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VERT
ET
POCK
I N T U B A T I O N
Intubation
De l’oxygénation
à l’intubation difficile
Matériels • Décisions • Recours
Christian ERB
Hervé MENU
Éric WIEL
2e ÉDITION
SÉRIEE
VERT
ET
POCK
Intubation
I N T U B A T I O N
De l’oxygénation
à l’intubation difficile
Matériels • Décisions • Recours
Christian ERB, Hervé MENU, Éric WIEL
ARNETTE
Éditions John Libbey Eurotext
127, avenue de la République
92120 Montrouge
Tél. : 01 46 73 06 60
e-mail : contact@jle.com
http://www.jle.com
John Libbey Eurotext Limited
34 Anyard Road, Cobham
Surrey KT11 2LA
Grande-Bretagne
© John Libbey Eurotext, 2019
ISBN 978-2-7184-1516-1
Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation
de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-
Augustins - 75006 Paris.
Auteurs
Dr Christian Erb
Praticien hospitalier
Pôle d’anesthésie-réanimation
Secteur de chirurgie ORL et cervico-faciale
Hôpital Claude Huriez
CHU Lille (59)
Dr Hervé Menu
Praticien hospitalier
Pôle d’anesthésie-réanimation
Secteur de chirurgie de spécialités
Hôpital Roger Salengro
CHU Lille (59)
Pr Éric Wiel
Professeur des universités
Praticien hospitalier
Pôle de l’Urgence – SAMU régional de Lille
CHU Lille (59)
EA 2694 Université Lille Nord de France
/ III
Remerciements
/V
Sommaire
Avant-propos XI
Abréviations XIII
/ VII
CHAPITRE 05. Matériel d’intubation par laryngoscopie
directe 49
Laryngoscope 49
Lames 51
Sondes d’intubation 57
Spécificités pédiatriques 66
VIII /
CHAPITRE 14. Les dispositifs supralaryngés d’intubation 137
LMA-Fastrach™ 137
iLTS-D™ ou tube laryngé d’intubation 147
LMA Protector™ 157
AuraGain™ 160
/ IX
CHAPITRE 20. Complications de l’intubation
et leurs préventions 265
Complications au cours de la réalisation du geste 265
Complications nasales 266
Complications laryngées et trachéales 266
X/
Avant-propos
/ XI
Abréviations
AI aide inspiratoire
AR anesthésistes-réanimateurs
BAVU ballon auto-remplisseur à valve unidirectionnelle
CO2 gaz carbonique
CICO cannot intubate, cannot oxygenate
CRF capacité résiduelle fonctionnelle
CV capacité vitale
DAS Difficult Airway Society
DE diamètre externe
DI diamètre interne
DSG dispositif supraglottique
DSM distance sternomentale
DTM distance thyromentale
FetO2 fraction de fin d’expiration en oxygène
FiO2 fraction inspirée en oxygène
GEC guide échangeur creux
ID intubation difficile
IDS Intubation Difficulty Scale
IMC indice de masse corporelle
LMA Laryngeal Mask Airway
LMB long mandrin béquillé
MCT membrane cricothyroïdienne
NC neck circonference
PaCO2 pression artérielle en dioxyde de carbone
PaO2 pression artérielle en oxygène
PAVM pneumopathie acquise sous ventilation mécanique
PEEP positive end-expiratory pressure
PIP pression inspiratoire de pointe
OB ouverture de bouche
PPR pression positive résiduelle
RFE recommandations formalisées d’experts
SAOS syndrome d’apnée obstructive du sommeil
/ XIII
SpO2 saturation pulsée en oxygène
VO2 consommation en oxygène
VA ventilation alvéolaire
VA/Q ventilation/perfusion
VAS voies aériennes supérieures
VMD ventilation au masque difficile
VNI ventilation non invasive
VR volume résiduel
VRE volume réserve expiratoire
VT volume courant
XIV /
CHAP
ITRE
Rappels anatomiques
01
Le larynx est un organe impair et médian, situé dans la partie moyenne vis-
cérale du cou 1-4. Il occupe la partie supérieure de la région infra-
hyoïdienne.
