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CHAPITRE I.

INTRODUCTION
Toute science doit être située dans son contexte historique, Aucune science ne peut être
coupée de ses liens avec le passé. L’histoire, science humaine par excellence, nous apprend à
nous situer le long de l’axe de l’évolution temporel de la médecine. Ceci nous permet de bien
comprendre l’évolution de notre savoir en sachant d’abord d’où il est venu et comment, dans
quelle circonstance et dans quel contexte, il est venu. Car les sciences évoluent et avec elles,
les conceptions du monde.
Les maladies naissent, se développent et disparaissent du vocabulaire médical. L’intérêt de
l’histoire de la médecine c’est de tirer des leçons de l’histoire, celles des erreurs du passé,
commises dans un pays ou dans un autre, mais dont la connaissance intéresse toute
l’humanité : Ceux qui ne peuvent connaitre le passé se condamnent à le répéter avec ses
erreurs.
Connaitre l’histoire et l’étudier revient à reconstruire son cheminement, donc à revoir les
étapes de l’acquisition du savoir. Il y a là, une dimension épistémologique, qui devrait
intéresser tout médecin, soucieux de se questionner sur son savoir, sur la validité de ce savoir,
surtout sur son espérance de vie. Le savoir est éminemment éphémère : il nait, puis il meurt
souvent très vite, avec ou sans héritier. Le savoir actuel, tout comme ses prédécesseurs, sera
dépassé un jour par de nouvelles acquisitions.
Dans ce cours, nous allons faire voir et comprendre l’évolution de conceptions et des idées,
qu’a connues la médecine tout au long de l’histoire humaine.
La médecine a existé depuis toujours, bien que naturellement on a peu des traces de la
pratique médicale des Hommes de la préhistoire comme par exemple des marques de
trépanation sur le crâne de cette époque.
Objectif
A la fin de ce cours, l’étudiant (e) doit être à même :
a) de mettre en évidence et de critiquer l’esprit caractéristique de chaque période du
développement médical ;
b) de connaitre certaines erreurs à extension humanitaire au cours du développement
médical par rapport à la vérité scientifique actuelle ;
c) de jauger le passé médical en vue de l’amélioration de l’actuelle et la future pratique
médicale
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DE DIFFERENTES FORME DE MEDECINE
DANS LE TEMPS
I.1. MEDECINE PRIMITIVE MAGIQUE
Elle est la première phase de la médecine, elle se présente sous deux formes :
 La médecine primitive des premiers hommes de la Préhistoire (avant la découverte de
l’écriture, 3000 ans avant JC),
 La médecine primitive des peuples sauvages vivant en Afrique, en Amérique du Sud
et en Océanie.

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Cette forme de la médecine fait appel à des forces occultes (dieux, démons, êtres surnaturels)
pour expliquer les phénomènes de la vie courante comme la souffrance et la maladie.
A. ASPECTS PRINCIPAUX
La médecine primitive est la première forme de médecine. L’homme primitif a une mentalité
différente de la nôtre, puisqu’elle n’est pas rationnelle. Son domaine de pensée est le
« Surnaturel » : celui des bons et des mauvais esprits (démons, tabous, fantômes, etc.). C’est
le mode de pensée dichotomique qui ne laisse pas de place aux nuances. Cette mentalité
personnifie les phénomènes c.à.d. les considère comme des expressions de puissances
humaines ou para humaines. Les aspects principaux de la médecine magique sont comme
pour la médecine moderne : l’étiologie, le diagnostic, le traitement et la prophylaxie.
1. ETIOLOGIE
Malade, l’Homme primitif pensait a :
1. L’attaque par un mauvais esprit,
2. L’offense des ancêtres ;
3. Des pratiques magiques ;
4. La violation des tabous.

2. DIAGNOSTICS
Le diagnostic se superpose avec la cause de la maladie, et est d’ordre magique c.à.d. cachée et
personnifiée. L’Homme primitif pouvait se plaindre d’un mauvais esprit ou d’un mauvais œil
dans la tête ou dans l’estomac ; etc.
3. TRAITEMENT

Le guérisseur traditionnel avait multiples tâches :

a) Entrer en contact avec les forces malfaisantes :


Pour apprendre d’elles ce qui s’était passé et comment procéder pour remédier à la situation.
Pour ce contact, le guérisseur devrait être dans un état de transe. Ainsi, il faisait recours à
certains moyens comme la consommation des narcotiques, le jeûne, s’infliger de douleurs ;
etc. Mais inversement, les esprits mauvais pouvaient s’emparer de la bouche du guérisseur
pour faire savoir ce qui était arrivé au patient.
Le combat contre les puissances du mal implique non seulement le patient lui-même, mais
aussi le guérisseur, la famille et les animaux domestiques. Le guérisseur agissait non pas
comme personnalité autonome, mais comme incarnation et comme intermédiaire du pouvoir
curatif de toute la tribu.
Le patient, lui, ne se présentait pas au guérisseur comme un cas isolé, mais comme membre
d’une communauté malade de lui. On dit alors que la thérapeutique en médecine primitive est
supra individuelle.
b) Le transfert du démon

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Il se faisait sur un animal, une poupée ou un autre objet qui servira de bouc émissaire. Ce
dernier sera sacrifié, détruit et jeté le plus loin possible. Par ce rite, le primitif croyait avoir
éradiqué la maladie de l’étendue de la tribu. On faisait aussi des offrandes, des sacrifices et
des incantations.
c) La succion
Le guérisseur la pratiquait sur l’organe malade. Elle était suivie du crachat, d’une pierre qu’il
avait mis auparavant dans sa bouche. Ce crachat symbolise l’extirpation du mal et la réussite
de l’opération. En effet ; la symbolisation joue un rôle important dans la médecine primitive
et même actuellement. Puisqu’il a été démontré que la plupart des êtres vivants ont un fort
penchant à prendre l’apparence pour la réalité.
d) Les scarifications, les saignées, les purgations, les vomissements, etc.
Etaient pratiquaient pour éliminer les corps étrangers.

