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Chapitre 2

Instrumentation en exploration
fonctionnelle respiratoire

1
Système respiratoire

• Se compose des poumons, des


voies respiratoires et de la paroi
thoracique
• La fonction du système
respiratoire est l'échange de gaz
(O2 et CO2) entre le sang et
l'environnement
• L'échange de gaz est passif en
raison de la diffusion (selon un
gradient de pression à travers les
membranes)

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Les échanges gazeux

a) Diffusion de l'oxygène de l'air vers le sang b) Diffusion du CO2 du sang


vers les alvéoles pulmonaires
La pression partielle des gaz dans les différentes parties du système respiratoire et circulatoire (mmHg)
Position pO2 (mmHg) pCO2 (mmHg) pH2O (mmHg) pN2 (mmHg)
Air inhalé 158,0, 0,3 5,7 596,0
Air alvéolaire 100,0 40,0 47,0 573,0

Air expiré 116,0 32,0 47,0 565,0

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Instrumentation pour la mesure de la respiration

• Imagerie
- Radiographie, tomodensitométrie, IRM ...
• Estimation ou détection du changement de volume pulmonaire
- Fluoroscopes
- Dispositifs électriques, mécaniques ou pneumatiques placés
autour du torse
- Capteurs de température nasale
- Transducteurs d'impédance électrique
- Plateformes de force pour la détection de mouvement associée à
la respiration

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Les volumes respiratoires
Les volumes respiratoires peuvent être divisés en deux fractions :
Les volumes mobilisables
Les volumes mobilisables représentent les volumes d'air déplacés pendant la
respiration et sont mesurés par spirométrie.
Ces volumes se décomposent, en :
 volume courant ou volume tidal (VT), de 500ml, correspondant au volume
mobilisé pendant une respiration calme
 volume de réserve inspiratoire (VRI) de 2500ml obtenu lors d'une
inspiration forcée
 volume de réserve expiratoire (VRE) de 2000ml obtenu lors d'une
expiration forcée

La somme du volume tidal, volume de réserve inspiratoire et volume de


réserve expiratoire correspond à la capacité vitale. Il est typiquement de 5l
chez l'homme mais cette valeur est dépendante de la taille de l'individu, de son
âge et est généralement inférieure chez la femme.
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Les volumes respiratoires

Le volume résiduel
Le volume d'air
restant dans les
poumons et dans les
voies aériennes en
fin d'une expiration
forcée constitue le
volume résiduel.

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Forme d'onde de la respiration

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La spirométrie
● La spirométrie est la méthode
la plus courante pour mesurer et
enregistrer la fonction
pulmonaire.
● Les volumes pulmonaires et le
débit d’air sont mesurés au
moyen d’un appareil. Les
résultats montrent si les voies
respiratoires sont bien
perméables ou si leur diamètre
est rétréci.
● Cette méthode permet de diagnostiquer diverses maladies des poumons et des
voies respiratoires.

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La spirométrie
Intérêt de la spirométrie
● La spirométrie devient de plus en
plus importante comme la
fréquence des maladies respiratoires
augmente d'une vitesse effrayante.
● La spirométrie est la méthode de
préférence pour un dépistage
précoce des maladies pulmonaires
obstructives: la BPCO (Broncho
Pneumopathie Chronique
Obstructive) et l'asthme. l'évolution entre 1965 et 1998 de la mortalité provoquée par les maladies
chroniques les plus importantes: seul la mortalité de la BPCO augmente d''une
Momentanément la BPCO occupe au vitesse effrayante!
niveau mondial la 12ème place sur la liste des maladies mortelles. Dans les pays
développés elle semble être encore plus importante. Les spécialistes estiment qu'en 2020
la BPCO occupera la 2ème place dans cette liste macabre !

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La spirométrie
Il est important que la BPCO soit
découverte le plus tôt possible. Le
graphique ci-contre montre que la
spirométrie est la méthode de
préférence pour le dépistage précoce
de la BPCO. La spirométrie offre
l'énorme avantage de pouvoir
découvrir des patients BPCO 10 à 15
ans plus tôt, comparé aux symptômes,
les gazes sanguines ou les
radiographies.
La spirométrie est également très
importante dans le cadre d'un
diagnostic d'asthme ou d'autres
maladies respiratoires.

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La spirométrie
Qu’est-ce qu’une spirométrie ?
● La spirométrie est un examen simple
qui peut être effectué rapidement. Elle
permet de déterminer si la respiration
d’une personne est normale.
● C’est l’examen de base pour le
diagnostic de diverses maladies des
poumons et des voies respiratoires.
Grâce à la spirométrie, il est en
particulier possible de mettre en
évidence une bronchopneumopathie
chronique obstructive (BPCO) ou un
asthme – deux maladies respiratoires
obstructives.

