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INTRODUCTION

Ce premier groupe traitant sur l’histoire de la médecine Chinoise est composé de 7 membres
dont les noms suivent :

1. ACIZA NISHAMBA Apolinaire


2. AGANZE BAGUMA Serge
3. ADHAMA KITULIE Marie
4. AHANA SAFARI Prisca
5. AKITOA NTAKOBAJIRA Lucien
6. AMANI KASUKU Espoir
7. AMANI MAKENGO Franck

L
e Bulletin d'Information de la Légation de la République populaire de Chine, Section
de Presse 1, publie sous le titre Histoire de la médecine chinoise, par M. Li-Tao, une
intéressante étude sur la médecine en Chine. Apres avoir recherché dans des
documents anciens la genèse même de la science médicale chinoise, l‘auteur, poursuivant ses
investigations, met en lumière le développement de cette science dans son pays, les
circonstances qui en favorisèrent le progrès, les méthodes appliquées et la pénétration de ces
dernières hors de Chine.

Cet aperçu mérite l'attention de ceux qui, du point de vue scientifique, humanitaire et social,
s'intéressent au progrès de la science et, en particulier, de la plus humaine de ses disciplines :
la médecine.

Dans ce travail non seulement nous allons parler de l’histoire de la médecine mais aussi nous
allons montrer la différence entre la médecine traditionnelle Chinoise et celle occidentale et
en plus nous allons parler de l’évolution de la médecine chinoise et son adaptation à la
modernité.
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HISTOIRE DE LA MEDECINE CHINOISE

Comme nous l’avons vu à l’introduction cette revue est tirée dans le bulletin d'information de
la légation de la République populaire de Chine, Section de Presse 1, par M. Li-Tao.

L'auteur énumère, au fur et à mesure de leur naissance, les différentes branches de la


médecine qui étaient pratiquées en Chine. Ainsi, nous apprenons qu'au XIIIe siècle avant J.-C,
la médecine chinoise revêtait déjà un caractère scientifique ; les différentes maladies du corps
humain y étaient déjà connues et sous la dynastie Chou (XIIe au Ve siècle avant J.-C),
1'enseignement médical comportait des classifications nettement ordonnées par la nature
même de la maladie : médecine interne, chirurgie, nutrition, acuponcture, moxa, etc. Aux
méthodes de diagnostic déjà existantes, «un célèbre médecin de la période des Royaumes
combattants (403-221 avant J.-C.) » ajouta celle de l'examen du pouls, évènement important
dans l'histoire de la médecine. Les médecins chinois transmettaient leurs connaissances a un
petit nombre d'élèves privilégiés ; mais au début du VIIe siècle, cette méthode pédagogique
disparaissait grâce a la création de la « première école de médecine du monde » : 1'Institut
Imperial des Médecins; la durée des études y était de 3 à 7 ans. Cet Institut comprenait
quelque 350 étudiants venus acquérir les connaissances nécessaires afin d'exercer leur
profession selon les méthodes scientinquement établies : médecine proprement dite, chirurgie,
pédiatrie, etc., etc. ; et l'auteur déclare que « entre le VIIe et le IXe siècle, son pays était
devenu le centre mondial de la médecine, une source de savoir » pour les érudits d'Arabie, de
Corée, du Japon et d'ailleurs.

Puis, vinrent les échanges commerciaux et culturels (du Xe au XIVe siècle) entre la Chine
d'une part, l'Arabie et l'Europe orientale d'autre part, à la faveur desquels la médecine chinoise
connut une impulsion nouvelle, tandis que l'Europe apprit à utiliser des produits et des
médicaments ignorés jusqu'alors dans cette partie du monde. Un autre facteur important joua
un grand rôle dans le progrès de la science médicale en Chine ; ce furent les débats passionnes
auxquels se livraient différents clans de médecins, chacun se faisant l'interprète d'idées
nouvelles pour la révision des connaissances dont ils héritaient. Notons qu'à cette époque,
c'est-à-dire entre le Xe et le XIVème siècle, la science médicale comprenait treize branches
parmi lesquelles il convient de citer la gynécologie, l'oto-rhinolaryngologie et la section des
maladies infectieuses. A propos de ces dernières, il apparait que la science de l'immunisation
aurait ses origines dans la médecine chinoise. L'auteur nous dit, en effet, qu'au XVIe siècle,
alors qu'une épidémie de variole ravageait le pays, une forme d'inoculation fut découverte ;
elle consistait à insuffler, sous forme de poudre, les germes du mal dans les narines ou à les
appliquer sur le nez avec du coton ; et l'auteur considère cette méthode comme la base de
celle qu'appliqua le savant anglais Jenner, c'est-à-dire la vaccination au moyen du « cow-pox
». Parallèlement à la médecine, la chirurgie se développait avec succès. Déjà au VIIe siècle
avant J.-C, « partout en Chine, les praticiens utilisaient, pour inciser les abcès, un couteau fait
d'une pierre originaire des régions proches de la côte orientale, l'actuel Shantung ». Par la
suite, on apprit à pratiquer l'anesthésie générale grâce à l'emploi d'un narcotique ; à dater de ce
moment, des interventions abdominales importantes devenaient possibles, élargissant ainsi le
champ d'action de la chirurgie.
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D'autre part, l'hydrothérapie et certains exercices physiques étaient déjà systématiquement


