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Les pneumoconioses

Cours pour externe en pneumologie


4eme année
DR BARR – service de pneumologie HCA
Plan
• Definition
• Physiopathologie
• Tableaux radiocliniques
Silicose
Asbestose
La berylliose
• Prise en charge des pnemoconioses:
Declaration de la maladie
Reparation
Prestatins
traitement
• prévention
Définition
• Maladies respiratoires non néoplasiques et non infectieuses,
subaiguë ou chronique, qui résultent de la réaction de l’appareil
respiratoire à l’inhalation et l’accumulation de poussières,
souvent inorganiques (minérales ou métalliques), au cours de
certaines expositions professionnelles
• Les lésions de pneumoconiose se développent lentement
• Mise en évidence d’une relation cause à effet: parfois difficile
en raison de la latence entre l’exposition et les manifestations
pathologiques
• Le diagnostic repose :
1-l’enquete professionnelle,
2-les données radiologiques,
3-les données fonctionnelles,
4-immunologiques et minéralogiques.
Physiopathologie
L’intensité des lésions est liée à:
 Quantité de poussière inhalée

 Durée d’exposition

 Propriétés physiques des particules inhalées (Ø, forme)

 Nature des particules (inerte ou fibrogène)

 Cofacteurs de risque comme le tabagisme


• Les particules sont inhalées sous forme d’aérosol: un aérosol est
une suspension à l’état de fines particules d’un solide (ou d’un
liquide) dans un gaz
Mécanisme d’épuration :Epuration bronchique et
pulmonaire
L’ arbre respiratoire comprend 2 systèmes ou
compartiments d’épuration :

1.Système de conduction aérienne trachéo


bronchique, dite haute , à
épuration rapide: (épuration ou clearance muco
ciliaire)

2.Système profond , bronchiolo alvéolaire à


épuration lente: (rôle du
surfactant et des macrophages alvéolaire)
• Une petite partie regagne le réseau
lymphatique (mécanisme inconnu) et se
dirigent soit vers les lymphatiques hilaires
pour être éliminer soit au niveau des
lymphatiques sous pleuraux ou elles se
déposent au contact de la plèvre viscérale,
responsable ainsi du tatouage pulmonaire.
classification des pneumoconioses
 : la nature de l’empoussiérage intervient dans la modalité de
réponse tissulaire locale:
- pneumoconiose de surcharge:
n’exercent pas d’effets toxiques sur les macrophages alvéolaires
n’entraînent pas ou peu de dysfonctionnement cellulaire,
sans libération de médiateurs chimiques

- pneumoconioses sclérogènes.
altèrent la vitalité cellulaire,
libération de médiateurs qui ont une action agressive sur le tissu
avoisinant
une inflammation chronique, développement de fibrose et de
lésions dégénératives emphysémateuses.

-on peut avoir l’association des 2 et dans ce cas là on parle de


pneumoconiose mixte.
Tableaux cliniques

1. Pneumoconioses sclérogènes
1. Silicose
2. Asbestose
3. Beryliose
2. Pneumoconioses de surcharge
Silicose pure (tableau 25)
• Définition : la silicose est une fibrose
extensive due à l’inhalation prolongée de
bioxyde de silicium (SiSO2): silice libre.
C’est la plus répandue des
pneumoconioses.

• La pneumoconiose à poussière mixte est


la conséquence à la fois de l’exposition
des poussières contenant la silice libre et
d’autres particules minérales (Charbon).
Interrogatoire 
temps capital car il permet de rechercher les
professions exposant au risque :

-travail à la roche dans les industries extractives


(mines d’or, fer, charbon)
-travaux de forage (perceurs de tunnel)
-concassage et broyage de roches siliceuses
(broyeurs de galets)
-travaux en carrière (granitier)
-manipulateurs de poudres abrasives
-travaux de fonderie exposant aux poussières de
sable
-industrie de porcelaine, faïence, des matériaux
réfractaires
Symptômes cliniques 
La silicose et les pneumoconioses à poussières mixtes
passent par 4 stades qui se succèdent dans le temps
de façon variable d’un sujet à l’autre :
1-pendant de nombreuses années et parfois même
durant toute l’évolution de la maladie, le malade
peut rester asymptomatique. Le diagnostic se fait à
la radiographie systématique.
2-Les 1ers symptômes sont ceux d’une bronchite
chronique banale, l’examen clinique est normal, il
n’y a pas de retentissement fonctionnel notable.
3-Dans les années qui suivent se développe une BPCO
4-Plus tard, une IRC s’installe
Formes cliniques
La silicose aigue
•Entité rare, la silicose aiguë est caractérisée par une évolution
clinique, radiologique et fonctionnelle rapide. Elle survient
après une exposition intense, parfois de courte durée et à des
concentrations élevées.
•Cette forme se caractérise par :
- une dyspnée d’apparition soudaine et à évolution rapide;
- la survenue d’une fièvre est possible.
- Sur le plan radiologique, on retrouve des images ressemblant
à un œdème pulmonaire ou à une tuberculose miliaire.
La silicose chronique
•La silicose dans sa forme chronique est la plus fréquente. Elle se développe
lentement, et peut évoluer en quatre temps :

