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TD TOXICOLOGIE – TOXICOLOGIE DES SOLVANTS

TRAVAUX DIRIGÉS N° 5
– Corrigé type –
Cas clinique N° 1 (Benzène)
Question 1 :
À quel diagnostic pensez-vous ? Justifiez.
- Il s’agit une intoxication chronique au benzène ou BENZENISME.
- Les adhésifs utilisés comportent des solvants, principalement du Benzène.
Les symptômes développés concordent avec ce diagnostic :
Une thrombopénie à l’origine des saignements.
L’anémie aplasique benzénique explique la fatigue ressentie par le sujet. (Pancytopénie :
Diminution des trois lignées : GR, GB et plaquettes)

Question 2 :
Quels sont les paramètres toxicologiques nécessaires pour l’évaluation de cette exposition ?
- Benzène atmosphérique en milieu professionnel (dans son atelier).
- Benzène urinaire : Indicateur spécifique et sensible, avec une bonne corrélation avec
l'exposition au benzène du jour même.
- Métabolites urinaires : Phénol, acide tran-trans-muconique, acide S- phenylmercapturique
(SPMA)

Question 3 :
Si les concentrations du Benzène atmosphérique étaient à moins de 5 ppm, quel est le meilleur
indicateur d’exposition ?
- Acide tran-trans-muconique : Indicateur de choix pour les expositions de 0,2- 0,5ppm.
Bonne corrélation avec les concentrations atmosphérique du benzène.
- Acide S- phenylmercapturique (SPMA) : Très sensible, plus spécifique que l’acide t-t
muconique. Bon indicateur pour les expositions aux faibles concentrations atmosphériques
(0,1- 0,15ppm).
- Le Phénol urinaire est un bon indicateur d’exposition importante (Taux ≥10 ppm). Mais il
est peu spécifique. N’est plus recommandé.

Question 4 :
Persiste-t-il un risque après guérison de l’aplasie médullaire benzénique ?
Oui, il existe un risque d’évolution vers une leucémie myéloblastique aiguë et ses variantes
(leucémie myélomonocytaire aiguë, leucémie aiguë à promyélocyte).
Le risque de leucémie est 60 fois supérieur en cas d’exposition à une concentration
atmosphérique de 5ppm pendant 40 ans.

Année universitaire : 2019/2020 1


TD TOXICOLOGIE – TOXICOLOGIE DES SOLVANTS

Cas clinique N° 2 (éthers de glycol)

Question 1 : À quel toxique pensez-vous ?


CELLUSOLVE est le nom commercial d’un dérivé de l’éther de glycol de la série E : éthylène
glycol éthyl éther (EGEE)

Question 2 : Par quelle voie est exposé le travailleur ?


Il s’agit d’une co-exposition. La principale voie d’exposition est la voie cutanée.
L’absorption par voie respiratoire est possible particulièrement si un procédé à chaud est
appliqué.

Question 3 : Quels sont les moyens de surveillance de l’exposition ?


Deux moyens peuvent être mis en oeuvre:
- Dosage d’EGEE atmosphérique (ambiance de travail) :
- Dosage urinaire du métabolite de l’EGEE, l’ACIDE ETHOXY ACETIQUE (dose interne)

Le dosage urinaire donne un taux d’ACIDE ETHOXY ACETIQUE de 205 mg/g de


créatinine.

Question 4 : Interprétez le résultat


La valeur d’exposition professionnelle est de 100 mg/g de créatinine
Donc imprégnation du travailleur (protection insuffisante)

Question 5 : Donnez la conduite à tenir


- Eviction du poste de travail
- Préconiser un spermogramme à la recherche d’une oligospermie et/ou une azoospermie.
L’EGEE est reprotoxique chez l’homme par blocage de la spermatogénèse à un stade précoce.
- Traitement symptomatique : soulager les maux de tête, l’anémie est réversible à l’arrêt de
l’exposition

Année universitaire : 2019/2020 2


TD TOXICOLOGIE – TOXICOLOGIE DES SOLVANTS

Cas clinique N° 3 (Éthylène glycol)


Question 1 : Quel diagnostic évoquez-vous devant ce tableau clinique et biologique ?
L’absence de traumatisme crânien, de signes méningés ou encore de déficit neurologique
focalisé conduit à penser à une cause toxique ou métabolique responsable des troubles de la
conscience.
L’association d’une acidose métabolique à trou anionique élevé et trou osmolaire important,
dépassant la valeur de 15 mosmol/L (Trou osmolaire = osmolarité mesurée - osmolarité
calculée = 349 mosmol/L - 323 mosmol/L = 26 mosmol/L), laisse penser à:
- Une acido-cétose diabétique (Absent)
- Une cause toxique : l’intoxication aux salicylés, au méthanol ou à l’éthylène glycol

Question 2 : Quel est le bilan BioToxicologique complémentaire à demander ?


Un trou osmolaire important témoigne de la présence d’une molécule de petit poids
moléculaire, ayant un pouvoir osmotique élevé, autre que le sodium, l’urée ou le glucose.
Donc, on demande un dosage des salicylés, du méthanol (ou de son métabolite, le
Formaldéhyde) et de l’éthylène glycol.
Pour l’éthylène glycol, on demande en plus : le dosage de l’acide glycolique (métabolite) et
recherche de cristaux d’oxalate de calcium dans les urines.
(Cristaux d’oxalate de calcium : combinaison de l’acide oxalique issu du métabolisme de
l’éthylène glycol et du Calcium sanguin, ce qui qui provoque par la suite une hypocalcémie).

Question 3 : Selon les résultats de ce bilan, quel serait le diagnostic?


- Résultats du bilan biotoxicologique :
- La salicylémie est nulle.
- Éthanolémie inférieure à la limite de quantification
- Ethylène glycol = 0,15 g/L (intoxication modérée < 0,2 g/I),
- Acide glycolique = 15 mmol/L
- Dans les urines : présence de cristaux d’oxalate de calcium.
Bilan en faveur d’une intoxication à L’éthylène glycol.

Question 4 : Quel est le traitement à envisager ?


Le patient a bénéficié d’une :
- Éthanolémie provoquée à 1,5 g/L par voie intraveineuse (pour bloquer le métabolisme
de l’éthylène glycol par compétition avec l’ADH -Alcool Déshydrogénase-).
- Correction de l’acidose : alcalinisation par bicarbonates.
- Correction de l’hypocalcémie.
En cas d’aggravation de l’insuffisance rénale et persistance de l’acidose et des cristaux
d’oxalate de calcium, une hémodialyse s’impose pour réduire au maximum la quantité de
toxiques sanguins.

Année universitaire : 2019/2020 3

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