4. PROPHYLAXIE
Elle se réalise par le port de talisman, le tatouage, les prières, les rituels, etc.
B. CAUSES DES SUCCES DE LA MEDECINE PRIMITIVE

Ces succès étaient attribués à (au) :

1. L’efficacité objective de nombreux de ces procédés : la saignée ; les vomitifs, la


trépanation ; etc.
2. La maitrise de l’art extrêmement puissant de la suggestion :
La suggestion était longtemps négligée par la médecine moderne. Elle consiste à influencer le
sujet en suscitant en lui des idées, des sentiments ou des images mentales, pour obtenir des
réactions physiques ou psychiques particulières.
En médecine moderne, un grand nombre des médicaments agit plus par son effet placebo que
par son principe actif. Ainsi, tout praticien influence ses malades non seulement par
l’efficacité des médicaments qu’il leur prescrit, ni par des conseils judicieux qu’il leur donne,
mais aussi par les suggestions grâce à sa personnalité, son autorité et son charisme.
Ceci revient à dire que les suggestions peuvent libérer des forces négatives ou positives
capables de guérir des maladies graves et de rendre malades des personnes saines.
3. L’influence de la société
La société entretient et perpétue la notion de la maladie magique et vénère l’efficacité de la
médecine magique. A cause de la peur de la maladie et des mauvais esprits, le guérisseur était
devenu le principal soutien de l’ordre public.

4. Le besoin religieux ou mythique


La médecine magique répond à ce besoin fondamental pour tous les Hommes, de tous les
temps. L’aspiration religieuse se trouve enracinée au plus profond de notre âme et constitue

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l’essentiel de l’Homme. Chaque Homme a besoin de croire en un Dieu tout puissant ou en
d’autres croyances, car cela lui procure un sentiment de sécurité que jamais la connaissance
rationnelle ne pourra lui donner. Ces croyances étant plus intenses dans les moments difficiles
comme la maladie, le décès d’un être cher, etc.
I.2 MEDECINE ARCHAIQUE
Elle va de 3000 avant J.C. jusqu’au premier millénaire avant J.C. Elle concerne l’Egypte
ancienne, la Mésopotamie et la Grèce des premiers âges. Mais aussi l’Inde, la Chine et
l’ancienne Amérique (Pérou, Mexique). Elle se caractérisait par la coexistence de la raison
et de la magie qui s’influençaient mutuellement.
A. ORIGINE DES PREMIERS ESSAIS DE RATIONALISATION EN MEDECINE
L’avancée de la médecine archaïque par rapport à la médecine primitive s‘explique
par plusieurs facteurs :
 Le désir de s’élever et d’améliorer son existence ;
 Les modifications de conditions humaines à cette période ;
 L’apparition de l’écriture qui va permettre de mieux fixer les idées de chacun et
surtout de pouvoir transmettre le savoir d’une génération à une autre ou d’une
civilisation à une autre. Pour la médecine, les acquis thérapeutiques peuvent être
conservés et répandus.

B. PROGRES DE LA MEDECINE ARCHAIQUE
Ces progrès sont les suivants :
1. Apparition de l’observation clinique
Le malade est désormais pris pour un cas particulier qui va être l’objet de l’observation
clinique minutieuse, en recherchant à relever les différents signes cliniques, en les comparant
avec ceux des autres patients ou avec la partie non malade du corps.
Le médecin cherche aussi à distinguer les troubles qui touchent un même organe ou un même
système. Ainsi, pour les voies urinaires, les médecins de l’Egypte ancienne distinguaient
nettement entre rétention urinaire, incontinence, hématurie, mictions douloureuses, etc. et
prescrivaient un traitement particulier pour chaque cas.
2. Apparition de la nosologie (classification des maladies) et de la nosographie (description
des maladies)
Les premiers noms de maladies apparaissent, ils prouvent qu’on distinguait des entités bien
définies et bien déterminées. Cela sur base des conceptions étiologiques souvent magiques ou
magico-rationnelles.

3. Le pronostic devient individuel


Le pronostic dévient indépendant du groupe ou de la tribu : chaque malade va être l’objet
d’une évaluation pronostique (maladie guérissable ou fatale, aigue ou chronique). Ceci peut
s’expliquer avec la notion de propriété privée qui a apparu à cette époque.

