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1-ALCOOL MÉTHYLIQUE-MÉTHANOL
il est produit par synthèse chimique ou par distillation du bois
a- usage et source d'exposition
il est utilisé principalement comme solvant (laque, vernie, celluloïde)
dans la fabrication des matières plastiques, films photographiques
pour des synthèses organiques (esters, formaldéhyde…)
dans les solutions antigels
certains préconisent l'utilisation de méthanol comme carburant automobile
certaines boissons diététiques contenant de l'aspartame (environ 555 mg/l) constituent une source
relativement importante de méthanol
b- métabolisme
L'empoisonnement résulte :
de l'ingestion de solution d'alcool méthylique (tentative de suicide, substitution frauduleuse à l'alcool
éthylique)
de l'inhalation des vapeurs, la quantité absorbée par cette voie est indépendante de la ventilation et s'élève à
environ 58 % de la quantité inhalée
plus rarement d'une absorption cutanée
la résorption par voie pulmonaire et transdermique est à l'origine d'intoxications en milieu industriel
après pénétration dans l'organisme, l'alcool méthylique se distribue dans les tissus
à noter que des concentrations élevées sont retrouvées dans l'humeur aqueuse et le nerf optique
une partie est cependant éliminée, inchangée dans l'air expiré et dans les urines (2 à 5 %)
on estime que la quantité éliminée inchangée dans les urines s'élève à 3 à 10 % de la dose administrée
la majeure partie est métabolisée : oxydation en formaldéhyde par l'alcool déshydrogénase (ADH) et en
acide formique par l'aldéhyde déshydrogénase (ALDH) pour aboutir à la production de CO2 et H2O
le site principal de l'oxydation du méthanol est le foie
les cellules de la substance blanche (gaine de myéline) du nerf optique semble avoir une quantité faible du
cytochrome oxydase ce qui expliquerait l'extrême sensibilité de ce nerf lors d'intoxication au méthanol
l'acide formique semble être la principale substance de la toxicité retardée du méthanol
le catabolisme de l'acide formique en CO2 s'effectuant par l'intermédiaire d'une enzyme folate-dépendante
l'accumulation d'acide formique est aussi en grande partie responsable de l'acidose métabolique
c- intoxication aigue
par ingestion
l'ingestion de 30 à 100 ml de méthanol peut être mortelle pour l'adulte
les troubles apparaissent après un temps de latence de quelques heures à quelques jours
troubles digestifs : nausée, épigastralgie, vomissement, une gastrite éventuellement hémorragique et
une pancréatite sont souvent observées
troubles neuropsychiques : céphalée, vertige, ébriété, léthargie, asthénie somnolence, délire
aboutissant au coma, la mort peut être rapide ou survenir après plusieurs heures de coma, parfois
convulsion
troubles oculaires : vision trouble, l'impression d'être « dans un champ de neige », des
photophobies, mydriase, abolition du réflexe à la lumière, réduction de l'acuité visuelle conduisant à la
cécité irréversible; l'examen ophtalmoscopique met initialement en évidence un œdème de la rétine, une
hyperhémie du disque optique et un œdème papillaire; au stade cicatriciel (1 à 2 mois après l'intoxication
aigue) une pâleur du disque optique sera notée
troubles hémodynamiques : l'hypotension et un choc cardiogénique sont contemporains des
intoxications les plus sévères; une insuffisance rénale peut résulter de l'installation de l'hypotension
troubles métaboliques : acidose métabolique, acétonurie, accumulation d'acide lactique (survient
plus tardivement), hypokaliémie
des séquelles graves : cécité, syndrome extrapyramidal suite à une dégénérescence des ganglions de
la base en particulier le putamen; une nécrose essentiellement localisée au niveau du putamen mais
également au niveau de la substance blanche peut être identifiée par CTscan et IRM
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par inhalation :
elle est rare
troubles locaux : irritation des muqueuses respiratoires, de la peau et des yeux
troubles neurologiques : céphalée, fatigue, insomnie, vertige, ataxie
trouble de la vision
effets biologiques
acidose et trou anionique
acidose métabolique, le PH est le plus souvent inférieur à 7.2 et s'accompagne d'un coma lorsqu'il devient
inférieur à 6.6
baisse de bicarbonates sériques et de la PCO2 est observé
l'acide formique généré par le métabolisme hépatique du méthanol est en grande partie responsable de la
chute des bicarbonates
les formiates sont à l'origine du trou anionique
trou osmolaire
