1821) écrit un traité, Système de politique médicale, demandant une politique
nationale de santé sous la responsabilité du pouvoir politique.
L'époque est par ailleurs marquée par le développement en France de la vaccination contre la
variole à partir de 1799. Les campagnes de vaccination sont encouragées par Pinel, Guillotin
et Bonaparte, puis par le clergé qui défendra la vaccination dans ses prêches dominicaux.
La tuberculose, qui se développe en Angleterre à la fin du dix-huitième siècle, se propage en
France et touche de nombreuses personnes. Elle est alors considérée comme une maladie
romantique atteignant de jeunes hommes esthètes (cf. La dame aux camélias, par exemple).
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professions, peut alors être exercée sans diplôme ! Pour remédier à cet état de fait, Antoine de
Fourcroy (1755-1809) présente à la Convention un projet de réforme après la chute de
Robespierre. Celui-ci est accepté par le décret du 4 décembre 1794 (14 frimaire an III) et
décide la fondation de trois Ecoles de Santé à Paris, Strasbourg et Montpellier.
Ces dernières ont pour mission de dispenser un enseignement aux médecins et chirurgiens
militaires. Chaque école se voit pourvue d'un certain nombre de chaires de clinique, occupées
par des médecins nommés par l'état. Parmi eux, Jean-Louis Baudelocque (1746-1810), auteur
de L'art des accouchements en 1782, est nommé Professeur d'obstétrique à Paris, faisant enfin
de cet art une discipline médicale à pat entière. L'enseignement dans ces écoles est à présent
pratiqué en langue française et est bien sur entièrement laïque. Trois ans plus tard, le 27 juillet
1797 (9 thermidor an V), ces Ecoles de Santé seront intégrées à la nouvelle Université.
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1493-1541: Paracelse refuse d'attribuer les dérèglements morbides aux altérations des
humeurs; pour lui, la maladie est due à l'affection particulière et locale d'un organe.
1537: Ambroise Paré (1510-1590) pratique la première désarticulation du coude et, manquant
de l'huile que l'on répandait bouillante sur les blessures par arme à feu, il panse la plaie avec
un mélange de jaune d'œuf, d'huile de rosat et de térébenthine. Il pratique la ligature des
artères dans les amputations.
1543: André Vésale est l'auteur du premier vrai traité d'anatomie "De humani corpons
fabriqua", publié à Padoue.
1700: Anton van Leeuwenhoek (1632-1723) construit les premiers microscopes et découvre
les corpuscules sanguins.
1761: Giovanni-Battista Morgagni (1682-1771) montre l'intérêt de l'étude des lésions chez
l'homme malade et de leur confrontation avec les manifestations cliniques.
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Chapitre 3
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Durant l'été 1879, Pasteur et ses collaborateurs, Émile Roux et Émile Duclaux,
découvrent que les poules auxquelles on a inoculé des cultures vieillies du microbe du
choléra des poules103 non seulement ne meurent pas mais résistent à de nouvelles
infections - c'est la découverte d'un vaccin d'un nouveau type: contrairement à ce qui
était le cas dans la vaccination contre la variole, on ne se sert pas, comme vaccin, d'un
virus bénin fourni par la nature (sous forme d'une maladie bénigne qui immunise
contre la maladie grave) mais on provoque artificiellement l'atténuation d'une souche
initialement très virulente et c'est le résultat de cette atténuation qui est utilisé comme
vaccin.
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quelque chose de curieux. Bien que l'oxygène puisse jouer un rôle en accélérant les
processus d'autolyse, il n'a probablement pas une action aussi directe que Pasteur le
pensait. »
Pasteur est à l'origine d'un constat essentiel à l'histoire de la médecine: la preuve, pour
certaines maladies, de l'existence d'une contagion. En effet, depuis Hippocrate, on connaissait
l'existence de d'épidémies, mais depuis des siècles, les médecins se demandaient si la maladie
se transmet d'une personne à l'autre.
L'esprit le plus inventif de cette époque, comparable à Pasteur, est Robert KOCH (1843-
1910). Il affirme l'existence d'espèces de bactéries (êtres unicellulaires) ; c-à-d chaque espèce
a ses propres caractéristiques, produisant ses toxines, et déclenchant des phénomènes
pathologiques qui lui sont particuliers. Koch trouve une nouvelle confumation: chaque
maladie est due à un germe donné qui ne peut en provoquer une autre.