pratiqués dans les premiers siècles de notre ère.

En ce qui concerne les hôpitaux, nous apprenons que ce sont les rigueurs d'une grave
épidémie, en l’an 510 de notre ère, qui amenèrent la création des premiers établissements
hospitaliers en Chine ; d'autres firent peu à peu leur apparition, notamment pour les pauvres et
les lépreux, ces derniers crées par le gouvernement.

Le développement de la médecine entraine celui de la pharmacologie. Cependant, déjà au


XIIe siècle avant J.-C, un recueil de poèmes, le Livre des Odes, révèle qu'à cette époque, les
médecins pouvaient disposer de plus de cent remèdes à base de plantes et de médicaments ;
les recherches se poursuivent et au Ier siècle de notre ère, un ouvrage scientifique en
mentionne plus de trois cents parmi lesquels on remarque «la première prescription connue
dans le monde de l'emploi du mercure et du soufre pour le traitement des maladies de la peau.
Mille ans plus tard, ce traitement fit son apparition en Arabie et en Inde, et ce ne fut qu'au
XVIe siècle après J.-C. qu'il fut employé en Europe ». L'Institut Imperial des Médecins
mentionné plus haut comprenait une section Materia Medica où les étudiants apprenaient à
cultiver les plantes médicinales et à préparer des médicaments. On peut se rendre compte de
l'important développement de la pharmacologie lorsque, franchissant les siècles, nous nous
arrêtons en l’an 1578 après J.-C. A cette date, un grand pharmacologiste achevait son Précis
de Materia Medica, « qui est non seulement 1'ouvrage principal de pharmacologie
chinoise traditionnelle mais est également une contribution importante à la science médicale
moderne ». II contient, en effet, « 1892 variétés de remèdes et quelque 10.000 ordonnances ».
Ce précis a été traduit en latin, français, russe, anglais, allemand et japonais.

Il semble que la médecine chinoise connut un développement particulièrement brillant aux


XVIe et XVIIe siècles; après l'avènement de la dynastie mandchoue (1644-1911), le
despotisme régnant paralyse toute tentative de progrès : interdiction absolue de communiquer
avec l'étranger, mise à l'index d'un manuel d'anatomie important dû à des savants français,
politique de contrainte à l'égard des représentants de la science, etc. « Le conservatisme sévit
durant les 270 années de la domination mandchoue, empêchant tout progrès. Le progrès dans
le domaine médical, n'y échappa point. » II convient d'ajouter que, après la Guerre de
1'Opium, en 1840, la Compagnie des Indes Orientales fonda des cliniques a Macao et a
Canton ; à cette époque, l'utilisation de l’éther comme anesthésique (1846) et l'introduction de
l'antisepsie en chirurgie faisaient faire un progrès important a la médecine occidentale: « Le
peuple chinois alors commença de croire à l'efficacité de la chirurgie occidentale. Toutefois,
son attitude à l'endroit de la science médicale occidentale demeurait généralement méfiante »,
cela en raison des circonstances qui avaient amené les Occidentaux en Chine.

La révolution de 1911 mit un terme à l'autocratie de l'empire mandchou, mais les troubles
intérieurs qui suivirent et l'influence croissante des Occidentaux maintinrent la médecine
traditionnelle dans un état de stagnation ; celle-ci « était considérée dans les milieux officiels
comme non scientifique et arriérée et les écoles du gouvernement qui furent établies
n'enseignèrent que la médecine occidentale », en dépit des protestations des médecins et du
mécontentement populaire. Ainsi se produisit la désunion entre les deux écoles : chinoise et
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occidentale. Le gouvernement populaire s'employa, des 1950, à « amener une réconciliation ».


