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0. INTRODUCTION
1. Historique
Le sang restait un liquide dont la composition était inconnue. Antoni van Leeuwenhoek qui
fut le premier, au milieu du XVIIe siècle, à découvrir nos globules et qui inaugura une vraie
révolution de la physiologie.
Giulio Bizzozero, qui décrivit les plaquettes à la fin du XIXe siècle, et de toutes ces
colorations initiées par Paul Ehrlich qui ont permis de dévoiler les subtilités des leucocytes.
William Hewson (1739-1774) qui, en dépit du fait qu’il soit décédé à 35 ans, est considéré
comme le père de l’hématologie. À 22 ans, formés à Londres2 par les frères Hunter, il donnait
des cours et faisait des démonstrations dans leur école d’anatomie3. Cette paternité de
l’hématologie lui a été attribuée par des travaux qu’il menait en parallèle, faisant notamment
usage du microscope et poursuivant les pistes ouvertes par ses maîtres passionnés
n’explorant pas seulement l’anatomie humaine, mais aussi celle de toutes sortes d’animaux.
Hewson découvre que les hématies ne sont pas sphériques.
Pastel représentant William Hewson1. En diluant le sang dans du sérum plutôt que dans
de l’eau, il observe aussi de nouveaux globules, incolores, qu’il imagine originaires de la
lymphe et qu’il prédit être les précurseurs des hématies. À cette époque, le système
lymphatique est déjà bien décrit depuis la fin du XVIe siècle. Il suscite cependant l’intérêt de
Hewson, qui lui consacre un traité détaillé. Hewson avait en effet retrouvé dans la lymphe,
au microscope, ces globules incolores sanguins. Il avait par ailleurs remarqué la grande taille
du thymus des enfants et de jeunes animaux, ainsi que le gonflement des ganglions des
syphilitiques et des cancéreux. Il élabore alors une théorie faisant naître ces globules
incolores de la lymphe, logiquement baptisés lymphocytes, dans le thymus et les ganglions.
Via les systèmes lymphatique et artériel, ces cellules gagneraient dans la rate les “corpuscules
malpighiens”, formations blanchâtres séparées de la pulpe rouge qu’on pense alors être de
petites glandes.
Marcello Malpighi corpuscules au milieu du XVIIe siècle, sont reconnus soudain à juste titre
comme des structures lymphoïdes, et la théorie de Hewson persistera jusqu’à la fin du XIXe
siècle. Mais il a aussi noté que la splénectomie de chiens ne faisait pas disparaître les
lymphocytes et en a conclu qu’il doit y avoir “autre chose”. Il voyait juste sur ce point. Là où
son imagination l’avait cependant également fourvoyé était qu’il pensait que ces
lymphocytes issus des corpuscules malpighiens finissaient par se transformer en hématies,
dans lesquelles ils persistaient sous la forme de cette zone claire centrale des globules rouges,
d’où l’autre nom des lymphocytes, qu’on trouve dans les traités de Hewson, les “central
particles”. Voilà déjà une contribution majeure, et figure-toi qu’il est sans doute aussi le père
de l’hémostase ! Depuis Platon, on savait que le réseau de fibrine formait l’essence des
caillots, mais on pensait que le phénomène de coagulation dépendait des hématies. Hewson,
dans son activité clinique, pratiquait la variante de saignée appelée “cupping”, nos ventouses
françaises. Dans le “wet cupping”, une petite incision effectuée sur la peau avant la pose de
la ventouse laisse s’échapper un peu de sang dans chaque cupule, sang qui coagule
rapidement – selon Hewson, “en quelques minutes”. Il constate que cette coagulation se
produit lorsque le sang est exposé à l’air et s’accélère s’il l’agite avec un bâton de verre.
Observant ce phénomène, il pense que la lymphe (ou le plasma) est à l’origine de la
coagulation et il parle de “coagulable lymph”. Il rapporte d’ailleurs en 1772 l’histoire d’une
jeune femme saignée (!) en post partum parce qu’elle est fiévreuse. Les médecins sont étonnés
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
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du fait que le sang évacué ne coagule pas et contactent Hewson, qui décrit “un mélange de
sérum et de globules rouges, ces derniers ayant sédimenté sous forme de poudre au fond du
flacon”. Trois jours plus tard, la pauvre femme, passée de vie à trépas, est autopsiée par
Hewson, qui trouve des caillots dans ses vaisseaux et son coeur. Il en déduit qu’au moment
de la saignée, la “lymphe coagulable était absente ou transformée”, de façon transitoire
puisque 3 jours plus tard les caillots sont là. Il avait décrit une coagulopathie de
consommation typique, mais surtout confirmé l’existence de ce qui fut ensuite identifié
comme le fibrinogène. La paternité de la découverte de cette protéine lui est globalement
reconnue dans de nombreuses publications. En fait, il avait surtout démontré que,
contrairement à ce qui était alors couramment admis, ce n’étaient pas les hématies qui
activaient la coagulation, mais le plasma. Il n’imaginait sans doute pas alors, la grande
famille des facteurs de coagulation qui aboutissent à la formation de la fibrine à partir du
fibrinogène. Incidemment, poursuivant ses expériencessur le sang, il avait aussi constaté que
l’addition de sulfate de sodium (ou sel de Glauber) empêchait la coagulation in vitro. Il venait
de découvrir des anticoagulants, sans en percevoir la portée…. il faut sans doute parler, côté
onco-hématologie, des leucémies et des lymphomes, et côté hématologie dite “non maligne”,
de la drépanocytose.
L’histoire des leucémies est finalement relativement récent, et il y a eu une réelle accélération
dans leur compréhension et leur prise en charge depuis le milieu du XXe siècle. On ne peut
qu’espérer que les progrès apportés par les inhibiteurs de tyrosine kinases dans la leucémie
myéloïde chronique deviennent un modèle de thérapie ciblée. C’est ce qui semble se dessiner
à l’aube de la troisième décennie du XXIe siècle. Restera à gérer pour les médecins de demain
la possibilité de prescrire à bon escient, entourés des tests dits “compagnons” adaptés.
Surtout, l’accès pour tous à ces “meilleurs traitements” (best of care) va écrire l’histoire de
l’hématologie du futur.

2. Définition de l'hématologie :
L'hématologie est la branche de la médecine qui étudie le sang et ses maladies (ou
hémopathies). Elle étudie plus particulièrement les cellules sanguines dont l'origine est
hématopoïétique (synthèse de ces cellules dans la moelle osseuse) et qui ont un rôle pour
l'oxygénation, l'immunité et la coagulation, et étudie également certaines molécules
plasmatiques que sont les facteurs de coagulation.

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CHAPITRE I : LE SANG

I.1. Définition
Le sang est un tissu conjonctif fluide vital qui circule dans les vaisseaux sanguins
et le cœur. Ce liquide sert à diffuser le dioxygène (O2) et les éléments nutritifs
nécessaires aux processus vitaux de tous les tissus du corps, et à transporter les
déchets tels que le dioxyde de carbone (CO 2) ou les déchets azotés vers les sites
d'évacuation (reins, poumons, foie, intestins et peau). Il sert également à amener
aux tissus les cellules et les molécules du système immunitaire, et à diffuser les
hormones dans tout l’organisme. La masse sanguine totale est de 4.7 litres chez
l'homme et 3.7 litres chez la femme. Le pH du sang varie entre 7,35 et 7,451 la
couleur du sang vient de l'hémoglobine (protéine basique de structure).
I.2. Origine
Apparition des premiers éléments figurés du sang chez l’homme dès le 21ème jour
de l’embryogenèse, avec les premiers vaisseaux.
Produit dans l’AGM (aorte - gonades – mésonéphros) et le sac vitellin (origine
mésodermique)
Entre le 2ème et le 7ème mois: le foie et la rate prennent la relève
Dans les 2 derniers mois de la vie intra-utérine: la moelle osseuse devient le site
prédominant de l’hématopoïèse
Après la naissance: l’hématopoïèse est exclusivement médullaire
Au cours de l’enfance: remplacement progressif du tissu hématopoïétique des os
longs par du tissu adipeux
Chez l’adulte: localisation des ¾ de la moelle osseuse hématopoïétique dans les os
plats (sternum, bassin, vertèbres)
Anatomie de la moelle osseuse hématopoïétique
Vascularisation +++
Biopsie ostéo-médullaire: travées osseuses, espaces adipeux et amas de cellules
hématopoïétiques plus ou moins matures entourant des sinus vasculaires = tissu
myéloïde
Les cellules hématopoïétiques les plus immatures sont fixées à des cellules
conjonctives de soutien, stromales, au sein de niches hématopoïétiques
Des processus de différenciation/maturation se soldent par la libération dans le
flux sanguin des cellules les plus matures définitives
Anatomie des organes lymphoïdes. Organes lymphoïdes centraux: moelle osseuse
et thymus
Outre le tissu myéloïde, la moelle renferme un tissu lymphoïde diffus Certaines de
ces cellules vont maturer sur place (B-lymphocytes) avant de gagner les organes
lymphoïdes périphériques.
D’autres vont migrer dans le thymus et maturé dans cet organe (T-lymphocytes)
avant de gagner les organes lymphoïdes périphériques

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Le thymus possède une structure lobulaire avec une zone corticale riche en
thymocytes immatures et une zone médullaire composée de lymphocytes T matures.
Le thymus apparaît dès la 6ème semaine de la vie embryonnaire, diminue
progressivement après la naissance et évolue à la puberté.
Les B-lymphocytes, dont le stade de maturation ultime est représenté par les
plasmocytes, sont les supports de l’immunité humorale (médiées par anticorps). Les
T- lymphocytes de l’immunité cellulaire.
Anatomie des organes lymphoïdes. Organes lymphoïdes périphériques
Comprennent: les ganglions lymphatiques, la rate, les amygdales, le tissu
lymphoïde associé aux muqueuses (MALT) et le système lymphoïde cutané. En
outre: lymphocytes présents dans tous les organes sauf le SNC
Ganglion lymphatique: de l’extérieur vers le centre: zone corticale externe avec les
follicules lymphoïdes (B–lymphocytes), zone paracorticale avec T-lymphocytes, zone
médullaire pauvre en cellules.
Rate: pulpe rouge très vascularisée et pulpe blanche
périartériolaire
I.3. Constituants du sang
En tant que tissu conjonctif, Le sang est composé de cellules sanguines en suspension
dans le plasma. L’ensemble est contenu dans les vaisseaux sanguins. Le volume total du sang
d’un adulte humain est de 5 litres. Les cellules en suspension représentent 45% du volume
total, ce qui correspond à l’hématocrite. Leur morphologie peut être étudiée sur un frottis
coloré au May Grünwald Giemsa (MGG). Il existe plusieurs types cellulaires :
Les globules rouges ou hématies, 5 tera/l (millions par mm3)
Les globules blancs ou leucocytes; 7 à 10 giga/l (*10 puissance 3 éléments par mm3) se
répartissent en :
Polynucléaires ou granulocytes : 40 à 80 % des leucocytes
Monocytes : 2 à 10% des leucocytes
Lymphocytes : 20 à 40 % des leucocytes
Les plaquettes : 200 à 400 000 / mm3.
Les éléments figurés du sang ont des durées de vie limitées ; il existe un équilibre dynamique
entre leur production (l'hématopoièse et la lymphopoièse) et leur destruction.
L'hématopoièse est la production des précurseurs sanguins (prolifération, différenciation et
maturation) et se déroule dans les organes hématopoiètiques (moelle osseuse chez l'adulte,
foie et rate chez l'embryon). La lymphopoièse comprend la production des précurseurs
lymphoïdes qui se passe au niveau de la moelle osseuse. Elle se termine par la maturation
des lymphocytes dans le thymus pour les lymphocytes T et par la prolifération des cellules
dans les organes lymphoïdes secondaires.

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Chez un sujet adulte normal, seuls les éléments matures passent dans le sang périphérique.

Le sang est un tissu liquide qui peut devenir solide (coagulation)

Plaquettes sanguines
Globules rouges

Globules blancs
Les plaquettes et les globules rouges ne contiennent pas de noyau.

 Le plasma sanguin
Le plasma sanguin est composé de liquide de sang, dans lequel les cellules
sanguines sont en suspension. Il contient 55% du volume total du sang il sert
à transporter les cellules sanguines et les hormones à travers le corps.
Généralement on retrouve 2750 ml à 3300 ml de plasma dans le corps un
individu adulte. L’isolement de plasma est effectué par une centrifugation ; le
liquide jaunâtre qu’on le retrouve après cette opération est le plasma.

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 Sérum sanguin
Le sérum est le liquide sanguin débarrassé de ses cellules et des protéines de la
coagulation. C'est le liquide surnageant obtenu après la centrifugation du sang dans
un tube « sec », c'est-à-dire sans inhibiteur de la coagulation. Ainsi, après
centrifugation le surnageant obtenu ne sera que du sérum puisque tout le
fibrinogène sera consommé par la coagulation avec les hématies. Il désigne en
particulier le plasma sanguin purifié, débarrassé des facteurs de coagulation.
Les principaux constituants de plasma sanguin

I.3.1. les éléments figurés du sang périphérique


1.3.1.1. Les globules rouges
L’une des caractéristiques majeures du globule rouge (GR) humain est d’être la seule cellule
à avoir une durée de vie prolongée (120 jours) malgré l’absence de noyau. L’organisme
contient 4 à 5 x 1012 GR totalement renouvelés en trois semaines dans des conditions
physiologique. Les globules rouges sont des cellules anucléées dont le constituant essentiel
est une hémoprotéine de liaison de l'oxygène : l'hémoglobine (environ 14,5 g / 100 ml). Le
rôle principal de ces cellules est d'assurer le transport de l'oxygène et du gaz carbonique
entre les alvéoles pulmonaires et les tissus.
La production des globules rouges est sous contrôle de l’érythropoïétine secrétée par les reins
et de la testostérone. L’influence de la testostérone sur la production des hématies explique
pourquoi le nombre des hématies est plus élevé chez l’homme que chez la femme
Aspect en microscopie optique

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Il s'agit d'une cellule de 5 à 7 µ de diamètre d'aspect homogène, coloré en orangé au May


Grünwald Giemsa.
Son épaisseur est de 1,8 µm.
Son volume moyen est de 90 fentolitres (µm3).
Le nombre de globules rouges est d'environ 5 tera/l (millions/mm3), taux un peu plus élevé
chez l'homme que chez la femme (5,7 et 4,5 tera/l).
Aspect en microscopie optique

Aspect en microscopie électronique à balayage


Ce sont des cellules biconcaves, aplaties au centre ayant un aspect de disque.
Elles ne possèdent ni mitochondrie, ni ribosome, ni REG.
La membrane plasmique de l'hématie est le siège des antigènes qui déterminent les groupes
sanguins (Système ABO, système rhésus et autres systèmes érythrocytaires) qui sont des
récepteurs portés par les molécules de glycophorine.
Ces cellules ont une durée de vie de 120 jours. Leur production est de 200x109 nouvelles
cellules par jour.
Aspect en microscopie électronique à balayage

Structure moléculaire
Leur cytosquelette est formé de deux chaînes polypeptidiques de spectrine sont reliées entre
elles par de l'actine F, l'ensemble formant un réseau ancré à la membrane plasmique par des
protéines associées : l'ankyrine, elle-même accrochée à une protéine transmembranaire : la
protéine 3 (protéine la plus abondante : 25% de l'ensemble des protéines de membrane).
Les glycophorines - qui portent les antigènes des groupes sanguins - peuvent être liées à la
protéine 4.1 (ou bande 4.1) elle-même fixée aux filaments d'actine.
Ce cytosquelette assure le maintien de la forme aplatie de la cellule et permet sa déformabilité
notamment pour circuler dans les petits capillaires dont le diamètre ne dépasse pas 3
microns.
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Fonction des globules rouges :


Le transport de l'oxygène et du gaz carbonique se fait par l'intermédiaire de l'hémoglobine.
L'hémoglobine est formée de globine, protéine associée à quatre groupements hème.
Chaque hème associe un noyau porphyrique à un atome de fer ferreux.
On trouve également dans le sang circulant des réticulocytes, globules rouges jeunes
possédant quelques mitochondries et des ribosomes (moins de 1% des globules rouges).
Structure moléculaire

 HEMOGLOBINE
C’est le principal constituant du globule rouge (300 millions de molécules par cellule)
représente environ le tiers du poids de la cellule. C’est une chromoprotéine assurant
l’oxygénation tissulaire. Elle est maintenue à l’état fonctionnel grâce aux enzymes
érythrocytaires. L’hémoglobine (PM 64500) comprend: 4 chaînes de globine et 4 molécules
d’hème.
1. Structure
• L’hème: est une porphyrine contenant un atome de fer. La porphyrine ou protoporphyne
III comprend elle-même: 4 noyaux pyrrol à sommet azoté réunis par des ponts méthènes
(CH=); 8 chaînes latérales; méthyl, vinyl ou acide propionique. Le fer est au centre, fixé sur
4 azotes des noyaux pyrrol et garde 2 valences libres (Fig. 9).

Figure 9. Schéma d’une molécule d’hème.


• La globine: Est un ensemble de 4 chaînes polypeptidiques avec pour chaque molécule
d’hémoglobine, 4 chaînes semblables deux à deux et appelées α et β pour l’hémoglobine A
(Fig. 10). Chaque chaîne est un polypeptide (146 acides aminés pour la chaîne β et 141 pour
la chaîne α) réunis par des liaisons peptidiques (structure primaire). La chaîne ainsi formée
s’enroule sur elle-même en spirale pour réaliser une structure secondaire en hélice (structure
secondaire). En fait, l’hélice est discontinue, l’ensemble de la chaîne formant huit segments
hélicoïdaux séparés par de courts segments non hélicoïdaux au niveau desquels se font des
coudures pour donner à chaque chaîne sa forme définitive. Des liaisons de natures diverses

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entre acides aminés mis en contact par les courbures de la molécule la stabilisent (structure
tertiaire). Enfin, la réunion de deux chaînes α et de deux chaînes β forme une molécule
symétrique globulaire: c’est la structure quaternaire. Les sous unités constituées chacune
d’une chaîne de globine portant sa molécule d’hème sont réunies entre elles par de
nombreuses liaisons. Les liaisons α1β2 et α2β1 sont relativement peu nombreuses (contacts
entre 19 acides aminés), alors que les liaisons α1β1 et α2β2 sont plus fortes (par 35 acides
aminés).

Figure 10. Schéma de la molécule de l’hémoglobine (2-3 DPG: 2,3 diphosphoglycérate:


effecteur allostérique).
2. Biosynthèse
La biosynthèse d’hémoglobine s’effectue dans la moelle osseuse hématopoïétique, par les
cellules érythroblastiques. Elle débute dès le stade de proérythroblaste et s’achève à celui de
réticulocyte.
La synthèse des chaînes de globine suit le schéma de la synthèse protéique. Chez l’homme
normal, le gène alpha est dupliqué, les deux gènes alpha étant présents sur le même
chromosome (n° 16) à proximité l’un de l’autre. Les gènes gamma, delta et béta sont situés
dans cet ordre sur un autre chromosome (n°11). Il n’y a qu’un seul gène béta et un seul gène
delta. En revanche, il y a deux gènes gamma qui donnent naissance à deux chaînes qui ne
diffèrent que par un seul acide aminé (alanine ou glycocolle en 136ème position) et qui ont la
même migration électrophorétique. Il existe une certaine coordination dans la synthèse des
gènes non alpha, et en cas de diminution de l’activité de l’un d’eux, on observe généralement
une augmentation de l’un ou des deux autres.
A. Synthèse de l’hème
Elle se fait dans les mitochondries des érythroblastes où tous les enzymes nécessaires sont
réunis. A partir de la glycine et de l’acide succinique, une série de précurseurs intermédiaires
sont synthétisés: les porphyrines. L’importation du fer dans la protoporphyrine III réalise
l’hème (Fig. 11). La pyridoxine (vitamine B6) est le coenzyme de l’ALA-synthétase (acide
delta amino-lévulinique) et de l’hème synthétase aux deux extrémités de la chaîne de
réaction qui mène à l’hème. Le défaut de synthèse de l’hème n’est qu’une conséquence très
tardive et exceptionnelle de la carence en vitamine B6.

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La régulation de la synthèse de l’hème se fait essentiellement au niveau de l’Alasynthétase,


enzyme clef dont l’activité est inhibée par son produit direct l’Ala et par le produit final

Glycine Succinyl CoA


AAL synthétase
Acide delta aminolévulinique (AAL)
AAL déshydratase
Porphobilinogène
Porphobilinogène désaminase
Uroporphyrinogène I
Uroporphyrinogène III cosynthétase
Uroporphyrinogène III
Uroporphyrinogène décarboxylase
Coproporphyrinogène
Coproporphyrinogène oxydase
Protoporphyrinogène
Protoporphyrinogène oxydase
ProtoporphyrineIII + Fe2+
Hème synthétase
Hème

Figure 11. Schéma de la synthèse de’ Hème.


l

B. Synthèse de la globine
Elle se fait selon le schéma général de la synthèse des protéines. Il existe une synchronisation
normale de la synthèse des chaînes alpha et non alpha: une chaîne alpha et une chaîne non
alpha s’associent pour former un dimère, deux dimères associés à 4 molécules d’hème
constituant une molécule d’hémoglobine. La synchronisation entre la synthèse de l’hème et
celle de la globine se fait par l’intermédiaire de l’hème qui stimule la synthèse des chaînes de
globines. L’hème joue un rôle clef dans la régulation de la synthèse de l’hémoglobine.
Les hémoglobines normales sont constamment exposées à l’oxydation, notamment au
niveau de l’hème. La transformation du fer ferreux (Fe2+) de l’hème en fer ferrique (Fe3+)
réalise une forme de dénaturation de l’hémoglobine, inapte au transport d’oxygène, la
méthémoglobine. A l’état normal 1% environ de l’hémoglobine est sous cette forme
dénaturée mais plusieurs enzymes assurent sa re-transformation permanente en

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hémoglobine fonctionnelle, ce sont les méthémoglobines-réductases ou diaphorases dont la


forme principale a pour coenzyme le NADH réduit, alors que la diaphorase à NADPH
semble accessoire à l’état normal.
3. Fonctions
Pigment respiratoire des globules rouges, l’hémoglobine assure plusieurs fonctions:
• La fonction principale est le transport de l’oxygène des poumons aux tissus. Chaque
molécule d’hémoglobine fixe 4 molécules d’O2 sur le fer et constitue l’oxyhémoglobine.
• Une autre fonction est le transport du gaz carbonique (CO2) des tissus aux poumons. Une
partie seulement du CO2 (environ 40%) est transportée sous cette forme. L’hémoglobine fixe
le gaz carbonique non sur le fer comme l’O2, mais sur des groupements aminés latéraux de
la globine, pour constituer la carbhémoglobine ou carbamino-hémoglobine.