le méthanol et certains de ses métabolites sont responsables de l'augmentation du trou osmolaire
l'existence d'une diminution du pH sanguin est un signe de l'intoxication méthanolique
concentrations sanguines de méthanol
une concentration < 0.5 mg/l est physiologique
une concentration < 0.2 g/l est généralement asymptomatique
les premiers signes apparaissent pour des concentrations > 0.2 g/l
au-delà de 0.5 g/l, l'intoxication est sérieuse
au-delà de 1.5 à 2 g/l, le pronostic vital est engagé
diagnostic différentiel
-devant une acidose métabolique + trou anionique + osmolarité :
intoxication par l'éthylène glycol
acidocétose diabétique (corps cétonique +)
-devant un trou anionique + osmolarité
ingestion d'éthanol
l'éthylène glycol
-devant acétonémie importante
intoxication par l'isopropanol (pH sanguin est normal)
évaluation de la sévérité de l'intoxication aigue du méthanol
la présence signes cliniques et biologiques suivants est le plus souvent en rapport avec une intoxication
grave qui nécessite des soins intensifs :
dose ingérée de 40 à 50 ml (il existe une grande variabilité interindividuelle de l'expression de la
toxicité après absorption de méthanol)
concentration sanguine en méthanol supérieure à 0.5 g/l
concentration sanguine de formiate supérieure à 0.5 g/l
acidose sévère (pH < 7.1)
hyperkaliémie
présence d'une hypotension, d'une insuffisance rénale
toxicité rétinienne
convulsion et coma
complications
atteinte rétinienne : diminution du champ visuel à des degrés divers, risque de cécité définitive
complication neurologique : tremblement, contracture, syndrome peudoparkinsonien parfois en relation
avec une atteinte toxique du putamen
d- intoxication chronique
vision trouble, vertige, céphalée, nausée, irritation des muqueuses oculaires, respiratoires, et de la peau
la sensibilité au méthanol est augmentée en cas de déficit en acide folique
il semble que celle-ci survient fréquemment au cours de la grossesse ce qui pourrait augmenter la
sensibilité au méthanol des femmes enceintes
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e- traitement de l'intoxication aigue
en cas d'ingestion, on réalise un lavage gastrique
pour lutter contre l'acidose, administration de bicarbonate de soude par perfusion, en surveillant la réserve
alcaline et l'ionogramme
on effectue une administration d'alcool éthylique pour inhiber l'oxydation de l'alcool méthylique, l'objectif
est de maintenir l'éthanolémie à une valeur 1 g/l
il est recommandé l'administration d'une dose initiale de 1 g/kg suivie d'une infusion de 10 à 12 g/h
en cas d'hémodialyse, la dose peut être augmentée à 25 g/h
on peut aussi bloquer l'oxydation du méthanol en administrant du 4-méthyl-pyrazole par voie orale (15 mg
d'emblée puis 5 mg/kg toutes les 12 heures)
l'administration d'acide folique ou d'acide 5-formyltétrahydrofolique pourrait prévenir l'accumulation
d'acide formique et ainsi l'acidose qui en résulte
on fait une dialyse péritonéale et on pose un rein artificiel en cas d'intoxication sévère
le recoure à l'hémodialyse lorsqu'une des conditions suivantes est remplie :
méthalonémie dépasse 0.5 g/l
acidose métabolique (pH< 7.1)
troubles mentaux ou visuels
l'existence d'une insuffisance rénale
anomalie du fond d'œil attribuable au méthanol
ingestion d'une quantité dépassant 30 ml de méthanol
le maintien des fonctions vitales suppose la lutte contre l'hypotension
ventilation assistée (l'hyperventilation favorise l'élimination de méthanol et la correction de l'acidose)
l'administration de l'insuline et du glucose a été proposée
f- prévention
la TLV est de 200 ppm (262 mg/m³) (ACGIH, 1996)
le méthanol peut être dosé dans les urines et dans le sang
la concentration en méthanol dans les urines recueillis a la fin de la période d'exposition semble corrélée
avec l'intensité de celle-ci
l'ACGIH (1996) a proposé une valeur limite biologique de 15 mg/l
le dosage de méthanol dans le sang constitue une technique moins sensible d'évaluation de l'exposition que
le dosage urinaire
le dosage de l'acide formique dans le plasma (et dans l'urine) est utile pour apprécier la gravité d'une
intoxication aigue et suivre l'efficacité de traitement antidote
acide formique < 60 mg/l
2-ALCOOL ÉTHYLIQUE-ÉTHANOL
l'éthanol est obtenu industriellement par synthèse à partir de l'éthylène et, de tout temps, par fermentation
directe des sucres (hexose)
1- pharmacocinétique
a- résorption
l'éthanol, molécule à caractère lipophile, est résorbé à 80 % au niveau de l'intestin grêle, le reste par
