Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
0. INTRODUCTION
1. Historique
Le sang restait un liquide dont la composition était inconnue. Antoni van Leeuwenhoek qui
fut le premier, au milieu du XVIIe siècle, à découvrir nos globules et qui inaugura une vraie
révolution de la physiologie.
Giulio Bizzozero, qui décrivit les plaquettes à la fin du XIXe siècle, et de toutes ces
colorations initiées par Paul Ehrlich qui ont permis de dévoiler les subtilités des leucocytes.
William Hewson (1739-1774) qui, en dépit du fait qu’il soit décédé à 35 ans, est considéré
comme le père de l’hématologie. À 22 ans, formés à Londres2 par les frères Hunter, il donnait
des cours et faisait des démonstrations dans leur école d’anatomie3. Cette paternité de
l’hématologie lui a été attribuée par des travaux qu’il menait en parallèle, faisant notamment
usage du microscope et poursuivant les pistes ouvertes par ses maîtres passionnés
n’explorant pas seulement l’anatomie humaine, mais aussi celle de toutes sortes d’animaux.
Hewson découvre que les hématies ne sont pas sphériques.
Pastel représentant William Hewson1. En diluant le sang dans du sérum plutôt que dans
de l’eau, il observe aussi de nouveaux globules, incolores, qu’il imagine originaires de la
lymphe et qu’il prédit être les précurseurs des hématies. À cette époque, le système
lymphatique est déjà bien décrit depuis la fin du XVIe siècle. Il suscite cependant l’intérêt de
Hewson, qui lui consacre un traité détaillé. Hewson avait en effet retrouvé dans la lymphe,
au microscope, ces globules incolores sanguins. Il avait par ailleurs remarqué la grande taille
du thymus des enfants et de jeunes animaux, ainsi que le gonflement des ganglions des
syphilitiques et des cancéreux. Il élabore alors une théorie faisant naître ces globules
incolores de la lymphe, logiquement baptisés lymphocytes, dans le thymus et les ganglions.
Via les systèmes lymphatique et artériel, ces cellules gagneraient dans la rate les “corpuscules
malpighiens”, formations blanchâtres séparées de la pulpe rouge qu’on pense alors être de
petites glandes.
Marcello Malpighi corpuscules au milieu du XVIIe siècle, sont reconnus soudain à juste titre
comme des structures lymphoïdes, et la théorie de Hewson persistera jusqu’à la fin du XIXe
siècle. Mais il a aussi noté que la splénectomie de chiens ne faisait pas disparaître les
lymphocytes et en a conclu qu’il doit y avoir “autre chose”. Il voyait juste sur ce point. Là où
son imagination l’avait cependant également fourvoyé était qu’il pensait que ces
lymphocytes issus des corpuscules malpighiens finissaient par se transformer en hématies,
dans lesquelles ils persistaient sous la forme de cette zone claire centrale des globules rouges,
d’où l’autre nom des lymphocytes, qu’on trouve dans les traités de Hewson, les “central
particles”. Voilà déjà une contribution majeure, et figure-toi qu’il est sans doute aussi le père
de l’hémostase ! Depuis Platon, on savait que le réseau de fibrine formait l’essence des
caillots, mais on pensait que le phénomène de coagulation dépendait des hématies. Hewson,
dans son activité clinique, pratiquait la variante de saignée appelée “cupping”, nos ventouses
françaises. Dans le “wet cupping”, une petite incision effectuée sur la peau avant la pose de
la ventouse laisse s’échapper un peu de sang dans chaque cupule, sang qui coagule
rapidement – selon Hewson, “en quelques minutes”. Il constate que cette coagulation se
produit lorsque le sang est exposé à l’air et s’accélère s’il l’agite avec un bâton de verre.
Observant ce phénomène, il pense que la lymphe (ou le plasma) est à l’origine de la
coagulation et il parle de “coagulable lymph”. Il rapporte d’ailleurs en 1772 l’histoire d’une
jeune femme saignée (!) en post partum parce qu’elle est fiévreuse. Les médecins sont étonnés
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
2
du fait que le sang évacué ne coagule pas et contactent Hewson, qui décrit “un mélange de
sérum et de globules rouges, ces derniers ayant sédimenté sous forme de poudre au fond du
flacon”. Trois jours plus tard, la pauvre femme, passée de vie à trépas, est autopsiée par
Hewson, qui trouve des caillots dans ses vaisseaux et son coeur. Il en déduit qu’au moment
de la saignée, la “lymphe coagulable était absente ou transformée”, de façon transitoire
puisque 3 jours plus tard les caillots sont là. Il avait décrit une coagulopathie de
consommation typique, mais surtout confirmé l’existence de ce qui fut ensuite identifié
comme le fibrinogène. La paternité de la découverte de cette protéine lui est globalement
reconnue dans de nombreuses publications. En fait, il avait surtout démontré que,
contrairement à ce qui était alors couramment admis, ce n’étaient pas les hématies qui
activaient la coagulation, mais le plasma. Il n’imaginait sans doute pas alors, la grande
famille des facteurs de coagulation qui aboutissent à la formation de la fibrine à partir du
fibrinogène. Incidemment, poursuivant ses expériencessur le sang, il avait aussi constaté que
l’addition de sulfate de sodium (ou sel de Glauber) empêchait la coagulation in vitro. Il venait
de découvrir des anticoagulants, sans en percevoir la portée…. il faut sans doute parler, côté
onco-hématologie, des leucémies et des lymphomes, et côté hématologie dite “non maligne”,
de la drépanocytose.
L’histoire des leucémies est finalement relativement récent, et il y a eu une réelle accélération
dans leur compréhension et leur prise en charge depuis le milieu du XXe siècle. On ne peut
qu’espérer que les progrès apportés par les inhibiteurs de tyrosine kinases dans la leucémie
myéloïde chronique deviennent un modèle de thérapie ciblée. C’est ce qui semble se dessiner
à l’aube de la troisième décennie du XXIe siècle. Restera à gérer pour les médecins de demain
la possibilité de prescrire à bon escient, entourés des tests dits “compagnons” adaptés.
Surtout, l’accès pour tous à ces “meilleurs traitements” (best of care) va écrire l’histoire de
l’hématologie du futur.
2. Définition de l'hématologie :
L'hématologie est la branche de la médecine qui étudie le sang et ses maladies (ou
hémopathies). Elle étudie plus particulièrement les cellules sanguines dont l'origine est
hématopoïétique (synthèse de ces cellules dans la moelle osseuse) et qui ont un rôle pour
l'oxygénation, l'immunité et la coagulation, et étudie également certaines molécules
plasmatiques que sont les facteurs de coagulation.
CHAPITRE I : LE SANG
I.1. Définition
Le sang est un tissu conjonctif fluide vital qui circule dans les vaisseaux sanguins
et le cœur. Ce liquide sert à diffuser le dioxygène (O2) et les éléments nutritifs
nécessaires aux processus vitaux de tous les tissus du corps, et à transporter les
déchets tels que le dioxyde de carbone (CO 2) ou les déchets azotés vers les sites
d'évacuation (reins, poumons, foie, intestins et peau). Il sert également à amener
aux tissus les cellules et les molécules du système immunitaire, et à diffuser les
hormones dans tout l’organisme. La masse sanguine totale est de 4.7 litres chez
l'homme et 3.7 litres chez la femme. Le pH du sang varie entre 7,35 et 7,451 la
couleur du sang vient de l'hémoglobine (protéine basique de structure).
I.2. Origine
Apparition des premiers éléments figurés du sang chez l’homme dès le 21ème jour
de l’embryogenèse, avec les premiers vaisseaux.
Produit dans l’AGM (aorte - gonades – mésonéphros) et le sac vitellin (origine
mésodermique)
Entre le 2ème et le 7ème mois: le foie et la rate prennent la relève
Dans les 2 derniers mois de la vie intra-utérine: la moelle osseuse devient le site
prédominant de l’hématopoïèse
Après la naissance: l’hématopoïèse est exclusivement médullaire
Au cours de l’enfance: remplacement progressif du tissu hématopoïétique des os
longs par du tissu adipeux
Chez l’adulte: localisation des ¾ de la moelle osseuse hématopoïétique dans les os
plats (sternum, bassin, vertèbres)
Anatomie de la moelle osseuse hématopoïétique
Vascularisation +++
Biopsie ostéo-médullaire: travées osseuses, espaces adipeux et amas de cellules
hématopoïétiques plus ou moins matures entourant des sinus vasculaires = tissu
myéloïde
Les cellules hématopoïétiques les plus immatures sont fixées à des cellules
conjonctives de soutien, stromales, au sein de niches hématopoïétiques
Des processus de différenciation/maturation se soldent par la libération dans le
flux sanguin des cellules les plus matures définitives
Anatomie des organes lymphoïdes. Organes lymphoïdes centraux: moelle osseuse
et thymus
Outre le tissu myéloïde, la moelle renferme un tissu lymphoïde diffus Certaines de
ces cellules vont maturer sur place (B-lymphocytes) avant de gagner les organes
lymphoïdes périphériques.