La politique gouvernementale à l'égard de la médecine chinoise traditionnelle est une
affirmation « de la valeur de la médecine chinoise, de sa riche expérience et de ses
importantes contributions à la santé du peuple au cours des siècles », mais cette politique vise
également à l'enrichir des expériences occidentales ; les médecins formés à l'école occidentale
sont appelés à s'unir et à travailler avec leurs collègues en médecine chinoise « afin que la
théorie et 1'expérience traditionnelle soient établies en système, dotées d'une base scientifique
et deviennent partie intégrante de la médecine moderne ». Des mesures pratiques furent
aussitôt exécutées : agrandissement du Département de Médecine chinoise du Ministère de la
Santé publique ; fondation, à Pékin, d'une académie nationale pour la recherche en médecine
traditionnelle ; ouverture d'hôpitaux de médecine traditionnelle et de centres d'acuponcture à
Shanghai, Nankin et Pékin. Dans cette dernière ville également est installé « un institut
expérimental d'acuponcture et demoxa qui s'efforce de doter ces procédés d'un fondement
théorique à la lumière des enseignements de Pavlov sur le rôle des centres du système nerveux
supérieur dans la santé et les maladies ».

EN QUOI LA MEDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE (MTC) EST-ELLE SI


DIFFERENTE DE LA MEDECINE OCCIDENTALE?

La réponse n'est pas facile car avant les années cinquante il n'existait pas de système théorique
que l'on pouvait qualifier de MTC. Ce n'est qu'avec l'avènement de la Chine populaire et ses
efforts pour rendre la MTC intelligible aux médecins chinois qui avaient fait des études
occidentales que fut élaboré en 1958 un corpus: Fondements théoriques de la MTC. En 1986,
une commission spéciale travaillait encore pour participer à l'enseignement en vigueur dans
les instituts de formation pour les nouveaux médecins de MTC. Du coup, aujourd'hui il existe
quasiment deux présentations de la MTC : d'une part, celle proposée parla Chine populaire et
reprise dans les milieux de praticiens, d'autre part, celle qui peut se dégager de l'étude
rigoureuse de l'histoire de la MTC, vieille de deux mille ans. Sur quels critères peut-on juger
de la valeur d'un système thérapeutique ? Certes, la médecine occidentale peut se prévaloir
aujourd'hui de nombreux succès encore impensables il y a quelques décennies et qu'aucune
médecine concurrente ne peut lui disputer. Mais par ailleurs il existe d'autres formes de
thérapies -« alternatives » ou « complémentaires » à la médecine occidentale -, qui peuvent se
targuer d'obtenir des résultats tout aussi probants dans certains domaines. Toutes ces thérapies
comptent des thérapeutes et des patients pleinement satisfaits et qui peuvent faire valoir, pour
certaines pathologies, des taux de réussite presque comparables. Pourquoi donc tant de
systèmes thérapeutiques différents peuvent-ils être convaincants vus de l'intérieur de tel ou tel
groupe humain alors que cette conviction ne s'étend pas à tous les autres groupes ? En fait,
l'acceptation par une communauté humaine donnée d'un système d'idées et de pra tiques
thérapeutiques dépend d'abord du pouvoir de conviction de ces idées. Les succès obtenus dans
la pratique clinique ne viennent qu'en deuxième position. Et ceux-ci semblent valables dans la
médecine occidentale comme dans la médecine chinoise. Certes, à chaque époque correspond
une conception dominante quant à la nature de la maladie et des processus nécessaires pour
s'en protéger ou pour la guérir. Pourtant, il existe à tout moment des alternatives qui sont
susceptibles d'obtenir de meilleurs succès cliniques dans tel ou tel domaine particulier. Mais
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le fait d'admettre ces succès ne résulte que de l'idée de la vie et de la vision du monde
partagée par la fraction de la population qui y adhère. L'enthousiasme initial pour la médecine
chinoise ne fut pas provoqué par des succès thérapeutiques vérifiés scientifiquement ou
statistiquement, mais par des informations concernant une médecine supposée être,
contrairement à la médecine occidentale, holistique et proche de la nature, même si cette
croyance n'est nullement fondée au regard de l'histoire. La MTC continue de nos jours à se
présenter comme si elle était l'exact opposé de la médecine occidentale, laquelle suscite peut-
être le malaise d'une partie de la population. Le manque de contact émotionnel et physique
entre médecin et malade, une plus froide technicité dispensatrice de chimiothérapie et de
médecine nucléaire, l'image d'une médecine de plus en plus spécialisée, donc d'une science du
détail avec absence de vision globale..., sont les reproches habituellement faits à la médecine
occidentale. En résumé, l'Occident n'a plus le monopole de la réflexion médicale, et la MTC a
l'avantage de représenter, parmi les médecines savantes traditionnelles, une médecine toujours
d'actualité car encore pratiquée à vaste échelle et même importée en Occident.

