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L’ASTHME DU

NOURRISSON ET
DE L’ENFANT

Dr AUTEGARDEN

Dr AUTEGARDEN
www.issgroupfrance.com Hôpital TENON
Définition de l’asthme du nourrisson et de l’enfant

Pas de définition consensuelle de l’asthme du


nourrisson et du jeune enfant dans la littérature
internationale.
Définition de l’asthme du nourrison et de l’enfant
Experts français (HAS) :
› La définition de l’asthme est clinique : épisode dyspnéique avec
râles sibilants, au moins trois fois depuis la naissance, quels que
soient l'âge de début, la cause déclenchante, l'existence ou non
d'une atopie. Episodes de sifflements discontinus, avec des
périodes asymptomatiques.

› Autres tableaux cliniques : toux induite par l’exercice, toux


nocturne, toux chronique ou récidivante, toux persistant après
une bronchiolite, sifflements persistants, happy wheezer
(sifflements persistants, sans retentissement sur l’état général)
Diagnostic d’une maladie asthmatique (selon le GINA)
Le diagnostic de l’asthme chez les plus jeunes ayant des
antécédents de respiration sifflante, est considéré plus probable s’ils
ont :
– une respiration sifflante ou une toux qui se produit pendant
l’exercice, en pleurant, en riant en l’absence d’une infection
respiratoire apparente.
– des antécédents personnels d’autres maladies allergiques
(eczéma, rhinite allergique, atopie) ou des antécédents familiaux
d’asthme (premier degré).
– une amélioration clinique pendant 2 à 3 mois de traitement avec
une aggravation après arrêt.
Diagnostic d’une maladie asthmatique (selon le GINA)
Le GINA propose également l’utilisation des « outils de profil
de risque » comme le Asthma Predictive Index (API ) :
si un enfant de moins de 3 ans, ayant au moins quatre
épisodes de sifflements par an et :
- un facteur de risque majeur (une sensibilisation pour ≥1
pneumallergène(s) ou une histoire familiale d’eczéma ou de
l’asthme)
ou
- deux facteurs de risques mineurs (≥ 4 % d’éosinophilie, des
sifflements en dehors des infections, une allergie alimentaire),

développera un asthme plus tard.


Index de prédiction de l’asthme
›Cowan et Guilbert ont proposé un index de
prédiction de l’asthme (IPA) en 2012. L’IPA
est positif si l’enfant siffleur (et tousseur)
qui, par définition, doit avoir eu au moins 4
épisodes de wheezing) présente, à l’âge de
3 ans, 1 critère majeur ou 2 critères
mineurs.
Asthma Prédictive Index
Identifier les enfants à haut risque d’ASTHME

> 3 Épisodes de sifflements au cours de l’année écoulée


(dont un épisode diagnostiqué par un médecin)

Plus

1 critère majeur ou 2 critères mineurs


- Parent asthmatique - Sensibilisation à un aliment
- Dermatite atopique - Eosinophilie > à 4%
- Une sensibilisation à au moins un - Sifflement en dehors des viroses
pneumallergène
Chez les enfants ayant un IPA positif, le risque de
développer un asthme plus tard dans l’enfance est 4 à 7
fois plus élevé que chez ceux n’ayant aucun de ces
critères.

Dans cette étude, un taux d’IgE sériques totales


supérieur à 100 UI/ ml a une plus grande valeur
prédictive (p = 0,0004) que la sensibilisation aux
pneumallergènes (p = 0,03) ou l’éosinophilie sanguine
supérieure ou égale à 4 %(p = 0,03).

Une radiographie du thorax de face est indispensable au


moins une fois chez tout enfant tousseur et/ou siffleur.
Toux nocturne chez l’enfant : est-ce toujours de l’asthme ?
G. DUTAU, (Revue de la littérature).
Conclusion :
1 enfant sur deux présente un wheezing pendant la première
année de vie, mais seuls 20 % continueront à siffler pendant
le reste de l’enfance => l’asthme est diagnostiqué avec
excès.

Il est probable que le diagnostic de toux nocturne chez


l’enfant conduit à un diagnostic excessif de Toux Equivalent
d’Asthme (TEA) et, par conséquent à un certain degré
d’inflation thérapeutique par les corticoïdes inhalés.
Le diagnostic précis de TEA doit s’appuyer sur
plusieurs critères :
– toux nocturne sèche.
– toux d’effort et à l’inhalation d’air froid et sec ;

– absence d’autre cause de toux chronique et d’asthme

– présence d’antécédents atopiques personnels et familiaux.

– obstruction bronchique réversible sous bêta2-agonistes si


l’EFR est possible.
Asthme de l’enfant et du nourrisson
› Maladie chronique inflammatoire, la plus fréquente
chez l’enfant. (8% des enfants d’âge scolaire)

› 1ère cause de consultation aux urgences


pédiatriques.

› Maladie en constante augmentation.

