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MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO

*********** Unité - Progrès - Justice

SECRETARIAT GENERAL
***********
ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE
« DOCTEUR COMLAN ALFRED A.QUENUM »
***********
DIRECTION REGIONALE DE OUAGADOUGOU
************
SERVICE DE FORMATION DES AGENTS SPECIALISTES
************
SECTION ANESTHESIOLOGIE

THEME : FACTEURS LIMITANT LE DON DE


SANG VOLONTAIRE PAR LE PERSONNEL DE
SANTE : CAS DU CMA DE PISSY DANS LE
DISTRICT SANITAIRE DE BOULMIOUGOU

Présenté par :
KY Alice Edwige Sidonie
En vue de l’obtention du diplôme d’attaché de santé en Anesthésiologie

DIRECTEUR DE MEMOIRE CONSEILLER DE MEMOIRE


Dr NEBIE K. Yacouba M. GUIBILA W. Raphael
Médecin hémobiologiste / CNTS Conseiller de santé / ENSP

CO-DIRECTRICE
Mme BAMBARA O. Henriette
Communicatrice / CNTS

ANNEE ACADEMIQUE 2012-2013


2SS20132013 i
TABLE DES MATIERES

DEDICACES…………………………………………………………………… v

REMERCIEMENTS………………………………………………….……….. vi

LISTE DES TABLEAUX…………………………………………..………… ix

LISTE DES GRAPHIQUES………………………………..……..…………. xi

LISTE DES ANNEXES……………………………………………….……… xii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………..…….. xiii

DEFINITION DES TERMES…………………………………………..…..…. xvi

RESUME DU MEMOIRE…………………………………………….……… xviii

INTRODUCTION……………………………………………………………… 1

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE……………………………….…….…… 4

1.1. Identification et énoncé du problème…………………………….… 5

1.2. Justification de l’étude……………………………………………..… 8

1.3. Formulation des éléments d’orientation de la recherche….…… 10

1.3.1. Question de recherche………………………………………………… 10

1.3.2. Hypothèses de recherche………………………………………..…. 10

1.3.3 But de la recherche……………………………………………..…… 11

1.4. Objectifs de la recherche…………………………………………….. 11

1.4.1. Objectif général……………………………………………………….. 11

1.4.2. Objectifs spécifiques…………………………………………..…….. 11

CHAPITRE II : CONCEPTUALISATION DE l’ETUDE…………..…….... 12

ii
2.1. Revue de la littérature……………………………………….………... 13

2.1.1. Définition de concepts de l’étude…………………………….……… 13

2.1.2. Généralités sur le don de sang et la transfusion sanguine….…… 14

2.1.3. Résumé des études antérieures……………………………..…….. 22

2.2. Cadre conceptuel………………………………………………………. 26

2.2.1. Opérationnalisation des variables………………………..………….. 27

2.2.2. Relation entre les variables……………………………..…………. 30

CHAPITRE III : CADRE ET CHAMPS DE L’ETUDE……………..……… 32

3.1. Bref aperçu sur le Burkina Faso ……………………………..………. 33

3.2. Cadre de l’étude : La commune de Ouagadougou…………..……. 34

3.3. Champs de l’étude : Le CMA/ PISSY, le CRTS/O ………………… 34

CHAPITRE IV : METHODOLOGIE………………………………..……….. 43

4.1. Type d’étude. ……………………………………………….…………. 44

4.2. Population d’étude ……………………………………………………. 44

4.3. Echantillon / échantillonnage…………………………..…………… 44

4.4. Méthode – Techniques – Instruments de collecte des

données……………………………………………………………………….. 45

4.5. Considérations éthiques……………..……………………………… 45

4.6. Validation des instruments………..………………………………… 46

4.7. Déroulement de l’étude………………..……………………………… 46

4.8. Difficultés rencontrées……………..………………………………… 46

4.9. Méthode de traitement des données….……………………………. 47


iii
4.10. Limites de l’étude…………………………………………..……….. 47

CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS……………..…….. 48

5.1. Taux de participation à l’étude……………………...….…..……… 49

5.2. Les résultats issus du questionnaire auto administré anonyme

adressé aux personnels de santé du CMA /PISSY……………………. 50

5.3. Les résultats issus du guide d’entretien à l’endroit des

responsables du CNTS/ CRTS/ O………………………………………. 61

5.4. Les résultats issus du guide d’entretien à l’ endroit des

responsables du CMA……………………………………………… 63

CHAPITRE VI : DISCUSSION ET SYNTHESE DES RESULTATS.….… 66

6.1. Discussion des résultats……………………………….…………… 67

6.2. Synthèse des résultats………………………………………………. 77

6.2.1. Les points forts …………………………………………………….. 77

6.2.2. Les points à améliorer…………………………………..…………… 78

6.3 Vérification des hypothèses………………………………..………… 79

CHAPITRE VII : RECOMMANDATIONS / SUGGESTIONS..…….……… 81

7.1. A l’endroit des autorités politiques et sanitaires……………… 82

7.1.1. A court terme…………………………………………….….………… 82

7.1.2. A moyen terme……………………………………..………………… 82

7.2. A l’endroit du Directeur du CRTS de Ouagadougou…………….. 83

7.2.1. A court terme…………………………………………….…………… 83

iv
7.2.2. A moyen terme……………………………………………..………… 83

7.3. A l’endroit du Médecin chef du district sanitaire de

Boulmiougou……………………………………………..………….……….. 83

7.3.1. A court terme………………………………….…….………….…….. 83

7.3.2. A moyen terme……………………………………….………….…… 83

7.4. A l’endroit du personnel de santé………………….………….…… 84

7.4.1. A court terme………………………………………….……….……… 84

CONCLUSION…………………………….…………….………….…………. 85

BIBLIOGRAPHIE………………………..………………………….………… 87

ANNEXES………………………………………………………………………. a

v
DEDICACES

Nous dédions ce mémoire à tous ceux qui ont permis sa réalisation.

Nous rendons grâce à Dieu le tout puissant, le Dieu de gloire et de


victoire de nous avoir permis d’effectuer cette formation.

Nos chers parents, notre père KY ANDRE, notre mère chérie IBRIGA
FELICITE, vous qui nous avez éduquée avec beaucoup de tendresse,
d’amour et d’abnégation, trouvez en cette œuvre, le couronnement de
vos sacrifices.

Nos frères et sœur OLIVIA, SERGE, et MICHAEL recevez ce travail


comme l’expression de nos sincères remerciements et de toute notre
affection fraternelle. N’oublions pas que la plus grande force d’une
famille est son union.

Notre fils EDDY WILLIAN, j’ai espoir que ce travail puisse être un
exemple pour toi. Il voudrait t’exhorter à mieux faire et à avoir en toi la
culture de l’excellence. Que Dieu te bénisse.

Nos nièces, ELIA, OCEANE, DANIELLA, et ANISSA que Dieu vous


fasse grandir sous sa grâce.

Nos amis(e), que notre amitié puisse se pérenniser pour des actions
futures.

vi
REMERCIEMENTS

Au terme de notre travail, nous remercions sincèrement tous ceux qui


ont participé au bon déroulement de notre formation et à
l’aboutissement de cette étude. Nos remerciements vont
particulièrement :

 A la Direction Régionale de l’ENSP de Ouagadougou, pour


notre formation durant les deux (2) années écoulées.

 Au Dr NEBIE K. Yacouba, médecin Hémobiologiste, notre


directeur de mémoire.

Malgré vos multiples occupations professionnelles, vous nous avez fait


l’honneur d’accepter diriger notre travail, vos connaissances, votre sens
des relations humaines ont toujours forcé notre admiration ; permettez
nous de vous rendre ici un hommage mérité.

 A Monsieur GUIBILA. W. Raphaël Conseiller de Santé, notre


conseiller de mémoire.

Vous avez toujours été disponible et attentif à nos nombreuses


sollicitations. Votre rigueur méthodologique nous à guidée tout au long
de ce travail. Il nous est difficile d’exprimer en si peu de mots tous nos
remerciements et nos sentiments de gratitude. Puisse le Seigneur vous
accorder ses grâces.

 A Madame BAMBARA. O. Henriette, Directrice de la


Communication et de la Promotion du don de sang (CNTS),
notre Co - directrice,

vii
Votre franchise, votre patience pour le travail bien fait nous ont placée
en confiance pour la réalisation de ce mémoire. Trouvez ici, l’expression
notre reconnaissance.

 A notre Coordonnatrice Madame Safiatou SAM et aux autres


Coordonnatrices de la section Anesthésie- Réanimation,

Vous avez su nous donner la force d’aller jusqu’au bout par vos conseils
et votre rigueur au travail.

 A nos Enseignants : Docteur Papougnezambo


BONKOUNGOU, Docteur Flavien KABORE, Docteur Mariame
DIPAMA,

tous médecins Anesthésistes réanimateurs pour les cours reçus, votre


encadrement technique sur le terrain et vos conseils.

 A tous les enseignants et encadreurs de stage, en particulier


Monsieur Jean KYO, Monsieur Sidiki DIARRA, Monsieur
Harouna LINGANI.
 A Madame la Directrice Générale du Centre National de

Transfusion Sanguine et à Monsieur le Directeur du Centre Régional de


Transfusion Sanguine pour nous avoir permis de réaliser notre étude.

 A Madame le Médecin Chef du District Sanitaire de

Boulmiougou, et à tout le Personnel Centre Médical de Pissy pour leurs


soutiens multiformes.

 Au Docteur Amédée P. DJIGUEMDE pour ses conseils.

viii
 A tous les étudiants de la promotion 2011- 2013, le souvenir
de ces années restera gravé dans notre mémoire. Bon vent à chacun.

A tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la


réalisation de ce travail.

ix
LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU I : Répartition des groupes sanguins, des antigènes


et les anticorps sanguins dans le système ABO …………………... 15

TABLEAU II : Situation du personnel de santé du CMA/ PISSY


par unité de soins/ service………………………………………… 37

TABLEAU III : Taux de participation à l’étude……………………… 49

TABLEAU IV : Répartition des enquêtés selon l’ancienneté dans


le service……………………………………………………………… 51

.
TABLEAU V : Répartition des enquêtes selon les principes du
don de sang…………………………………………………………….. 53

TABLEAU VI : Répartition des enquêtés selon les critères du don


de sang…………………………………………………………………... 54

TABLEAU VII : Répartition des enquêtés selon l’occasion du don


de sang………………………………………………………………….. 58

TABLEAU VIII : Fréquence des raisons de la gratuité du don de


sang……………………………………………………………………… 59

TABLEAU IX : Fréquence des raisons de motivations au don de


sang………………………………………………………………………. 59

x
TABLEAU X : Fréquence des suggestions du personnel de
santé……………………………………………………………………… 60

TABLEAU XI : Répartition des responsables du CNTS et du


CRTS/O selon l’ancienneté dans le corps…………………………… 61

TABLEAU XII : Fréquence des suggestions des responsables du


CRTS/O…………………………………………………………………. 63

TABLEAU XIII : Fréquence des facteurs limitant le don de sang


selon les responsables du CMA…………………………………… 64

TABLEAU XIV : Fréquences des suggestions des responsables


du CMA ………………………………………………………………..… 65

xi
LISTE DES GRAPHIQUES

GRAPHIQUE 1 : Schéma du cadre conceptuel………………… 31

GRAPHIQUE 2: Répartition des enquêtés selon la


qualification…………………………………………………………… 50

GRAPHIQUE 3 : Répartition des enquêtés selon la religion…. 51

GRAPHIQUE 4 : Répartition des enquêtés formé/ recyclé


selon la structure responsable de la formation / recyclage…… 52

GRAPHIQUE 5 : Répartition des enquêtés selon la durée


moyenne d’un prélèvement de sang total………………………… 55

GRAPHIQUE 6 : Répartition des enquêtés selon la fréquence


annuelle du don par sexe…………………………………………… 55

GRAPHIQUE 7 : Répartition des enquêtés selon les lieux


possibles pour faire un don………………………………………… 56

GRAPHIQUE 8 : Répartition des enquêtés selon le type de


don…………………………………………………………………… 57

GRAPHIQUE 9 : Répartition des enquêtés selon le motif de


refus du don…………… …………………………………………… 58

xii
LISTE DES ANNEXES

Annexe A : Questionnaire auto- administré adressé aux


personnels de Santé du CMA / PISSY………………………….. B

Annexe B : Guide d’entretien individuel à l’adresse des


responsables du CNTS/ CRTS/ O………………………………… H

Annexe C : Guide d’entretien individuel à l’adresse des


responsables du CMA/PISSY………………………………………. K

Annexe D : Demande autorisation d’enquête………………….. M

Annexe E : Autorisation d’enquête……………………………… N

xiii
LISTE DES ABREVIATIONS

BF : Burkina Faso

CDT : Centre de Dépistage / diagnostic et de Traitement

CGR : Culot de Globule Rouge

CHNYO : Centre hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO

CHUSS : Centre Hospitalier Universitaire SANOU Sourou

CISSE : Centre d’Information Sanitaire et de Surveillance


Epidémiologique

CM : Centre Médical

CMA : Centre Médical avec Antenne Chirurgicale

CNTS : Centre National de Transfusion sanguine

CRTS/ B : Centre Régional de transfusion Sanguine de Bobo-


Dioulasso

EFS : Etablissement Français du Sang

ENSP : Ecole Nationale de santé Publique

xiv
ETS : Etablissement de transfusion sanguine

FIODS : Fédération Internationale des Organisations de Donneurs


de Sang

IST : Infection Sexuellement Transmissible

MEG : Médicament Essentiel Générique

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PCIM/VIH : Prise en Charge Intégrée des Maladies/VIH

PDS : Promotion du don de sang

PEV : Programme Elargi de Vaccination

PFC : Plasma Frais Congèle

PSL : Produit Sanguin Labile

QBD : Qualification Biologique du Don

RGPH : Recensement Général de la Population et de L’habitat

RH : Rhésus

SIDA : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise

xv
SMI : Santé Maternelle et Infantile
ST : Sang Total

SUS : Surveillant d’Unité de Soins

VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine

xvi
DEFINITION OPERATIONNELLE DES TERMES

Allo transfusion : C’est la transfusion de sang provenant d’une


personne autre que le receveur.

Anémie sévère : C’est l’appauvrissement du sang, caractérisé par la


diminution notable des globules rouges et de l’hémoglobine avec un
retentissement sur l’état général de l individu.

Anticorps : Protéine protectrice produite par la réponse immunitaire à la


stimulation par une protéine étrangère.

Antigène : Substance reconnue comme étrangère par l’organisme et qui


suscite une réponse immunitaire dirigée contre elle- même.

Besoin transfusionnel : Cela traduit ici les situations où la transfusion


sanguine est indispensable.

Comportements à risque : En matière de transfusion sanguine, c’est un


comportement qui expose une personne au risque de contracter une
infection transmissible par transfusion.

Donneur dangereux : Sujet appartenant généralement au groupe O,


dont le plasma contient un anticorps anti-A ou Anti-B surajouté à
l’anticorps naturel. Cet anticorps est apparu à la suite d’une grossesse
hétéro spécifique, de transfusion, d’infections, de prise de certains
médicaments ou après une injection de vaccin ou de sérum. Dictionnaire
illustré des termes de médecine 2010).

Donneur familial ou de compensation : Une personne qui donne son


sang à la demande d’un membre de la famille ou de la communauté.

Donneur rémunéré ou professionnel : Une personne qui donne son


sang contre une somme d’argent ou une autre forme de rémunération.

xvii
Donneur universel : Individu appartenant au groupe sanguin O.ses
hématies, privées d’agglutinine, ne sont agglutinables par aucun
sérum..Il peut donc donner son sang pour la transfusion à tous les
sujets, quel que soit le groupe sanguin de ceux- ci, sauf dans certains
cas. (Dictionnaire illustré des termes de médecine 2010).

Donneur volontaire : Celui qui donne son sang, du plasma ou d’autres


constituants du sang librement sans recevoir aucune rétribution
financière ou autre.

Etude : C’est l’application à comprendre, à connaitre et à


apprendre .C’est aussi l’ensemble des opérations, de conception et de
mise au point d’un sujet. Ailleurs c’est un ouvrage résultant d’une
recherche.

Phlébotomie : Saignée veineuse (petit Larousse2010).

