Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Définition générale
L'asthme est une maladie chronique inflammatoire des voies aériennes.
Cette inflammation:
rend:
les voies aériennes sensibles (hyper réactives) à des stimuli tels que :
les allergènes,
les irritants chimiques,
la fumée de tabac,
l'air froid ou l'exercice
provoque:
-des épisodes récidivants.
-de toux sifflements
-blocage (oppression) thoracique difficultés respiratoires.
Quand elles sont exposées à ces stimuli les voies aériennes peuvent se
contracter, s'oedématier, se r emplir de mucus, et progressivement, se remodeler
L'obstruction bronchique qui en résulte est réversible soit spontanément, soit avec un
traitement.
● Definition :
L'obstruction bronchique est due à 3 phénomènes qui interviennent à des
degrés divers en fonction du type de la crise et de la sévérité de l'asthme
la bronchoconstriction, liée à la contraction des muscles lisses bronchiques, de survenue
rapide, de durée habituellement brève, et traitée
par les bronchodilatateurs
l'oedème inflammatoire de la muqueuse bronchique, de survenue plus lente, de durée plus
longue, et traitée par les anti-inflammatoires stéroïdiens.
l'hypersécrétion bronchique d'un mucus épais, de survenue plus lente durée plus longue, et
pour laquelle on ne dispose pas, actuellement, de traitement régulièrement efficace.
Avec le temps, on assiste à un remodelage des bronches.
Asthme: remodelage bronchique
Il se traduit par
-des zones sans épithélium dans les voies aériennes
-des dépôts dans la matrice cellulaire
-une métaplasie muqueuse
-une augmentation de la masse musculaire lisse
-une augmentation de la surface des vaisseaux sanguins des voies A
aériennes
-un recrutement de cellules inflammatoires
Épidémiologie:
a/ Fréquence
la prévalence augmente dans la plupart des pays, en Algérie l'asthme par sa fréquence pose un
problème de santé publique,
la prévalence se situe entre 5 % à 8 %
b/ Pronostic
C'est une affection grave pour plusieurs raisons:
-Affection chronique
-Entraîne des répercutions d'ordre sociale, physique et psychique
-Absentéisme scolaire et professionnel important
C/ Coût économique
Cette affection entraîne d'importante demande de soins tant dans les services d'urgences que
dans les services qui la prennent en charge
d/ Thérapeutique
-la prise en charge des patients est souvent insuffisante:
-Traitement de fond insuffisant
-Prise en charge de l'urgence souvent inadaptée
-Mauvaise Observance
-Suivi du contrôle de l'asthme insuffisant
-la mortalité reste stable, l'asthme peut être cause de décès.
PHYSIOPATHOLOGIE
A/ Généralités
1. Hyperréactivité bronchique non spécifique (HRB)
• Définition: bronchoconstriction excessive survenant en réponse à l'inhalation
de stimuli non allergéniques (en règle pharmacologiques). Ces stimuli sans
effet, sauf à doses très élevées chez le sujet normal, déclenchent à petite
dose une bronchoconstriction chez l'asthmatique.
L'HRB est variable dans le temps et maximale la nuit.
• Elle est quasi constante mais non spécifique de l'asthme.
• Elle peut se voir dans les bronchites (principalement virales), les BPCO, les
DDB, l'insuffisance ventriculaire gauche; elle peut également être induite par des médicaments
(bêtabloquants, IEC ...)
2. Atopie
• Définition: capacité à synthétiser une quantité anormalement élevée d'IgE
après contact avec un antigène environnemental. Elle donne lieu à des
manifestations d'hypersensibilité allergique de type I (immédiate).
1. Cellules de l'inflammation
-Situés dans la paroi bronchique Contiennent: LT C4, PAF, radicaux libres, protéine basique
majeure (MBP), éosinophile protéine cationique (EPC), peroxydase.
- Réagissent à une stimulation antigénique et sont recrutés par le PAF et plusieurs cytokines..
- Leurs médiateurs provoquent des dégâts épithéliaux.
- Liés à la réponse tardive.
- Inhibés par les corticoïdes b2+ inefficaces.
- Ce sont probablement les cellules-clés de la maladie asthmatique.
1.6) Plaquettes
-Possèdent des récepteurs aux IgE.
- Contiennent : sérotonine, Tx, produits de la lipoxygénase.
2. Médiateurs chimique
2.1) Histamine
- Bronchoconstriction par effet direct sur le muscle lisse.
-Augmentation de la perméabilité capillaire.
-Augmentation de la sécrétion de mucus.
- Chimiotactisme et activation de cellules de l'inflammation qui relarguent d'autres médiateurs.
2.2) Prostaglandines
-PG D2 : bronchoconstricteur par potentialisation de la réponse à l'histamine et aux
cholinergiques.
2.4) Leucotriènes
-LTC4, D4, E4 (SRSA): bronchoconstricteurs et responsables de l'augmentation de la fuite
capillaire.
-LTB4 : chimiotactique pour neutrophiles.
2.5) PAF
- Médiateur connu pour causer une augmentation durable de l'HRB.
