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Le Prélude de la Période Scientifique:

le 17ème et 18ème Siècles:

Présentée par Mme S. Kara-slimane,


Maître-assistante en microbiologie,
2023-2024.
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Le Plan:

• Le XVIIème siècle.
• Le XVIIIème siècle.
• La Circulation sanguine.
• La Reproduction.
• L’Infiniment petit.
• La Conduction nerveuse.

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Le XVIIème Siècle:

• Les professions médicales au XVIIe siècle sont strictement organisées en


corporation.
• En 1622, en pratiquant des vivisections sur des chiens, le chirurgien italien Gaspare
Aselli (v. 1581-1626) découvre les vaisseaux lymphatiques de l'intestin, qu'il
nomme « vaisseaux de lait », en raison du caractère laiteux de la substance
produite lors de la digestion des aliments82.
• Puis, William Harvey, peu après, effectue une découverte capitale :
la circulation du sang (1628) et en explique tout le phénomène.

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Le XVIIème Siècle:

Ces découvertes remettent en cause tout le dogme humoral d'Hippocrate.


Elles sont tellement importantes que dans toute l'Europe les partisans et
adversaires de William Harvey vont s'affronter.
Une querelle opposant les « circulateurs », adeptes des opinions de Harvey, et les
« anticirculateurs » se développe.
Elle prend fin par la mise en place par Louis XIV d'un cours sur la circulation du sang
(1672) au Jardin du Roi qui est actuellement le Museum d'histoire naturelle.
Louis XIV officialise ces nouvelles découvertes en créant une chaire d’anatomie,
confiée à Pierre Dionis.
Pour la première fois le pouvoir politique prend parti dans une querelle
scientifique.
La deuxième innovation qui marque ce siècle est l'invention du microscope qui a
permis pour la première fois d'observer les microbes.

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Le XVIIème Siècle:

• En 1658, Kircher affirme avoir observé dans le sang des malades victimes de
l'épidémie de la peste, des milliers de vers qui pour lui sont la cause de cette
maladie.
Grâce à cette découverte sont créées de nouvelles spécialités médicales et les
connaissances sur le corps humain sont complétées.
• On découvre les globules rouges et les cellules.
• En 1677, la théorie de la génération spontanée est remise en cause du fait de la
découverte des spermatozoïdes par Antoni van Leeuwenhoek.
• Le rôle des ovaires est mis en avant et le principe de la nidation de l'œuf.
• On assiste également aux premiers accouchements réalisés par des médecins.
Malgré toutes ces découvertes la thérapeutique n'évolue que très peu.
les études de médecine étant toujours fondées sur la lecture des textes anciens.

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Le XVIIème Siècle:

• Au XVIIÈME siècle, il existe environ deux cents médecins dans toute la France.
Le peuple fait appel au barbier ou au rebouteux avant de finir à l'hôpital.
• Les médecins n'ont que peu de méthodes de soins :
les plus connues sont le lavement et la saignée.
Cependant un médicament va être découvert, la quinine, connue en
Amérique du Sud depuis les Incas et permet de soigner la malaria ou le paludisme.

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Le XVIIème Siècle:

• Louis XIV décide de créer dans chaque grande ville un grand hôpital général afin
d'y accueillir toute personne en difficulté.
Déjà des voix s'élèvent pour que l'hôpital devienne un lieu d'enseignement mais
cette avancée ne se fera qu'au milieu du XVIIIe siècle.
Cette époque voit aussi, dans le cadre des voyages d'exploration, apparaître les
prémices d'une médecine tropicale.
• Figures importantes :
Sir Thomas Browne, médecin et inventeur de néologismes médicaux.
Thomas Sydenham, médecin surnommé l’« Hippocrate anglais ».

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Le XVIIIème Siècle:

• Le XVIIIe siècle est marqué par la naissance de l'épidémiologie, promue par des
économistes comme Gottfried Achenwall.
• C'est le début des politiques de santé publique :
en France, Félix Vicq d'Azyr met en place un réseau de surveillance de l'état
sanitaire de la population.
• De 1700 à 1714, Bernardino Ramazzini écrit le premier livre sur les maladies
professionnelles qui restera la référence pendant deux siècles.
• En 1721, Lady Mary Wortley Montagu importe en Angleterre la technique de la
variolisation utilisée à Constantinople par Giacomo Pylarini depuis 1701.
Cette prévention consistait à inoculer à des sujets sains du pus provenant d’un
malade de la variole.
En 1736, Claudius Amyand réalise la première appendicectomie.
En 1768, William Heberden donne la première description clinique de l'
angine de poitrine. Le 14 mai 1796, le médecin anglais Edward Jenner parvient à
immuniser le petit James Phipps de la variole en lui inoculant du pus prélevé sur
une paysanne infectée par la variole. 8
Le XVIIIème Siècle:

En 1736, Claudius Amyand réalise la première appendicectomie.