l'estomac
dans les meilleurs conditions, la résorption d'une dose d'éthanol est complète en 2 à 6 heures, et comme
celle-ci est faible au niveau de l'estomac, tout facteur capable d'augmenter le temps de vidange gastrique va
provoquer un ralentissement de ce processus, l'éthanol lui-même qui provoque, à forte dose, des spasmes
pyloriques
inversement, la diminution du temps de vidange va faciliter la résorption
il en est de même lorsque éthanol est ingéré sans aliment ou bien dilué aux environs de 20 %
au niveau de l'intestin grêle, la variation de la motilité influe sur la résorption, comme c'est le cas de
médicament à propriété anticholinergique qui la ralentit
b- distribution
à la fois hydrosoluble et liposoluble, la distribution de l'éthanol est rapide dans tous les compartiments de
l'organisme
l'éthanol franchit les barrières hématomeningée et placentaire
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c- élimination
l'éthanol subit un métabolisme important au niveau hépatique
un faible pourcentage (2 à 10 %) est éliminé sous forme inchangée, essentiellement dans l'urine et par les
poumons
d- voies métaboliques
voie de l'alcool déshydrogénase (ADH)
la transformation de l'éthanol en acétaldéhyde est l'étape limitante du catabolisme de l'éthanol
la coenzyme de l'ADH, le NAD, est réduite durant la réaction (NADH)
l'appauvrissement du pouvoir oxydatif de la cellule hépatique est la cause de désordres métaboliques
objectivés chez l'alcoolique chronique : développement d'une acidocétose, perturbation du métabolisme
lipidique et hypoglycémie
oxydation microsomiale de l'éthanol (MEOS)
elle intervient lorsque la capacité de l'ADH est dépassée
son efficacité augmente avec la concentration en l'éthanol, et elle sujette à induction par la prise répétée
d'éthanol
voie de la catalase
elle intervient de façon mineure
ces trois voies métaboliques conduisent à la formation d’acétaldéhyde, qui est à son tour oxydé par un
acétaldéhyde déshydrogénase (ALDH) en acétate. De même que l’ADH, l’ALDH a pour coenzyme le NAD.
l’inhibition de l’ALDH par différents xénobiotiques comme le disulfirame provoque un effet antabuse
(chaleur, rougeur, vomissement, tachycardie) dû à l’effet toxique de l’accumulation d’acétaldéhyde dans
l’organisme.
la phase finale du métabolisme de l’éthanol correspond à la conversion de l’acétate en acétyl-coenzyme A
qui sera intégré dans le cycle de Krebs pour produire finalement du gaz carbonique et de l’eau.
2-intoxication aigue
l’intoxication éthylique aiguë est classiquement composée de trois phases :
a- phase d'excitation psychomotrice
chez le sujet non éthylique chronique, cette phase est observable à des concentrations ≈ 0,5 à 2 g/l.
cette phase est caractérisée par l’apparition d’une euphorie moyenne, le sujet devenant plus sociable, plus
loquace, plus confiant en lui-même, avec diminution de l’inhibition.
on note parallèlement une diminution de l’attention, du jugement et du contrôle.
cette phase d’euphorie s’accompagne d’une phase d’excitation avec instabilité émotionnelle, perte du
jugement critique, trouble de la mémoire et de la compréhension.
le sujet présente alors une incoordination motrice, une diminution de réponse aux stimuli sensoriels, avec
augmentation des temps de réponse.
b- phase d'incoordination motrice
chez le sujet non éthylique chronique, cette phase apparaît à des concentrations de 1,5 à 4 g/l.
le patient est désorienté et présente un début de confusion mentale.
il y a exacerbation des états émotionnels, des troubles sensoriels (diplopie, mydriase…) et de la perception
des couleurs, des formes, des dimensions et des mouvements.
le seuil de perception de la douleur est augmenté.
l’incoordination motrice est franche, la démarche est ébrieuse, voire impossible, et il en est de même pour
la station debout.
la diminution de réponse aux stimuli sensoriels est marquée.
le sujet présente des troubles de la conscience, de la somnolence à la stupeur, il peut vomir et devenir
incontinent.
c- phase comateuse
cette phase intervient pour des concentrations en éthanol qui sont le plus souvent supérieures à 3 g/l.
le sujet est inconscient, comme anesthésié, et présente une diminution ou abolition des réflexes, une
hypotension, une dépression respiratoire, une hypothermie et un relâchement des sphincters.
le décès est possible en cas de survenue de complications respiratoires, dont le risque est accru pour des
concentrations égales ou supérieures à 5 g/l.