Tableau I : Hémoglobines normales exprimées au cours de la vie

Age Types Proportion des Chaînes de globine


d’hémoglobines différentes
rencontrées hémoglobines
Adulte Hb A 97 % α 2β 2 α 2δ
Hb A2 2,2 – 3,2 % 2
Hb F <1% α 2γ 2

Fœtus Hb F 80 – 95 % α 2γ 2 α 2β
Hb A 5 – 20 % 2

Embryon Hb Gower 1 ζ 2 ε2 α
Hb Gower 2 2ε2
Hb Portland ζ2γ2

4. Hémoglobines anormales
Les hémoglobinopathies sont des maladies génétiques dans lesquelles il existe une anomalie
héréditaire de l’hémoglobine. Elles se divisent en deux groupes :
- le groupe des hémoglobinoses caractérisé par des anomalies structurales de la chaine
globine,
- le groupe des thalassémies caractérisé par un déficit d'une ou de plusieurs chaines
polypeptidiques de l'hémoglobine.
Certaines pathologies dites composites appartiennent aux deux groupes à la fois

La plus fréquente et la plus grave est la drépanocytose. Elle résulte, le plus souvent d’une
mutation ponctuelle à l’état homozygote sur la chaîne béta globine, à l’origine de
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l’hémoglobine S (pour Sickle-cell disease ou drépanocytose). Cette hémoglobinopathie


touche les populations noires d’Afrique, des Antilles et des Etats Unis;
. La modification structurale de l’hémoglobine S favorise la polymérisation de sa forme
désoxygénée; les polymères fibreux induisent la déformation du globule rouge en faucille:
la falciformation, déclenchée par la désoxygénation, la déshydratation, la fièvre et l’acidose,
est responsable de l’anémie normochrome, normocytaire, souvent bien tolérée et des crises
vaso-occlusives douloureuses.
Les patients drépanocytaires présentent aussi une susceptibilité particulière aux infections.
 Anomalies de structure de la protéine :
Les Hb anormales sont le plus souvent dues à une mutation ponctuelle
(substitution d’une base par une autre d’où changement du codon et remplacement
d’un acide aminé par un autre), comme c’est le cas pour l’Hb S (β 6 Glu→ Val).
Il existe également des mécanismes de délétion ou d’insertion entraînant un
décalage du cadre de lecture et donc la formation d’une protéine de structure
totalement différente de celle de l’hémoglobine.
Avant de débuter la description des principales hémoglobines anormales, il est
important d’en avoir une vision globale et d’en connaître la nomenclature par ordre
alphabétique, dont l’origine vient de leur profil de migration en électrophorèse à pH
alcalin (Tableau II).

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Tableau II : Nomenclature des principales hémoglobines anormales par ordre

Alphabétique

Les hémoglobines sont nommées par une lettre ou par un nom, le plus souvent
correspondant au lieu où la première hémoglobine de ce nom a été décrite. Cette
lettre peut correspondre à un variant bien précis, comme l’Hb S ou l’Hb C, mais
elle peut aussi englober une famille de variants, caractérisée par le fait que la
mutation porte sur la famille de gènes α ou β, et par une migration particulière en
électrophorèse à pH alcalin.
On attribue ainsi par défaut la charge 0 à l’Hb A0 et on classe les autres variants
en fonction de leur position sur l’électrophorégramme (Figure 12). Par exemple, les
hémoglobines J sont décrites comme une famille de variants ou migrant plus vite
que l’Hb A0 en électrophorèse à pH alcalin (de charge relative « -1 »).

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Figure 12 : Migration de quelques hémoglobines en électrophorèse à pH


alcalin (pH 8,6)

A- L’hémoglobine S
1)- Définition
La drépanocytose appelée encore anémie falciforme, Sicklanémie ou maladie de
Herrick est une affection qui touche surtout la race noire.
La drépanocytose est une maladie autosomique récessive, due à une mutation du
sixième codon de la chaîne β-globine (GAG devient GTG) entraîne le remplacement
de l’acide glutamique présent dans l’hémoglobine A par une valine (6 Glu→Val), à
l’origine de synthèse d’une hémoglobine anormale : l’hémoglobine S.
L’hémoglobine S entraîne : une anémie hémolytique chronique, des complications
aiguës par vaso-occlusion des micro-vaisseaux, des complications viscérales
chroniques d’origine ischémique pouvant atteindre pratiquement tous les organes
et enfin, un risque d’infections bactériennes lié à l’asplénie fonctionnelle.
Les syndromes drépanocytaires « majeurs » regroupent la forme homozygote S/S et
les formes hétérozygotes composites S/C et Sβ+ ou Sβ thalassémie.
La forme homozygote SS a une évolution plus sévère, mais la plupart des
complications y compris les plus graves peuvent être observées au cours des formes
hétérozygotes composites. Par opposition, les sujets hétérozygotes AS
(transmetteurs sains) sont en règle générale asymptomatiques.
B. THALASSEMIES
Dans les thalassémies, l’anomalie hémoglobinique est l’inhibition de la synthèse de certaines
chaînes polypeptidiques de l'hémoglobine. Un mécanisme compensateur apparaît alors qui
tente de pallier à la synthèse insuffisante par une élaboration accrue des autres chaînes
polypeptidiques.
Lorsque la perturbation affecte les chaînes alpha, le mécanisme compensateur ne peut se
faire que par l’apparition de tétramères à un seul type de chaînes : l’hémoglobine H de
structure bêta 4 et l’hémoglobine Bart’s de structure gamma 4. Ce sont des hémoglobines qui
n'existent pas chez le sujet normal car elles sont immédiatement létales.
Lorsque la diminution de la synthèse affecte les chaînes bêta, le mécanisme compensateur
repose sur la fabrication accrue des chaînes gamma et delta, d’où l’augmentation de la
proportion des hémoglobines F et A2.
L'anomalie quantitative de la synthèse des chaînes polypeptidiques entraîne une altération
de l’hématie par :
- précipitation intra-globulaire des chaînes alpha libres dans les b-thalassémies,
- précipitation de la fraction bêta 4 et gamma 4 (qui sont des fractions instables) dans les
athalassémies.
Les caractéristiques des thalassémies comprennent : un déséquilibre de la chaîne α/β
globine, une érythropoïèse inefficace, une anémie hémolytique chronique, une expansion
hématopoïétique compensatoire, une hypercoagulabilité et une absorption accrue du fer
intestinal

I.3.1.2. LES GLOBULES BLANCS


Ces cellules participent aux défenses spécifiques de l'organisme.

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I.3.1.2.1. Les mononucléaires


1. Monocytes
Ces cellules ont une durée de vie dans le milieu sanguin très courte (environ 24 heures). Elles
passent ensuite dans les tissus où elles se différencient en macrophages. Elles appartiennent
au système mononucléé phagocytaire.
En microscopie optique, elles apparaissent arrondies, ayant un diamètre de 15 à 20µm. Le
cytoplasme est gris bleuté (ciel d'orage) au MGG et a un aspect un peu granuleux. Il existe
en périphérie des voiles cytoplasmiques, visibles en microscopie optique. Le noyau est
central, en fer à cheval ou en E.

Les monocytes : microscopie optique

En microscopie électronique, la chromatine est fine, les organites bien développés et situés
dans l'encoche du noyau. Il existe de nombreuses granulations azurophiles, de petite taille
correspondant à des lysosomes. La membrane plasmique est irrégulière avec de nombreuse
expansions et microvillosités. Les monocytes représentent 2 à 10 % de l'ensemble des
globules blancs.
Les monocytes : microscopie électronique

2. Les lymphocytes
Ce sont des cellules mononucléées, au rapport nucléo / cytoplasmique élevé. Leur durée de
vie est variable, certains lymphocytes mémoires peuvent avoir une durée de vie très longue.
En microscopie optique, ce sont des cellules de petites tailles, environ 7 µm de diamètre avec
un noyau occupant la quasi-totalité de la cellule. Leur forme est régulière et arrondie. Il existe
une petite frange cytoplasmique périphérique d'aspect mauve au MGG. Le noyau est
sphérique, dense.
Les lymphocytes : microscopie optique

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En microscopie électronique à transmission, la chromatine est dense, il n'existe pas de


nucléole. Le cytoplasme est pauvre en organites (quelques ribosomes et un ergoplasme
réduit).
Tous les lymphocytes sont semblables sur le plan morphologiques mais il existe plusieurs
groupes de lymphocytes mis en évidence par des marqueurs antigéniques de membrane :
les lymphocytes B et les lymphocytes T, dont la maturation se fait au niveau du thymus. On
décrit également un troisième groupe apparenté aux lymphocytes T : Les cellules NK ou
Natural Killer. La population lymphocytaire sanguine comprend 8 à 12 % de lymphocytes
B, 70 à 80 % de lymphocytes T et 5 à 15 % de cellules NK.
Les lymphocytes : microscopie électronique

Fonction des lymphocytes


Ces cellules sont responsables des réponses spécifiques immunitaires.

Les lymphocytes B effectuent leur différenciation dans la moelle osseuse (organe lymphoïde
primaire). Ils sont responsables de l'immunité humorale et peuvent fabriquer les anticorps
ou immunoglobines après présentation de l'antigène par une cellule présentatrice d'antigène
(macrophages, cellules folliculaires, cellules dentritiques).
Les lymphocytes B possèdent des immunoglobulines de membrane qui constituent le
marqueur phénotypique de ces cellules. La fabrication des anticorps se fait au niveau des
organes lymphoïdes secondaires où les lymphocytes se transforment en plasmocytes.
Les lymphocytes T acquièrent leur différenciation au niveau du thymus (organe lymphoïde
primaire). Les lymphocytes T matures expriment le récepteur de membrane CD3. Parmi ces
lymphocytes matures, on distingue plusieurs groupes caractérisés par la présence d'autres
récepteurs de membrane :
Les CD4 ou T helpers qui reconnaissent l'antigène en association avec les molécules HLA de
classe II (représentent environ la moitié des T)

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Les CD8 ou T suppresseurs ou cytotoxiques qui reconnaissent l'antigène en association avec


les molécules HLA de type I (de 20 à 30 % des T)
Les lymphocytes T participent à la réponse immunitaire humorale en stimulant ou en
freinant la production d'anticorps par les lymphocytes B mais sont également impliqués dans
l'immunité cellulaire et secrètent des cytokines ou lymphokines.
I.3.1.2. Les polynucléaires
Ce groupe de cellules possède des caractéristiques communes. Elles contiennent un noyau
plurilobé. Les lobes sont reliés les uns aux autres par des ponts fins de chromatine. Dans le
cytoplasme, il existe deux types de granulations : des granulations non spécifiques primaires,
riches en hydrolases et en peroxydases, communes à l'ensemble des polynucléaires et des
granulations secondaires spécifiques à chaque groupe ayant des propriétés tinctoriales
différentes. Dans la cellule mature, les granulations non spécifiques diminuent.
1 Neutrophiles
Ce sont les polynucléaires les plus nombreux - 40 à 75 % de l'ensemble des globules blancs.
Leur durée de vie est de l'ordre de 24 heures. Leurs granulations spécifiques sont
neutrophiles.
En microscopie optique, ce sont des cellules d'environ 12 µm de diamètre, le noyau est
généralement trilobé mais le nombre de lobes varie de 2 à 5 lobes et est un indice de
maturation de la cellule. La formule d'Arneth est la répartition des polynucléaires
neutrophiles en fonction du nombre de lobes. Le cytoplasme apparaît clair, non colorable au
MGG. En effet, les granulations azurophiles ne sont colorables que par la mise en évidence
spécifique de la myélopéroxydase.
Les polynucléaires

En microscopie électronique, le noyau à une chromatine dense, le cytoplasme contient deux


types de granulations : les granulations non spécifiques ou primaires, azurophiles qui
renferment une myélopéroxydase, des hydrolases acides et du lysosyme et des granulations
spécifiques secondaires, neutrophiles, de petite taille (0,3 à 0,8 µm) éparses dans le
cytoplasme. Ces granulations sont dépourvues d'enzymes lysosomiales et de péroxydases
mais contiennent du lysosyme et de la collagénase. Il existe en périphérie de la cellule une
bande riche en filaments d'actine.
La fonction de ces neutrophiles est la défense non spécifique de l'organisme et notamment
la lutte anti-bactérienne. Cette fonction est permise par les propriétés des neutrophiles :
Les phénomènes de diapédèse leur permettent de quitter le milieu sanguin en passant entre
les cellules endothéliales. Ces phénomènes sont assurés grâce à des cytokines sécrétées sur
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le lieu de l'infection, notamment l'interleukine 8 (IL-8) qui active les polynucléaires


neutrophiles et par les molécules d'adhésion qui apparaissent à la surface du polynucléaire
et se lient à leur ligand spécifique situé sur les cellules endothéliales.
Le chimiotactisme les attire sur les lieux de l'inflammation : l'IL-8 secrété par les monocytes
ainsi que certaines fractions du complément participent à ce chimiotactisme notamment en
provoquant une réorientation du cytosquelette et des organites au sein de la cellule.
Les propriétés de la phagocytose lui permettent de détruire les agents étrangers notamment
les bactéries. La phagocytose peut être facilitée par un phénomène d'opsonisation caractérisé
par une liaison spécifique des lipopolysaccharides de certaines parois bactériennes ou avec
des immunoglobulines qui se lient à leur récepteur situé sur la membrane du polynucléaire
L'action de la myélopéroxydase des granulations azurophiles lui confère une activité
bactéricide, qui lui permet de détruire les bactéries phagocytées.
2. Eosinophiles
Ces cellules représentent 1 à 3 % des globules blancs. Elles ont une demi-vie dans le sang
circulant de 4 à 5 heures puis passent dans les tissus (peau, poumon, tractus digestif) où elles
restent 8 à 10 jours. La proportion d'éosinophiles dans les tissus est 100 fois plus importante
que celle du sang.
En microscopie optique, leur diamètre est de 10 à 14 µm, le noyau est généralement bi-lobé,
le cytoplasme apparaît en orangé au MGG, d'aspect granuleux à cause de la présence des
granulations spécifiques. Ces granulations sont volumineuses et acidophiles. Eosinophilies

En microscopie électronique, les granulations spécifiques, éosinophiles sont volumineuses,


de 0,5 à 1,5 µm de diamètre et contiennent une matrice granulaire au sein de laquelle se
trouve une formation cristalloïde allongée.
Ces granulations contiennent une péroxydase (différente de la myélopéroxydase des
neutrophiles) et des hydrolases acides.
Eosinophilies : microscopie électronique

Fonction des éosinophiles

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Ces cellules participent en synergie avec d'autres cellules, aux réactions d'hypersensibilité
immédiate et retardée. Elles ont à des degrés moindres que les neutrophiles des propriétés
de bactéricidie et de phagocytose. Elles interviennent essentiellement dans la destruction des
parasites par l'intermédiaire de protéines de haut poids moléculaires (Eosinophil Cationic
Protein - ECP et la Major Basic Protein - MBP) contenues dans les cristalloïdes des
granulations. La membrane plasmique possède un récepteur pour les immunoglobulines de
type lgE et pour l'histamine.
3. Basophiles
Ces cellules sont les moins nombreuses des polynucléaires, (0 à 1 % de l'ensemble des
globules blancs). La durée de vie de ces cellules est de 3 à 4 jours.
En microscopie optique, ces cellules ont un diamètre de 10 à 14 µm. Leur noyau est
irrégulier. Il peut prendre un aspect de trèfle, qui est généralement masqué par les
nombreuses granulations métachromatiques (prennent une coloration rouge avec les
colorants acides comme le bleu de toluidine ou le bleu alcian) qui apparaissent pourpres au
MGG.
Basophiles : microscopie optique

En microscopie électronique, les granulations apparaissent homogènes, formées de petits


grains denses entourés d'une membrane. Ces granulations basophiles contiennent de
l'histamine et de l'héparine (glycosaminoglycanes sulfatés).

Basophiles : microscopie électronique

Rôle des basophiles


C'est la cellule des manifestations allergiques de type immédiat
La membrane plasmique des basophiles possède des récepteurs pour le fragment Fc des
immunoglobulines de type IgE. De ca fait, les IgE fabriquées de façon spécifique contre un
allergène sont fixées à la membrane des basophiles. Quand il y a à nouveau contact avec
l'allergène, le pontage des IgE par l'allergène provoque la dégranulation des basophiles,
responsable des manifestations allergiques.
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Rôle des basophiles

I.3.3. LES PLAQUETTES


Leur durée de vie est de 8 à 12 jours.
En microscopie optique, les plaquettes sanguines ou thrombocytes sont des fragments
cellulaires anuclées de 2 à 5 µm de diamètre. On distingue deux zones : le centre de la cellule
(chronomère) contenant des granulations et la périphérie (hyalomère) plus homogène.
Les plaquettes

En microscopie électronique, elles apparaissent riches en granulations azurophiles denses


aux électrns contenant de l'ADP, du glycogène. Leur cytosquelette est très développé avec
notamment un faisceau marginal de microtubules circulaires et des microfilaments d'actine
(thrombas thénine). Il existe également un réseau canalaire constitué par invagination de la
membrane plasmique augmentant ainsi la surface de la membrane.
Fonction des plaquettes
Elles jouent un rôle fondamental dans les phénomènes initiaux de coagulation. Le feuillet
externe de la membrane plasmique contient un épais glycolemme riche en molécule
d'adhésion qui est exprimées quand la plaquette est activée. Elles adhèrent ainsi au collagène
quand il y a effraction de l'endothélium. L'actine et le système de microtubules provoquent
une adhésion des plaquettes entre elles. Le faisceau de microtubules en se dépolyomérisant
en filaments participe à l'agrégation des plaquettes. La couronne d'actine périphérique
permet également, en se contractant, l'extrusion du contenu des granulations par le réseau
canalaire, et provoque la synthèse de thromboxane à partir de l'acide arachidonique contenu
dans les phospholipides de la membrane plasmique. Le thromboxane libéré a une action
vasoconstrictrice. Les substances excrétées provoquent l'adhérence des autres plaquettes.
I.4. Hématopoïèse
L'hématopoïèse débute classiquement au cours du développement fœtal dans le sac vitellin

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: Il est ensuite possible d'observer les cellules hématopoïétiques dans les espaces
sinusoïdaux entre les travées hépatocytaires puis dans la rate. Au cinquième mois, la moelle
osseuse commence à produire des leucocytes et des plaquettes et plus tardivement des
globules rouges. A la naissance, la moelle osseuse est le siège principal de la production
hématopoïétique. Chez l'adulte, seule la moelle osseuse des vertèbres, des côtes, du crâne,
du bassin et de la partie proximale du fémur assure le renouvellement des lignées
sanguines.
A- Généralités
Les éléments du sang vont se former dans la moelle osseuse rouge (hématopoïétique) située
dans la diaphyse des os longs, les épiphyses et les os plats.
La moelle osseuse, riche en capillaires sinusoïdes, est faite :
• d'un stroma où se trouvent des cellules fixes : cellules réticulaires, adipocytes,
macrophages;
• de cellules libres : correspondant aux cellules des différente lignées hématopoïétiques.
L'hématopoïèse se définit comme l'ensemble des processus de différenciation, de
prolifération et de maturation qui conduisent de la cellule souche multipotente
(mésenchymateuse) à la cellule sanguine mûre. Elle intéresse 3 compartiments cellulaires et
donne naissance à 9 lignées sanguines.
Les compartiments de l’hématopoïèse

Renouvellement Engagement Différenciation

Totipotence Prolifération Maturation


B- Compartiments hématopoïétiques (3)
L'hématopoïèse se déroule dans trois compartiments cellulaires successifs :
• le compartiment des cellules souches : ces dernières sont multipotentes et garantissent
la permanence de la production hématopoïétique au cours de la vie de l'individu;
• le compartiment des cellules déterminées : celles-ci ne sont plus capables que d'un
nombre limité de divisions;
• le compartiment des cellules en voie de maturation : il constitue une étape de
transition entre les compartiments précédents et le compartiment cellulaire sanguin.
Les cellules qui le constituent sont les seules morphologiquement décelables.

C- Lignées hématopoïétiques (an nombre de 9)


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A partir d'une cellule souche multipotente (CSM), deux grandes voies de différenciation
se dégagent :
Des modifications morphologiques et biochimiques permettent de décrire les stades de
proérythroblaste (1), d'érythroblaste basophile (2), d'érythroblaste polychromatophile (3),
d'érythroblaste orthochromatophile (4) puis de réticulocyte (5). Six jours environ sont
nécessaires pour qu'un proérythroblaste devienne un globule rouge circulant

1) la cellule souche lymphoïde (CFU-L : Colony Forming Unit - Lymphocyte)


Elle donne naissance, après le stade de cellules déterminées (lymphocytes pré-T et pré-B) aux
lymphocytes T (différenciés dans le thymus) et aux lymphocytes B (différenciés dans la
moelle osseuse).

Cellule Caractéristiques principales


Lymphoblaste Appartient au compartiment des cellules déterminées
Lymphocyte pré- (T ou B) Plus de division cellulaire; Différenciation
Lymphocytes T ou B

2) La cellule souche myéloïde (CFU-GEMM) Elle est à la source de 5 types de cellules


déterminées :
a. La BFU-E (Birth Forming Unit-Erythrocyte)
Elle donnera l'hématie, après être passée par les stades successifs de l'érythropoïèse (voir
cidessous) :

 Erythropoïèse
1. Définition
C’est l’ensemble des mécanismes cellulaires qui aboutissent à la formation des érythrocytes
(globules rouges) dans la moelle osseuse et sous la dépendance de l’érythropoïétine. C’est
un phénomène adaptatif qui peut, en cas de besoin accru, être multiplié par 7 ou 8. La durée
moyenne de ce processus est de 7 jours, mais elle peut être raccourcie par stimulation de
l’érythropoïétine.
2. Cellules souches
L’érythropoïèse prend naissance à partir d’une putative cellule souche hématopoïétique.
Celle-ci va s’engager dans une voie de différenciation myéloïde, vers un pro-géniteur
multipotent. Ce progéniteur appelé CFU-GEMM (Colony Forming Unit
Granulocyte/Erythrocyte/ Megacaryocyte/Macrophage) va ensuite se différencier vers un
progéniteur restreint dans la voie érythroïde appelé BFU-E (Burst Forming Unit Erythroid).
Le BFU-E va proliférer et se différencier par étapes successives pour aboutir à la formation
de précurseurs érythroblastiques morphologiquement reconnaissables au niveau médullaire
(érythroblastes) et de globules rouges matures dans le sang périphérique en environ trois
semaines chez l’homme.