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La spirométrie
Test de spirométrie
Le test de spirométrie le plus important est la CVF (Capacité Vitale Forcée).
Les autres tests de spirométrie sont la CV (Capacité Vitale ou Capacité Vitale Lente) et la
VMM (Ventilation Maximale par Minute).
Le test est indolore et ne prend en général pas plus de 10 minutes. Il consiste à respirer
dans le spiromètre, afin de mesure le volume d'air expiré et la durée de l'expiration.

Personnes concernées
- plus de 40 ans ou fumeur (ou
ancien fumeur).
- Toux chronique.
- Essoufflement lors d'une
marche rapide.
- Soupçon d'un problème aux
poumons.
- Le patient est déjà traité pour
une maladie pulmonaire.

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La spirométrie
La Capacité Vitale Forcée (CVF)
Exécution
● Afin d'obtenir des résultats fiables, une bonne préparation du test est d'une importance cruciale.
C'est indispensable d'expliquer la manœuvre très clairement au patient. Idéalement le patient
respire à l’aise dans l’appareil durant les explications afin qu'il puisse voir sa courbe débit/volume
sur l'écran en temps réel.
● La CVF est une expiration forcée. Le patient est assis et garde son dos droit durant la manœuvre.
Le pince-nez n'est pas obligatoire mais recommandé. C'est très important que les lèvres
enferment bien l’embout du spiromètre, pour qu'il n’y ait pas de fuites.
● Si le spiromètre le permet, le patient respire calmement dans le spiromètre. Au moment où le
patient et l'appareil sont prêts, le patient inspire profondément afin de remplir ses poumons à
fond, et expire après, le plus fort et le plus vite possible tout l'air de ses poumons dans le
spiromètre.
● Selon les normes ATS (American Thoracic Society) la durée de l’expiration devrait être au moins 6
secondes, ce qui est très difficile pour un patient sain. C'est la raison pour laquelle la plupart des
spiromètres acceptent une expiration de 3 secondes.
● Ensuite le patient inspire complètement et forcé afin d’obtenir la courbe inspiratoire.
● Les résultats de la spirométrie sont comparés aux valeurs théoriques ou prédites, qui sont
calculées suivant l'âge, le sexe, la taille et le groupe ethnique du patient.
● Un spiromètre offre deux courbes: la courbe volume-temps et la courbe débit-volume.
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La spirométrie
La courbe volume-temps normale
Elle se termine en
plateau et le patient a
expiré au minimum
pendant 6 secondes.

CVF : capacité vitale forcée

VEMS : volume expiratoire


maximum seconde

DEM 25-75 : débit


expiratoire moyen entre
25 et 75% de la CVF.

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La spirométrie
Courbe débit volume normale
Expiration en rouge puis inspiration en bleu.

CVF : capacité vitale forcée


DEP : débit expiratoire de
pointe.
DEM75 : débit expiratoire
maximal à 75% de la CVF
DEM50 : débit expiratoire
maximal à 50% de la CVF
DEM25 : débit expiratoire
maximal à 25% de la CVF

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La spirométrie
Courbes typiques de spirométrie

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La spirométrie
La Capacité Vitale Lente
Elle ressemble à la CVF (Capacité Vitale
Forcée), excepté qu'elle est réalisée
lors d'une expiration complète et lente,
et donne souvent de meilleurs chiffres
que la manœuvre forcée.

La capacité vitale CV: Somme des trois volumes


précédents, représente le volume d’air total que les
poumons peuvent mobiliser.

Le volume résiduel VR: Volume d'air se trouvant


dans les poumons à la fin d'expiration forcée.
Autrement dit qu'il est impossible d'expirer.

La capacité pulmonaire totale CPT = CV + VR


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Spiromètres

Selon les propriétés Selon leur emploi


• Laboratoires de la fonction pulmonaire
• Eau / sec
• Fermé / Ouvert
• Dépistage des patients
• Volumétricque/ Pneumotachomètre

Les plus utilisés sont les pneumotachomètres (ouverts)


Types de pneumotachomètre : Caractéristiques (pneumotachomètres)
• Lilly • Ils sont de type ouvert
• Fleisch • Ce sont des capteurs de débit
• Relation débit-temps
• A turbine
• Calcul des volumes par microprocesseur
• Ultrasonore • Différents types de courbes:
• Venturi • Volume / Temps
• Autre : a fil chaud, Pitot, etc. • Débit / Volume

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Spiromètres
Exigences de spiromètre
 Mesurer un volume minimum de 8 litres et un débit de 0 à 14 l / s
 Mesurer un volume avec une précision minimale de ± 3% ou ± 50 ml
 Accumulation du signal pendant 30 "
 Résistance à un débit de 14 l / s inférieur à 1,5 cmH2O
 Tracé simultané de graphes

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Spiromètre à cloche d'eau (spiromètre à eau)
Déplace le
papier et le
marqueur
La cloche se déplace
en expirant Les résultats
sont tracés

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Spiromètre à soufflet (type fermé et sec)
Déplace le papier et
le marqueur

Les résultats

 Enregistre l'expiration forcée.