En 1768, William Heberden donne la première description clinique de l'
angine de poitrine.
Le 14 mai 1796, le médecin anglais Edward Jenner parvient à immuniser le petit
James Phipps de la variole en lui inoculant du pus prélevé sur une paysanne
infectée par la variole.
Figures importantes : Hunter, chirurgien. Percivall Pott, chirurgien.
En 1761, Claude Bourgelat fonde l'École Royale Vétérinaire par arrêt du Conseil du
Roi Louis XV, et introduit la "biopathologie comparée" entre les animaux et
l'homme. Il rédige l'ouvrage "Art vétérinaire ou médecine des animaux" et écrit
dans l'Encyclopédie Diderot : « La médecine de l’homme est utile à celle du cheval
et réciproquement. »

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William Harvey (1578-1657) et la Circulation Sanguine:
Ce médecin anglais est associé à l’une des plus extraordinaires découvertes.
Il s’adonne à l’art de la dissection.
Son travail le plus célèbre réside dans sa théorie sur la circulation du sang.
Il publie en 1628, Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis in animalibus.
Ses dissections lui permettent d’établir que le sang avance constamment dans une
direction à partir du côté droit du cœur, se purifiant en passant par les poumons, et
revient vers le côté gauche d’où il est pompé dans une autre direction au moyen
des artères pour revenir au cœur par les veines.
Cette découverte majeure remet en question le système de Galien selon lequel les
deux sangs, veineux et artériel, coulent dans des directions parallèles.
Pour réfuter l’approche galénique, il fallut la fréquence des dissections humaines,
la création des premières universités, et surtout un changement de mentalité.

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Illustrations d’Images:

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La Reproduction: Ovisme et Animalculisme:

la reproduction des êtres sexués: le XVIIe siècle vit naître une curieuse théorie :
l’œuf engendré par la mère représentait, l’élément générateur et
La semence mâle intervenait dans l’acte reproducteur uniquement à titre
secondaire avec seulement une action stimulante sur les œufs en diffusant une
sorte de vapeur ou aura seminalis.
La découverte dans le sperme humain, en 1677 grâce au microscope, d’une foule
considérable d’« animalcules », munis d’une queue, d’une tête et de mouvement
amena une révolution. L’ovisme laissa la place à l’animalculisme.
les naturalistes penseront qu’un seul des deux sexes assure la fonction génératrice.
Ce n’est plus l’œuf, mais l’animalcule qui contient l’embryon, préformé, nommé
homonculus par Hartsoeker en 1694.

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La Reproduction: Ovisme et Animalculisme

Le 10 décembre 1681, Leeuwenhoek envoie à la royal society une lettre décrivant


sa découverte des unicellulaires, dans des flaques d’eau et dans l’eau des canaux
de sa ville.
V. Leeuwenhoek avait déjà observé des unicellulaires dès 1675 (des vorticelles).
Outre des protozoaires « libres », comme Volvox et Polystomella,
Leuwenhoek a observé le premier des unicellulaires parasites:
il décrit Gardia intestinalis en 1682, à partir de ses propres excréments, et il
découvre aussi d’autres protozoaires parasites comme Nyctotherus dans
l’intestin d’une grenouille, et une Coccidie dans le tube digestif d’un Lapin.

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La Reproduction (Suite):

Leeuwenhoek, suivant les publications de R. Hooke, va développer toutes les


techniques de base de la microscopie :
Recherche de plusieurs types d’éclairage,
Réalisation de coupes (au rasoir, les tranches les plus fines possible....),
Colorations (en utilisant du safran pour mieux observer les fibres musculaires).
Des protozoaires, avaient été observés bien avant :
vers 1550, Clausius avait observé le squelette calcaire de Nummulites,
et en 1565 C. Gesner avait fait aussi avec un foraminifère pris pour un mollusque,
et nommé Strombus.
Hooke avait décrit un foraminifère dans sa Micrographia (du genre Rotalia).
Christian Von Wolff, en 1720, en se basant plus sur les monades de Leibniz est le
premier a soutenir que les êtres sont entièrement faits de cellules, et non de fibres.