Receveur universel : Individu appartenant au groupe sanguin AB. Son


sérum, privé d’agglutinine, n’agglutine aucunes hématies. Il peut donc
recevoir du sang de tous les sujets, quel que soit le groupe sanguin de
ceux-ci. (Dictionnaire illustre des termes de la médecine 2010).

Rhésus : Agglutinogène du globule rouge indépendant des deux


agglutinogènes A et B plus anciennement connus. (Dictionnaire illustré
des termes de la médecine 2010).

Sang : Tissu liquide, contenu et circulant dans le cœur, les artères et les
capillaires.

Thrombopénie : Diminution notable du nombre des plaquettes dans le


sang, due à une insuffisance quantitative ou qualitative de leur
production, à leur destruction exagérée ou à leur répartition anormale.

xviii
RESUME

La pénurie de sang liée au faible nombre de donneurs de sang


volontaires est un problème qui contribue à la mortalité dans les pays en
développement . De nos jours, des efforts sont consentis pour réduire de
façon sensible cette insuffisance de donneurs de sang. Cependant,
l’adhésion de la population au don de sang de façon générale est faible.
Cette faible adhésion est encore plus élevée au niveau du personnel de
santé et moins de 1% des agents de santés sont des donneurs réguliers.
C’est pourquoi, nous avons entrepris cette étude transversale à visée
descriptive sur les facteurs limitant le don de sang volontaire par le
personnel de santé : cas du CMA de Pissy dans le district sanitaire
de Boulmiougou. Ce travail a pour but de contribuer à l’amélioration de
la disponibilité des produits sanguins dans les hôpitaux. Nous avons
incriminé les facteurs liés aux connaissances du personnel de santé, aux
motivations du personnel de santé et à l’organisation du système de
collecte mise en place par le CRTS/ O. L’approche méthodologique
d’investigation que nous avons adoptée est l’enquête qui s’est déroulée
du 27 février au 24 mars 2013 .Deux techniques ont été utilisées pour la
collecte des données sur un échantillon de176 sujets .Ce sont : le
questionnaire et l’entretien. Les résultats auxquels nous sommes
parvenus entérinent une insuffisance de connaissances du personnel,
une insuffisance de motivation du personnel, et une insuffisance dans
l’organisation du système de collecte mise en place par le CRTS /O.
Ainsi nous basant sur les résultats obtenus et les suggestions faites par
les enquêtes, nous avons formulé des recommandations et des
suggestions à l’ endroit des autorités du ministère de la santé,

du Directeur Général du CRTS /O, du Médecin chef du district sanitaire


de Boulmiougou et du personnel de santé du CMA /Pissy.
xix
Nous osons espérer que la prise en compte de ces suggestions et
recommandations pourrait contribuer à l’augmentation de l’adhésion du
personnel de santé au don de sang volontaire.

xx
1
La transfusion sanguine est une thérapie substitutive dont bénéficient
des millions de malades dans le monde. Le sang n’est ni synthétisé ni
disponible sur le marché seul un bon état de santé permet à l’organisme
de le produire. Cependant quand il vient à manquer, l’on fait appel à la
solidarité, et à l’humanisme humain à travers le don de sang. La
pénurie de sang constitue un problème de santé publique, pour faire
face à cette situation, l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a
adopté en 1975, une résolution priant les Etats membres de l’OMS de
«…favoriser la mise en place de services nationaux de transfusion
sanguine fondés sur le don volontaire et gratuit…»

Au Burkina Faso, grâce à la volonté politique du gouvernement, un


centre national et quatre centres régionaux de transfusion sanguine ont
été mis en place.

Ces différents centres de transfusion sont chargés d’assurer la collecte


de sang sur l’étendue du territoire national.

Les services de laboratoires des structures de soins de référence


suppléent les différents centres régionaux dans la collecte de sang.

Au niveau du CMA de Pissy, le laboratoire joue le rôle de dépôt de sang


et d’orientation des donneurs vers le CRTS/O.

Malgré ces acquis, l’on constate un faible taux de participation des


populations au don de sang.

En effet, la pénurie de sang constatée s’explique par l’insuffisance de


donneurs de sang réguliers. En 2010 le taux national était de 0,41 don
pour 100 habitants contre 1 à 2 dons pour 100 habitants nécessaire pour
couvrir les besoins selon les normes de l’OMS par rapport à la
population générale.

2
Au niveau du personnel de santé, un sondage effectué au prés de 75
agents de santé au CMA de Pissy, au CHU-YO, et à l’ENSP avec des
élèves attachés de santé a donné les résultats suivants : 2 agents
étaient donneurs bénévoles réguliers et 15 agents avaient fait un don de
sang resté non renouvelé.

Quelles sont les raisons qui expliquent la faible adhésion du personnel


de santé au don de sang ?

C’est pour mieux comprendre cette situation, que nous avons initié cette
étude sur les facteurs limitant le don de sang volontaire par le personnel
de santé du CMA de Pissy.

Notre étude sera présentée selon l’articulation suivante :

- Chapitre I : problématique
- Chapitre II : conceptualisation de l’étude
- Chapitre III : cadre et champ de l’étude
- Chapitre IV : méthodologie
- Chapitre V : présentation des résultats
- chapitre VI : discussion et synthèse des résultats
- Chapitre VII : recommandations / Suggestions

3
4
CHAPITRE I

5
1.1. ENONCE DU PROBLEME
La transfusion sanguine est une discipline dont la particularité est de
traiter « l’homme par l’homme ». C’est une activité médico-technique
requérant de hauts niveaux technologiques. L’équilibre entre le nombre
et les caractéristiques des donneurs qui représentent l’offre et la
population des receveurs qui représente les besoins médicaux pose
ainsi toute la problématique de l’auto suffisance. Le sang est un capital
précieux pour l’organisme dans lequel il joue un rôle fondamental, il n’est
non synthétisable et non disponible sur le marché.
Un centre national de transfusion sanguine (CNTS) a besoin d’un
nombre suffisant de donneurs pour répondre de façon adéquate aux
besoins transfusionnels des hôpitaux qu’il couvre en mettant à leur
disposition du sang sécurisé.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), seulement 20 à 30%
des systèmes de santé dans le monde sont capables de répondre aux
besoins des patients en matière de transfusion sanguine en qualité et en
quantité suffisante. [1]. En effet, les besoins en produits sanguins labiles
(PSL) sont grandissants surtout dans les pays en développement au
regard des nombreuses pathologies nécessitant une transfusion
sanguine.
Si les besoins en sang sont partout les mêmes, on constate un fort
déséquilibre entre les pays développés où les dons de sang pour 1 000
habitants sont 3 à 12 fois supérieurs en moyenne à ceux des pays à
faible revenu [2]. La proportion des dons de sang bénévoles et
volontaires par rapport à la totalité du sang collectée chaque année est
de 25% dans les pays en développement contre 94% dans les pays
industrialisés (OMS 2005).

6
En 2006, un rapport de l’OMS montre que dans 150 pays, soixante neuf
(69) millions d’unités de sang total ont été collectées. La population
totale de ces pays s’élevait à 5 milliards de personnes. Sur les 69
millions d’unités, moins de 30 millions soit 45% ont été collectées dans
les pays en développement où habitent plus de 80% de la population
mondiale [3].
En France, en moyenne 500.000 patients sont traités par des produits
sanguins grâce à la démarche de solidarité d’environ 1 ,4 millions de
donneurs tous bénévoles.
L’établissement français du sang (EFS) prélève et distribue 2,5 millions
de poches par an et accueille 1,5 millions de donneurs soit 4% de la
population française en âge de donner [4].
Au Canada, environ 400 000 canadiens ont fait don de leur sang en
2010 et la société canadienne de sang a besoin de recruter plus de
850000 nouveaux donneurs en 2012[5].
Aux Etats unis, 4 ,5 millions d’américains seraient morts chaque année
s’ils ne pouvaient pas bénéficier de transfusion sanguine.[6]
En Afrique et particulièrement au Mali, les dons bénévoles représentent
seulement 30% des dons totaux, les dons de compensation ont une
grande part soit 70% [CNTS/ Mali].
Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays en développement rencontre
des difficultés quant à la capacité à mettre à la disponibilité des
populations du sang et de ses dérivés en quantité et qualité suffisantes.
Par exemple en 2011, sur une cible prévisionnelle de 60 000 poches, le
CNTS a collecté 57 226 dons représentant les besoins de 2 861 300
habitants.
Si l’importance du don de sang n’est plus à démontrer, il reste que les
centres de transfusion n’arrivent pas à satisfaire à la demande.

7
En 2011 selon le rapport d’activités du CNTS, sur une cible
prévisionnelle de 28 000 poches, le CRTS /OUAGA a collecté 25 988, le
CRTS/BOBO pour une cible prévisionnelle de 16000 poches a collecté
15 600, et le CRTS/ Fada 8 493 poches sur une cible prévisionnelle de
9000.
Pour ce qui concerne le cas particulier du personnel de santé, il faut
noter qu’il ne se distingue pas de la situation générale ci-dessus décrite.
Véritable acteur et en première ligne avec les patients, le personnel de
santé devrait s’impliquer activement dans la promotion du don de sang
en donnant eux- mêmes l’exemple. Mais tel n’est pas le cas.
Selon les statistiques 2008 du ministère de la santé, la région des Hauts-
bassins comptait 1 847 agents de santé. Sur cet effectif le CRTS / Bobo
a enregistré moins de 20 agents de santé donneurs bénévoles réguliers.
Ce constat peut se généraliser sur l’ensemble des 4 autres CRTS. En
2009, le CNTS a enregistré moins de 80 donneurs bénévoles réguliers
agents de santé sur un effectif de 9 711 agents de santé selon les
statistiques 2009 du ministère de la santé.
Les raisons qui peuvent expliquer une telle situation seraient entre
autres : la pandémie du VIH, l’insuffisance de connaissance ;
l’insuffisance en infrastructures, en équipements, l’inadaptation des
stratégies de collecte, l’insuffisance de motivation.

Face à cette situation des actions ont été entreprises parmi lesquelles on
peut citer :

- la création du CNTS, des CRTS (4) ;


- le recrutement et la fidélisation des donneurs de sang ;
- l’implication des plus hautes autorités dans la promotion du don
de sang comme en témoigne le don de sang de son excellence
Monsieur le président du Faso en septembre 2008 ;

8
- la sensibilisation des populations ;
- la distinction du Burkina Faso avec la médaille du mérite
internationale du sang qui est la plus grande distinction mondiale en
matière de promotion de sang. Cette médaille porte à sept (7) le nombre
de médailles octroyées depuis 2007 au Burkina Faso le plaçant au
deuxième rang des pays africains après la Tunisie en matière de
promotion de don de sang.

Malgré les efforts consentis, le nombre de donneurs volontaires


bénévoles et réguliers demeure faible au sein de la population en
général et particulièrement au niveau du personnel de santé soit 1%.
(CNTS /O). Aussi, les besoins transfusionnels ne sont pas couverts.
Les conséquences du manque de sang contribuent à accroitre la
mortalité d’une manière générale et celle spécifique des enfants et des
femmes.
Pour comprendre les causes de la faible adhésion du personnel de santé
au don de sang volontaire nous nous proposons de faire l’investigation
au niveau du personnel de santé travaillant au CMA de Pissy.

1.2. JUSTIFICATION DE L’ETUDE


Plusieurs raisons nous ont motivée à mener cette étude :
 Au plan personnel
Dans le Centre Médical (CM) de Réo où nous avons exercé notre
fonction d’infirmière de 2003 à 2008, le recours aux dons familiaux était
parfois le seul moyen pour sauver des vies. Agent de santé que nous
sommes, nous avons parfois assisté en urgence à travers nos dons à
l’angoisse d’enfants et de mères qui étaient en attente de transfusion.
Par ailleurs, nous avons-nous même été personnellement confrontée à
la difficulté d’avoir du sang en situation d’urgence obstétricale et c’est
cela qui nous a motivé à devenir donneur de sang et à œuvrer pour la

9
sensibilisation de nos collègues, car nul n’est à l’abri d’une éventuelle
transfusion.
 Au plan social
Sur le plan social, un nombre élevé de femmes et d’enfants meurent par
manque de sang. Ces derniers auraient eu la vie sauve grâce à la
générosité des donneurs bénévoles et volontaires.
Cette forte mortalité de la mère et de l’enfant préoccupe les autorités
sanitaires de notre pays qui ont fait de sa réduction un objectif majeur à
atteindre.
En Afrique, la perte d’une mère est un drame surtout quand cela survient
au cours de l’accouchement. La participation du personnel de santé,
véritable acteur dans la collecte du sang et collaborateur direct des
patients et accompagnants devrait permettre de motiver davantage les
populations, d’accroitre leur intérêt au don de sang, et de mieux faire
passer et accepter les messages de sensibilisation. Le don de sang est
un acte humanitaire, et constitue l’un des plus beaux gestes et acte
d’amour que l’on puisse socialement poser.
Chacun à son niveau peut être un héros en donnant son sang pour
sauver une vie. Ce message a constitué le thème de la journée mondiale
du donneur en cette année 2012.
 Au plan scientifique
Cette étude contribuera à une meilleure compréhension des facteurs
limitant le don de sang bénévole chez le personnel de santé afin de
contribuer à la bonne disponibilité des PSL, toute chose qui concourt à
une meilleure prise en charge des patients.

10
Des études antérieures ont prouvé l’importance du don de sang
volontaire et bénévole car jusqu’ à nos jours le sang n’est ni synthétisé ni
commercialisé. Le don volontaire de sang permet de fidéliser les
donneurs, toute chose qui conduit à une bonne disponibilité et une
bonne sécurité des PSL.
Cette étude fait suite à d’autres études scientifiques menées, et
contribuera à agrandir le domaine de connaissances sur le don de sang
bénévole de façon générale et particulièrement le don de sang par le
personnel de santé. Elle se veut d’actualité dans la mesure où elle
aborde la problématique du don de sang et la contribution du personnel
de santé qui à notre avis n’a pas été suffisamment investiguée au
Burkina Faso.

1.3. FORMULATION DES ELEMENTS D’ORIENTATION DE LA


RECHERCHE
1.3.1. Question de recherche
Quels sont les facteurs limitant le don de sang volontaire par le
personnel de santé au CMA de Pissy ?

1.3.2 Hypothèses de recherche

 l’insuffisance de connaissances sur le don de sang par le


personnel de santé limite le don de sang volontaire par le personnel de
santé ;

 l’insuffisance de motivations du personnel de santé limite le don


de sang volontaire par le personnel de santé ;

 l’insuffisance du système d’organisation de la collecte de sang


du CRTS/O limite le don de sang volontaire du personnel de santé.

11
1.3.2. But de la recherche

Contribuer à améliorer l’accessibilité des populations aux produits


sanguins labiles dans les structures de soins

1.4. LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE


1 .4.1. Objectif général
Etudier les facteurs limitant le don de sang volontaire par le personnel de
santé au CMA de Pissy
1.4.2. Objectifs spécifiques
 apprécier le niveau de connaissances du personnel de santé au
CMA de Pissy sur le don de sang en 2013 ;
 identifier les éléments de motivation du personnel de santé du
CMA de Pissy au don de sang volontaire en 2013 ;
 décrire l’organisation de la collecte de sang au niveau du CRST/O
en 2013 ;
 recueillir les suggestions du personnel de santé au CMA de Pissy
sur la promotion du don de sang en 2013 ;
 proposer une stratégie pour améliorer le don de sang par le
personnel de santé au CMA de Pissy.