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Cellule souche CFU-GEMM BFU-E CFU-E

Hématie Proérythroblaste

Figure 1. La cellule souche totipotente évolue en CFU-GEMM qui est un progéniteur


multipotent et qui elle-même s’engage dans la voie érythroblastique de différenciation par
la BFU-E puis par la CFU-E (Cell Forming Unit -Erythroblastic) qui est à l’origine
des proérythroblastes.
3. Cinétique de l’érythropoïèse
Grâce à l’étude du métabolisme du radio-fer 59 et la synthèse d’ADN par l’incorporation de
thymidine tritiée couplée avec la technique auto-radiographique que l’on a pu préciser que
le proérythroblaste se divise une fois tandis que l’érythroblaste basophile se divise deux fois
avant de donner naissance à l’érythroblaste polychromatophile dernière cellule de la lignée
à se diviser. Au total, un proérythroblaste peut donner théoriquement naissance à 16
globules rouges. En fait, il en donne généralement un peu moins chez l’homme.
Le temps total de l’érythropoïèse est d’environ 7 jours, soit en moyenne environ 20 heures
de vie pour chacune des quatre premières générations cellulaires, puis une maturation
d’érythroblaste acidophile durant un jour à un jour et demi, un séjour médullaire des
réticulocytes de deux jours environ avant leur passage dans le sang.
4. Régulation de l’érythropoïèse
L’érythropoïétine (glycoprotéine de structure globulaire) est le facteur régulateur principal
de l’érythropoïèse (Fig. 2). Celle-ci est produite par le rein et va agir au niveau de la moelle
osseuse pour stimuler la production des globules rouges. Cette production de globules
rouges va apporter de l’oxygène dans les cellules rénales qui vont alors diminuer leur
synthèse d’érythropoïétine, ce qui aura pour conséquence la diminution en retour de la
production de globules rouges. Il existe donc à ce niveau une véritable régulation endocrine,
le rein étant la «glande» productrice et la moelle osseuse l’organe cible. Physiologiquement,
il ya une parfaite corrélation entre le taux d’hémoglobine et le taux d’érythropoïétine. Pour
une hémoglobine normale aux alentours de 12 g/dl, le taux d’érythropoïétine circulante est
d’environ 20 unités/l. Ce taux va augmenter en fonction de la baisse du taux d’hémoglobine
pour atteindre environ 200 unités/l, lorsque l’hémoglobine atteint 7 g/dl.
C’est l’oxygénation tissulaire qui règle la synthèse de l’érythropoïétine. Celle-ci est stimulée
par l’hypoxie tissulaire, déprimée par l’hyper-oxygénation ou l’augmentation de la masse
globulaire circulante (par exemple par transfusion). Le rôle de l’érythropoïétine est de
déclencher la différenciation des cellules souches en proérythroblastes en permettant en
particulier l’induction de la synthèse d’hémoglobine. De plus, l’érythropoïétine augmente la
vitesse de synthèse d’hémoglobine dans les érythroblastes et accélère la sortie des
réticulocytes. D’autres hormones jouent un rôle dans l’érythropoïèse. Ce sont les androgènes
dont certains métabolites augmentent la synthèse de l’érythropoïétine, d’autres stimulent
directement les cellules souches. L’hormone de croissance hypophysaire agit essentiellement
de façon indirecte en augmentant la synthèse d’érythropoïétine. On conçoit que toute
diminution de l’activité de ces hormones puisse être responsable d’une anémie.

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Figure 2. Régulation de la sécrétion de l’érythropoïétine.


 Etude morphologique de la lignée érythroblastiques
La lignée érythroblastique est l’ensemble des cellules qui se différencient vers la synthèse de
l’hémoglobine aboutissant aux globules rouges. Chez l’homme, elle est localisée dans la
moelle osseuse et représente 10 à 30% des cellules médullaires.
L’érythropoïèse se poursuit par quatre mitoses successives accompagnées d’une maturation
nucléaire (synthèse de l’ADN) et cytoplasmique (synthèse de l’hémoglobine). C’est une
concentration suffisante en hémoglobine qui stoppe les mitoses. On distingue par ordre de
maturité de croissance: Le proérythroblaste, l’érythroblaste basophile, l’érythroblaste
polychromatophile, l’érythroblaste acidophile, le réticulocyte, l’hématie ou globule rouge ou
érythrocyte. Les différentes catégories d’érythroblastes sont reconnues sur les caractères du
noyau et du cytoplasme. Plus les cellules sont avancées dans la lignée plus leur taille
diminue, plus le cytoplasme basophile est riche en ARN devient acidophile et riche en
hémoglobine plus le noyau se condense jusqu’à l’expulsion qui transforme l’érythroblaste
acidophile en réticulocyte (Fig. 3; 4).

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Figure 3. La lignée érythroblastique. Figure 4. Etapes de l’érythropoïèse.

Proérythroblaste Erythroblaste basophile Erythroblaste


polychromatophile

Erythroblaste acidophile Réticulocyte Hématie

Figure 5. Les différentes cellules de la lignée érythroblastique.


b. La CFU-GM Elle donnera :
La CFU-G : à l'origine des granulocytes neutrophiles (Granulopoïèse: Voir IV/C/2/d);
La CFU-M : à l'origine des monocytes, comme le montre le tableau ci-dessous :
Cellule Caractéristiques principales
CFU-M Appartient au compartiment des cellules déterminées
Monoblaste Cellule de grande taille; Noyau arrondi
Promonocyte Grand noyau avec plusieurs nucléoles; Plus de division
cellulaire
Monocyte Grande cellule (40µ); Noyau encoché (réniforme)

c. La CFU-Eo
Elle donnera les granulocytes éosinophiles.
d. La CFU-B
Elle donnera les granulocytes basophiles et les mastocytes.
Qu'il s'agisse de la lignée neutrophile, éosinophile ou basophile, toutes les cellules qui
donneront naissance aux polynucléaires passent par les stades de la granulopoïèse (Voir
tableau ci-dessous):
Cellule Caractéristiques principales
CFU- (GM ou Eo ou B) Appartient au compartiment des cellules déterminées
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Myéloblaste Gros noyau avec 3 nucléoles, Cytoplasme basophile


Promyélocyte Apparition de granulations non spécifiques
(azurophiles)
Myélocyte Granulations spécifiques (éosinophiles, basophiles ou
neutrophiles)
Métamyélocyte Même type de granulations que le myélocyte-mère;
Plus de division cellulaire
Granulocyte Noyau allongé en fer à cheval, plurilobé

Au cours de la granulopoïèse, il y a donc : Diminution du volume cellulaire;


• Apparition des granulations spécifiques;
• Multiplication cellulaire (jusqu'au stade de métamyélocyte).
e. La CFU-MEG
Elle donnera les plaquettes après être passée successivement par les stades de la
thrombopoïèse.

Cellule Caractéristiques principales


Mégacaryoblaste Cytoplasme très basophile; Pas de division cellulaire
Mégacaryocyte basophile Noyau très volumineux (polyploïde)
Mégacaryocyte Volumineux (150 µm) avec dégradation du noyau puis
thrombocytogène explosion cellulaire.
Plaquettes Fragments cellulaires anucléés

Tableau synthèse : Les lignées myéloides

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D- Régulations de l'hématopoïèse
Elle est assurée par un grand nombre de molécules, en particulier des cytokines (facteurs de
croissance glycoprotéiques), désignées sous le terme de facteurs stimulateurs de colonies
(Colony Stimulating Factors : CSF), à savoir :
• L'érythropoïétine : sécrétée par les reins, cette hormone intervient dans l'érythropoïèse en
stimulant la transformation des CFU-E en proérythroblastes;
• L'interleukine-3 (Il-3) : sécrétée par les lymphocytes T et les cellules de l'épiderme, elle a
pour cible, les cellules souches multipotentes, la majorité des cellules précurseurs (ou cellules
déterminées) ainsi que beaucoup de cellules en voie de différenciation;
• Le G-CSF, le M-CSF et le GM-CSF : agissent, au niveau de la leucopoïèse, respectivement
sur les cellules précurseur des granulocytes, des monocytes ainsi que de ces deux variétés de
cellules.

CHAPITRE II. LES ANTICOAGULANTS ET PRELEVEMENT DU SANG

II.1. LES ANTICOAGULANTS


 Anticoagulants pour échantillons hématologiques
Les anticoagulants préviennent la coagulation du sang in vitro et sont utilisés lorsque
l’analyse est effectuée sur le sang entier ou sur le plasma. Les anticoagulants les plus utilisés
pour les échantillons destinés aux analyses hématologiques sont l’EDTA, le citrate de
sodium et l’héparine.

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1. EDTA
L’EDTA (acide éthylènediaminetétracétique) est l’anticoagulant utilisé pour les analyses
courantes d’hématologie, parce qu’il assure la conservation des éléments figurés du sang 2.
L’EDTA prévient la coagulation du sang par son action de chélation sur le calcium.
Dans les tubes de prélèvement sous vide, l’EDTA se retrouve sous deux formes principales
: EDTA K2 (dipotassium EDTA dihydrate ou sels dipotassiques) et EDTA K3 (tripotassium
EDTA anhydre ou sels tripotassiques).
L’EDTA K2 est l’anticoagulant de choix pour les analyses de routine en hématologie. Selon
l’International Council for Standards in Hematology (ICSH) les résultats des hématocrites
obtenus avec l’EDTA K2 sont moins variables. De plus, selon l’ICSH, l’adoption d’un seul
anticoagulant permettrait une meilleure normalisation des techniques hématologiques.

2. CITRATE DE SODIUM
Le tube à bouchon noir contenant du citrate de sodium à un volume de 1 :4 (1 volume de
citrate de sodium pour 4 volumes de sang) est utilisé en hématologie pour l’analyse de la
vitesse de sédimentation des érythrocytes selon la méthode Westergren originale. Son
action anticoagulante se situe au niveau des ions calcium qu’il neutralise en formant un
complexe citrate de calcium.
Le tube à bouchon bleu, pour les analyses de coagulation, contenant du citrate de sodium à
un volume 1 :9 (1 volume de citrate pour 9 volumes de sang) est utilisé en hématologie dans
les cas de satellitisme plaquettaire et dans certains cas d’agrégation plaquettaire. À cause
du facteur de dilution du sang par l’anticoagulant, il faut alors corriger le nombre de
plaquettes obtenu en le multipliant par 1,1 ou additionner 10 % à la numération
plaquettaire.

3. Héparine

3. L’HEPARINE :
C’est l’anticoagulant de choix si l’on veut éviter une hémolyse des érythrocytes. Il sera
utilisé, par exemple, pour la recherche de la fragilité osmotique.
Il agit comme antithrombine en inhibant directement l’action de la thrombine sur le
fibrinogène.
Il ne faut pas utiliser de sang hépariné pour la préparation d’un frottis sanguin. L’héparine
occasionne des distorsions morphologiques au niveau leucocytaire et plaquettaire.
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 Ratio sang/anticoagulant
La qualité et la stabilité du spécimen d’hématologie sont directement reliées au respect du
ratio adéquat de sang/anticoagulant dans le tube de prélèvement.
Idéalement, le ratio sang/anticoagulant de l’échantillon doit être optimal. Cependant, pour
les cas difficiles, il semble qu’une variation du ratio sang/anticoagulant inférieure de 10 %29
à 20 %53 du volume optimal n’occasionne pas de différence significative dans le résultat et
soit considérée comme acceptable.
Nous suggérons fortement l’utilisation de tubes témoins affichant le volume minimal et
maximal pour chaque format de tubes utilisés.
Pour un spécimen ne contenant pas un minimum de 80 % de son volume optimal, une
annotation à cet effet devrait accompagner le résultat.
Dans un tube où la quantité de sang est moindre, l’excès d’anticoagulant provoque des
changements morphologiques dans les cellules sanguines. Par exemple, ce milieu
hypertonique entraînera une déshydratation des érythrocytes6 (fausse diminution de
l’hématocrite et du VGM).
Pour assurer un mélange sang/anticoagulant adéquat, les tubes doivent être mélangés par
inversion de 5 à 10 fois après le prélèvement.
 Identification de l’échantillon
L’identification adéquate de l’échantillon est une étape préanalytique importante, les
éléments suivants doivent être respectés :
• Chaque échantillon doit être identifié individuellement;
• Chaque échantillon doit porter une double identification, soit le nom et prénom du client
et un numéro d’identification personnalisé.
Pour obtenir plus de détails, consulter les règles normatives sur les ponctions veineuses et
les ponctions capillaires de l’O.P.T.M.Q.
 Transport et délais de conservation
Les délais de conservation des spécimens peuvent varier selon l’analyse, la condition
clinique du client, l’instrumentation, les réactifs et les conditions dans lesquelles les
spécimens sont conservés ou transportés.
Pour assurer la qualité de cette étape préanalytique, le laboratoire devrait établir pour chaque
analyse hématologique, des procédures écrites relatives :
• Aux délais de conservation;
• Aux conditions de transport appropriées;
• Aux conditions particulières de conservation qu’exige l’analyse.
Les exigences préanalytiques, dont les délais de conservation spécifiques à certaines
analyses hématologiques, seront abordées dans les sections correspondantes de ce
document.
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 Conditions préanalytiques relatives à l’analyse de la formule sanguine complète


Pour les prélèvements sanguins destinés à l’analyse de la formule sanguine complète, la
procédure doit permettre de maintenir l’intégrité des éléments figurés du sang, soit les
leucocytes (ou globules blancs), les érythrocytes (ou globules rouges ou hématies) et les
plaquettes (ou thrombocytes).
 Mélanger le sang à l’anticoagulant en inversant le tube de 5 à 10 fois.
Un mélange inadéquat du composé sang/anticoagulant pourra entraîner l’agrégation des
plaquettes et une altération des éléments cellulaires.
 Délais de conservation des spécimens veineux avec EDTA
Les références et les études sur les délais de conservation des spécimens s’entendent sur le
fait que la durée de conservation varie selon le paramètre hématologique analysé, le type
de clientèle, le mode de conservation de l’échantillon, la technologie de l’analyseur
hématologique.
Afin d’obtenir les conditions optimales de conservation pour tous les paramètres de la
formule sanguine complète (FSC), les délais de conservation suivants sont recommandés.
• Effectuer l’analyse complète de la formule sanguine dans un délai de 4 à 6 heures7 pour
un spécimen veineux avec EDTA conservé entre 18 et 24 °C.
• Stabiliser le plus rapidement possible les spécimens qui ne peuvent être analysés à
l’intérieur du délai optimal de 4 à 6 heures. La stabilisation consiste à réaliser 2 frottis
sanguins par spécimen pour analyse manuelle de la formule leucocytaire et à conserver
ensuite le spécimen à une température de 4 °c. Prolonger le délai de conservation au-delà
de 24 heures n’est pas recommandé 7.
Le spécimen conservé à 4 °C doit être ramené à la température de la pièce avant l’analyse.
En ce qui a trait aux échantillons prélevés avec EDTA et conservés à la température de la
pièce (entre 18 et 24 °C), des études ont démontré une augmentation significative du volume
globulaire moyen (VGM) et de l’indice de distribution volumétrique des érythrocytes
(IDVE) après 8 heures de conservation8-9.
Note : Le laboratoire devrait confirmer par ses propres études la validité des délais de
conservation recommandés par le fabricant lorsque ceux-ci excèdent les normes.

II.2. LES PREVEMENTS DU SANG


Le personnel paramédical (techniciens de laboratoire, biologiste médical, infirmiers,…)
peut effectuer des prises de sang.
Procédure détaillée
Recommandation : un prélèvement doit être réalisé sur un sujet au repos ; certains
paramètres sont influencés par l’activité cellulaire, la contraction musculaire (acide lactique,
acide pyruvique,...) ou le stress.
Note : Le préleveur se lave les mains avec un savon désinfectant entre chaque prélèvement.
Note : Le port de gants lors du prélèvement de sang minimise les risques d’exposition aux
agents biologiques.
Recueil ou vérification des informations administratives.
• S’assurer de l’identité du patient : Nom, Prénom et date de naissance. Ne pas oublier
qu’une confusion des tubes au laboratoire entraine une erreur des diagnostics qui peut être
catastrophe.
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• S’assurer de l’état de jeûne du patient


Certaines analyses ne peuvent être réalisées que sur un sujet à jeun. En général un jeûne de
8 à 12 h est suffisants. Dans tous les cas le jeûne permet plus facilement une comparaison des
résultats, notamment lorsque les analyses sont effectuées à plusieurs reprises.
Certaines analyses se font après un régime spécial (ou standard) pendant plusieurs jours
avant d’effectuer un prélèvement de sang.
Il y a deux sources principales de sang pour les examens de laboratoire :
- Les capillaires
- Les veines
1. Le sang capillaire
1.1. Composition du sang capillaire
Différente du sang veineux (+CO2) ou artériel (+O2)
 Mélange de sang provenant des artérioles,

 des veinules et des vaisseaux capillaires.

Il contient : Du sang, du liquide interstitiel et du liquide intracellulaire


Recommandations
 Le prélèvement veineux est beaucoup plus fiable, il est affecté par beaucoup moins de
facteurs
 Le prélèvement capillaire est toutefois recommandé :
Lorsqu’il est impossible de faire un prélèvement veineux
Pour les bébés naissants (limite de volume)
Pour les patients avec une MPOC
Pour les patients en détresse respiratoire
Pour les patients en état de choc, en attente de voie artérielle
Contre-indications
Éviter de ponctionner un doigt du même côté qu’une mastectomie
Éviter de ponctionner les extrémités cyanosées, œdémateuses ou froides
Éviter de ponctionner en présence d’hématome ou au niveau d’un site ayant déjà été
ponctionné ou présentant des signes d’infection
Éviter de ponctionner le pouce, l’index et l’auriculaire Ne pas ponctionner les doigts
des nouveau-nés ou des bébés pesant moins de 9 kg
Ne pas ponctionner près de l'ongle ou sur la pointe du doigt
Ne jamais utiliser de lame de bistouri
Ne pas ponctionner la partie centrale ou la courbure postérieure du talon des bébés
Il n’est généralement pas recommandé de faire le prélèvement sur le lobe de l’oreille ou
l’orteil, ce type de prélèvement est réservé aux derniers recours.
Préparer les matériels de l’incision.
Assurez-vous d’avoir tout votre matériel à porter de main avant d’effectuer la ponction ;
Gants (obligatoires) ; Tampons d’alcool 70% ; Gaz 2x2 (jamais de ouate)

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Ruban adhésif hypo allergène ; Auto piqueurs ou lancette ; Dispositif de prélèvement


(ouverts et prêts) ; Glace ou bloc réfrigérant ; Boîte de transport ; Poubelle à objets tranchants ;
Étiquettes
Choisir le site de ponction
Chez le bébé de moins de 6 mois (moins de 9 kg)
Partie médiale de la surface plantaire de la surface du talon, à l’extérieur d’une ligne
imaginaire qui va du milieu du gros orteil au talon partie latérale à l’extérieur d’une ligne
imaginaire tirée entre le 4ème et le 5ème orteil jusqu’au talon.

Chez l’enfant et l’adulte


Sur la partie centrale et légèrement sur les côtés de la surface palmaire de la
troisième phalange d’un doigt.
Par incision perpendiculaire aux rainures des empreintes digitales.

 Préparer le site de ponction


Le site de ponction doit être chaud, propre et sec
Réchauffer le site de ponction pendant 3 à 5 minutes Tremper une serviette dans de l’eau
chaude du robinet est recommandé
Ne pas faire chauffer l’eau au micro-onde afin d’éviter les brûlures
La température ne doit pas dépasser 42°C
Facilite le prélèvement en augmentant l’apport de sang au site choisi.
 Technique
Le site de ponction doit être propre et sec
Masser légèrement le point de ponction pour activer la circulation sanguine et faciliter
l'écoulement du sang
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Désinfecter le site de ponction avec un tampon d’alcool à 70%


Laisser sécher complètement à l'air libre
Ne pas souffler ou essuyer
Pincer légèrement la peau pour l’éloigner de l’os
Presser sur le bouton déclencheur de l’auto-piqueur
Essuyer la première goutte de sang à l’aide d’une compresse
Effectuer la collecte.
2. Le sang veineux : le prélèvement de sang avec le système vacutainer .
A. Description schématique

Etape 1 Recueillir et/ou vérifier les informations administratives,


physiopathologiques et thérapeutiques
Etape 2 Choisir le site de ponction
Etape 3 Choisir le matériel de prélèvement : matériel de ponction, tubes (le matériel
de prélèvement sera fonction du site de prélèvement)
Etape 4 Préparer le matériel de ponction
Etape 5 Poser le garrot
Etape 6 Désinfecter le site de ponction
Etape 7 Réaliser la ponction veineuse
Etape 8 Terminer le prélèvement et comprimer le site de ponction
Etape 9 Eliminer le matériel de ponction
Etape 10 Poser un pansement
Etape 11 Identifier les tubes de prélèvement
Etape 12 Viser la fiche de prélèvement
Etape 13 Transmettre les tubes et le dossier patient pour analyses

B. Procédure détaillée
Recommandation : un prélèvement doit être réalisé sur un sujet au repos ; certains
paramètres sont influencés par l’activité cellulaire, la contraction musculaire (acide lactique,
acide pyruvique,...) ou le stress.
Note : Le préleveur se lave les mains avec un savon désinfectant entre chaque prélèvement.
Note : Le port de gants lors du prélèvement de sang minimise les risques d’exposition aux
agents biologiques.

Etape 1. Recueil ou vérification des informations administratives


• S’assurer de l’identité du patient
Nom, Prénom et date de naissance.
• S’assurer de l’état de jeûne du patient

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Certaines analyses ne peuvent être réalisées que sur un sujet à jeun. En général un jeûne de
8 à 12 h est suffisants. Dans tous les cas le jeûne permet plus facilement une comparaison des
résultats, notamment lorsque les analyses sont effectuées à plusieurs reprises.
Etape 2. Choisir le site de ponction
Le prélèvement d’un échantillon de sang peut s’effectuer à partir de toutes les veines
superficielles du pli du coude, de l’avant-bras et du dos de la main. On recherche le site de
ponction dans l’ordre suivant :

1. Au pli du coude de chaque bras : 2 - Aux avant-bras : 3 - Au dos de chacune


des mains :

- veine médiane, - veine céphalique, - arcade dorsale de la main, -veine basilique,- veine
céphalique
La recherche d’une veine pour effectuer la ponction veineuse s’effectue de la manière suivante
: le patient serre son poignet et son bras, tendu, est incliné vers le bas.
Un examen visuel et une palpation des veines permettront de noter les caractéristiques
suivantes :
- la situation des veines
- le parcours des veines
- la constitution de la veine (souplesse, taille,...).
- Une veine normale est une veine facilement palpable, compacte, souple et élastique.
Attention : L’artère est un vaisseau palpable mais pulsatile.

