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UNIVERSITÉ D’ETAT D’HAITI

Faculté de Médecine et de Pharmacie

Niveau
PCEM I

Cours d’Histoire et Philosophie de la Médecine (HPM)

Thème :
Résumé et commentaire du livre histoire de la médecine en Haïti du Dr. Catts Pressoir

Préparé par les étudiants :

8. JEAN PIERRE Kathleen


1. ALIXIN Richardson Emmanuella
2. AUGUSTIN John Karlens 9. LOUISSAINT Phedre-Allen
3. BARTHÉLÉMY Wilkendy 10. RENDEL Rhode Rebecca
4. DECEUS Ysabelle 11. SALOMON Steevenson
5. DIEUDONNE Kenson 12. VILBRUN Mélina
6. FENELON Medsaina 13. ZETRENNE Isadora Cécile
7. FRANÇOIS Moise

Soumis au professeur :
Pr. Dr. Marc-Félix CIVIL, MD, Ph.D.

Mars 2024
Courte présentation de l'auteur

Dr Jacques Catts Pressoir né en 1892 et décédé en 1954, de nationalité haïtienne est géographe,
historien de la médecine, médecin, chimiste, naturaliste et homme politique. Il est l'auteur du
livre renommé " La Médecine en Haïti" publié en 1927.

Le résumé

Pour mieux comprendre le système sanitaire de notre pays, il nous faut une étude sur la pratique
médicale de l’ancienne république. La visite des flibustiers a été une source de progrès pour la
petite île déserte par les espagnols dans les années 1630. Cependant l'idée d'une médecine à
Saint Domingue n'était pas prévue il a fallu 60 ans, en 1690 pour les français de créer les 2
premiers hôpitaux : Hôpital de Saint Domingue et hôpital de la miséricorde en Vue de soulager
les français chassés par les anglais à Saint Christophe.

L'apparition de la maladie de Siam vers les années 1691 n'a fait que croitre la médecine à Saint
Domingue. En 1694 le gouvernement royal et les religieux ont opté pour la construction d’un
hôpital à Saint-Domingue, en 1698 l'hôpital de la charité du cap a été ouvert avec 49 lits au total.
L'Etat payait les aumôniers et les médecins et les religieux gérant les hôpitaux militaires en
bénéficiaient des privilèges comme le passage gratuit des bateaux, franchise des droits de sortie
en France et d'entrée à Saint Domingue. L'insécurité sanitaire fut pesante dans la ville de Saint
Domingue, la pression de l'insalubrité de l'air a poussé à La construction des hôpitaux dans la
colonie à Ouanaminthe, petit goâve, au Cap, et deux autres à Port-au-Prince. Les hôpitaux du cap
et de Port-au-Prince qui revêtent d'une grande importance sont destinés à accueillir les officiers,
les soldats et les matelots.

En 1698, l'hôpital de la charité du Cap ouvre avec 49 lits, soutenu par l'État et géré par des
religieux avec des privilèges. L'insécurité sanitaire pousse à construire des hôpitaux à
Ouanaminthe, Petit-Goâve, au Cap, et à Port-au-Prince.

L'hôpital de la charité du Cap accueillait 800 malades, mais souffrait du manque de personnel. À
partir de 1739, d'autres hôpitaux sont fondés par des habitants locaux pour les esclaves malades.
Les chirurgiens étaient plus nombreux que les médecins, principalement évalués sur l'anatomie
et la chirurgie.

En 1775, un médecin accoucheur est nommé pour former des sage-femmes. Des suggestions ont
été faites pour évaluer les médecins sur la pratique médicale et former des médecins réels pour
Saint-Domingue. Le roi a exigé que les chirurgiens servent dans un hôpital militaire avant
d'exercer.

Malgré des progrès au 18e siècle, la situation sanitaire reste désastreuse, augmentant la
mortalité. Selon Poupée Desportes, sur 100 français on trouve à peine un âgé de soixante ans .La
mortalité des Africains était estimée à 20 000 par an, due au surmenage, aux fièvres, aux
parasitoses, au libertinage des esclaves et à l'insuffisance alimentaire. La révolution a changé
certaines choses, mais la saleté des rues et le manque d'eau potable à Port-au-Prince persistaient.