12
Chapitre II

13
2.1. REVUE DE LA LITTERATURE
La revue de la littérature s’articulera autour des points suivants :
 la définition des concepts,
 les généralités sur le don de sang et la transfusion sanguine,
 le résumé des études antérieures sur le don de sang.
2.1.1. Définition des concepts de l’étude

 Facteurs limitant
Selon le dictionnaire libre Wikipédia, un facteur limitant est un facteur qui
va conditionner la vitesse ou l’amplitude d’un phénomène plurifactoriel à
un moment précis [7].
C’est un ensemble d’agents ou d’éléments, qui concourent à la non
atteinte d’un résultat, ou qui font qu’une action ne peut pas être étendue.
Dans notre étude le concept facteur limitant renvoie aux éléments qui
empêchent la participation du personnel de santé au don de sang
bénévole et volontaire.
 Le don de sang
Le dictionnaire Larousse [8], définit le don comme « l’action de donner
quelque chose que l’on possède » ou, comme « avantage reçu sans
avoir rien fait pour l’obtenir »
Le don de sang est un processus par lequel un sujet est volontaire pour
se voir prélever du sang qui sera traité et stocké dans une banque de
sang, puis servira à un malade pour transfusion.
 Donneur de sang volontaire, bénévole
Selon l’OMS (2005), c’est toute personne qui fait un don de sang de son
plein gré et sans aucune contrepartie financière sous la forme soit
d’espèces, soit de compensation en nature qui pourrait être considérée
comme l’équivalent d’un montant en argent. Dans notre contexte le don

13
de sang bénévole et volontaire a le même sens que la définition de
l’OMS.
 Personnel de santé
Selon l’OMS, le personnel de santé est défini comme « l’ensemble des
personnes dont l’activité a pour objet essentiel d’améliorer la santé.
Dans notre contexte le personnel de santé renvoie à l’ensemble des
personnes travaillant dans une formation sanitaire.
2.1.2. Généralités sur le don de sang et la transfusion
sanguine
2.1.2.1. Le sang
Le sang se définit comme étant un fluide circulant dans les vaisseaux,
composé d’une phase liquide (plasma) et d’éléments figurés en
suspension (leucocytes, hématies plaquettes) [9].
Ainsi, le sang est un liquide qui sert de milieu de transport vers les tissus
pour les nourrir et les débarrasser de leurs déchets. Il est constitué de
différentes cellules dont les globules rouges (érythrocytes ou hématies),
les globules blancs (leucocytes) et les plaquettes (thrombocytes). Ces
éléments baignent dans un liquide (plasma). Celui - ci contient de
nombreuses protéines dont l’albumine, les anticorps ou
immunoglobulines (participent à la défense de l’organisme contre les
infections), les facteurs de la coagulation (interviennent dans l’arrêt des
saignements) et d’autres substances dont les sels minéraux ou
électrolytes (Sodium, potassium, calcium, etc. ;) impliquées dans la
régulation du volume liquide du corps.

2.1.2.1.1. Le volume sanguin


Selon le dictionnaire Médecine Flammarion (2001) [10] environ cinq (5)
litres de sang circule dans les veines, les capillaires et les artères.
L’OMS quant à elle, dans une brochure publiée lors de la journée

14
mondiale du don de sang en 2005, donne une marge comprise entre 4,5
et 5 litres en moyenne pour un adulte
.Le volume sanguin chez l’homme est de 70ml /kg de poids et celui de la
femme 65ml/kg de poids. Le volume sanguin prélève inférieur ou égal à
450ml et ne peut normalement entrainer des complications chez le
donneur car l’intolérance à la perte de sang est inférieure à 750ml, seuil
chez la femme et 1000ml, seuil chez l’homme.

2.1.2.1.2. Les groupes sanguins


Découverts en 1900 par Karl Landsteiner, le système ABO permet de
classer les différents groupes sanguins érythrocytaires selon la présence
ou non de l’antigène A ou B à la surface des globules rouges et des
anticorps anti B ou anti A dans le sérum sanguin. Les anticorps anti A et
anti B sont des anticorps dits réguliers ou naturels, par opposition aux
anticorps immuns encore appelés irréguliers. Le tableau I ci-dessous
donne les principaux groupes sanguins dans le système ABO.

TABLEAU I : Groupes, antigènes et anticorps sériques dans le système


ABO [11]

Groupe sanguin Antigène globulaire Anticorps plasmatique

A A Anti B
B B Anti A
A et B AB Pas d’anticorps
O O Anti A et Anti B

15
2.1.2.1.3. Le système rhésus

C’est le plus important après le système ABO en pratique


transfusionnelle .Il fut découvert en 1940 par Landsteiner et Wieiner. Il
est caractérisé par la présence ou non de l’antigène RH1(D) à la surface
des globules rouges. Ainsi les individus possédant l’antigène RH1(D) sur
la membrane des hématies sont dits rhésus positifs alors que ceux qui
ne l’ont pas sont dits Rhésus négatifs .Le système rhésus comprend plus
de 45 antigènes dont les plus importants après le RH1(D) sont RH2(C),
RH3(E) RH4(c), RH5(e).
De nombreux systèmes de groupes sanguins autres qu’ABO et rhésus
non moins importants sont aujourd’hui connus. Ce sont le système Kell,
Lewis, Duffy, kid d, MNS, P, etc.
2.1.2.2. La transfusion sanguine : organisation au Burkina Faso
La transfusion sanguine est définie comme étant une injection intra
veineuse lente chez une personne d’une quantité plus ou moins
importante de sang humain, autrefois frais, ou actuellement conservé
[12].
La transfusion sanguine est possible entre toutes les personnes de
même groupe quelle que soit l’ethnie, la race, la nationalité, la religion
etc. On parle de transfusion iso groupe.
Cependant, en cas d’urgence, on peut être amené à transfuser du sang
O à un receveur d’un autre groupe ; c’est la transfusion non iso groupe
appelée encore transfusion compatible.
Les PSL les plus souvent utilisés en transfusion sanguine sont : le sang
total, le culot globulaire, le plasma frais congelé et le concentré
plaquettaire. Cela veut dire qu’une poche de sang donnée peut servir à
sauver plusieurs vies .Cependant, il n y a pas de risque zéro en
transfusion sanguine. En effet, elle peut transmettre des infections

16
parasitaires (paludisme), bactériennes (syphilis) et virales (hépatite B, C
et le VIH).L’ institution en charge de la transfusion sanguine au Burkina
Faso est le CNTS.
Ce centre se compose des entités opérationnelles que sont les CRTS au
nombre de quatre à savoir le CRTS de Bobo-Dioulasso, de Fada, de
Koudougou, et de Ouagadougou.
Ces centres sont responsabilisés pour la collecte de sang enfin de
satisfaire les besoins en PSL des régions qu’ils couvrent. Mais compte
tenu de l’insuffisance des ressources du CNTS, certaines banques de
sang de CMA sont autorisées à collecter le sang.
2.1.2.2.1. Le don de sang
 Principes du don de sang
Selon l’OMS, trois principes essentiels régissent le don de sang :
- Le volontariat : le don de sang est un acte librement
accompli, sans contrainte.

- Le bénévolat : le don de sang est gratuit et ne peut être


rémunéré sous quelque forme que ce soit (argent, cadeau).

- L’anonymat : le donneur ne connait pas le malade qui


recevra son sang et jamais ce dernier ne le connaitra.

Certaines valeurs accompagnent ces trois principes ; il s’agit par


exemple :
- La responsabilité : le don de sang est un acte responsable
.La sécurité du malade qui va recevoir le sang dépend de la franchise du
donneur de sang pendant l entretien pré-don.
- L’absence de profit financier : le sang et les PSL ne
peuvent être source de profit financier. Ils sont fournis par un service

17
public : la banque de sang et /ou le centre de transfusion sanguine. Le
don de sang ne doit nuire ni au donneur, ni au receveur.
 Les conditions du don de sang
Pour le CNTS, la condition essentielle pour donner son sang, c est d être
en bonne santé physique et mentale .En plus de la santé, il faudra
remplir les principales conditions suivantes :
 être âgé de 18 ans au mois et 60 ans au plus,
 peser au moins 50kg,
 avoir un taux d’hémoglobines supérieur à 11g /dl,
 n’avoir pas eu de comportements à risque dans les trois mois
précédents,
 ne pas être enceinte ou allaitante,
 ne pas avoir certaines tares (diabète, hypertension,
hypotension).
 La collecte de sang
L’approvisionnement en sang se fait à travers une collecte de sang
auprès des populations. Cette collecte peut s’effectuer au centre de
transfusion (collecte en site fixe) ou lors du déplacement de l équipe du
CRTS sur des lieux aménagés à cet effet (collecte mobile).
 La promotion du don de sang(PDS)
La PDS est l’ensemble des actions, d’informations concourant à recruter
et à fidéliser les donneurs de sang. Ces actions peuvent se faire à
travers les masses medias à savoir la télévision, la radio et la presse ;
la communication de proximité telle que les conférences, les théâtres
forums, ciné débats, les brochures et les séances de sensibilisation
organisées par les équipes du CRTS sur les lieux de collectes mobiles.

18
 Les types de dons
- Le don homologue est un don où les produits sanguins donnés,
proviennent d’une personne autre que le patient ;

- Le don autologue est un prélèvement de sang et /ou d’autres


constituants du sang chez des personnes qui doivent subir des
interventions chirurgicales programmées à une date précise sans que
les délais de conservation du sang ne soient dépassés dans le but de les
ré-transfuser. En ce sens que le donneur est en même temps le
receveur.

 Les types de donneurs


L’OMS regroupe les donneurs de sang en trois catégories essentielles
qui sont les donneurs rémunérés, les donneurs familiaux ou de
« compensation », les donneurs volontaires et bénévoles [13].
 Les donneurs rémunérés
Ils reçoivent de l’argent ou autre contrepartie en échange de leur sang.
Selon l’OMS, dans les pays à faible revenu, plus de 43% des nouveaux
donneurs sont encore en partie représentée par des personnes
rémunérées [14]. L ‘inconvénient est que ce type de donneur de sang
compromet le système des dons volontaires et non rémunérés.
 Les donneurs familiaux ou de « compensation »
Lorsqu’ un malade a besoin de sang, sa famille doit venir faire des dons
de sang soit pour le malade lui-même, soit pour remplacer des poches
de sang utilisées .Au Burkina, elles représentaient 76% des dons en
2005 au CHU-YO. Actuellement il n’a aucun don familial mais cela peut
se justifier dans les cas de groupes sanguins rares.
 Les donneurs volontaires et bénévoles
C’est ceux qui donnent leur sang, en absence de pression ou de
compensation de quelque nature que ce soit. Seuls les dons de sang
19
réguliers par des donneurs volontaires et bénévoles permettent
d’assurer un approvisionnement suffisant en sang sécurisé. Ces
donneurs sont enclin de vivre sainement en vue de réduire les risques
infectieux car, sur le plan mondial prés de 4mililons de personnes ont été
infectées par le VIH lors d’une transfusion de sang contaminé [15].
 Les étapes du don de sang
Les étapes du don de sang sont les mêmes en site fixe qu’en collecte
mobile. Ce sont :
- Accueil et enregistrement ;
Dès son arrivée sur le lieu de collecte, le donneur est accueilli par un
membre du personnel qui vérifie s’il remplit les conditions du don, il
l’enregistre, lui attribue un numéro et un questionnaire à remplir.
- Entretien et examen pré-don ;
L’entretien est strictement confidentiel. Le personnel médical ou
paramédical qui reçoit le donneur va l’interroger sur sa santé et ses
habitudes et remplira ainsi avec lui le questionnaire « pré-don ».Ce
questionnaire permet de rechercher les signes qui pourraient montrer
que le don de sang risquerait d’avoir une répercussion sur sa santé, ou
que son sang pourrait faire courir au receveur un risque de
contamination. Ensuite, il sera examiné. C’est à l’issue de cet
interrogatoire et de cet examen que le donneur saura s’il est apte au don
de sang .C’est lors de cet entretien qu’il sera expliqué au donneur les
tests qui seront réalisés sur son don, et l’importance pour lui de venir
prendre les résultats.

- Le don de sang ou prélèvement ;


Le donneur passe alors dans la pièce de prélèvement, s’installe sur un
fauteuil le plus confortablement possible. La ponction est faite au niveau
des veines du pli du coude. La zone à ponctionner est alors désinfectée

20
selon les normes, avec du matériel parfaitement stérile. Le donneur ne
ressent habituellement aucune sensation désagréable pendant le
prélèvement qui durera entre 5 à 15 minutes.
- La collation ;
Après le don de sang, un léger repas et une boisson sont proposés au
donneur juste le temps de le surveiller pendant 10 à 15 minutes afin
d’éviter des malaises.
 Le suivi des donneurs qui comprend :
- le retrait des résultats des examens : les résultats des tests
réalisés sur les dons sont enregistrés et mis à la disposition des
donneurs deux semaines après le don. Le retrait de ces résultats se fait
au CRTS tous les jours ouvrables de 15 h à 17 h 30mm .Ils leur sont
remis par un personnel formé à cet effet.

- l’orientation des donneurs : à l’issue des examens de laboratoire,


les donneurs qui ont un ou des marqueurs positifs (hépatite B, C ou le
VIH) sont orientés vers des structures spécialisées pour une meilleure
prise en charge.

2.1.2.2.2. La qualification biologique des dons (QBD)

C’est l’établissement du statut du don vis-à vis des infections majeures


transmissibles par la transfusion sanguine et des antigènes de surface
des globules rouges. Au Burkina Faso les analyses suivantes sont
effectuées :
 La QBD immuno hématologique :
Il s’agit de la détermination du groupe sanguin ABO /RH1(D).
 La QBD sérologique :
Elle recherche les infections telles que le VIH, hépatite B et C, et la
syphilis.

21
2.1.2.2.3. La préparation des PSL

Les PSL sont préparés à partir du sang total par centrifugation à des
vitesses et durée précises pour chaque type de PSL. Ainsi on regroupe
sous le nom de PSL : le sang total (ST), le culot de globules
rouges(CGR), les concentrés de plaquette standard (CPS) et le plasma
frais congelé (PFC).

2.1.2.2.4. Les indications de la transfusion sanguine


Les principales indications de la transfusion sanguine sont :
 Le ST et le CGR
- hémorragies aigues avec hypo volémie,
- exsanguino transfusion,
- anémie chronique.
 Les concentrés de plaquette :
- Traitement préventif des hémorragies à l’occasion d’un geste
invasif si le taux de plaquette est inférieur à 4 x10°9/L ;
- Traitement curatif des hémorragies au cours d’une thrombopénie
central ;
- Thrombopathies.
 Les PFC
- Coagulopathies graves avec effondrement de tous les facteurs de
coagulation ;
- Hémorragie aigue ;
- Déficit d’un facteur de coagulation dont le concentré n’existe pas
en médicament dérivé du sang.
Au Burkina Faso, la première indication de la transfusion sanguine
(environ 80% des cas) est l’anémie sévère (paludisme) en pédiatrie et
secondairement en maternité (hémorragies du post partum).

22
2.1.3. Résumé des études antérieures
 La sécurité transfusionnelle
Un donneur bénévole et volontaire assure une meilleure sécurité
transfusionnelle .Un sang non contaminé, reçu à temps sauve des vies ;
malheureusement trop de personnes dans le monde n’ont accès qu’à un
service de transfusion peu sûr [16].
La sécurité du sang passe par des donneurs bénévoles réguliers et
fidélisés alors que le nombre de donneurs bénévoles est en
décroissance.
Selon l’OMS (2007), dans son aide mémoire n°279 ,45% seulement de
dons de sang sont collectés dans les pays en développement avec plus
de 80% de la population mondiale.
Selon Ronald.C (2007), les femmes enceintes représentent l’un des
principaux groupes de transfusés dans les pays en développement. Et
ce sont elles en compagnie des enfants qui sont exposés à la pénurie de
sang et à la contamination par le VIH, l’hépatite B, C, présent dans le
sang non sécurisé.
D’autres études dans les pays africains ont montré que dans la plupart
des ces pays à mesure que croît le pourcentage de la population d’un
pays atteint par des maladies infectieuses (telles le VIH/SIDA ou
l’hépatite), la proportion des personnes pouvant être admises comme
donneurs fléchit. Le besoin de donneurs de sang à faible risque et
bénévoles grandit sans cesse.
 Les connaissances
L’étude menée par Kaboré Ludovic en 2010 au CHUSS de Bobo-
dioulasso [17] révélait que :
Seulement 24 sur 243 soit 9,87% des enquêtés connaissaient la durée
moyenne du prélèvement (10 - 15 mn). Aucun enquêté n’a pu citer
correctement les conditions du don de sang et les types de don de sang.
23
Les trois principes du don de sang n’étaient connus que par 1,83% du
personnel enquêté. Ces résultats témoignent le faible niveau de
connaissance du personnel du CHUSS sur le don de sang. Résultats
que pourrai expliquer l’insuffisance de formation sur le don de sang
reçue par les professionnels de santé du CHUSS. Une étude similaire
menée par Laurent V. Abdou S. et Dakour D. stipule que le manque de
connaissances des professionnels de santé serait lié au manque de
formation. En effet 12,34% des enquêtés suggèrent la formation ou le
recyclage du personnel de santé comme moyen d’améliorer la promotion
du don de sang.
GIBBS W.N. et al. affirmaient ceci : «Il faut assurer la formation et
l’éducation permanente d’un personnel expressément choisi pour sa
vigilance, sa motivation, son amabilité et sa compétence autant
d’attributs qui influeront directement sur le recrutement, la sélection et la
fidélisation». 177 sur 209(84,68%) enquêtés connaissent le volume
sanguin prélevé à chaque don. 77,36% du personnel savait que le CRTS
est le lieu où l’on peut aller donner son sang.
 Les caractéristiques des donneurs
L’étude menée par Kabore Ludovic [18] montre que :
La majorité des enquêtés sont de sexe masculin (71%) et sont pour la
plupart des chrétiens (58%) et des musulmans (40%). 55,14% des
enquêtés soit plus de la moitié ont déjà réalisé un don de sang.
172 sur 243 (70,78%) des enquêtés ont plus de 5 ans d’ancienneté de
service.
SEBEGO .S [19] dans son étude en 2009 au CHR de Kaya a révélé que
le sexe masculin participe plus au don de sang (56 ,05%), l âge moyen
des personnes enquêtées est de 29ans, aucun obstacle n’a été notifié
par rapport à la religion, l’ethnie et la résidence.