Recommandations : En cas de veines ni visibles, ni palpables, il est recommandé de


procéder de la façon suivante :
- poser le garrot
- incliner le bras vers le bas
- masser le bras du patient depuis le poignet vers le pli du coude
- tapoter légèrement le site de ponction avec l’index et le majeur

Etape 3. Choisir le matériel : tubes, matériel de ponction


Tubes : Sélectionner les tubes de prélèvement à utiliser en s’aidant du catalogue des actes
biologiques.
Matériel de ponction : En fonction de la qualité de la veine et de l’âge du patient, choisir :
- Soit l’une des aiguilles dans le cas d’un prélèvement sur veine normale.
- Soit l’une des unités de prélèvement, dans le cas d’un prélèvement sur un capital veineux
affaibli.

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-Soit un adaptateur, dans le cas d’un prélèvement sur une voie veineuse en place (cathéter,
robinet...).
Etape 4. Préparer le matériel de ponction

 Aiguille + corps de prélèvement

- Tenir l’aiguille par l’étui protecteur de -Visser l’aiguille sur le corps de


couleur d’une main et dévisser la prélèvement VACUTAINER .
protection blanche de l’aiguille de tube Ne pas ôter le capuchon protecteur de
avec l’autre main. Ne pas ôter l’étui l’aiguille de veine.
protecteur de couleur de la canule. Celui- Le système est maintenant prêt à
ci sera retiré juste avant d’effectuer la être utilisé.
ponction veineuse.

 Unité de prélèvement à ailettes

1. Ouvrir l’emballage stérile.


2. Assembler l’unité de prélèvement et le corps de
prélèvement. Ne pas retirer le manchon-valve en
latex. Ne pas ôter le manchon plastique protecteur de
l’aiguille.

Remarque très importante sur l’utilisation des micro-perfuseurs (épicrânienne) et des


unités de prélèvement de sang :

1- Le microperfuseur est un matériel spécifiquement destiné pour la thérapie


intraveineuse (acte médical) de courte durée (injection répétée ou perfusion de moins de
24heures). Au-delà de cette durée, il est généralement remplacé par un cathéter
périphérique.
2- L’unité de prélèvement de sang est un matériel spécifiquement destiné pour la
réalisation de prélèvement de sang veineux (acte avant tout biologique). Sa conception lui
confère des caractéristiques propres à garantir l’intégrité biologique de l’échantillon de
sang et le confort du patient :
- Adaptateur pré-monté éliminant les risques de faute d’asepsie.

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- Diamètre interne et longueur de la tubulure (178mm contre 300mm généralement avec un


microperfuseur) permettant à la fois de limiter le volume mort (cf. STV numéro spécial de
février 1998 sur les variables préanalytiques en hémostase), le risque possible de
traumatisme pour les veines délicates et d’obtenir un contact sang /additif le plus rapide
possible.
- Deux tailles d’aiguilles disponibles limitées à G23 (6/10) et G21 (8/10) permettant
d’adapter le choix du matériel au capital veineux du patient. En effet, une taille d’aiguille
inférieure à 23G ralentira considérablement le débit sanguin, et donc retardera d’autant le
contact sang/additif dans le tube.
 Adaptateur
Assembler l’adaptateur et le corps de prélèvement. Ne pas retirer le manchon-valve en
latex.

Etape 5. Poser le garrot


Le garrot doit être posé au moment de la ponction veineuse afin de trouver la veine avec
plus de facilité.
Observer les règles

 Le garrot doit être posé approximativement à 10 cm au-dessus du site de ponction


 Le garrot ne doit pas interrompre la circulation artérielle du bras. Le retour veineux doit
être interrompu mais le pouls doit rester palpable.
 On reconnaît un garrot trop serré lorsque le bras est cyanosé. Dans ce cas ôter le garrot
immédiatement.
Si le bras est comprimé pendant plus de 3 minutes, les résultats d’analyses peuvent être
modifiés.

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Etape 6. Désinfecter le site de ponction

Du confort
- du patient

Il existe différents types d’antiseptiques, le choix de celui-ci doit tenir compte :


- de l’analyse demandée, en raison des effets secondaires de l’antiseptique
Désinfecter soigneusement le site de ponction. Ne jamais utiliser d’alcool ou d’antiseptique
à base d’alcool si une alcoolémie est demandée.
Attention : Le site de ponction ne doit pas être palpé après désinfection.
Etape 7. Réaliser la ponction veineuse
Pour les analyses de laboratoire, on peut utiliser du sang coagulé.
a) Procédure habituelle

Le bras du patient est posé sur l’accoudoir ou sur un support. Il doit être tendu et le
poignet serré.
1) Introduire le premier des tubes à prélever dans le corps VACUTAINER ; ne pas perforer
le bouchon.
Note1 : Respecter l’ordre de prélèvement des tubes qui figure en annexe. Si le tube de
coagulation est le premier à devoir être prélevé, il est recommandé de le faire précéder d’un
tube sans additif afin d’éliminer les premiers ml de sang qui peuvent contenir du facteur
tissulaire susceptible de modifier les résultats des tests de coagulation.
Note 2 : Tapoter doucement le haut du tube, s’il contient un additif pour faire retomber les
cristaux/particules ou gouttes d’additif qui pourraient être prises autour du bouchon.

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1. Oter le capuchon protecteur de l’aiguille et vérifier


l’aiguille (rectitude et biseau non émoussé).

2)Tendre la peau pour faciliter la pénétration de l’aiguille et


immobiliser la veine.

3) Introduire le biseau dans le sens de la veine jusqu’à ce qu’il


ait complètement pénétré (soit environ 1 cm chez l’adulte).

4) Le corps VACUTAINER doit former, au moment de la

5) entre le pouce et l’index et le maintenir immobile durant


toute la ponction. Effectuer la ponction en veillant à ce que le
bras du patient soit tendu vers le bas.
Note : le tube doit toujours se trouver en dessous du point
de ponction.

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7. ) a. Inverser la position des mains.


b. Afin de perforer le bouchon, pousser à fond le
tube avec le pouce, l’index et le majeur prenant
appui sur les ailettes du corps.
Note : toujours maintenir le tube en position déclive afin
de veiller à ce que le contenu du tube n’entre pas en
contact avec le bouchon ou l’extrémité de l’aiguille
durant le prélèvement.

8)Retirer ou relâcher le garrot dès que le sang


pénètre dans le premier tube.

9) Attendre l’arrêt de l’écoulement du sang dans


le tube.

10. a) Prélèvement unique (1tube) : Enlever le tube


en exerçant une contre pression du pouce sur l’une
des ailettes du corps et maintenir l’ensemble
aiguille/corps en place avec l’autre main.
b) Prélèvement multiple (2 tubes et plus) : Enlever le
tube en exerçant une contre pression du pouce sur
l’une des ailettes du corps et maintenir l’ensemble
aiguille/corps en place avec l’autre main. Poser le
tube sur un portoir ou un plateau.

Note: Une fois le premier tube rempli, évité d’inverser la position des mains
durant le prélèvement.

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10)Introduire un second tube selon l’ordre


préconisé en annexe. Répéter les opérations à partir
du point 7-

11) Pendant que le tube suivant se rempli,


homogénéiser le tube précédemment prélevé par des
retournements lents à 180° :
- tubes avec gel : 5 retournements,
- autres tubes : 8 à 10 retournements.

b) Cas particuliers

1. Pour immobiliser les veines qui « roulent », mettre


la main en forme d’anneau et exercer une pression
de chaque côté du site de ponction en tendant la
peau.

2. Prélèvement sur veines délicates:


Dans le cas d’un prélèvement délicat (veines
fragiles, faible pression veineuse entraînant un
risque de collapsus de la veine et donc l’arrêt de
l’écoulement de sang), il est conseillé de recourir à
l’emploi d’une unité de prélèvement de sang à
ailettes.
Si selon l’ordre de prélèvement recommandé en annexe, le tube de coagulation
est le premier à devoir être prélevé, il est recommandé de purger auparavant la
tubulure du dispositif à l’aide d’un tube sec.

a. Prélèvement de sang à partir d’un cathéter. : le prélèvement de sang veineux à l’aide


d’un cathéter périphérique
b. Prélèvement de sang impossible au pli du coude, à l’avant-bras, au dos de la main : la
ponction peut être effectuée par un médecin sur une veine profonde.
Etape 8. Terminer le prélèvement et comprimer le site de ponction
Toujours retirer le dernier tube du corps de prélèvement avant de retirer l’aiguille de la veine
lentement et avec précautions. Comprimer le site de ponction (ou le faire comprimer par le
patient) avec un coton jusqu’à formation d’un clou hémostatique soit 5 minutes au moins (ce

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temps de compression est allongé si le patient est sous anticoagulant ou anti-aggrégant


plaquettaire).
Attention : Ne jamais décapuchonner l’aiguille.
Note : Dans le cas de l’utilisation d’un matériel de prélèvement sécurité, activer le système
de neutralisation de l’aiguille dès le retrait de la veine selon les recommandations du
fabricant.
Etape 9. Eliminer le matériel de ponction
L’élimination de l’aiguille doit être effectuée dans un container adapté conforme à la
législation en vigueur.

Etape 10. Poser un pansement


Etape 11. Identifier les tubes de prélèvement
Une étiquette avec l’identité du patient, la date du prélèvement et l’heure de prélèvement
doit être apposée sur le tube contenant l’échantillon à analyser. L’étiquetage des récipients
contenant l’échantillon doit être réalisé au moment du prélèvement par la personne ayant
réalisé le prélèvement.

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CHAPITRE III : ALTERATION DE L’HEMOGRAMME

III.1. Lignée rouge


L'analyse des paramètres érythrocytaires pathologiques permet de définir un certain nombre
d'anomalies qui peuvent orienter plus ou moins précisément vers des pathologies.
Le nombre des globules rouges : ce paramètre est utile pour calculer les constantes
érythrocytaires et le nombre des réticulocytes en valeur absolue.
Hémoglobine : la baisse du taux d'hémoglobine en dessous des valeurs de référence, en
tenant compte de l'âge et du sexe définit l'anémie.
L'anémie est la diminution de l'hémoglobine au-dessous des valeurs de référence à
l'hémogramme.
L'hémoglobine normale varie en fonction du sexe (chez l'adulte) et de l'âge. Le diagnostic
positif d'anémie dépendra donc de ces critères :

Nouveau-né : 140 g/L

Homme adulte : 130 g/L

Femme adulte : 120 g/L

: 105 g/l
Femme enceinte (à partir du
second trimestre de grossesse)

Cette définition simplifiée n'est en fait valable qu'en présence d'un volume plasmatique total
normal. S'il est augmenté, l'hémogramme dépiste de « fausses anémies » ou « anémies par
hémodilution » telles celles rencontrées physiologiquement à la fin de la grossesse ou en
pathologie au cours des hypergammaglobulinémies importantes, surtout en rapport avec les
IgM, splénomégalies vasculaires, insuffisance cardiaque.
Il faut insister sur le fait que le nombre d'hématies à l'hémogramme et l'hématocrite n'entrent
pas dans la définition d'une anémie (ni les autres renseignements de l'hémogramme qui
seront utiles dans le bilan de cette anémie).
L'anémie étant liée à la quantité d'hémoglobine circulante, sa conséquence
physiopathologique essentielle est la diminution d'oxygène transporté dans le sang et donc
l'hypoxie tissulaire.
On distingue deux grands types d'anémies : les anémies centrales et les anémies
périphériques :

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1. Les anémies centrales (ou anémies par défaut de production)


Les anémies centrales témoignent d'une atteinte de production soit par atteinte de la cellule
hématopoïétique soit par une atteinte de son environnement. Elles peuvent être dues à :
● une disparition des cellules souches de la moelle osseuse ou insuffisance médullaire
quantitative (aplasie médullaire toxique par exemple),
● une dysérythropoïèse ou insuffisance médullaire qualitative : anémies réfractaires
(syndromes myélodysplasiques),
● un envahissement de la moelle osseuse par des cellules hématopoïétiques anormales ou
extra-hématopoïétiques (métastases d'un cancer par exemple),
● une anomalie de la structure de la moelle osseuse (myélofibrose par exemple),
● un manque de « matière première » : fer, vitamine B12, acide folique,
● une stimulation hormonale diminuée (déficit en érythropoïétine par exemple),
● une production d'inhibiteur(s) de l'érythropoïèse (TNF par exemple dans les
inflammations).
Toutes ces anémies ont un signe biologique en commun : un chiffre de réticulocytes non
élevé, inférieur à 150 G/L. Elles sont dites arégénératives.
2. Les anémies périphériques
Dans les cas d'anémies périphériques, la production médullaire est normale, voire
augmentée. Il en existe trois types :
● les pertes sanguines aiguës, par exemple les hémorragies digestives,
● les hémolyses pathologiques, destruction trop précoce des hématies dans l'organisme,
● les régénérations après anémie centrale (chimiothérapie par exemple).
Une hémolyse peut être due à :
● une cause extra-corpusculaire, c'est-à-dire extérieure à l'hématie, comme par exemple la
présence d'anticorps anti-hématies. C'est la plus fréquente,
● une cause corpusculaire, la destruction de l'hématie provenant de sa fragilité :
○ Anomalies de la membrane de l'hématie
○ Anomalies du système enzymatique de l'hématie
○ Anomalies de l'hémoglobine.
Ces causes corpusculaires sont quasi-exclusivement d'origine constitutionnelle (« anémies
hémolytiques constitutionnelles »).
Ces anémies périphériques ont en commun un signe biologique : le nombre élevé de
réticulocytes, supérieur à 150 G/L .Elles sont dites régénératives.
Il est important de noter que cette « réticulocytose » ne survient que quelques jours après le
processus initial (par exemple une hémorragie aiguë), du fait du délai nécessaire à la
production de réticulocytes par la moelle osseuse après une déglobulisation.
Une augmentation du taux d'hémoglobine fait suspecter une polyglobulie dont la
confirmation requiert une mesure du volume globulaire total par une méthode isotopique.

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Hématocrite : ses variations correspondent à celles de l'hémoglobine avec les mêmes réserves
pour son interprétation. Il participe au calcul des constantes érythrocytaires.
Volume globulaire moyen : sa diminution définit une microcytose et son augmentation une
macrocytose.
Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine : sa diminution définit L’hypochromie,
c'est-à-dire un contenu en hémoglobine par hématie diminué.
Cette hypochromie est également détectable sur les frottis de sang. Une hypochromie
débutante ou ne touchant qu'une partie des hématies peut être observée sur le frottis de sang
alors que la TCMH de l'automate, qui est une valeur moyenne établie sur l'ensemble des
hématies, peut encore rester dans les limites des valeurs de référence.
Concentration corpusculaire en hémoglobine : la baisse de ce paramètre était autrefois
utilisée pour définir l'hypochromie. En fait, sa diminution ne survient que tardivement, bien
après celle de la TCMH et ne présente plus guère d'intérêt diagnostique. L'augmentation de
la CCMH témoigne dans la plupart des cas d'une surestimation due à un problème technique
lié à l'automate ou à l'échantillon - présence d'agglutinines froides ou, plus rarement,
d'hémoglobine libre plasmatique. Une augmentation vraie est souvent observée dans la
sphérocytose héréditaire.
Indice de distribution du volume des globules rouges (IDGR) : il est augmenté en cas
d'anisocytose globulaire.
Anomalies des hématies sur frottis : cet examen est indispensable en cas d'anémie ou même
d'anomalies de paramètres érythrocytaires (VGM, TCMH, IDGR) sans anémie.

II.2. Globules blancs


Les anomalies des globules blancs détectées par l'automate sont de deux types :
• Les anomalies quantitatives.
Hyperleucocytose : le chiffre des globules blancs est supérieur à la limite des valeurs de
référence. On précise le type cellulaire concerné, en tenant compte des résultats en valeur
absolue des cinq populations habituelles : polynucléaires, lymphocytes, monocytes ou autres
cellules à préciser par l'étude du frottis.
Leucopénie : le chiffre des globules blancs est inférieur à la borne inférieure des valeurs de
référence. On détermine la catégorie touchée, fréquemment les polynucléaires neutrophiles
(neutropénie) parfois les lymphocytes (lymphopénie).
• Les anomalies qualitatives.
Myélémie : il s'agit du passage dans le sang de précurseurs médullaires relativement
différenciés de la lignée granuleuse : métamyélocytes, myélocytes, promyélocytes. Les
différents stades sont présents avec une prédominance des éléments les plus différenciés.
Certains automates en proposent un pourcentage global, nécessitant toutefois une
vérification sur frottis s'il s'agit d'une première demande ou d'un patient suivi en
hématologie. Suspicion d'éléments anormaux : il s'agit d'alarmes fournies par l'automate en
cas d'anomalies de répartition des populations cellulaires analysées. Il s'agit essentiellement

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d'alarmes « blastes, lymphocytes anormaux ou variants, myélémie ». Elles peuvent être


isolées, associées entre elles ou à des anomalies quantitatives. De toute façon, l'examen du
frottis de sang est indispensable pour un diagnostic précis.
Anomalies des globules blancs : l'examen des frottis de sang permet de rechercher des
anomalies des polynucléaires (hyper- ou hyposegmentés, dégranulés...) ou des cellules
lymphoïdes (lymphocytes hyperbasophiles, tricholeucocytes, lymphocytes anormaux de
lymphomes non hodgkiniens).
La formule d’ARNETH (NEUTROPHILE)
C'est la cellule terminale de cette lignée. C'est celle qui sort de la moelle osseuse pour circuler
dans le sang périphérique et jouer son rôle dans la défense de l’organisme. Elle mesure 12 à
14 microns. Le noyau est segmenté et possède 2 à 5 lobes. La chromatine est condensée,
mottée sans nucléole. Le cytoplasme est hyalin translucide. Les granulations sont de type
neutrophile. Les grains primaires sont toujours invisibles mais ils sont présents et portent
l'activité peroxydasique. Quelques micro-vacuoles peuvent être présentes. Le nombre de
lobes des polynucléaires est en relation avec l'âge.
Les PNN les plus jeunes n'ont que 2 lobes, puis ce nombre de lobes augmente pour atteindre
4 ou 5 lobes. Un PNN normal et d'âge moyen possède 3 lobes d'après la formule d'Arneth
(elle exprime le pourcentage de PNN possédant 1, 2, 3, 4 ou 5 lobes). Les carences en
vitamines B 12 dévient la formule d'Arneth vers la droite et les polynucléaires peuvent alors
avoir plus de 5 lobes. Les processus infectieux (septicémies) la dévient vers la gauche
Tableau 1 : Formule d’Arneth normale [17]
Formule d’Arneth normale
Nombre de lobes 1 2 3 4 5
Pourcentage du PNN 5 34 45 14 2

La formule sanguine est toujours associée à la numération sanguine. Elle permet d'apprécier
les éléments cellulaires du sang sous leur aspect qualitatif : morphologie, homogénéité de
forme et de taille des globules rouges et des plaquettes d'une part, d'autre part, pourcentage
de chaque catégorie de leucocytes (ramené en valeur absolue) : polynucléaires, lymphocytes
et monocytes ; il est également possible de détecter d'éventuelles cellules normalement
absentes du sang circulant (cellules provenant de la moëlle osseuse). Cet examen est très
important dans le dépistage de nombreuses maladies du sang.

ANALYSES DE L’HEMOGRAMME
L’hémogramme (ou formule sanguine) est l’examen des composés cellulaires sanguins. Il
permet entre autres de détecter la présence de certaines pathologies telles qu’une infection
(virale, bactérienne ou parasitaire), un risque hémorragique ou des maladies du sang.
Il existe différents hémogrammes comportant l’analyse des paramètres suivants :

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Tableau : Valeurs de référence de la numération globulaire et des paramètres


érythrocytaires en fonction de l’âge et sexe

 MESURES QUANTITATIVES SUR LES GLOBULES ROUGES ET LEUR CONTENU


La quantité de globules rouges présente dans un échantillon de sang peut être appréciée par
trois mesures : celle du nombre de globules rouges, celle de l’hématocrite et celle du taux
d’hémoglobine. Si en pathologie ces trois mesures évoluaient toujours parallèlement,
l’étude de l’une d’elles serait suffisante. Comme on peut observer des modifications
dissociées de ces trois variables, leur mesure conjointe est indispensable. Les compteurs
électroniques modernes assurent simultanément ces trois mesures.
• Nombre normal des globules rouges
Il est indiqué dans le tableau I
TABLEAU I. Numération des globules rouges (résultats normaux par mm3)
Homme…………… …….……………4,5 à 6,2. 106
Femme et enfant jusqu'à la puberté..………….4 à 5,4. 106
Enfant (1 an)………………..………….3,6 à 5. 106
Nouveau-né …………..……...………..5 à 6. 106

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 DOSAGE DE L’HEMOGLOBINE
A. Dosage par la méthode de Sahli
A.1. Principe
Le sang est dilué dans une solution acide, ce qui transforme l’hémoglobine en hématine
acide qui est alors comparée à une solution témoin colorée.
La méthode est inexacte car tous les types d’hémoglobine du sang circulant ne se
transforment pas en hématine acide, visuellement, les changements de couleur ne sont pas
très sensibles et la couleur brune de la solution témoin n’est pas vraiment semblable à celle
de l’hématine acide. Cette méthode n’est décrite ici que parce qu’elle est encore employée
dans certains laboratoires, mais elle est déconseillée.