-Formé par la phospholipase A2 à partir de phospholipides membranaires des macrophages,
neutrophiles et éosinophiles.
-Agit par :
*attraction d'éosinophiles, qui, eux-mêmes, relâchent du PAF (desquamation, relargage de
protéines basiques)
*augmentation de la perméabilité vasculaire.
CLINIQUE :
- Crise de Dyspnée
- paroxystique,
- sifflante,
- volontiers nocturne,
- récidivante,
- réversible spontanément ou sous l'effet du traitement
chronicité, Variabilité, Réversibilité
DIAGNOSTIC DE L'ASTHME
Surestimation du diagnostic :
- Traiter par excès, augmenter les coûts et effets secondaires (CTC)
- Ne pas éVoquer une maladie s/jacente grave ( exple: cancer bronchique)
Sous-estimation du diagnostic :
- Ne pas faire bénéficier le patient d'un traitement précoce
- Risque d'exacerbations sévères, de déclin de la fonctio
Structures de soins à ressouces limitées: diagnostic surestimé dans 50% des cas et
sous-estimé dans 34% des cas ➡
Minimiser les risques
➡Dc fonctionnel: Mesure de la fonction respiratoire
Mesure du DEP
DEP< 80% prédit ou meilleur DEP si connu
1. Réversibilité :
Inhalation de 200-400 ug de salbutamol
*Aug du VEMS > 12 % et 200ml
*Aug DEP > 80 %
2. Variabilité quotidienne du DEP
*variabilité > 10 %
● Si les tests sont normaux: les répéter au moment des symptômes ou après arrêt des
bronchodilatateurs
● Si obstruction sans réversibilité: refaire le test après 4 semaines de corticoides inhalés
en dehors d'une infection resp aigue.
Bilan
thérapeutique et préthérapeutique
1. Diagnostic de sévérité :
● Doivent être pris en compte :
- nombre de crises diurnes et nocturnes;
- intensite des crises
-retentissement sur la vie quotidienne
- nombre de prises de bronchodilatateurs;
-variabilité du DEP ++;
-existence de perturbations fonctionnelles intercritiques.
● Les patients à haut risque de décès par asthme ont le profil suivant:
- utilisation fréquente ou arrêt récent de corticoïdes généraux;
- hospitalisation ou consultation aux urgences dans l'année
-terrain psychiatrique ou problèmes psychosociaux
-non-compliance au traitement.
a) Radiographie thoracique
- Distension, état du parenchyme.
b) Radiographie des sinus,
c) NFS : Eosinophilie.
d) Bilan allergologie (chez l'enfant ou adulte jeune) : Avec test cutané, dosage des lgE
spécifiques, RAST spécifique.
e) Recherche de RGo : Si signes cliniques de RGO ou asthme sévère sans facteur
aggravant évident.
f) EFR et épreuves pharmaco dynamiques :
- Exploration fonctionnelle intercritique :
* entre les crises, les volumes et débits spirométriques peuvent être strictement normaux
*ailleurs, il existe un trouble ventilatoire obstructif (VEMS diminué, capacité vitale [CV]
normale ou diminuée, rapport VEMS/C diminué) et une distension thoracique
augmentation du VR, de la CRF et parfois de la CPT.
*** Les gaz du sang peuvent être normaux ou objectiver une hypoxémie avec normo ou
hypocapnie, voire hypercapnie (signant alors une obstruction sévère).
Tests de bronchomotricité
- Tests de bronchoconstriction :
*ce sont les plus spécifiques,
* ils sont indiqués, à visée diagnostique, quand les données cliniques sont insuffisantes ou
atypiques (toux
spasmodique, dyspnée d'exercice...),
* ils ne sont possibles que si, à l'état de base, le TVO est absent ou modérė,
*ils sont effectués en milieu hospitalier et contre-indiqués en cas de TVO net,
*l'administration par aérosol à doses progressivement croissantes d'agents
broncho-constricteurs permet la mesure pour chaque dose du VEMS et éventuellement des
résistances des voies aériennes agents cholinergiques (acétylcholine, carbamylcholine,
méthacholine) histamines allergènes,
*on observe une diminution du seuil, c'est-à-dire de la plus petite dose d' agent
bronchoconstricteur nécessaire pour obtenir une réduction arbitraire du VEMS et/ou du
Tiffeneau (habituellement 20 %).
Anciennement appelée DLAC (dose liminaire d'acétylcholine),
*cette hyperréactivité est retrouvée chez 90 % des asthmatiques et chez 99 % de ceux qui
présentent ou ont présenté récemment des symptômes ,
*elle n'est pas absolument spécifique, puisqu'elle peut s'observer chez les parents non
asthmatiques d'enfants asthmatiques et chez les bronchopathes
chroniques, notamment au décours d'infections bronchiques.
- Tests de bronchodilatation :
La réversibilité est définie par une augmentation de plus de 12 à15 % du VEMS mesuré ou
une augmentation de plus de 180 à 200 ml du VEMS en valeur absolue.