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I- GENERALITES-DEFINITION
1) Définition :
L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires. Il se
manifeste par des crises de dyspnée sifflante, souvent nocturnes et réversibles,
spontanément ou sous l'effet du traitement.
C'est un syndrome multifactoriel, dont l'expression est fonction de facteurs
acquis souvent liés à l'environnement.
2) Généralités :
Des facteurs spécifiques (tels que l'allergie) s'associent à d'autres non
spécifiques (comme la pollution ou le tabac), et modulent l'hyperréactivité
bronchique non spécifique.
L'asthme touche tous les groupes d'âges mais se déclare souvent pendant
l'enfance.
Epidémiologie :
Il atteint 3 à 4 % de la population mondiale.
100 à 150 millions de personnes souffrent d'asthme à travers le monde et
leur nombre est en augmentation.
Responsable de plus de 18 000 décès par an, essentiellement des sujets
jeunes, de milieux défavorisés et de zones urbaines (augmentation de la
mortalité depuis les années 1980)
Physiopathologie :
Dans l'asthme allergique, différents mécanismes concourent au développement
d'une réaction inflammatoire:
- L'allergène inhalé se fixe sur les IgE spécifiques portées à la surface du
mastocyte, cellule "starter" de la réaction allergique. La dégranulation du
mastocyte entraîne la libération de médiateurs pré- et néo-formés, tels que
l'histamine, la tryptase, la prostaglandine D2 et des cytokines...
- Dans les heures qui suivent, on note un afflux de cellules inflammatoires
dans la muqueuse bronchique (éosinophiles, lymphocytes Th2..) facilité par les
molécules d'adhésion (ICAM-1, E- selectin, ELAM-1...) exprimées sur
l'endothélium activé. Ces cellules inflammatoires infiltratives libèrent également
des cytokines responsables de l’œdème et de l'inflammation muqueuse, jouant un
rôle dans la réaction tardive IgE-dépendante.
- Il existe un dysfonctionnement du système nerveux autonome responsable
de "l'inflammation neurogène" avec augmentation de la réponse cholinergique à
l'histamine et à la métacholine (définissant l'hyper-réactivité bronchique non
spécifique) ainsi que l'implication du système NANC (non adrénargique non
cholinergique) avec libération locale de tachykinines.
- Ces éléments cellulaires et neurogènes sont responsables de la
bronchoconstriction initiale et de l'inflammation de la muqueuse bronchique
avec œdème et hypersecrétion de mucus, présents de façon quasi constante
dans la phase retardée IgE-dépendante.
Etiologies :
Les allergènes
L'étiologie allergique, très majoritaire chez l'enfant, décroît sensiblement avec
l'âge.
Chez l'enfant, l'asthme est dans 90 à 95 % d'origine allergique même s'il n'est
pas toujours facile de mettre clairement en évidence l'allergène impliqué.
Ils sont responsables d'un asthme per-annuel, volontiers aggravé lors du ménage,
de séjours dans de vieux batiments, en mai et septembre (période de
reproduction). Les symptômes disparaissent en altitude (>1500m).
Les pneumallergènes :
Allergènes présents dans l'air ambiant et qui, inhalés en quantité minime, sont
capables de sensibiliser les sujets et de déclencher les symptômes en arrivant au
niveau des muqueuses respiratoires.
Ce sont les plus fréquent.
Les animaux peuvent contenir de puissants allergènes dans leurs phanères,
urines, salives.
Le chat et le chien sont les plus fréquemment incriminés. Ils faut aussi penser au
cheval, bovins et rongeurs.
Ces allergènes, tel le cas du chat, peuvent persister un mois au domicile après
départ de l'animal.,
- les arthropodes : la blatte (cafard) le rôle de a été récemment mis en évidence.
Elle colonise les cuisines, même respectables et s'y manifeste la nuit, les
criquets peuvent être responsables d'asthme dans certaines régions chaudes et
humides
- les moisissures et les levures atmosphériques
- les bactéries ont peut-être un rôle allergisant mais l'asthme induit par une
allergie bactérienne semble exceptionnelle
- Les pollens de graminées (ex: Phléole, dactyle, ...) d'arbres (bouleau, troëne,
noisetier..), d'herbacées (pariétaire, armoise) ,de céréales (blé, avoine...) sont
moins fréquemment responsables d'asthme que de rhinite. Néammoins, dans ces
cas, l'asthme est saisonnier, vers février/mars pour les arbres, avril/septembre
pour les pollens, avec d'importantes variations en fonction des régions Enfin,
l'implication des moisissures:l'alternaria, stemphylium et l'aspergillus est
reconnue. Pour d'autres moisissures, tel candida albicans, il faut rester plus
critique. Le latex est aussi incriminé dans certains asthmes, volontiers
professionnels (profession de santé).