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4. La Recherche de relation causale
Elle se faisait par les essaies de systématisation des observations cliniques. La maladie n’est
plus attribuée à une influence magique, mais à des troubles pathologiques objectifs.
Ces essaies d’explication sont souvent faux à cause des connaissances limitées de cette
époque, mais sont rationnels même si le plus souvent, ils faisaient recours aux spéculations (le
contact avec le lézard cause la lèpre, manger les pattes crues cause les vers dans les selles,
etc.)
5. La thérapeutique devient rationnelle
Elle était alors basée sur des remèdes pharmacologiques ou chirurgicaux très variés et
rationnels.
6. La Prophylaxie
Elle avait pour fondement :
 Des règles d’hygiène de vie : lavage des mains, des lits et des ustensiles de
ménages ;
 Des règles d’hygiène publique : système de canalisation, égouts, salles d’eau, etc.
7. Le médecin n’est plus qu’un de mystérieux ou de marginalisé
Le médecin devient un homme honoré et apprécié par ses concitoyens. Il sera jugé selon ses
actes. Les fautes professionnelles étaient lourdement sanctionnées.
C. PRINCIPALES CIVILISATIONS
1. La Mésopotamie
La maladie était considérée comme une malédiction divine qui touchait ceux qui n’ont pas
obéi au code moral, et les premiers médecins étaient des Prêtres dont le rôle était de
découvrir la faute commise et d’en obtenir l’expiation. Ils attribuaient les maladies internes et
les troubles mentaux à des causes :
 Magico – religieuse : on incriminait souvent les démons, à chaque maladie
était attribué un démon particulier ;
 Astrologiques : ils croyaient que les astres étaient divins et doués d’une
intelligence suprême qu’ils pouvaient commander le cycle menstruel (surtout
la lune), et l’évolution de certaines maladies. Le mot « influenza » utilisé
actuellement en médecine vient de la croyance pour dire que : c’est du à
l’influence des astres sur l’homme.
 Des oracles : verdict prophétique énoncé par une divinité à l’adresse de ceux
qui la consultent.
2. L’Egypte Ancienne
Le premier guérisseur égyptien est IMHOPTEP (2870 avant J.C). Il a été transformé en
dieux de la médecine après sa mort. Les égyptiens encourageaient leurs patients à participer à
des activités récréatives (excursion sur le Nil, concert, danse, peinture, dessin, etc.). Le besoin
d’explications surnaturelles était si grand que lorsque les guérisons étaient obtenues, on les
attribuait au saint protecteur du temple.

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3. Les Hébreux
Ils ont été influencé par les égyptiens et les babyloniens (Mésopotamie). Ce qui caractérise
leur médecine c’est la croyance qu’un seul dieu est source de la santé et de la maladie. La
guérison était un attribut de la divinité et la maladie, une punition de l’homme pour ses
péchés. Le dieu unique est à la fois source de la santé, de tous les maux et de la guérison.
4 L’Extrême Orient
 Inde : on connaissait la vaccination ;
 Chine : on pratiquait l’acupuncture.
Ces méthodes sont encore utilisées de nos jours.
Les médecins archaïques ont réalisé un pas géant pour le développement de la médecine, en
passant d’une conception magique à une conception rationnelle. Mais, la spéculation régnait
en maitre.
I.3 LA MEDECINE GRECQUE HIPPOCRATIQUE
Elle a apparu au 5éme siècle avant J.C., à l’époque des premières écoles où l’on formait les
praticiens, dont la plus célèbre fut l’école Hippocratique ou Coaque. Une appréciable partie
des écrits d’Hippocrate nous a été conservés grâce aux arabes et au levant islamique qui avait
repris le flambeau de la science grecque en traduisant la plupart des écrits scientifiques de
cette époque.
Aujourd’hui, tous les médecins connaissent le serment d’Hippocrate. Mais la véritable
contribution d’Hippocrate est l’introduction de la théorie scientifique dans le monde des
représentations dépassées et insuffisantes de la médecine archaïque. Les maladies avaient
désormais une origine naturelle qu’il faut découvrir.
A. ENVIRONNEMENT DE LA MEDECINE HIPPOCRATIQUE
La période Hippocratique était celle des grands philosophes et scientifiques grecs comme
Thales de Milet (624 -546 av JC), Démocrite d’Abdère (460-370 av JC) et Socrate (470-399
av JC) ; auxquels ont les notions de :
 Nature ou physis ;
 D’ordre naturel ou cosmos ;
 De la loi naturelle ou nomos.
Grace à ces scientifiques, on a commencé à reconnaitre la réalité de l’univers et la constance
des phénomènes naturels. Les maladies sont, dès ce moment, attribué à des causes naturelles,
sans intervention de la magie et du divin.
Hippocrate a reporté les notions précitées sur l’homme sain et malade, il a emprunté aussi le
raisonnement analogique et quelques dogmes typiquement coaques à sa pratique médicale.
Ainsi, aux quatre éléments fondamentaux de la nature d’Empédocle (air, eau, feu et terre)
correspond les quatre humeurs hippocratiques :
 Le Sang : élaboré au niveau du cœur ;
 Le Phlegme : sécrété par le cerveau ;
 La Bile Jaune : sécrétée par le foie ;