24
Le CNTS dans son rapport d’activités 2011 montre que la tranche d’âge
des donneurs comprise entre 18 et 25 ans était la plus élevée.
 Les motivations
L’étude menée par LUDOVIC .T dans son étude en 2010 au CHUSS de
Bobo-Dioulasso [20], révélait :
- que 61sur 114 soit (58,65%) des enquêtés évoquent le manque de
motivation, le fait de n’avoir jamais été sollicités ni de n’avoir jamais
pensé à donner son sang comme motif de réticence ou de refus au don
de sang.

- qu’il existe un manque de motivation au don de sang volontaire par


le personnel de santé. Seulement, 29,62% du personnel du CHUSS de
Bobo ont déjà fait un don de sang volontaire. A peine, un dixième
(7,81%) du personnel du CHUSS de Bobo sont des donneurs bénévoles
réguliers.

TOE BIENVENUE quant à elle dans son étude en 2010 dans la


commune de Ouagadougou [21], révélait : au titre des motifs de refus
au don de sang, que 96,69% des enquêtés évoquaient la vente du
sang, 57,34% ayant fait don de leur sang pensent que les prestations du
service de collecte sont peu satisfaisantes.
 Le système de collecte
YAMEOGO .E . W [22] dans son étude en 2006 sur le don de sang
volontaire dans l’arrondissement de Bogodogo montre que :
Les dons en collectes fixes (internes) occupaient 64,86% parmi lesquels
42,97% représentaient les dons de parents malades. Le CRTS dans son
rapport d’activités de l’année 2011 note un total de 1050 sorties de
collectes mobiles. La collecte mobile constitue la principale source
d’approvisionnement des CRTS.

25
Dans notre revue de la littérature, notons que pour le cas du Burkina
Faso, nous n’avons pas trouvé suffisamment d’études antérieures
faisant ressortir la situation du don de sang par le personnel de santé.
Au delà de la pertinence des éléments proposés par les auteurs, nous
estimons qu’il convient de noter que dans le cadre du don de sang par le
personnel de santé la mise en place d’un système de collecte efficace,
fiable, régulier revêt une importance capitale pour améliorer la
participation au don de sang.
Nous empruntons cette information de l’OMS [23] pour conclure notre
revue de la littérature : toutes les deux secondes, chaque jour qui passe,
quelqu’un dans le monde a besoin d’une transfusion sanguine pour
survivre

2.2. CADRE CONCEPTUEL

A défaut d’un cadre théorique abordant la problématique du don de


sang, nous nous sommes inspirés de la revue de la littérature pour
sélectionner les éléments fondamentaux à la réalisation de notre cadre
conceptuel. Il s’ agira pour nous , de représenter la situation sous forme
d’un ensemble d’interactions de différentes natures en précisant la
participation de chaque élément dans chacune des interactions et par
conséquent dans le déroulement du don de sang.
En nous inspirant de la revue de la littérature, nous avons construit notre
cadre conceptuel autour des éléments suivants :
 La variable dépendante
La variable dépendante est le « don de sang volontaire ».
 Les variables indépendantes
Elles sont au nombre de trois à savoir :

26
- les connaissances du personnel de santé ;
- les motivations du personnel de santé ;
- le système de collecte du sang.

2.2.1. Opérationnalisation des variables

2.2.1.1. La définition des variables

 Les connaissances du personnel de santé


Selon le petit Larousse illustre (2010) les connaissances sont définies
comme étant la faculté de connaitre, de se représenter, la manière de
comprendre, de percevoir. En d’autres termes, c’est prendre
connaissance de quelque chose, d’en être informé.
Dans notre étude, les connaissances sont considérées comme étant la
compréhension, l’information que le personnel de santé a sur le don de
sang.
Les éléments de bases que doivent maitriser le personnel de santé
sont :
- les principes du don (le bénévolat, le volontariat, l’anonymat) ;
- les conditions du don (âge entre 18 et 60ans, poids 50kg, n’avoir pas eu
de comportements à risque dans les trois mois précédents, femme non
enceinte et non allaitante, absence de tares) ;
- les types de donneurs, (familiaux, volontaires, rémunérés) ;
- le lieu du don,( lieu de collecte mobile ,CRTS) ;
- la fréquence des dons, (4 dons par an pour l’homme, 3 pour les femmes
avec un intervalle de 56 jours entre deux dons de sang total) ;
- les contres indications au don de sang (jeun, hypertension, hypotension ;
diabète, anémie avec taux d’Hb < à 11g ; maladies transmissibles par la
transfusion (VIH, syphilis, hépatites) ;
- les types de don (sang total, plasma, plaquettes) ;
- le volume total à prélevé lors d’un don (8ml /Kg).
27
 Les motivations du personnel de santé
La motivation se définit comme étant l’ensemble des motifs qui explique
un acte. Elle est avant tout liée à des facteurs intrinsèques et
extrinsèques. Parmi ces facteurs nous avons les besoins physiologiques
(manger, boire, respirer), les besoins de sécurité physique, les besoins
de reconnaissance ou sociaux, les besoins d’estime et de considération,
les besoins d’accomplissement personnel ou de réalisation.Dans notre
étude, la motivation regroupe les raisons qui poussent à s’engager au
don de sang bénévole et volontaire. Les éléments suivants seront
explorés :

- lien de parenté avec un malade éventuel,


- récompenses,
- gratuité des soins,
- promotions.
 Le système de collecte du sang
Selon le grand Robert de la langue française 2010, la collecte se définit
comme l’action de recueillir des dons, des objets divers au profit d’une
œuvre, d’une personne.
Dans le cadre de notre étude, le système de collecte est un ensemble
organisationnel mettant en œuvre un ensemble de ressources tant
matérielles, humaines que financières en vue de recueillir le sang au
près des donneurs. La collecte peut se faire en site fixe (CRTS) ou
mobile (hors CRTS, églises, écoles etc. .). Ainsi, les aspects suivants
seront examinés

28
 Organisation de la collecte
Les étapes du don de sang sont les mêmes en site fixe qu’en collecte
mobile et comprend. Dans l’organisation de la collecte, nous
apprécierons les aspects ci-après
- l’accueil et l’enregistrement du donneur,
- entretien et examen pré-don,
- le prélèvement ou don de sang,
- la collation.

 La disponibilité des ressources


Il s’agit essentiellement de vérifier l’existence des ressources humaines,
matérielles et financières nécessaires pour la collecte de sang et pour la
satisfaction du donneur de sang.
 La supervision des sites de collecte
Des visites de supervision à l’ endroit des prestataires de collecte de
sang améliorent leurs compétences ce qui va favoriser l’adhésion des
donneurs de sang volontaires. Ainsi, l’existence de supervision sera
appréciée.
 La formation
C’est un processus qui permet de renforcer les compétences des
prestataires de collecte en matière de don de sang. Au regard de
l’évolution rapide des connaissances, l’absence de formation réduit les
compétences des prestataires et entraine la démotivation des donneurs.
 Relations du CRTS /Ouaga avec le CMA
C’est l’ensemble des rapports que le CRTS /Ouaga peut avoir avec le
CMA dans le cadre de la promotion du don de sang, il s’agira de :
- la tenue de rencontres périodiques,
- la transmission de données,
- l’organisation des collectes / journées locales de don de sang.

29
2.2.2. Relation entre les variables

Des facteurs ci-dessus décrits, nous pouvons retenir que les


connaissances du personnel, leurs motivations, et le système de collecte
mis en place influencent le don de sang. La variable dépendante est
triplement influencée par chacune des trois variables indépendantes.
L’adhésion du personnel de santé au don de sang volontaire est
dépendante de l’interaction entre différentes variables.
En effet, il existe des interactions entre les trois variables indépendantes.
L’adhésion au don de sang exige des motivations de la part du
personnel lesquelles passent nécessairement par une base de
connaissances acquises, les connaissances agissent ainsi sur les
motivations. S’il est vrai que les connaissances et les motivations sont
une condition indispensable, il n’en demeure pas moins que le système
de collecte limite également l’adhésion du personnel de santé au don de
sang volontaire. Le système de collecte agit indépendamment sur les
deux autres variables que sont les motivations et les connaissances .La
mise en place d’un bon système de collecte à travers les compétences
des agents de collecte , la supervision des sites de collectes , la
formation continue , la disponibilité des ressources permet d’ influencer
les connaissances et les motivations du personnel et de renforcer ainsi
leur adhésion au don de sang. Nous pouvons schématiser le cadre
conceptuel comme suit :

30
GRAPHIQUE1 : SCHEMA DU CADRE CONCEPTUEL

Organisation du système de collecte


 Organisation de la collecte
 L’accueil et l’enregistrement du donneur ;
 Entretien et examen pré-don ;
 Le prélèvement ou don de sang ;
 La collation.
 Disponibilité des ressources
 Humaine
 Financières
 Matérielles
 Supervision des sites de collecte
 Existence
 Périodicité
 Formation
 Relations entre les CRTS/Ouaga avec le
CMA
 Rencontres périodiques
 Transmission de données
 Organisation des collectes / journées locales
de don de sang

DON DE SANG
VOLONTAIRE

Connaissances du personnel Motivations du personnel


 Les principes du don
 Les conditions du don  Lien de parenté
 Les types de don  Les récompenses (Nature,
 Lieu du don espèce)
 Fréquence des dons  La gratuité des soins des
 La durée moyenne d’un don donneurs
 les types de donneurs  Les promotions
 le volume total à prélever lors (décorations, bonifications)
d’un don

31
CHAPITRE III

32
3.1. BREF APERÇU SUR LE BURKINA
Situé au cœur de l’Afrique occidentale dans la boucle du Niger, le
Burkina Faso s’étend sur une superficie de 274200 km². Pays sahélien
enclavé, il est limité au Nord et à l’Ouest par le Mali, au sud par la Côte
d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, à l’Est par le Niger. Le pays a un
climat tropical avec une saison sèche et une saison pluvieuse. Selon le
recensement général de la population et de l’habitat de 2006 publié le 23
juillet 2007 le Burkina Faso comptait une population de 13730258
habitants composée de 48,3% d’hommes et de 51,7% de femmes. De
nos jours avec l’accroissement naturel sa population est estimée à plus
de 17000000 habitants. La population est essentiellement rurale
(79,7%). Administrativement, il compte 13 régions, 45 provinces, 350
départements. Le Burkina Faso compte une soixantaine de groupes
ethniques repartis sur 11 zones socio -culturelles. On peut citer entre
autres : les mossis, les dioulas, les peulhs, les gourmantchés, les bissas,
les bobos, les gourounsis et les samos. Au plan religieux, l’islam
représente environ 55,9%, les catholiques 16,6%, les protestants 3,0%,
les animistes 23,7%, les autres religions 0,2% et les sans religions 0,6%.
La population burkinabé est restée traditionnelle ; c’est-à-dire attachée à
la tribu, au clan, à la famille. Sur le plan socio-économique, le niveau de
vie de la population reste encore faible. La majorité de la population
pratique l’agriculture et l’élevage dont les rendements sont tributaires
des aléas climatiques. Sur le plan sanitaire, la décentralisation du
système sanitaire a conduit à la subdivision du territoire en treize (13)
régions sanitaires avec, trois (3) CHU neuf (9) CHR et soixante trois (63)
districts sanitaires et de nombreuses structures privées de santé. La
situation sanitaire reste cependant préoccupante du fait de la
persistance de certaines maladies transmissibles dont les plus
importantes sont le paludisme, les infections respiratoires, les maladies
33
diarrhéiques, les infections sexuellement transmissibles, et les
maladies a potentiels épidémiques telles que la méningite, la
rougeole, le cholera.

3.2. CADRE DE L’ETUDE : LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU


Ouagadougou est le chef lieu de la province du Kadiogo et la capitale
politique du Burkina Faso. En 2006, elle comptait environ
1 475 223habitants et couvre une superficie de 320 km².. Elle est
subdivisée présentement en 12 arrondissements et 55 secteurs.
Au plan sanitaire Ouagadougou couvre la région sanitaire du centre qui
comprend cinq (05) districts sanitaires à savoir Baskuy, Bogodogo,
Boulmiougou, Nongr-Massom, Sig-Noghin.
On note également deux(2) centres hospitaliers universitaires et un
hôpital national : Le CHU YALGADO OUEDRAOGO, Le CHU
pédiatrique CHARLES DE GAULLE, et le CHN BLAISE COMPAORE
La population est hétérogène du fait de la diversité des origines, des
niveaux socio-économiques et culturelles. Elle est difficile à maîtriser en
raison de sa forte mobilité et de l’extension rapide de la ville de
Ouagadougou. Cette urbanisation galopante est marquée par
l’émergence de quartiers périurbains précaires et insalubres.
3.3. CHAMPS DE L’ETUDE : Le CMA de Pissy, le CRTS /O
3.3.1. Présentation du CMA

Le district sanitaire de Boulmiougou est le plus vaste district de la ville de


Ouagadougou tant en superficie qu’en nombre de formations sanitaires.
En effet, selon le rapport du district de l’année 2011, le district comptait
36 formations sanitaires publiques et 44 établissements privés de santé
pour une population estimée à 731948 habitants. Le CMA est logé dans
la même enceinte que le District .

