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Faculté de médecine

Dépt. de Pharmacie

Physiopathologie
Asthme bronchique

Pr K.YOUSFATE
Cours de
2ème année Pharmacie
Sommaire
I. Définition
II. Causes
III. Physiopathologie
IV. Diagnostic
V. Traitement
VI. Nouvelles cibles thérapeutiques
I. Définition

Du point de vue clinique  Maladie respiratoire


fréquente et caractérisée par :
- la survenue de crise de dyspnée sifflante, paroxystique,
- expiratoire,
- volontiers nocturne,
- réversible spontanément ou sous l'effet du traitement.
-
Du point de vue fonctionnel  Syndrome obstructif
spontanément variable :
- par une réactivité très vive de l'arbre bronchique à certains
médiateurs chimiques,
- aussi à toute sorte d'irritants.
II. Causes

Les principaux facteurs susceptibles de


déclencher la crise sont :

- Hérédité (facteurs de prédisposition),


- Environnement ( pollution),
- Allergie (les allergènes : facteurs les plus importants),
- Infections (bactériennes, virales),
- Alimentation (facteurs digestifs),
- Effort (facteurs physiques),
- Stress, tabagisme, (facteurs psychologiques),
- Médicaments (aspirine, bêtabloquants, AINS, ATB..)

Le mieux connu ces facteurs est le facteur allergique.

Il s'agit le plus souvent d'une réaction d'hypersensibilité


immédiate dite de type I.
Asthmes professionnels

• Boulanger/pâtissiers : farines + enzymes +


acariens/blattes

• Personnels soignants : latex + aldéhydes .

• Coiffeurs : persulfates alcalins (décolorants)

• Peintres : isocyanates

• Personnels de nettoyage : allergènes multiples

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III. Physiopathologie
Obstruction bronchique est lié à un triple mécanisme :
- œdème du chorion de la muqueuse bronchique
- hypersécrétion bronchique
- spasme du muscle lisse bronchique

Au niveau de l'arbre bronchique l'importance de la tunique


musculaire augmente en allant des grosses bronches vers les
bronchioles, la contraction et la relaxation de la cellule musculaire
lisse dépend, comme dans le muscle strié, du glissement l'un sur
l'autre des filaments d'actine et de myosine en présence d'ATP.

Ce glissement est sous la dépendance de mouvements ioniques


intra cellulaires et en particulier de l'ion calcium lorsque l'ion
calcium est fixé sur le réticulum endoplasmique, le filament d'actine
est inhibé et le muscle est relaxé. Lorsque l'ion calcium est libre, il
lève l'inhibition et la contraction musculaire s'ensuit.
Il est à distinguer deux types d'asthmes :

- Asthme intrinsèque : aucun facteur d'origine exogène


 Asthme avec une hyper-réactivité de la fibre
musculaire lisse à divers stimuli.

- Asthme extrinsèque : origine exogène  Asthme


allergique ou asthme atopique

Ces derniers peuvent être des substances :


- allergisantes asthme allergique ou atopique
- ou irritantes asthme non allergique ou hyperactivité
musculaire.
1. Physiopathologie de la bronchomotricité
Elle dépend de deux groupes de facteurs importants :
 Facteurs neurologiques (SNV) : parasympathique et
sympathique
  Le dérèglement neuro-végétatif avec hyper-réactivité
vagale et hypo-réactivité bêta-adrénergique (voir schéma)
-Système parasympathique ou cholinergique est
représenté par le nerf vague ou pneumogastrique
(X ème paire) :
 broncho-constricteur
action sécrétoire bronchique.
 fonctionne comme un arc réflexe.

- Récepteurs de ce système sont :


 Intra pulmonaires (récepteurs de la toux, des
substances irritantes et de l'étirement).

 Extra pulmonaires :
- barorécepteurs( augmentation de tension artérielle)
- chémorécepteurs (PAO2 et PACO2)
- muqueuse nasale (air froid)
De ces récepteurs partent des fibres afférentes qui cheminent dans
le nerf vague jusqu'au centre bulbaire qui comporte des
connections avec les centres supérieurs.

Un système afférent qui chemine également dans le nerf vague et


qui libère au contact de l'effecteur musculaire lisse le médiateur
parasympathique "l'acéthycholine ".