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 La Bile Noire ou Atrabile : secrétée par les petites veines ou la rate.
Chaque humeur se caractérisait par des qualités élémentaires (chaud, froid, sec, humide) et à
divers degrés (1 à 4). A l’état normal, Hippocrate estimait qu’il y avait un équilibre entre les
secrétions de chacune de ces substances. Tout excès de production de l’une de ces substances
entraine une rupture de l’équilibre fondamental, ce qui est susceptible d’entrainer une
maladie.
Cette rupture de l’équilibre peut être la conséquence des facteurs intrinsèques (congénital,
racial, constitutionnel, etc.) ou extrinsèques (environnement, atmosphère, alimentation, mode
de vie, etc.).
La guérison ne peut être obtenue que par l’élimination de l’humeur en excès (par
vomissements, purgations ou saignés) ou par des médicaments possédant de qualités
contraires à l’humeur source de la maladie. C’est la théorie de quatre humeurs ou théorie
humorale élaboré par Polybe, élève et gendre d’Hippocrate. Cette théorie fut systématisée
dans l’Empire romain par Galien (131-201)

Tableau de la théorie de quatre humeurs


Hippocrate est le plus influent médecin et professeur de son époque (450-377 av J
C). Lui sont attribués :
 une série considérable des traités fondateurs ;
 certains ouvrages de la collection hippocratique ;
 le serment d’Hippocrate (Texte fondateur de la déontologie : il met les éléments aussi
essentiels que l’intérêt primordial du malade, la probité du médecin et le secret
médical).
La réputation d’Hippocrate fut telle que les procèdes qu’il recommandait (saignés, Cautères ;
purgatifs, etc.), étaient appliqués jusqu’aux 18ème siècles.

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Par ailleurs, de son temps, l’anatomie et la physiologie demeurent mal connues, les
dissections humaines n’étaient pas pratiquées (exception faite pour la courte période de
3emme siècle avant J C, à Alexandrie). Ainsi, pour se représenter l’intérieur du corps
humains, les médecins faisaient recours à leurs imaginations en fonction de ce qu’ils
observaient à l’extérieur du corps, soit à des dissections animales. Ce qui était naturellement,
à l’origine de nombreuses conceptions erronées.
QUELQUES FAITS IMPORTANTS
Aristote (4ème siècle avant J.C.) : est l’un des premiers à accorder au cœur une place majeure.
Pour lui, c’est dans le cœur, source de chaleur vitale que le sang était produit (à partir du
produit de coction des aliments) ; le cerveau et les poumons (sous l’action de la respiration)
avaient une action de refroidissement de la chaleur
Galien (131-201) : estimait que la connaissance de l’anatomie était très importante mais les
dissections humaines étaient interdites, d’où le recours à des dissections animales conduisant
à des conclusions en partie fausse.
Ses théories physiologiques devaient dominer la médecine occidentale pendant au moins 14
siècles : parmi lesquelles ; la théorie de la circulation du sang : pour lui il y avait 2 sangs, le
sang veineux et le sang artériel. Le sang veineux était fabriqué dans le foie à partir de la
coction des aliments, il parvenait aux différentes parties du corps ainsi qu’au ventricule droit
puis au poumon où il était consommé. Une partie de ce sang était censée passer du ventricule
droit au ventricule gauche, et se mêler au pneuma pour former le sang artériel, qui était
distribué aux organes. Le sang dans son ensemble, était censé n’avoir qu’un sens de
circulation
B. PATHOLOGIE HIPPOCRATIQUE
Pour l’école de Cos, la pathologie est la base de la clinique. Le médecin hippocratique
commence sa visite médicale par la recherche de la cause de la maladie, grâce à l’examen de
la région : situation et nature du sol, cours d’eau, action du soleil et du vent sur le sol, ce sont
les facteurs étiologiques généraux qui déterminent l’évolution de la maladie. Puis
commence la recherche des étiologies spécifiques. Pour l’école hippocratique, chaque être
humain sain ou malade a son tempérament, représenté par la prédominance de telle ou telle
autre humeur, qui est aussi fonction de l’âge, du sexe et des saisons et particulier pour chaque
être. On distingue :
1. Le sanguin (impulsif, agressif) : il y a prédominance du sang ;
2. Le flegmatique (impassible, imperturbable) : en rapport avec l’excès de flegme ;
3. Le colérique (coléreux, irritable et susceptible) : en rapport avec l’excès de la bile
jaune ;
4. Le mélancolique (triste, déprimé) : il y a la prédominance de la bile noire.
Les tempéraments se diffèrent par les types des maladies et leur évolution. Le médecin
hippocratique prenait aussi en compte le moral du malade : celui qui veut guérir se rétablit le
plus vite que celui qui perd tout espoir. Ce médecin était particulièrement attentif à la
maladie et à son évolution clinique. Si un symptôme manquait ou paraissait inhabituel, il
enregistre immédiatement cela. On dit alors que la médecine hippocratique est la première

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doctrine positive de la maladie puisqu’elle s’était déroutée résolument de l’impasse
spéculative pour insister sur la phénoménologie clinique.
C. LA CLINIQUE HIPPOCRATIQUE
Le médecin hippocratique suivait les étapes suivantes quant à l’examen d’un malade :
1. D’abord saluer le malade et/ou sa famille ;
2. Puis observer le faciès du malade : le faciès hippocratique (ou de la mort) ou non ;
3. S’approcher du malade pour se faire une idée plus exacte de son état : calme, agité,
inerte ou gesticulant, cohérent ou délirant, etc. ;
4. S’installer à côté du malade et l’interroger. Quand celui-ci est conscient, c’est
l’anamnèse ;
5. Dénuder le corps du malade et l’examiner avec soin, les signes cliniques recherchés par
la palpation ;
6. Scruter les selles, les urines, les vomissements et les expectorations du malade;
7. Suivre l’évolution du patient de près.