A.2. Matériel et réactif


 Hémoglobinomètre de Sahli avec tube gradué et un tube témoin incorporé
 Pipette de sahli gradué à 20mm3 ou 0,02ml ou 20ul
 Pipette agitateur de verre
 Papier compte-goutte
 Papier absorbant ou chiffon doux
 Acide chlorhydrique (HCl) 0,1N

Acide chlorhydrique concentrée 8,6ml


L’eau distillée 1000,0ml
La solution à renouveler chaque mois.
A.3. Méthode
 Verser 0,1ml de HCl 0,1N, jusqu’à atteindre la marque 20(ou la marque 3g/100ml)
du tube gradué.
 Aspirer du sang veineux ou capillaire à la pipette de sahli jusqu’à la marque 0,02ml
 Essuyer extérieurement la pipette avec du papier absorbant
 Souffler le sang de la pipette dans le tube gradué de solution acide.
 Rincer la pipette en aspirant et en soufflant 3 fois la solution acide
 Le mélange sang et acide prend une coloration brunâtre
 Atteindre 5 minutes.
 Placer le tube gradué dans l’hémoglobinomètre
 Se placer face à une fenêtre
 Comparer la couleur du tube de sang dilué à celle du tube témoin.
 Si la couleur devient brune ajouter une goute à goute d’HCl ou eau distillée
 mélanger avec l’agitateur après chaque goutte
 retirer l’agitateur et comparer la couleur des deux tubes
 arrêter lorsque les 2 tubes ont la même couleur
Interprétation de résultat

Nouveau-né : 140 g/L

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Homme adulte : 130 g/L

Femme adulte : 120 g/L

: 105 g/l
Femme enceinte (à partir du
second trimestre de grossesse)

B. Méthode de Drabkin à la cyanméthémoglobine (méthode recommandée)


I. Principe
Dosage spectrophotomètrique utilisant le réactif de DRABKIN :
.sous l’action d’un oxydant (ferricyanure de K) l’Hb (Fe++) est transformée en
méthémoglobine (Fe+++)
.la méthémoglobine ainsi formée se combine avec le cyanure pour former un complexe (la
cyanméthémoglobine) qui a un fort pouvoir d’absorption lumineuse à 540 nm.
II. Les produits nécessaires pour préparer le réactif de Drabkin
1. Ferricyanure de potassium
100 g permettent de préparer la quantité de réactif nécessaire pour 10.000 dosages
2. Cyanure de potassium CNK
Attention : poison violent. A conserver dans une armoire fermée à clé.
2,5 g permettent de préparer la quantité de réactif nécessaire pour 10.000 dosages
3. Phosphate monopotassique PO4H2K
7 grammes permettent de préparer la quantité de réactif nécessaire pour 10.000 dosages
III. Les produits nécessaires pour la courbe d’étalonnage et le contrôle de qualité
Il s’agit des suspensions globulaires dont on connaît la concentration en Hb : selon les
moyens dont dispose le laboratoire on peut utiliser
.soit des produits du commerce (précis mais onéreux)
.soit du sang veineux prélevé à des hommes adultes sains et volontaires (moins précis
mais gratuit)
A défaut de disposer d’une suspension globulaire du commerce
Sang veineux dont on a déterminé l’hématocrite.
.Choisir au moins 3 adultes (hommes de préférence) bien portants et à jeun depuis au moins
2 heures.
Pour les besoins du contrôle quotidien de qualité 1 seule personne suffit
.Prélever 2 à 5 ml de sang sur EDTA
.Mesurer l’hématocrite (Hte) par centrifugation en tube capillaire
.Convertir l’Hte (%) en concentration d’Hb (g/dl) par la formule suivante :
Hb = Hte/3
Exemple : Hte = 36% → Hb = 12 g/dl
.A partir de chacun de ces échantillons de sang (au moins 3) on établira une droite
D’étalonnage ; la droite retenue sera la moyenne de ces droites.
IV. Le matériel nécessaire
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.une pipette permettant de mesurer 20 microlitres avec précision


.une pipette de 5 ml
.une pipette de 1 ml graduée au 1/10 ml ou une pipette automatique de 1 ml à volume
règlable
.des tubes à hémolyse d’un volume minimum de 5,5 ml
.un ballon jaugé de 1.000 ml
.des tubes à hémolyse d’un volume minimum de 5,5 ml
.un portoir pour tubes à hémolyse
.un spectrophotomètre pour mesure de l’absorbance à 540 nm.
V. Préparer le réactif de Drabkin
.Dans un ballon jaugé de 1000 ml contenant 500 à 700 ml d’eau introduire successivement :

Ferricyanure de 200
K.... mg
Cyanure de K 50
.... mg
PO4H2K anhydre 140
mg

.Dissoudre ; compléter avec de l’eau jusqu’au trait de jauge ; homogénéiser.


Conservation :
.En flacon propre et bien bouché, à l’abri de la lumière et si possible en réfrigérateur. Ne pas
congeler.
.Dans ces conditions la stabilité du réactif est bonne (plusieurs semaines).
.Si le réactif perd sa couleur jaunâtre ou s’il devient trouble (ou floconneux) il faut le jeter.

VI. Réalisation de la droite d’étalonnage


La droite d’étalonnage doit être refaite à chaque fois que l’on :
.refait le réactif de Drabkin
.constate des résultats aberrants du contrôle de qualité.
A. Préparer 2 dilutions du sang dont on connaît la concentration en Hb (c’est-à-dire des
produits décrits dans les § III.A ou III.B)
.A effectuer en tubes à hémolyse à partir du sang bien homogénéisé
.Liquide dilution : .si possible sérum physiologique (ClNa 9 g/litre)
.à défaut de sérum physiologique utilisé de l’eau
.Après introduction du sang dans le liquide de dilution il est indispensable de bien rincer la
paroi de la pipette par aspirations et refoulements successifs.
Sérumphysiologique (ou eau Sang non dilué

Dilution n°1 0,3 ml 0,7 ml

Dilution n°2 0,5 ml 0,5 ml

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Soit C la concentration en Hb (g/dl) dans le sang non dilué


.la concentation C1 dans la dilution n°1 est C x 0,7 g/dl
.la concentration C2 dans la dilution n°2 est C x 0,5 g/dl

Exemple : C = 15,0 g/dl C1 = 10,5 G/dl C2 = 7,5 g/dl

B. Préparer 4 tubes à hémolyse de la manière suivante

Tube 1 Tube 2 Tube 3 Tube 4


R. de Drabkin 5 ml 5 ml 5 ml 5 ml
Sang non dilué 0 20 µl 0 0
Dilution n° 1 0 0 20 µl 0
Dilution n° 2 0 0 0 20 µl

.Après introduction des 20 µl de sang (non dilué ou dilué) dans le R. de Drabkin il est
impératif de rincer parfaitement la paroi de la pipette à l’aide du réactif par aspirations et
refoulements successifs
.Homogénéiser chaque tube par retournements
.Laisser à température ambiante pendant au moins 15 minutes
.Règler le zéro du spectrophotomètre à 540 nm sur de l’eau
.Mesurer l’absorbance du tube n°1 afin de s’assurer qu’elle est très faible (< 0,05) ;
Puis régler le zéro du spectro sur ce tube (blanc réactif)
.Mesurer ensuite l’absorbance des tubes 2, 3 et 4 à cette même longueur d’onde.
C. Tracer la droite d’étalonnage sur papier millimètré
.abcisses : concentrations d’Hb ; .ordonnées : absorbance
D. S’assurer de la qualité de l’étalonnage
1. Les 3 points doivent être alignés et la droite doit passer par l’origine.
2. La pente de la droite : elle ne doit être ni trop importante ni trop faible
3. Tester quelques échantillons de sang veineux dont on connaît l’hématocrite (voir §
III.B.) et/ou d’une suspension globulaire du commerce dont on connaît la concen-
tration en Hb (voir § III.A.)

VII. Réalisation du dosage dans le sang des patients


A. Prélèvement :
.attendre au moins 2 heures après la fin d’un repas (plasma lactescent)
.sang veineux sur anticoagulant (EDTA ou héparine)
.la présence d’un caillot constitue une cause d’erreur
.examen réalisable même sur échantillon prélevé 2 à 4 jours plus tôt et conservé à
température ambiante
B. Prévoir un contrôle de qualité quotidien (CQ)
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Consiste à analyser un échantillon de sang dont on connaît la concentration en Hb dans les


mêmes conditions que les échantillons de patients (voir § VII.C).
.échantillons de sang utilisables : soit produit commercial (voir § III.A) soit le sang
d’une personne dont on a déterminé l’hématocrite (voir § III.B)
C. La manipulation
.Verser dans un récipient propre (bécher, erlenmeyer, flacon …) le volume de réactif
de Drabkin nécessaire pour réaliser la série de dosages : ne pas pipeter directement
dans le flacon dans lequel est conservé le réactif (risque de contamination)
Si N est le nombre d’échantillons à analyser le volume V de réactif nécessaire est :
V ml = (N + 2) x 5
.Sur un portoir préparer autant de tubes à hémolyse que d’échantillons à doser + 2
.Homogénéiser parfaitement les échantillons de sang (CQ et patients)
.Introduire successivement dans les tubes : .le réactif de Drabkin (5 ml)
.puis le sang (20 µl)
.Après introduction du sang dans le R. de Drabkin il est impératif de rincer parfaitement la
paroi de la pipette à l’aide du réactif par aspirations et refoulements.

Tube blanc Tube CQ Tube


patient

R. de Drabkin 5 ml 5 ml 5 ml

Sang contrôle 0 20 µl 0

Sang patient 0 0 20 µl

.Homogénéiser chaque tube par retournement


.Laisser à température ambiante pendant au moins 15 minutes
.Règler le zéro du spectrophotomètre à 540 nm sur de l’eau
.Mesurer l’absorbance du tube « Blanc » (réactif seul) afin de s’assurer qu’elle est très faible
(très proche de l’absorbance de l’eau) : inférieur à 0,05.
.Puis régler le zéro de l’appareil sur ce « blanc »
.Mesurer l’absorbance des tubes « CQ » et « Patients » à cette même longueur d’onde.
.Déterminer la concentration en Hb en se référant à la droite d’étalonnage (ou à un tableau
réalisé à partir de la droite d’étalonnage)
.Si le résultat du CQ est conforme au résultat attendu on peut valider le résultat des patients.
VIII. Les résultats
A. Les valeurs habituelles
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Sources : www .med.univ-angers.fr/discipline/labohema


Elles varient selon l’âge et le sexe
1. Enfants
.0 à 8 jours : 14,5 – 22,5 g/dl
.8 jours à 3 mois : 10 – 16 g/dl
.3 mois à 6 ans : 10,5 – 13,5 g/dl
.6 ans à 15 ans : 11,5 – 14,5 g/dl
2. Au-delà de 15 ans
.hommes : 13,5 – 17,5 g/dl
.femmes : 12,5 – 15,5 g/dl
 Une anémie se définit par une concentration en Hb abaissée.
.La seule définition d’une anémie : abaissement de la concentration de l’Hb
.Le nombre de globules rouges (GR) ne participe pas à la définition d’une anémie :
.une personne peut avoir une diminution du nombre de ses GR et n’être pas anémique
.une personne peut avoir un nombre normal de GR et être cependant anémique
C. La connaissance des paramètres érythrocytaires contribue beaucoup au
diagnostic étiologique d’une anémie.
.Quels sont ces paramètres ?
.volume globulaire moyen VGM
.teneur corpusculaire moyenne en Hb TCMH
.concentration corpusculaire moyenne en Hb CCMH
.indice d’England quelquefois
Ils font l’objet d’un mode opératoire à part
.Ils sont nécessaires au classement d’une anémie, qui peut être :
.normochrome ou hypochrome
.normocytaire, microcytaire ou macrocytaire
 DETERMINATION DE L’HEMATOCRITE
L’hématocrite est le volume de l’ensemble des cellules sanguines exprimé en pourcentage du
volume sanguin total. Le volume relatif des globules rouges représente la majeure partie de
l’hématocrite (de par leur nombre par rapport aux autres cellules du sang).
a. Intérêt
L’hématocrite est un paramètre qui permet de poser le diagnostic de l’anémie ou de la
hypoglobulie ou de la polyglobulie
b. Principe : le sang est prélevé dans un tube capillaire, centrifugé dans une centrifugeuse
spéciale et la colonne de globule rouges et sur une échelle ou à l’aide d’un lecteur cette
méthode est préférables elle est rapide elle utilise très peu de sang
c. Matériels
 Centrifugeuse à hématocrite avec plateau spécial
 Echelle de lecture.
 Tube capillaire héparine ce sont des tubes de 75mm de long et de 1,5mm de diamètre. On
peut utiliser des tubes non éparés si le sang a été prélevé avec un anticoagulant ; plasticien
ou une ou pate
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 Lamelle à usage unique ;


 Désinfectant
 Gant
 Coton hydrophile ou imbibé
d. Mode opératoire
Prélever le sang veineux sur EDT sec ou capillaire ;
 Désinfecter le 3eme ou le 4eme doigt de la main gauche
 le talon ou le lobule de l’oreille peut aussi être utilisé chez le nouveau-né ;
 A l’aide de la corsette, piqué sans hésitation ;
 Essuyer la première goutte
 Prélever le sang à l’aide du tube capillaire héparine en remplissant aux ¾
 Boucher l’autre bout n’ayant pas été en contact avec le sang à l’aide du plasticien sur une
distance d’environ 2mm on peut boucher le tube en chauffant une de extrémités dans une
flamme d’une lampe à l’alcool a un bruleur
 Déposer les tubes dans les rainures du plateau de la centrifugeuse avec l’extrémité
bouchée dirigée ver, l’extérieur les numéros des rainures correspondant aux numéros des
échantillons
 Centrifuger à une grande vitesse (12000à14000 tour par minute pendant 5 minutes) A la
fin de la centrifugation, le sang se répartis entre couches ;
 Couche supérieure de plasma
 Couche fine intermédiaire de plaquettes
 Couche inferieure rouge de globules rouges
Comment faire la lecture
 Tenir le tube devant la table de lecture de façon à ce qui le fond de la colonne d’hématies
corresponde à la ligne horizontal de base de l’échelle marquée O ;
 Déplacer le tube devant la table de lecture de façon que la ligne marquée se coïncide avec
le haut de la colonne de plasma. S’assurer que le niveau inférieur de la colonne à hématies
est toujours à la ligne 0. S’assurer aussi que le tube est bien droit.
 La line qui coïncide avec haut de la colonne d’hématies donne
La fraction de volume érythrocytaire. Les lignes intermédiaires fine correspondent à des
intervalles 0,05. Si le haut de la colonne d’hématies ne coïncide pas avec une ligne mais se
situé entre un trait épais et une ligne on peut estimer la position au 0,01 plus proche.
e.Expression des résultats
Valeurs normal ;
 Homme : 43-51% (0,43-0,51)
 Femme : 37-43%( 0,37-0,43)
 Enfant (5ans/ : 38-44%(0,38-0,44)
 Nourrisson (3mois) : 35-40%(0,35-0,40)
 Nouveau-né : 50-58%(0,50-0,58)
Interprétation des résultats
Ce chiffres sont très faibles chez les patients atteints d’anémies les chiffres sont élevés en cas
de perte de plasma, de bruleur graves, de hydratation, de choléra et de diarrhée de
nourrisson.
 NUMERATION DES RETICULOCYTES
Les réticulocytes sont des globules rouges jeunes qui sont identifiables dans le sang environ
24 heures. La durée de vie moyenne des globules rouges est d’environ 120 jours. Ces
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réticulocytes représentent donc environ 1% des globules rouges. Pour les mesurer, on les met
en évidence sur frottis sanguin à l’aide de certains colorants comme le bleu de méthylène.
Ceux-ci font précipiter dans ces « réticulocytes » les organites cytoplasmiques (ARN
messagers en particulier) qu’ils comportent encore et qui disparaissent dans les globules
rouges plus âgés. C’est ce que l’on appelle la « substance réticulo-filamenteuse ».
On estime sur 100 globules rouges environ, le pourcentage de ceux qui sont des réticulocytes.
Pour que ce résultat puisse être interprété, il faut exprimer en nombre absolu en rapportant
ce pourcentage au nombre total de globules rouges par mm3. En effet un taux normal de
réticulocytes se situe entre 25.000 et 100.000 par mm3 pour un taux d’hémoglobine normal.
Il existe depuis peu une technique automatique de décompte des réticulocytes

 CONSTANCES ERYTROCYTAIRES

1. MCV ou VGM : volume globulaire moyen


C’est la moyenne des volumes de toutes les hématies mesurées. Lors de la mesure, pendant
un court laps de temps, les globules rouges en suspension passent à travers un tunnel,
chacun provoquant une impulsion électrique. Le nombre d’impulsions représente le nombre
de globules rouges et leurs amplitudes correspondent aux volumes. Il est ensuite aisé de
calculer la moyenne des volumes.

VGM fl= Ht (l/l)


NGR (×1012/l)

La valeur référence est de 80-100 fL (fL = femtolitre, femto = 10-15).

2. MCH ou TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine


C’est le taux moyen d’hémoglobine par hématie. Cet indice est obtenu en calculant le rapport
de l’hémoglobine totale (g/L) par le nombre de globules rouges dans un litre (n/L). Cette
quantité d’hémoglobine est exprimée en pg.

TCMH (pg) = Hb (g/dl)


NGR (×1012/l)

La valeur de référence est de 27-33 pg (pg = picogramme, pico = 10-12).


3. MCHC ou CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine
C’est le taux moyen d’hémoglobine dans le volume occupé par les globules rouges dans le
sang. Cet indice est obtenu en divisant le taux d’hémoglobine par l’hématocrite.
Hb (g/l
CCMH (g/dL)=
𝐻𝑐𝑡 (𝐿/𝐿

La valeur de référence est de 330-360 g/L.

L’importance clinique de ces indices dans l’étiologie des anémies


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En fonction de son MCV et de son MCH, une anémie peut être microcytaire (la taille du
globule est réduite) et hypochrome (l’hémoglobine par globule est abaissée), macrocytaire
(la taille du globule est augmentée) et normochrome (l’hémoglobine par globule est normale)
ou normocytaire et normochrome.

Anémie (An.) => Hb <110 g/L

MCV MCV MCV Normal

MCH MCH MCH Normal

MCHC ou MCHC Normal MCHC Normal


Normal

Anémie Anémie Anémie


microcytaire macrocytaire normocytaire
hypochrome normochrome normochrome

An. mégaloblastique
Défaut de Réticulocytes2
Défaut de
•Fer
•Vit B12 < 100 G/L > 150 G/L
•Hème
•Globine •folate An. non régénérative An. régénérative
An. non mégaloblastique
•SMD

 NUMERATION DE GLOBULE BLANC


a. Principe d’analyse
Le sang est dilué dans un volume déterminé avec une solution qui lyse les globules rouge
mais laisse intacts les globules blancs. Ensuite on compte les leucocytes l’aide d’un
microscope dans la chambre d’une cellule hématimètre. Le nombre des leucocytes dans un
litre de sang est calculé.
b. Matériels et réactifs utilisés
 Pipette de délutions de thomas pour G.B avec un tube en caoutchouc et embout.
 Cellule hématimètre avec la mêle spéciale
 Microscope optique
 Compteur manuel à une ou deux touches
 Tubes à hémolyse pour prélèvement
 Solution Türk (réactif)
 Chronomètre
c. Mode Opératoire
 .Prélever du sang total préalablement mélange dans une pipette de dilution jusqu’au trois
0,5ul
 Essuyer le bout extérieur de la pipette pour éliminer les traces de sang,
 Aspirer le turck jusqu’au trait 11 puis procéder au mélange Attendre pendant 10 minutes.
 Laissez tomber les premières gouttes puis remplacer une chambre de la cellule de
Neubauer
 Atteindre 3 minutes pour permettre aux globules blancs de se déposer sur la surface de la
cellule hématimètre de Neubauer
Compter les leucocytes dans les carrés secondaires de Coin puis multiplier le nombre par 50
(Compter à l’objectif 10x)
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 Exprimer les résultats obtenus par mm3 de sang


Causes d’erreurs :
 Réactif de Turck expiré
 Trop d’échantillons
 Mal utilisation de la cellule de Neubauer
d. Expression des résultats (valeurs normales)
Renseigné sur l’anémie ou sert de diagnostic d’anémie les valeurs normales des éléments
du sang sont comprises entre :
INDIVIDU VALEURS

Adulte 4.000 à 10.000 G.B /mm3

Enfant 4.000 à 11.000 GB /mm3

Nourrisson 4.000 à 15000 GB/ mm3

Nouveau-né 4.000 à 20.000 GB/mm3

e. Interprétation des Résultats


 En cas d’infection leucémique et parasitaire, il y’a augmentation GB (leucocytose peut-
être observée)
 En cas de centaines infections bactériennes, parasitaire virales, de certaines syndromes
inflammatoire d’originaux infectieuses, hissèrent de la moelle osseuse par les métastases :
intoxication médicamentaire (chloramphénicol) déficit en vitamine B12 et B10, Bg en cas
duration par les rosons, il y’a diminution de GB (leucocytemies peut-être observée).

 FORMULE SANGUINE (LEUCOCYTAIRE)


La formule leucocytaire est un examen ou analyse de sang permet d’étudier la proportion en
% et en valeur absolue des différentes classes de globule blanc (N, L, M, E, B).
Intérêt
Elle permet d’orienter et de préciser le diagnostic de nombreuses pathologies. Elle permet
ainsi l’orientation de la classification des anémies.
Principe
Un frottis sanguin mince fixé puis coloré permet à identifier les cellules sanguines grâces à
leur affinité aux colorants et leurs morphologies.
Matériel et réactif et produits
 Echantillon de sang prélevé sur EDTA ;
 Lame rodée ou lamelle ;
 Lame porte objet dégraissée ;
 Microscope optique ;
 Solution de May Grunt Wald ;
 Eau tamponnée;
 Compteur à mains;
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 Huile à Immersion;
 Solution de Giemsa;
 Methanol;
 Ratelier.

Confection de l’étalement mince


Procédure
 Désinfecter le doigt choisi et piquer un coup sec ;
 Déposer une goutte de sang à l’extrémité de la lame ;
 Placer devant la goutte une lame bien rodée en position horizontal maintenez entre le pouce
et l’index de façon qu’elle repose sur la lame que par bord et formé un angle de 45° ;
 Tirer d’un mouvement régulier la goutte vers l’autres extrémité de la lame ;
 Laisser sécher à l’abri de la poussière et des mouches.
 Placer la lame contenant l’étalement sur le support de coloration ou Bac de coloration ;
 Fixer au méthanol pendant 2 à 3’ ;
 Colorer avec la solution de Giemsa 1/10 d’une durée de 10 à 15’ ;
 Laisser égoutter de l’eau et faire sécher la lame en position verticale.

