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ISOCYANATE

1-usage et source d'exposition


les laques
les fibres artificielles : polymère, glycols-diisocyanates
la mousse au polyuréthane :
-mousse flexible : a base de toluène diisocyanate volatil (TDI)
-mousse rigide : a base de composés moins volatils tels le diphenylmethane diisocyanate (MDI) et le
méthylène bis (4-cyclohexylisocyanate)
catalyseur : amines telles la triethylenediamine et la méthylènedianiline, phénolates alcalins
agent moussant : fréons ou surplus d'isocyanate et d'eau engendrant du CO2
comme la réaction est exothermique, il y a danger d'exposition aux monomères
la fabrication de panneaux de bois synthétiques
le caoutchouc synthétique
les colles
2-métabolisme et mécanisme d'action
les voies de pénétration sont dominées par la voie respiratoire pour les gaz et aérosol
la rétention de HDI est de 61 à 90 % dans les voies aériennes et le parenchyme pulmonaire ou la paroi
bronchique
le CO2 et les bicarbonates favorisent son passage bronchique par hydrolyse de l'HDI en hexane diamine
(HDA)
le passage cutané est une voie de pénétration des diisocyanates sous forme directe ou après hydrolyse en
amine
les isocyanates sont pour une part hydrolysés en amines qui sont acétylées au niveau hépatique par le N-
acétyl-transférase
l'élimination se fait par voie urinaire
durant leur métabolisme, les nombreuses modifications immunologiques, plus précisément étudiées dans
l'asthme sont liées a la fonction hapténique des isocyanates : IgE, IgG spécifique, interleukine, espèce
réactive de l'oxygène, adduit sur l'ADN de MDI ou de MDA
une action d'inhibition de l'activité anticholinéstérasique est retenue ainsi que des actions mutagènes et
cancérogènes potentielles
3-pathologie liée a l'exposition aux isocyanates
a- pathologie respiratoire liée a l'exposition aigue aux isocyanates
broncho-pneumopathie aigue
le risque de OAP lésionnel est au premier plan
la pneumopathie hémorragique diffuse
hyperréactivité bronchique
l'évolution se fait dans 50 % des cas vers la bronchiolite oblitérante, voire BPCO avec emphysème diffus
pour des expositions plus faibles, il est décrit des irritations bronchiques avec douleur thoracique
b- asthme professionnel
les isocyanates sont la première cause chimique d'asthme professionnel
ils représentent 14-30 % des asthmes professionnels
56 % des cas sont décrits dans l'application de revêtement de surface (pulvérisation au pistolet de PU en
carrosserie automobile, aéronautique, construction navale), 18 % de la production des mousses et 20 %
pour des expositions aux colles et élastomère, et en fonderie
-physiopathologie
des arguments en faveur de mécanisme immunologique medié ou non par les IgE : faible nombre des
sujets malades/exposés, périodes de latence, manifestation clinique observé souvent pour des faibles
expositions, marqueur immunologique sérique ou retrouvé par biopsie et aspiration bronchique
l'asthme professionnel serait plus fréquent chez les sujets acétyleurs lents
d'autres mécanismes sont impliqués :
- inhibition de stimulation de l'AMP cyclique membranaire, bloquant les récepteurs β-adrénergiques
- inhibition de l'acétylcholinestérase et des systèmes antiprotéasiques

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- déshydratation cellulaire
- dénaturation des protéines
- importantes réactions inflammatoires avec mise en œuvre de leucotriène créant une HRBNS
-diagnostic
l'asthme apparaît dans 40 % lors de la première année de l'exposition
il est accompagné d'une rhinite une fois sur trois
85 % des crises surviennent la nuit
il est typiquement rythmé par l'activité professionnelle mais le caractère suppression-réadmission disparaît
pour des 10 % des cas évolués
en France, l'utilisation de débitmetrie longitudinale de pointe est utilisée dans 41 % des cas et la spirometrie
étagée dans 31 % des cas, avec 80 % des résultats positifs
le recoure a des tests de provocation bronchique spécifique (TPBS), précédé d'un test a la méthacoline est
très rare
seul 40 a 67 % des AP aux isocyanates sont positifs a TPBS
les tests cutanés sont souvent peu réalisés, en l'absence de kits corrects, il en est de même pour le dosage
des IgE
pour les AP au MDI et HDI, la positivité des IgE et IgG spécifique est retrouvée dans 36 % et 80 % des cas
respectivement
la grande fréquence de IgG anti-isocyanates retrouvées chez les exposés asymptomatiques montre leur
caractère non prédictif d'un AP et les IgG sont considérée comme marqueur d'exposition
le dosage de la protéine MCP-1 (monocyte chemotractant protein 1) est actuellement proposé celle-ci aurait
une meilleur spécificité et sensibilité
-pronostic
le pronostic est sévère car la pathologie s'aggrave si l'exposition persiste
la symptomatologie n'est pas toujours améliorée par la diminution des niveaux d'exposition
le pronostic est meilleur si la durée d'exposition symptomatique est faible (< 30 mois), si la fonction
respiratoire est bonne au moment du diagnostic, si l'HRBNS est faible et s'il existe une réaction immédiate
au TPBS
c- pneumopathie d'hypersensibilité
leur fréquence est faible
les caractéristiques cliniques et diagnostics sont classiques : malaise générale, asthénie, toux, myalgie,
arthralgie diffuse, fébricule, leucocytose neutrophile
la recherche des IgG spécifiques contre un conjugué isocyanates-sérum albumine humain est sans intérêt
diagnostic
d- variation ventilatoire infra clinique
des variations de VEMS entre début et fin du poste chez des exposés ont été rapportées
pas de diminution CVF et VEMS après 17 ans d'une surveillance dans une entreprise de PU a base de TDI
e- effet mutagène et cancérogène
le TDI et MDI donnent des adduits sur l'albumine, l'hémoglobine et l'ADN
test d'échange de chromatide sœur est fortement positif
le CIRC a classé le TDI et MDI dans le groupe III
f- autres effets médicaux
les signes irritatifs oculaires et ORL sont fréquents
des rhinites, blépharoconjonctivites, et conjonctivites allergiques isolés ou associées à l'asthme sont
observées
les vrais eczémas sont rares avec les isocyanates
4-évaluation du risque toxique
le VME recommandé en France est de 10 ppm
le dosage urinaire des amines sur un prélèvement en fin de poste de travail est proposé comme indicateur
biologique d'exposition (IBE) aux isocyanates : TDA pour le TDI, HDA pour HDI et MDA pour MDI
pour poly-isocyanates aucun IBE n'est encore validé
5-prévention technique et médicale

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l'exposition aux isocyanates doit être supprimée ou réduite en changeant de produit, en modifiant les
conditions de préparation et de mise en œuvre et en améliorant l'efficacité des aspirations
protection individuelle
le port de masque respiratoire est nécessaire
les gants en latex semblent perméables aux isocyanates même lors d'une utilisation unique
à l'embauche, une maladie respiratoire évolutive dont l'asthme entraîne une inaptitude mais les sujets
atopiques asymptomatiques ou ayant des manifestations ORL n'ont pas une contre-indication
le suivi médical périodique associé habituellement un questionnaire et spirométrie tous les 1 à 2 ans et
complété par d'autres examens en cas de manifestations cliniques
-réparation tableau numéro 61

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