D. LA THERAPEUTIQUE HIPPOCRATIQUE
Elle est issue de la théorie humorale et repose sur quatre principes fondamentaux :
1. Etre utile ou au moins n’est pas nuire : primum non nocere ;
2. Combattre le mal par son contraire : c’est l’énantiothérapie ou contraria contrariis ;
3. Mesure et modération ;
4. Chaque chose en son temps : une intervention peut être nuisible un jour et sauver la vie du
patient le lendemain.
La pathologie hippocratique n’avait le niveau scientifique de l’étiologie et de la
nosologie : les organes internes et leurs altérations échappaient en grande partie au regard
et ne pouvaient donc, être étudiés qu’indirectement. L’observation anatomique et
physiologique n’existait pas et le raisonnement analogique ne laissait aucune place à
l’expérimentation. Si ces médecins parvenaient à obtenir des résultats valables, c’était
uniquement grâce à leur œil clinique extraordinaire.
4. LA MEDECINE BYZANTINE
La période byzantine s’étend sur de nombreux siècles, depuis la fondation de Byzance vers
330 par l’empereur Constantin jusqu’à sa prise par les Trucs. Elle a été modelée par deux
forces : la Rome et le Christianisme. Sa plus grande caractéristique a été le Christianisme
qui va modifier radicalement la vie politique et culturelle, et surtout le mode de vie de
l’Homme.
Les caractéristiques de la médecine byzantine sont :
1. La rédaction de manuels en plusieurs volumes, dans lesquels sont présentées dans
l’ordre les connaissances ;
2. L’introduction des soins infirmiers dans les hôpitaux. Les premières infirmières de
l’histoire ont été des Sœurs en Chrétienté. Il y avait aussi des Frères dans le même
sens. Si Hippocrate se considérait au service de l’art médical, le praticien byzantin de

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l’ère chrétienne, a été le premier à se mettre au service de ses patients par obligation
religieuse et bienfaisance envers ses frères de religion.
3. Les romains ont apporté aussi des grands progrès pour l’hygiène publique. Ils ont
asséchés les marées, construit des aqueducs et des égouts, des thermes monumentaux
(bassins publics) où des centaines des personnes peuvent se baigner en même temps,
etc.
4. Certains des premiers moines chrétiens, pour gagner leur vie, s’occupaient de copier
les manuscrits, ce qui a permis de sauvegarder les manuscrits helléniques, mais aussi
d’introduire la médecine, sciences naturelles et la philosophie de la Grèce ancienne
dans d’autres pays et d’autres continents, à travers les croisades.
5. Le byzantin contourne le corps humain pour s’intéresser à l’âme et au spirituel, ce qui
est typique au christianisme oriental.
6. A côté de la médecine hellénistique, se développe la médecine chrétienne, qui rejette
toute influence rationnelle pour exercer une pratique primitive et magique au nom et
au service de la nouvelle religion.
La médecine byzantine représente incontestablement une régression dans l’évolution
générale de l’esprit médical scientifique, mais elle a vu apparaitre de nouvelles dimensions
spirituelles.
I.5. LA MEDECINE AU MOYEN AGE EUROPEEN
Le Moyen Age est une période de l’histoire qui s’étend du 5 au 15 ème siècle. Il se caractérise
par l’obscurantisme et le dogmatisme de l’Eglise. Le christianisme était tout puissant : c’est
l’âge de la chrétienté ou époque théocentrique.
A. POSITION DES AUTORITES ECCLESIASTIQUES

 Elles avaient une main mise sur le savoir car l’enseignement était assuré par les
hommes de l’Eglise ;
 La scolarité était encouragée avec comme but principal, instrument
indispensable pour étudier l’Ecriture Sainte ;
 Le principal souci des ecclésiastiques était de sauvegarder la religion, en
l’imposant comme doctrine officielle et en pourchassant tous les déviants qui
seront accusés soit de manquer à la foi chrétienne soit carrément de la trahir ;
 L’Eglise prétend aussi contrôler les actes et les pensées de ses fidèles pour
qu’ils ne se fassent séduire par le diable, surtout à leur insu.

B. LES SIGNIFICATIONS DE LA MALADIE AU MOYEN AGE


Période théocentrique, la vie se conservait d’un point de vue religieux dans le but de glorifier
les caractères divins de la création Pour l’homme moyenâgeux, la maladie ne pouvait se
concevoir que sous l’influence du diable. Le malade est religieusement impur, le soigné
revient à lui purifier le corps et l’âme. D’où la nécessité d’isoler certains malades comme les
lépreux, moins par hygiène que par soucis religieux. La lutte contre la maladie se faisait aussi
par la prière, les exorcismes, l’isolement et les pèlerinages.