De 1870 à 1910, les progrès de la bactériologie font un bon spectaculaire : Loëffler décrit le
germe de la diphtérie, -Eberth celui de la fièvre typhoïde; - Laveran celui du paludisme ...
L'ingéniosité et le sens de l'observation de quelques médecins pour découvrir le rôle des
«insectes vecteurs» : les moustiques sont accusés en premier lieu lorsque Ross démontre leur
rôle dans la transmission du paludisme, -Manson dans celle des filaires, -Beauperthuy puis
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Finlay dans celle de la fièvre jaune, - puis vient la mouche tsé-tsé par Bruce de propager la
maladie du sommeil.
L'une des grandes innovations de la 2è moitié du XIXè S est la large diffusion des sérums
protégeant l'homme contre les infections. Parmi les premier chercheur ayant prôné une
anatomie pathologique microscopique, il faut mentionner Rudolph Virchow, très connu avec
sa théorie cellulaire :
En 1858, il publia sa théorie de la pathologie cellulaire d'après laquelle les maladies ont leurs
origines dans des altérations des cellules du corps. Cette découverte lui apportait une
renommée mondiale. En outre, il travaillait comme historien de la médecine et publiait
beaucoup et dans diverses revues. Jusqu'à sa mort il visita régulièrement le Solbad de Bad
Durkheim, promis au plus bel avenir, pour y suivre une cure de raisin (cure uvale) et se lia
d'amitié avec le médecin de l'arrondissement, le docteur Philipp Veit Kaufmann (1758-1838).
Son monument funéraire se trouve dans le vieux cimetière St Matthieu à Berlin-Schëneberg.
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Virchow travaillait aussi de façon pratique comme hygiéniste; en cette qualité il conseillait
les gouvernements allemands et étrangers dans des questions d'épidémies. Il s'occupait de
rendre la recherche de la trichine obligatoire en Prusse.
L'assemblée des naturalistes et des médecins allemands se consacra à la question des eaux
usées lors de la conférence de Dresde en 1868. Virchow était partisan du drainage par des
égouts, contrairement à Georg Varrentrap, médecin à Francfort qui se prononçait pour un
enlèvement et pour une utilisation comme engrais. L'association entre James Hobrecht et
Virchow, dès 1869, fut décisive pour que Berlin reçut dans les années 1870 un tout-à-l'égout
et un approvisionnement central en eau potable. Le drainage de la ville se fit par plus de
douze systèmes radiaux indépendants qui menaient vers des champs d'épandage en dehors de
la ville, c'était la solution la plus convenable à l'époque pour l'élimination des eaux usées.
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Le XIXè S est aussi marqué par le renouveau de la chirurgie par l'anesthésie et l'asepsie. Le
chercheur le plus en vue est William Morton :
William Thomas Green Morton (né le 9 août 1819 et décédé le 15 juillet 1868) était un
américain qui fut responsable de la première démonstration publique réussie des qualités de
l'éther en tant qu'anesthésique par inhalation.
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Histoire de l'anesthésie
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Le premier cliché est celui de la main d'Anna Bertha Rôntgen (22 décembre 1895, pose de 20
min.) ; il s'agit de la première radiographie, la radiologie est née. Un mois plus tard, Bergonié
reproduit à Bordeaux l'expérience de Rôntgen, avant que ce dernier publie officiellement.
Le 28 décembre 1895, Rôntgen publie sa découverte dans un article intitulé « Über eine neue
Art von Strahlen »4 dans le bulletin de la Société physico-chimique de Wurtzbourg. C'est cette
découverte qui lui vaudra le premier prix Nobel de physique en 1901.
1. «les rayons X sont absorbés par la matière; leur absorption est en fonction de la
masse atomique des atomes absorbants ;
2. les rayons X sont diffusés par la matière; c'est le rayonnement de fluorescence;
3. les rayons X impressionnent la plaque photographique ;
4. les rayons X déchargent les corps chargés électriquement.»