Selon Wimpffen, Port-au-Prince était décrit comme un véritable camp tartare en raison de la
saleté des rues et de la présence d'animaux errants et le manque d'accès à l'eau potable
entrainait une situation sanitaire désastreuse

Au nouveau monde spécifiquement à St Domingue les colons découvrent une flore et une faune
particulièrement différentes de celles qu'ils ont déjà foulées dont des milliers de plantes dont
l'importance est prépondérante en médecine et en arts.

Outres les utilisations primitives des indigènes, le 19e siècle ouvre le jour à de grands travaux de
botanique des naturalistes européens qui se donnent la tâche d'étudier en profondeur ce
nouveau monde médicinal et les mauvaises conditions sanitaires de la république haïtienne qui
étaient similaires à celles de la Havane. On peut retenir ces noms qui ont contribué à l'étude de
la Médecine Haïtienne, comme Descourtilz,Tussac, Turpin et surtout celui de Thierry de
Menonville qui a fondé "le jardin royal des plantes” à Port-Au-Prince, devenu plus tard "le jardin
botanique de l’école de médecine haïtienne". Il y avait Menonville qui a eu l’idée d’aller chercher
au mexique la cochenille mestèque et de l’acclimater à Saint-Domingue, ce qui a conduit à la
synthèse des théories médicales du XVIIIème siècle, dominées par la découverte de la circulation
du sang par Harvey.
Les médecins coloniaux de Saint-Domingue ont développé une thérapeutique pour traiter les
maladies causées par l’humidité et les vapeurs putrides des estères,en utilisant des stimulants
pour rétablir l’équilibre entre les solides et les liquides. Poupée Desportes a étudié une variété
de maladies, mis en garde contre les purgatifs drastiques et a recommandé des aliments doux et
acidulés pour se bien porter et avertit d’être très circonspect sur le pronostic en tenant compte
des sentiments du malade Et nous pouvons citer à titre d'exemple Dazile , un éclectique ayant
des connaissances en chimie et matière médicale et a publié deux ouvrages sur les maladies des
nègres et les questions sanitaires de Saint-Domingue, et a trouvé la cause de l’effrayante
mortalité dans les l’emploi d’eaux de puits non potables

À la lueur de cette même époque , Moreau de Sait Merry décrit une santé négligée où les français
épris par les affaires utilisent des méthodes hygiéniques particulièrement précaire envers eux
même et pis encore envers le bien meuble qu'est l'esclave s'il fallait l'entretenir. Il ne s'agissait
que pour conserver la durée et la qualité des travaux qu'ils leur exigeaient. Autant prédire de
cette hygiène fragile des maladies infectieuses, dont la fièvre jaune était la plus marquée de
l'époque.

Dans la classe sous-jacente, Les bocors haïtiens étaient très respectés pour leurs services de
médecine et leurs remèdes populaires, et les médecins français se sont mis à l’école des
médicastres noirs tandis que des plantes indigènes ont été découvertes pour aider à la
thérapeutique et que les femmes indigènes et leurs usages, ainsi pendant l’épidémie de fièvre
jaune.

Le Dr.F.Dalencour a énuméré 11 groupes principaux de sources thermales en Haïti et a


mentionné des médicaments indigènes et leurs usages, ainsi que la visite d’une femme de
couleur qui se mêlait de soigner et qui donnait des formules médicinales couronnées de résultats
satisfaisants. Plusieurs de ces eaux thermales furent connues et fréquentées par des colons
Français et Espagnols, analysées et développées par des médecins et des administrateurs pour
en faciliter l’usage de guérir les malades avec les eaux de Boynes ayant une composition similaire
à celles de Barège en France. Les eaux thermales de Saint-Domingue étaient connues pour leurs
propriétés curatives et les maladies qui frappaient la population haïtienne à l'époque.
Enfin, le 19e siècle marque l'exploration de nouvelles techniques médicales particulièrement
l'étude, l'utilisation et l'exploitation de la diversité de plantes curatives retrouvées à St Domingue,
d'où l'ouverture de nouvelles écoles de botanique et l'émergence d'une littérature végétale
durant toute l’époque.