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Le moyenâgeux avait donc un triple rapport avec la maladie :

1. La maladie est une conséquence du péché original commis par nos ancêtres Adam et Eve,
qui ont désobéit à Dieu : pour cela, le malade était souvent amener à l’Eglise pour être
délivré de ses souffrances. Une mauvaise évolution était la preuve d’une atteinte par le
diable.
2. La maladie est le châtiment pour une faute commise par la victime elle-même. Ce
châtiment peut frapper soit l’individu, soit plusieurs individus, soit des peuples entiers.
3. La maladie est une forme d’expiation (rachat) et de purification que le malade doit
supporter avec soumission.
CHAPITRE III : LA MEDECINE MODERNE
La médecine moderne a été amorcée au début du 19 ème siècle par le physiologiste, le
pharmacologue et médecin français François MAGENDIE. Elle se caractérise par :
a) La recherche des faits scientifiques tangibles qui s’effectue par l’expérimentation
active : l’expérimentateur avance des hypothèses qui seront confirmées ou infirmées
par les résultats de son travail ;
b) La naissance des hôpitaux.

A. DES HOSPICES ET MONASTERES AUX HOPITAUX


Durant la période allant du 5ème au 11ème siècle (au cours du Moyen âge), la connaissance et la
pratique de la médecine étaient essentiellement dévolues aux moines. Bien qu’il y ait
certainement d’autres thérapeutes que les textes mentionnent rarement comme les laïcs, les
juifs, les sages-femmes, etc.).
Les moines se consacrèrent, surtout depuis la Renaissance (8 ème et 9ème siècle), à la rédaction
des nombreux manuscrits médicaux, des copies de textes antiques latins ou des nouvelles
compositions. Dans les monastères, un espace était prévu pour l’infirmerie réservé Aux
moines souffrants ou trop faibles. Et pour le jardin des plantes médicales.
Parmi les obligations ecclésiastiques se trouvait celle de porter secours aux infirmes. Ceux-ci
incluent toute personne en situation de précarité, aussi bien les malades que les pauvres ou les
pèlerins de passage ; cela se faisait dans les lieux appelés Hospices pour les accueillir. On met
en place les premiers hôpitaux près des évêchés et des monastères. Dans ces institutions
dédiées à l’assistance plutôt qu’aux soins, on accorde dans ce premier temps plus
d’importance au salut de l’âme qu’à celui du corps. A la fin du Moyen âge dans un contexte
d’urbanisation de la société et de laïcisation de la médecine, les hôpitaux commencent à se
médicaliser, en faisant appel aux professionnels de la santé. L’hôpital reste néanmoins réservé
aux pauvres, tandis que les riches reçoivent les soins à domicile.
B. DES ECOLES MEDICALES AUX UNIVERSITES
Dès la fin du Haut Moyen âge, le cadre de l’Enseignement médical se structure. Activé dès le
10ème et 11 ème siècle, l’Ecole médicale de Salerne (près de Naples), bénéficie l’apport des
premières traductions latines d’ouvrages médicaux arabes, eux-mêmes héritiers de la pensée
grecque latine. L’Ecole de Salerne publie à son tour des ouvrages qui font autorité en Europe
jusqu’à la fin du Moyen âge. Au 13 eme siècle, les écoles de médecine fondées dans divers pays

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d’Europe se structurent en universités. La médecine connait à cette époque un développement
important, l’enseignement se fonde essentiellement sur les sources antiques et arabes
(Hippocrate, Galien, etc.) Leurs théories, dont celle des quatre humeurs font autorité.
C. LA MEDECINE HOSPITALIERE
Elle s’appuie sur deux piliers : l’exploration physique et l’anatomie pathologique. Son défaut,
c’est qu’elle va refouler à l’arrière-plan la tendance expérimentale annoncée par MAGENDIE
au début du 19e siècle.
1. Exploration physique
A été l’œuvre du viennois Léopold VON AUENBRUGGER, qui, en particulier, a
systématisé la percussion.
En 1819 : LAENNEC, à Paris, introduit l’auscultation des malades par le stéthoscope. Ce
stéthoscope est inventé par René LAENNEC (1781-1826) en roulant un papier en cylindre
enfin de mieux entendre les bruits de la cavité thoracique, examen, qui jusque-là se faisait de
manière directe avec l’oreille contre le thorax. Apres, le stéthoscope devient un cylindre en
bois. Au milieu du 19 ème siècle, il est adapté pour les deux oreilles.
L’usage du thermomètre et des méthodes endoscopiques (ophtalmoscopie, laryngoscopie,
cystoscopie, etc.) se rependent à partir de 1860
Ce thermomètre est l’œuvre de l’italien Santorio SANTORIO (1561-1636) qui, en se livrant
à diverses expériences de mesures précises ; montre l’existence de la perspiration insensible,
il met aussi au point le pulsomètre pour la fréquence du pouls (depuis l’Antiquité se mesurait
avec le doigt) et à la première application du thermomètre sur l’homme.
 En 1870 : le marteau à reflexe a été utilisé pour la première fois par WILHELMERB ;
 En 1875 : Carl WETSPHAL constate la disparition du reflexe rotulien dans le tabès ;
 En 1896 : Joseph BABINSKI décrit le signe qui porte son nom,
 Entre 1821-1902 : grâce aux performances apportées par les microscopes entre 1820 et
1840, Rudolf VIRCHOW découvre le phénomène de production des cellules et de leur
rôle dans le développement de l’embryon et des tumeurs ;
 En 1870 : grâce au microscope, les micro-organismes reçoivent le nom de microbes ou
petite vie ;
 Entre 1822 et 1895 : Louis PASTEUR met en évidence le rôle de micro-organismes
comme agents infectieux et démontre qu’à chaque maladie correspond un germe. Il met
également au point la Pasteurisation et la Vaccination.
 Entre 1882 et 1883 : découverte respective par Robert KOCH des bacilles de la
tuberculose et du choléra ;
 En 1884 : Charles CHAMBERLAND, collègue à Louis Pasteur, invente le filtre
Chamberland qui permet de retenir les bactéries par le moyen d’une bougie poreuse en
porcelaine
 Les virus, plus petits que les bactéries, invisibles au microscope et non retenus par le filtre
de Chamberland, sont isolés à partir de 1890.
 Avant même la découverte des micro-organismes étaient nées l’antisepsie et l’asepsie.
L’antisepsie est développée par le chirurgien anglais Joseph LISTER (1827-1912) qui
impose le lavage des mains et utilise du phénol pour tremper les instruments et panser. En