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phénomène de fluorescence, dans les magasins où l'on étudiait l'adaptation d'une chaussure au
pied des clients grâce au rayonnement et bien sûr, on les utilisait pour la radiographie
médicale. Encore là, on fit quelques erreurs, par exemple en radiographiant les femmes
enceintes.
Parmi les immunologues et physiologistes, il faut mentionner Jules Bordet et Claude Bernard.
Jules Jean-Baptiste Vincent Bordet (Soignies le 13 juin 1870 - Bruxelles le 6 avril 1961).
C'est un immunologiste et un microbiologiste belge. Les bactéries du genre Bordetella lui
doivent leur nom.Il devint docteur en médecine en 1892 et commença ses travaux dans le
laboratoire d'Elie Metchnikoff à l'Institut Pasteur de Paris. En 1894 il y observa les globules
blancs phagocytant des bactéries. En 1898, il décrivit l'hémolyse d'un sérum sanguin exposé à
des globules rouges étrangers. Il quitte Paris en 1900 pour fonder l'Institut Pasteur de
Bruxelles. Il y découvrit que l'effet bactéricide des anticorps spécifiques acquis est
considérablement amélioré in vivo par la présence d'un élément du sérum qu'il nommera
alexine mais qui sera plus tard nommé complément. Ce mécanisme fut utilisé pour développer
un test sérologique de dépistage de la syphilis, puis son emploi sera généralisé à tous les tests
reposant sur la méthode de fixation de complément utilisée pour dépister un très grand
nombre de maladies aujourd'hui encore. En coopération avec Octave Gengou, il isola la
bactérie Bordetella pertussis (« bacille de Bordet-Gengou ») en 1906 et formula, à raison,
l'hypothèse qu'elle était à l'origine de la coqueluche. Éminent pionnier de la microbiologie, Jules
Bordet a été le premier scientifique belge à se
voir récompensé du prix Nobel de Physiologie et de Médecine en 1919 pour ses travaux sur
les mécanismes de l'immunité.
interne du glucose dans le sang (1848), l'induction du diabète par ponction au niveau du
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Alors que les chercheurs européens sont particulièrement préoccupés par la bactériologie, les
américains vont révéler l' existence des subsistances chimiques indispensables à l'homme,
dénommées vitamines. Tout comme les enzymes, elles sont efficaces en petites quantités,
mais leur absence entraine des troubles divers dits maladies de carence.
Tout comme les vitamines, les hormones sont des substances indispensables à la vie de
l'homme, et elles agissent en très petites quantités. Mais à la différence des premières, elles
sont produites par l'organisme en fonction de ses besoins. Claude Bernard avait établi la
notion de sécrétion interne, lors de ses études sur le pancréas. Les sécrétions du pancréas, de
l 'hypophyse, du corps thyroïde des parathyroïdes, des glandes sexuelles et des capsules
surrénales ont été appelées hormones en 1905. C'est à partir de ces découvertes que les études
se sont multipliées pour déterminer une longue liste des maladies liées aux glandes à sécrétion
interne.
Malgré les découvertes des vaccins et sérums, la protection de l'homme reste encore limitée à
un nombre restreint des maladies. Des infections sont constatées dans les traitements
chirurgicaux : suppuration des plaies due à germes fort répandus comme les streptocoques,
staphylocoques, colibacilles, germes à infections gangreneuses. La tuberculose reste un fléau
majeur malgré les travaux de Koch. A ce sujet, certains traitements d'infections viscérales
n'agissent qu'indirectement et ne portent pas atteinte au germe responsable de la maladie. A la
même époque, on parvient à identifier un nombre grandissant d'insectes qui transmettent
d'homme à homme, ou par l'intermédiaire d'objets ou d'aliments, des maladies bacfériennes
ou des parasitoses. Charles Nicolle (1866-1936, le pou pour le Typhus), Alphonse Laveran
(1845-1922 confirme le rôle des femelles d'anophèles pour le paludisme)...
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Tout le monde rêve alors d'un médicament qui agirait directement sur le microbe dans
l'organisme humain malade. Apparaissent ainsi les sufamides (Ehrlich, Gerhared Domagk
(1895-1954), Jacques (1897-1977), Thérèse Tréfouët (1892-1897), Daniel Bovet (1907- ) ...