Au lendemain de 1804, après l'indépendance du pays, il ne nous restait qu’un pays ravagé par la
guerre dévastatrice de l’indépendance. Sur le point médical et sanitaire il était vital de
réorganiser les hôpitaux et les ambulances. Malheureusement, en raison du devoir de protéger
l’indépendance, le gouvernement de Dessalines fut contraint de consacrer la quasi-totalité des
ressources du pays aux travaux de fortification qui visaient à protéger le pays d’un éventuel
retour des oppresseurs.

Sous la présidence de Pétion, la première loi sur la législation médicale haïtienne a vu le jour. Ce
fut la loi du 3 mars 1808 qui stipulait que chaque école santé devrait être annexée à un
établissement hospitalier. Quelques années plus tard, la loi du 13 octobre 1838 a fait passer
l'École de santé au statut d'école de Médecine. Ensuite, d’autres lois comme celles de 1821,1843
et de 1847, avaient pour fonction de réguler la façon dont la médecine avait l'habitude de
pratiquer dans le pays surtout avec des pratiques charlatanistes et suite à ces pratiques. Il y avait
la création d'un jury qui était là afin de réguler ces dérives dans la pratique de la médecine
haïtienne, d'où seuls les médecins dotés d'une licence livrée par le gouvernement pouvaient
pratiquer ce métier et idem pour les pharmaciens d'où leurs rôles d'exécuter les prescriptions. Et
au cours des années 1860 la médecine haïtienne continue à progresser avec des nouveaux
professionnels médicaux haïtiens venus de l'Europe qui viennent de donner des cours afin d'avoir
une médecine haïtienne plus évoluée avec surtout des médecins comme Dr.Audain, Dr.Dehoux
et autres

La fièvre est l'une des pathologies qui jusqu'à ce moment n'a pas pu être clairement cernées par
les médecins , malgré les avancées scientifiques . Certaines fois elle est un symptôme d'une
multitude de maladies . Il est à noter que les premiers travaux qui ont été effectué sur cette
affection se trouvent dans les œuvres d'Hyppocrate et de Galien et ceux- ci concernent les fièvres
intermittentes , d'une part les gréco-romain étudiaient les fièvres continues et les fièvres
rémittentes qu'elles soupçonnaient d'avoir la même origine que la fièvre intermittente . Malgré
cela les nouveaux médecins n'ayant pas une connaissance de la classification des anciens ont fini
par confondre les fièvres récurrentes , typhoïdes , entéritiques avec la peste .

L'introduction du Quinquina en Europe va permettre une avancée spectaculaire on constatera


que les fièvres intermittentes cèdent rapidement au quinquina tandis que les fièvres continues
non ; ce qui peut faire face à la fièvre continue c'est la saignée , la diète liquide , les clystères , les
boissons émollientes et acidulées.

Durant cette période pour être médecin il fallait être un militaire d'où le nom de " médecin
militaire" , ces hommes-là voyageaient un peu partout en essayant d'apporter leur aide surtout
dans le traitement des fièvres . Certains d'entre eux pensaient que les fièvres intermittentes
pouvaient se transformer en fièvre continue , ce qui sera prouvé par le médecin major Maillot
qui allait traiter le paludisme avec du sulfate de quinine ce qui diminua la mortalité .

Pendant cette période la médecine haïtienne n'avait pas vraiment progressé . Les médecins
jugeaient qu'il y avait une différence entre la fièvre dont les haïtiens souffraient et celui des
personnes en Europe . Les études n'étaient pas clairement définies . À une période bien
déterminé les dirigeants ont voulu disséquer l'hôpital militaire de l'école de médecine. Ce qui
posait un grand problème pour la médecine haïtienne à cette époque . Les instituteurs étaient
des officiers qui la plupart du temps n'avaient pas de large connaissance dans les domaines
médicales, ce qui poussaient les jeunes à aller soit dans des cliniques privées pour avoir de la
pratique ou abandonner parce que les responsables ne faisaient appel à eux que pour faire des
pansements.