Le tabagisme :
Chez l'asthmatique, le tabac est un cofacteur indiscutable : 20 % des
asthmatiques sont des fumeurs. Par lui-même, l'aérosol tabagique provoque une
inflammation des voies aériennes avec hypersécrétion, paralysie (et destruction)
ciliaire. Le tabagisme actif est responsable d'une augmentation des IgE sériques.
Les virus :
Les viroses notamment ORL et respiratoires sont responsables du
déclenchement des crises d’asthme.
A-SIGNES CLINIQUES:
a-Phase prodromique :
marquée par une toux quinteuse, un coryza , un larmoiement , un prurit
conjonctival ou nasal, des éternuements, des céphalées
Elle suit parfois un facteur déclenchant connu (nervosité).
b-La crise :
La crise évolue classiquement en deux phases. La première est sèche, avec une
toux quinteuse et des sifflements intrathoraciques, chez un patient anxieux,
pâle, suant, ne tolérant pas le décubitus. Il existe souvent à minima un tirage sus
sternal et/ou intercostal. La dyspnée est une bradypnée, parfois une polypnée,
expiratoire, sifflante.
L’examen clinique retrouve une distension thoracique, un hyper-tympanisme à la
percussion du thorax. L’auscultation pulmonaire est riche avec des râles
bronchiques et des sibilants. Le murmure vésiculaire est souvent mal perçu.
Le reste de l’examen clinique retrouve essentiellement une tachycardie.
L’absence de douleurs thoracique, de cyanose, d’hyperthermie, et d’altération de
l’état général sont importantes à rechercher.
La seconde phase est catarrhale avec une expectoration perlée, grise, filante,
muqueuse, parfois muco-purulente, avec la présence de moules bronchiques, qui
majorent l’obstruction bronchique du bronchospasme.
b. asthme nocturne:
Certains patients ont des crises essentiellement nocturnes,(fin de nuit). Il faut
rechercher en priorité une allergie aux acariens, un reflux gastro-oesophagien ou
un sinusite.
B- SIGNES PARA-CLINIQUES:
En base, l'exploration peut être normale entre les crises, ou révéler un TVO avec
une capacité pulmonaire totale (CPT) normale ou élevée, et une chute du volume
expiré maximal en 1 seconde (VEMS) avec diminution du rapport de Tiffeneau
(VEMS / CV = capacité vitale).
La bronchoconstriction touche les grosses et les petites voies aériennes et le
débit de ces dernières est diminué (DEM 25-75%) .
N'ont d'intérêt que dans la crise d'asthme aigu grave, l'état de mal asthmatique,
et
l'asthme vieilli au stade d'insuffisance respiratoire chronique.
3. la radiographie de thorax:
- La présence d'infiltrats doit faire rechercher une infection mais aussi une
vascularite (Churg et Strauss), une mycose broncho-pulmonaire allergique, un
syndrôme de Loëffler.
2) Le reflux gastro-oesophagien:
son rôle est controversé, bien que plus fréquent chez les asthmatiques que dans
la population générale. Il serait susceptible d'aggraver l'hyperréactivité
bronchique non spécifique, de créer un reflexe vagal au départ du bas oesophage,
ou de provoquer des inhalations de liquide gastrique "a minima". Il est dépisté
par une toux positionnelle, un pyrosis, des épisodes d'infections ORL et
bronchiques à répétition. Il pourrait induire des crises d'asthme nocturnes,
volontiers brutales et sévères.
Devant tout asthme, il faut craindre l’asthme aigu ou l’état de mal asthmatique,
La frontière entre ces deux états peut être facilement franchie et l'essentiel
pour le clinicien est de reconnaître les éléments "d'alerte"pour une prise en
charge précoce en milieu spécialisé:
Il s’agit d’une crise s'accompagnant d'un trouble ventilatoire obstructif non
révérsible avec les b2-mimétiques. Cette crise peut s’aggraverprogressivement
et conduire l'EMA.