› Pathologie
pédiatrique : 50% des asthmes
commencent avant l’âge de 5 ans
Retentissement de l’asthme
1 enfant sur 10 est
asthmatique, soit 2 à 3 enfants
par classe
80 % des enfants 30 % des enfants
asthmatiques sont limités asthmatiques ont leur
dans leurs activités sommeil perturbés > à
physiques 1 fois / semaine

ASTHME
30 % des enfants 2 à 5 % des enfants
asthmatiques asthmatiques
connaissent un retard présentent une crise
scolaire de 1 à 3 ans d’asthme grave par an
Seul 10% des enfants
asthmatiques ont un
asthme parfaitement
contrôlé
Conséquences sociales et scolaire de l’asthme

Retentissements sur :
› Le développement affectif
› La vie de famille, notamment à cause des symptômes
nocturnes chez 2 enfants sur 5
› La vie scolaire par l’absentéisme
› L’activité sportive et de groupe

L’enfant s’exclut (ou est exclu ) progressivement de


sa classe d’âge
Diagnostics différentiels
› Obstruction des voies aériennes proximales : › Pathologie d’inhalation:
› Trachéomalacie, bronchomalacie › RGO
› Corps étranger inhalé › Fistule oeso-trachéale
› Laryngites › Troubles de la déglutition
› Anomalie des arcs aortiques
› Kyste bronchogénique › Cardiopathie congénitale
› Sténose trachéale, sténose bronchique
› Tumeur, adénopathie, granulome
› Pneumopathies en contexte
d’immunodépression

› Obstruction des petites voies aériennes :


› Mucoviscidose Tout ce qui siffle
› Dysplasie broncho-pulmonaire
› Dyskinésie ciliaire primitive n’est pas de
› Bronchiolite oblitérante l’asthme...
Examens complémentaires
› Radiographie du thorax de face SYSTEMATIQUE
+/- un cliché en expiration si doute sur asymétrie

› EFR: peut apporter des arguments positifs, Sd obstructif réversible -


Entre 3 et 6 ans : résistances des voies aériennes
> 6 ans : comme l’adulte, avec manœuvres d’expiration forcée.

› Endoscopie, scanner thoracique, pH-métrie, test de la sueur, bilan


immunitaire, examen ORL....

› Tests allergologiques.
Un bilan allergologique positif ne veut pas dire allergie !!!
RESISTANCES DES VOIES AERIENNES
› Mesure de l’obstruction des voies aériennes proximales :
si TVO = Raw ì

› Peu influencées par taille et poids

› Mais grande variabilité et grands écarts-type

› Acceptableen pédiatrie chez enfant < 6ans (courbe débit/


volume non réalisable)

› Valeurs normales : 0.2 à 0.3 kPa/L/sec


Traitement de la crise
› Bêta2-mimétiques de courte durée d’action (BDCA)
› Aérosol-doseur sur chambre d’inhalation: 1 bouffée / 2kg (10 bouffées
maximum) à répéter toutes les 20 minutes sur 1 heure, puis à réévaluer
› Nébulisation de salbutamol

› Corticothérapie orale :
› courte durée en cas de crise modérée à sévère
Prednisolone (Solupred®) 1 à 2mg/kg max 60mg
Bétaméthasone (Célestène®)
› Crises sévères: salbutamol IV,

› Pas de mucolytiques, pas de sédatifs, pas de kinésithérapie


› Rarement antibiothérapie
Facteurs déclenchants des crises d’asthme
› Infections virales et bactériennes

› Irritants bronchiques (non spécifiques):


› Pollution extérieure ou domestique,
› tabac,
› produits ménagers…

› Allergènes (si allergies)

› Exercice (endurance en air froid et sec)


Traitement de fond de la maladie
asthmatique
=
Contrôle de l’asthme
Objectifs du traitement de l'asthme (G.I.N.A.)
› Peu ou pas de symptômes "diurnes et nocturnes"

› Crises d'asthme et exacerbations rares

› Absence de consultation en urgence

› Recours minimum ou nul aux β2 CA

› Absence de limitation des activités y compris l'exercice

› EFR normales ou optimales

› Effets secondaires absents ou minimes


Traitement de fond
› Corticothérapie inhalée : › Antileucotriènes :
fluticasone (Flixotide®) montelukast (Singulair®)
budésonide (Pulmicort®) associé aux corticoïdes inhalés
béclométasone (Bécotide®) en monothérapie : asthme d’effort
ou asthme léger
› Bronchodilatateurs LDA :
salmétérol, formotérol

› Association corticoïde inhalé et


BDLA :
fluticasone-salmétérol (Sérétide®)
budésonide-formotérol (Symbicort®)
fluticasone-formotérol (Flutiform®)
Mesures associées
› Arrêt du tabagisme passif +++

› Mesures d’hygiène en période d’infection virale saisonnière

› Bonne aération du domicile

› Pas d’acquisition d’animaux domestiques

› Lutter contre l’obésite, le stress

› Vaccin anti-grippe

› +/- ttt d’une éventuelle allergie associée


Suivi
› Régulier

› Clinique et EFR
› Dose minimale efficace avec contrôle de l’asthme
› Problème de l’observance et de technique d’administration
› Éducation thérapeutique enfant et parents
› Plan d’action personnalisé écrit
› Plan d’Accueil Individualisé en collectivite

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