Vous êtes sur la page 1sur 22

HISTOIRE DE LA MEDECINE

DU MOYEN AGE OCCIDENTAL

Prof YEO-TENENA YJM


PLAN

I- GENERALITES
II- PENSEE MEDICALE
III- PLACE DU MEDECIN DANS LA SOCIETE MOYENAGEUSE
IV- ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE
V- LES GRANDES EPIDEMIES
VI- THERAPEUTIQUES DISPONIBLES
VII- LES MEDECINS CELEBRES
I- GENERALITES (1)
Classiquement l’exercice de la médecine occidentale au Moyen Age
s’est déroulé au cours de 2 périodes:
• La période monastique caractérisée par la pratique médicale qui
s’apprenait et s’exerçait au contact des moines qui savaient bien lire le
latin et étaient les seul habilité à dispenser les soins aux malades
• La période scolastique
-caractérisée par le développement de l’école de Salerne au Xè siècle
accueillant de nombreux praticiens qui ont assuré à leur tour assuré le
renouveau médical en Occident
I- GENERALITES (2)

• La période scolastique
-A partir du XIè siècle, les Salernitains ont créé des universités à
Bologne, à Montpellier et dans toute l’Europe (Oxford en 1214, Paris en
1215, Padoue en 1228 et Cambridge en 1229)
- L’enseignement dispensé au sein de ces universités était dépendant
de l’Eglise qui prenait également en charge les hôpitaux chargés
d’accueillir les malades et les infirmes
II- PENSEE MEDICALE (1)
La période monastique
• Après l’effondrement de l’empire romain d’0ccident, il n’a plus été dispensé
d’enseignement de la pratique médicale.
• En Occident, le Moyen Age a été caractérisé par une longue période
d’obscurantisme médical avec une domination de la médecine par l’Eglise
qui intervenait à plusieurs niveaux:
- L’Eglise (elle) s’est appropriée l’exercice de la médecine jusqu’alors
réservé aux moines
- Elle interdisait les dissections sous peine d’excommunication
- Elle proposait l’application des reliques des saints comme traitement
- Elle refusait que le corps humain soit exploré pour ne pas troubler l’ordre
divin
II- PENSEE MEDICALE (2)
La période scolastique
• Ce n’est qu’à partir du XIè siècle que les acquis des médecins arabes se sont
imposés en Occident donnant à la médecine le statut de science .
• Avec l’école de Salerne, la médecine s’est imposée progressivement sur les
pratiques empirique
• La pensée médicale a été marquée par le développement de la médecine
scolastique avec 2 principales méthodes d’enseignement
- la lectio: la lecture et le commentaire des auteurs médicaux antiques et
arabes
- la disputio ou dispute au cours de laquelle il y avait une confrontation
des diverses solutions des problèmes.
III- PLACE DU MEDECIN DANS LA SOCIETE
MOYENAGEUSE (1)
Au cours de la période monastique :
• les moines médecins considérés comme les 1ers médecins
hospitaliers exerçaient dans les grands monastères et les écoles
épiscopales
• Leurs exercice relevait alors d’un mélange de connaissances et de
mysticisme
• Le diagnostic des maladies reposait sur l’analyse du pouls et à
l’observation des urines
• Le fonctionnement de chacun des organes était rattaché à un astre et
leurs troubles interprétés en fonction de considérations astrologiques
III- PLACE DU MEDECIN DANS LA SOCIETE
MOYENAGEUSE (2)
Au cours de la période scolastique:

• les médecins exerçaient leur art auprès des membres des classes
élevées de la société
• Parmi ces derniers, il y avait une proportion importante de médecins
juifs qui disposaient de connaissance de la médecine arabe
• Les gens du peuple avaient recours aux guérisseurs, aux barbiers et
aux extracteurs de dents
III- PLACE DU MEDECIN DANS LA SOCIETE
MOYENAGEUSE (3)
Au Moyen Age, la chirurgie constituait le parent pauvre de la
médecine:
• Son exercice a même fait l’objet d’une condamnation par le clergé au
concile de tours (1163) selon le principe « l’Eglise a horreur du sang »
• Certaine universités obligeaient leurs candidats médecins à jurer qu’il
n’opéreraient jamais par le fer et par le feu
• La chirurgie était quasi exclusivement exercée par les barbiers et les
barbiers-chirurgiens
• Ils faisaient office de saigneurs, d’arracheurs de dents, ouvraient les
abcès et opéraient les hernies
IV- ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE (1)
PERIODE MONASTIQUE
Ecole de Monte Cassino
• Au VIè siècle saint Benoit fonde le couvent de Monte Cassino
• le développement de l’exercice de la médecine chez les bénédictins
et la création d’infirmeries monastiques répondaient aux consignes
de saint Benoit
• Il demandait aux moines de soigner les malades et de les aider par les
prières
• La réputation croissante de l’école attire les savants et moines
d’autres contrées qui venaient compléter leurs études
IV- ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE (2)
PERIODE MONASTIQUE
Ecole de Salerne
• L’origine de l’école de médecine est très discutée et a fait l’objet
d’une légende selon laquelle elle a été fondée par 4 maitres de
nationalités différentes:
- maitre Helinus qui lisait l’hébreu
- maitre Ponctus qui lisait le grec
- maitre Adela qui lisait l’arabe
- maitre Salernus qui lisait le latin
IV- ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE (3)
PERIODE MONASTIQUE
Ecole de Salerne
• A la fin du VIIè siècle, les Bénédictins ont fondé un hôpital puis une corporation
de médecins y a développé une école
• L’école était d’abord sous le contrôle de l’évèché puis progressivement des
laïques
• Cette école du savoir médical a été le point de convergence de tous les grands
courants de pensée médicales:
- préceptes d’Hippocrate,
- courants grecs des école de la basse Italie et de l’Egypte,
- courants monastiques,
- connaissances juives et arabes
IV- ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE (4)
PERIODE SCOLASTIQUE