L'activité vagale s'exerce sur les bronches de deux manières :

- permanente : c'est le tonus vagal qui permet d'assurer une


certaine rigidité de la paroi bronchique et qui prévient l'écrasement
des voies aériennes lorsque la pression transmurale augmente

- paroxystique : car l'intensité du tonus vagal augmente par


stimulation de certains récepteurs (irritants), son intensité diminué
par stimulation d'autres récepteurs (de l'étirement).
Le système sympathique ou adrénergique : Il n'existe ni de
récepteur sensitif, ni de voie afférente connus.

Le centre médullaire, les fibres afférentes agissent en libérant de


la noradrénaline, à cette action s'ajoute l'action de la médullo-
surrénale qui sécrète essentiellement de l'adrénaline.

Les catécholamines (adrénaline et noradrénaline) vont stimuler


par voie sanguine la cellule musculaire lisse. Il existe au niveau de
cette cellule des récepteurs adrénergiques différents.

- les récepteurs alpha : l'effet des catécholamines sur ces


récepteurs entraînent une broncho constriction.
- les récepteurs bêta : il existe deux types de récepteurs bêta : les
bêta 2 bronchiques et bêta 1 cardiaque), par leur intermédiaire
les catécholamines entraînent une broncho dilatation.

L'activité qu'exerce le système sympathique sur les bronches est


moins connu que l'activité vagale.
 Facteurs humoraux (les médiateurs chimiques)
- La mise en jeu des médiateurs :
 Histamine, kinines ``bradykinines", prostaglandines
``PGF", leucotriènes…,
 libérés par le mastocyte, mais aussi par d'autres
cellules comme les macrophages.

Ces médiateurs broncho-constriction

il existe aussi des médiateurs intervenant de façon semi-


retardée ou tardive dans les phénomènes inflammatoires
bronchiques et peut être dans les troubles de la
perméabilité vasculaire (facteurs chimiotactiques des
neutrophiles, des éosinophiles, des monocytes...)
2. Physiopathologie des allergies respiratoires

Elles résultent essentiellement d'une hypersensibilité de


type immédiat qui entraîne :

- un œdème du chorion des muqueuses


- hypersécrétion

Ces processus surviennent à la suite du conflit antigène


anticorps à n'importe quel niveau des voies respiratoires
aériennes.
3. Conséquences
maladie complexe qui associe plusieurs types d'anomalies :
- spasme du muscle lisse bronchique
- inflammation : caractérisée par une infiltration cellulaire, où dominent
les polynucléaires éosinophiles (l'asthme est considéré comme une
bronchite chronique à éosinophiles) aux côtés desquels on trouve des
polynucléaires neutrophiles, des lymphocytes et des monocytes,
- hypersécrétion de mucus
- hypertrophie des glandes à mucus.
- Cette hypersécrétion participe à la formation des bouchons muqueux
obstruant les bronches,

- on insiste aujourd'hui aussi sur l'importance des lésions de l'épithélium


bronchique : conduisant à une mise à nu de la membrane basale et des
terminaisons nerveuses sensibles à l'irritation et à une facilitation de la
pénétration des allergènes et des agents irritants nocifs.
Outre l'éosinophile et les cellules inflammatoires et
immunocompétentes :

- le mastocyte joue un rôle essentiel dans la


physiopathologie de l'asthme  cible de la réaction
antigène-anticorps spécifique de l'asthme
allergique
-il libère les médiateurs à l'origine de la crise initiale.

L'asthme met en jeu une série de médiateurs dont


les effets vont se succéder s'associer ou s'inhiber.
- L'importance de ces phénomènes physiopathologiques de base évolue
dans le temps (chronologie) trois étapes :

- Une réaction initiale  bronchoconstriction (elle survient


immédiatement après l'inhalation de l'antigène)
- une phase dite tardive  réaction cellulaire et inflammatoire
est importante (survient 6 à 12 heures après la réaction initiale)
- un passage à la chronicité  caractéristique de la maladie
asthmatique.