Le yin et le yang

Les notions de yin et de yang qui indiquent respectivement les aspects ombragés et ensoleillés
d'une montagne sont deux concepts fondamentaux dans la philosophie chinoise depuis la plus
haute Antiquité. Par extension, toutes les choses lumineuses et chaudes sont dites yang par
rapport aux choses sombres et froides qui sont dites yin. Les mêmes notions sont également
sous la dépendance du temps : si la première moitié de l'année est yang, la deuxième est yin et
leur succession fait que le yang engendre le yin et réciproquement, il ne peut pas y avoir de
phénomène exclusivement yin ou yang dans le processus vital car cela échapperait aux
transformations et aux mouvements incessants qui caractérisent la vie.

Yang Lumineux Tiède Chhaud Sec Léger Pur Monter


Yin Sombre Frais Froid Humide Lourd Impur Descendre

Yang Ouvrir Mouvement Générer Haut Gauche Est Sud


Yin Fermer Repos Inhiber Bas Droite Ouest Nord

Les catégories du yin et du yang dans le Classique Interne de l'Empereur Jaune: classification
médicale

La tranquillité est yin, l'agitation est yang. Le yang donne la vie, le yin stimule la croissance.
Le yang tue, le yin conserve. Le yang transforme le Qi, le yin parachève notre apparence
physique. Le ciel est yang clair, le yin est terre sombre. L'eau est yin, le feu est yang. Le Qi
est yang, la saveur est yin. L'Est est yang, l'Ouest est yin. Le soleil est yang, la lune est yin.
Ce qui part est yin, ce qui arrive est yang. Ce qui est immobile est yin, ce qui bouge est yang.
Ce qui est retardé est yin, ce qui est accéléré est yang. Sur le plan humain l'extérieur est yang,
l'intérieur est yin. Sur le plan corporel le dos est yang, l'abdomen est yin. Les dépôts (le foie,
le cœur, la rate, les poumons et les reins) sont yin, les palais (la vésicule biliaire, l'estomac, le
gros intestin, l'intestin grêle, la vessie et les triples réchauffeurs) sont yang. La région située
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derrière les yeux est yin, les quatre membres sont yang. Les maladies yin se produisent dans
les os, les maladies yang dans le sang. Les maladies yin se produisent dans la chair. Les
maladies yang éclatent en hiver, les maladies yin éclatent en été.

Image des correspondances dans le microcosme humain (Selon le Huang di-Nei jing-Su-wen)

Les techniques thérapeutiques traditionnelles

Dans la Chine et encore actuellement, la MTC associe le plus souvent plusieurs techniques
thérapeutiques

- L'aiguille (acupuncture).

Longueur, diamètre et forme varient selon le but recherché; les effets de la puncture sont liés
aux modalités d'introduction, de manipulation et de retrait de l'aiguille en un point précis. La
stimulation des énergies du corps est un acte complexe qui nécessite un long apprentissage.

- Le marteau à aiguilles.

L'aiguille aux sept étoiles sert à la technique dite « fleur de prunier » et permet de renforcer
l'énergie de défense de l'organisme, de traiter des douleurs superficielles et certaines
dermatoses.

- La saignée.

À l'aide d'aiguilles triangulaires, elle consiste à évacuer une très petite quantité de sang au
niveau de points d'acupuncture déterminés.

- La moxibustion.

L'origine de cette technique est très ancienne. Pratiquée avec les fleurs et les feuiliéTd'armoise
finement broyées, elle a pour effet de renforcer les énergies du corps et traite certaines
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maladies chroniques. On peut également utiliser des cataplasmes et des emplâtres composés
de plusieurs substances médicinales.

- Les vases à feux.

Nos grands-parents employaient de manière empirique les ventouses. La MTC les utilise
encore pour rétablir la circulation des énergies et traiter certains états congestifs.