Résultat attendus
 Neutrophile : 50 à 70% ;
 Lymphocyte : 20 à 40% ;
 Monocyte : 2 à 10 % ;
 Eosinophile : 1 à 5% ;
 Basophile : 0 à 1% ;

 NUMURATION DES PLAQUETTES


Les plaquettes sont de petits éléments figurés du sang, se présentant sous forme de bâtonnet
fuselé, puis rapidement de disque de 2 à 3 μm.
L’étude quantitative des plaquettes peut être effectuée soit par technique manuelle soit à
l’aide de compteurs électroniques. Les compteurs électroniques les plus perfectionnés
assurent simultanément sur le même prélèvement des comptes des globules rouges, des
globules blancs et plaquettes. [11,14] L’intervalle de variation normal est très large de 150
000 à 500 000/mm3
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CHAPITRE IV : COLORANT ET COLORATIONS EN HEMATOLOGIE


Historique :
Les techniques de colorations en hématologie ont une longue histoire en biologie
médicale. Ces procédures ont été pratiquées il y a plus de 100 ans. La première utilisation
en hématologie, d‘une solution de coloration contenant du bleu de méthylène et de
l‘éosine était probablement en 1888 par C. Chenzinsky, afin de colorer les hématies
infectées par le plasmodium. En 1890, F. Plehn et E. Malachowski ainsi que D. L.
Romanowsky en 1891 ont décrit des solutions de coloration qui ont donné une variété de
couleurs aux hématies, aux leucocytes et aux parasites. Très notamment, le noyau des
leucocytes était de couleur pourpre et les parasites étaient en rouge clair. Ces couleurs
n‘ont pas été obtenues par aucune autre technique, dans laquelle les deux colorants sont
utilisés séparément.
La thèse de Romanowsky (Russe), publiée en Allemagne, a noté que les couleurs désirées
ne sont obtenues que par une solution de réserve de bleu de méthylène « assez vieux pour
avoir de la moisissure à la surface ». Les propriétés de coloration de la solution du bleu
de méthylène « mûr », ensuite sont étudiées par Unna, qui a publié en 1891, que le
processus de maturation peut être facilement accéléré par la chaleur et l‘alcalinité. Ainsi,
le bleu de méthylène « polychrome » par la suite est utilisé artificiellement par les
inventeurs des différentes techniques de coloration en hématologie, y compris L. Jenner
1899, B. Nocht 1899, W. Leishman 1901, R. May et L. Grunwald 1902 et J. Wright 1902.
Tableau I. Schéma de couleur de Romanowsky
COMPOSANT CELLULARE COULEUR
Nucléaire
Chromatine Pourpre
Nucléoles Bleu clair
Cytoplasme
Erythroblaste Bleu foncé
Erythrocyte Rose clair
Réticulocyte Gris-bleu
Lymphocyte Bleu
Métalymphcyte Rose
Monocyte Gris-bleu
Myélocyte Rose
Neutrophile Rose-orange
Promyélocyte Bleu
Basophile Bleu
Granules

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Promyélocyte Rouge ou pourpre


Basophile Pourpre-noir
Eosinophile Rouge-orange
Neutrophile Pourpre
Granules toxiques Bleu foncé
Plaquettes pourpre
Autres inclusions
Corps d‘Auer Pourpre
Anneau de Cabot Pourpre
Corps de Howell-Jolly Pourpre
Corps de Dôhle Bleu clair

A-TECHNIQUES DE COLORATIONS MANUELLES


1-COLORATION DE GIEMSA
Gustav Giemsa est né en 1867 à Hambourg, Allemagne. Il a travaillé comme chimiste et
il a appliqué ses habilités en recherche médicale et microbiologique. Tous ses travaux sont
en Allemand. Il a publié les plus importants de ses articles dans les premières années du
dernier siècle. Il est mort en 1948. La technique de coloration qui porte son nom était
désigné pour la première fois, en tant que méthode de diagnostic de malaria. La technique
de coloration Giemsa a été adaptée à l‘histologie pour la haute qualité de coloration de la
chromatine et de la membrane nucléaire de toutes les cellules. Et comme résultat cette
technique a été utilisée (surtout en Europe) pour décrire les propriétés colorantes et la
structure des différents tissus et cellules.
Plusieurs chercheurs ont apporté des modifications à cette méthode pour avoir de
meilleurs résultats, et plus particulièrement afin de simplifier la technique et augmenter
la valeur du bleu de méthylène comme colorant principal.
Le mélange de solutions de coloration effectué par le bleu de méthylène polychrome et
de l'éosine sont instables, car les ions des colorants de charges opposées se combinent
pour former des sels, connus sous le nom d‘éosinates d‘azur, qui sont insolubles dans
l'eau.
Les éosinates d‘azur sont par contre solubles dans des alcools
- un mélange de méthanol et de glycérol est couramment utilisé
- Et ils se dissolvent dans l'eau en présence d'un excès de colorant de thiazine ou l'éosine.
En outre, la poursuite de l'oxydation conduit au dépôt d'autres produits insolubles dans
l'eau tels que le violet de méthylène (bernthsen)
1-1 Formulation de Giemsa
Les formulations modernes de la coloration Giemsa sont fabriquées en mélangeant
l‘éosinate d‘azur B avec du bleu de méthylène. Dans le commerce ils sont disponibles

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sous forme de poudre Giemsa qui doit être dissous dans dans un mélange 50/50 de
méthanolet du glycérol pour fournir un stock concentré de solution.
Pour colorer la solution stock est diluée dans de l'eau qui est tamponnée à un pH
approprié pour l'application prévue – pH 6,5-7,0 pour les frottis sanguins, inférieur pour
coupes de tissus fixés au formol.
L'utilité de la coloration de Giemsa en hématopathologie a d'abord été reconnue dans des
frottis sanguins, seule ou en combinaison avec le May-Grünwald.
Karl Lennert et son groupe de Kiel ont publiés de nombreux articles et livres dans lesquels
ils vantaient les avantages de la coloration Giemsa pour les tissus hématolymphoïdes. En
effet, la classification de Kiel des lymphomes est basée sur l'étude de Frottis colorés au
Giemsa, une procédure qui a été considéré comme supérieure à l‘hématoxyline et l'éosine
pour l'analyse des ganglions lymphatiques et la moelle osseuse. Il est nécessaire de
mentionner que la coloration du contenu nucléaire n‘est pas autant claire qu‘avec
l‘hématoxyline-éosine. Pourtant, la coloration différentielle du cytoplasme et
particulièrement les granules différenciées est meilleure que celle obtenue par
l‘hématoxyline-éosine.
1-2 Procédure de Coloration :
Réactifs :
• Coloration Giemsa ;
• Le méthanol à 100%
• du papier absorbant ;
• Microscope avec lentille de x100 et 10x10 grilles oculaires
• Huile à Immersion

2-COLORATION DE WRIGHT ET WRIGHT-GIEMSA


2-1 COLORATION DE WRIGHT
La coloration de Wright permet la réalisation de formule sanguine et médullaire. Elle est
composée de colorants alcalins (bleu de méthylène et ses dérivés) et d'un colorant acide
(éosine) à peu près dans un rapport de 2: 1. Le bleu de méthylène représente environ 75%
des colorants basiques présents, tandis que ses dérivés (principalement azur B) comptent
pour environ 25%.
Cette coloration peut varier considérablement d'un fabricant à fabricant dans sa capacité
à marquer certains composants cellulaires. Trouver la marque du colorant de Wright le
mieux adapté à son laboratoire, et à sa préférence personnelle est une question d'essais et
d'erreurs. Même au sein d'une marque identique de Wright, il peut y avoir des variations
considérables de coloration d'un lot à l‘autre. La qualité de la coloration doit être
réévaluée, et les temps de coloration redéterminés chaque fois, avec chaque nouveau lot.
2-1-1 Réactifs :
-Colorant de Wright en solution : modifié à 0 .3% p/v, tamponnée à un ph=6.8 dans du
méthanol.
-Tampon en solution pour Wright : un mélange de phosphate et de sodium et de phosphate
de potassium 0.0083M, pH=7.2
2-1-2 Protocol opératoire
a-Techniques par recouvrement, temps de réalisation : 9min

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-couvrir le frottis avec 1mL de colorant de Wright en solution pendant 2min


-Egoutter l‘excédent sur papier filtre
-Couvrir le frottis avec le colorant de Wright dilué en solution au 1 /5 dans le tampon en
solution pour Wright pendant 5min
-Rinçage dans deux bains de tampon en solution pour Wright. Laisser en contact 1 min pour
chaque bain.

Figure. 9 Coloration manuelle de Wright. Le reflet métallique de teinture indique un bon


mélange.
b- Technique par Bain, Temps de réalisation : 11 min
-Bain de colorant de Wright en solution pendant 3min
-Bain de colorant de Wright en solution dilué au 1/6 dans le tampon en solution pour Wright
pendant 6min
-Rinçage dans deux bains de Tampon en solution pour Wright. Laisser en contact 1 min dans
chaque bain.

Figure 10. Myélogramme coloré à la coloration de Wright.

2-2 COLORATION DE WRIGHT-GIEMSA


Une autre décision d‘ajouter le Giemsa ou pas à la solution de coloration de Wright doit
être prise. L‘effet principal de Giemsa est d‘intensifier la coloration pourpre. Si beaucoup

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de Giemsa est ajouté, alors les monocytes commence à ressembler aux promyélocytes
neutrophiles. La quantité de Giemsa à ajouter doit être soigneusement titrée et réévaluée
avec chaque changement de lot de la coloration de Wright. La procédure de coloration
des frottis comporte deux étapes :
1-La fixation

2-La coloration
En première étape le frottis sanguin séché à l‘air, est recouvert de la coloration de Wright-
Giemsa dissous dans du méthanol. Le méthanol pousse les protéines cellulaires à adhérer
à la lame ; évitant les cellules d‘être laver de la surface de la lame comme il préserve aussi
les structures cellulaires.
A cette étape aucune coloration n‘est établie car les colorants ne sont pas ionisés. En
deuxième étape la lame est recouverte de tampon qui va ajuster le pH, permettant aux
colorants de s‘ioniser et la coloration apparait.
2-2-1 Les réactifs
-Stock Wright-Giemsa solution
Expiration : 6 mois
- 13 g de poudre de Wright‘ stain
- 3 g de Wright stain
- 0.4 g de poudre Giemsa stain
- 4000 mL de méthanol absolu sans acétone Préparer comme suit :
1. versez 2 L de méthanol dans un bécher, ajouter un barreau magnétique et mélanger.
2. Ajoutez les poudres des colorants, et le reste du méthanol. Placez du parafilm au-dessus
du bécher
3. Mélangez pour 2 à 3 heures, et incubez la nuit à 37.5 °C.
4. Mélangez le lendemain pour 2 à 3 heures. La solution doit rester au moins 2 semaines
avant utilisation, mais elle donne des résultats acceptables si elle est utilisée immédiatement
après sa préparation.
Filtrez la solution par du papier filtre avant utilisation.
-Solution de coloration Giemsa
Date d’expiration varie en fonction du lot.
- Stock de tampon phosphate
Expiration : 2 mois
26.52 g phosphate de potassium monobasique anhydre (KH2PO4)
10.24 g phosphate de potassium dibasique anhydre (Na2HPO4)
4000 g d‘eau déminéralisée Tamponner à pH
to 6.4.
-Tampon de travail pour la solution de Wright
Expiration : 1 heure
200 mL de tampon phosphate
25 mL de solution Wright-Giemsa
25 mL de solution Giemsa
2-2-2Procédure de coloration

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a- Méthode classique par recouvrement des frottis sanguins


La méthode classique de coloration par recouvrement offre la possibilité d'assister à
l‘émergence de l'éclat métallique éphémère, une curieuse transformation de la solution
de coloration Wright signalant le début de la coloration. Bien que, pas très bien comprise,
la brillance est considérée être le résultat de l'ionisation des colorants, en particulier
l'éosine, qui est un colorant fluorescent.
Le procédé est comme suit :
1. Placer la lame, frottis vers le haut, sur une grille de coloration, le bord au côté opposé.
2. Fixer le frottis en l'inondant avec une solution de Wright-Giemsa. Laisser le contact
durer environ 5 minutes.
3. Ajouter un à un-et-demi de volume égal de tampon phosphate goutte à goutte à la
solution de Wright-Giemsa sur la lame.
4. Mélanger les solutions de colorant et de tampon sur la lame en soufflant doucement
plusieurs fois sur la lame. Le mélange doit apparaître homogène, et un éclat vert
métallique doit se former sur la surface.
5. Laisser le mélange rester sur le frottis pendant environ 15 minutes. Ne pas laisser les
solutions sécher ou se drainer de la lame. 6. Rincer avec un courant d'eau déminéralisée.
7. À l'aide d'une pince, faire pencher la lame verticalement, et de continuer à laver jusqu'à
ce que l‘eau courante de la lame est incolore. Cette procédure de lavage en deux étapes
pour prévenir la coloration précipitée de se fixer sur le frottis.
8. Placer la lame verticalement, sur un support de ventilateur à l'air sec.
b- Technique de bain pour la coloration des frottis sanguins
Cette méthode est très convenable pour l‘utilisation en routine dans les laboratoires [20],
car elle donne une haute qualité de résultats et une consistance remarquable. Elle permet
aussi la coloration de plusieurs lames à la fois. Le « bain » peut être un récipient dans
lequel le porteur de lames est noyé.
La méthode est comme suit :
1-placez les lames dans le porteur le bout du frottis en haut.
2-placez les lames dans le bain du méthanol (sans acétone) pour 2 min.
3-déplacez le porteur dans un bain de coloration Wright-Giemsa pour 3 min. Agitez.
4-déplacez le porteur de lames la solution tampon pour Wright pour 20 à 25 min. Agitez
quelques fois.
Le temps de coloration peut varier en fonction du lot de la coloration de Wright. Assurez
que le niveau de la solution de coloration est assez suffisant pour immerger les lames
complètement.
5-Rincez dans un bain contenant approximativement 5 mL de Méthanol et 200 mL d‘eau
distillée.
6-Rincez successivement dans 3 bains d‘eau distillée.
7-Si la coloration est présente sur le dos de la lame, essuyez avec du papier absorbant.
Placez les lames verticalement sur un support pour séchage à l‘air.

3- COLORATION DE MAY-GRUNWALD-GIEMSA
La coloration de May-Grünwald-Giemsa (MGG) fait partie des colorations polychromes
dites « de Romanowsky » avec celles de Leishman, de Giemsa et de Wright.

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Méthode de référence de l‘hématologie, elle est quotidiennement utilisée en cytopathologie


pour l‘étude des appositions ganglionnaires, des étalements et des spots de centrifugation
de liquides biologiques.
Elle est devenue une coloration de base de la cytopathologie avec celle de Papanicolaou,
applicable à la fois aux liquides biologiques (LCR, épanchements des séreuses) et aux
ponctions à l‘aiguille fine d‘organes superficiels (thyroïde, glandes salivaires, sein. . .) ou
profonds (poumon, médiastin, pancréas). Le grand mérite du MGG est de pouvoir être
réalisé sur des préparations séchées l‘air. La coloration obtenue est polychrome : elle permet
une analyse fine de la basophilie (témoignant de la richesse en ergastoplasme et/ou en
ribosomes libres) et des granulations cytoplasmiques, en particulier celles des leucocytes.La
coloration de MGG a fait l‘objet d‘une série de publications dans les années 1970—80,
essentiellement pour les applications hématologiques.

3-1 Historique de la coloration de MGG


Les principes de la coloration de MGG, issus des travaux de Chenzinsky et de Romanowsky
sur les protozoaires (1891), ont été repris par Wright, May, Grünwald, Giemsa et Pappenheim
(1902—14), puis développés par Lopez Cardozo (1973) et par Wittekind (1983) [23—24,25].
Comme le rappelle Lopez Cardozo [26], la découverte de la coloration provient d‘une erreur
de laboratoire en 1890 : le bleu de méthylène de la coloration de Löffler (diagnostic de
malaria) ayant vieilli et s‘étant oxydé, Chenzinsky et Romanowsky notèrent que les noyaux
du Plasmodium malariae étaient devenus rouge pourpre sur les frottis sanguins.
Romanowsky apporta une amélioration notable en combinant le mélange d‘Ehrlich et le bleu
de méthylène. Parmi les produits de déméthylation oxydative (perte de groupements CH3)
du bleu de méthylène qu‘on identifia dès 1900, on découvrit l‘azur B, à l‘origine d‘une partie
des colorants utilisés par Wright en 1902. Ce fut ensuite Leishman en Angleterre,
Wright aux États-Unis, May, Grünwaldet Giemsa en Allemagne qui œuvrèrent pour obtenir
un azur B de méthylène stable, encore utilisé de nos jours. Il fallut attendre Pappenheim
(1908—14) pour que la solution de May-Grünwald soit ajoutée à l‘azur B-éosine Y, donnant
le MGG actuel.
Les colorations dérivées de la méthode initiale (MGG,Wright, Giemsa, Diff-Quik®) dans
lesquelles l‘azur B et l‘éosine Y sont mélangés en solution aqueuse sont appelées«
colorations de Romanowsky » [28,29,30]. L‘ICSH (1984) en donne la définition suivante : «
la coloration consiste en un mélange d‘azur B, colorant cationique et d‘éosine Y, colorant
anionique en solution aqueuse, dans une proportion variant de 6,5 à 7,3, les deux colorants
agissant séparément ou de façon combinée. »
3-2 Principes de la coloration de MGG
La méthode panoptique décrite en 1908 par Pappenheim consiste à faire agir successivement
deux colorants neutres, le mélange de May-Grünwald (1902) issu du mélange de
Romanowsky (1891) et le mélange de Giemsa (1904). Sur des préparations fixées par
dessiccation rapide, la méthode de Pappenheim colore les cellules de façon très nuancée,
mettant particulièrement en évidence le caractère basique ou acide des cytoplasmes et les
granulations des leucocytes.
3-3 Les constituants chimiques de la coloration de MGG

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Comme le soulignent Ganter et Jolles ainsi que Bessis, le mélange de MayGrünwald


(authentique « mélange de Romanowsky » comme le rappelle Wright) est théoriquement
un éosinate d‘azur de méthylène (éosine Y + azur II de méthylène) dissous dans l‘alcool
méthylique. A partir de 1902—04 (publications de Giemsa), l‘azur II a été utilisé comme un
mélange délibéré de bleu de méthylène non oxydé et d‘azur B (appelé à l‘époque azur I), ce
qui permet d‘avoir deux sources internes de dérivés azurés qui interagissent avec l‘éosine.
Les formulations modernes associent l‘éosinate d‘azur B et le bleu de méthylène et sont
disponibles en poudre ou bien en solution-mère alcoolique (méthanol + glycérol v/v). Le
mélange de Giemsa (appelé à tort « mélange de Romanowsky » dans de nombreux
ouvrages) quant à lui est également un colorant neutre, mélange complexe de bleu de
méthylène, d‘éosinate d‘azur et de violet de méthylène. Il est volontiers dénommé «
azuréosine-bleu de méthylène selon Giemsa » par les industriels (Merck Millipore
notamment).

3-4 Étape pré-analytique : fixation par dessiccation + méthanol absolu


Les frottis ou appositions doivent être séchés très rapidement (agitation à l‘air, lames
préchauffées à 40◦C sur platine, lampe à infrarouges, sèche-cheveux sur position « froid »,
hotte ventilée. . .). Pour autant la dessiccation des frottis n‘est pas une véritable fixation et il
faut faire agir un fixateur comme le méthanol. Comme le rappelle Bessis « Lorsque les frottis
sont destinés à être colorés par le MGG on utilise la fixation par le méthanol absolu » mais
« en pratique la solution-mère de May-Grünwald est dissoute dans le méthanol qui sert de
fixateur ».
C‘est pourquoi dans toute coloration de MGG le premier temps (May-Grünwald pur) est
une étape de fixation et les cellules qu‘on examine à l‘issue de ce temps ne présentent aucune
coloration. Dans la plupart des équipes, on utilise soit la méthode de Bessis (3 minutes de
solution alcoolique de May-Grünwald pure versée sur les frottis/appositions afin qu‘ils
soient entièrement couverts), soit le méthanol absolu(un minimum de 2 minutes, le temps
optimal étant de 10à 15 minutes pour Lopez Cardozo, 10 minutes étant la durée
généralement choisie par les équipes qui travaillent en récipients, que ce soit en méthode
manuelle ou automatisée).
3-5 Les deux temps de la coloration
Après le temps de fixation (3 à 5 minutes de May-Grünwald pur versé sur les
frottis/appositions afin qu‘ils soient entièrement couverts, ou 10 minutes de méthanol
absolu en bac à coloration), on ajoute autant d‘eau tamponnée qu‘on aura utilisé de May-
Grünwald : 2 à 3 minutes (Wright), 3 minutes (Bessis) ou 5 minutes (Koss). Ce n‘est que
lorsque le May-Grünwald est dilué pour moitié avec de l‘eau tamponnée qu‘on obtient une
coloration. Wright(1902) précise que l‘application du mélange de Romanowsky (l‘actuel
May-Grünwald) donne aux hématies une teinte bleue, et que la coloration différentielle ne
se développe qu‘avec le rinçage à l‘eau en fin de coloration (de préférence distillée), les
hématies devenant « verdâtres, puis jaunâtres et finalement orangées ou rosées », la
décoloration prenant 1 à 3 minutes et l‘eau de rinçage résultant de la décoloration étant
bleue.
Après le temps de coloration au May-Grünwald dilué on doit éliminer le colorant et, sans
laver, passer les lames dans la solution de Giemsa.