Notes de cours d’histoire de la médecine Premier doctorat


Autrice, Ignaz SEMMELWEIS (1818-1865) lutte avec succès contre la fièvre puerpérale
qui emportait les jeunes accouchées dans les maternités. Par la suite, tout matériel est
stérilisé par des niveaux de température supérieure à 100 degrés ou par ébullition, d’où
l’asepsie ;
 En 1846 : Aux Etats-Unis, on utilise pour la première fois avec succès des vapeurs d’éther
pour endormir le patient, le chloroforme est peu après introduit, notamment pour soulager
les douleurs de l’accouchement :
2. L’anatomie pathologie
Elle s’est développée grâce à la pratique des autopsies cadavériques qui avaient pour but :
a) Mettre en lumière les rapports riches d’enseignement pratiques entre le tableau clinique et
les lésions organiques
b) Déterminer les causes de la mort ;
c) Satisfaire le goût du baroque pour l’étranger, l’insolite et le monstrueux.
Au cours des autopsies, les médecins étaient face à une diversité des formes fondamentales
d’altérations morbides au niveau des organes : atrophie, hypertrophie, inflammation et
tumeur, etc. C’est à partir de ces constatations que va se développer l’anatomie pathologique
générale dès le début du 19ème siècle avec Xavier BICHAT, Théodore SCHWANN et Rudolf
VIRCHOW.
D. CARACTERISTIQUES DE LA MEDECINE HOSPITALIERE
L’anatomie pathologique macroscopique va rapidement montrer ses limites : elle n’a élaboré
ni nouvelle étiologie ni nouvelle physiologie pathologique. Dans la grande majorité de cas, les
modifications de la forme nous apprennent très peu de choses sur la modification de la
fonction. Face à ce vide étiologique et pathogénique, la médecine hospitalière s’est tournée
vers d’autres issues :
1. La méthode statistique : pour rechercher les relations numériques entre certains
phénomènes, mais elle n’explique rien. SEMMELWEIS, obstétricien hongrois avait
observé que la propreté des mains diminuait la mortalité due à la fièvre puerpérale qui
représentait un fléau et ce, au moyen des conclusions logiques et statistiques. Par faute
de preuve bactériologique rapportée par Pasteur plus tard, on ne croyait pas en ses
conclusions.
2. Le laboratoire : à partir de 1860, la médecine hospitalière découvre l’importance du
laboratoire, en particulier du microscope et de la chimie :
 La détection du sucre dans les urines : glycosurie par TROMMER en 1841 et
FEHLING en 1870 ;
 La détection de l’albumine dans les urines : albuminurie par HELLER en 1852 ;
 Le dosage de l’hémoglobine dans le sang : hémoglobinémie par GOWERS en
1879 et SAHLI en 1902.
A partir de cette époque la prise en charge des malades se fait dans l’ordre suivant :
anamnèse, examen clinique, examen de laboratoire.
3. La bactériologie : perfectionnée par Louis Pasteur qui a introduit la vaccination contre la
rage et été accusé de commettre un crime par l’académie de médecine française ; il a
aussi remporté la victoire contre la doctrine de la génération spontanée ;

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4. La médecine préventive ;
5. L’immunologie ;
6. La psychiatrie.

E. PRINCIPES DE LA MEDECINE MODERNE


a) Les faits sont au centre de la médecine ;
b) Les faits les plus indiscutables nous les devons à l’expérience : la méthode expérimentale
est l’idéal, il faut l’utiliser partout et pour toujours ;
c) Faire profiter la médecine les progrès de la physique, de la chimie et de la biologie ;
d) Lutter contre toute idée dogmatique ou croyance non prouvée.

F. LA MEDECINE MODERNE AU VINGT ET UNIEME SIECLE


La médecine au 21 ème siècle est caractérisée par les grandes avancées et les grandes
questions à résoudre.
1°) les grandes avancées :
 L’imagerie médicale : avec un niveau élevé de détection, imagerie fonctionnelle.
2°) Les grandes questions à résoudre :
 La médecine coûte chère ;
 L’exercice de la médecine se complique ;
 Les risques infectieux et sanitaires sont toujours présents ;
 L’allongement de la durée de la vie