- La pharmacopée.

Le Materia Medica de l'empereur Shen Nong est un des quatre grands classiques de la
médecine traditionnelle chinoise. Rédigé avant la dynastie Han (300 av. J. -C.) il énumère de
nombreuses substances végétales, minérales et animales utilisées comme procédés
thérapeutiques. On ne saurait comparer la pharmacopée chinoise à la phytothérapie
occidentale, car la nature de la substance, la saveur, le tropisme et éventuellement la toxicité
sont pour les Chinois des éléments thérapeutiques fondamentaux,

- Le Qi Gong.

Gymnastique « de santé » millénaire, « travail sur le Qi », pour détendre le corps, rendre


serein l'esprit, concentrer la pensée, régulariser la respiration et le Qi. Basé sur la comparaison
des attitudes et des mouvements des animaux.

- Le massage.

C'est à la fois un traitement local de la douleur et un traitement global d'harmonisation des


énergies. La Chine moderne associe An Mo et Tui Na (mobilisations articulaires) aux
thérapeutiques traditionnelles.

- La diététique.

Comme la pharmacopée, elle applique aux aliments les mêmes critères de nature, tropisme et
toxicité. Elle a pour effet de réharmoniser les fonctions physiologiques des organes. Un
traitement principal sera souvent accompagné d'une liste d'aliments recommandés ou
proscrits. Elle obéit à la doctrine des correspondances des 5 éléments : la déficience de chaque
organe conduit à imposer le profil d'un certain régime.

- La psychologie.

Elle s'intègre dans l'étude de la médecine chinoise. Partie intégrante du fonctionnement


organique il n'y a pas de séparation corps-esprit. La régulation des énergies psychiques entre
dans te cadre de l'harmonisation générale. La MTC est par essence psychosomatique.

L’EVOLUTION DE LA MEDECINE CHINOISE ET SON ADAPTATION A LA


MODERNITE

La médecine traditionnelle chinoise est basée sur la théorie du Qi, du Yin, du Yang, des
méridiens et des Cinq Éléments (l’or, le bois, l’eau, le feu et la terre), considérant le corps
humain comme l’unité du Qi, de la forme et de l’esprit (Hsu, 1999). Elle cherche la cause, la
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nature et le lieu de la maladie par les méthodes de diagnostic « observer, sentir, demander et
toucher », analyse l’agent pathogène et les changements dans les cinq organes internes, les
articulations méridiennes et le Qi et le sang dans le corps humain, détermine le nom de la
maladie en observant le type des symptômes. Selon le principe de la thérapie dialectique, les
médecins traditionnels chinois élaborent des méthodes de traitement telles que « suer, vomir,
neutraliser, échauder, rafraîchir, tonifier et éliminer ». Plusieurs méthodes de traitement, telles
que les remèdes, l’acupuncture, le Tuina, le Guasha, le massage, les ventouses, le Qigong et la
nourriture thérapeutique permettent au corps humain de parvenir à la réconciliation du Yin et
du Yang et ainsi de récupérer.

Aujourd’hui, la médecine traditionnelle chinoise est toujours présente et joue un grand rôle en
Chine. Actuellement dans ce pays, il y a 34 facultés de médecine chinoise, 2332 hôpitaux
publics et 2094 hôpitaux privés de médecine chinoise et environ 670 000 praticiens en
médecine chinoise.