D’autres vont migrer dans le thymus et maturé dans cet organe (T-lymphocytes)
avant de gagner les organes lymphoïdes périphériques
Le thymus possède une structure lobulaire avec une zone corticale riche en
thymocytes immatures et une zone médullaire composée de lymphocytes T matures.
Le thymus apparaît dès la 6ème semaine de la vie embryonnaire, diminue
progressivement après la naissance et évolue à la puberté.
Les B-lymphocytes, dont le stade de maturation ultime est représenté par les
plasmocytes, sont les supports de l’immunité humorale (médiées par anticorps). Les
T- lymphocytes de l’immunité cellulaire.
Anatomie des organes lymphoïdes. Organes lymphoïdes périphériques
Comprennent: les ganglions lymphatiques, la rate, les amygdales, le tissu
lymphoïde associé aux muqueuses (MALT) et le système lymphoïde cutané. En
outre: lymphocytes présents dans tous les organes sauf le SNC
Ganglion lymphatique: de l’extérieur vers le centre: zone corticale externe avec les
follicules lymphoïdes (B–lymphocytes), zone paracorticale avec T-lymphocytes, zone
médullaire pauvre en cellules.
Rate: pulpe rouge très vascularisée et pulpe blanche
périartériolaire
I.3. Constituants du sang
En tant que tissu conjonctif, Le sang est composé de cellules sanguines en suspension
dans le plasma. L’ensemble est contenu dans les vaisseaux sanguins. Le volume total du sang
d’un adulte humain est de 5 litres. Les cellules en suspension représentent 45% du volume
total, ce qui correspond à l’hématocrite. Leur morphologie peut être étudiée sur un frottis
coloré au May Grünwald Giemsa (MGG). Il existe plusieurs types cellulaires :
Les globules rouges ou hématies, 5 tera/l (millions par mm3)
Les globules blancs ou leucocytes; 7 à 10 giga/l (*10 puissance 3 éléments par mm3) se
répartissent en :
Polynucléaires ou granulocytes : 40 à 80 % des leucocytes
Monocytes : 2 à 10% des leucocytes
Lymphocytes : 20 à 40 % des leucocytes
Les plaquettes : 200 à 400 000 / mm3.
Les éléments figurés du sang ont des durées de vie limitées ; il existe un équilibre dynamique
entre leur production (l'hématopoièse et la lymphopoièse) et leur destruction.
L'hématopoièse est la production des précurseurs sanguins (prolifération, différenciation et
maturation) et se déroule dans les organes hématopoiètiques (moelle osseuse chez l'adulte,
foie et rate chez l'embryon). La lymphopoièse comprend la production des précurseurs
lymphoïdes qui se passe au niveau de la moelle osseuse. Elle se termine par la maturation
des lymphocytes dans le thymus pour les lymphocytes T et par la prolifération des cellules
dans les organes lymphoïdes secondaires.
Chez un sujet adulte normal, seuls les éléments matures passent dans le sang périphérique.
Plaquettes sanguines
Globules rouges
Globules blancs
Les plaquettes et les globules rouges ne contiennent pas de noyau.
Le plasma sanguin
Le plasma sanguin est composé de liquide de sang, dans lequel les cellules
sanguines sont en suspension. Il contient 55% du volume total du sang il sert
à transporter les cellules sanguines et les hormones à travers le corps.
Généralement on retrouve 2750 ml à 3300 ml de plasma dans le corps un
individu adulte. L’isolement de plasma est effectué par une centrifugation ; le
liquide jaunâtre qu’on le retrouve après cette opération est le plasma.
Sérum sanguin
Le sérum est le liquide sanguin débarrassé de ses cellules et des protéines de la
coagulation. C'est le liquide surnageant obtenu après la centrifugation du sang dans
un tube « sec », c'est-à-dire sans inhibiteur de la coagulation. Ainsi, après
centrifugation le surnageant obtenu ne sera que du sérum puisque tout le
fibrinogène sera consommé par la coagulation avec les hématies. Il désigne en
particulier le plasma sanguin purifié, débarrassé des facteurs de coagulation.
Les principaux constituants de plasma sanguin
Structure moléculaire
Leur cytosquelette est formé de deux chaînes polypeptidiques de spectrine sont reliées entre
elles par de l'actine F, l'ensemble formant un réseau ancré à la membrane plasmique par des
protéines associées : l'ankyrine, elle-même accrochée à une protéine transmembranaire : la
protéine 3 (protéine la plus abondante : 25% de l'ensemble des protéines de membrane).
Les glycophorines - qui portent les antigènes des groupes sanguins - peuvent être liées à la
protéine 4.1 (ou bande 4.1) elle-même fixée aux filaments d'actine.
Ce cytosquelette assure le maintien de la forme aplatie de la cellule et permet sa déformabilité
notamment pour circuler dans les petits capillaires dont le diamètre ne dépasse pas 3
microns.
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
8
HEMOGLOBINE
C’est le principal constituant du globule rouge (300 millions de molécules par cellule)
représente environ le tiers du poids de la cellule. C’est une chromoprotéine assurant
l’oxygénation tissulaire. Elle est maintenue à l’état fonctionnel grâce aux enzymes
érythrocytaires. L’hémoglobine (PM 64500) comprend: 4 chaînes de globine et 4 molécules
d’hème.
1. Structure
• L’hème: est une porphyrine contenant un atome de fer. La porphyrine ou protoporphyne
III comprend elle-même: 4 noyaux pyrrol à sommet azoté réunis par des ponts méthènes
(CH=); 8 chaînes latérales; méthyl, vinyl ou acide propionique. Le fer est au centre, fixé sur
4 azotes des noyaux pyrrol et garde 2 valences libres (Fig. 9).
entre acides aminés mis en contact par les courbures de la molécule la stabilisent (structure
tertiaire). Enfin, la réunion de deux chaînes α et de deux chaînes β forme une molécule
symétrique globulaire: c’est la structure quaternaire. Les sous unités constituées chacune
d’une chaîne de globine portant sa molécule d’hème sont réunies entre elles par de
nombreuses liaisons. Les liaisons α1β2 et α2β1 sont relativement peu nombreuses (contacts
entre 19 acides aminés), alors que les liaisons α1β1 et α2β2 sont plus fortes (par 35 acides
aminés).
B. Synthèse de la globine
Elle se fait selon le schéma général de la synthèse des protéines. Il existe une synchronisation
normale de la synthèse des chaînes alpha et non alpha: une chaîne alpha et une chaîne non
alpha s’associent pour former un dimère, deux dimères associés à 4 molécules d’hème
constituant une molécule d’hémoglobine. La synchronisation entre la synthèse de l’hème et
celle de la globine se fait par l’intermédiaire de l’hème qui stimule la synthèse des chaînes de
globines. L’hème joue un rôle clef dans la régulation de la synthèse de l’hémoglobine.
Les hémoglobines normales sont constamment exposées à l’oxydation, notamment au
niveau de l’hème. La transformation du fer ferreux (Fe2+) de l’hème en fer ferrique (Fe3+)
réalise une forme de dénaturation de l’hémoglobine, inapte au transport d’oxygène, la
méthémoglobine. A l’état normal 1% environ de l’hémoglobine est sous cette forme
dénaturée mais plusieurs enzymes assurent sa re-transformation permanente en
Fœtus Hb F 80 – 95 % α 2γ 2 α 2β
Hb A 5 – 20 % 2
Embryon Hb Gower 1 ζ 2 ε2 α
Hb Gower 2 2ε2
Hb Portland ζ2γ2
4. Hémoglobines anormales
Les hémoglobinopathies sont des maladies génétiques dans lesquelles il existe une anomalie
héréditaire de l’hémoglobine. Elles se divisent en deux groupes :
- le groupe des hémoglobinoses caractérisé par des anomalies structurales de la chaine
globine,
- le groupe des thalassémies caractérisé par un déficit d'une ou de plusieurs chaines
polypeptidiques de l'hémoglobine.