Durant la période allant de 1870 à 1890, plusieurs hospices et Asiles ont été créés par une
initiative privée dans le but secourir les pauvres et les infirmes qui semblait être un peu négligé
par l'état.

C'est aussi durant cette période que l'on constate l'introduction des religieuses françaises dans
quelques établissements hospitaliers. Ce fût sous la demande du gouvernement de Boisrond
Canal qui sollicitait le recours des congrégations étrangères déjà introduites dans le pays. "J'ai
fait cette proposition au gouvernement le 9 août 1877, après avoir aperçu l'apathie, l'incapacité,
et les négligences de nos infirmiers haïtiens dans le service." rapportait le Dr Dehoux, Directeur
de l'école de Médecine à l'époque.

Le 30 juillet 1886, une loi fût votée sur la législation sanitaire et promulguée par Salomon le 6
août. Pas mal d'articles de cette loi faisaient croire que beaucoup des maladies qui envahissaient
le pays furent d’une provenance exogène. Dans ce cas, des dispositions ont été prises à titre de
précaution.

En ce qui concerne l'hygiène publique, de 1890 à 1905 de grands progrès furent réalisés dans
l'alimentation en eau des grandes communes de la République, œuvre du gouvernement du
Président Hyppolite. La concession de fontaines et de la distribution d'eau sont accordées à des
personnages pour des villes distinctes selon des lois régies par le gouvernement d'alors. Malgré
la compromission de l'équilibre budgétaire par beaucoup d'autres concessions, on ne peut que
remercier le gouvernement pour son souci de la santé publique.

L'arrivée du Dr Léon Audin en 1891, après avoir fait ses études médicales à la faculté de
Médecine de Paris, marque une nouvelle période de l'histoire de la médecine.

Selon Ricot, les docteurs s'étaient divisés: d'une part il y avait les savants qui étaient de la faculté
de Paris et d'autre part les praticiens qui étaient de l'école de Médecine. L'hôpital militaire qui
était sous le contrôle des officiers de santé s'est séparé de l'École de Médecine.

Après son arrivée à Port au Prince, Dr Léon Audain ouvrit dans sa maison à champs de Mars une
clinique qu'il appela "clinique Claude Bernard" et c'est avec ce talentueux professeur que les
étudiants en médecine ont eu l'opportunité d'apprendre tous ce qu’ils n’ont pas pu apprendre à
l'école de Médecine et à l'hôpital notamment en clinique.

Le docteur était si performant tant dans son enseignement que dans séries opératoires que
étudiants et confrères s'étaient réunis autour de lui. "La clinique Claude Bernard" se transforma
en " Policlinique Péan" qui fût une école libre de Médecine où Dr Audain et d'autres docteurs
professaient. La Policlinique Péan pris un élan considérable qu'elle fût selon Mathon, une
véritable école libre de médecine ayant formé plus d'une trentaine d'étudiants, et une école
d'obstétrique qui en 2 ans à former une douzaine de sage-femmes. À ces réalisations s'ajoute
beaucoup d'autres réalisations telles que consultations, opérations, conférences pour ne citer
que cela.

Dans les familles aisées, on faisait appel aux sage-femmes d'Europe et des Antilles tandis que la
population était servie par des matrones ignorantes formées que par la pratique. La création du
cours d'obstétrique et la Maternité de Port-au-Prince, fondée en 1900 par Dr Audain était plus
qu'une nécessité pourtant étaient à l'origine de grands conflits entre L' Université Haïtienne et la
Policlinique Péan.