 Le spiromètre le plus utilisé
En expirant le soufflet gonfle
jusqu'au pneumotachomètre.

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Spiromètre à piston(type fermé et sec)

Déplace le papier et
trace les résultats

En expirant, le piston
et le marqueur se
déplacent
 Le cylindre scellé empêche l'air de
s'échapper.

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Pneumotachomètre LILLY (principe de fonctionnement)
Mesure basée sur la différence de pression d'écoulement d'air avant et après passage à travers une RESISTANCE
connue (écran (A)), qui est directement proportionnelle au débit d'air qui passe à travers un CAPTEUR DE
PRESSION. Une fois le débit obtenu, le microprocesseur calcule les volumes en intégrant mathématiquement le
débit par rapport au temps.

P1 P2

A: Résistance
B: Capteur de pression ou transducteur différentiel
Le transducteur différentiel mesure la pression avant la résistance (P1) et après la résistance (P2) pour calculer le
débit; en utilisant l'intégration de l'écoulement, le volume est obtenu.

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Pneumotachomètre FLEISCH (principe de fonctionnement)
Mesure basée sur la différence de pression d'écoulement d'air avant et après passage à travers une RESISTANCE
connue (capillaires disposés en parallèle (A)), qui est directement proportionnelle au débit de celui-ci qui
traverse un CAPTEUR DE PRESSION. Une fois le débit obtenu, le microprocesseur calcule les volumes en
intégrant mathématiquement le débit par rapport au temps.

Pneumotachometer diagram
FLEISCH
A
P1 P2

A: Résistance
B: Capteur de pression ou transducteur différentiel
Le transducteur différentiel mesure la pression avant la résistance (P1) et après la résistance (P2) pour calculer le
débit; en utilisant l'intégration de l'écoulement, le volume est obtenu.
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Spiromètre à turbine (principe de fonctionnement)
Le spiromètre à turbine acquiert des signaux physiques et traite les informations fournies par le signal par
rapport à la fonction pulmonaire. Pendant le processus, l'énergie physique est convertie en énergie électrique à
l'aide de transducteurs.

Emetteur

La fonction de transduction est réalisée en deux


étapes:
1. Le volume à mesurer traverse la turbine et fait
tourner le rotor proportionnellement.
2. La rotation est détectée par une rupture d'un
faisceau de lumière infrarouge, dont le capteur Récepteur
convertit la lumière reçue en un signal électrique
numérique.

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Spiromètre ultrasonore (principe de fonctionnement)
Pour calculer le débit, ces transducteurs utilisent l'effet Doppler de l'onde ultrasonore : lorsqu'ils forment un
certain angle par rapport à la direction d'écoulement, les ondes ultrasonores qui voyagent dans le même sens
que le flux prennent moins de temps pour arriver au récepteur que celles qui voyagent dans le direction
opposée. Ils sont fiables et précis. Il n'y a aucune calibration à faire avec ces spiromètres et ils ne sont pas
thermostatés.

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Mesure du Débit de Pointe (Peak Flow)
La mesure du débit (expiratoire)
de pointe est un test courant
dans la médecine générale. La
mesure du débit de pointe est les
plus souvent utilisée pour le
diagnostic et le suivi de l'asthme.
Le débitmètre de pointe est un
appareil mécanique dans lequel
le patient souffle Par la force de
l'expiration, un indicateur est
poussé vers l'arrière: le plus loin il
est poussé, le plus grande l'expiration.
Afin de pouvoir comparer les résultats des différentes mesures, c'est important que le
débit de pointe soit toujours mesuré avec le même débitmètre.

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Spirométrie

Limitations
• Blessures buccales.
• Hémiparésie faciale.
• Nausée lors de l'introduction de l'embout ou du
pneumotachomètre.
• Dans les trachéotomies mal traitées ou avec des
sécrétions excessives.

Contre-indications
• Impossibilité mentale ou physique d'effectuer
correctement une manœuvre forcée.
• Douleur thoracique, pneumothorax, hémoptysie
(Rejet par la bouche de sang provenant des voies aériennes inférieures
(bronches, poumons)).
• Angor instable.
• Décollement de la rétine.
• Comportement douteux du patient.

