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Activité 01 

: L’élaboration progressive de la théorie cellulaire

« La théorie cellulaire, ce n’est pas la seule affirmation que les êtres vivants se composent d’une ou plusieurs cellules, mais
d’abord que la cellule est le seul composant de tous les êtres vivants, et ensuite que toute cellule provient d’une cellule
préexistante ». Georges Canguilhem, médecin, La connaissance de la vie (1952)

Travail Indice
Réaliser une frise chronologique qui retrace les étapes historiques de la construction de la
théorie cellulaire. Il y a 6 étapes à
Pour chaque étape, indiquer en quelques mots quelle nouvelle connaissance a été découverte ou représenter.
réfutée, ainsi la date et le nom du ou des chercheurs.

Document 1 : La première observation de cellules (mortes) par Robert. Hooke


« J’ai pris un beau morceau de liège clair que j’ai coupé en un fragment extrêmement fin avec un
couteau aiguisé comme un rasoir. […] Je l’ai posé sur un porte objet noir. J’ai projeté de la lumière sur ce
fragment à l’aide d’un verre plan-convexe épais et j’ai pu voir avec une netteté extrême que ce fragment
était perforé et poreux, ressemblant à un nid d’abeilles, mais ces pores n’étaient pas réguliers. Ces
pores, ou cellules*, n’étaient pas très profonds, mais consistaient en un grand nombre de petites boîtes
disposées en files. […] Ils étaient les premiers pores microscopiques que j’ai vus, et peut être, les
premiers qu’il n’ait jamais été vus. »
Robert Hooke Robert Hooke, Micrographia (1665)
(1635-1703) *N.B. : le mot « cellule » qu’il a introduit lui rappelait les chambres dans lesquelles vivaient les moines.

Représentation du microscope fabriqué


par R. Hooke Dessin d’observation du liège
N.B. : le premier microscope a été par R. Hooke se trouvant
inventé par Zacharias Janssen en dans Micrographia (1665)
1595.

Document 2 : L’universalité de la cellule par M. Schleiden et T. Schwann


En 1834, le botaniste Matthias Schleiden fait part à son collègue zoologiste Theodor
Schwann qu’il a observé des structures semblables aux cellules décrites par Robert Hooke
dans les tissus végétaux
Voici ce qu’écrivit 5 ans plus tard T. Schwann à propos de leurs échanges :
« Un jour que je dînais avec M. Schleiden, cet illustre botaniste me signala le rôle important
que le noyau joue dans le développement des cellules végétales. Je me rappelai tout de
suite avoir vu une structure pareille dans les cellules de la chorde* dorsale et je saisis à
l’instant même l’extrême importance qu’aurait une découverte, si je parvenais à montrer
que, dans les cellules de la chorde dorsale, ce noyau joue le même rôle que le noyau des
plantes dans le développement des cellules végétales. […] Ces idées se présentant à mon
esprit, j’invitai M. Schleiden à m’accompagner à l’amphithéâtre d’anatomie où je lui montrai
Matthias Theodor les noyaux des cellules de la chorde dorsale. Il leur reconnut une ressemblance parfaite
Schleiden Schwann avec les noyaux des plantes. [...] J’ai trouvé, à l’aide du microscope, que ces formes si
1804-1881 1810-1882 variées des parties élémentaires des tissus de l’animal ne sont que des cellules
*Chorde : structure embryonnaire transformées, que l’uniformité de la texture se retrouve donc aussi dans le monde animal,
rigide et flexible présente dans que, par conséquent, l’origine cellulaire est commune à tout ce qui vit. »
certains groupes d’animaux dont Theodor Schwann, Recherches microscopiques sur la similarité de structure et de
les Vertébrés développement des cellules animales et végétales (1839)

Dessins de T. Schwann publiés en 1839 dans Mikroskopische Untersuchungen (Examens microscopiques)


Document 3 : Les premières observations de cellules vivantes par A. Van Leeuwenhoek

Au XVIIème siècle, le hollandais Antoni Van Leeuwenhoek conçut des lentilles très élaborées
permettant d’atteindre des grossissements de 250 fois avec son microscope. Il observa et
dessina, à partir de 1674, de nombreux êtres vivants unicellulaires contenus dans l’eau de pluie
qu'il nomma des animalcules. R. Hooke avait observé des cellules mortes (uniquement les
parois des cellules végétales creuses du liège), chose qu’il ne savait pas. A. Van Leeuwenhoek
a donc été le premier à observer des cellules vivantes. En observant son propre sperme au
Antoni. Van Leeuwenhoek microscope, il fut également le premier à décrire des spermatozoïdes en 1677.
1632 - 1723

A. Van Leeuwenhoek avait par ailleurs une méthodologie remarquable pour son époque : il
multiplia les observations à de nombreuses reprises. Il a par exemple observé la « pâte jaune »
qu’il avait entre les dents, la même patte après plusieurs jours sans se brosser les dents, chez
sa femme, chez son fils, chez un vieil homme qui ne se lavait jamais les dents. Il réalisa la
même description à chaque fois. Ce qu’il décrivit à nouveau comme des animalcules étaient en
fait des bactéries de la plaque dentaire

Dessins d’observation
d’animalcules du sperme

Document 4 : L’origine de la cellule par R. Virchow


« La formation cellulaire se fait par la division* de cellules préexistantes. Les noyaux se divisent et la
division de la cellule se produit ensuite. Remarquons dans ce cas que la cellule-mère disparaît et qu’elle
est remplacée par deux cellules-filles. Omnis cellula e cellula (toute cellule vient d'une cellule.)»
R. Virchow, La pathologie cellulaire basée sur l’étude […] des tissus (1861)
*N.B. : décrite et appelée mitose chez les Eucaryotes par Walther Flemming en 1882

Rudolf Virchow posa le troisième et dernier principe de la théorie cellulaire : toute cellule provient d’une
cellule préexistante qui s’est divisée. Elle n’apparaît donc pas spontanément. Il applique cette idée aux
Robert Virchow cellules des tumeurs en affirmant que les maladies cancéreuses proviennent d’une seule cellule qui s’est
1821 - 1902 multipliée de manière anarchique. Une tumeur secondaire peut se produire par prorogation de cellules
malignes (appelées aujourd’hui métastases cancéreuses).

Document 5 : La génération spontanée


Dès l’Antiquité, Aristote pensa que les êtres vivants apparaissent spontanément. Par exemple, dès qu’un
morceau de viande se décompose, des asticots* apparaissent spontanément. Ces idées qui ont persistées
jusqu’au XIXème siècle s’opposèrent à la théorie cellulaire.
*N.B. : les asticots sont des larves de mouche. Les mouches sont attirées par la viande ; elles y pondent leurs
œufs.
Louis Pasteur souhaita tester expérimentalement la génération spontanée qui s’opposait à ses propres idées
sur les microorganismes pathogènes (appelés « germes » à son époque).
Pasteur posa comme hypothèse que les microorganismes n’apparaissaient pas spontanément dans un
liquide, mais se développaient à partir de microorganismes préexistants dans l’air.

Louis Pasteur Expérience des flacons en col de cygne de


1822 - 1895 Pasteur (1859).

Un flacon en col de cygne permet la


circulation de l’air mais coince les
microorganismes au niveau du col.

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