Certaines pathologies dites composites appartiennent aux deux groupes à la fois
La plus fréquente et la plus grave est la drépanocytose. Elle résulte, le plus souvent d’une
mutation ponctuelle à l’état homozygote sur la chaîne béta globine, à l’origine de
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
12
Alphabétique
Les hémoglobines sont nommées par une lettre ou par un nom, le plus souvent
correspondant au lieu où la première hémoglobine de ce nom a été décrite. Cette
lettre peut correspondre à un variant bien précis, comme l’Hb S ou l’Hb C, mais
elle peut aussi englober une famille de variants, caractérisée par le fait que la
mutation porte sur la famille de gènes α ou β, et par une migration particulière en
électrophorèse à pH alcalin.
On attribue ainsi par défaut la charge 0 à l’Hb A0 et on classe les autres variants
en fonction de leur position sur l’électrophorégramme (Figure 12). Par exemple, les
hémoglobines J sont décrites comme une famille de variants ou migrant plus vite
que l’Hb A0 en électrophorèse à pH alcalin (de charge relative « -1 »).
A- L’hémoglobine S
1)- Définition
La drépanocytose appelée encore anémie falciforme, Sicklanémie ou maladie de
Herrick est une affection qui touche surtout la race noire.
La drépanocytose est une maladie autosomique récessive, due à une mutation du
sixième codon de la chaîne β-globine (GAG devient GTG) entraîne le remplacement
de l’acide glutamique présent dans l’hémoglobine A par une valine (6 Glu→Val), à
l’origine de synthèse d’une hémoglobine anormale : l’hémoglobine S.
L’hémoglobine S entraîne : une anémie hémolytique chronique, des complications
aiguës par vaso-occlusion des micro-vaisseaux, des complications viscérales
chroniques d’origine ischémique pouvant atteindre pratiquement tous les organes
et enfin, un risque d’infections bactériennes lié à l’asplénie fonctionnelle.
Les syndromes drépanocytaires « majeurs » regroupent la forme homozygote S/S et
les formes hétérozygotes composites S/C et Sβ+ ou Sβ thalassémie.
La forme homozygote SS a une évolution plus sévère, mais la plupart des
complications y compris les plus graves peuvent être observées au cours des formes
hétérozygotes composites. Par opposition, les sujets hétérozygotes AS
(transmetteurs sains) sont en règle générale asymptomatiques.
B. THALASSEMIES
Dans les thalassémies, l’anomalie hémoglobinique est l’inhibition de la synthèse de certaines
chaînes polypeptidiques de l'hémoglobine. Un mécanisme compensateur apparaît alors qui
tente de pallier à la synthèse insuffisante par une élaboration accrue des autres chaînes
polypeptidiques.
Lorsque la perturbation affecte les chaînes alpha, le mécanisme compensateur ne peut se
faire que par l’apparition de tétramères à un seul type de chaînes : l’hémoglobine H de
structure bêta 4 et l’hémoglobine Bart’s de structure gamma 4. Ce sont des hémoglobines qui
n'existent pas chez le sujet normal car elles sont immédiatement létales.
Lorsque la diminution de la synthèse affecte les chaînes bêta, le mécanisme compensateur
repose sur la fabrication accrue des chaînes gamma et delta, d’où l’augmentation de la
proportion des hémoglobines F et A2.
L'anomalie quantitative de la synthèse des chaînes polypeptidiques entraîne une altération
de l’hématie par :
- précipitation intra-globulaire des chaînes alpha libres dans les b-thalassémies,
- précipitation de la fraction bêta 4 et gamma 4 (qui sont des fractions instables) dans les
athalassémies.
Les caractéristiques des thalassémies comprennent : un déséquilibre de la chaîne α/β
globine, une érythropoïèse inefficace, une anémie hémolytique chronique, une expansion
hématopoïétique compensatoire, une hypercoagulabilité et une absorption accrue du fer
intestinal
En microscopie électronique, la chromatine est fine, les organites bien développés et situés
dans l'encoche du noyau. Il existe de nombreuses granulations azurophiles, de petite taille
correspondant à des lysosomes. La membrane plasmique est irrégulière avec de nombreuse
expansions et microvillosités. Les monocytes représentent 2 à 10 % de l'ensemble des
globules blancs.
Les monocytes : microscopie électronique
2. Les lymphocytes
Ce sont des cellules mononucléées, au rapport nucléo / cytoplasmique élevé. Leur durée de
vie est variable, certains lymphocytes mémoires peuvent avoir une durée de vie très longue.
En microscopie optique, ce sont des cellules de petites tailles, environ 7 µm de diamètre avec
un noyau occupant la quasi-totalité de la cellule. Leur forme est régulière et arrondie. Il existe
une petite frange cytoplasmique périphérique d'aspect mauve au MGG. Le noyau est
sphérique, dense.
Les lymphocytes : microscopie optique
Les lymphocytes B effectuent leur différenciation dans la moelle osseuse (organe lymphoïde
primaire). Ils sont responsables de l'immunité humorale et peuvent fabriquer les anticorps
ou immunoglobines après présentation de l'antigène par une cellule présentatrice d'antigène
(macrophages, cellules folliculaires, cellules dentritiques).
Les lymphocytes B possèdent des immunoglobulines de membrane qui constituent le
marqueur phénotypique de ces cellules. La fabrication des anticorps se fait au niveau des
organes lymphoïdes secondaires où les lymphocytes se transforment en plasmocytes.
Les lymphocytes T acquièrent leur différenciation au niveau du thymus (organe lymphoïde
primaire). Les lymphocytes T matures expriment le récepteur de membrane CD3. Parmi ces
lymphocytes matures, on distingue plusieurs groupes caractérisés par la présence d'autres
récepteurs de membrane :
Les CD4 ou T helpers qui reconnaissent l'antigène en association avec les molécules HLA de
classe II (représentent environ la moitié des T)
Ces cellules participent en synergie avec d'autres cellules, aux réactions d'hypersensibilité
immédiate et retardée. Elles ont à des degrés moindres que les neutrophiles des propriétés
de bactéricidie et de phagocytose. Elles interviennent essentiellement dans la destruction des
parasites par l'intermédiaire de protéines de haut poids moléculaires (Eosinophil Cationic
Protein - ECP et la Major Basic Protein - MBP) contenues dans les cristalloïdes des
granulations. La membrane plasmique possède un récepteur pour les immunoglobulines de
type lgE et pour l'histamine.
3. Basophiles
Ces cellules sont les moins nombreuses des polynucléaires, (0 à 1 % de l'ensemble des
globules blancs). La durée de vie de ces cellules est de 3 à 4 jours.
En microscopie optique, ces cellules ont un diamètre de 10 à 14 µm. Leur noyau est
irrégulier. Il peut prendre un aspect de trèfle, qui est généralement masqué par les
nombreuses granulations métachromatiques (prennent une coloration rouge avec les
colorants acides comme le bleu de toluidine ou le bleu alcian) qui apparaissent pourpres au
MGG.
Basophiles : microscopie optique
: Il est ensuite possible d'observer les cellules hématopoïétiques dans les espaces
sinusoïdaux entre les travées hépatocytaires puis dans la rate. Au cinquième mois, la moelle
osseuse commence à produire des leucocytes et des plaquettes et plus tardivement des
globules rouges. A la naissance, la moelle osseuse est le siège principal de la production
hématopoïétique. Chez l'adulte, seule la moelle osseuse des vertèbres, des côtes, du crâne,
du bassin et de la partie proximale du fémur assure le renouvellement des lignées
sanguines.
A- Généralités
Les éléments du sang vont se former dans la moelle osseuse rouge (hématopoïétique) située
dans la diaphyse des os longs, les épiphyses et les os plats.
La moelle osseuse, riche en capillaires sinusoïdes, est faite :
• d'un stroma où se trouvent des cellules fixes : cellules réticulaires, adipocytes,
macrophages;
• de cellules libres : correspondant aux cellules des différente lignées hématopoïétiques.
L'hématopoïèse se définit comme l'ensemble des processus de différenciation, de
prolifération et de maturation qui conduisent de la cellule souche multipotente
(mésenchymateuse) à la cellule sanguine mûre. Elle intéresse 3 compartiments cellulaires et
donne naissance à 9 lignées sanguines.
Les compartiments de l’hématopoïèse
A partir d'une cellule souche multipotente (CSM), deux grandes voies de différenciation
se dégagent :
Des modifications morphologiques et biochimiques permettent de décrire les stades de
proérythroblaste (1), d'érythroblaste basophile (2), d'érythroblaste polychromatophile (3),
d'érythroblaste orthochromatophile (4) puis de réticulocyte (5). Six jours environ sont
nécessaires pour qu'un proérythroblaste devienne un globule rouge circulant
Erythropoïèse
1. Définition
C’est l’ensemble des mécanismes cellulaires qui aboutissent à la formation des érythrocytes
(globules rouges) dans la moelle osseuse et sous la dépendance de l’érythropoïétine. C’est
un phénomène adaptatif qui peut, en cas de besoin accru, être multiplié par 7 ou 8. La durée
moyenne de ce processus est de 7 jours, mais elle peut être raccourcie par stimulation de
l’érythropoïétine.