CHAPITRE IV : LA MEDECINE TRADITIONNELLE AFRICAINE


1. Définition de la Médecine Traditionnelle par l’OMS
La Médecine Traditionnelle est l’ensemble des pratiques, méthodes, savoirs et croyances en
matière de la Santé ; qui impliquent l’usage à des fins médicales de plantes, de parties
d’animaux et minéraux, de thérapies spirituelles, de techniques et d’exercices manuels ;
séparément ou en association ; pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou
préserver la Santé.
2. Epidémiologie des Médecines Traditionnelles
Pendant la dernière décennie, le recours à la médecine traditionnelle a connu un regain
d’attention et d’intérêt dans le monde :
 En Chine, 40 % environ de l’ensemble des soins de santé relèvent de la médecine
traditionnelle ;
 Au Chili et en Colombie, 71 % et 40 % de la population, respectivement, ont recours à la
médecine traditionnelle ;
 En Inde, 65 % de la population rurale utilisent l’Ayurveda et les plantes médicinales au
niveau des soins de santé primaires.
Dans les pays développés, les médecines traditionnelle, complémentaire et parallèle
connaissent un succès croissant. Ainsi, le pourcentage de la population ayant eu recours à ces
médecines au moins une fois est de 48 % en Australie, 31 % en Belgique, 70 % au Canada,
49 % en France et 42 % aux Etats-Unis d’Amérique.

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La Médecine Traditionnelle est utilisée pour traiter ou prévenir les maladies chroniques et
pour améliorer la qualité de la vie. Certains éléments indiquent que la médecine traditionnelle
est prometteuse, c’est par exemple le fait qu’en Afrique du Sud, il existe certaines spécialités
en Médecine Traditionnelle. La médecine Traditionnelle n’est pas seulement un moyen de
traitement de maladies, mais elle est aussi une culture. Elle se trouve mêlée à d’autres
domaines comme :
 La gestion des rapports sociaux et familiaux ;
 Les cultes religieux ;
 La magie, la recherche de trésors, l’enrichissement, le bonheur etc.

3. Enjeux autour des médecines traditionnelles


Les questions généralement posées à l’anthropologue par les acteurs du développement et de
la santé au sujet des médecines traditionnelles se ramènent à une formulation simple : est-ce
que ça marche, les médecines traditionnelles sont-elles efficaces ?
Pour répondre à ces questions, l’OMS a mis en place des programmes de recherche visant à
évaluer le travail des guérisseurs ou tradipraticiens :
a) Des laboratoires chimiques pour analyser les propriétés pharmacologiques de plantes
utilisées ;
b) Des centres de médecines traditionnelles ouverts à l’initiative des ministères de la
santé ;
c) Des associations de guérisseurs ont été constitué dans un but de coordination ;
d) Des recensions de remèdes africains ou indiens ont été entreprises.
Certaines raisons expliquent les efforts déployés pour perfectionner les médecines
traditionnelles :
1°) les difficultés enregistrées par les systèmes de soins modernes pour atteindre les
populations rurales et suburbaines défavorisées, y compris dans le cadre des stratégies de
Soins de Santé Primaires, ont conduit les responsables internationaux en matière de
développement sanitaire à chercher des réponses alternatives au problème de l’accès de tous
aux soins, avec les thérapeutes et les matrones traditionnels ;
2°) les mouvements de revendication des identités nationales et d’une culture africaine dans le
contexte de la décolonisation, ont trouvé une application concrète avec la revalorisation des
savoirs ancestraux considérés comme menacés par les avancées de la modernité ;
3°) les phénomènes d’attirance exercée sur les médecins et des scientifiques occidentaux.
C’est par exemple le naturalisme et la philosophie des théories africaines de la maladie qui ont
joué un rôle dans la multiplication des travaux et des écrits qui leur sont consacrés.

A. MEDECINES TRADITIONNELLES AFRICAINES


En Afrique du Sud par exemple (selon Véronique DUPONT, Le Nouvel Observateur) :
 350 000 guérisseurs avec statut officiel par une loi, soit 95 % ;
 20 000 médecins, soit 5 % ;

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 80 % de la population recourent à la médecine traditionnelle
Le Mali est l’un des premiers pays qui ont fixé les conditions d’ouverture des cabinets privés
des consultations et de soins traditionnels (Décret n° 94-282/PRM du 15/08/1994). Près de
80% de la population utilise la médecine traditionnelle
THERAPIES AFRICAINES
Ce sont des Sociothérapies, dans le sens où ce traitement ne s’adresse pas à un individu,
mais au groupe entier auquel cet individu appartient. Ce traitement est aussi défini comme
Magico-religieux, toutes les maladies étant ± liées à une dimension surnaturelle.
Sociothérapie
L’Afrique subsaharienne regorge beaucoup de plantes médicinales. Sur 6400 espèces de
plantes utilisées en Afrique tropicale, plus de 4000 ont un usage thérapeutique.
Quelques plantes sont désignées comme ayant le potentiel de soigner la drépanocytose :
Ochna, Fagara et Albizia.
En Afrique du Sud, il existe déjà certaines spécialités en médecine traditionnelle :

 Les Sangoma ou Dévins : ont le pouvoir de communiquer avec les ancêtres ;


 Les Ababelekesi : sont les sages-femmes ;
 Les Ingcibi : chirurgiens spécialistes de la circoncision ;
 Les Inyanga : herboristes, homéo thérapeutes ;

L’OCCIDENT A LA DECOUVERTE DE LA MEDECINE TRADITIONNELLE AFRICAINE

Yvette PARES, biologiste, bactériologiste, botaniste, chercheuse et médecin française, est la


première pionnière de la médecine traditionnelle africaine via l’Université de Dakar.

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