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L’asthme aigu grave (AAG) constitue la forme la plus redoutable d’exacerbation de la maladie asthmatique
L’incidence de la maladie asthmatique est en progression et reste un problème de santé publique
▪ Asthme: maladie chronique inflammatoire des bronches
▪ Aigu: quelques jours à heures
▪ Grave: pronostic vital engagé
Crise inhabituelle,gravité clinique et/ou DEP ≤30% théorique
L'asthme aigu grave (AAG), ou exacerbation sévère d'asthme, est défini comme « une crise inhabituelle avec
obstruction bronchique sévère pouvant mettre en jeu le pronostic vital à court terme ».
CLASSIFICATION
1 2 3 4
Intermittent Persistant léger Persistant modéré Persistant sévère
VEMS/CV 80 80 < 80 60
(% Pred) > 60
*Exacerbation légère: exacerbation gérée par le patient, ne nécessitant qu’une augmentation transitoire
(cependant quelques jours) de la consommation quotidienne de beta-2 agoniste d’action rapide et brève
Une CRISE est définie par un accès paroxystique de symptômes de durée brève (≤1 jour)
Une EXACERBATION est définie comme un épisode de dégradation progressive, sur quelques jours, d’un ou
plusieurs signes cliniques, ainsi que des paramètres fonctionnels d’obstruction bronchique.
Elle est dite GRAVE si elle nécessite le recours à une corticothérapie orale ou si le DEP a chuté de plus de 30% au
dessous des valeurs initiales pendant 2 jours successifs
L’asthme aigu grave est défini chez l’adulte par l’un des signes suivants:
❑ Fréquence cardiaque > 110 /min,
❑ Fréquence respiratoire ≥ 25/min
❑ Impossibilité de terminer les phrases en un cycle respiratoire
❑ Épuisement
❑ Silence auscultatoire
❑ Cyanose
❑ Bradycardie
❑ Hypotension
❑ Confusion ou coma
❑ DEP ≤ 50% de la théorique ou de la meilleure valeur connue du patient
Epidémiologie
En France,
Asthme maladie : 5-8% population générale
▪ Maladie chronique des jeunes:15-20%
▪ 1000-1500 décès /an
Asthme aigu grave:
▪ 8000 à 16000 hospitalisations/an
▪ 2000 décès/an, surtout pré- hospitaliers
FACTEURS AGGRAVANTS
▪ Tabagisme
▪ Arrêt du traitement ou incorrect : 9%
▪ Infection ORL ou bronchite : 56%
▪ Exposition aux allergènes : 13%
▪ Reflux gastro-oesophagien
▪ Facteur psychologique : 12%
▪ Exposition à des toxiques
▪ Prise de ß bloquants, aspirine et AINS : 1%
Physiopathologie : 3 composantes +++
1. OBSTRUCTION BRONCHIQUE : oedème de la muqueuse, bronchospasme, hypersécrétion mucus
2. HYPERRÉACTIVITÉ BRONCHIQUE NON SPÉCIFIQUE: hypertrophie muscle lisse, réponse anormale SNA
3. INFLAMMATION LOCALE : infiltration muqueuse par cellules allant chroniciser l’inflammation
Étiologies
❑ Allergie +++:
- Médicamenteuse
- Pneumallergènes
- Trophallergènes
❑ Intolérance à l’aspirine
❑ Toxiques
❑ Stress psychologique (formes suraiguës)
❑ Infections VAS
La maladie OMS-NHLBI « The National Heart, Lung, and Blood Institute » grade 4 (variations du DEP) +++
Corticothérapie orale au long cours
Augmentation des doses de ß2-stimulants
Traitements et suivis inadéquats
Hospitalisation ou consultation aux urgences dans l’année précédente
Hospitalisation en réanimation, ventilation mécanique
Pneumothorax ,pneumomédiastin
Clinique
▪ Orthopnée, FR >30/mn, sueurs,
▪ Tirage et contraction permanente des sterno-cléido-mastoidiens
▪ Tachycardie >120 batt/mn
▪ Agitation, anxiété
▪ Difficulté à parler ou tousser
▪ DEP ≤ 30% théorique (ou meilleure valeur connue) (≈150L/mn)
SIGNES D’ALARME : FAISANT CRAINDRE UNE MORT IMMINENTE +++
▪ Troubles de conscience, pauses respiratoires
▪ Collapsus, bradycardie, cyanose
▪ Agitation extrême, refus d’O2
▪ Silence auscultatoire
▪ Balancement thoraco-abdominal
▪ PaCO2 ≥ 50mmHg
INTUBATION
Signes d’alarme annonçant l’arrêt respiratoire imminent : troubles de conscience, sueurs et agitation (en général
liées à l’hypercapnie), silence auscultatoire, bradycardie et hypotension.
L’hypoventilation alvéolaire entraîne une normo-puis une hypercapnie qui, rapidement constituée, détermine une
acidose respiratoire.
L’hypoxie est fréquente mais rarement dramatique.