2. Cellules souches
L’érythropoïèse prend naissance à partir d’une putative cellule souche hématopoïétique.
Celle-ci va s’engager dans une voie de différenciation myéloïde, vers un pro-géniteur
multipotent. Ce progéniteur appelé CFU-GEMM (Colony Forming Unit
Granulocyte/Erythrocyte/ Megacaryocyte/Macrophage) va ensuite se différencier vers un
progéniteur restreint dans la voie érythroïde appelé BFU-E (Burst Forming Unit Erythroid).
Le BFU-E va proliférer et se différencier par étapes successives pour aboutir à la formation
de précurseurs érythroblastiques morphologiquement reconnaissables au niveau médullaire
(érythroblastes) et de globules rouges matures dans le sang périphérique en environ trois
semaines chez l’homme.
Hématie Proérythroblaste
c. La CFU-Eo
Elle donnera les granulocytes éosinophiles.
d. La CFU-B
Elle donnera les granulocytes basophiles et les mastocytes.
Qu'il s'agisse de la lignée neutrophile, éosinophile ou basophile, toutes les cellules qui
donneront naissance aux polynucléaires passent par les stades de la granulopoïèse (Voir
tableau ci-dessous):
Cellule Caractéristiques principales
CFU- (GM ou Eo ou B) Appartient au compartiment des cellules déterminées
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
26
D- Régulations de l'hématopoïèse
Elle est assurée par un grand nombre de molécules, en particulier des cytokines (facteurs de
croissance glycoprotéiques), désignées sous le terme de facteurs stimulateurs de colonies
(Colony Stimulating Factors : CSF), à savoir :
• L'érythropoïétine : sécrétée par les reins, cette hormone intervient dans l'érythropoïèse en
stimulant la transformation des CFU-E en proérythroblastes;
• L'interleukine-3 (Il-3) : sécrétée par les lymphocytes T et les cellules de l'épiderme, elle a
pour cible, les cellules souches multipotentes, la majorité des cellules précurseurs (ou cellules
déterminées) ainsi que beaucoup de cellules en voie de différenciation;
• Le G-CSF, le M-CSF et le GM-CSF : agissent, au niveau de la leucopoïèse, respectivement
sur les cellules précurseur des granulocytes, des monocytes ainsi que de ces deux variétés de
cellules.
1. EDTA
L’EDTA (acide éthylènediaminetétracétique) est l’anticoagulant utilisé pour les analyses
courantes d’hématologie, parce qu’il assure la conservation des éléments figurés du sang 2.
L’EDTA prévient la coagulation du sang par son action de chélation sur le calcium.
Dans les tubes de prélèvement sous vide, l’EDTA se retrouve sous deux formes principales
: EDTA K2 (dipotassium EDTA dihydrate ou sels dipotassiques) et EDTA K3 (tripotassium
EDTA anhydre ou sels tripotassiques).
L’EDTA K2 est l’anticoagulant de choix pour les analyses de routine en hématologie. Selon
l’International Council for Standards in Hematology (ICSH) les résultats des hématocrites
obtenus avec l’EDTA K2 sont moins variables. De plus, selon l’ICSH, l’adoption d’un seul
anticoagulant permettrait une meilleure normalisation des techniques hématologiques.
2. CITRATE DE SODIUM
Le tube à bouchon noir contenant du citrate de sodium à un volume de 1 :4 (1 volume de
citrate de sodium pour 4 volumes de sang) est utilisé en hématologie pour l’analyse de la
vitesse de sédimentation des érythrocytes selon la méthode Westergren originale. Son
action anticoagulante se situe au niveau des ions calcium qu’il neutralise en formant un
complexe citrate de calcium.
Le tube à bouchon bleu, pour les analyses de coagulation, contenant du citrate de sodium à
un volume 1 :9 (1 volume de citrate pour 9 volumes de sang) est utilisé en hématologie dans
les cas de satellitisme plaquettaire et dans certains cas d’agrégation plaquettaire. À cause
du facteur de dilution du sang par l’anticoagulant, il faut alors corriger le nombre de
plaquettes obtenu en le multipliant par 1,1 ou additionner 10 % à la numération
plaquettaire.
3. Héparine
3. L’HEPARINE :
C’est l’anticoagulant de choix si l’on veut éviter une hémolyse des érythrocytes. Il sera
utilisé, par exemple, pour la recherche de la fragilité osmotique.
Il agit comme antithrombine en inhibant directement l’action de la thrombine sur le
fibrinogène.
Il ne faut pas utiliser de sang hépariné pour la préparation d’un frottis sanguin. L’héparine
occasionne des distorsions morphologiques au niveau leucocytaire et plaquettaire.
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
29
Ratio sang/anticoagulant
La qualité et la stabilité du spécimen d’hématologie sont directement reliées au respect du
ratio adéquat de sang/anticoagulant dans le tube de prélèvement.
Idéalement, le ratio sang/anticoagulant de l’échantillon doit être optimal. Cependant, pour
les cas difficiles, il semble qu’une variation du ratio sang/anticoagulant inférieure de 10 %29
à 20 %53 du volume optimal n’occasionne pas de différence significative dans le résultat et
soit considérée comme acceptable.
Nous suggérons fortement l’utilisation de tubes témoins affichant le volume minimal et
maximal pour chaque format de tubes utilisés.
Pour un spécimen ne contenant pas un minimum de 80 % de son volume optimal, une
annotation à cet effet devrait accompagner le résultat.
Dans un tube où la quantité de sang est moindre, l’excès d’anticoagulant provoque des
changements morphologiques dans les cellules sanguines. Par exemple, ce milieu
hypertonique entraînera une déshydratation des érythrocytes6 (fausse diminution de
l’hématocrite et du VGM).
Pour assurer un mélange sang/anticoagulant adéquat, les tubes doivent être mélangés par
inversion de 5 à 10 fois après le prélèvement.
Identification de l’échantillon
L’identification adéquate de l’échantillon est une étape préanalytique importante, les
éléments suivants doivent être respectés :
• Chaque échantillon doit être identifié individuellement;
• Chaque échantillon doit porter une double identification, soit le nom et prénom du client
et un numéro d’identification personnalisé.
Pour obtenir plus de détails, consulter les règles normatives sur les ponctions veineuses et
les ponctions capillaires de l’O.P.T.M.Q.
Transport et délais de conservation
Les délais de conservation des spécimens peuvent varier selon l’analyse, la condition
clinique du client, l’instrumentation, les réactifs et les conditions dans lesquelles les
spécimens sont conservés ou transportés.
Pour assurer la qualité de cette étape préanalytique, le laboratoire devrait établir pour chaque
analyse hématologique, des procédures écrites relatives :
• Aux délais de conservation;
• Aux conditions de transport appropriées;
• Aux conditions particulières de conservation qu’exige l’analyse.
Les exigences préanalytiques, dont les délais de conservation spécifiques à certaines
analyses hématologiques, seront abordées dans les sections correspondantes de ce
document.
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
30
B. Procédure détaillée
Recommandation : un prélèvement doit être réalisé sur un sujet au repos ; certains
paramètres sont influencés par l’activité cellulaire, la contraction musculaire (acide lactique,
acide pyruvique,...) ou le stress.
Note : Le préleveur se lave les mains avec un savon désinfectant entre chaque prélèvement.
Note : Le port de gants lors du prélèvement de sang minimise les risques d’exposition aux
agents biologiques.
Certaines analyses ne peuvent être réalisées que sur un sujet à jeun. En général un jeûne de
8 à 12 h est suffisants. Dans tous les cas le jeûne permet plus facilement une comparaison des
résultats, notamment lorsque les analyses sont effectuées à plusieurs reprises.
Etape 2. Choisir le site de ponction
Le prélèvement d’un échantillon de sang peut s’effectuer à partir de toutes les veines
superficielles du pli du coude, de l’avant-bras et du dos de la main. On recherche le site de
ponction dans l’ordre suivant :
- veine médiane, - veine céphalique, - arcade dorsale de la main, -veine basilique,- veine
céphalique
La recherche d’une veine pour effectuer la ponction veineuse s’effectue de la manière suivante
: le patient serre son poignet et son bras, tendu, est incliné vers le bas.
Un examen visuel et une palpation des veines permettront de noter les caractéristiques
suivantes :
- la situation des veines
- le parcours des veines
- la constitution de la veine (souplesse, taille,...).