34
Le CMA de Pissy est la structure de référence pour l’ensemble des
formations sanitaires et des autres structures qu’il couvre, le CMA est
situé au secteur 17 de la ville de Ouagadougou dans l’arrondissement de
Boulmiougou, du côté sud de la route nationale numéro 1, route de
Bobo-Dioulasso. Il est limité au sud ouest par le marché de Pissy ; à
l’ouest par le siège de L’ONEA, à l’Est par le CSPS de Cissin 17 et au
Sud par le l’église protestante du <<75è anniversaire>> et le carrefour
de la route de Komsilga. La population totale de l’air sanitaire est
estimée à 103 654 habitants selon le dénombrement de la campagne de
distribution de moustiquaire imprégnée en 2010.
 Les infrastructures :
- une unité de triage avec une salle de mise en observation ;
- un bâtiment contigu au triage, constituant le CDT avec un hall ;
- un service de statistique ;
- une unité d’O.R.L ;
- un laboratoire d’analyses médicales ;
- un bloc opératoire fonctionnel ;
- un service de l’action social ;
- un centre de conseil dépistage volontaire anonyme du VIH ;
- une unité de consultation médicale externe ;
- un bureau de gestionnaire du CMA ;
- une caisse d’acquittement des actes tarifiés ;
- une unité de santé mentale ;
- un service de chirurgie ;
- un service d’hospitalisation ;
- un service de PCIM/VIH ;
- une unité de dépôt M.E.G ;

35
- un local abritant en même temps la coordination, un service
d’ophtalmologie et le service de conseil prétraitement ;
- un bâtiment ayant servi d’école et abritant un magasin et une unité
d’hospitalisations des maladies à potentiel épidémique isolé ;
- deux morgues dont une moderne en instance d’inauguration ;
- des toilettes ;
- un hangar causerie pour les malades hospitalisés ;
- une cuisine ;
- un local abritant le groupe relais ;
- une maternité avec trois salles d’accouchement qui abrite :
- le service de l état civil ;
- le bureau des gynécologues ;
- le service post opératoire ;
- les services de pédiatrie et de PEV intègre à la SMI ;
- un hall de causerie ;
- une buanderie.
 Sont en instance d’être inaugurés :
- Un bloc opératoire moderne un service de chirurgie ;
- un service de pédiatrie un service d’imagerie médical ;
- un service d’ORL ;
- un service de santé mentale.
 Les ressources humaines
Le CMA de Pissy dispose de 168 agents toutes catégories
confondues répartis comme suit dans le tableau II :

36
Tableau II : situation du personnel du CMA de Pissy par unité de
soins/service année 2012
Service Profils Effectifs
SERVICE d’ORL Attachés de santés en ORL 9
Médecin 1
IDE 4
MEDECINE IB 3
PECIME/ VIH Garçons de salle 1
SERVICE Attachés de santés en ophtalmologie 3
D’OPHTALMOLOGIE
SERVICE LEPRE IB 1
IB 1
CDT IDE 2
AIS 1
Gestionnaires des hôpitaux 1
CAISSE / GESTION Adjoints des cadres hospitaliers 1
Caissières 4
Attachés en Chirurgie 18
BLOC OPERATOIRE Attachés en anesthésie 13
Manœuvre 1
Garçons de salle 5
Sage femme / maïeuticiens d’état 28
Gynécologues 4
MATERNITE Attachés en gynécologie 1
Garçons et filles de salle 5
Infirmier breveté 1
Accoucheuses 3
Techniciens biomédical 9
LABORATOIRE Techniciens de laboratoires 1
Filles et garçons de salle 4
DISPENSAIRE IB 3
IDE 4
IDE 6
HOSPITALISATION IB 2
Médecin 1
Garçons et filles de salles 2
Attachés de sante en pédiatrie 3
PEDIATRIE Médecin pédiatre 1

37
Service Profils Effectifs
IB 1
IDE 4
IDE 2
IB 1
COORDINATION Filles et garçons de salle 1
Agent de liaison 1
AIS 1
SANTE MENTALE Attachés de santé 5
Total 168

 fonctionnement du service
Le CMA constitue le centre de référence des 36 formations sanitaires
publiques et des 44 établissements privés de santé que couvre le district
de Boulmiougou. Il offre le paquet minimum requis pour ce niveau du
système .Le travail est organisé de façon à assurer la continuité des
soins et des services, avec un système de permanence pendant les
heures de repos et les jours fériés, et un système de garde.
Le planning horaire dans les services est le suivant :
- Jours ouvrables : 7 h à 12 h
- Permanence : 12 h à 17 h
- Garde : 17 h à 8 h
- Week- end et jours fériés: 8 h à 17 h
3.3.2. Présentation du CRTS/Ouaga

Le centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou (CRTS / O)


est situé dans l’arrondissement de Baskuy sur l’avenue Kumda-yoonré à
l’Ouest du Centre National de lutte contre le Sida et les IST (CNLS). Il
est l’une des l’unité opérationnelle du CNTS. Il a pour mission principale
d’assurer l’approvisionnement en PSL de toutes les structures sanitaires
publiques, confessionnelles, militaires et privées de la région.

38
Il a débuté son fonctionnement le 06 octobre 2005 et couvre toutes les
structures sanitaires du centre, du centre sud, du plateau central et le
CHR de Kaya. Les services qui composent le CRTS/O sont :
- le service de collecte de sang,
- le service de laboratoire,
- le service de préparation et de distribution de PSL,
- l’antenne technique (distributeur de PSL),
- le service d’assurance qualité,
- le service des affaires financières.
Le CRTS/O occupe le même immeuble que le CNTS et est appuyé dans
ses activités par les différentes directions de cette entité dont celle de la
communication et de la promotion du don de sang (DCPDS).
Les activités menées sont les suivantes :
- la promotion du don de sang ;
- la collecte de sang : recrutement et fidélisation des donneurs de
sang ;
- la qualification biologique des dons ;
- la préparation des PSL ;
- la conservation/stockage et distribution de PSL aux formations
sanitaires ;
- les activités d’immuno-hématologie du receveur et de distribution
à l’antenne ;
- les activités d’hémovigilance et de suivi des donneurs de sang ;
- les activités annexes : thérapeutiques (autotransfusion,
saignées) et diagnostiques (test de coombs, recherche de
paternité).

39
 Le service de collecte de sang

C’est le service qui a pour mission la promotion du don de sang et la


collecte de sang. Description physique, le service comporte
- une salle d’attente,
- un secrétariat,
- un bureau d’entretien pré-don,
- une salle de prélèvement,
- une salle de collation,
- une unité thérapeutique,
- un bureau du médecin de collecte.
Les salles sont agencées en respectant « la marche en avant » sans
retour ni croisement entre donneurs et malades.
 le personnel du service de collecte
Ce personnel se compose comme suit :
- 1 médecin hémobiologiste,
- 26 infirmiers dont 11 infirmiers d’état et 15 infirmiers brevetés,
- 1 secrétaire,
- 2 cuisinières,
- 2 chauffeurs.
 Personnel de collecte mobile : la composition est fonction du
nombre prévu de donneurs. En général il y’a :
- 1 médecin ou une infirmière chef expérimentée pour diriger les
opérations ;
- 1 infirmière chargée d’examiner les donneurs ;
- 2 infirmières qualifiées pour les ponctions veineuses ;
- 1 secrétaire /réceptionniste,
- 1 chauffeur/ employé de bureau.

40
 Les ressources matérielles pour la collecte mobile : En dehors du
véhicule, le matériel et les fournitures requis sont, dans l’ensemble, les
mêmes que pour les collectes fixes.

- véhicule moyen ou grand de préférence conçu spécialement pour


transporter le personnel et le matériel,
- tables pliantes pour la secrétaire /réceptionniste,
- lits de prélèvement pliants,
- chaises pour le personnel et les donneurs,
matériels d’information et d’éducation,
- étiquettes codes à barres et dossiers des donneurs,
- formules/questionnaires d’anamnèse,
- savon et essuie-mains,
- sphygmomanomètre,
- stéthoscopes,
- tampons de coton,
- Solution antiseptique,
- hémoglobinomètre ,
- coffret de lancettes,
- pèse-personne pour les donneurs,
- garrots,
- séries de numéros de référence à raison d’un par donneur,
- tubes de prélèvement,
- soudeuse pour tubes pilotes et clips,
- poches à sang,
- rouleaux de sparadrap perforé pour maintenir l’aiguille en place,
- Agitateur-limitateur automatique de prélèvement,
- pinces et ciseaux,
- récipient pour l’évacuation hygiénique des aiguilles,
41
- solution désinfectante (eau de javel) pour laver les éclaboussures,
de sang et nettoyer le matériel et le mobilier après la séance,
- matériel pour servir une collation aux donneurs,
- Glacières normalisées pour les poches de sang collectées,
- trousse de premier secours.

42
CHAPITRE IV

43
4.1. TYPE D’ETUDE
Il s’agit d’une étude transversale à visée descriptive.
4.2. POPULATION D’ETUDE
Notre population d’étude est constituée du personnel de santé du CMA,
du MCD et des responsables du CNTS et du CRTS/O.
 Critères d’inclusion
Pour être retenus, les individus de notre population doivent répondre aux
critères suivants :

4.2.1. Pour le personnel de santé du CMA


Être personnel de santé au CMA et ayant au moins trois ans
d’ancienneté. Etre MCD du district sanitaire de Boulmiougou et ayant au
moins deux ans d’ancienneté.

4.2.2. Pour les responsables du CNTS et du CRTS/O


Être un personnel du CNTS ou du CRTS/O, occuper un poste de
responsabilité et avoir au moins trois ans d’ancienneté.

4.3. ECHANTILLON/ ECHANTILLONNAGE


4.3.1. Echantillon
Notre échantillon est composé de l’ensemble du personnel du CMA soit
168 personnes, du MCD, et de 7 responsables du CNTS et du CRTS/O
soit une taille de 176 individus.

4.3.2. Echantillonnage
Pour le personnel du CMA, nous avons fait un choix exhaustif. Ce qui a
permis de prendre en compte tous les agents des différents services ou
unités de soins.
Pour le choix des responsables du CNTS et du CRTS/O, nous avons
utilisé un choix raisonné. Ainsi, tous les agents CRTS/O travaillant

44
depuis trois ans et occupant un poste de responsabilité ont été
interrogés de même qu’au CNTS.

4.4. METHODES, TECHINIQUES, INSTRUMENTS DE


COLLECTE DES DONNEES
4.4.1. Méthode
La méthode de collecte des données est l’enquête.
4.4.2. Technique
Les techniques utilisées ont été le questionnaire, l’entretien.
4.4.3. Outils de collecte de données
 Un questionnaire auto administré anonyme a été adressé au
personnel de santé du CMA pour évaluer le niveau de connaissance
théorique des agents sur le don de sang, recueillir leur motivation et leur
opinion sur les facteurs limitant le don de sang.

 Un guide d’entretien individuel à été adressé au MCD de


Boulmiougou, et aux responsables du CMA pour recueillir leurs opinions
et leurs suggestions sur le système de collecte au CMA, les relations
que le CMA a avec le CRTS/O et leurs suggestions sur les facteurs
limitant le don de sang au CMA/Pissy.

 Un guide d’entretien individuel à l’ endroit des responsables du


CNTS et du CRTS/O pour recueillir leurs opinions et leurs suggestions
sur le système de collecte mobile et les facteurs limitant le don de sang
volontaire par le personnel de santé.

4.5 CONSIDERATIONS ETHIQUES

Toutes les données ont été collectées de façon à assurer l’anonymat des
enquêtés. Nous avons expliqué aux enquêtés le but de l’étude afin
d’obtenir leur consentement éclairé.

45
4.6 VALIDATION DES INSTRUMENTS
Nous avons réalisé un pré-test de nos instruments de collecte des
données au CMA du secteur 30 auprès de 15 agents de santé le 21
février 2013, et au CRTS de Koudougou le 18 février 2013 auprès des
différents responsables de service. Cela nous a permis d’harmoniser,
reformuler, ou de compléter certaines questions conformément à ce qui
suit dans l’encadré ci-dessous:

La question « Connaissez- vous le CRTS/O ? »

OUI □ NON □

Devient :
Où peut –on donner son sang ?......................................................
Quant à la question « Le don de sang est- il nuisible pour
l’organisme ? »
Elle devient :
Quels sont les effets du don de sang sur l’organisme ?

4 .7 DEROULEMENT DE L’ETUDE
L’enquête s’est déroulée du 27 février au 24 mars au CMA de Pissy et
au CRTS.
4.8 DIFFICULTES RENCONTREES
Il s’est agit essentiellement :
- de la non disponibilité de certains responsables de services ainsi
que la lenteur dans la transmission et le recueil des questionnaires de
certains agents,

- de la période de l’enquête qui n’a pas été propice du fait de la non


disponibilité du personnel occupé à la préparation des concours
professionnels.

46
Dans les services où les S.U.S. n’ont pas été coopératifs, il fallait venir à
la permanence administrer le questionnaire et attendre ceux qui doivent
monter la garde.

- du manque de moyens financiers pour recruter et former des


enquêteurs.

4.9 METHODE DE TRAITEMENT DES DONNEES


La saisie et l’analyse des données a été faite à l’aide du logiciel Epi info
version 3.5.7 ; les graphiques ont été réalisés sur Microsoft Excel 2007.
et le traitement du texte a été fait avec Microsoft Word 2007.

4.10 LIMITES DE L’ETUDE


Nous aurions souhaité étendre l’étude à tous les CMA de la ville de
Ouagadougou, et au CNTS. Mais pour des raisons d’ordre financier et
de temps nous nous sommes limités au seuls CMA de Pissy et
CRTS /O.

47
CHAPITRE V

48
Le plan de la présentation des résultats de l’étude comporte les étapes
suivantes :

- la participation du personnel à l’étude,


- les résultats issus du questionnaire auto administré anonyme,
adressé au personnel de santé du CMA / PISSY,
- les résultats issus du guide d’entretien individuel à l’ endroit des
responsables du CNTS /CRTS/ O,
- les résultats issus du guide d’entretien individuel à l’ endroit des
responsables du CMA / PISSY.
5.1 PARTICIPATION DU PERSONNEL A L’ETUDE

Au total, 176 agents du CMA et du CRTSO ont été inclus dans l’étude et
la participation est comme indiqué dans le tableau III.

TABLEAU III : Niveau de participation à l’étude n=176

Cible Effectif prévu Effectif obtenu Pourcentage (%)

Personnel de santé 168 164 97,61


Responsables 07 07 100
CRTS/O
MCD 01 01 100

TOTAL 176 172 97,72

Nous avons obtenu un taux de participation du personnel de 97,72% à


l’étude.
Seul quatre (4) agents de santé étaient absents pour raisons multiples
(congé maladie, autorisation d’absence etc.)

49
5.2. RESULTATS ISSUS DU QUESTIONNAIRE AUTO ADMINISTRE
ANONYME ADRESSE AUX PERSONNEL DE SANTE DU CMA /
PISSY

 Caractéristiques socio démographiques des sujets enquêtés


 La répartition des enquêtés selon le sexe
Les enquêtés étaient constitués de 74 femmes soit 45,10% et de 90
homme. Le sexe ratio est de 1,21.

 La répartition des enquêtés selon la qualification

n=164

Graphique n°2 : Répartition des enquêtés selon la qualification

Le personnel était constitué majoritairement d’Attachés de santé


(29,90%) et d’infirmiers (26,20%).

 Répartition des enquêtés selon l’ancienneté dans le service

50
TABLEAU IV : Répartition des enquêtés selon l’ancienneté dans le
service.
n=164

Ancienneté Effectif Pourcentage (%)

]0-5 [ 05 3,04
[ 5 - 10 [ 48 35,36
[10 - 15 [ 102 62,19
[ 15 - 20 [ 09 16 ,46
Total 164 100

Il ressort de ce tableau que la classe modale est la classe des ] 10- 15[
avec un effectif de 102 agents soit 62,19%.

 La répartition des enquêtés selon la religion


n =164

Graphique n°3 : La répartition des enquêtés selon la religion. 40,20%


ont déclarés être de confession catholique suivis des musulmans à
hauteur de 29,90%

51
 Connaissances du personnel sur le don de sang

 La répartition des enquêtés selon la formation reçue sur le don


de sang.
Seulement 40 personnes sur 164 soit 24,40% du personnel enquêté ont
dit avoir reçu une formation ou un recyclage sur le don de sang.

 La répartition des enquêtés formés ou recyclés


selon la
structure responsable de formation ou de recyclage.

n=40

Graphique n°4 : Répartition des enquêtés formés ou recyclés selon la


structure responsable de la formation ou du recyclage reçu.

Les structures organisatrices de ces formations sont le CRTS/O à


64,15%, les districts sanitaires à 22% et l’ENSP à 13,85 %.

52
 Connaissance des principes du don de sang
TABLEAU V : La répartition des enquêtés selon la connaissance les
principes du don n=163

Principes cités Effectifs Pourcentage%

Anonymat 15 13,27
Bénévolat 28 24,77
Volontariat 40 35,39
Volontariat, Bénévolat 9 7,96
Volontariat, Anonymat 10 8,84
Bénévolat, Anonymat 8 7,07
Volontariat, Bénévolat, Anonymat 3 2,64
Total 163 100

Les principaux principes du don de sang cités par les enquêtés sont le
volontariat, le bénévolat et l’anonymat avec respectivement 35,39%,
24,77% et 13,27%.