Tandis que les sulfamides retiennent l'attention d'un bon nombre de chercheurs, Alexandre
Fleming (1881-1955) parvient à extraire une pénicilline des champignons dit Penicillium
notatum.
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Histoire de la pénicilline
Sir Alexander Fleming, fut le premier à suggérer que la moisissure Penicillium notatum
synthétisait une substance antibactérienne, et il fut le premier à isoler cette substance qu'il
appela pénicilline. Il ne fut pourtant pas le premier à utiliser ses propriétés, et il ne fut pas
celui qui permit le développement de l'application thérapeutique de la pénicilline.
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Dans les années 1920, Andre Gratia et Sara Dath observent une
contamination et une inhibition de leur culture de
1920 Belgique Staphylococcus aureus par une moisissure. Ils identifient cette
dernière comme étant de l'espèce Penicillium et publient leur
observation dans un journal qui passe inaperçu.
1923
Un scientifique costaricain de l'Institut Pasteur, Clodomiro
Costa Rica Picado Twight remarque l'effet antibiotique de Penicillium en
1923.
Alexander Fleming remarque un halo d'inhibition autour d'une
moisissure bleu verte qui a contaminé une culture de
Staphylococcus. Il en conclut que la moisissure produit une
substance qui inhibe la croissance bactérienne. Il cultive alors
cette moisissure et découvre qu'il s'agit de Penicillium notatum.
1929 Angleterre
Avec l'aide d'un chimiste, il isole la substance antibactérienne
qu'il nomme plus tard pénicilline. Pendant les douze années
suivantes, il cultive et distribue cette moisissure, mais ne
parvient pas à fabriquer une forme stable de pénicilline et à
développer ses propriétés thérapeutiques.
À Oxford, Howard Walter Florey est à la tête d'une importante
équipe de recherche, comprenant notamment Ernst Boris Chain
1938 Angleterre
et Norman Heatley. Ils se lancent dans de longs travaux et
finissent par arriver à produire une forme stable de pénicilline.
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1861: Ignaz Semmelweis (1818-1865) découvre l'infection par contact lors des
accouchements.
1865: Louis Pasteur (1822-1895), montre que l'air atmosphérique véhicule des germes
microbiens qui pourraient être la cause des suppurations.
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Chapitre 4
Depuis le milieu du XXè S. un nouveau pas vers l'infiniment petit a été franchi; l'analyse
porte maintenant sur des millionièmes de millimètres, sur la composition chimique et sur
l'architecture dans l'espace de chaque substance née ou détruite dans le corps, le médecin
devient attentif à l'arrivée ou au départ d'un nouveau radical sur une longue chaine de
polypeptides. Seule l'intéresse l'anatomie moléculaire dont chaque perturbation crée la
maladie. Cette évolution n'est pas propre à la médecine, qui, en réalité, se sert de toutes les
autres disciplines et techniques : l'électronique, la mécanique des fluides, l'astronomie et la
navigation spatiale, l'utilisation des ondes sonores et lumineuses, l'informatique.
En médecine, on s'interroge sur le passage de la physiologie à la pathologie, la définition de
la maladie par rapport à la normale devient de plus en plus imprécise. Dans la pratique
médicale, la séparation logique entre le diagnostic et le traitement s'estompe. Les techniques
de la recherche ont également changé. Les chercheurs ne sont plus seuls dans les laboratoires ;
ils forment des équipes.
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4.4.Nouvelles maladies
Les maladies changent suivant les époques. On assiste par exemple à la fin des épidémies
de variole. D'autres maladies s'installent. Certaines sont liées aux modes alimentaires
(maladies du cœur et des vaisseaux), d'autres au comportement moraux et sociaux
(apparition du Sida, de la Grippe aviaire, de la Grippe Hl ... ).
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Selon sa constitution, l'OMS a pour objectif d'amener tous les peuples du monde au niveau de
santé le plus élevé possible, la santé étant définie dans ce même document comme un « état
de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence
de maladie ou d'infirmité ».Sa directrice générale actuelle est le Dr Margaret Chan.