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L’Infiniment Petit:

• Le chirurgien Le Cat, en 1763, en voulant décrire les fibres musculaires, utilise le


mot cellule, mais il reste obnubilé par les fibres, et se limite à l’aspect des muscles
sans chercher à analyser leur structure.!
A cette époque, le mot cellule est employé dans de nombreux sens différents, pour
décrire tous les objets vaguement sphériques, ou ayant une forme géométrique
régulière, visible dans les préparations microscopiques.
• La cellule n’est pas encore un être vivant microscopique, un fragment doué d’une
vie.!
• en 1774. L’abbé Corti (Opusculi scelti di Milano) découvre que le contenu d’une
cellule d’algue d’eau douce, Chara vulgaris, est fluide et que des mouvements, une
c i r c u l a t i o n s’y produisent.
• Il décrit les cellules comme des « petits tubes » à l’intérieur desquels « nagent un
grand nombre de corpuscules ».

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Microscopes:

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Microscope de Leeuwenhoek:

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La Conduction Nerveuse:

Une évolution terminologique commence dans le domaine de la physiologie


nerveuse avec le médecin/naturaliste suisse Albrecht von Haller (1708-1777) :
Outre le concept d’irritabilité propre des fibres musculaires
(la fibre étant l’élément fondamental à la fois des muscles et des nerfs),
à dissocier de l’aptitude du muscle à répondre à un stimulus nerveux (l’idée d’une
telle dualité ayant été déjà formulée par Galien),
et la responsabilité de l’écorce (cortex) cérébrale dans la sensibilité qu’il démontra
par des expériences d’excitations et de lésions, il introduisit la locution de vis
nervosa.

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La Conduction Nerveuse:

En 1753, il montre, dans De partibus corporis humani sensibilibus et irritabilibus, la


spécificité de l'« irritabilité » du tissu musculaire, qu'il sépare de la « sensibilité »
des nerfs. « Cette force, dit-il, est absolument différente de tout autre propriété des
corps connue jusqu'à présent, et l'observation en est nouvelle.
Elle ne dépend ni du poids, ni de l'attraction, ni de l'élasticité puisqu'elle est propre
à la fibre molle et qu'elle disparaît dans la fibre qui se durcit. »
Outre l'irritabilité et la spécificité, il fait intervenir une troisième force vitale, la
« contractilité » du tissu conjonctif.
Il fonde avec ce travail la physiologie neuro-musculaire.

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La Conduction Nerveuse (Suite):

L’anatomiste tchèque Jiri Georg Prochàska (1749-1820):


dans son De structura nervorum (1784) où il admettait que le sensorium commun
ne pouvait être défini comme le siège de l’intellect et de la volonté, parla de
Nerven Kraft,
par analogie avec la vis attractiva de Newton, amenant le vitalisme pour aboutir à
l’expression, d’influx nerveux.
Felice Abate Fontana (1730-1805), abbé, médecin, physiologiste, naturaliste,
démontra dans son De Irritabilitatis legibus (1774) l’induction de contractions
musculaires par une faible stimulation électrique et décrivit une fibre nerveuse
pleine, entourée par une gaine,
devenant le promoteur de la théorie fibrillaire du nerf.
Après une visite rendue au neurologue anglais William Cumberland Cruisbank
(1745-1800), connu pour ses expériences de section des nerfs vagues sur les
chiens, Fontana, en les reproduisant, observa au microscope le nerf régénéré après
un laps de temps.
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La Conduction Nerveuse (Suite):

Les travaux du Suédois Emmanuel Swedenborg (1688-1772) ont été ignorés :


il écrivit entre 1738 et 1744 plusieurs livres sur le cerveau où il situa en avant
les centres moteurs,
les muscles des extrémités étant contrôlés par les circonvolutions frontales
supérieures,
ceux du milieu du corps par les moyennes,
et ceux de la tête et du cou par les inférieures.
Félix Vicq d’Azyr (1748-1794), professeur d’anatomie au Jardin du Roy :
de tous les organes, le cerveau est celui dont il est le plus nécessaire d’étudier la
structure, « car ses dispositions principales sont constamment en relation avec la
sensibilité générale, avec l’énergie ou la faiblesse de l’instinct, avec la véhémence
des appétits, la force des affections, l’extension des facultés intellectuelles : avec
tout ce que nous appelons le moral ».