Seulement 3 personnes soit 2,64% des 113 ont donné à la fois le


volontariat, le bénévolat et l’anonymat comme étant les trois principes du
don de sang
 Les critères du don de sang
134 enquêtés soit 82,30% ont répondu à cette question et les réponses
sont résumées dans le tableau VI ci-dessous :

53
Tableau VI: Répartition des enquêtés selon les critères du don de sang
n=134

Critères de don de sang Effectif Pourcentage%

Absence de maladies transmissibles par le sang 33 24,40


avoir un taux d'hémoglobine>6 g/dl 14 10,40
Avoir un âge entre 18 et 60ans 18 13,30
Avoir un poids > à 50 kg 16 11,90
N’avoir pas de tares 10 7,40
n’êtres pas enceinte ni allaitante 19 14,80
N'avoir pas eu de comportements à risque dans
les trois derniers mois 15 11,10
N'avoir pas reçu une transfusion sanguine 9 6,70
Total 134 100

Aucun enquêté n’a pu citer les six conditions du don de sang en totalité.
33 sujets soit (24,40%) ont cité l’absence de maladies transmissibles par
le sang comme condition essentielle pour donner son sang.
 Le volume sanguin approximatif prélevé à chaque don
34 enquêtés sur 164 soit 20,73% des enquêtés n’avaient aucune idée
sur le volume approximatif et n’ont pas répondu à cette question.

Sur les 130 sujets ayant répondu à la question, 83 soit 50,60% ont
donné la bonne réponse c'est-à-dire entre 400 et 500 ml comme volume
de sang à prélever à chaque don.

 La durée moyenne pour un prélèvement de poche de sang


total.

54
n=164

Graphique n°5 : Répartition des enquêtés selon la durée moyenne d’un


prélèvement de sang total
Selon la durée moyenne d’un prélèvement 48 personnes sur les 164
enquêtés soit 36,60% ont donné entre10 à15 minutes la durée moyenne
pour un prélèvement de poche de sang total.
 Nombre de don par an en fonction du sexe
n = 164

55
Graphique n°6: Répartition des enquêtes selon la périodicité du don par
an en fonction du sexe.
57 personnes sur 164 enquêtés soit 34,80% savent quel’ homme peut
donner 4 fois son sang par an et 76 personnes sur 164 enquêtés soit
46,60% affirment que la femme peut en donner 3 fois l’an.
 Les effets du don de sang sur l’organisme
115 soit 70,12% du personnel enquêté ont déclaré que le don de sang
n’est pas nuisible à l’organisme
 Les lieux possibles pour faire un don de sang
n= 164

Graphique n°7 : Les lieux possibles pour faire un don de sang.


104 enquêtés sur 164 (63,40%) savent que le CRTS est le lieu où l’on
peut aller donner son sang.

56
 Les différents types de don de sang cités
n=132

Graphique n°8 : Répartition des enquêtes selon les différents types de


dons de produits sanguins.

Les types de dons cités par les enquêtés sont le plasma, les plaquettes
et le sang total avec respectivement 25,24%, 28,16% et 46,60%.

Aucun des 132 enquêtés n’a pu trouver les trois types de dons de sang à
la fois.
 Les motivations du personnel.
 Don de sang fait par le personnel de santé
35 sur 164 enquêtés soit 21,30% ont déjà fait un don de sang parmi eux
10 soit 28,60% ont fait leur dernier don en 2009 soit depuis plus de (4)
ans.

57
 Raison du don de sang
Tableau VII : Répartition des 35 enquêtés ayant fait un don de sang
selon l’occasion n =35

Occasion du don Effectifs Pourcentages%

communiqué aux donneurs 1 2,90


Parent malade 7 20,00
Volontaire 27 77,00
Total 35 100,00

27 sujets sur les 37 soit 77,10% ont fait don de leur sang de façon
volontaire. Cela ne représente que 16,46% de tout le personnel enquêté

 Les Motifs de réticence ou de refus de don de sang.


n = 129

Graphique n°9 : Motifs de refus au don de sang des enquêtes.

58
31 personnes soit 21,80% des enquêtés évoquent le manque de
motivation comme principal facteur de refus du don. 27 personnes soit
(19%) évoquent le manque de confidentialité des résultats au niveau des
centres de transfusions.
 Opinions sur la gratuité du don de sang
153 enquêtés sur 164 soit 93,29% pensent que la gratuité du don de
sang est une bonne chose si elle est observée à tous les niveaux.
 Raisons de la gratuité du don de sang.
Tableau VIII : Fréquences des raisons de la gratuité du don de sang.
n=153

Raisons de la gratuite du don Fréquences Fréquences


absolues relatives%
Acte humanitaire 38 24,83
Acte qui sauve des vies 92 60,13
Je peux être dans le besoin 57 37,25
Le sang n'a pas de prix 63 41,17

60,13% des enquêtés ont cité « acte qui sauve des vies » comme
raison principale justifiant la gratuité du don de sang suivis 41,17%

qui disent que « le sang n’a pas de prix »

 Raisons pouvant motiver à donner le sang :


A la question de savoir qu’est ce qui peut les motiver à donner leur sang,
les réponses sont listées dans le tableau IX ci-dessous :

Tableau IX : Fréquences des raisons de motivations au don de sang.

n=164

Raisons de motivation Fréquences Fréquences


Absolues Relatives %
Sauver une vie 108 65,85
Promotions professionnelles 67 40,85

59
membre de ma famille malade 110 67,07
Etre payer à chaque don 14 8,53
Se soigner gratuitement 106 64,63

La motivation la plus citée est « si j ai un membre de ma famille


malade »avec 67,07% des réponses. Le fait de « Sauver une vie » est
la deuxième motivation avec 65,85% des réponses.
 Le système de collecte
 Existence d’une structure / organisation responsable de la collecte
Il n’existe aucune organisation chargée de la collecte de sang au niveau
du CMA.
On note une banque de sang approvisionnée en fonction des besoins
transfusionnels par le CRTS/O.
 Mise en place d’un système de collecte de sang au CMA
103 enquêtés sur 164 soit 62,80 affirment que la mise en place d’une
organisation de collecte au CMA permettra d’améliorer le don de sang
du personnel. L’éloignement du CRTS/O du CMA est la première
justification citée par 68 enquêtés soit 66,01% suivi de la charge de
travail avec 33,98%.
 Les suggestions du personnel de santé
Tableau X : Fréquences des suggestions émises par le personnel de
santé. n=145

Suggestions Fréquences Fréquences


absolues relatives %
Créer un site de collecte au CMA 67 42,95
Former/Recycler le personnel de
santé 89 57,05
Impliquer le personnel de santé 123 84,82
dans la sensibilisation 56 35,90
Motiver/encourager les donneurs
par des décorations, lettres de
félicitation et d'encouragement

60
Sensibiliser 120 82,75

La motivation est la principale suggestion citée par le personnel avec


123 personnes sur 145 soit 84,82%, cette suggestion est suivie par la
sensibilisation avec 120 personnes sur 145 soit un pourcentage de
82,75.

5.3. LES RESULTATS ISSUS DU GUIDE D’ENTRETIEN A L’


ENDROIT DES RESPONSABLES DU CNTS ET DU CRTS/ O

 Les caractéristiques des responsables enquêtés


- Ancienneté dans le corps
Tableau XI : Répartition des responsables du CNTS et du CRTS / O
selon l’ancienneté dans le corps
n= 7

Ancienneté Effectif Pourcentage (%)


] 0-5 [ 01 14,28
[ 5-10 [ 02 28,57
[10-15 [ 03 42,85
[ 15-20 [ 01 14,28
Total 07 100

Il ressort du tableau que 42,85% des responsables du CNTS et du


CRTS/ O ont une ancienneté de service comprise entre 10 et 15 ans.

- Ancienneté dans le poste


En fonction de l’ancienneté dans le poste de responsabilité 42,85% des
responsables du CNTS du et CRTS/ O ont une ancienneté comprise
entre 05 et 06 ans.

 Organisation
- Existence d’une organisation chargée de la collecte au niveau
des CMA de Ouagadougou
61
Il n’existe aucune organisation spécifique mise en place par le CRTS/O
pour la collecte de sang au niveau des CMA. Les sorties de collectes
mobiles sont plus orientée vers les grands regroupements de personnes
tels les marchés les églises les lycées et collèges et certaines sociétés
qui en font la demande. Le bénéfice coût rentabilité (nombre de poches
collectées) est toujours recherché pour les raisons financières.

 Ressources pour la réalisation des activités de promotion du don de


sang

Les ressources matérielles, humaines, et financières allouées à la


promotion du don de sang sont satisfaisantes.

Les principales difficultés rencontrées dans la promotion du don de sang


est surtout la mobilisation et la fidélisation des donneurs bénévoles et
volontaires.

 Appuis et relations du CRTS/O avec le CMA


Il n’existe pas d’appuis de la part du CRTS/O pour le CMA .La seule
relation qui lie les deux structures est la transmission de rapports dans le
cadre de la gestion de la mini banque de sang. Le district reçoit de façon
trimestrielle une supervision de la part des responsables du CRST/O en
rapport avec la traçabilité et l’utilisation des produits sanguins labiles.

 Suggestions des responsables du CRST/O pour une meilleure


adhésion du personne

62
Tableau VII : Fréquences des suggestions des responsables du
CRTS/O

n=7

Fréquences Fréquences
Suggestions absolues relatives %

Informer / sensibiliser le personnel 06 85,71

Former le personnel 05 71,42


Motiver le personnel 04 57,14

Il ressort de ce tableau que 85,71% des responsables du CRTS/O


suggèrent une amélioration l’information / sensibilisation du personnel,
pour accroitre l’adhésion au don de sang.
5.4 LES RESULTATS ISSUS DU GUIDE DENTRETIEN A L’ENDROIT
DU MCD, DES RESPONSABLES DU CMA.

 Les caractéristiques socio professionnelles des responsables


- Ancienneté dans le corps
50% des responsables du CMA ont une ancienneté de service comprise
entre 05 et 10 ans.

- Ancienneté dans le poste


Selon l’ancienneté dans le poste 65% des responsables du CMA ont
une ancienneté dans le poste de responsabilité comprise entre 03 et 04
ans de service.

63
 organisation
- Existence de structure de collecte de sang
Le CMA ne dispose pas d’une organisation de collecte de sang.

- Raison de l’absence d’organisation


La proximité du CRST/O est citée comme justificatif par 75% des
responsables.

- Disponibilité des ressources


Le CMA ne dispose d’aucune ressource ni financière, matérielle, et
humaine pour la promotion du don de sang. Il ne bénéficie d’aucun appui
du CRTS/O.

- Partenariat
Le seul partenariat qui existe entre le CMA et le CRST/O est le
ravitaillement de la mini banque de sang.

- Traçabilité des produits sanguins


La traçabilité des produits sanguins se fait par un rapport mensuel et la
transmission des fiches post transfusionnelles.

 Opinions sur les facteurs limitant le don de sang par le personnel


de santé au CMA
Tableau XIII : Fréquences des facteurs limitant le don de sang par le
personnel de santé selon les responsables du CMA
n= 4

Facteurs limitant le don Fréquences Fréquences relatives


de sang absolues %
Manque de volonté 03 75
Manque de motivation 04 100
Manque d’information/
Sensibilisation 03 75

64
Il ressort du tableau que le manque de motivation est la raison
évoquée comme facteurs limitant le don de sang par les responsables
du CMA.
 Les suggestions des responsables du CMA pour améliorer le don
de sang par le personnel de santé.

Tableau XIV: Fréquences des suggestions des responsables du CMA


n=4

Fréquences relatives
Suggestions Fréquences %
absolues
Informer /sensibiliser le 75
personnel 03
Former le personnel 02 50
Organiser des journées de don
de sang au CMA 03 75
Motiver le personnel 03 75

Il ressort de ce tableau que 3 responsables sur les 4 du CMA suggèrent


la motivation du personnel, la sensibilisation et l’organisation des
journées de don de sang au CMA en vue d’améliorer le don de sang du
personnel au CMA/Pissy.

65
CHAPITRE VI

66
6.1. DISCUSSION DES RESULTATS
Notre discussion des résultats a pour but de vérifier la confirmation de
nos hypothèses de départ de notre étude et de faire la comparaison
avec les résultats d’études antérieures. Elle se fera hypothèse par
hypothèse.

Les principaux éléments de la discussion porteront sur :


- les connaissances du personnel de santé sur le don de sang,
- les motivations du personnel de santé au don de sang,
- l’organisation du système de collecte de sang.

67
Hypothèse 1 : L’insuffisance de connaissances sur le don de sang par
le personnel de santé, limite le don de sang volontaire par le personnel
de santé

 Les caractéristiques sociodémographiques du personnel


enquêté.
- La majorité des enquêtés sont de sexe masculin (54 ,90%) le sexe
ratio est de 1,21 .Ils sont pour la plupart des chrétiens (64%) et des
musulmans (29,90%). Moins de la moitié soit 21,30% des enquêtés ont
déjà réalisé un don de sang.
102 agents sur 164 soit (62,19%) ont plus de 5 ans d’ancienneté.
- Du point de vue qualification 8 / 10 des enquêtés assurent les soins. Ce
personnel, permanemment en contact avec les patients et leurs
accompagnants est souvent confronté aux pénuries de sang face au
besoin de transfusion. Toute chose qui devrait les motiver à faire don
régulièrement de leur sang.
 Connaissances du personnel sur le don de sang
 Principes du don
Seulement 2,64% des personnes enquêtées ont pu citer les trois
principes du don à savoir le volontariat, le bénévolat et l’anonymat. Ces
résultats montrent un faible niveau de connaissance des principes du
don.
Une étude similaire menée par Kaboré Ludovic [17] en 2010 au
CHUSS de Bobo- Dioulasso a trouvé que les trois principes du don de
sang étaient connus par 11,83% du personnel enquêté.
Nos résultats sont en dessous de ceux de Kaboré Ludovic [17] en
2010. Cela pourrait s’expliquer par le pourcentage élevé des agents
formés ou recyclés qui était de 67,23% chez Kaboré Ludovic [17]
68
contre 24,40% dans notre étude. C’est dire que la formation en
transfusion sanguine, qu’elle soit de base ou en continue est nécessaire.
Non seulement elle permet aux agents d’être outillés pour mieux prendre
en charge leurs patients en besoin de transfusion sanguine, mais aussi,
cela leur permet d’être sensibilisés pour participer au don de sang. Alors
que de façon générale, la formation de base ne prend pas suffisamment
en compte la thérapeutique transfusionnelle. Les différentes analyses de
situation faites par le CNTS pointent régulièrement du doigt,
l’insuffisance de la formation en transfusion sanguine aussi bien dans les
différentes filières de l’ENSP que même dans les facultés de médecine
et de pharmacie du pays comme en témoigne le Plan stratégique de
renforcement de la transfusion sanguine 2011-2015 du CNTS [document
interne, CNTS]. La méconnaissance des principes et conditions du
don de sang pourrai expliquer la réticence des professionnels de la
santé au don de sang.
La connaissance des principes de don permet de sécuriser d’une part le
donneur et d’autre part de mettre à la disposition du receveur des
produits sanguins sécurisés.
 Critères du don
En ce qui concerne les cinq critères majeurs du don de sang, aucun des
enquêtés n’a pu tous les citer.
L‘absence de maladies transmissibles a été citée par seulement 24,20%
des enquêtés comme critère principal.
Nos résultats sont poches de ceux de Sébego. S [19] en 2009 qui a
trouvé dans son étude au CHR de Kaya que 29,14% des enquêtés
connaissaient les critères du don et ont cité la bonne santé (30,34%.)
comme critère.

69
La non connaissance des critères du don pourrait entraver la
participation du personnel au don de sang volontaire et entretenir les
idées erronées.
 Type de don
Aucun des enquêtés n’a pu citer les trois types de don. Le don de sang
total a été cité par seulement 46,60% des enquêtés.
Dans son étude Kaboré Ludovic [17] en 2010 a trouvé des tendances
similaires où seul le don de sang total était le plus cité avec 40,38% des
réponses.
Nos résultats sont proches de celui de Kaboré Ludovic [17] en 2010.
Cela pourrait s’expliquer par le niveau de la structure en matière d’acte
transfusionnel. En effet Kaboré Ludovic a réalisé son étude dans un
CHU qui est l’échelon de référence le plus élevé de notre système de
santé. Au CMA les produits sanguins les plus utilisés sont les concentrés
de globules rouges (CGR), les thrombopénies majeures ou les troubles
de la coagulation nécessitant l’utilisation des plaquettes et du plasma
frais sont dans la majorité des cas référés à l’échelon supérieur
(CHU/YO).
La connaissance des types de produits sanguin labiles peut favoriser
leur utilisation en fonction de leurs indications.
 Durée du don
Seulement 29,30% ont donné une bonne réponse c'est-à-dire 10 à 15mn
Kaboré Ludovic [17] dans son étude a trouvé que seulement 21,87%
des agents connaissaient la durée moyenne d’un don
Nos résultats sont légèrement supérieurs à celui de Kaboré Ludovic
[17] en 2010. En plus de leur demander la durée moyenne d’un don de
sang comme c’était le cas dans l’étude de Kaboré Ludovic [17] nous
avons orienté les enquêtés par des intervalles de temps.