Sous la direction du Dr Jeanty, elle est devenue un centre de formation médicale, offrant aux
étudiants en médecine une source de connaissances précieuses. Le laboratoire d'hématologie et
de bactériologie clinique du Dr Audain a marqué un tournant dans la médecine haïtienne, en se
penchant sur des maladies telles que la filariose et le paludisme, qui étaient peu connues à
l'époque. Ses recherches ont contribué à une meilleure compréhension de ces maladies et ont
ouvert la voie à des diagnostics plus précis et à des traitements efficaces. De plus, ses idées
novatrices ont influencé la pratique médicale en Haïti, notamment en popularisant la chirurgie
et en formant des étudiants éminents comme P. Salomon. Cependant, malgré ses contributions
significatives, les désaccords avec le gouvernement et les pressions politiques l'ont finalement
conduit à quitter Haïti pour la France en 1918, mettant ainsi fin à son travail révolutionnaire dans
le pays.

Au début du 20ème siècle, la médecine en Haïti souffrait du manque de supervision


gouvernementale, conduisant à des maladies évitables et des épidémies. Des efforts ont été.r
instaurer un contrôle étatique des institutions sanitaires et écoles de médecine, visant à
améliorer les conditions de santé et les performances des agents de santé. Malgré des avancées
telles que le projet Laleau de 1906, la modernisation de la médecine a été entravée par des
obstacles politiques.

Sous la direction éclairée du Dr I. Jeanty et du Dr Paul Salomon, les écoles de médecine haïtiennes
ont connu une transformation majeure, avec un accent mis sur la qualité de la formation des
étudiants en médecine. Des initiatives telles que la création d'une clinique pour les démunis à
l'hôpital militaire par le Dr Salomon ont amélioré l'accès aux soins de santé pour tous. Malgré les
défis de l'époque, ces médecins ont œuvré pour moderniser la médecine en Haïti en introduisant
de nouvelles spécialités médicales sur le territoire. En outre, la mise en place du projet Laleau en
1906 a renforcé l'engagement envers la santé publique et la formation médicale dans le pays.
Dans les facultés de médecine on primait l'excellence des étudiants il y avait autant de cours
théoriques que de stages pratiques. Il n'y avait pas de grande différence entre les médecins
formés en Haïti et ceux formés à l'étranger principalement en France. Les étudiants pratiquaient
beaucoup à l'hôpital ce qui augmentait leur dextérité et leurs compétences.

Cependant, l'occupation américaine en 1915 a apporté son lot de difficultés pour la médecine
haïtienne, avec des reproches et des discriminations envers les médecins locaux. Malgré ces
obstacles, l'héritage de la médecine haïtienne reste un symbole de fierté et de persévérance,
reflétant l'essence de la liberté et la lutte continue pour améliorer les soins de santé dans le pays,
malgré les défis historiques.

Commentaire

Le livre du Docteur Catts Pressoir, "Histoire de la Médecine haïtienne", traite de l'évolution des
connaissances et des techniques médicales en Haïti de la fin du 18e siècle au début du 20e siècle,
et met en lumière les contributions de personnalités médicales notables telles qu'Hippocrate,
Avicennes, Vesale, Paracelse , Ambroise Paré, Harvey, Depuytren, Trousseau, Claude
Bernard,Charcot, Louis Audain, Jean Baptiste Dehoux pour ne citer que cela.

À travers son ouvrage, Un aspect important à relever est que l'histoire de la médecine haïtienne
reste un récit de résilience et de fierté, soulignant l'importance de la liberté, de la persévérance
et de la valorisation de l'héritage médical. Elle est une belle histoire avec un parcours captivant
caractérisée par des mutations selon les influences surtout exogènes et les croyances religieuses,
mystiques ou populaires . L' ouvrage du Dr Catts Pressoir propose dans trois premiers chapitres
des faits importants pour rappeler l’histoire et l'évolution de la médecine. Il nous dira que : “Le
médecin haïtien peut se retourner sans crainte vers le passé et considérer l'évolution de sa
profession avec une légitime fierté. »

Tenant compte de la colonisation française d'Haïti, on peut constater que la médecine Haïtienne
a subi de grandes influences françaises. Ce qui fait que l'histoire de la médecine Haïtienne est
jalonnée d'habitudes Françaises tout comme la langue, la culture, la mode qui nous sont restées.