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La Conduction Nerveuse (Suite):

De fait, il présenta à l’Académie royale des Sciences entre 1781 et 1783 pas moins
de quatre mémoires respectivement consacrés à:
la structure du cerveau, du cervelet, du bulbe rachidien et de la moelle épinière.
Son Traité d’anatomie et de physiologie (1786) est une synthèse méthodologique :
il y décrivait la dissection anatomique, mais limitée dans le fait qu’elle ne peut
manipuler que des corps froids et inanimés, les expériences sur l’être vivant,
l’observation des phénomènes relatifs à différentes fonctions organiques et la
comparaison entre organes sains et malades ;
il y imagina la meilleure méthode pour sectionner le cerveau par des coupes
horizontales.

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La Conduction Nerveuse:
le Samuel-Thomas Soemmerring (1755- 1830), professeur d’anatomie et de
physiologie à Mayence:
En tant que neuroanatomiste, il avait démontré à partir de 1786 le croisement des
fibres des nerfs optiques, compara les relations entre cerveau et moelle épinière et
proposa de nommer hypophyse l’ancienne glande pituitaire.
il publia Über das Organ der Seele (1796), où il fit du cerveau l’organe de l’âme,
comme le titre de son ouvrage l’indique,
il voulait localiser le sensorium commune dans le liquide céphalorachidien intra-
ventriculaire, la paroi des ventricules cérébraux qui recevait les terminaisons
nerveuses.
Le Maître de Königsberg avait, une vision plus dynamique du liquide cérébrospinal,
lequel se serait organisé lui-même en influençant les terminaisons nerveuses :
Ce serait des forces chimiques qui agiraient, bien plus que la simple disposition des
organes.
Des travaux sur la composition chimique du cerveau : réalisés en 1793 par
l’anatomo-physiologiste Antoine-François de Fourcroy (1755-1809).
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La Conduction nerveuse:
Des travaux sur la composition chimique du cerveau : réalisés en 1793 par
l’anatomo-physiologiste Antoine-François de Fourcroy (1755-1809).
Spécialiste du cervelet, dont il considéra la structure lamellaire analogue à une
batterie de Volta (1776), il se lança dans l’anatomie comparée du cerveau, ce qui
aboutit à son Encefalotomia nuova universale (1780), sous l’influence épistolaire
évidente du naturaliste et philosophe genevois Charles Bonnet (1720-1793).
Dans sa Palingénésie philosophique (1769), ce dernier admettait le cerveau comme
un « assemblage » d’organes différents formés par les entrelacements d’un nombre
prodigieux de fibres, de nerfs et de vaisseaux.

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La Conduction nerveuse:

Le développement est une sorte d’agrandissement au sens photographique. Cette


construction, sera pulvérisée par l’observation microscopique qui mettra en
évidence une suite de duplications cellulaires.
Malacarne rétorqua que les nerfs ne semblent pas converger vers une seule zone,
mais bien se disperser au fur et à mesure qu’ils s’enfoncent dans la masse
cérébrale.
A Edimbourg, le médecin Robert Whytt (1714-1766) professa une conception pour
le moins originale des maladies, faisant tout reposer sur la sensibilité des nerfs :
l’âme sentante, qui commande aux actions et réactions de l’organisme, serait
présente dans tout le système nerveux puisque des mouvements automatiques se
produisent même chez la grenouille décapitée.
Whytt montra le rôle de la moelle épinière dont la destruction par une aiguille
supprime toute action réflexe.

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La Conclusion:

• la médecine, une science toujours méritée par l’attitude des médecins, la plupart
des “docteurs” avaient dans une dignité d’emprunt qui ne faisait que les rendre
plus vulnérables.
• Quelques autres se contentaient de rester fidèles à leur notion du devoir et de se
justifier par leur labeur riche de virtualités.
• Confiants dans un avenir qu’ils pressentaient proche, ces cliniciens et ces
chercheurs du XVIIIe siècle, fiers au moins de leur probité intellectuelle,
professaient la vraie noblesse de la médecine : “de travailler et faire le bien tant
qu’on peut”

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