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Pléthysmographie
• La pléthysmographie (du grec plethysmo, « augmentation») est la mesure des
changements de volume au sein d'un organe (ex. poumons) ou du corps entier.
• En pneumologie, la pléthysmographie étudie les volumes pulmonaires non
mobilisables (VR, CRF, VGT), en cabines étanches dans lesquelles les variations de
pressions sont enregistrées par un capteur de pression associé à un spiromètre. Il
s'agit d'un complément indispensable à la
spirométrie.
Différentes méthodes de pléthysmographie :
• par déplacement d'air ;
• par effet photoélectrique ;
• par extensométrie ;
• par mesure d'impédance («
pléthysmographie d'impédance »).

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Pléthysmographie
Cabine de pléthysmographie

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La pneumographie par impédance
La pneumographie par impédance est une technique couramment utilisée pour
surveiller le taux de respiration ou le rythme respiratoire d'une personne.
La pneumographie par impédance
est basée sur la relation entre le
volume respiré (V) et les
changements d'impédance
transthoracique (Z) pendant la
respiration.
• Il est mis en œuvre en utilisant
deux électrodes (figure a) ou quatre
électrodes (figure b).
• L'objectif de cette technique est de
mesurer les changements de
l'impédance électrique du thorax de
la personne causés par la respiration.

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Mesure de la fréquence respiratoire

Mesure à l'aide de capteurs


piézoélectriques
• Monté sur une ceinture, le capteur
piézoélectrique répond linéairement aux
changements de longueurs
• Il mesure les changements de la
circonférence thoracique ou abdominale
pendant la respiration.
• Ces mesures peuvent indiquer l'inspiration,
l'expiration et la force respiratoire et peuvent
être utilisées pour calculer le rythme
respiratoire.

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Endoscopie bronchique (bronchoscopie)

L’objectif de cet examen est d’explorer la


trachée et les bronches d’une personne grâce à
un tube flexible introduit dans les voies
respiratoires naturelles (nez, bouche), afin de
visualiser des anomalies et de réaliser des
prélèvements (aspiration des sécrétions,
brossage, biopsies, lavage alvéolaire, ponction
de ganglion…).

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Endoscopie bronchique (bronchoscopie)
Indications pour l'exploration
 Diagnostiquer un cancer du poumon ou une lésion bronchique grâce à sa
visualisation et son prélèvement pour analyse histologique (biopsie)
 Chercher l’origine d’une hémoptysie (crachat de sang d’origine pulmonaire)
 Analyser les sécrétions bronchiques dans le cas d’une infection pulmonaire
grave
 Aspirer les sécrétions épaisses causant un encombrement menaçant
 Réaliser un lavage broncho-
alvéolaire à visée
diagnostique
 Diagnostiquer et surveiller
des pathologies
interstitielles

Figure - Biopsie à l'aide d'une


bronchoscopie flexible.

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Endoscopie bronchique (bronchoscopie)
Déroulement de l'examen
 L’endoscopie bronchique est réalisée sous anesthésie
locale de l’arrière-gorge et des bronches en cours
d’exploration, en position allongée ou assise.
 Dans certains cas, une courte anesthésie générale est
possible. Elle dure en moyenne entre 10 et 15
minutes.
 Le fibroscope, tube fin et souple équipé d’une source
de lumière, est introduit par le nez (plus rarement par
la bouche). Il est relié à une micro-caméra.
 Le pneumologue peut ainsi visualiser sur un écran
l’état de la paroi bronchique et déceler les anomalies
éventuelles.
 Outre la muqueuse, il va passer en revue les bronches et leurs orifices. Pour
éviter un essoufflement, l’intervention pourra être effectuée sous oxygène.
 D’autres instruments sont introduits par le fibroscope afin de réaliser des
prélèvements ou un lavage broncho-alvéolaire.
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Endoscopie bronchique (bronchoscopie)
Déroulement de l'examen (suite)
 La fibroscopie bronchique n’est pas douloureuse, mais peut
créer une sensation d’inconfort. Le sujet peut ressentir
certains désagréments causés par l’inhalation de
l’analgésique et l’introduction de l’endoscope : réflexes de
toux, gêne respiratoire, etc.
 Une toux spasmodique ainsi que des saignements constatés
suite à l’intervention sont tout à fait normaux. Il est conseillé
de rester à jeun 2 heures après l’intervention pour éviter les
fausses-routes. Localisation d'une tumeur dans les bronches

Les risques d'une endoscopie bronchique


Ils sont peu nombreux et souvent sans gravité.
 Le gel anesthésique endort l'arrière-gorge et peut faire avaler de travers. Il
faudra éviter de manger immédiatement après l'examen pour éviter ce
phénomène.
 Les prélèvements sont parfois responsables de petits saignements.
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