Examens paracliniques
▪ Gaz du sang artériels: signes de gravité
- Hypoxémie (SaO2 < 90%)
- La normocapnie est un signe de gravité
- PaCO2 > 50 mmHg est un signe d’épuisement
AUCUN EXAMEN NE DOIT RETARDER LE TRAITEMENT
▪ Radiographie du thorax:
- Pneumothorax
- Pneumopathie infectieuse
▪ ECG: tachycardie sinusale, cœur pulmonaire aigu
▪ Numération formule sanguine, ionogramme sanguin
Diagnostics différentiels
× Obstructions mécaniques : corps étranger, tumeurs ou ADP, sténoses trachéales
× Bronchopneumopathie chonique obstructive décompensée
× Cardio-vasculaire : OAP avec hyperréactivité bronchique non spécifique
× Rares EP avec bronchospasme
× Sd de dysfonction des cordes vocales
× Dyspnée et hyperventilation psychogènes
Traitement
▪ Précoce +++
▪ Pré hospitalier +++ transport médicalisé
▪ Continu (Urgences, USI, réanimation)
▪ Réponse clinique durant 1ère H
= élément pronostic essentiel
ADMISSIONS EN RÉANIMATION
▪ Absence de réponse au traitement initial (DEP)
▪ Risque élevé (« histoire » de l’asthme)
▪ Troubles neurologiques (même mineurs)
▪ Obstruction sévère (DEP < 30%) avec « lutte» respiratoire
▪ Hypoxémie (< 60 mmHg),hypercapnie (≥ 45 mmHg)
ß2 AGONISTES AÉROSOLS
❖ PRÉCOCES ET SYSTÉMATIQUES : PRIORITE ABSOLUE
❖ Effet rapide : 5mn, max 15mn
❖ Les + puissants bronchodilatateurs (muscle lisse bronchique)
❖ Bonne tolérance
❖ Supériorité/voie IV
❖ Salbutamol VENTOLINE® ou Terbutaline BRICANYL® : 5mg
❖ 3 aérosols pendant la 1ère Heure (nébulisation de 10-15 min/ 20 minutes)
ANTICHOLINERGIQUES AÉROSOLS
❖ Effet bronchodilatateur : plus lent ( 20mn, max 40mn) et moins puissant
❖ Action sur le muscle lisse :↓ tonus vagal
❖ Potentialisent β2 mimétiques
❖ Bénéfice surtout formes les plus sévères
❖ Associés aux β2 mimétiques:Bromure d’ipratropium ATROVENT® : 0,5mg
CORTICOIDES
❖ PRÉCOCES : EFFET DIFFÉRÉ ( >6ÈME HEURE)
❖ SYSTÉMATIQUES
❖ IV ou PO : même efficacité
❖ ANTI-INFLAMMATOIRE, INDUCTEUR RÉCEPTEURS Β2
❖ ↓ Remodelage des voies aériennes supérieures
❖ Méthylprednisolone SOLUMEDROL® 1 à 2 mg/kg/j
❖ Hémisuccinate d’hydrocortisone : 100mg X 4/ jour
Β2 AGONISTES INTRAVEINEUX
❖ Si non répondeur à la 1ère Heure
❖ Ajoutés aux aérosols : Salbutamol 0,25 mg/H IVSE (max 5mg/H)
❖ Parfois initiés dès le départ en présence de silence auscultatoire
❖ Effets secondaires: hypokaliémie, tachycardie, troubles du rythme cardiaque
THÉRAPIES ADJUVANTES
❖ Supplémentation potassique
❖ Hydratation: Sérum salé physiologique
❖ Sulfate de magnésium: 1 à 2 g sur 20mn Action myorelaxante
❖ Traitement facteur déclenchant
SULFATE DE MAGNÉSIUM
❖ Le sulfate de magnésium est le traitement de seconde intention.
❖ Action broncho-dilatatrice par effet anti-calcique sur les fibres musculaires lisses.
❖ La posologie préconisée est de 2g en 20 min par voie intra veineuse en débit continu à la seringue
électrique.
ÉLÉMENTS DE SURVEILLANCE DE L’AAG : La surveillance d’un patient en AAG répond à des objectifs paracliniques à
des intervalles de temps précis.
En premier lieu,
▪ L’examen clinique permet d’évaluer à la fois l’efficacité thérapeutique et l’évolution du patient.
▪ Il repose sur la disparition ou l’amélioration des signes de gravité généraux (neurologiques,
hémodynamiques, respiratoires) et l’amélioration auscultatoire par la levée de l’obstruction bronchique.
▪ L’outil de surveillance paraclinique considéré comme étant le gold- standard est le DEP. L’évolution des
valeurs du DEP est une aide décisionnelle
INDICATIONS DE LA VENTILATION MÉCANIQUE +++
▪ Polypnée > 30 cycles/min, Orthopnée
▪ Impossibilité de parler
▪ Cyanose, sueurs
▪ Respiration paradoxale, silence auscultatoire
▪ Tachycardie > 120 batt/min, Hypotension
▪ Anxiété, Agitation
▪ DEP < 150l/min , Pa CO2 ≥ 45 mmHg
▪ Obnubilation, coma
▪ Pauses ou arrêt respiratoire
▪ Choc