• Dès XIIè siècle, une série de concile ont interdit aux moines l’exercice
de la médecine sous prétexte que ces derniers étaient pervertis par
cette activité extra-spirituelle

• Conséquence: le développement des universités qui ont assuré le


relai des écoles conventuelles et épiscopales avec

• L’enseignement désormais laïcisé (plus contrôlé par l’Eglise)


IV- ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE (5)
PERIODE SCOLASTIQUE
Faculté de Montpellier
• C’est à Montpellier qu’a été fondée la 1ère faculté de médecine (le 17 Aout
1220)
• La médecine était enseignée et exercée à la fois par les médecins arabes,
des religieux catholiques et des médecins juifs réfugiés d’Espagne
• Pour attirer les médecins juifs, Guilhem n’hésite pas à proclamer que
quiconque, juif, arabe ou salernitain qu’il vienne, désire enseigner aura,
aura les portes de la faculté grandes ouvertes
• La déclaration de Guilhem constitue le 1er statut officiel de la faculté
IV- ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE (6)
PERIODE SCOLASTIQUE
Faculté de médecine de Paris
• A Paris, le collège de Robert Sorbon créé en 1256 a été à l’origine de
la fondation de l’université de la Sorbonne
• L’enseignement de la médecine comprenait toujours : l’Astrologie,
• Nombreux étaient les médecins qui s’intéressaient à l’essor de
l’alchimie pour leur pratique
V- LES GRANDES EPIDEMIES (1)
Les grandes épidémies étaient considérée comme le signe de la colère divine
Lèpre au Moyen Age
• Au temps des croisades (1095- 1270), l’endémie lépreuse s’est développée
en Europe et a pris l’allure d’une épidémie qui a atteint le maximum de son
intensité en Europe occidentale entre le XIIè et le XIVè siècle
• Les lépreux inspiraient une telle crainte qu’ils étaient traités d’une manière
inhumaine et étaient conduit dans une « maladrerie » (cabane en bois
située en bordure de route) où ils vivaient de mendicité
• Les lépreux devaient se revêtir de l’habit de ladre, agiter une cliquette, une
cloche pour prévenir leur approche
V- LES GRANDES EPIDEMIES (2)
Les grandes épidémies étaient considérée comme le signe de la colère divine
La grande peste ou la peste noire
• Le 1er épisode de la peste recensée en Europe et de loin plus meurtrière a
eu lieu à Gènes en 1347.
• Cette affection a été importée au cours de l’été 1347 par des Génois de
retour d’un comptoir situé à Caffa sur le rivage de la mer noire
• Ceux-ci avaient subi une attaque des Mongols qui avaient jeté par-dessus
les murailles des corps de guerriers mort de la peste
• Au cours de leur retour les Génois ont entrainé une diffusion de la peste à
tout le continent européen avec environ 25 million de mort en 5 ans
• Les médecins étaient incapables de soigner les pestiférés
VI- THERAPEUTIQUES DISPONIBLES (1)
Période monastique
• Les thérapeutiques médicales reposaient à la fois sur la pharmacie et
sur l’astrologie
• La pharmacopée disponible reposait essentiellement sur l’utilisation
de plantes
• La culture des plantes médicinales est développée au sein des
monastères
• La pensée médiévale plus analogique que logique s’exprimait
également dans le domaine thérapeutique (Exemple: les plantes
rouges permettent de guérir les maladies du sang)
VI- THERAPEUTIQUES DISPONIBLES (2)
Période scolastique
• Les mesures hygiéno-diététiques à savoir l’hydrothérapie et les
régimes alimentaires (le lait et les bouillons) tenaient une grande
place dans les traitements dont
• Les prescriptions continuaient à être fondées sur la théorie des
humeurs
• La pharmacopée se servait de préparation d’origine végétale et aussi
de remèdes préparés à partir de produits animaux
VII- LES MEDECINS CELEBRES (1)
Gerbert d’Aurillac (vers 938-1003)
• Né en Auvergne à Aurillac et élevé à l’abbaye Saint-Géraud
• Il a fait un séjour de 3 ans en Espagne pour accroitre ses connaissance en
sciences médicales, en mathématiques et en astrologie
• A son retour, il est devenu médecin de l’hospice proche de la cathédrale de
Reims
• Il a été nommé archevêque de Ravenne puis 1er pape français sous le nom
de Sylvestre II.
• Il a joué un rôle important dans la transmission en Europe des chiffres
arabes et de toutes les connaissances médicales acquis en Espagne
VII- LES MEDECINS CELEBRES (2)
Gariopontus Warbod (995-1059)
• Auteur d’une œuvre encyclopédique en 5 volumes qui est la
compilation de l’enseignement de 2 médecins byzantins Aurélius et
Esculapius et contenant les bases du langage médical moderne = le
Passionarium

Pietro Clerico (Xè siècle)


• Auteur de la Pratica (compilation analogue au Passionarium)
• Il fait la description du tétanos
VII- LES MEDECINS CELEBRES (3)
Constantin l’Africain (vers 1015-1087)
• Est né à Carthage en Tunisie
• Epris par un désir ardent de s’instruire, il a commencé à faire de longs
voyages en Syrie et en Inde
• Ses voyages lui ont permis de s’initier à la grammaire, à la géométrie,
à l’astronomie, à la musique et à la médecine
• Il est devenu l’un des médecins les plus estimés et l’un des
professeurs les plus célèbres de l’Ecole de Salerne

Vous aimerez peut-être aussi