- Une veine normale est une veine facilement palpable, compacte, souple et élastique.
Attention : L’artère est un vaisseau palpable mais pulsatile.
-Soit un adaptateur, dans le cas d’un prélèvement sur une voie veineuse en place (cathéter,
robinet...).
Etape 4. Préparer le matériel de ponction
Du confort
- du patient
Le bras du patient est posé sur l’accoudoir ou sur un support. Il doit être tendu et le
poignet serré.
1) Introduire le premier des tubes à prélever dans le corps VACUTAINER ; ne pas perforer
le bouchon.
Note1 : Respecter l’ordre de prélèvement des tubes qui figure en annexe. Si le tube de
coagulation est le premier à devoir être prélevé, il est recommandé de le faire précéder d’un
tube sans additif afin d’éliminer les premiers ml de sang qui peuvent contenir du facteur
tissulaire susceptible de modifier les résultats des tests de coagulation.
Note 2 : Tapoter doucement le haut du tube, s’il contient un additif pour faire retomber les
cristaux/particules ou gouttes d’additif qui pourraient être prises autour du bouchon.
Note: Une fois le premier tube rempli, évité d’inverser la position des mains
durant le prélèvement.
b) Cas particuliers
: 105 g/l
Femme enceinte (à partir du
second trimestre de grossesse)
Cette définition simplifiée n'est en fait valable qu'en présence d'un volume plasmatique total
normal. S'il est augmenté, l'hémogramme dépiste de « fausses anémies » ou « anémies par
hémodilution » telles celles rencontrées physiologiquement à la fin de la grossesse ou en
pathologie au cours des hypergammaglobulinémies importantes, surtout en rapport avec les
IgM, splénomégalies vasculaires, insuffisance cardiaque.
Il faut insister sur le fait que le nombre d'hématies à l'hémogramme et l'hématocrite n'entrent
pas dans la définition d'une anémie (ni les autres renseignements de l'hémogramme qui
seront utiles dans le bilan de cette anémie).
L'anémie étant liée à la quantité d'hémoglobine circulante, sa conséquence
physiopathologique essentielle est la diminution d'oxygène transporté dans le sang et donc
l'hypoxie tissulaire.
On distingue deux grands types d'anémies : les anémies centrales et les anémies
périphériques :
Hématocrite : ses variations correspondent à celles de l'hémoglobine avec les mêmes réserves
pour son interprétation. Il participe au calcul des constantes érythrocytaires.
Volume globulaire moyen : sa diminution définit une microcytose et son augmentation une
macrocytose.
Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine : sa diminution définit L’hypochromie,
c'est-à-dire un contenu en hémoglobine par hématie diminué.
Cette hypochromie est également détectable sur les frottis de sang. Une hypochromie
débutante ou ne touchant qu'une partie des hématies peut être observée sur le frottis de sang
alors que la TCMH de l'automate, qui est une valeur moyenne établie sur l'ensemble des
hématies, peut encore rester dans les limites des valeurs de référence.
Concentration corpusculaire en hémoglobine : la baisse de ce paramètre était autrefois
utilisée pour définir l'hypochromie. En fait, sa diminution ne survient que tardivement, bien
après celle de la TCMH et ne présente plus guère d'intérêt diagnostique. L'augmentation de
la CCMH témoigne dans la plupart des cas d'une surestimation due à un problème technique
lié à l'automate ou à l'échantillon - présence d'agglutinines froides ou, plus rarement,
d'hémoglobine libre plasmatique. Une augmentation vraie est souvent observée dans la
sphérocytose héréditaire.
Indice de distribution du volume des globules rouges (IDGR) : il est augmenté en cas
d'anisocytose globulaire.
Anomalies des hématies sur frottis : cet examen est indispensable en cas d'anémie ou même
d'anomalies de paramètres érythrocytaires (VGM, TCMH, IDGR) sans anémie.
La formule sanguine est toujours associée à la numération sanguine. Elle permet d'apprécier
les éléments cellulaires du sang sous leur aspect qualitatif : morphologie, homogénéité de
forme et de taille des globules rouges et des plaquettes d'une part, d'autre part, pourcentage
de chaque catégorie de leucocytes (ramené en valeur absolue) : polynucléaires, lymphocytes
et monocytes ; il est également possible de détecter d'éventuelles cellules normalement
absentes du sang circulant (cellules provenant de la moëlle osseuse). Cet examen est très
important dans le dépistage de nombreuses maladies du sang.
ANALYSES DE L’HEMOGRAMME
L’hémogramme (ou formule sanguine) est l’examen des composés cellulaires sanguins. Il
permet entre autres de détecter la présence de certaines pathologies telles qu’une infection
(virale, bactérienne ou parasitaire), un risque hémorragique ou des maladies du sang.
Il existe différents hémogrammes comportant l’analyse des paramètres suivants :
DOSAGE DE L’HEMOGLOBINE
A. Dosage par la méthode de Sahli
A.1. Principe
Le sang est dilué dans une solution acide, ce qui transforme l’hémoglobine en hématine
acide qui est alors comparée à une solution témoin colorée.
La méthode est inexacte car tous les types d’hémoglobine du sang circulant ne se
transforment pas en hématine acide, visuellement, les changements de couleur ne sont pas
très sensibles et la couleur brune de la solution témoin n’est pas vraiment semblable à celle
de l’hématine acide. Cette méthode n’est décrite ici que parce qu’elle est encore employée
dans certains laboratoires, mais elle est déconseillée.
: 105 g/l
Femme enceinte (à partir du
second trimestre de grossesse)
Ferricyanure de 200
K.... mg
Cyanure de K 50
.... mg
PO4H2K anhydre 140
mg
.Après introduction des 20 µl de sang (non dilué ou dilué) dans le R. de Drabkin il est
impératif de rincer parfaitement la paroi de la pipette à l’aide du réactif par aspirations et
refoulements successifs
.Homogénéiser chaque tube par retournements
.Laisser à température ambiante pendant au moins 15 minutes
.Règler le zéro du spectrophotomètre à 540 nm sur de l’eau
.Mesurer l’absorbance du tube n°1 afin de s’assurer qu’elle est très faible (< 0,05) ;
Puis régler le zéro du spectro sur ce tube (blanc réactif)
.Mesurer ensuite l’absorbance des tubes 2, 3 et 4 à cette même longueur d’onde.
C. Tracer la droite d’étalonnage sur papier millimètré
.abcisses : concentrations d’Hb ; .ordonnées : absorbance
D. S’assurer de la qualité de l’étalonnage
1. Les 3 points doivent être alignés et la droite doit passer par l’origine.
2. La pente de la droite : elle ne doit être ni trop importante ni trop faible
3. Tester quelques échantillons de sang veineux dont on connaît l’hématocrite (voir §
III.B.) et/ou d’une suspension globulaire du commerce dont on connaît la concen-
tration en Hb (voir § III.A.)
R. de Drabkin 5 ml 5 ml 5 ml
Sang contrôle 0 20 µl 0
Sang patient 0 0 20 µl
réticulocytes représentent donc environ 1% des globules rouges. Pour les mesurer, on les met
en évidence sur frottis sanguin à l’aide de certains colorants comme le bleu de méthylène.
Ceux-ci font précipiter dans ces « réticulocytes » les organites cytoplasmiques (ARN
messagers en particulier) qu’ils comportent encore et qui disparaissent dans les globules
rouges plus âgés. C’est ce que l’on appelle la « substance réticulo-filamenteuse ».
On estime sur 100 globules rouges environ, le pourcentage de ceux qui sont des réticulocytes.
Pour que ce résultat puisse être interprété, il faut exprimer en nombre absolu en rapportant
ce pourcentage au nombre total de globules rouges par mm3. En effet un taux normal de
réticulocytes se situe entre 25.000 et 100.000 par mm3 pour un taux d’hémoglobine normal.
Il existe depuis peu une technique automatique de décompte des réticulocytes
CONSTANCES ERYTROCYTAIRES
En fonction de son MCV et de son MCH, une anémie peut être microcytaire (la taille du
globule est réduite) et hypochrome (l’hémoglobine par globule est abaissée), macrocytaire
(la taille du globule est augmentée) et normochrome (l’hémoglobine par globule est normale)
ou normocytaire et normochrome.
An. mégaloblastique
Défaut de Réticulocytes2
Défaut de
•Fer
•Vit B12 < 100 G/L > 150 G/L
•Hème
•Globine •folate An. non régénérative An. régénérative
An. non mégaloblastique
•SMD
Huile à Immersion;
Solution de Giemsa;
Methanol;
Ratelier.