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le parallélisme entre l’état clinique et l’alcoolémie est surtout observable chez le sujet non éthylique
chronique.
celui-ci n’existe plus en cas de chronicité des prises où des alcoolémies élevées (3 à 4 g/l) ne
s’accompagnent pas de troubles apparents de la vigilance
d- effets biologiques
hypoglycémie
à la phase aiguë de l’intoxication, elle survient beaucoup plus fréquemment chez l’enfant que chez
l’adulte, et serait en relation avec une inhibition de la néoglucogenèse hépatique.
il n’y a pas de relation entre l’hypoglycémie et la quantité d’alcool ingérée.
l’hypoglycémie peut, en revanche, survenir en situation de « post ivresse» justifiant sa recherche
systématique dans tous les cas d’intoxication éthylique aiguë
trou osmotique
bien que non spécifique de l’intoxication éthylique, le trou osmotique est bien corrélé à l’imprégnation
alcoolique.
l’osmolalité plasmatique a d’ailleurs été utilisée comme moyen indirect de la détermination de
l’éthanolémie.
cependant, ce trou osmotique peut avoir d’autres origines (acidose lactique, ou ingestion de méthanol,
glycols…).
hyponatrémie
elle est observable en cas d’éthylisme aigu à la bière.
e- complications
les complications des ivresses éthyliques de l’adulte dépendent de l’existence ou non d’un éthylisme
chronique, du moment où le sujet est examiné et d’une absorption médicamenteuse ou toxique concomitante.
complications psychiatriques
les complications psychiatriques aiguës susceptibles d’apparaître au cours de toute ivresse aiguë
correspondent à quatre types :
des troubles du comportement avec ivresse excitomotrice (forme la plus courante)
des troubles psychosensoriels avec ivresse hallucinatoire
des troubles délirants (délire de jalousie, mégalomanie, persécution, autodénonciation délirante)
des troubles de l’humeur
il faut noter que ces symptômes, qui sont observés au cours de la phase d’alcoolémie élevée, disparaissent
fréquemment le lendemain.
Coma
le risque d’installation d’un coma profond rapide est maximal
chez le non éthylique chronique, il existe un parallèle entre alcoolémie et état de conscience, et une
alcoolémie supérieure à 5 g/l est souvent létale, en l’absence de traitement.
Crises comitiales
elles sont plus fréquentes chez l’éthylique chronique
exceptionnelles chez le non éthylique, elles ne surviendraient qu’en cas de maladie épileptique traitée ou
non.
Complications cardio-vasculaires
complications hémodynamiques
l’intoxication éthylique aiguë sévère entraîne un collapsus cardiovasculaire qui accompagne toutes les
intoxications massives comateuses publiées et constitue une menace d’hypothermie associée.
arythmies
il s’agit, le plus souvent, d’une fibrillation auriculaire qui survient à la phase aiguë de l’intoxication aiguë
chez le non éthylique comme chez l’éthylique chronique, sans cardiopathie sous-jacente
le pronostic vital peut être engagé à l’occasion d’une arythmie ventriculaire.
douleurs thoraciques
l’ivresse aiguë peut déclencher une crise angineuse chez des coronariens connus, complications survenant
dans un délai de 30 minutes à 12 heures suivant le degré de l’intoxication
le rôle joué par l’acétaldéhyde expliquerait ce délai et le risque plus important de survenue de cette
complication en cas de prise simultanée de disulfirame ou d’autres substances à effet antabuse.
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hypothermie
l’hypothermie reste modérée et de brève durée chez le non éthylique chronique.
complications métaboliques
il n’existe pas d’hypoglycémie ni d’acidose métabolique à la phase aiguë de l’ivresse chez l’adulte, hormis
des situations particulières telles qu’un état de choc, une hypothermie, une crise comitiale…
manifestations immuno-allergiques
l’acétaldéhyde est histaminolibérateur, mais de nombreuses autres substances responsables de
manifestations allergiques (métabisulfites, la tyramine, la tartrazine…) sont également contenues dans les
boissons alcoolisées, expliquant que des urticaires à l’alcool, des épisodes de bronchospasme chez
l’asthmatique, des rhinites paroxystiques, des oedèmes de Quincke, voire des chocs anaphylactiques aient
été rapportés.
mortalité des ivresses alcooliques
le décès lié directement à l’absorption d’éthanol est rare
les alcoolémies alors relevées sont en général supérieures à 5 g/l
chez le non éthylique chronique, la mort est le plus souvent le fait d’une complication (hypoventilation
alvéolaire aiguë même en cas d’alcoolémies faibles, pneumopathie d’inhalation surtout en cas de
vomissements et surinfection) que de l’alcool lui-même
chez l’épileptique, les crises comitiales accroissent le risque d’hypoventilation et d’inhalation.
f- traitement
en l’absence de traitements spécifiques, l’intoxication aiguë alcoolique fait l’objet d’un traitement
symptomatique qui vise à :
traiter les troubles circulatoires : hypotension artérielle, collapsus
prévenir et traiter les troubles respiratoires par des mesures allant de la position latérale de sécurité à la
ventilation assistée en fonction de l’état de gravité, mais aussi à traiter une possible pneumopathie
d’inhalation
corriger l’hypothermie et les éventuels troubles métaboliques comme l’hypoglycémie, l’hyponatrémie et
l’acidose métabolique
l’injection de thiamine (associée à une polyvitaminothérapie : B6, PP…) est recommandée en préalable à
l’injection de glucose, afin de prévenir le risque d’encéphalopathie de Wernicke chez l’éthylique chronique.
enfin, il convient également de traiter les complications psychiatriques qui peuvent survenir
3-ALCOOL PROPYLIQUE ET ISOPROPYLIQUE
ces alcools sont surtout utilisés comme solvants
l'isopropanol sert aussi à la production de l'acétone
ils peuvent pénétrer dans l'organisme par toutes les voies
leur toxicité aigue est faible et peuvent concerner le système nerveux central
une irritation des yeux, du nez et de la gorge a été signalée
l'ingestion entraîne, outre les mêmes effets que ceux de l'éthanol (dépression du SNC conduisant au coma),
des troubles digestifs importants (nausée, vomissement, épigastralgie) et de l'hypotension
ces manifestations surviennent sans période de latence
comme l'éthanol, l'isopropanol peut produire une prolifération du réticulum endoplasmique lisse du foie et
augmenter la toxicité de tétrachlorure de carbone
le principal métabolite de l'isopropanol est l'acétone (VN urinaire < 2 mg/g créât)
la TLV (ACGIH, 1996) : propanol = 200 ppm (492 mg/m³), isopropanol = 400 ppm (983 mg/m³)
4-ALCOOL BUTYLIQUE OU N-BUTANOL
il est utilisé comme solvant (vernie, caoutchouc, laque, résine synthétique)
le n-butanol est absorbé par voie pulmonaire (vapeur) et par voie cutanée (contact direct avec une solution)
la majeur partie du n-butanol absorbé est métabolisée dans l'organisme et éliminée sous forme de CO2
l'exposition aux vapeurs de n-butanol engendre :
irritation des yeux, du nez, et de la gorge
formation de vacuoles dans les couches superficielles de la cornée accompagnée de photophobie, prurit
et de sensation de brûlure et de trouble de la vision
céphalée, vertige, dermite de contact
la TLV = 25 ppm (76 mg/m³) (ACGIH, 1996)
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l'alcool isobutylique exerce les mêmes actions toxiques que le n-butanol
TLV = 50 ppm (152 mg/m³)
5-ALCOOL AMYLIQUE
il intervient dans la fabrication des laques, caoutchouc, matière plastique, explosif, et la synthèse des
dérivés amylés
l'inhalation des vapeurs à fortes concentrations peut produire :
irritation des yeux et des voies respiratoires (dyspnée, toux)
céphalée, vertige, nausée, vomissement
trouble de la vision, perte de la mémoire, insomnie, somnolence
si exposition sévère, délire et coma
la TLV = 100 ppm (361 mg/m³)
6-ALCOOL BENZYLIQUE
il est utilisé comme solvant, plastifiant en cosmétologie et dans l'industrie pharmaceutique
cet alcool est oxydé dans l'organisme en acide benzoïque, ultérieurement bio-transformé par conjugaison
avec la glycine en acide hippurique
l'exposition aux vapeurs peut entraîner : céphalée, vertige, nausée, vomissement