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La Rhinite Allergique
1. INTRODUCTION
1.1.Définition
La rhinite allergique correspond à l’ensemble des manifestations fonctionnelles
engendrées par le développement d’une inflammation IgE dépendante de la muqueuse
nasale en réponse à une exposition à différents types d’allergènes.
1.2.Epidémiologie
La rhinite allergique constitue un problème de santé publique, en raison de sa prévalence
élevée, des cots qu’elle occasionne, de sa liaison avec l’asthme et de son retentissement sur la
qualité de la vie par exemple sur les performances scolaires ou professionnelles des personnes
affectées
Elle touche 20 à 40% de la population mondiale, 6% d’enfants en âge scolaire (rare avant
2ans).
60 à 80% des asthmatiques ont une rhinite allergique et, 30 à 40% des patients atteints de la
rhinite allergique ont un asthme infraclinique. Cette association suggère le concept de
l’unicité des voies aériennes : « one airway, one desease ».
1.3.Physiopathologie de la rhinite allergique (Figure 1)
1.4.Facteurs déclenchants
Allergènes : ce sont essentiellement des aéro-allergènes :
- Domestiques : acariens, animaux, produits des plantes (fleurs, graminées)
- Environnement extérieur : pollens et moisissure
- L’allergie au latex préoccupe de plus en plus les professionnels de la santé
Polluants : ils ont pour effet, surtout, d’exacerber
- Domestiques : les gaz, aerosols polluants, fumée de tabac, fumée de l’encens
- Polluants urbains : ozone, oxydes d’azote, dioxyde de soufre, particules de diesel
Aspirine et AINS
2. DIAGNOSTIC POSITIF (figure 2)
Le diagnostic repose essentiellement sur l’interrogatoire
2.1.Interrogatoire
Symptômes : avez-vous
- Des éternuements ?
- Le nez bouché ? (obstruction nasale)
- Le nez qui coule ? (rhinorrhée)
- Le nez qui démange ? (prurit nasal)
- Les yeux qui larmoient ? (larmoiement)
- Une baisse de l’odorat ? (hyposmie)
Facteurs déclenchants :
- Qu’est-ce qui déclenche votre problème nasal ?
- Y’a-t-il une amélioration des symptômes lors d’un changement d’environnement ?
Chronologie :
- Depuis combien de mois, d’années ?
- Surviennent-ils toute la journée, la nuit ou à une période précise ?
Co-morbidité :
- Avez-vous de l’asthme ?
- Y a-t-il dans la famille, des proches (cosanguins) asthmatiques ou allergiques
- Avez-vous des problèmes avec l’aspirine ou d’autres AINS ?
Retentissement sur la vie :
- Y a-t-il des difficultés de concentration ?
- Y a-t-il des troubles du sommeil ?
- Répercussions sur les activités de la vie quotidienne, le sport, les loisirs ?
- Absentéisme professionnel ou scolaire
2.2.L’examen physique
- La recherche d’un profil allergique : œdème palpébral, cernes périorbitaires, pli nasal
marqué dû aux frottements répétés du nez.
- La rhinoscopie ne révèle aucun aspect pathognomonique de la rhinite allergique mais
est nécessaire dans le cadre du diagnostic différentiel ou de la recherche d’une
pathologie non allergique associée.
3. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Schématiquement, une rhinite « monosymptomatique » n’est jamais (ou presque jamais)
allergique et une rhinite allergique est toujours (ou presque toujours) « polysymptomatique »
avec une imagerie TDM (si elle est faite), normale ou subnormale.
- Rhinite infectieuse
- Rhinite vasomotrice
- Rhinite à éosinophile
- Rhinite hormonale
- Polypose nasosinusienne
4. TRAITEMENT
Le traitement de la rhinite allergique fait l’objet de nombreuses publications et plusieurs
consensus dont le principal est celui de l’OMS (ARIA). Les traitements sont en référence à la
classification clinique de la rhinite allergique.
4.1.Eviction
Le traitement le plus efficace est l’éviction de l’allergène en cause, bien que difficilement
possible en pratique.
4.2.Traitements symptomatiques locaux
- Les corticoïdes locaux : ils ont une concentration locale élevée du principe actif, un délai
d’action court. Ils sont sans effets indésirables systémiques avec une excellente tolérance
locale. Ils agissent favorablement sur les symptômes non seulement nasaux mais aussi
oculaires et pharyngés.
Exemples : - Fuorate de Fluticasone (Avamys®) : 2 pulvérisations nasales/jour
- Fuorate de momethasone (Nasonex®) : 2 pulvérisations nasales /jour
- Fluticase (Flixonase ®) : 2 pulvérisations nasales/jour
- Les antihistaminiques locaux : ils ont un effet sur l’obstruction nasale et des effets anti
inflammatoires.
Exemples : Azélastine (Allergodil) : 1 pulvérisation nasale X 2/ jour.
- Les vasoconstricteurs : ils sont utilisés 3-5jours en cas d’obstruction nasale majeure
- Cautérisation
- Turbinectomie inférieure
Ces propositions thérapeutiques ne peuvent répondre à toutes les situations cliniques, très
variées par les comorbidités associées (asthme, polypose), l’âge des patients et la sévérité des
symptômes.
Dans tous les cas, il faut trouver un compromis entre une efficacité totale et une innocuité
réduite.
L’information est essentielle dans cette stratégie même si beaucoup de questions restent sans
réponse en particulier sur la durée du traitement
5. CONCLUSION
La rhinite allergique est de diagnostic facile, basé sur l’interrogatoire.
La recherche d’un asthme doit être systématique. La confirmation par les TCA est souhaitable
pour identifier avec précision les allergènes responsables et guider la conduite thérapeutique
qui se fait selon la classification ARIA.