Lorsque les crises se succèdent : l'inflammation s'installe et on


assiste à la mise en place d'une hyperréactivité bronchique,

Cette phase est marquée par la détérioration des fonctions respiratoires


en dehors des épisodes critiques ; elle est dominée par l'inflammation
chronique et l'installation d'un processus de fibrose bronchique.
L'hyperréactivité bronchique est explorée par le test à la métacholine.
L'asthme se traduit:
-phénomènes obstructifs des voies aériennes inférieures
en rapport avec un spasme
-hypersécrétion muqueuse
-œdème bronchique entraînant une bronchiolite spastique
oblitérante.

L'asthme  phénomène inflammatoire associé à une


bronchoconstriction.
Modifications pathologiques « Asthme »

1. Bronchospasme
2. Congestion vasculaire
3. Œdème de la muqueuse
4. Hypertrophie des glande à mucus
5. Hypersécrétion de mucus
6. Desquamation épithéliale
7. Epaississement de la membrane basale
8. Infiltration des cellules inflammatoires
Les éléments qui permettent de faire le diagnostic sont :
VI. Diagnostic
Interrogatoire : recherche de la composante allergique

Clinique : les crises d'asthme sont de gravité variable, elles


surviennent brutalement fréquemment la nuit réveillant le patient.
Les symptômes sont un essoufflement, des sifflements
respiratoires, parfois une toux et sensation de serrement
thoracique.

Il convient de distinguer:
- asthme habituel,
- état de mal asthmatique : séries de crises ne réagissant
pas aux traitement habituelle,
- asthme chronique : caractérisé par la permanence du
bronchospasme avec dyspnée d'effort,
- asthme intriqué à la bronchite chronique : formes
évoluée de la maladie.

Il faut rappeler que la maladie asthmatique peut prendre l'aspect


d'une véritable bronchopathie chronique obstructive.
Biologie : tout asthme nécessite un bilan précis destiné à
en apprécier la gravité et surtout l'étiologie

- Bilan allergique: Tests cutanés aux allergènes et


dosage des IgE

- Bilan fonctionnel respiratoire : EFR " spirométrie "

- Enquête allergologique à la recherche du ou des


allergènes déclenchant.
Différents paramètres peuvent être mesurés chez des
patients asthmatiques de différents stades de gravité [ou
chez des patients ayant une broncho-pneumopathie
chronique obstructive (BPCO)] :

- nombre de crises/jour
- nombre de bouffées d'agoniste beta2
- limitation fonctionnelle
- qualité de vie (physique, psychique et sociale)
- pic de débit expiratoire à l'aide d'un débitmètre de pointe
- EFR (CV, VEMS, VR)
V. Traitement
La meilleure prise en charge thérapeutique repose sur la
reconnaissance précoce :
- asthmes graves (en évitant ainsi tout accident mortel).
- asthme avec insuffisance respiratoire progressive

Deux objectifs

1) Effet bronchodilatateur : c'est-à-dire diminution du


syndrome obstructif aigu ou chronique.

2) Prévention des crises paroxystiques " spontanées " ou


provoquées (exercice physique, allergène spécifique,
bronchoconstricteur tel histamine, métacholine)  Effet au long
cours en diminuant l'inflammation et l'hyperréactivité bronchique.
On distingue ainsi :
1) Les bronchodilatateurs qui agissent :
- soit par stimulation adrénergique (agonistes ß2-
adrénergiques" salbutamol : ventoline ")

- soit par inhibition de la composante vagale, dont les


effets se surajoutent à ceux des médiateurs formés ou
libérés localement (médicaments anti cholinergiques "
atropine")

2) Les anti-inflammatoires :
- les corticoïdes (hydrocortisone , solumédrol)
- les antileucotriènes
- la théophylline
- les cromones dont l'action est incertaine ( inhibiteurs
de la dégranulation mastocytaire cromoglycate
disodique : " lomudal").
VI. Nouvelles cibles thérapeutiques

Physiopathologie asthme complexe, encore


partiellement inconnue INFLAMMATION BRONCHIQUE

- Antagonistes des tachykinines (récepteurs NK2)


s'opposent à l'hyperréactivité bronchique

- Inhibiteurs sélectifs des phosphodiestérases III et IV


ont des propriétés bronchodilatatrices et anti-
inflammatoires.

- Anticorps anti-IgE diminuent les taux d'IgE


circulants, limitant l'activation des mastocytes et des
basophiles lors de la réaction allergique.
Merci de votre attention

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