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4- COLORATION DE JENNER
Préparer une solution de 5 g/l dans du méthanol de la même façon comme décrit
précédemment pour la coloration de de May-Grünwald.
4-1 Coloration de Jenner-Giemsa
La coloration de Jenner peut être substituée au May-Grünwald dans la technique décrite à
la coloration de MGG. Les résultats sont un peu moins satisfaisants. La coloration est utilisée
avec 4 volumes d'eau tamponnée et les frottis, après étant fixés dans le méthanol pour
environ 4 minutes, sont plongés dans la solution de Giemsa. Ils devraient rester dans la
dernière solution pour 7-10 min. La différenciation est réalisée comme décrit plus tôt.
5- COLORATION DE LEISHMAN
La coloration de Leishman qui était largement utilisée dans le laboratoire d'hématologie de
diagnostic, n'a pas été appréciée par une touche scientifique depuis quelques décennies
comme les autres colorants de Romanowsky. Sauf dans le travail de WoronzoffDaschkoff
où elle constituait l'un des plusieurs composants qui font partie du colorant de complexe.
5-1 Procédure
Peser 0,2 g de colorant en poudre, transférer à un flacon de 200-250 ml de capacité. Ajouter
100 ml de méthanol et chauffer le mélange à 50°C pendant 15 minutes, en agitant. Laisser
refroidir le ballon et filtrer la solution. Il est alors prêt à l'emploi, mais donne de meilleurs
résultats au repos.
Sécher le frottis à l‘air et inonder la lame avec la coloration. Après 2 min, ajoutez le double
du volume d'eau et colorer la lame pour 5-7 min. Puis laver dans un flux d‘eau tamponnée
jusqu'à ce qu'il ait acquis une teinte rosâtre (jusqu'à 2 min). Après que le dos de la lame a
été nettoyée, laisser à sécher.
6- METHODES DE COLORATIONS RAPIDES
La méthode de Field a été introduite pour apporter une réponse rapide à la coloration des
frottis épais pour les parasites du paludisme. Avec quelques modifications, elle peut être
utilisée de façon assez satisfaisante pour la coloration rapide des frottis minces. Les
colorations sont disponibles dans le commerce prêt à l'emploi, ou ils peuvent être préparés
comme suit.
6-1 Réactifs
Coloration A
Bleu de méthylène……………….……………………………………. 1,3 g
Hydrogénophosphate de sodium (Na2HPO4.12H2O) ………………12,6 g
Phosphate de potassium monobasique (KH2PO4) ……………………6,25 g
Eau……………………………………………………………………500mL
Dissoudre le bleu de méthylène et de l'hydrogénophosphate de sodium phosphate dans
50 ml d'eau. Puis faire bouillir la solution dans un bain d'eau jusqu‘à l‘ébullition pour «
polychromer » le colorant. Ajouter le phosphate de potassium monobasique et 500 ml
d'eau fraîchement bouillie. Après agitation pour dissoudre la coloration, mettez à côté la
solution pendant 24 h avant de filtrer. Filtrez à nouveau avant utilisation. Le pH est de
6,6 à 6,8.
En variante, l'azur B peut être ajouté au bleu de méthylène dans la proportion de 0,5 g
d'azur B à 0,8 g de le bleu de méthylène, et les colorants combinés sont ensuite dissous
directement dans la solution de tampon phosphate.
Coloration B
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Eosine……………………………………………………………… 1,3 g
Hydrogénophosphate de sodium (Na2HPO4.12H2O) ………………12,6 g
Phosphate de potassium monobasique (KH2PO4) ……………………6,25 g
Eau ………………………………………………………………….500 mL
Dissoudre les phosphates dans l'eau fraîchement bouillie chaude et puis ajouter le colorant.
Filtrer la solution après l'avoir laissé reposer pendant 24 h.
6-2 Procédure
Fixer le frottis pendant 10-15 secondes dans le méthanol. Décanter le méthanol et déposer
sur la lame 12 gouttes diluées de la coloration B (1 volume de colorant pour 4 volumes
d'eau). Immédiatement, ajouter 12 gouttes de coloration A. Agiter la lame pour mélanger
les colorations. Après 1 min, rincer la lame dans l'eau, puis plonger le frottis pendant 5
secondes dans le tampon phosphate à pH 6,6, laver la lame dans l'eau, puis placez la sur
la fin pour drainer et sécher.

CHAPITRE V : LA VITESSE DE SEDIMENTATION ERYTHROCYTAIRE

Introduction
La vitesse de sédimentation est un examen empirique, réalisé dans les laboratoires
d’hématologie et visant à mettre en évidence une variation de la viscosité sanguine
généralement en rapport avec un état inflammatoire. Elle se caractérise par une grande
simplicité technique et un faible coût. Elle a cependant l'inconvénient d'avoir aussi une très
faible spécificité et d'être facilement modifiée par toute perturbation des protéines
plasmatiques.
Ils existent plusieurs méthodes de détermination de la vitesse de sédimentation. La méthode
de Westergren, qui est la plus couramment utilisée à cause de la simplicité de sa mise en
œuvre. Néanmoins, son temps d’exécution s’étale sur une longue durée (1H).
L’automatisation de la technique donne un résultat en un temps très bref, en revanche le cout
de son installation reste trop cher.
Dans ce contexte où l’automatisation rapide est couteuse et l’examen classique est long, on a
vu pertinent le recours à un examen manuel rapide et peu onéreux.
La méthode de détermination inclinée de la vitesse de sédimentation se présente comme une
alternative pour résoudre ces problèmes.
1. Définition et techniques
La vitesse de sédimentation (VS) mesure la vitesse de chute libre des érythrocytes contenus
dans un sang recueillit sur un anticoagulant. Elle est donc égale à la hauteur de la colonne
du plasma au-dessus de la couche de globules rouges mesurée en mm. Cette sédimentation
est due au fait que la densité des hématies est supérieure à celle du plasma.
L’augmentation de la VS renseigne sur l’existence d’un état inflammatoire. Cependant, elle
n’a pas de spécificité et elle ne peut pas être considérée comme un argument diagnostique,
mais plutôt un examen d’orientation devant un tableau clinique donné.
La mesure du taux de VS se fait par 2 méthodes :
- La méthode de Westergren ou méthode à tube vertical (Figure.5) : Il s’agit d’introduire le
sang recueilli sur citrate tri-sodique 3,8 % dans un tube fin et gradué en mm par capillarité,
ensuite mesurer la chute du culot globulaire après 1 heure et 2 heures.

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- La méthode à tube incliné : C’est une technique de VS accélérée permettant de mesurer la


chute globulaire dans les mêmes conditions que le Westergren à l’exception de l’orientation
du tube qui doit être incliné de 45 degrés et on mesure la chute en mm après un temps
déterminé par l’équipe du laboratoire selon les conditions propres à chaque lieu de travail.

Figure.5 : Position du tube dans la méthode de Westergren


2. Valeurs normales et variations physiologiques
La vitesse de sédimentation connait une légère augmentation chez les femmes par rapport
aux hommes, de même chez les individus âgés par rapport aux jeunes. Le tableau.1 montre
cette variation.
Tableau. 1 : Limite supérieur de la norme de la vitesse de sédimentation en mm à la première
Heure.
Age <50 ans >50 ans
Sexe Hommes 2-15 2-20
Femmes 2-20 2-30

3. Variations pathologiques
3.1 Facteurs érythrocytaires
3.1.1 Agrégation érythrocytaire
Le phénomène d’agrégation érythrocytaire est un processus au cours duquel les globules
rouges s’empilent pour former des rouleaux linéaires (Figure. 6). Au repos, ces derniers
s’associent pour former un réseau tridimensionnel. Les forces de cisaillements garantissent
la réversibilité du phénomène en dispersant les agrégats érythrocytaires qui ne peuvent être
formés que dans des zones à faibles forces de cisaillements ou de stases. Le cisaillement
diminue fortuitement avec l’augmentation de la viscosité du sang.

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Figure. 6 : Rouleau de globules rouges


Une agrégation érythrocytaire accrue peut être la conséquence de changements au niveau
des propriétés cellulaires des globules rouges sans altération des caractéristiques
plasmatiques. Dans ce cas la vitesse de sédimentation augmente. Cependant, certains
changements dans les propriétés des érythrocytes s’opposent à la formation des agrégats ce
qui aboutit à la diminution de la vitesse de sédimentation. C’est le cas de la drépanocytose
où les hématies marquent une irrégularité qui ne permet pas la formation d’agrégats.
3.1.2 Nombre d'érythrocytes
La vitesse de sédimentation est modifiée par le nombre d’hématies présentes par unité de
volume. La baisse d’hémoglobine et donc de l’hématocrite dans le cas des anémies garantit
une augmentation de la vitesse de sédimentation qui peut atteindre 40 à 50 mm à la 1ère
heure dans les anémies sévères. Cette observation est due au fait que les hématies
sédimentent aisément sans contraintes lorsqu’un petit nombre de particules est contenu dans
un volume de fluide important. La réciproque est vraie, dans une polycythémie, le nombre
élevé des particules tend à retarder leur sédimentation.
3.1.3 Taille des érythrocytes
Les érythrocytes sédimentent moins rapidement que les macrocytes. Comparativement aux
microcytes, c'est le contraire. Cependant l’influence de la taille des érythrocytes n'est
significative que dans les cas extrêmes (Duni, 1986).
3.2 Facteurs plasmatiques
La composition du plasma est de loin, le facteur influençant le plus la vitesse de
sédimentation. En effet, l’agrégation érythrocytaire dépend de la composition du
fibrinogène, en alpha 1 et en alpha 2 globulines et en gamma globulines (Duni, 1986 ; Baskurt
et Meiselman, 2010). Les hématies sont dotées d’une charge négative répulsive, nommée le
« potentiel Zeta ». Au cours d’une réaction inflammatoire, le taux de fibrinogène sérique
augmente et par effet il adhère à la surface des hématies en induisant la perte de la charge
négative (Cacoub et Godeau, 1994; Rasolonjatovo et al., 2014; Hermann Lessing et
Delmenico, 2007). La vitesse de sédimentation s’élève donc suite à la formation d’agrégats.

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4. Facteurs techniques et mécaniques influents sur la VS


4.1 Calibre et longueur du tube
Le calibre du tube, sa hauteur et le poids de la colonne du sang permettent une variation de
la vitesse de sédimentation de sa normale. Elle est d’autant plus élevée que le calibre du tube
est grand (Duni, 1986).
4.2 Position du tube
Dans la méthode de Westergren, les tubes doivent être rigoureusement positionnés
verticalement. Leur inclinaison garantit une accélération remarquable de la vitesse de
sédimentation (Hirosi et Kaitiro, 1937).
4.3 Température
La température doit être maintenue entre 18 et 22 °C, de telle sorte que son augmentation
audelà de 27 °C aboutit à l’élévation de la vitesse de sédimentation deux fois plus qu’à 20 °C
et sa valeur inférieure à 18 °C rend les résultats non interprétables (Hermann Lessing
et Delmenico, 2007).
Quelles sont les causes pathologiques mais non inflammatoires d'augmentation de la VS
?
- L’anémie : la baisse du taux d’hémoglobine et donc de l’hématocrite provoque une
sédimentation plus rapide des globules rouges. La VS peut atteindre 40 50 mm la 1Łre heure
dans les anémies sévères. La VS se normalise parallèlement la normalisation du taux
d’hémoglobine ;
- Les hypergammaglobulinémies mono- et polyclonales : les immunoglobulines monoclonales
bénignes ou du myélome favorisent la constitution des rouleaux globulaires et accélèrent la
sédimentation. Le VIH, l’hépatite chronique virale C s’accompagnent de faon presque
constante d’une hyper-γ-globulinémie polyclonale avec élévation de la VS sans syndrome
inflammatoire (les protéines de l’inflammation sont alors normales comme la CRP et le
fibrinogène sauf complication intercurrente) ;
- Au cours des syndromes néphrotiques, la fuite urinaire des protéines de bas poids
moléculaire comme l’albumine, l’orosomucode et la transferrine provoquent une activation
de la synthèse des protéines hépatiques et entraine une augmentation de la VS ;
- L’insuffisance rénale chronique est une cause classique d’élévation de la VS : au stade
terminal, la VS est ≥ 25 mm la 1Łre heure dans plus de 90 % des cas, ≥ 100 mm la première
heure dans 20 % des cas. Plusieurs facteurs semblent intervenir comme l’anémie,
lhypocalcémie, l’augmentation du fibrinogène.
- Une forte hyperlipidémie peut être une source d’élévation importante de la VS qu’il
s’agisse des triglycérides ou du cholestérol.
Le tableau 2 rassemble les différents facteurs et causes pouvant modifier la VS.
Tableau 2 : Facteurs influençant la vitesse de sédimentation
Augmentation

- Age - Maladies inflammatoires


- Sexe féminin - Hypergmmaglobulinémie
- Anémie - Syndrome néphrotique
- Obésité - Insuffisance rénale, cardiaque
- Grossesse - Température élevée de la pièce
- Tube non vertical
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- Hypercholestérolémie,
hypertriglycéridémie

Diminution

- Cryoglobulinémie - Corticoïdes
- Polyglobulie - Cachexie
- Forte hyperleucocytose - Insuffisance cardiaque congestive
- Hyperviscosités - Température basse de la pièce
- Anémie hémolytique - Mesure de la VS plus de 2 heures après
- Hémoglobinopathies le prélèvement
- Hypofibrinogénémie
Sans effet

- Température corporelle - Médicaments anti-inflammatoires


- Période postprandiale

Principe de la vitesse de sédimentation


Le sang est prélevé sur anticoagulant est aspiré dans un tube calibré. Apres une heure de
sédimentation, la hauteur de la colonne de plasma est mesurée et exprimée en millimètre.
Cette quantité exprimé la vitesse de sédimentation érythrocytaire.
Matériels et réactifs utilisés.
 Tube de westergreen de diamètre intérieur 2,5 mm gradation de o à 200mm.Support pour
tubes de westergreen Anticoagulant : solution de citral ti sodique à 38%Poire pour aspiration
du sang ou seringue graduée 5ml adaptée à un embout en caoutchouc.
 Minuterie ;
 Ouate ;
 Seringue ;
 gants
Mode opératoire :
Mettre dans un tube o, 4ml de solution citrate
Prélever du sang veineux : 2cc
En serrant le garrot le moins possible
Piquer immédiatement la veine et relâcher le garrot.
On peut aussi utiliser du sang conservé dans un flacon contentent du sel de potassium de
l’acide EDTA.
En lever l’aiguille de la seringue et ajouter 1,6ml de sang au glaçon contenant l’anticoagulant
(marqué 2,00ml total).
 Agiter doucement la mesure de la vitesse de sédimentation devra commencer dans les
deux heures qui suivent la ponction veineuse.
 Aspirer le sang citrate dans le tube de western green (en utilisant, si possible, un embout,
jusqu’à la graduation o)

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 Fixer le tube
 La base du support en s’assurant qu’il est absolument vertical.
 Vérifier qu’il n’y ait pas des bulles d’air dans le tube.
 La base du support doit être horizontale
 Actionner la minute
 Attendre un heur et noter la hauteur de la couche de plasma en mm à partir de zéro du
haut du tube.
Causes d’erreurs :
Trop de sang par apport à l’anticoagulant et trop de temps.

CHAPITRE VI : HEMOSTASE
1. GENERALITES
Définition de l'hémostase = ensemble des mécanismes assurant :
• la prévention des saignements spontanés
• l'arrêt des hémorragies en cas de rupture de la continuité de la paroi vasculaire, la formation
locale d'un caillot et sa dissolution.
Les différents protagonistes de l'hémostase sont présents dans la circulation et en équilibre.

Thrombophilie

Equilibre hémostatique

Coagulation
Fibrinolyse

3. types d’Hémostase
A. Hémostase primaire
Son but est l'obturation de la brèche vasculaire = formation du clou plaquettaire.
Les différents acteurs de cette phase initiale de la coagulation sont :

Sang Vaisseau
Plaquettes Va soconstriction

Forces
hémodynamiques

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B. Coagulation
1. Facteurs de coagulation
Les facteurs de la coagulation, synthétisés pour la plupart par le foie, sont divisés en
précurseurs (pro-enzymes ou zymogènes) de sérine-protéases (facteurs II, VII, IX, X, XI, XII),
en cofacteurs (facteurs V, VIII) et en substrat (fibrinogène).
La vitamine K intervient au stade terminal de la synthèse de 4 facteurs de la coagulation
(facteurs II, VII, IX, X = facteurs vitamine K dépendants) en leur faisant acquérir la capacité
de se complexer avec le calcium et les phospholipides.
Pour que l'activation enzymatique des facteurs de la coagulation se déroule normalement, la
présence de phospholipides et de calcium est nécessaire. Les phospholipides proviennent
de deux sources principales, les plaquettes et les tissus (thromboplastine tissulaire). Le
calcium est nécessaire à la plupart des étapes d'activation enzymatique de la coagulation.
La coagulation aboutit, après une cascade de réactions enzymatiques, à la conversion du
fibrinogène soluble en fibrine insoluble. L'apparition de filaments de fibrine à la surface des
plaquettes vient consolider le clou hémostatique et aboutit à la formation du caillot.
2. Etapes de la coagulation
On peut schématiquement diviser la « cascade » de réactions de la coagulation (le vrai
concept de l’hémostase n’est pas une cascade mais plutôt un réseau) en 3 étapes :
a) La génération de la prothrombinase par l'aboutissement de 2 voies différentes de la
coagulation appelées extrinsèque et intrinsèque.
b) La formation de thrombine ou la transformation de la prothrombine en thrombine par le
complexe prothrombinase.
c) La formation de fibrine ou la transformation du fibrinogène en fibrine.

4. LES ANALYSES DE L’HEMOSTASE


La qualité de la prise de sang est importante. Quelques recommandations :
− prise de sang non traumatique (sinon activation de la coagulation)
− Minimum de stase (ne pas trop serrer le garrot)
− bien remplir les tubes (1/10 de citrate)
− mélanger doucement les tubes
− acheminer rapidement les tubes au laboratoire
− Accessoirement : piquer le bon patient et pas son voisin de chambre
A. Exploration de l'hémostase primaire
• Numération plaquettaire.
Cave : un nombre de plaquettes normal ne préjuge pas de leur capacité fonctionnelle.
• Temps de saignement : explore l'hémostase primaire dans son ensemble. Il est mesuré à
partir d'une incision fine pratiquée à l'avant-bras.
• PFA (Platelet Function Analyzer) : mesure du temps nécessaire à un sang citraté pour obturer
l’orifice d’une membrane couverte de collagène et ADP ou adrénaline (sorte de temps de
saignement in vitro).
• Exploration fonctionnelle des plaquettes. L'étude in vitro de l'agrégation plaquettaire se
fait après adjonction à un plasma riche en plaquettes de différents agents inducteurs de
l'agrégation (collagène, ADP, adrénaline, acide arachidonique, etc.), puis mesure du
changement de densité optique du plasma due à l'agrégation des plaquettes.

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• Médullogramme : étude de la thrombopoïèse. Il permet de différencier les thrombopénies


centrales des thrombopénies périphériques.
• Dosage du facteur von Willebrand (activité et immunologique).
• Mesure de la résistance capillaire (ringard ou alt modisch...).
Remarque : d'autres analyses plus sophistiquées (par exemple : microscopie électronique,
étude des glycoprotéines de membrane, biologie moléculaire, etc.) se font dans des
laboratoires très spécialisés.
B. Exploration de la coagulation
• Temps de Quick (TQ) ou temps de prothrombine (TP) : il explore la voie extrinsèque de
la coagulation (activité des facteurs VII, V, X, II). Ce test consiste à apprécier le temps que
met un plasma à coaguler à la température de 37° C en présence de thromboplastine
tissulaire et de calcium.

Plasma à tester …………………… 100 µl


Incubation 1 min à 37°C
Thromboplastine (FT) calcique … 200 µl
Temps de coagulation (secondes)
Insensible à l’héparine aux zones thérapeutiques

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Temps de Quick
Le temps de coagulation du plasma du patient est
comparé à celui d'un témoin normal (en général
voisin de 10 secondes). Ce résultat peut être
XI XII
VII
IX VIII
exprimé en pourcent d'activité à l'aide d'une
courbe de temps de coagulation effectuée avec
différentes dilutions du plasma témoin.
X V Droite d’étalonnage (expression du Quick en
pourcentage)
II IIa

Fibrinogène Fibrine

100% 50% 33% 25 %


Plasma témoin pur (1/1), dilué au demi (1/2), dilué au quart (1/4)
• Temps de thromboplastine partielle activée (aPTT, abréviation utilisée partout dans le
monde, sauf en France, soyez charitables, où on utilise TCA pour temps de céphaline activée,
cf schéma ci-dessous) : il explore l'activité des facteurs impliqués dans la voie intrinsèque de
la coagulation. Ce test mesure le temps de coagulation d'un plasma à 37° C en présence d'un
activateur de surface, de phospholipides et de calcium rajouté en excès pour faire démarrer
l'activation de la voie intrinsèque. Le temps normal dépend du type de phospholipide utilisé.
Il se situe au laboratoire d'hémostase des HUG (the best) entre 25 et 32 secondes, mais suivant
les réactifs et l’appareillage, ces normes peuvent être différentes (par ex. entre 20 et 40
secondes).

Plasma à tester …………………….. 100 µl


Céphaline + Activateur………….… 100 µl Incubation 3 min à 37°C
Chlorure de Ca++ (0.025M) ……… 100 µl
Temps de coagulation (secondes)

Expression des résultats en secondes


Norme variable selon les laboratoires
(25-32 secondes aux HUG)

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•Dosage du fibrinogène : peut se faire par


aPTT différentes méthodes, fonctionnelle,
biochimique ou immunologique. La norme se
XI XII situe entre 2 et 4 g/l.
VII
IX VIII •Dosage des différents facteurs de
coagulation : le choix des dosages à effectuer
X V sera orienté par l'allongement de l'aPTT ou/et
du TP. Pratiquement le dosage peut se faire
par 2 techniques différentes. La première est
II IIa
la mesure de l'activité biologique d'un facteur
Fibrinogène Fibrine effectuée par la correction apportée par le
plasma à tester à un réactif dépourvu du
facteur à doser. C’est la méthode la plus utilisée. La deuxième technique est le dosage
immunologique à l'aide d'anticorps spécifique dirigé contre les différents facteurs de la
coagulation.
• Dosage des inhibiteurs de la coagulation. Pour doser l'AT et les protéines C et S, différents
tests peuvent être utilisés.
• Bilan de thrombophilie
Lorsque la situation clinique l'exige (thromboses familiales, thromboses à répétition, accident
thromboembolique chez un jeune adulte...), on recherche un déficit en inhibiteur
(antithrombine, protéine C ou S), la résistance à la protéine C activée ou facteur V Leiden
(le premier par des tests de coagulation, le second par biologie moléculaire), la mutation
G20210A de la prothrombine ainsi que la présence d’anticorps antiphospholipides.
Retenez ceci, c’est demandé très fréquemment en clinique.
NB. Il existe encore de très nombreux autres tests pour explorer la coagulation.
C. Tests explorant la fibrinolyse
Les principaux tests sont les suivants :
• Mesure de l'activité globale du système fibrinolytique par des tests qui évaluent le temps
qu'il faut pour lyser un caillot dans un tube.
• Mesure des acteurs du système, que ce soit par des tests immunologiques ou par des tests
fonctionnels. On peut ainsi mesurer le plasminogène, le t-PA, l'u-PA, le PAI-1, le PAI-2 et
l'antiplasmine.
• Mesure des produits de l'activation de la fibrinolyse comme celle des produits de
dégradation de la fibrine (D-Dimères).

Produits de dégradation spécifiques de la fibrine


D E D D E D
D E D D E D
D-dimères
Dosage par méthode immuno-enzymatique (ELISA)
Valeurs de référence : < 500 ng/ml

Il est évident que ces tests n'ont de sens que s'ils sont comparés :
a) avec d'autres tests de la coagulation, en particulier la mesure du fibrinogène,
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b) s'ils sont intégrés, comme pour tout examen de laboratoire, à un contexte clinique.