3) Causes tumorales :
- tumeurs trachéo-bronchiques: bénignes et malignes
- tumeurs du médiastin
- paralysie laryngée
- lymphangite carcinomateuse
5) Affections congénitales
- mucoviscidose
- dyskinésie ciliaire
6) Maladies systémiques
- tumeurs carcinoïdes
- mastocytose systémique
V) DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A) ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE :
B) LES ÉTIOLOGIES :
l'interrogatoire:
-Les antécédents familiaux d'asthme allergique, de pollinose, d'eczéma du
nourrisson font partie de l'atopie familiale.
-La recherche d'un terrain atopique personnel est également important.
-OU?, QUAND? et COMMENT? surviennent vos crises d'asthme sont les
questions essentielles chez tout asthmatique
- L'âge d'apparition des symptômes
-Il faut rechercher la présence d'animaux au domicile, chez la nourrice, la
famille proche, à l'école, étudier l'environnement (urbain ou rural), les hobbies,
la profession des parents, noter une amélioration spontanément décrite lors de
certaines périodes (vacances à la campagne, changement d’habitation)
Tests cutanés:
Ils sont à faire chez tout patient asthmatique, à tout âge (parfois négatif < 4
ans) pour dépister l'atopie et les allergènes auxquels le patient est sensibilisé.
On les fait initialement, puis lors des phases de déstabilisation de la maladie
pour dépister de nouvelles sensibilisations.
Leur interprétation est toujours fonction de la clinique. Le prick-test est la
méthode la plus utilisée. Il faut un témoin positif (histamine ou phosphate de
codéine) pour référence et négatif par le solvant. La lecture se fait à 15 ou 20mn
de test, positif si l'induration est supérieure à la moitié du témoin positif.
Certains
antidépresseurs et les anti-histaminiques peuvent rendre temporairement
négatifs ces tests.
3) Intolérance à l'aspirine
4) asthme intrinsèque :
Il traduit l’existence d’une hyperreactivite bronchique non spécifique chez les
patients plus âgés et bronchitiques chroniques , tout produit irritant inhalés
(tabac, polluants ….) peuvent être en cause.
4) asthmes fébriles :
VI) CONCLUSION :
A. extrinsèque A.
intrinsèque
I- Buts
Limiter le trouble ventilatoire obstructif et réduire le nombre de crises afin de
permettre au patient une activité normale (incluant le sport), et une qualité de
vie proche de la normale. Il faut parler de véritable stratégie thérapeutique et
d'éducation du patient.
II-ARMES THERAPEUTIQUES
2) Moyens
a) Les bronchodilatateurs
Voies d’administration
-Inhalation
La voie inhalée est la modalité élective d’administration. La supériorité de la
nébulisation par rapport à la voie intraveineuse est établie, en terme de rapport
efficacité/tolérance, dans le traitement initial de l’AAG
-Nébulisation
Elle est utilisable quel que soit l’âge et ne nécessite pas la coopération du
patient. Elle peut être utilisée même en cas d’obstruction bronchique majeure ou
de troubles de conscience débutants .
Les posologies unitaires varient de 2,5 mg à 7,5 mg de salbutamol, ou 5 mg de
terbutaline, nébulisés dans un masque spécifique, avec un débit de 6 à 8 L/min
d’oxygène, pendant une durée de 10 à 15 min et repétées toutes les 20 min
durant la première heure.
Compte tenu de son excellente tolérance à doses élevées, il est licite de
recommander une posologie de trois fois 5 mg de salbutamol ou de terbutaline,
durant la première heure de prise en charge , puis une nébulisation de 5 mg
toutes les 3 h ou 2,5 mg/h pendant les six heures suivantes .
Il ne semble pas exister de différence significative entre nébulisation continue
et intermittente, à posologie cumulée identique
L’utilisation du mélange gazeux héliumoxygène comme gaz vecteur ne semble pas
supérieure à l’utilisation de l’oxygène seul
-Aérosols doseurs :
Ils n’ont pas leur place dans cette situation en raison d’un maniement difficile et
d’une efficacité limitée par l’insuffisance de la dose délivrée .
-Voie générale
Injection sous-cutanée : place marginale dans la prise en charge des AAG par les
équipes médicalisées. Utile , dans l’attente des secours médicalisés. Toutefois, la
possibilité d’utilisation par le médecin généraliste des inhalations d’aérosols-
doseurs délivrées dans une chambre de mélange en limite l’intérêt .
a2) La théophylline :
C’ est le plus ancien médicament dont les actuelles formes retard permettent 1,
ou plus souvent 2 prises/j. Ce sont de puissants bronchodilatateurs mais ils
possèdent aussi une action anti-inflammatoire et des effets annexes. La
posologie est calculée à partir d'une base de 10mg/kg/j chez l'adulte (dose>
chez l'enfant) afin d'obtenir un taux sérique compris entre 10 et 20mg/l.