70
La connaissance de la durée moyenne d’un don de sang pourrait être un
facteur de motivation au don de sang car de par ses activités
professionnelles le personnel de santé pourrait évoquer le manque de
temps comme motif de refus au don de sang, la difficulté qu’il a pour se
déplacer au CRTS en vue de donner son sang. Ainsi 42,95% des
enquêtés suggèrent la mise en place au CMA par le CRTS d’un
système ou d’une organisation de collecte de sang du personnel, toute
chose qui contribuera à augmenter le don fait par le personnel. Savoir
donc qu’un don de sang total ne dure que 10 à15mn pourrait être un
atout à la promotion du don de sang .le CNTS semble l’avoir d’ailleurs
compris puisque dans son plan stratégique, il est prévu la mise en place
dans les deux grandes villes comme Ouagadougou et Bobo Dioulasso,
de postes de collecte dans les endroits éloignés du centre ville. Il
voudrait ainsi rapprocher la collecte des potentiels donneurs de sang.
Ces postes avancées de collecte devraient se situer à proximité
d’établissements de santé, et il n’est pas exclu d’en avoir à côté du CMA
de Pissy (Document interne, CNTS).
 Lieu du don
63,40% des enquêtés savent que le CRTS/O est le lieu où on peut
donner son sang. Cela parce que 47,50% du personnel formé l’ont été
par le CRTS.
Kaboré Ludovic [17] dans son étude a trouvé que 77,36% des
enquêtés savaient que le CRTS était le lieu où on peut donner son sang,
et 70% ont été formés par le CRTS.
Nos résultats sont inférieurs à ceux de Kaboré Ludovic [17], et cela
pourrait s’expliquer par le faible pourcentage du personnel formé au
CMA par le CRTS qui est de 24,40%.
La connaissance du lieu du don que ce soit en collecte fixe ou mobile est
un atout pour la promotion du don de sang par le personnel.
71
 Volume prélevé au cours d’un don de sang total
70 ,60% ont donné une bonne réponse qui est de 400 à 500 ml.
Kaboré Ludovic [17] a trouvé dans son étude que 66 ,84%
connaissaient le volume approximatif.
Nos résultats sont légèrement au dessus de celui de Kaboré Ludovic
[17].
Cela parce que 8 agents sur 10 dans notre étude de par leur
qualification, assurent les soins, pratiquent la transfusion, connaissent le
volume des poches utilisées et peuvent en déduire le volume de
prélèvement.
 Fréquence du don
Nous avons trouvé que le rythme de 3 fois chez la femme et 4 fois chez
l’homme est cité respectivement à hauteur de 34,80% et 46,60% des
réponses.
Kaboré Ludovic [17] a noté dans son étude, le rythme de 3 fois chez la
femme à 46,15% et 4 fois chez l’homme à 53,70%.
Nos résultats sont au dessous des siens. Cela pourrait s’expliquer par
nos lieux d études. Nous avons effectué notre étude dans un hôpital de
district (CMA) au le CRTS/O est un peu distant, contrairement à Ludovic
qui a conduit la sienne dans un CHU abritant le CRST (Bobo) ou 54,90%
des personnes enquêtées ont fait don de leur sang contre 21% dans le
cadre de notre étude.

 Formation/ recyclage
24,40% des enquêtés ont reçu une formation, et le CRTS était la
structure organisatrice citée par 47,50% des enquêtés.
Ces résultats montrent un faible niveau de formation /recyclage du
personnel.

72
Laurent V. Abdou S. et Dakour D. stipule que le manque de
connaissance des professionnels de santé serait lié au manque de
formation. En effet, 57,05% des enquêtés suggèrent la formation ou le
recyclage du personnel de santé comme moyen d’améliorer la promotion
du don de sang.

73
Hypothèse 2 : L’insuffisance de motivation du personnel de santé
limite le don de sang volontaire par le personnel de santé

Nous avons trouvé que 78,60% des enquêtés n’ont jamais fait don de
leur sang. Cela témoigne du fait que le personnel de santé demeure
réticent au don volontaire de sang.
77,10% de ceux qui ont déjà donné leur sang l’on fait de façon volontaire
et 20% l’ont fait pour un parent malade.
Sébogo M. [19] en 2009 dans son étude avait trouvé que 45% des
enquêtés n’ont jamais fait un don de sang, 29,62% ayant fait don de
leur sang l’on fait de façon volontaire et 40% pour un parent dans le
besoin.
Nos résultats sont au delà de celui de Sébogo M. [19], cela pourrait
s’expliquer par la spécificité notre population d’étude (personnel de
santé) contrairement à Sébogo M. [19] qui a mené son étude au sein
de la population de façon générale. En effet dans son plan d’action 2012
le CRTS/O révélait que plus de 80% de ses donneurs bénévoles étaient
issus du secteur informel, des élèves et étudiants.
Le don de sang qui est un acte humanitaire devrait être fait de façon
désintéressée dans le but de sauver autrui.
93,29% des enquêtés pensent que le don de sang doit être gratuit car
c’est un acte qui sauve des vies.
Le manque de motivation (21,83%) suivi du manque de confidentialité
des résultats (19%) sont les motifs de refus au don de sang.
Au titre des raisons pouvant motiver à donner le sang, 40,85% des
enquêtes ont cité « Sauver une vie » suivi de « si je peux me soigner
gratuitement » avec 35,97%.

74
Kaboré Ludovic [17] dans son étude avait trouvé des tendances
similaires avec 21,91% pour le manque de motivation, 18,60% pour le
manque de confidentialité. La question de la confidentialité est
primordiale dans le domaine transfusionnel. C’est le gage même de la
confiance indispensable qui doit régner entre une structure de
transfusion sanguine et ses donneurs. C’est pour cela, que toute la
chaine transfusionnelle est marquée du sceaux de l’anonymat. La
gestion des résultats des différents tests qui sont réalisés sur les dons
de sang est capitale. Si le donneur n’a pas confiance que ses résultats
resteront secrets il ne donnera jamais le sang. Cela est encore plus
grave si le donneur est un agent de santé. Les mêmes agents des CMA
fréquentent et connaissent parfois ceux du CNTS avec qui ils sont
collègues. S’ils ne sont pas sûrs que la confidentialité est garantie, ils ne
voudront jamais faire le don de sang. De par le passé, avant la création
du CNTS, des exemples emblématiques (non publiés) sont parfois
évoqués mettant en scène des techniciens de laboratoire ayant eu des
comportements peu déontologiques tendant à remettre en cause la
confidentialité. Ceux là ont purement et simplement été mutés dans des
services moins sensibles, mais il a fallu du temps pour que la banque de
sang renoue avec ses donneurs.
Avec la création du CNTS qui consacre la professionnalisation de la
transfusion sanguine, nous pouvons assurer que de telles pratiques
n’ont plus cours. Il faut néanmoins rester vigilant, et le CNTS doit
accentuer la communication à ce niveau afin de rassurer les donneurs et
surtout le personnel de santé qui voudrait donner du sang.
Il revient au CRTS de développer des stratégies pour fidéliser les
donneurs car il existe encore des obstacles au recrutement et à la
fidélisation des donneurs de sang au niveau du personnel de santé.

75
Hypothèse 3 : L’insuffisance dans l’organisation du système de collecte
de sang du CRTS/O limite le don de sang volontaire par le personnel de
santé

 Organisation de la collecte
Le CRST/O dans son organisation des collectes met l’accent sur la
collecte mobile qui respecte les mêmes conditions que la stratégie en
collecte fixe. Dans son plan d’action 2012 le CRTS/O révélait que plus
de 80% de sa collecte annuelle était en stratégie mobile et que les
élèves, les étudiants, le secteur informel, les associations de donneurs
constituent les meilleurs donneurs et représentent plus de 65% de
l’ensemble des donneurs. Cette organisation du CRTS/O met à l’écart
certaines couches socio professionnelles tel que le personnel de santé.
Au CMA de Pissy aucune organisation n’est mise en place en vue de
faciliter la collecte de sang du personnel. Le manque de moyen financier
amène le CRTS à prôner l’efficience ce qui expliquerai les sorties de
collecte mobile vers les grands regroupements de populations (marchés,
églises, lycées). Là également, certaines couches socioprofessionnelles
telles que le personnel de santé reste en marge. 26,64% des enquêtés
évoquent la distance du CRTS et 42,95% suggèrent la création des sites
de collecte mobile dans les hôpitaux pour favoriser le don de sang.
L’organisation du CRTS au vu de cette analyse ne favorise pas le don de
sang du personnel de santé au CMA.
 La disponibilité des ressources
Les ressources financières, matérielles, et humaines mises à la
disponibilité du CRTS/O sont satisfaisantes. Le budget alloué pour la
promotion du don de sang pour l’année 2011 était environ de 12 millions.
Le CMA/Pissy ne bénéficie d’aucun apport financier pour la promotion du
don de sang. Néanmoins, nous pensons que les responsables du CMA
76
et du district, en tant que bénéficiaires des produits sanguins que le
CRTS lui cède gratuitement, pourrait faire un effort dans le sens de la
sensibilisation du personnel en partenariat avec le même CRTS/O. Il est
bon de rappeler que dans presque tous les pays, les hôpitaux publics
comme privés accèdent aux produits sanguins contre paiement d’un prix
de cession qui est soit directement versée par l’hôpital sans
compensation venant du patient soit payé par le malade.
En tout état de cause, la suggestion d’organisation de journées de don
de sang au CMA pourrait aider à sensibiliser le personnel.

6.2. SYNTHESE DES RESULTATS


La présente étude s’est intéressée aux facteurs qui limitent le don de
sang volontaire du personnel de santé cas du CMA de Pissy. Elle a
exploré les connaissances du personnel de santé, les motivations du
personnel de santé, et l’organisation du système de collecte de sang du
CRTS/O au CMA. A la lumière de l’analyse et de la discussion des
résultats de l’étude, il ressort des points forts et des points à améliorer.

6.2.1 Les points forts


- La majorité des enquêtés (88%) soit 8 agents sur 10 assurent les
soins ;

- 62,19% des enquêtés ont plus de 5 ans d’ancienneté dans les


service ;

- 77 ,10% des enquêtés adhérent aux principes du volontariat ;


- 70,50% du personnel formé ou recyclé l’a été par le CRTS/O ;
- 63,40% des enquêtés savent que le CRTS/O est le lieu où l’on peu
donner son sang ;

- 93,29% des enquêtés adhérent au principe de la gratuité ;

77
- 50,60% des enquêtés ont donné entre 400 et 500 ml comme
volume de sang à prélever à chaque don.
6.2.2 Les points à améliorer

- L’insuffisance de formation / recyclage sur le don de sang. 75,6%


du personnel n’a pas été formé ;
- 63,4% des enquêtés ignorent le temps total que dure un
prélèvement de poche soit 10 à 15 mn ;
- 29,87% des enquêtés pensent que le don de sang est nuisiblepour
l’organisme ;
- Seulement 2,64%des enquêté ont pu citer les trois principes dudon
de sang ;
- Aucun enquêté n’a pu citer les conditions du don de sang en
totalité ;
- Aucun enquêté n’a pu citer les trois types de don de sang en
totalité ;
- Seulement 21,30% du personnel enquêtés sont des donneurs
bénévoles et volontaires ;
- Absence de partenariat entre le CMA/Pissy et le CRTS/O dans le
domaine du don de sang ;
- Absence de système de collecte mobile ou de site de collecte fixe
au CMA ;
- Absence de ressources mises en œuvre par le CRTS/O au CMA ;
pour la promotion du don de sang du personnel ;
- 88,30% des enquêtés ignorent la fréquence du don de sang ;
- 67,07% des personnes enquêtés sont prêt à donner leur sang ;
lorsqu’un membre de leur famille est malade.

78
6.3 VERIFICATION DES HYPOTHESES

Au détour de notre analyse sur les facteurs limitant le don de sang des
professionnels de santé, nous pouvons faire la conciliation suivante avec
les hypothèses de recherche précédemment fixées.

Pour la première hypothèse formulée « Les connaissances des


professionnels de santé sur le don de sang expliquent le faible taux
d’adhésion au don de sang volontaire », l’étude a révélé effectivement
que le personnel de santé du CMA/Pissy manque de connaissance sur
les principes du don, les conditions du don, la durée d’un prélèvement et,
les types de dons. En outre, le personnel est confronté à une
insuffisance de formation. Toute chose qui influence négativement la
promotion du don de sang par le personnel de santé qui est pourtant le
mieux habilité à la faire dans la mesure où il est quotidiennement et
permanemment confronté aux besoins en produits sanguins. Au regard
de toutes ces insuffisances en matière de connaissances sur le don de
sang, nous pensons que notre première hypothèse se trouve confirmée.

La seconde hypothèse stipule que « L’insuffisance de motivation du


personnel sur le don de sang explique le faible taux d’adhésion au don
de sang volontaire ». L’étude a mis effectivement en exergue que le
personnel enquêté n’était motivé à donner son sang que si un membre
de sa famille était malade, s’il pouvait se soigner gratuitement ou s’il
avait une promotion professionnelle. Cet état des faits est contraire aux
principes du don de sang. Ces insuffisances nous amène à confirmer
notre deuxième hypothèse.

79
La troisième hypothèse formulée « l’insuffisance dans l’organisation

du système de collecte du CRTS/O au CMA/Pissy explique le faible taux


d’adhésion du personnel de santé au don de sang volontaire » L’étude a
effectivement révélé une insuffisance dans l’organisation du système de
collecte de la part du CRTS/O.En effet il n’existe pas d’organisation
particulière de collecte de sang au CMA, il n y a pas de partenariat
formel entre le CMA et le CRTS/O. Au regard de ces insuffisances dans
l’organisation de la collecte du CRTS/O, nous pensons que notre
troisième hypothèse se trouve confirmée.

80
CHAPITRE VII

81
Au regard des résultats de notre étude et des suggestions formulées par
les personnes enquêtées, nous proposons les recommandations
suivantes afin de susciter une adhésion du personnel de santé au don
de sang volontaire.
7.1. A L’ ENDROIT DES AUTORITES DU MINISTERE DE LA SANTE

7.1.1. A court terme


- renforcer la sensibilisation sur le don de sang à l’échelle nationale
par tous les circuits et canaux (audio, et audio visuel) et sur tous
les supports possibles (affiches, banderoles),
- développer une stratégie de motivation des donneurs de sang
quiont été réguliers toute l’année (4dons/an pour l’homme et 3
dons/an pour la femme). Ce système peut consister en la gratuité
des consultations et des examens dont la prise en charge est
possible au CRTS/O et l’exonération des autres frais médicaux,
- accompagner les promoteurs du don de sang avec les ressources
nécessaires en leur demandant de soumettre des plans d’actions
pour financement.
-
7.1.2. A Long terme
- concevoir et mettre en œuvre un programme de
formation /recyclage du personnel médical et paramédical en
transfusion sanguine, l’utilisation rationnelle des PSL et la
promotion du don de sang,
- promouvoir la recherche sur la question du don de sang bénévole,
et volontaire.

82
7.2. AU DIRECTEUR DU CRTS DE OUAGADOUGOU
7.2.1 A court terme
- renforcer la formation/recyclage du personnel de santé à la
promotion du don de sang,
- renforcer la sensibilisation (utiliser des mots sûrs et
convaincants) en vue de rassurer sur la confidentialité des
résultats, les critères du don etc.
- renforcer le partenariat avec les structures de soins.
7.2.2 A moyen terme
- établir une convention de don de sang avec le CMA,
- créer un site de collecte mobile au sein du CMA,
- créer un cercle de donneur de sang au sein du CMA.