CHAPITRE VII : LE GROUPAGE SANGUIN


1. Introduction
Même si la composition du sang est la même pour tous les êtres humains, les différents
éléments qui le composent portent à leur surface des marques d’identité individuelle. Il s’agit
d’antigènes qui se trouvent sur les cellules du sang - érythrocytes (globules rouges),
leucocytes (globules blancs), thrombocytes (plaquettes) - et de certaines protéines du plasma
comme les immunoglobulines. Ils varient d’une personne à l’autre et définissent entre autres
les groupes sanguins.
Il existe ainsi plusieurs dizaines de systèmes antigéniques (Kell, Duffy, Kidd, etc.) permettant
de caractériser les cellules sanguines, dont plus de vingt pour les seuls globules rouges. Les
plus importants pour la transfusion sont les systèmes ABO et Rhésus, qui déterminent la
compatibilité sanguine entre deux individus. Cette fiche est dédiée à ces deux systèmes.
2. ABO
Le système ABO permet de déterminer quatre groupes sanguins selon la présence ou non de
deux antigènes, A et B, à la surface des globules rouges. Les humains, selon qu’ils possèdent
l’antigène A, l’antigène B, les deux ou aucun des deux, sont ainsi classés dans le groupe
sanguin respectif A, B, AB ou O.
Les anticorps anti-A ou anti-B sont des anticorps naturels de type IgM, acquis dès les
premiers jours de vie, en dehors des épisodes transfusionnels ou de la grossesse. Lorsque les
globules rouges n’expriment pas les antigènes A ou B, des anticorps contre ces antigènes sont
produits par l’individu.
Groupe ABO Antigène présent Antigène absent Anticorps présent

A A B anti-B

B B A anti-A

AB A et B aucun aucun

O aucun A et B anti-A et anti-B

Ces groupes sont déterminants pour les transfusions. Car si, par exemple, les anticorps anti-
A du receveur se fixent sur les antigènes A des globules rouges du donneur, ils provoquent
l’agglutination de ces cellules, voire leur destruction (hémolyse). Cela entraîne l’échec de la
transfusion et, dans certains cas, des réactions cliniques très graves. C’est pourquoi, lors
d’une transfusion, la compatibilité entre groupes sanguins doit absolument être respectée.
3. Rhésus (RHD)
Le système RHD détermine quant à lui, la présence ou l’absence de l’antigène D sur les
globules rouges. S’il est présent, l’individu est Rhésus D positif (+) ; s’il est absent, l’individu
est Rhésus D négatif (-).
Les anticorps anti-RHD sont des anticorps irréguliers de type IgG, acquis à l’occasion d’un
épisode transfusionnel ou d’une grossesse. Lorsque les globules rouges n’expriment pas
l’antigène D, des anticorps contre cet antigène peuvent être produits par l’individu dans le
cas d’exposition :

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Groupe RHD Antigène présent Anticorps produits dans le


cas d’exposition à des
antigènes D

Rhésus positif (+) D aucun

Rhésus négatif (-) aucun anti-D

4.Donneur/Receveur de sang
La combinaison des systèmes ABO et RHD permet le classement en 8 groupes sanguins :

O+, O-, B+, B-, A+, A-, AB+ et AB-. Les deux systèmes sont donc associés
a) Transfusion de globules rouges (concentrés érythrocytaires – CE )
• En règle générale, le patient est transfusé avec des CE de groupe sanguin identique
(isogroupe). En cas de pénurie de CE de même groupe ABO ou si le patient présente des
allo-anticorps, il est possible de

• À l’inverse, les individus de groupe AB+ peuvent recevoir les globules de tous les groupes
sanguins car ils ne produisent aucun des anticorps anti-A, B et D. Ils sont appelés « receveurs
universels ».
b) Transfusion de plasma (plasmas frais congelés – PFC)
• En règle générale, le patient est transfusé avec des PFC isogroupe ABO. Il n’est pas
nécessaire de respecter la compatibilité RhD. En cas de pénurie, il est possible de transfuser
des PFC ABO compatibles.
• Pour la transfusion de plasma, les règles de compatibilité sont différentes. Le plasma de
donneurs du groupe AB+ convient à tous les receveurs. Ils sont appelés « donneurs
universels de plasma ». En effet, le plasma de ce groupe sanguin ne contient ni des anticorps
anti-A, ni anti-B, ni anti-D, en dehors des sujets immunisés. Il peut donc être transfusé à un
patient de groupe A, B, AB ou O.
• A l’inverse, les individus O- sont receveurs universels de plasma puisqu’ils ne possèdent
aucun antigène. Puisque le plasma du sujet O- contient des anticorps anti-A et anti-B, il ne
peut pas être transfusé aux groupes sanguins A, B, et AB.

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5. Le groupage ABO-RHD
Pour définir à quel groupe ABO appartient un individu, il existe deux techniques
complémentaires : l’épreuve globulaire et l’épreuve sérique. Cela pour éviter toute erreur
transfusionnelle. Pour définir le RHD, seule la technique globulaire est utilisée.
a) Epreuve globulaire (test de BETH-VINCENT)
Cette épreuve consiste à mettre en évidence les antigènes à la surface des globules rouges du
patient à l'aide d'anticorps spécifiques par agglutination des globules rouges
(hémagglutination) afin de déterminer le groupe sanguin du patient.
b) Epreuve sérique (test de SIMONIN)
Cette épreuve consiste à mettre en évidence les anticorps contenus dans le plasma du patient
à l'aide de globules rouges de groupe sanguins connus, également par hémagglutination.
6. Conclusion
Le système ABO-Rhésus demeure une préoccupation au quotidien pour l'ensemble des
acteurs de la chaîne transfusionnelle. Notons qu’il existe bien d’autres systèmes dont
l’importance est fondamentale en médecine transfusionnelle de routine (RH CE, Kell, Kidd,
MNS…). Tous les individus ne sont donc pas compatibles entre eux et il est essentiel, lors
d’une transfusion sanguine, de connaître le groupe sanguin du donneur et celui du receveur.
D’autres tests, tels que le test de recherche d’anticorps indirecte (RAI) doivent également être
effectués

CHAPITRE VIII : AUTOMATISATION EN HEMATOLOGIE


I-PRESENTATION
Les capacités étendues des analyseurs multiparamétriques en hématologie ont donné lieu à
moins de frottis examinés par microscopie visuelle, surtout après les critères tels que les
critères du groupe international Consensus (Barnes et al. 2005) qui sont appliquées sur les
résultats des analyseurs. Le reste des frottis examinés sont principalement constitués
d'échantillons anormaux, où l‘obligation pour chacun des frottis d'être de bonne qualité est
plus grande.
Comme les laboratoires d'hématologie sont devenus plus automatisés, l'utilisation des
automates de préparation et de coloration des frottis a augmenté. Actuellement, les
automates de préparation et de coloration des frottis sont incontournables pour les
laboratoires. Ils fournissent des résultats de coloration rapides, économiques et uniformes. Ils
sont avancés dans un multiple de paramètres.
Les caractéristiques de performance de ces systèmes ne sont pas bien connus, parce que la
littérature est extrêmement faible concernant les études de performances, d‘autre part parce
que les laboratoires placent ces instruments habituellement utilisés, sans études de
performance autres que formelles, confirmant uniquement le fonctionnement mécanique
satisfaisant.

II-LES ANALYSEURS HEMATOLOGIQUES AUTOMATISES


La numération formule sanguine (NFS) a parcourue un long chemin à partir d‘être juste une
mesure de l'hémoglobine et des composants cellulaires dans le sang périphérique. Le
développement et l'adaptation des différentes technologies a cédé une grande variété de
différents paramètres cellulaires, certains très utiles et certains ont encore à prouver leur

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valeur. En parallèle avec la technique de mesure automatisé des instruments ont été
développés peuvent analyser de très petites quantités de sang en utilisant un échantillonnage
à tube fermé et des débits d'échantillonnage très élevées.
Les nombreuses mesures fournies par les automates et les instruments semiautomatisés sont
pour la plupart des modifications des techniques manuelles d'origine, mais il y a plusieurs
applications passionnantes de nouvelles technologies. Ces instruments sont précis et exacts,
et les mesures sont reproductibles. Il existe plusieurs fabricants d'instruments utilisant des
technologies et des systèmes de mesure similaires, mesurant le même paramètre par
différentes façons. Il y a des avantages et des inconvénients pour tous les systèmes.
Les paramètres principaux sont :

1. Hémoglobine.
2. Globules rouges.
3. Réticulocytes et globules rouges nucléés
4. Globules blancs.
5. Plaquettes.
La plupart analyseurs différentiels automatisés qui sont maintenant disponibles utilisent la
cytométrie de flux incorporé, dans un sang complet. Les comptages sont effectués sur sang
total dilué dans lequel les globules rouges sont soit lysées ou sont rendus transparents.
Une numération différentielle en trois parties attribue les cellules à des catégories
habituellement désignées : (1) «granulocytes» ou «grosses cellules» ; (2) «lymphocytes» ou
«petites cellules » ; et (3) «monocytes», «cellules mononucléaires», ou «cellules moyennes ».
En théorie, la catégorie de granulocytes comprend les éosinophiles et les basophiles, mais en
pratique, il est possible qu‘une proportion appréciable de cellules de ce type soit exclue de la
catégorie de granulocytes et être comptées comme des monocytes. Les deux, compteur
d'impédance et compteur à diffusion de lumière sont capables de produire la numération en
trois-parties d'un seul canal.
D‘autre part, la numération cinq à sept-parties, classent les cellules en tant que neutrophiles,
éosinophiles, basophiles, lymphocytes et monocytes, et dans une formule leucocytaire
prolongée elle peut également inclure les granulocytes immatures ou grandes cellules
immatures (composée de blastes et des granulocytes immatures) ainsi que les lymphocytes
atypiques (y compris les petits blastes). La plupart des numérations cinq à septparties ont
besoin de deux ou plusieurs canaux dans lesquels le volume cellulaire et d'autres
caractéristiques sont analysés par diverses modalités.

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Tableau III Analyseurs hématologiques automatisés avec capacité de comptage à


Trois- parties ou plus.

INSTRUMENTS & FABRICANTS TECHNOLOGIE UTILISEE


Beckman Coulter -Impédance avec courant électromagnétique à
GEN-S, LH series, DxH basse fréquence

-Impédance avec courant électromagnétique à


haute fréquence

-Diffusion de la lumière laser


Sysmex SE, X-series -Impédance avec courant continu à basse
fréquence
-Impédance avec courant de radiofréquence
-Cytométrie de flux par fluorescence
Siemens Technicon -Diffusion de la lumière et absorbance
H series, Advia series après la réaction de la peroxydase

-Dispersion de la lumière différentielle à


deuxangles suivant décapage cytoplasmique

Abbott Cell-Dyn 3500, Diffusion de la lumière à quatre paramètres :


4000, Sapphire lumière vers l'avant, dispersion orthogonale de
la lumière, diffusion de la lumière à angle
étroit et dispersion orthogonale de la lumière
dépolarisée
Horiba Medical Pentra -Impédance électrique
Series -Absorbance de la lumière

Bayer Advia 60, -Cytochimie


ADVIA 120, 2120, H1,H2 and H3 -Impédance de flux concentré
-Absorbance de la lumière
-La cytométrie de flux

-Diffusion de la lumière après la réaction de la


peroxydase

-Absorbance de la lumière après la réaction de


la peroxydase

-Diffusion de la lumière suivant décapage de


cytoplasme des cellules autre que les
basophiles par un agent lytique à faible pH

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III-AUTOMATES DE PREPARATION ET DE COLORATION DE LAMES


Les instructions du fabricant doivent être toujours suivies, à moins que l'expérience locale a
démontré que la variation de la technique recommandée réalise de meilleurs résultats.
Un frottis de sang doit être effectué dès que possible après la collecte de sang. Des
changements morphologiques importants se produisent si les échantillons sont conservés
pour une période plus longue. Les meilleurs résultats du frottis sont obtenus dans les 3 heures
après la collecte de sang, Il est conseillé de stocker le sang à 4 ° C, mais pas plus de 8 heures.
Lorsque le sang n‘est pas frais les changements de stockages suivants (artefacts) commencent
à apparaître :
■ Vacuoles cytoplasmiques dans les monocytes et les neutrophiles
■ Liaison nucléaire et de l'enflure dans les lymphocytes et monocytes
■ Diminution de l'expression de granulation toxique
■ caryorrhexie dans les neutrophiles
Une fois que le frottis de sang est effectué, il doit être séché avant d'être coloré. La coloration
d'un frottis de sang humide provoque des artefacts. Les frottis sanguins, préparés
manuellement, sont séchés pendant une période de 5 - 10 minutes à température ambiante
avant d'être colorées.
1-Unité de Préparation de Lame Hématologique Automatisée SP-1000iMCde Sysmex
Le « Laboratoire Central d’Hématologie Ibn Sina » est équipé de cet automate. Le SP-1000i
est la troisième génération de produits de préparation et de coloration de lame intégrés
éprouvés, développés, fabriqués et soutenus par Sysmex. Dans le cadre de l‘exploitation de
routine, le SP-1000i offre une préparation automatisée rapide des frottis de sang périphérique
pour aider les laboratoires à satisfaire et standardiser le délai d'exécution de réexamen de
frottis.
1-1 Caractéristiques et avantages
Le SP-1000i offre un moyen rapide et constant pour préparer les frottis de sang périphérique
au laboratoire. Le système contribue à réaliser des gains de productivité en tant que partie
d‘un système Alpha ou d‘un système HST intégré.
o Il améliore et standardise le temps nécessaire pour préparer le frottis :
-Une préparation rapide du frottis avec une préparation et une coloration de lame, première
entrée première sortie
-Il aspire uniquement le sang des échantillons qui nécessitent un frottis
-Il a la capacité d'utiliser des lames colorées pour aider à différencier les échantillons STAT
des échantillons de routine o Une préparation de lame réflexive : il applique les critères
définis par le laboratoire pour préparer les frottis
o Un faible volume d‘échantillon nécessaire : le mode intégré de micro-échantillon aspire 60
μL de volume d‘échantillon pour préparer et colorer des frottis de qualité
o Il produit de manière constante des frottis de qualité :
-Il utilise un processus unique qui combine la cassette de lame avec la coloration sans bain
-Il ajuste automatiquement l‘angle, la vitesse et le volume de sang en fonction de la valeur
HT de l‘échantillon o Exploitation flexible :
-Il a la capacité de colorer des frottis préétablis (ex., échantillons de liquide biologique, de
moelle osseuse)
-Il peut produire automatiquement de multiples frottis

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Figure 18. Unité de Préparation de Lame Hématologique Automatisée SP-1000iMCde Sysmex

1-2 La technologie de l’automate


o Préparation des lames :
- Utilise une lame d'étalement robuste et autonettoyante pour préparer des frottis
monocouches
- Imprime directement sur la lame porte-objets des informations selon les options définies
par le laboratoire qui peuvent comporter :
Une ou plusieurs étiquettes de code à barres uni- ou bidimensionnelles
Le nom du patient
Le numéro de code à barres
Le résultat spécifique à l'instrument
- Sèchent automatiquement les frottis avant coloration
-Abritent les lames dans des cassettes individuelles
-Deux tours d'entreposage latéraux intégrés offrent la capacité d'abriter des lames de couleurs
différentes afin de différencier visuellement les frottis STAT des autres frottis.

Figure. 19 Distribution du sang sur la lame avec Sysmex SP-serie

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o Réactifs :
Selon le fabricant, ces réactifs sont recommandés pour utilisation sur l‘instrument :
-Coloration de May-Grunwald
-Coloration de Wright
-Coloration de Giemsa
-Tampon Phosphate
-Eau de rinçage
o Coloration :
-Des périodes de coloration modifiables pour permettre au laboratoire d'obtenir des frottis
colorés optimaux
-Le recyclage du colorant aide à réduire le gaspillage de colorant
-La conception unique et réutilisable des cassettes empêche l'évaporation du colorant et
permet une coloration régulière
-Sèche automatiquement les frottis colorés avant qu'ils n'arrivent à la zone de sortie

2- l’automate CELL-DYN SMS


Le nouveau CELL-DYN SMS est le premier instrument de Abbott pour automatiser tous les
aspects de de la préparation des frottis sanguins, y compris un système de coloration
véritablement flexible. Les modes "colorer seulement" et "STAT" sont disponibles pour
maximiser la polyvalence de la SMS. L'opérateur charge simplement les tubes d'échantillons
des patients et marche loin. Le SMS intègre une technologie prouvée optimisée pour produire
systématiquement des frottis de sang de haute qualité.

Figure. 20

L‘automate

CELL-DYN SMS de préparation et de coloration des lames.

2-1 Description et technologie


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85

Le CELL-DYN SMS produit constamment des frottis sanguins de haute qualité. Des
paramètres strictes ont été optimisés, assurant des frottis sanguins compatibles et réduisent
la nécessité de procéder à des ajustements pour les échantillons avec des valeurs
significativement élevées ou basses en hématocrite. Dans le mode de prélèvement fermé, les
mélanges auto-charge 50 positions, identifie l'échantillon, et aspire seulement 200 uL.
Seulement 30 uL de l'échantillon est nécessaire dans le mode d'échantillonnage ouvert.

Chaque lame est identifiée positivement avec plusieurs lignes définissables par l‘utilisateur
imprimé directement sur la lame. Un mode « colorer seulement » est disponible.

Tableau IV : Spécifications générales sur l‘automate CELL-DYN SMS


PARAMETRE SPECIFICATIONS

Débit Jusqu‘à 80 lames/heure

Mode ouvert : 200 µL


Volume d‘aspiration
Mode fremé : 30 µL
Volume du diluent 11+/- 1 mL

Lames (Peint à la fin) recommandé,


25 x 75 x 1 mm
Largeur24.5 to 27.0 mm
Longueur 75.0 to 76.5 mm
Epaisseur 0.9 to 1.5 mm

Capacité de stockage des lames 150

Tube d‘échantillons 75 x 13 mm tubes de prélèvement avec des


bouchons perçables (e.g.

Becton-Dickinson® Vacutainer®
Hemogard® Closure acceptably Greiner®
Vacuette®, Surstedt®)2

Capacité de tubes à échantillons 50 tubes

Porteur de lames 20 Lames par porteur

Maximum de tubes colorés par protocole 5

Volume du tube de coloration 300 mL

Rinçage Rinçage à eau non-circulante

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Stations de séchage 1 ambiante et 1 four à air chaud

Four de séchage Peut-être ajuster de 40° C à 60° C

2-2 Processus de coloration


Le système robotique de coloration reçoit les porteurs de lames contenant les échantillons
préparées. Le Protocole de coloration est préréglé par l'opérateur qui remplit les cuves de
coloration et les place dans le bac de coloration dans l'ordre dicté par le protocole. Le robot
transfère les porteurs à travers le processus de coloration pour les temps spécifiés dans le
protocole, puis transporte les lames colorées sur le côté de sortie du convoyeur. Le convoyeur
déplace le porteur à la droite de la cellule-DYN SMS pour être ramassé par l'opérateur.[41]
Le système de coloration utilise les composants suivants :
- Robot
-Porteur-convoyeur de lames
-Tube de coloration
-station de rinçage -Four de séchage.

3- L’automate ADVIA Autoslide® de Siemens


3-1 Vue d’ensemble
Le ADVIA® Autoslide, préparateur et colorateur de lames est connecté au système ADVIA
2120 / 2120i hématologique et commandé par son logiciel. Il peut automatiquement préparer
et colorer un frottis sanguin de haute qualité sur une lame de microscope. Le système prépare
des frottis et les colore à base de critères qu‘on peut personnaliser dans le logiciel du système.
On peut également choisir de préparer des frottis sans les colorer.
Le système permet d‘avoir des frottis à partir des échantillons aspirés dans le mode d'auto-
échantillonneur uniquement.

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Référence bibliographique

1. Dr. Chantal KOHLER « les cellules sanguines » 2010-2011


2. Dr H. BENABDALLAH « Immunologie-Hématologie Parasitaire »
3. Marc David-Muller L3 « le globule rouge et sa pathologie. les principaux types
d’anémies » 2013

4. M.C. Béné* « Une petite histoire de l’hématologie »


5. Mr. BENSLAMA A « le sang » 2015-2016
6. Mlle. Imane ACHAJRI « hémoglobines humaines : moyennes de diagnostic
biologique » thèse 2012
7. Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec « hématologie - règles
normatives » 2001
8. Ordre professionnel des technologistes médicaux du Québec « Guide de prélèvement de
sang par ponction veineuse aux d’analyses » 2018
9. Philippe de Moerloose Françoise Boehlen « HEMOSTASE 2005-2006 »
10. Sofiane TALEB, MARKUS JUTZI, DAGMAR KESSELER « fiche technique les
systèmes ABO et rhésus » 2017

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Table des matières

1. INTRODUCTION ....................................................................................................................... 1
1. Définition de l'hématologie : ..................................................................................................... 2
CHAPITRE I : LE SANG ................................................................................................................... 3
I.3.1. les éléments figurés du sang périphérique ........................................................................... 6
CHAPITRE II. LES ANTICOAGULANTS ET PRELEVEMENT DU SANG ........................... 27
Ratio sang/anticoagulant ........................................................................................................... 29
CHAPITRE III : ALTERATION DE L’HEMOGRAMME ........................................................... 42
1. Les anémies centrales (ou anémies par défaut de production) .................................... 43
2. Les anémies périphériques................................................................................................. 43
1. MCV ou VGM : volume globulaire moyen .......................................................................... 54
2. MCH ou TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ................................. 54
3. MCHC ou CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ................. 54
CHAPITRE IV : COLORANT ET COLORATIONS EN HEMATOLOGIE .............................. 58
A-TECHNIQUES DE COLORATIONS MANUELLES .............................................................. 59
CHAPITRE V : LA VITESSE DE SEDIMENTATION ERYTHROCYTAIRE ........................... 67
Introduction ...................................................................................................................................... 67
1. Définition et techniques....................................................................................................... 67
2. Valeurs normales et variations physiologiques ............................................................... 68
3. Variations pathologiques .................................................................................................... 68
4. Facteurs techniques et mécaniques influents sur la VS ................................................. 70
CHAPITRE VI : HEMOSTASE ....................................................................................................... 72
1. GENERALITES ............................................................................................................................ 72
A. Hémostase primaire ............................................................................................................ 72
B. Coagulation........................................................................................................................... 73
A. Exploration de l'hémostase primaire ................................................................................ 73
C. Tests explorant la fibrinolyse ............................................................................................. 76
Produits de dégradation spécifiques de la fibrine ............................................................... 76
CHAPITRE VII : LE GROUPAGE SANGUIN ............................................................................. 77
CHAPITRE VIII : AUTOMATISATION EN HEMATOLOGIE ................................................. 79
Référence bibliographique .............................................................................................................. 87
Table des matières ............................................................................................................................ 88

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