On peut considérer aussi l'occupation américaine en 1915 qui a introduit des défis
supplémentaires pour le système de santé haïtien, avec des tensions entre les médecins locaux
et les médecins américains. Ce qui fait que l'occupation ait pu interrompre temporairement les
progrès internes, l'engagement envers l'amélioration continue de la santé et de la formation
médicale demeure un pilier essentiel dans la construction d'un système de santé solide et
équitable pour tous les Haïtiens.

En analysant le livre du Docteur, on peut facilement apercevoir qu'à chaque fois qu’un nouveau
gouvernement prenait les rênes de l’État, il y apportait des idées innovantes afin de contribuer
au progrès de la médecine haïtienne. Il en est le cas aussi avec l'arrivée de quelques personnages
remarquables dont nous retenons le nom de docteur Louis Audin, Dr Jean Baptiste Dehoux. À
cet effet, nous pouvons souligner la construction d’hôpitaux, une grande amélioration dans les
études de médecine dispensées dans le pays, l’octroi de bourses d’études aux étudiants les plus
performants etc.

Malheureusement, ces bonnes pratiques ne sont plus tenues aujourd’hui. En effet, très peu
d’établissements de santé ont été construits ces dernières années. D’ailleurs même la
reconstruction de l’Hôpital Universitaire d’État d’Haïti n’a pas pu être achevé plus de dix (10)
après le début des travaux.

En ce qui concerne, l'évolution de la médecine en Haïti aujourd'hui, il n'y a pas eu une grande
différence pendant ces dernières années à part que quelques petits ajustements, et sinon la
création de quelques nouveaux hôpitaux privés mais la crise reste telle que la majorité de la
population n'a pas accès aux soins adéquats, et la situation chaotique du pays que ce soit
l'insécurité ou la crise financière en pèse lourdement ce qui fait que les recherches médicales
s'avèrent un luxe vu le manque d'infrastructures.

Nos hôpitaux fonctionnent dans une situation lamentable . Le manque de matériels et de


professionnels qualifiés suffisants est énorme.

De plus, sur le point de la législation rien n’est fait et la situation se détériore de jours en jours.
Dans les bus et les rues des gens sans connaissances réelles des médicaments se font passer pour
des professionnels de la santé et s’amusent de vendre des médicaments périmés, contrefaits aux
gens. Malheureusement, aucune loi n’a été élaborée pour réguler le secteur pharmaceutique
dans le pays. Il semblerait que nos parlementaires sont trop occupés pour y penser.

Cette lamentable situation nous laisse croire que la santé n’est pas une priorité pour les
gouvernements qui se sont succédés ces dernières années. Aucune politique publique de santé
n’a été appliquée en vue de garantir des soins de santé de qualité pour tout le monde.

En ce qui concerne les écoles de médecine du pays, la loi du 03 mars 1808 stipulait que chacune
d’entre elle devrait être annexée à un établissement hospitalier, ce qui aurait permis aux
étudiants de lier la pratique médicale aux théories qu’ils apprennent.

Malheureusement tel n’est pas le cas. En fait, les écoles de médecine ne cessent pas de multiplier
dans le pays mais très peu d'entre-elles possèdent un établissement hospitalier. Peut-on
vraiment étudier la médecine sans faire de pratiques médicales ? Les dirigeants semblent de ne
pas se soucier de cet aspect de la formation de nos futurs prestataires de soin. Peut-être c’est
parce que leur santé, celle de leur famille et de leurs proches n’en dépend pas.

Nous continuons d’espérer qu’un jour nous pourrons avoir à nouveau un homme dévoué et
responsable au même titre que le Dr Dehoux et tant d'autres qui ont vivement apporter une
touche positive au progrès de la médecine Haïtienne. Nous espérons un jour avoir des
parlementaires qui comprennent réellement leur rôle et qui se légiférons sur les problèmes du
secteur médical. Nous espérons avoir un gouvernement qui fera de la santé de la population une
de ses priorités et qui par conséquent aura de véritables politiques publiques de santé et qui
veillera qu’elles soient appliquées.

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