1. Une phase latente :


•Phase uniquement radiologique, sans aucun signe clinique d'appel, peut durer de 10 à
30 ans ;

2. Une phase d'état :


• Caractérisée par l’apparition de signes fonctionnels non spécifiques (toux et
expectoration) évoquant une bronchite chronique banale.
• L'examen clinique est souvent normal à ce stade.
• Une dyspnée d'effort peut apparaître progressivement.
• L'évolution est émaillée d'épisodes de surinfection bronchique, d'un emphysème.
3.Une phase d'insuffisance respiratoire :
•Caractérisée par une dyspnée d'effort de plus en plus marquée, persistant au repos,
témoignant de la gravité de l’atteinte respiratoire ;

4. Une phase d'insuffisance cardiaque droite :


• Stade ultime de l'évolution avec apparition de signes de cœur pulmonaire
chronique.
•Elle résulte de la fibrose cicatricielle des vaisseaux pulmonaires et des conséquences
de l’insuffisance respiratoire.
• L’évolution de cette forme chronique peut
se poursuivre même après l’arrêt de
l’exposition.
• Il n’y a pas d'amélioration, mais parfois
une stabilisation.
la radiographie standard
le diagnostic de ce type de pneumoconioses repose
sur la radiographie, les anomalies observées sont:
 Opacités nodulaires bilaterales prédominant aux
sommet , confluence : masse pseudotumorales
 Emphyseme des bases
 Adenopathies hilaires bilaterales avec calcification
« en coqille d’œuf » quasi pathognomonique

L’ex de référence est le cliché standard qui sert de


base la classification BIT. (bureau international du
travail, codifiée en 1980)
• D’autres lésions sont parfois visibles sur les
radiographies pulmonaires. Elles témoignent
alors de complications :
- bulle d’emphysème ;
- image cavitaire témoin d’une tuberculose ou
d’une nécrose aseptique ;
- pneumothorax ;
- hypertrophie des cavités cardiaques droites.
T0 T+6 ans

T+7 T+8
• La TDM assure une meilleure analyse
des lésions à tous les stades de la
maladie et même très utiles à un stade
précoce de l’affection surtout quand se
pose un problème de reconnaissance
initiale de maladie professionnelle.
• la reconnaissance et le suivi n’exigent
pas le recours systématique à la TDM.
Complications :

• retentissement cardiaque droit


• la tuberculose
• nécrose aseptique est surtout rencontrée chez les
mineurs de charbon
• aspergillose intacavitaire
• PNO spontané
• Suppuration broncho-pulmonaire subaiguë ou
chroniques
• Insuffisance respiratoire aigue
• Syndrome d’Erasmus (sclérodermie+silicose)
• IRC caractérisé
Asbestose (Tableau N° 30):
1-Définition :
Le terme asbestose, souvent improprement
utilisé pour désigner l’ensemble des maladies
bénignes dues à l’amiante, doit être réservé à
la fibrose pulmonaire induite par l’inhalation
d’amiante.
•En dehors des expositions professionnelles, il
existe égale­ment des expositions
paraprofessionnelles et des expositions
environnementales.
l’amiante est un silicate hydraté de chaux et
de magnésie.
Les fibres d’amiantesont de 2 types :
-les fibres serpentines (chrysotile):
resprésente 90 % de toute l’amiante
utilisée dans l’industrie.
-les fibres amphiboles, crocidolite et amosite
très aggressive.
l’exposition professionnelle

-Industrie d’extraction, trt et transport de


minéraux 
-Utilisation primaire : calorifugeage, constructions
navales
-Industrie de fabrication de produits avec fibres
d’amiante : textile, produits de ciments et
d’isolation, plaquettes de frein, joints
d’étanchéité
-Utilisation de produit d’industrie secondaire :
construction, réparation, démolition, entretien.
exposition environnementale
*
-exposition indirecte au voisinage des
usines, bâtiments « floqués ».
-Répartition géographique : Turquie, grece,
corce, nouvelle Calédonie.
clinique
a. Circonstances du diagnostic
 Les signes radiologiques d’asbestose précèdent l’apparition des symptômes.
 La phase symptomatique s’annonce par :
- Une toux sèche et une dyspnée d’effort.
- Les douleurs thoraciques sont inhabituel­les.
- Dans les formes les plus graves, une insuffisance
respiratoire avec hypoxémie chronique peut se développer,
susceptible d’évoluer vers l’insuffisance cardiaque droite.