Résultat attendus
Neutrophile : 50 à 70% ;
Lymphocyte : 20 à 40% ;
Monocyte : 2 à 10 % ;
Eosinophile : 1 à 5% ;
Basophile : 0 à 1% ;
sous forme de poudre Giemsa qui doit être dissous dans dans un mélange 50/50 de
méthanolet du glycérol pour fournir un stock concentré de solution.
Pour colorer la solution stock est diluée dans de l'eau qui est tamponnée à un pH
approprié pour l'application prévue – pH 6,5-7,0 pour les frottis sanguins, inférieur pour
coupes de tissus fixés au formol.
L'utilité de la coloration de Giemsa en hématopathologie a d'abord été reconnue dans des
frottis sanguins, seule ou en combinaison avec le May-Grünwald.
Karl Lennert et son groupe de Kiel ont publiés de nombreux articles et livres dans lesquels
ils vantaient les avantages de la coloration Giemsa pour les tissus hématolymphoïdes. En
effet, la classification de Kiel des lymphomes est basée sur l'étude de Frottis colorés au
Giemsa, une procédure qui a été considéré comme supérieure à l‘hématoxyline et l'éosine
pour l'analyse des ganglions lymphatiques et la moelle osseuse. Il est nécessaire de
mentionner que la coloration du contenu nucléaire n‘est pas autant claire qu‘avec
l‘hématoxyline-éosine. Pourtant, la coloration différentielle du cytoplasme et
particulièrement les granules différenciées est meilleure que celle obtenue par
l‘hématoxyline-éosine.
1-2 Procédure de Coloration :
Réactifs :
• Coloration Giemsa ;
• Le méthanol à 100%
• du papier absorbant ;
• Microscope avec lentille de x100 et 10x10 grilles oculaires
• Huile à Immersion
de Giemsa est ajouté, alors les monocytes commence à ressembler aux promyélocytes
neutrophiles. La quantité de Giemsa à ajouter doit être soigneusement titrée et réévaluée
avec chaque changement de lot de la coloration de Wright. La procédure de coloration
des frottis comporte deux étapes :
1-La fixation
2-La coloration
En première étape le frottis sanguin séché à l‘air, est recouvert de la coloration de Wright-
Giemsa dissous dans du méthanol. Le méthanol pousse les protéines cellulaires à adhérer
à la lame ; évitant les cellules d‘être laver de la surface de la lame comme il préserve aussi
les structures cellulaires.
A cette étape aucune coloration n‘est établie car les colorants ne sont pas ionisés. En
deuxième étape la lame est recouverte de tampon qui va ajuster le pH, permettant aux
colorants de s‘ioniser et la coloration apparait.
2-2-1 Les réactifs
-Stock Wright-Giemsa solution
Expiration : 6 mois
- 13 g de poudre de Wright‘ stain
- 3 g de Wright stain
- 0.4 g de poudre Giemsa stain
- 4000 mL de méthanol absolu sans acétone Préparer comme suit :
1. versez 2 L de méthanol dans un bécher, ajouter un barreau magnétique et mélanger.
2. Ajoutez les poudres des colorants, et le reste du méthanol. Placez du parafilm au-dessus
du bécher
3. Mélangez pour 2 à 3 heures, et incubez la nuit à 37.5 °C.
4. Mélangez le lendemain pour 2 à 3 heures. La solution doit rester au moins 2 semaines
avant utilisation, mais elle donne des résultats acceptables si elle est utilisée immédiatement
après sa préparation.
Filtrez la solution par du papier filtre avant utilisation.
-Solution de coloration Giemsa
Date d’expiration varie en fonction du lot.
- Stock de tampon phosphate
Expiration : 2 mois
26.52 g phosphate de potassium monobasique anhydre (KH2PO4)
10.24 g phosphate de potassium dibasique anhydre (Na2HPO4)
4000 g d‘eau déminéralisée Tamponner à pH
to 6.4.
-Tampon de travail pour la solution de Wright
Expiration : 1 heure
200 mL de tampon phosphate
25 mL de solution Wright-Giemsa
25 mL de solution Giemsa
2-2-2Procédure de coloration
3- COLORATION DE MAY-GRUNWALD-GIEMSA
La coloration de May-Grünwald-Giemsa (MGG) fait partie des colorations polychromes
dites « de Romanowsky » avec celles de Leishman, de Giemsa et de Wright.
4- COLORATION DE JENNER
Préparer une solution de 5 g/l dans du méthanol de la même façon comme décrit
précédemment pour la coloration de de May-Grünwald.
4-1 Coloration de Jenner-Giemsa
La coloration de Jenner peut être substituée au May-Grünwald dans la technique décrite à
la coloration de MGG. Les résultats sont un peu moins satisfaisants. La coloration est utilisée
avec 4 volumes d'eau tamponnée et les frottis, après étant fixés dans le méthanol pour
environ 4 minutes, sont plongés dans la solution de Giemsa. Ils devraient rester dans la
dernière solution pour 7-10 min. La différenciation est réalisée comme décrit plus tôt.
5- COLORATION DE LEISHMAN
La coloration de Leishman qui était largement utilisée dans le laboratoire d'hématologie de
diagnostic, n'a pas été appréciée par une touche scientifique depuis quelques décennies
comme les autres colorants de Romanowsky. Sauf dans le travail de WoronzoffDaschkoff
où elle constituait l'un des plusieurs composants qui font partie du colorant de complexe.
5-1 Procédure
Peser 0,2 g de colorant en poudre, transférer à un flacon de 200-250 ml de capacité. Ajouter
100 ml de méthanol et chauffer le mélange à 50°C pendant 15 minutes, en agitant. Laisser
refroidir le ballon et filtrer la solution. Il est alors prêt à l'emploi, mais donne de meilleurs
résultats au repos.
Sécher le frottis à l‘air et inonder la lame avec la coloration. Après 2 min, ajoutez le double
du volume d'eau et colorer la lame pour 5-7 min. Puis laver dans un flux d‘eau tamponnée
jusqu'à ce qu'il ait acquis une teinte rosâtre (jusqu'à 2 min). Après que le dos de la lame a
été nettoyée, laisser à sécher.
6- METHODES DE COLORATIONS RAPIDES
La méthode de Field a été introduite pour apporter une réponse rapide à la coloration des
frottis épais pour les parasites du paludisme. Avec quelques modifications, elle peut être
utilisée de façon assez satisfaisante pour la coloration rapide des frottis minces. Les
colorations sont disponibles dans le commerce prêt à l'emploi, ou ils peuvent être préparés
comme suit.
6-1 Réactifs
Coloration A
Bleu de méthylène……………….……………………………………. 1,3 g
Hydrogénophosphate de sodium (Na2HPO4.12H2O) ………………12,6 g
Phosphate de potassium monobasique (KH2PO4) ……………………6,25 g
Eau……………………………………………………………………500mL
Dissoudre le bleu de méthylène et de l'hydrogénophosphate de sodium phosphate dans
50 ml d'eau. Puis faire bouillir la solution dans un bain d'eau jusqu‘à l‘ébullition pour «
polychromer » le colorant. Ajouter le phosphate de potassium monobasique et 500 ml
d'eau fraîchement bouillie. Après agitation pour dissoudre la coloration, mettez à côté la
solution pendant 24 h avant de filtrer. Filtrez à nouveau avant utilisation. Le pH est de
6,6 à 6,8.
En variante, l'azur B peut être ajouté au bleu de méthylène dans la proportion de 0,5 g
d'azur B à 0,8 g de le bleu de méthylène, et les colorants combinés sont ensuite dissous
directement dans la solution de tampon phosphate.
Coloration B
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
67
Eosine……………………………………………………………… 1,3 g
Hydrogénophosphate de sodium (Na2HPO4.12H2O) ………………12,6 g
Phosphate de potassium monobasique (KH2PO4) ……………………6,25 g
Eau ………………………………………………………………….500 mL
Dissoudre les phosphates dans l'eau fraîchement bouillie chaude et puis ajouter le colorant.
Filtrer la solution après l'avoir laissé reposer pendant 24 h.
6-2 Procédure
Fixer le frottis pendant 10-15 secondes dans le méthanol. Décanter le méthanol et déposer
sur la lame 12 gouttes diluées de la coloration B (1 volume de colorant pour 4 volumes
d'eau). Immédiatement, ajouter 12 gouttes de coloration A. Agiter la lame pour mélanger
les colorations. Après 1 min, rincer la lame dans l'eau, puis plonger le frottis pendant 5
secondes dans le tampon phosphate à pH 6,6, laver la lame dans l'eau, puis placez la sur
la fin pour drainer et sécher.