Fondée le 7 avril 1948, l'OMS trouve ses origines dans les guerres de la fin du XIXe siècle
(Guerre américano-mexicaine, Guerre de Crimée). Après la Première Guerre mondiale, la
grippe espagnole de 1918-1919, qui fit en six mois plus de vingt millions de morts, poussa la
Société des Nations (SDN) à créer le comité d'hygiène de la SDN, qui est de
l'OMS.
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L'OMS est dirigée par 193 États membres, réunis à l'Assemblée mondiale de la santé. Cette
assemblée, composée des délégués représentant les États membres, a pour fonctions
principales d'approuver le budget programme de l'OMS pour l'exercice biennal suivant et de
statuer sur les grandes orientations politiques de l'Organisation. Cette assemblée vote à la
majorité des deux tiers des conventions internationales sur la santé. Les règlements sont votés
par l'Assemblée mondiale de la santé à la majorité simple et ils entreront en vigueur pour tous
les États Membres sauf si ceux-ci refusent ou émettent des réserves dans les délais prescrits
pour la notification. Le Conseil exécutif est l'organe chargé d'administrer l'OMS. Ses 34
membres sont élus intuitu personae pour trois ans par l'Assemblée et le Conseil se réunit au
moins deux fois par an. Ses principales fonctions sont d'appliquer les décisions et les
directives de l'Assemblée mondiale de la santé et de lui indiquer des orientations. Le
Secrétariat est dirigé par le directeur général, nommé par les États membres pour une période
de cinq ans, sur proposition du Conseil exécutif. Le personnel du Secrétariat de l'OMS se
compose de professionnels de la santé, d'autres spécialistes ou experts et d'un personnel
administratif travaillant au Siège à Genève, dans les six bureaux régionaux et dans les pays.
En 2005, le total de ses effectifs était de 3 996 agents dont 1 549 administrateurs. Le Budget
biennal de l'OMS était de 3,3 milliards de dollars pour les deux années 2006-2007. Les zones
régionales de l'OMS ont pour but de tenir compte des problèmes sanitaires propres
à certaines régions du monde: New Delhi (Asie du Sud-Est); Le Caire (Méditerranée
orientale), le Bureau régional a été transféré en 2000 d'Alexandrie au Caire en Égypte;
Manille (Pacifique occidental) ; Washington (Amériques - Organisation panaméricaine de la
Santé (OPS, ou PAHO: Pan American Health Organisation); Brazzaville (Afrique);
Copenhague (Europe)
Mesures sanitaires: prendre des mesures pour arrêter une épidémie et mesures
sanitaires en cas de voyages internationaux (comme la vaccination). L'OMS la déclaré
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en 1980 que la variole avait été éradiquée, après plus de 2 décennies d'efforts dans la
lutte contre cette maladie (c'est la première maladie de l'histoire à avoir été éradiquée
par un effort humain). L'OMS est proche du succès dans le développement de vaccins
contre le paludisme et la bilharziose, et a pour but d'éradiquer la poliomyélite dans les
prochaines années.
Assistance aux P MA (Pays les moins avancés): vaccination contre les grandes
maladies infectieuses, approvisionnement en eau potable, élimination des déchets,
protection maternelle et éradication de certaines maladies.
Recherche:
En plus de son travail d'éradication des maladies, l'OMS effectue diverses campagnes liées à
la santé - par exemple, pour l'augmentation de la consommation de fruits et légumes dans le
monde, et pour diminuer l'usage du tabac. L'OMS conduit des recherches sur, par exemple, le
fait de savoir si les champs électromagnétiques émanant des téléphones portables ont une
influence négative sur la santé. L'OMS compte un de ses membres dans le Conseil
d'administration du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, ou
Fonds mondial. L'OMS est financée par des contributions des états membres et d'autres
donneurs. Ces dernières années, le travail de l'OMS a impliqué plus de collaborations; il y a
actuellement environ 80 partenariats avec des ONG et l'industrie pharmaceutique aussi bien
qu'avec des fondations telles que la "Bill and Melinda Gates Foundation" et la "Rockfeller
Foundation". Maintenant, les contributions à l'OMS provenant des gouvernements nationaux
et régionaux, des fondations et ONG, d'autres organisations de l'ONU, et du secteur privé,
Excède celui des contributions évaluées (dû) provenant des 193 états membres. 1
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Déclaration d'Alma-Ata
5. Les gouvernements ont vis-à-vis de la santé des populations une responsabilité dont ils
ne peuvent s'acquitter qu'en assurant des prestations sociales adéquates. L'un des
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6. Les soins de santé primaires sont des soins de santé essentiels fondés sur des méthodes
et une technologie pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables,
rendus universellement accessibles aux individus et aux familles dans la communauté
par leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent
assumer à tous les stades de leur développement dans un esprit d'autoresponsabilité et
d'autodétermination. Ils font partie intégrante tant du système de santé national, dont
ils sont la cheville ouvrière et le foyer principal, que du développement économique et
social d'ensemble de la communauté. Ils sont le premier niveau de contacts des
individus, de la famille et de la communauté avec le système national de santé,
rapprochant le plus possible les soins de santé des lieux où les gens vivent et
travaillent, et ils constituent le premier élément d'un processus ininterrompu de
protection sanitaire.