 Les signes physiques


- Les râles crépitants sont le principal signe, au niveau des bases pulmonaires, en
fin d’inspiration.
- L’hippocratisme digital est parfois présent dans les formes évoluées.
Radiographie thoracique
• Le téléthorax montre des opacités linéaires
réticulées attestant de la fibrose,
habituellement dans la périphérie des lobes
inférieurs.
• Les opacités sont souvent bilatérales et
accompagnées par des anomalies pleurales
• les plaques pleurales sont pratiquement
pathognomoniques d'une exposition à
l'amiante
• La TDM est l’examen de référence montre
le syndrome interstitiel et des anomalies
dont l’association est évocatrice
d’asbestose (opacités curvilignes
parallèles à la plèvre viscérale, opacités
perpendiculaires à la plèvre, opacités en
verre dépoli) ; elle objective l’atteinte
pleurale associée.

• En cas d’asbestose en rapport avec une


exposition professionnelle, il est
recommandé d’appliquer la classification
BIT .
2-lésions pleurales : fréquemment
constatées en cas d’exposition à l’amiante.
-type : circonscrit (plaques) ou diffus.
-siège : champ pulmonaire droit : R ou
gauche : L.
-selon leur épaisseur :
-« a » < 5 mm
-« b » entre 5 et 10 mm
-« c » > 10 mm.
-selon leurs étendues :
1 : longueur totale < ¼ de la paroi
thoracique latérale
2 : longueur totale entre ¼ et ½ de la paroi
thoracique latérale
Critères diagnostiques de l’asbestose
 
Des critères diagnostiques ont été proposés par l’ATS en 2003
pour l’asbestose et les autres maladies bénignes liées a
l’amiante :
 
 l’existence de lésions structurelles compatibles;
 La preuve d’une exposition; (ayant débuté plus de 15 ans
avant le début de la maladie)
 L’exclusion d’autres causes plausibles pour la maladie
constatée.
 
 Si les données de l’interrogatoire ne sont pas
concluantes, il peut être procédé a la
recherche de corps asbestosiques dans le
liquide de lavage bronchoalvéo­laire ou dans
l’expectoration.
 Aucune des anomalies radiologiques décrites
dans l’asbestose n’est spécifique.
Prise en charge d’une pneumoconiose
sclérogène
1-Déclaration de la maladie:
*Procédure de la déclaration : 3 modèles
d’imprimés , en 4 exemplaires :

-déclaration du travailleur : le salarié doit


formuler une demande écrite à l’organisme
réparateur.

-déclaration de l’employeur : l’employeur doit


remplir un imprimé dans lequel il doit préciser
la nature du travail auquel est soumis le
travailleur.
• déclaration du médecin (généraliste ou
spécialiste): elle est capitale.
• Le médecin doit établir un certificat médical de
déclaration de MP précisant le N° du tableau
de l’affection et doit contenir l’affection ou le
syndrome présenté par le travailleur avec le
début de la symptomatologie, Rx (classification
BIT), spirométrie, bacillosocopies pour éliminer
une tuberculose et un ECG) .
Conséquence de la déclaration
 a CNAS une fois en possession de la
déclaration déclenche une enquête
technico-médicale :
-vérification des conditions de travail
-expertise médicale.

La reconnaissance de la MP entraîne le
bénéfice :
- des indemnités journalières à 100%
-soins, médicaments gratuits

En cas de séquelles : octroi d’une IPP


• En cas de rejet du dossier ou en cas de
désaccord sur le niveau de l’IPP, un
recours est possible dans un délai de 1
mois pour la vérification de la décision
de la CNAS.
2-Réparation

Principes de la réparation :
Elle repose sur un trépied clinique, radiologique et
fonctionnel.
Pour bénéficier de la réparation le travailleur doit avoir
été :
-exposé habituellement au risque
-malade doit être inscrit à l’un des tableaux des MP
- la durée d’exposition : est le temps minimum
d’exposition au risque exigé par le tableau de la
maladie. Il est de 5 ans pour la silicose et l’asbestose.
-délai de la prise en charge : temps de latence
qui correspond au temps écoulé entre l’arrêt
de l’exposition et le début de l’apparition des
symptomes.
Il est de 20 ans pour la silicose, 15 ans pour
l’asbestose
Il ne joue plus lorsque le collège de 3 médecins
atteste qu’il s’agit d’une silicose.
3-Prestation
 :
-si la pneumoconiose est uniquement
radiologique sans troubles fonctionnels,
l’intéressé n’a qu’une indemnité de
changement de poste.

-si troubles fonctionnels existent, il faut fixer


l’IPP.

-pas de droit de soins ni à l’indemnité d’arrêt de


travail sauf les complications suivantes : PNO
spontané, TP bactériologiquement confirmée,
IVD, suppuration bronchopulmonaire.
3-Traitement :

il n’existe pas de traitement spécifique de


pneumoconiose. Chaque complication
bénéficie d’un traitement adapté
Prévention
• Individuelle
• Collective

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