Introduction
La vitesse de sédimentation est un examen empirique, réalisé dans les laboratoires
d’hématologie et visant à mettre en évidence une variation de la viscosité sanguine
généralement en rapport avec un état inflammatoire. Elle se caractérise par une grande
simplicité technique et un faible coût. Elle a cependant l'inconvénient d'avoir aussi une très
faible spécificité et d'être facilement modifiée par toute perturbation des protéines
plasmatiques.
Ils existent plusieurs méthodes de détermination de la vitesse de sédimentation. La méthode
de Westergren, qui est la plus couramment utilisée à cause de la simplicité de sa mise en
œuvre. Néanmoins, son temps d’exécution s’étale sur une longue durée (1H).
L’automatisation de la technique donne un résultat en un temps très bref, en revanche le cout
de son installation reste trop cher.
Dans ce contexte où l’automatisation rapide est couteuse et l’examen classique est long, on a
vu pertinent le recours à un examen manuel rapide et peu onéreux.
La méthode de détermination inclinée de la vitesse de sédimentation se présente comme une
alternative pour résoudre ces problèmes.
1. Définition et techniques
La vitesse de sédimentation (VS) mesure la vitesse de chute libre des érythrocytes contenus
dans un sang recueillit sur un anticoagulant. Elle est donc égale à la hauteur de la colonne
du plasma au-dessus de la couche de globules rouges mesurée en mm. Cette sédimentation
est due au fait que la densité des hématies est supérieure à celle du plasma.
L’augmentation de la VS renseigne sur l’existence d’un état inflammatoire. Cependant, elle
n’a pas de spécificité et elle ne peut pas être considérée comme un argument diagnostique,
mais plutôt un examen d’orientation devant un tableau clinique donné.
La mesure du taux de VS se fait par 2 méthodes :
- La méthode de Westergren ou méthode à tube vertical (Figure.5) : Il s’agit d’introduire le
sang recueilli sur citrate tri-sodique 3,8 % dans un tube fin et gradué en mm par capillarité,
ensuite mesurer la chute du culot globulaire après 1 heure et 2 heures.
3. Variations pathologiques
3.1 Facteurs érythrocytaires
3.1.1 Agrégation érythrocytaire
Le phénomène d’agrégation érythrocytaire est un processus au cours duquel les globules
rouges s’empilent pour former des rouleaux linéaires (Figure. 6). Au repos, ces derniers
s’associent pour former un réseau tridimensionnel. Les forces de cisaillements garantissent
la réversibilité du phénomène en dispersant les agrégats érythrocytaires qui ne peuvent être
formés que dans des zones à faibles forces de cisaillements ou de stases. Le cisaillement
diminue fortuitement avec l’augmentation de la viscosité du sang.
- Hypercholestérolémie,
hypertriglycéridémie
Diminution
- Cryoglobulinémie - Corticoïdes
- Polyglobulie - Cachexie
- Forte hyperleucocytose - Insuffisance cardiaque congestive
- Hyperviscosités - Température basse de la pièce
- Anémie hémolytique - Mesure de la VS plus de 2 heures après
- Hémoglobinopathies le prélèvement
- Hypofibrinogénémie
Sans effet
Fixer le tube
La base du support en s’assurant qu’il est absolument vertical.
Vérifier qu’il n’y ait pas des bulles d’air dans le tube.
La base du support doit être horizontale
Actionner la minute
Attendre un heur et noter la hauteur de la couche de plasma en mm à partir de zéro du
haut du tube.
Causes d’erreurs :
Trop de sang par apport à l’anticoagulant et trop de temps.
CHAPITRE VI : HEMOSTASE
1. GENERALITES
Définition de l'hémostase = ensemble des mécanismes assurant :
• la prévention des saignements spontanés
• l'arrêt des hémorragies en cas de rupture de la continuité de la paroi vasculaire, la formation
locale d'un caillot et sa dissolution.
Les différents protagonistes de l'hémostase sont présents dans la circulation et en équilibre.
Thrombophilie
Equilibre hémostatique
Coagulation
Fibrinolyse
3. types d’Hémostase
A. Hémostase primaire
Son but est l'obturation de la brèche vasculaire = formation du clou plaquettaire.
Les différents acteurs de cette phase initiale de la coagulation sont :
Sang Vaisseau
Plaquettes Va soconstriction
Forces
hémodynamiques
B. Coagulation
1. Facteurs de coagulation
Les facteurs de la coagulation, synthétisés pour la plupart par le foie, sont divisés en
précurseurs (pro-enzymes ou zymogènes) de sérine-protéases (facteurs II, VII, IX, X, XI, XII),
en cofacteurs (facteurs V, VIII) et en substrat (fibrinogène).
La vitamine K intervient au stade terminal de la synthèse de 4 facteurs de la coagulation
(facteurs II, VII, IX, X = facteurs vitamine K dépendants) en leur faisant acquérir la capacité
de se complexer avec le calcium et les phospholipides.
Pour que l'activation enzymatique des facteurs de la coagulation se déroule normalement, la
présence de phospholipides et de calcium est nécessaire. Les phospholipides proviennent
de deux sources principales, les plaquettes et les tissus (thromboplastine tissulaire). Le
calcium est nécessaire à la plupart des étapes d'activation enzymatique de la coagulation.
La coagulation aboutit, après une cascade de réactions enzymatiques, à la conversion du
fibrinogène soluble en fibrine insoluble. L'apparition de filaments de fibrine à la surface des
plaquettes vient consolider le clou hémostatique et aboutit à la formation du caillot.
2. Etapes de la coagulation
On peut schématiquement diviser la « cascade » de réactions de la coagulation (le vrai
concept de l’hémostase n’est pas une cascade mais plutôt un réseau) en 3 étapes :
a) La génération de la prothrombinase par l'aboutissement de 2 voies différentes de la
coagulation appelées extrinsèque et intrinsèque.
b) La formation de thrombine ou la transformation de la prothrombine en thrombine par le
complexe prothrombinase.
c) La formation de fibrine ou la transformation du fibrinogène en fibrine.
Temps de Quick
Le temps de coagulation du plasma du patient est
comparé à celui d'un témoin normal (en général
voisin de 10 secondes). Ce résultat peut être
XI XII
VII
IX VIII
exprimé en pourcent d'activité à l'aide d'une
courbe de temps de coagulation effectuée avec
différentes dilutions du plasma témoin.
X V Droite d’étalonnage (expression du Quick en
pourcentage)
II IIa
Fibrinogène Fibrine
Il est évident que ces tests n'ont de sens que s'ils sont comparés :
a) avec d'autres tests de la coagulation, en particulier la mesure du fibrinogène,
Cours d’Hématologie générale à l’usage des étudiants de biologie médicale
Biologiste Médical Christophe SUANA E-mail : christosuana88@gmail.com 00243 89 027 81 36
Tous droits réservés, il est interdit de reproduire ou de transmettre le contenu de ce texte, sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.
77
b) s'ils sont intégrés, comme pour tout examen de laboratoire, à un contexte clinique.
A A B anti-B
B B A anti-A
AB A et B aucun aucun
Ces groupes sont déterminants pour les transfusions. Car si, par exemple, les anticorps anti-
A du receveur se fixent sur les antigènes A des globules rouges du donneur, ils provoquent
l’agglutination de ces cellules, voire leur destruction (hémolyse). Cela entraîne l’échec de la
transfusion et, dans certains cas, des réactions cliniques très graves. C’est pourquoi, lors
d’une transfusion, la compatibilité entre groupes sanguins doit absolument être respectée.
3. Rhésus (RHD)
Le système RHD détermine quant à lui, la présence ou l’absence de l’antigène D sur les
globules rouges. S’il est présent, l’individu est Rhésus D positif (+) ; s’il est absent, l’individu
est Rhésus D négatif (-).
Les anticorps anti-RHD sont des anticorps irréguliers de type IgG, acquis à l’occasion d’un
épisode transfusionnel ou d’une grossesse. Lorsque les globules rouges n’expriment pas
l’antigène D, des anticorps contre cet antigène peuvent être produits par l’individu dans le
cas d’exposition :
4.Donneur/Receveur de sang
La combinaison des systèmes ABO et RHD permet le classement en 8 groupes sanguins :
O+, O-, B+, B-, A+, A-, AB+ et AB-. Les deux systèmes sont donc associés
a) Transfusion de globules rouges (concentrés érythrocytaires – CE )
• En règle générale, le patient est transfusé avec des CE de groupe sanguin identique
(isogroupe). En cas de pénurie de CE de même groupe ABO ou si le patient présente des
allo-anticorps, il est possible de
• À l’inverse, les individus de groupe AB+ peuvent recevoir les globules de tous les groupes
sanguins car ils ne produisent aucun des anticorps anti-A, B et D. Ils sont appelés « receveurs
universels ».
b) Transfusion de plasma (plasmas frais congelés – PFC)
• En règle générale, le patient est transfusé avec des PFC isogroupe ABO. Il n’est pas
nécessaire de respecter la compatibilité RhD. En cas de pénurie, il est possible de transfuser
des PFC ABO compatibles.