Les doutes envers la médecine traditionnelle chinoise commencent à poindre très tôt (Chen,
1998). Un livre du célèbre intellectuel Sudongpo de la dynastie des Song contient un texte qui
présente des doutes. Un jour monsieur Ouyang m’a raconté une histoire intéressante.
Quelqu’un est tombé malade. Un médecin lui en a demandé la cause. Il a dit que le bateau où
il était avait rencontré un grand vent, et il a été donc effrayé et est tombé malade. Le médecin
a pris alors la planche de gouvernail d’un vieux bateau où la sueur des mains du batelier s’est
souvent imprégnée, l’a grattée un peu, mêlée de Dansha et de Fushen. Après la cuisson, le
médecin l’a laissé s’en servir. Le malade s’est ensuite guéri rapidement. Quelle est la cause de
la guérison ? Tout simplement, les bateliers sont de braves gens dans le vent et les vagues, et
leurs planches de gouvernail trempées de sueur peuvent certainement guérir les maladies
causées par la peur et la timidité. Le livre médical « Notes sur l’herbe » dit que si les gens
transpirent trop, ils peuvent prendre conjointement de la poudre de racine d’éphédra et de la
poudre d’un vieil éventail en bambou préalablement gratté. Le principe médical est le même.
L’éventail en bambou peut secouer du vent pour refroidir les gens, de sorte qu’il peut
également guérir la maladie de la transpiration excessive. Monsieur Ouyang a conclu en
disant que les médecins chinois sont très attentifs à « l’automédication ». Au commencement
les gens pensent que c’est très enfantin et ridicule, mais le traitement réussira toujours. Alors
il ne faut pas le contredire rapidement. Je demande alors à Monsieur Ouyang : « Selon toi,
boire de l’encre guérira l’absentéisme scolaire ? Boire l’eau de lavage du visage de Boyi11
guérira la maladie de la cupidité ? Manger les restes du repas de Bigan12 guérira la trahison ?
Lécher le bouclier de Fankuai13 guérira la timidité ? Sentir les boucles d’oreilles de la belle
femme Xishi14 guérira la laideur ? » À ces mots, monsieur Ouyang a éclaté de rire.

Après que la porte nationale de la Chine a été ouverte par les canons des flottes des pays
occidentaux au milieu et à la fin du 19e siècle, « le vent de l’Ouest a soufflé vers l’Est », la
culture occidentale a été progressivement introduite en Chine, devenant une tendance. C’est à
ce moment que la médecine occidentale est entrée en Chine et a posé de sérieux défis à la
médecine traditionnelle chinoise. La médecine occidentale est une médecine moderne,
renvoyant au système de soins de santé dans les pays occidentaux. Ce système est né dans les
pays occidentaux modernes. Après avoir rejeté la médecine grecque antique et étudié les
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phénomènes physiologiques et pathologiques du corps humain dans une perspective


réductionniste, ces pays ont développé ce nouveau système médical avec l’anatomie et la
physiologie, l’embryologie tissulaire, la biochimie et la biologie moléculaire comme
disciplines fondamentales.

Les intellectuels du Mouvement du 4 mai 1919 ont violemment critiqué et même nié la
culture traditionnelle chinoise. « Monsieur la science et Monsieur la démocratie » était le mot
d’ordre distinctif de ce mouvement. À l’époque, la médecine traditionnelle chinoise a
beaucoup été remise en question. Beaucoup d’intellectuels pensent que la médecine
traditionnelle chinoise n’est pas scientifique. Ils considèrent que ses fondements théoriques (le
Qi, le Yin, le Yang et les Cinq Éléments) sont fictifs. Il faut donc abolir cette médecine ou la
transformer par la science. Aux yeux de ces intellectuels, ce qui est conforme à la science et à
la raison doit être conservé. Par contraste, ce qui n’est pas scientifique est absurde et doit être
aboli. La médecine traditionnelle chinoise a connu des défis sans précédent à cette époque.
Cependant, les nombreux doutes concernant sa valeur scientifique ne l’ont pas empêchée de
survivre à la modernité. En fait, le gouvernement a également pris position en sa faveur en
renforçant sa gestion.

Après la création de la Chine nouvelle en 1949, le leader suprême Mao Zedong a proposé
l’objectif de combiner la médecine occidentale avec la médecine traditionnelle chinoise et de
créer une médecine unifiée capable d’apporter quelque chose au monde. Ainsi donc, la
médecine traditionnelle chinoise a été intégrée dans le système de santé publique nationale.
Les cours de médecine chinoise ont été inclus dans le programme de médecine occidentale
des facultés de médecine. Plusieurs facultés de médecine chinoise ont été créées
successivement. Les médecins traditionnels chinois ont été intégrés dans le département de
médecine chinoise de l’hôpital général, et un certain nombre d’hôpitaux de médecine chinoise
ont été créés. Le slogan de l’époque était le suivant : « La médecine chinoise doit être
scientifisée, la médecine occidentale doit être chinoisée ». La spécialité de « médecine
chinoise » est ainsi née.
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE

UEA

B.P : 3323/BUKAVU

FACULTE DE MEDECINE ET SANTE COMMUNAUTAIRE

TRAVAIL PRATIQUE DU COURS DE


L’HISTOIRE DE LA MEDECINE

Sujet : Histoire de la médecine Chinoise.

Promotion : Doc3 UEA

Dirigés par : Dr KISHIMBI Homère.

ANNEE ACADEMIQUE 2023-2024


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