Les théophyllinémies sont réalisées chez l'adulte mal équilibré par son
traitement et l'enfant de moins de 15 ans. Les effets secondaires mineurs sont
les nausées, les tremblements et la tachycardie. Les troubles du rythme et les
convulsions sont beaucoup plus gênants. La théophylline est diurétique et l'on
doit surveiller la kaliémie.
b) Les anti-inflammatoires :
Ils sont très efficaces dans l'asthme. Il faut cependant respecter les règles
suivantes:
les corticoïdes inhalés doivent être préférés à la corticothérapie générale, et il
faut apprécier leur efficacité au plus juste car près de 5% des asthmes sont
corticorésistants.
La corticothérapie inhalée à posologie élevée (entre 1 000 et 2 000µg/j) est un
progrès majeur dans le traitement de l'asthme: elle permet le sevrage d'une
corticothérapie générale dans un grand nombre de cas et l'amélioration est
relativement rapide en 2 à 3 semaines.
L'utilisation d'une chambre d'inhalation permet d'atténuer les effets
secondaires comme la raucité de la voix et les mycoses.
Dans l'urgence, les corticoïdes ont un effet limité par le long délai d'action
d'environ 4 à 6h.
Dans les indications de traitement par voie orale de longue durée, la prise
alternée 1/2j est préconisée.
- Alternatives
Théophillines /cromones/Singulair ®
Mais seulement chez certains patients qui ne sont pas identifiables sans un test
thérapeutique préalable
Ces deux molécules (CSI et B2LA) existent sous une forme couplée : sérétide et
pourraient faciliter le schéma thérapeutique.
• Alternatives possibles
CSI+ Théo (5-15 µg/ml : moins cher
CSI + β2 Longue Action oral : plus d’effet secondaire
CSI + Singulair ® : moins efficace
CSI x 2 : moins bien toléré
Pour tout patient, il faut réévaluer la sévérité et la stabilité, qui couplés à l’étude
de la fonction respiratoire, vont permettre de trouver la dose minimale Efficace
de traitement.
IV) EVOLUTION :
V) CONCLUSION :
BRONCHODILATATEURS
ß2-ADRENERGIQUES courte actioninhalés (aérosol doseur ; nébulisés)
ANTICHOLINERGIQUES inhalés (nébulisés)
Corticostéroïdes systémiques
par voie orale
Dénomination Nom Dose Action anti- Rétention Freination
internationale commercial unitaire inflammatoire hydrosodée hypophysaire
(mg) Durée
Cortisone Cortisone® 5 et 25 0,8 1 courte
Hydrocortisone Hydrocortisone® 10 1 1 courte
Prednisone Cortancyl® 1, 5, 20 4 0,8 courte
Prednisolone Solupred® 5 et 20 4 0,8 courte
Méthyl- Médrol® 4, 16, 32 5 0,5 courte
prednisolone
Bétaméthasone Célestène® 0,5 25 0,1 prolongée
1, 2
gttes
(XL=0,5)
Betnésol® 0,5 25 0,1 prolongée
Dexaméthasone Decadron® 0,5 30 0,1 prolongée
Dectancyl® 0,5 30 0,1 prolongée
Liste non exhaustive
Corticostéroïdes per os
équivalences en mg
Dénomination Equivalence
internationale en mg
Cortisone 25
Prednisone 5
Prednisolone 5
Méthylprednisolone 4
Bétaméthasone 0,75
Déxaméthasone 0,75
Anticholinergiques inhalés
Nébulisés
Dénomination Nom Dose Posologie Posologie
internationale commercia unitaire
l adulte enfant
Ipratropium Atrovent 0,5 mg/2 3/j
®
Bromide ml
0,5mg/1
ml
0,25 mg/2 3/j
ml
0,25mg/1
ml
Oxygène
Objectif : maintenir une saturation > 92% débuter entre 2-4L/min
Surveillance
Assurer une surveillance médicale (clinique ; débit de pointe) d'au moins 30mn et,
de toutes façons, jusqu'à une nette amélioration du malade.
BIBLIOGRAPHIE: