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COMITE PEDAGOGIQUE DE

PHYSIOPATHOLOGIE
 
3ème Année Médecine

LES DYSCALCEMIES
 
 

Pr D. Allouda-Heraoua
PLAN

I / INTRODUCTION   IV / L’HYPERCALCEMIE


   
II / METABOLISME DU CALCIUM A / PHYSIOPATHOLOGIE
B / DIAGNOSTIC
- Les différentes fractions du  
calcium plasmatique 1 / Clinique
- Régulation de la calcémie 2 / Biologie
  3 / Etiologique
III / DEFINITIONS
  3.1. Hypercalcémie PTH dépendante

3.1.1. Hyperparathyroïdie primaire


3.1.2. Syndrome paranéoplasique
 
3.2. Hypercalcémie indépendante de la PTH

3.2.1/ Syndrome paranéoplasique


3.2.2/ Hypercalcémies des métastases ostéolytiques
3.2.3/ Hypercalcémies des hémopathies malignes
 
PLAN

IV / L’ HYPOCALCEMIE
 
A / PHYSIOPATHOLOGIE
 
B / DIAGNOSTIC
 
1 / Clinique
 
2 / Diagnostic Etiologique
 
2.1. Hypoparathyroïdie
2.2. Déficit en vitamine D

V/ CONCLUSION
I / INTRODUCTION

Le calcium

99 % est fixé dans l’os


seulement 0,1 % est dans le secteur extracellulaire.
 La calcémie totale, mesurée en routine, se situe entre 2,25 et 2,6 mmol/l (85
à 105 mg/L ) .
 Si calcémie est exprimée en mg/L ; il faut diviser par 40 pour convertir ce
résultat en mmol/L.

Environ 40 % du calcium circulant est lié à l’albumine,


10 % est complexé à des anions : citrates, bicarbonates ou aux phosphates.
et les 50 % restant existent sous forme ionisée (1,1 à 1,3 mmol/l).
I / INTRODUCTION

Le calcium
Seule la forme ionisée est active physiologiquement

L’analyse de la calcémie totale doit donc tenir compte du taux


d’albumine.

 l’hypoalbuminémie (dénutrition, syndrome néphrotique, insuffisance


hépatocellulaire, entéropathie exsudative)  une fausse hypocalcémie sans
variation du taux de calcium ionisé.

Une Il
baisse de 10g
est donc d’albumine
préférable, entraîne
en cas une baisse
d’anomalie de 8 mg de de
de l’albuminémie,
calcémie/L (0,25disposer
mmoles/L)
d’un dosage du calcium ionisé.

Inversement, une hyperalbuminémie (déshydratation extracellulaire)  une fausse


hypercalcémie.
II / Métabolisme du calcium

 L’absorption digestive du calcium est sous la dépendance de


la 1,25(OH)2 vitamine D3

La réabsorption rénale est sous l’influence de l’hormone


parathyroïdienne (PTH).

•Grâce à l’interaction de ces deux facteurs (PTH, vit D), la


calcémie est maintenue dans une fourchette étroite.
 
II / Métabolisme du calcium

Régulation du Ca = 3 substances :
- PTH
- Calcitonine
- Vitamine D

PTH : - Stimule la résorption osseuse (ostéoclastes)


- Inhibe l’excrétion rénale du Ca
Calcitonine : - Diminue la résorption osseuse
- Active l’excrétion rénale
Vitamine D : - Augmente l’absorption du Ca au niveau
intestinal
- Facilite l’action de la PTH au niveau de la
résorption osseuse
II / Métabolisme du calcium

 L’os :
- Contient 99 % du calcium de l’organisme.
- Le siège d’un couplage permanent entre formation et résorption
osseuses.
Le moindre déséquilibre entre les 2 des modifications de la
constitution de l’os et de la calcémie.

 Le calcium alimentaire est absorbé au niveau du duodénum et du


Jéjunum.

 Le rein réabsorbe 98 % du calcium filtré, de façon passive pour la plus


grande partie.
II / Métabolisme du calcium
calcémie totale est la somme de plusieurs fractions

a/ La fraction ionisée : représente environ 50 % de la calcémie totale.


b/La fraction liée aux protéines «  essentiellement l’albumine » représente
environ 40 % de la calcémie totale.
c/ La fraction liée aux tampons, ou fraction complexée, représente environ 10 %
de la calcémie totale.
II / Métabolisme du calcium

La fraction ionisée : 50 % de la calcémie totale.

 Seule forme biologiquement active et influencée par les


mécanismes de régulation du calcium.

 La calcémie ionisée normale: entre 1,15 et 1,30 mmol/L.


II / Métabolisme du calcium

La fraction liée aux protéines « l’albumine+ »


représente environ 40 % de la calcémie totale

 Cette forme en valeur absolue en cas d’hypoalbuminémie.


La calcémie totale est alors , sans variation de la forme
ionisée,
Ca la seule
corrigée = Caactive et donc
mesurée + [la0,02
seule importante
× (40 à prendre
- albuminémie) ] en
considération.
Ca corrigée = Ca mesurée / [ 0,55 + (protidémie / 160) ]
 Si l’on ne dispose pas d’un dosage du calcium ionisé, il est
indispensable de corriger la calcémie totale en fonction de
l’albuminémie, ou à défaut de la protidémie.
II / Métabolisme du calcium

La fraction liée aux protéines « l’albumine+ »


représente environ 40 % de la calcémie totale

 Les variations de pH sanguin influent sur la liaison aux protéines


 
 l’acidose  la fraction ionisée et l’alcalose la .
(variation de 0,03 mmol/L de la calcémie ionisée pour une variation de
0,1 unité pH).

 Une hyperventilation aiguë (attaque de panique,) peut  des manifestations


neurologiques d’hypocalcémie (« crise de spasmophilie ») réversibles avec la
correction de l’alcalose respiratoire.
II / Métabolisme du calcium

La fraction liée aux tampons


ou fraction complexée

 Tampons: citrates, bicarbonates ou aux phosphates,

 Représente environ 10 % de la calcémie totale. 


II / Métabolisme du calcium
REGULATION DE LA CALCEMIE

 La calcémie est régulée par:


 les sécrétions de PTH et de thyrocalcitonine,
 la vitamine D.
La PTH :

- augmente la libération nette de calcium par l’os ;


- réduit l’excrétion urinaire de calcium avec augmentation de celle du
phosphore.

La Thyrocalcitonine :

- augmente l’élimination urinaire du calcium


- réduit l’activité ostéoclastique.

La vitamine D :

- augmente l’absorption intestinale du calcium ;


- a des effets osseux et rénaux parallèles à la PTH ;
- son hydroxylation rénale est régulée par la calcémie.
II / Métabolisme du calcium

REGULATION DE LA CALCEMIE

 La vitamine D encore appelée calciférol se présente sous 2 formes :

 la vitamine D2 ou ergocalciférol, essentiellement d’origine végétale

 la vit D3 ou cholécalciférol:

- synthétisée par la peau à partir d’un dérivé du cholestérol (sous


l’influence
des UVB)

- mais aussi apportée par une alimentation d’origine animale (huiles de foie de

poisson, poisson demi gras, lait, beurre, fromage…).


II / Métabolisme du calcium

REGULATION DE LA CALCEMIE

La vitamine D

 Dans le foie humain, les vitamines D sont hydroxylées en 25 (OH) vitamine D ou


calcidiol

 puis de nouveau hydroxylée dans le rein pour donner l’hormone active, la 1,25 (OH)
2D2 (ergocalcitriol) et 1,25 (OH) 2D3 (cholécalcitriol).

 L’hydroxylation hépatique n’est pas régulée c’est-à-dire que plus la quantité de


vitamine D synthétisée ou ingérée est importante, plus la quantité de 25OHD formée
est grande.

 En revanche, l’hydroxylation rénale est régulée et stimulée principalement par la


parathormone (PTH), par une hypophosphatémie ou de faibles apports alimentaires
en calcium.
III/Hypercalcémie

Définition

L’hypercalcémie est définie par un taux de calcium sérique


supérieur à 2,62 mmo/l ou, mieux, par un taux de calcium ionisé
supérieur à 1,35 mmol/l.

Hypercalcémie grave :
- symptomatique,
- ou taux égal à 3,50 mmol/L.
III/Hypercalcémie

A / PHYSIOPATHOLOGIE 

L’hypercalcémie est liée à un déséquilibre entre entrées et sorties


dans le compartiment plasmatique, lié à :

 une  du processus ostéolytique sous l’influence:


- de la PTH ou la protéine apparentée, le PTH related peptide (PTHrP)
paranéoplasique certains cancers (myélome, sein…).
- mais aussi de IL 1 et IL 6, du facteur de croissance GF ou du TNF
(facteur de nécrose tumorale) .
 une  de l’absorption intestinale sous l’influence de la Vit D .
 une  de la réabsorption tubulaire du calcium sous l’influence de la PTH, de

la Vit D, de l’hypovolémie ou d’un diurétique thiazidique.


 une réduction de la filtration glomérulaire.
III/Hypercalcémie

B / DIAGNOSTIC

1 / DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 

Dans 90 % des cas, l’hypercalcémie est due à une


hyperparathyroïdie primaire ou un cancer(métastases osseuses
lytiques, syndrome paranéoplasique) 

Pour simplifier, on peut classer les hypercalcémies en 2 groupes :


hypercalcémie PTH dépendante et hypercalcémie indépendante de la PTH.
 
III/Hypercalcémie
B / DIAGNOSTIC
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 

1- Hypercalcémie PTH dépendante 

Elles sont caractérisées par la présence fréquente d’une hypophosphorémie

  1.1. Hyperparathyroïdie primaire

Il s’agit le plus souvent d’un adénome localisé sur une des quatre glandes
parathyroïdiennes.
Une colique néphrétique associée à une hypercalcémie doit faire évoquer ce
diagnostic.
III/Hypercalcémie

B / DIAGNOSTIC
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 

1.2. Syndrome paranéoplasique

Il s’agit le plus souvent de la sécrétion par une tumeur solide d’une PTH
related peptide (PTH-rp).( Proteine apparentée à la parathormone).
La PTHrP est sécrétée par certaines tumeurs comme celles du poumon, sein,
tête, cou, vessie, ovaires, mais aussi les leucémies et les lymphomes.
Des taux élevés de PTHrP sont responsables d’hypercalcémies chez environ
deux tiers des cas de cancer. Cet état est appelé hypercalcémie humoral
maligne (HHM).
III/Hypercalcémie

B / DIAGNOSTIC
1 / DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 

2. Hypercalcémie indépendante de la PTH


(La PTH est normale ou abaissée) : 
On distingue :

2.1 / hypercalcémies humorales des cancers (HHM) :

- Dans les cancers épidermoïdes (poumon, peau, œsophage, tête).


- Taux de PTH effondré.
- Mécanisme : - dissociation du couple formation/destruction osseuse
- élévation de la réabsorption tubulaire du calcium :
- PTHrp et hypovolémie.
- rôle des cytokines (TNF, IL 1).
III/Hypercalcémie

B / DIAGNOSTIC
1 / DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 

2. Hypercalcémie indépendante de la PTH


(La PTH est normale ou abaissée) : 

2.2/ hypercalcémies des métastases ostéolytiques :

dans les tumeurs solides.


 hypercalcémie de déséquilibre avec élévation de la résorption osseuse.
III/Hypercalcémie

B / DIAGNOSTIC
1 / DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 

2. Hypercalcémie indépendante de la PTH


(La PTH est normale ou abaissée) : 

2.3/ hypercalcémies des hémopathies malignes :

 dans le myélome avec suppression de la PTH circulante : résorption accrue


osseuse et altération de la fonction rénale.
III/Hypercalcémie
B / DIAGNOSTIC

2 / CLINIQUE

Distinguer les hypercalcémies aiguës symptomatiques, nécessitant un


traitement en urgence, des hypercalcémies chroniques latentes.
Les signes cliniques sont tardifs, non spécifiques et dépendent surtout de la
rapidité d’installation de l’hypercalcémie 
 Il n’est pas rare que l’hypercalcémie soit découverte fortuitement.
Le tableau clinique est non spécifique :
Signes généraux : asthénie et faiblesse musculaire ; anorexie ; soif.
 Signes digestifs : nausées, vomissements, constipation ; douleurs
abdominales ; pancréatite aiguë ; ulcères gastriques récidivants, tableaux
pseudo-chirurgicaux. 
Signes neuropsychiques : céphalées ; agitation ; syndrome confusionnel ;
tableaux psychiatriques (syndrome dépressif, agressivité) ; trouble de
conscience jusqu’au coma.
III/Hypercalcémie
B / DIAGNOSTIC

2 / CLINIQUE

Le tableau clinique est non spécifique :

Signes rénaux : polyuro–polydipsie ; déshydratation ; insuffisance rénale


aiguë par diminution du débit de filtration glomérulaire ; colique néphrétique
(lithiases rénales).
 
 Signes cardio-vasculaires :
raccourcissement de l’espace QT et aplatissement de l’onde T.
espace PR augmenté.
tachycardie ; HTA
troubles du rythme : ESV, FV, ACR
III/Hypercalcémie
B / DIAGNOSTIC

3 / BIOLOGIE

Hypercalcémie avec élévation du calcium ionisé (attention aux fausses


hypercalcémies en présence d’une hyperprotidémie).
- modérée : 2,7-3,2 mmol/l.
- sérieuse : 3,2-4 mmol/l.
- sévère > 4 mmol/l.
Hémoconcentration.
Hyperprotidémie.
insuffisance rénale aiguë oligo-anurique fonctionnelle.
perte urinaire de sodium et potassium.
alcalose métabolique .
  IV/ Hypocalcémies
IV/ Hypocalcémies

 calcémie totale < 2,1 mmol/L (ou concentration du calcium ionisé < 1,1
mmol/L).
 L’analyse de la calcémie totale doit donc tenir compte du taux d’albumine.
 En effet, l’hypoalbuminémie (dénutrition, syndrome néphrotique, insuffisance
hépatocellulaire, entéropathie exsudative) entraîne une fausse
hypocalcémie sans variation du taux de calcium ionisé. À titre d’exemple,
une diminution de10 g/l de l’albuminémie entraîne une baisse de 0,2 mmol/l
de la calcémie totale.
 Inversement, une hyperalbuminémie (déshydratation extracellulaire) entraîne
une fausse hypercalcémie. Il est donc préférable, en cas de franche anomalie
avérée ou supposée de l’albuminémie, de disposer d’un dosage du calcium
ionisé.
 Le calcul de la calcémie corrigée doit être un réflexe.

 
IV/ Hypocalcémies

A / PHYSIOPATHOLOGIE
 
 La diminution de la calcémie entraîne une augmentation
réactionnelle de la sécrétion de PTH.

• La constitution d’une hypocalcémie suppose donc :

 Soit une incapacité des parathyroïdes à assurer cette sécrétion.


 Soit une résistance des organes cibles à l’action de cette PTH.
IV/ Hypocalcémies

B / DIAGNOSTIC

  1 / DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 
Dans 90 % des cas, l’hypocalcémie est due à une hypoparathyroïdie ou à un déficit
en vitamine D 

2.1. Hypoparathyroïdie

 Congénitale (exceptionnelle).
 Secondaire (fréquente) : postopératoire Chirurgie des parathyroïdes mais aussi de
la thyroïde, chirurgie cervicale délabrante.
 L’hypomagnésémie entraîne une diminution de la sécrétion de PTH, et une
résistance au 1,25(OH)2D3. 
IV/ Hypocalcémies

B / DIAGNOSTIC

  1 / DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 

2.2. Déficit en vitamine D 

Insuffisance rénale chronique par déficit en 1α-hydroxylase, enzyme qui convertit la


vitamine D en sa forme active.

Défaut d’exposition solaire.

Malabsorption intestinale ou résections digestives étendues.


IV/ Hypocalcémies

B / DIAGNOSTIC

  1 / DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE

2.3. Autres causes


 
Certaines affections aiguës s’accompagnent d’une hypocalcémie :
 Pancréatite aiguë (elle entre dans les critères de gravité de Ranson),
 Rhabdomyolyse,
 Sepsis sévère,
 Hyperphosphorémie aiguë du syndrome de lyse tumorale.
 La transfusion de sang conservé sur citrate (ou la réalisation d’échanges
plasmatiques avec du citrate comme anticoagulant).
 Pseudohypoparathyroïdie (congénitale par absence de récepteurs à la PTH).
IV/ Hypocalcémies

B / DIAGNOSTIC

2 / CLINIQUE
 
Les manifestations cliniques sont fonction de la profondeur et de la vitesse
d’installation de l’hypocalcémie.
Elles sont dominées par les signes neuromusculaires périphériques :
- Tableau de tétanie.
- Signe de trousseau : le gonflage d’un brassard à pression artérielle 
apparition d’une « main d’accoucheur ».
- Signe de Chvostek (contraction des muscles péribuccaux en réponse à
une percussion du nerf facial en avant de l’oreille).
- Les hypocalcémies profondes et/ou chroniques peuvent se manifester
par des convulsions et des tableaux psychiatriques.
 
IV/ Hypocalcémies

B / DIAGNOSTIC
2 / CLINIQUE
 
IV/ Hypocalcémies

2 / DIAGNOSTIC
 
 
HYPOCALCÉMIE : MANIFESTATIONS CLINIQUES

Signes neurologiques périphériques Paresthésies, fasciculations


  Tétanie, Signe de Trousseau
   
Signes neurologiques centraux Convulsions
   
Signes psychiatriques Anxiété, dépression
  Délire, Démence
   
Signes cardiovasculaires Allongement QT, troubles du rythme
Insuffisance cardiaque
Merci pour votre attention
I / INTRODUCTION

Le calcium

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