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10. L'humanité tout entière pourra accéder à un niveau acceptable de santé en l'an 2000 si
l'on utilise de façon plus complète et plus efficace les ressources mondiales dont une
part considérable est actuellement dépensée en armements et en conflits armés. Une
politique authentique d'indépendance, de paix, de détente et de désarmement pourrait
et devrait permettre de dégager des ressources supplémentaires qui pourraient très
utilement être consacrées à des fins pacifiques et en particulier à l'accélération du
développement économique et social dont les soins en santé primaires, qui en sont un
élément essentiel, devraient recevoir la part qui leur revient.
La Conférence internationale sur les soins de santé primaires
demande instamment que soit lancée d'urgence, aux plans national et
international. une action efficace pour développer et mettre en œuvre les soins
de santé primaires dans le monde entier et, en particulier, dans les pays en
développement, conformément à l'esprit de la coopération technique et d'un
nouvel ordre économique international. Elle appelle les gouvernements, l'OMS
et le PISE et les autres organisations internationales ainsi que les organismes
multilatéraux et bilatéraux, les organisations non gouvernementales, les
organismes de financement, tous les personnels de santé et l'ensemble de la
communauté mondiale à appuyer aux plans national et international
l'engagement de promouvoir les soins de santé primaires et à lui fournir un
soutien technique et financier accru, en particulier dans les pays en
développement. La Conférence les exhorte tous à collaborer pour instaurer,
développer et maintenir les soins de santé primaires conformément à l'esprit et
à la lettre de la présente Déclaration.
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2. Le tournant 1780-1802
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Aristote avait effectué ses dissections animales sur la grenouille, ce qui a fait qu’il a mis en
évidence l’existence de trois chambres au niveau du cœur de cet animal dont les noms sont :
un ventricule et deux oreillettes (une oreillette gauche et une oreillette droite). C’est cela
même qui fait la différence entre le cœur de la grenouille et le cœur d’un être humain car
chez l’homme, comme chez tout mammifère, le cœur possède deux ventricules (un
ventricule droit et un ventricule gauche) et deux oreillettes (une oreillette droite et une
oreillette gauche).
Les études de Galien sur l’anatomie sur les animaux et ses observations sur les fonctions du
corps humain dominèrent la théorie et la pratique médicales pendant plusieurs siècles. Sa
découverte de communication interventriculaire (communication entre les deux ventricules du
cœur) et de l’utérus bifide (synonyme d’utérus double) à partir des dissections animales, sur
les singes, des hominidés qui présentent des similitudes avec l’homme.
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Histoire de l’Obstétrique
L’accouchement et ses suites, objet de l’Obstétrique, sont décrits dans leur dimension
médicale par le papyrus de Carlsberg qui date, pour sa partie la plus ancienne du
IIème millénaire avant J.C. C’est à partir du XVIè siècle que l’obstétrique cessa d’être
un domaine entièrement réservé aux femmes et dont les hommes ne s’occupaient que
dans des ouvrages théoriques, comme le fit Hippocrate.
Epoque médiévale. La fameuse éncyclopédie allemande Meyers Konversationlexikon
(1889) pouvait apporter au Moyen-Âge aux femmes qui accouchaient : « Dans
l’Occident chrétien, l’obstétrique se trouvait exclusivement entre les mains de femmes
qui ne savaient rien ou au plus d’hommes qui ne s’intéressaient guère à leur travail.