7.3. AU MEDECIN CHEF DU DISTRICT SANITAIRE DE


BOULMIOUGOU

7.3.1 A court terme


- faire le plaidoyer pour la poursuite de la formation /recyclage du
personnel sur la promotion du don de sang,
- établir une convention de don de sang avec le CRTS/O.

7.3.2 A moyen terme


- organiser des journées de don de sang au CMA,
- Promouvoir la gratuité des soins et examens des donneurs
réguliers.

83
7.4. A L’ENDROIT DU PERSONNEL DE SANTE

7.4.1 A court terme


- participer activement au don de sang,
- intensifier les activités de sensibilisation à l’endroit des collègues,
des patients et leurs accompagnants sur l’importance du don de
sang,
- Rechercher les informations justes au sujet du don de sang au
niveau du CRST/O,
- se départir des préjugés sur le don se sang en recherchant les
informations justes au niveau du CRST/O,
- cultiver l’humanisme par le don de sang pour sauver des vies.

84
85
Pour palier les situations d’urgence et prévenir les risques
transfusionnels, il est primordial de disposer d’une réserve de sang
sécurisée et suffisante. Dans notre pays, cette réserve bien que
nécessaire est insuffisante surtout pendant la saison hivernale avec
l’accroissement des besoins. Pourtant, malgré les stratégies de
motivation incitant au don de sang, la population de façon générale et
plus spécifiquement les professionnels de la santé restent réticents ou
sont peu nombreux à donner leur sang.

C’est pourquoi, nous avons voulu dans cette étude transversale à visée
descriptive, cerner les facteurs limitant l’adhésion du personnel de santé
au don de sang volontaire au CMA/Pissy.
L’enquête est la méthode qui a été privilégiée ; nous avons utilisé
l’entretien individuel et le questionnaire auto-administré pour produire les
résultats.

Au terme de l’étude, nous avons trouvé qu’au CMA/Pissy l’adhésion du


personnel de santé au don de sang volontaire est tributaire de trois (3)
principaux déterminants que sont les connaissances, les motivations, et
le l’organisation du système de collecte.

Sans avoir la prétention d’énoncer des dogmes, nous avons formulé des
recommandations à l’endroit des différents acteurs dont la mise en
œuvre permettra d’améliorer le don de sang du personnel de santé au
CMA/Pissy.

Consciente des limites de notre étude qui n’aborde certainement pas


tous les facteurs à l’ origine du faible taux d’adhésion du personnel de
santé au don de sang volontaire, nous pensons que la question pourrait
être plus approfondie dans la problématique de la rationalisation de
l’utilisation du sang dans les hôpitaux.

86
87
1- Don de sang et transfusion statistique.www.sante.tropical.com
consulte le 13/08/2012.

2- Don de sang http /www.don de sang.net


3- Société canadienne de sang. Les besoins actuels en produits
sanguins [article].

4- Le don de sang au Etat- Unis d’ Amérique :


http:/ /www americablood.org consulte le 22/10/2012.

5- Dictionnaire libre Wikipédia.

6- Dictionnaire Larousse 2010.

7- Dictionnaire médecine Flammarion 2001.


.
8- CHASSAIGNE M, transfusion pratique, collection de poche,
Paris, P42.

9- Dictionnaire des termes de médecine.

10- OMS(1993) la sécurité transfusionnelle


Genève, WHO/GPA/CNP/93.2BModule 1.p201.
11- OMS(2005) « don de sang et sécurité transfusionnelle :
perspective mondial », aide mémoire.
http:/www.who .int/mediacentre /factsheet /fs279/fr/print.html.consulte
le 2/07/2012.

88
12- OMS (2006) : <<le besoin mondial de sang non contaminé »,
journée mondiale du don de sang 2006 <<célébrer le don du sang »
14 juin ; 13 p.

13- EFS (2006) : << don de sang « le don de sang. http : don du
sang .net. consulté le 18 novembre 2012.

14- KABORE LUDOVIC (2010) : Connaissance, Attitudes et Pratiques


des professionnels de la sante sur le don de sang au CHUSS de
Bobo Dioulasso, mémoire de fin d’étude ENSP/ BOBO ;142p.

15- KABORE LUDOVIC (2010) : Connaissance, Attitudes et Pratiques


des professionnels de la sante sur le don de sang au CHUSS de
Bobo - Dioulasso, mémoire de fin d’étude ESP/ BOBO ;141p.

16- SEBEGO SOUMAHILA(2009) : Facteurs limitant le don de sang


bénévole, volontaire et non rémunéré dans la banque de sang du
centre hospitalier Régional (CHR) de KAYA mémoire de fin d’étude
ENSP / Ouaga ;58p.

89
17- KABORE LUDOVIC (2010) : Connaissance, Attitudes et Pratiques
des professionnels de la sante sur le don de sang au CHUSS de
Bobo Dioulasso, mémoire de fin d’étude ENSP/ BOBO ; 141à 142p

18- TOE BIENVENUE(2010) : Facteurs limitant le don de sang


volontaire par la population au CRTS /OUAGA. Mémoire de fin
d’étude ENSP/OUAGA ; 80p.

19- YAMEOGO .E.W (2006) : Facteurs limitant le don de sang


volontaire dans l’arrondissement de Bogodogo. Mémoire de fin
d’étude ; ENSP /OUAGA ; 87p
.
20- OMS (2006) : <<le besoin mondial de sang non contaminé »,
journée mondiale du don de sang 2006 <<célébrer le don du sang »
14 juin ; 13 p

90
a
A / QUESTIONNAIRE AUTO ADMINISTRE ANONYME ADRESSE AUX
PERSONNELS DE SANTE DU CMA/PISSY

Dans le cadre de notre formation en anesthésie réanimation à l’ENSP,


nous devons réaliser un mémoire de fin d’études. C’est dans cette
perspective, que nous menons une étude dont le thème
est : « FACTEURS LIMITANT LE DON DE SANG PAR LE
PERSONNEL DE SANTE AU CMA DE PISSY ». Pour cela, nous
demandons votre contribution pour le remplissage de ce questionnaire.
Nous vous rassurons d’ores et déjà que la confidentialité de vos
informations est garantie
. MERCI DE VOTRE COLLABORATION. ALICE KY

Questionnaire n°……………………..
Date…………………………..……
Nom de l’enquêteur…………............
I. Caractéristique socio professionnel du personnel enquêté
1.1. Service/unité de soins:………………………………………

1.2. Qualification de l’agent :

Médecin □ Attaché de santé □ Infirmiers □


Sage-femme / maïeuticien □ Technicien biomédical □
Technicien de surface □ Préparateur en pharmacie □ autres □
(préciser)…………………………………………

b
1.3. Année de service : 3 à 5 ans □ 6 à 10 ans □
Sup à 10 ans □
1.4. Ancienneté dans le poste actuel : Inférieur à 1 an □
1 à 5 ans □ Supérieur à 5 ans □
1.5. Religion : Musulman □ Catholique □
Protestant □ autres □
1.6. Sexe : Féminin □ Masculin □
II. Connaissances théoriques du personnel de santé sur le don
de sang et les facteurs limitant le don de sang volontaire

2.1 Avez-vous déjà reçu une formation ou un recyclage sur le don de


sang ?

OUI □ NON □
Si oui à quelle occasion ?

c
Formation continue □
Ecole de base □
Autre □ (à préciser) …………………………..................................

Quelle était la structure organisatrice de la formation/recyclage ?

DS □
CMA □
CRTS/O □
□ Autre (à précisez)……………………………………………

2.2 Connaissez-vous les principes du don de sang ?

OUI □ NON □
Si oui Citer les trois (03) principes du don de sang
……………………… …........................................................................
…………………………………………………………………………………
2.3 Le don du sang a-t-il des conséquences sur l’organisme du
donneur ?

d
OUI □ NON □
Si Oui citer les conséquences du don de sang sur le corps humain
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………….......................
2.4 Connaissez-vous les critères du don du sang ?

OUI □ NON □
Si Oui, citez cinq critères
1
2
3
4
5

2.5 Quels sont les différents types de donneurs que vous connaissez ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
2.6 Quel est le volume sanguin approximatif en ml qui est prélevé à
chaque don ?
……………………………………………………………………………
2.7 Quelle est la durée moyenne d’un don de sang total ?

5 à 10 mn □ 5 à 15 mn □ 15 à 30 mn □
2.7 Combien de fois en moyenne peut- on donner son sang par an ?

Pour une femme : 1 □ □


2 3□ □
4

e
Pour un homme : 1 □ 2□ 3□ □
4

2 .8 Connaissez- vous les risques liés au don de sang ?

OUI □ NON □
Si oui citer trois risques liés au don de sang
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
2.9 Citer cinq (5) contre-indications au don de sang
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………
2.10 Citer les lieux possibles où on peut pour faire un don de sang à
Ouagadougou
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
2.11 Citer les différents types de don de sang que vous connaissez
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
2.12 Avez-vous déjà donné votre sang ?

OUI □ NON □
Si OUI (précisez) date du dernier don…………………………………
C’était à quelle occasion ?

f
Parent malade □ Volontaire □ Communiqué faisant appel

aux donneurs □
Autre (préciser)
……………………………………………….. ………………...
2.13 Si vous n’avez jamais fait de don quelles sont les raisons ? (ou
qu’est ce qui explique un tel comportement) ?
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………..
III. Motivations
3.1 Pensez- vous que le don de sang doit être gratuit ?

OUI □ NON □
Justifier votre réponse
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………..
3.2 Qu’est ce qui peut vous motiver à donner votre sang ?

 Si j’ai un membre de ma famille malade □


 Si je peux me soigner gratuitement avec ma carte de donneur □
 Si je dois être payé pour chaque don de sang □

g
 S
i mes dons de sang par an peuvent être source de promotion

(décoration, bonification) □
 A
utres motivations (précisez)

……………………………………………………………………………………

3.3 Le bilan biologique post don peut être un motif de refus au don de
sang ?

OUI □ NON

IV Système de collecte

4.1 Existe-t-il une organisation /structure responsable de la collecte

au niveau du CMA OUI □ NON □


Si oui existe- t-il des rencontres périodiques avec les responsables de la

structure OUI □ NON □


A quand remonte la dernière rencontre ?
……………………………………………………………………….
4.2 Quels ont été les sujets abordés
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
4.3 comment se fait la collecte de sang au CMA ?

h
- Collecte périodique par l’équipe mobile du CRTS □
- Collecte en cas de besoin □
- Autre (préciser) ………………………………………
4.4 Pensez vous que la mise en place d’un système de collecte de sang
au CMA peut contribuer à améliorer le don de sang du personnel ?

OUI □ NON □
Si oui justifier votre réponse
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
v Suggestions
Avez-vous des suggestions à faire pour amener le personnel de santé à
s’intéressé au don de sang volontaire ?

OUI □ NON □
Si Oui lesquelles
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………….……………………………..

i
B / GUIDE D’ENTRETIEN A L’ ENDROIT DES RESPONSABLES DU
CNTS ET DU CRTS/O

Dans le cadre de notre formation en anesthésie réanimation à l’ENSP,


nous devons réaliser un mémoire de fin d’études. C’est dans cette
perspective, que nous menons une étude dont le thème
est : « FACTEURS LIMITANT LE DON DE SANG PAR LE
PERSONNEL DE SANTE AU CMA DE PISSY ». Pour cela, nous
demandons votre contribution pour le remplissage de ce questionnaire.
Nous vous rassurons d’ores et déjà que la confidentialité de vos
informations est garantie.
MERCI DE VOTRE COLLABORATION. ALICE KY

I. CARACTERISTIQUE DU PERSONNEL ENQUETE


1.1 Service
………………………………………………………………………
1.2 Nombre d’année de service

2 à 5 ans □ > 5 ans □


1.3 Ancienneté dans le service

1 an □ 1 à 5 ans □ >5ans □
1.4 Ancienneté dans le poste de responsabilité

1 an □ 1 à 5 ans □ >5ans □
j
II. ORGANISATION

2.1 Existe-t-il une organisation spécifique chargé de la collecte


du sang au niveau des CMA dans la ville de Ouagadougou?

Oui □ Non □
Si oui cette structure est- elle fonctionnel ? ……………………………
Si non l’existence d’une telle structure est-il nécessaire ?

Oui □ Non □
Justifier votre réponse ?……………………………………………………
…………………………………………………………………………………

III. RESSOURCES POUR LA REALISATION DES ACTIVITES DE


PROMOTION DU DON DE SANG EN COLLECTE MOBILE
3.1 Existe-t-il des moyens nécessaires pour les activités de
promotion de don de sang ?

Moyens humains oui □ non □


Moyens matériels oui □ non □
Moyens financiers oui □ non □

k
Quelles sont les difficultés rencontrées dans la promotion de don de
sang en général et au niveau du personnel soignant en
particulier?………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………

3.2 Existe-t-il des moyens financiers pour la réalisation des


activités de promotion de collecte de sang ?

Oui □ Non □
Si oui précisez le budget réservé à ce volet en 2013
…………………………………………………………………………
Si Non pourquoi ?
………………………………………………………………..…...................
………………………...............................................................................
IV.APPUIS
4.1 le CRTS/O organise t-il des supervisions au CMA de Pissy ?

Oui □ Non □
Si oui précisez la périodicité

Mois □ Trimestre □ Semestre □


A quand remonte la dernière supervision ?...............................

4.2 Existe des sessions de formation du personnel du CMA de


Pissy ?

l
Oui □ Non □
Si oui précisez les thèmes de formation et la date de la dernière
session
…………………………………………………………………………………

V RELATIONS AVEC LE CMA DE PISSY

4.3 Existe-t-il des cadres formels de travail ou de rencontres


périodiques avec le CMA de Pissy ?

Oui □ Non □
Si non pourquoi (précisez les difficultés rencontrées)
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………

V. SUGGESTIONS POUR UNE MEILLEUR ADHESION DU


PERSONNEL DE SANTE
Quelles sont vos suggestions pour accroitre l’adhésion du personnel de
santé au don du sang volontaire
…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………

m
C / GUIDE D’ENTRETIEN A L’ ENDROIT DU MCD ET DES
RESPONSABLES DU CMA DE PISSY (Médecin chef du CMA, CSIO)

Dans le cadre de notre formation en anesthésie réanimation à l’ENSP,


nous devons réaliser un mémoire de fin d’études. C’est dans cette
perspective, que nous menons une étude dont le thème
est : « FACTEURS LIMITANT LE DON DE SANG PAR LE
PERSONNEL DE SANTE AU CMA DE PISSY ». Pour cela, nous
demandons votre contribution pour le remplissage de ce questionnaire.
Nous vous rassurons d’ores et déjà que la confidentialité de vos
informations seront garantis. MERCI DE VOTRE COLLABORATION.
ALICE KY

Questionnaire N°……………………………………………………..
Date……………………………………………………………….
I. CARACTERISTIQUE DU PERSONNEL ENQUETE
1.1 Service ……………………………………………………..

1.2 Année de service

2 à 5 ans □ > 5 ans □


1.3. Ancienneté dans le service

1 à 5ans. □ > à 5ans □


II. ORGANISATION
n
2.1 Existe-t-il une organisation /structure mise en place pourla
collecte de sang au CMA ?

Oui □ Non □
Si non pourquoi ?
……………………………………………………………………………………

2.2 S’il existe une structure de collecte, les ressources mises à


votre disposition sont-elles suffisantes ?
Ressources financières

Oui □ Non □
Ressources humaines

Oui □ □
Non

Ressources matérielles Oui □ Non□


2. 3 Quelles sont selon vous les facteurs qui limitent le don de sang
volontaire par personnel au CMA ?
……………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………
III. APPUIS
3.1 Votre structure bénéficie-t-elle d’appuis dans le domaine du don de
sang volontaire ?

o
Oui □ non □
Si oui (précisez le type d’appui)

Supervision □ formation □
Appui matériel □ Appui financier □
Autres (précisez)………………………………………………………….
3.2 Existe-t-il un partenariat entre votre structure et le CRTS/O dans le
cadre de la promotion de don de sang ?

Oui □ Non □
IV. SUGGESTION
Quelles sont vos suggestions pour améliorer le don de sang du
personnel de santé au niveau du CMA ?....................................................

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