• Pour la transfusion de plasma, les règles de compatibilité sont différentes. Le plasma de
donneurs du groupe AB+ convient à tous les receveurs. Ils sont appelés « donneurs
universels de plasma ». En effet, le plasma de ce groupe sanguin ne contient ni des anticorps
anti-A, ni anti-B, ni anti-D, en dehors des sujets immunisés. Il peut donc être transfusé à un
patient de groupe A, B, AB ou O.
• A l’inverse, les individus O- sont receveurs universels de plasma puisqu’ils ne possèdent
aucun antigène. Puisque le plasma du sujet O- contient des anticorps anti-A et anti-B, il ne
peut pas être transfusé aux groupes sanguins A, B, et AB.
5. Le groupage ABO-RHD
Pour définir à quel groupe ABO appartient un individu, il existe deux techniques
complémentaires : l’épreuve globulaire et l’épreuve sérique. Cela pour éviter toute erreur
transfusionnelle. Pour définir le RHD, seule la technique globulaire est utilisée.
a) Epreuve globulaire (test de BETH-VINCENT)
Cette épreuve consiste à mettre en évidence les antigènes à la surface des globules rouges du
patient à l'aide d'anticorps spécifiques par agglutination des globules rouges
(hémagglutination) afin de déterminer le groupe sanguin du patient.
b) Epreuve sérique (test de SIMONIN)
Cette épreuve consiste à mettre en évidence les anticorps contenus dans le plasma du patient
à l'aide de globules rouges de groupe sanguins connus, également par hémagglutination.
6. Conclusion
Le système ABO-Rhésus demeure une préoccupation au quotidien pour l'ensemble des
acteurs de la chaîne transfusionnelle. Notons qu’il existe bien d’autres systèmes dont
l’importance est fondamentale en médecine transfusionnelle de routine (RH CE, Kell, Kidd,
MNS…). Tous les individus ne sont donc pas compatibles entre eux et il est essentiel, lors
d’une transfusion sanguine, de connaître le groupe sanguin du donneur et celui du receveur.
D’autres tests, tels que le test de recherche d’anticorps indirecte (RAI) doivent également être
effectués
valeur. En parallèle avec la technique de mesure automatisé des instruments ont été
développés peuvent analyser de très petites quantités de sang en utilisant un échantillonnage
à tube fermé et des débits d'échantillonnage très élevées.
Les nombreuses mesures fournies par les automates et les instruments semiautomatisés sont
pour la plupart des modifications des techniques manuelles d'origine, mais il y a plusieurs
applications passionnantes de nouvelles technologies. Ces instruments sont précis et exacts,
et les mesures sont reproductibles. Il existe plusieurs fabricants d'instruments utilisant des
technologies et des systèmes de mesure similaires, mesurant le même paramètre par
différentes façons. Il y a des avantages et des inconvénients pour tous les systèmes.
Les paramètres principaux sont :
1. Hémoglobine.
2. Globules rouges.
3. Réticulocytes et globules rouges nucléés
4. Globules blancs.
5. Plaquettes.
La plupart analyseurs différentiels automatisés qui sont maintenant disponibles utilisent la
cytométrie de flux incorporé, dans un sang complet. Les comptages sont effectués sur sang
total dilué dans lequel les globules rouges sont soit lysées ou sont rendus transparents.
Une numération différentielle en trois parties attribue les cellules à des catégories
habituellement désignées : (1) «granulocytes» ou «grosses cellules» ; (2) «lymphocytes» ou
«petites cellules » ; et (3) «monocytes», «cellules mononucléaires», ou «cellules moyennes ».
En théorie, la catégorie de granulocytes comprend les éosinophiles et les basophiles, mais en
pratique, il est possible qu‘une proportion appréciable de cellules de ce type soit exclue de la
catégorie de granulocytes et être comptées comme des monocytes. Les deux, compteur
d'impédance et compteur à diffusion de lumière sont capables de produire la numération en
trois-parties d'un seul canal.
D‘autre part, la numération cinq à sept-parties, classent les cellules en tant que neutrophiles,
éosinophiles, basophiles, lymphocytes et monocytes, et dans une formule leucocytaire
prolongée elle peut également inclure les granulocytes immatures ou grandes cellules
immatures (composée de blastes et des granulocytes immatures) ainsi que les lymphocytes
atypiques (y compris les petits blastes). La plupart des numérations cinq à septparties ont
besoin de deux ou plusieurs canaux dans lesquels le volume cellulaire et d'autres
caractéristiques sont analysés par diverses modalités.
o Réactifs :
Selon le fabricant, ces réactifs sont recommandés pour utilisation sur l‘instrument :
-Coloration de May-Grunwald
-Coloration de Wright
-Coloration de Giemsa
-Tampon Phosphate
-Eau de rinçage
o Coloration :
-Des périodes de coloration modifiables pour permettre au laboratoire d'obtenir des frottis
colorés optimaux
-Le recyclage du colorant aide à réduire le gaspillage de colorant
-La conception unique et réutilisable des cassettes empêche l'évaporation du colorant et
permet une coloration régulière
-Sèche automatiquement les frottis colorés avant qu'ils n'arrivent à la zone de sortie
Figure. 20
L‘automate
Le CELL-DYN SMS produit constamment des frottis sanguins de haute qualité. Des
paramètres strictes ont été optimisés, assurant des frottis sanguins compatibles et réduisent
la nécessité de procéder à des ajustements pour les échantillons avec des valeurs
significativement élevées ou basses en hématocrite. Dans le mode de prélèvement fermé, les
mélanges auto-charge 50 positions, identifie l'échantillon, et aspire seulement 200 uL.
Seulement 30 uL de l'échantillon est nécessaire dans le mode d'échantillonnage ouvert.
Chaque lame est identifiée positivement avec plusieurs lignes définissables par l‘utilisateur
imprimé directement sur la lame. Un mode « colorer seulement » est disponible.
Becton-Dickinson® Vacutainer®
Hemogard® Closure acceptably Greiner®
Vacuette®, Surstedt®)2
Référence bibliographique
1. INTRODUCTION ....................................................................................................................... 1
1. Définition de l'hématologie : ..................................................................................................... 2
CHAPITRE I : LE SANG ................................................................................................................... 3
I.3.1. les éléments figurés du sang périphérique ........................................................................... 6
CHAPITRE II. LES ANTICOAGULANTS ET PRELEVEMENT DU SANG ........................... 27
Ratio sang/anticoagulant ........................................................................................................... 29
CHAPITRE III : ALTERATION DE L’HEMOGRAMME ........................................................... 42
1. Les anémies centrales (ou anémies par défaut de production) .................................... 43
2. Les anémies périphériques................................................................................................. 43
1. MCV ou VGM : volume globulaire moyen .......................................................................... 54
2. MCH ou TCMH : teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine ................................. 54
3. MCHC ou CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine ................. 54
CHAPITRE IV : COLORANT ET COLORATIONS EN HEMATOLOGIE .............................. 58
A-TECHNIQUES DE COLORATIONS MANUELLES .............................................................. 59
CHAPITRE V : LA VITESSE DE SEDIMENTATION ERYTHROCYTAIRE ........................... 67
Introduction ...................................................................................................................................... 67
1. Définition et techniques....................................................................................................... 67
2. Valeurs normales et variations physiologiques ............................................................... 68
3. Variations pathologiques .................................................................................................... 68
4. Facteurs techniques et mécaniques influents sur la VS ................................................. 70
CHAPITRE VI : HEMOSTASE ....................................................................................................... 72
1. GENERALITES ............................................................................................................................ 72
A. Hémostase primaire ............................................................................................................ 72
B. Coagulation........................................................................................................................... 73
A. Exploration de l'hémostase primaire ................................................................................ 73
C. Tests explorant la fibrinolyse ............................................................................................. 76
Produits de dégradation spécifiques de la fibrine ............................................................... 76
CHAPITRE VII : LE GROUPAGE SANGUIN ............................................................................. 77
CHAPITRE VIII : AUTOMATISATION EN HEMATOLOGIE ................................................. 79
Référence bibliographique .............................................................................................................. 87
Table des matières ............................................................................................................................ 88