Dans les cas difficiles, on se contentait le plus souvent d’appeler le prêtre et l’aide
qu’il pouvait apporter relevait plutôt de la superstition. (…) Dans les faits, les
accoucheuses (ou matrones ou basle) étaient simplement des femmes qui avaient
survécu à de nombreux accouchements, et qui tiraient leur science de l’expérience
transmise oralement. Souvent, elles n’avaient pas de connaissance d’anatomie.
Temps modernes : C’est seulement au XVIème siècle que l’Obstétrique a commencé
à faire l’objet d’une science. En 1513 ou 1519 a été publié par Eucharius Rosslin
(latinisé en Rhodion), médecin allemand, un manuel destiné aux sages-femmes sous le
titre Der swangern Frawen und Hebammen Rosengarten (Le Jardin de roses des
femmes enceintes et des sages-femmes). On y indique comme la meilleure position la
naissance par la tête – ce qui n’est pas une grande trouvaille – la seconde serait la
présentation par le siège. La première traduction française fut publiée à Paris en 1536,
et eut un grand succès. Les accoucheurs étaient encore une rareté à l’époque et Louis
XIV a agi de façon inhabituelle en appelant pour l’accouchement de sa maîtresse,
madame de Lavallière, Julien Clément, un chirurgien d’Arles qui par la suite fut
nommé officiellement accoucheur de la cour. Jeune médecin à l’Hôtel-Dieu François
Mauriceau (1637-1709) publie un traité sur les Maladies des femmes grosses et
accouchées (1668) dont l’influence majeure à travers toute l’Europe contribuera à
faire de l’obstétrique une spécialité à part entière. Le premier lieu de formation des
sages-femmes est l’Hôtel-Dieu de Paris. Dans la deuxième moitié du XVIIIè siècle,
Angélique du Coudray (1712-1792) va instaurer un enseignement itinérant de
techniques d’accouchement. En Allemagne, l’obstétrique resta au contraire le domaine
de sages-femmes qui n’avaient pas reçu aucun enseignement pratique. Les
connaissances se transmettaient oralement, si l’on excepte quelques ouvrages
spécialisés. A en croire le Meyer Konversationslexikon, le premier ouvrage
scientifique à ce sujet serait Neues Hebammenlicht (La nouvelle lumière des sages-
femmes) (1701) du Hollandais Van Deventer ; on y lit : « Il cherchait à réduire
l’utilisation meurtrière des instruments qui servaient à mettre l’enfant en morceaux ».
Au XVIIIè siècle était inventé le forceps par Peter Chamberlen dont il garde
jalousement le secret au sein de sa famille, ce qui vaudra aux Chamberlen l’opprobre
de François Mauriceau qui s’offusque de voir ainsi les médecins cette technique. Par
la suite, le forceps gagnera en popularité mais son utilisation restera réservée aux seuls
médecins de même que les autres instruments obstétricaux. Au milieu du XVIIIè
siècle, on réussit en Angleterre à provoquer artificiellement les naissances afin
d’éviter les césariennes. Certes, la césarienne était une méthode connue dès
l’Antiquité, mais jusqu’à l’époque moderne on ne pouvait y avoir recours que si la
mère était déjà morte afin d’essayer de sauver l’enfant. En cas de complication
pendant la naissance, il ne restait à la sage-femme ou au médecin qu’à essayer de
tourner l’enfant avec la main dans le ventre maternel afin qu’il se présentât par la tête
ou par les pieds. C’est aussi au XVIIIè siècle qu’apparurent les premiers centres
d’accouchement ainsi que des écoles pour sages-femmes et accoucheurs. La première
institution de ce genre fut créée à Strasbourg en 1728, puis à Londres en 1739. En
Allemagne, c’est en 1751, qu’apparurent les premières maternités à l’hôpital berlinois
de la Charité. Cette année encore vit l’ouverture d’une maternité à Göttingen. En
1778l, une école de sage-femmes est créée à Yverdon. En 1779, Elisabeth Bourgeois,
l’épouse d’un chirurgien de Hôtel-Dieu reçoit pour la première fois le titre de sage-
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Il est à noter que ce ligament était déjà évoqué par un médecin français en 1879g
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