Le larynx (Fig. 1.1) est constitué par :
• un squelette cartilagineux attaché en haut à l’os hyoïde ;
• des ligaments et des articulations qui réunissent les cartilages ;
• des muscles qui assurent la mobilité de certains cartilages ;
• une muqueuse de type respiratoire qui tapisse la face interne du larynx.
■ Forme et dimensions
Le larynx a la forme d’une pyramide dont la base postéro-supérieure répond
au pharynx et à l’os hyoïde. Le sommet inférieur répond à l’orifice supérieur
de la trachée.
Les dimensions moyennes du larynx sont de :
• 45 mm de hauteur et 35 mm de diamètre antéropostérieur à la partie
supérieure chez l’homme ;
• 35 mm de hauteur et 25 mm de diamètre antéropostérieur à la partie
supérieure chez la femme.
La limite supérieure du larynx, constituée par le bord supérieur du cartilage
thyroïde, répond au corps vertébral de la 4e vertèbre cervicale. En bas, le
cartilage cricoïde est en regard du bord inférieur de la 6e vertèbre cervicale.
■ Cavité laryngée
Faisant suite en haut au pharynx par l’additus ad antrum, elle se poursuit en
bas par la trachée (Fig. 1.2).
/2/
Rappels anatomiques .01
■ Cartilages du larynx
Le larynx est constitué de 9 cartilages principaux :
• 3 cartilages impairs et médians : le cartilage thyroïde, le cartilage cricoïde
et le cartilage épiglottique ;
• 3 cartilages pairs et latéraux : les cartilages aryténoïdes, les cartilages cor-
niculés et les cartilages cunéiformes.
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■ Articulations du larynx
Les différentes pièces cartilagineuses sont unies entre elles et avec les forma-
tions voisines par des articulations intrinsèques et des structures fibroélastiques.
Articulation crico-aryténoïdienne
Cette articulation présente une synoviale et une capsule renforcée par le
ligament crico-aryténoïdien postérieur ou triquètre.
Les articulations crico-aryténoïdiennes permettent des mouvements de rota-
tion latérale ou médiale écartant ou rapprochant les processus vocaux et donc
les cordes vocales, et des mouvements de translation frontale écartant ou
rapprochant les cartilages aryténoïdes.
Articulations crico-thyroïdiennes
Ces articulations présentent une synoviale et une capsule renforcée par les
ligaments cérato-cricoïdiens supérieur, inférieur et antérieur. Elles permet-
tent la bascule en avant ou en carrière du cartilage thyroïde, entraînant une
tension des cordes vocales.
/4/
Rappels anatomiques .01
Membrane crico-trachéale
Elle est tendue entre le rebord inférieur du cartilage cricoïde et le premier
anneau trachéal.
Membrane crico-thyroïdienne
La membrane crico-thyroïdienne est tendue entre le bord inférieur du carti-
lage thyroïde et le bord supérieur du cartilage cricoïde. Elle est renforcée au
milieu par le ligament crico-thyroïdien médian ou conoïde.
Ligaments de l’épiglotte
L’épiglotte est reliée :
• à la langue par les ligaments glosso-épiglottiques ;
• au pharynx par les ligaments pharyngo-épiglottiques ;
• au cartilage thyroïde par le ligament thyro-épiglottique ;
• à l’os hyoïde par la membrane, le muscle et le ligament hyo-épiglottique ;
• aux cartilages aryténoïdes par les ligaments ary-épiglottiques.
/6/
Rappels anatomiques .01
■ Innervation du larynx
L’innervation du larynx dépend de branches du nerf vague :
• le nerf laryngé inférieur ou récurrent innerve tous les muscles du larynx
sauf le crico-thyroïdien ;
• le nerf laryngé supérieur innerve le crico-thyroïdien et la muqueuse du
ventricule laryngé de l’étage sous-glottique et de l’épiglotte.
■ Spécificités pédiatriques
De la naissance à la petite enfance, le volume de la tête et de l’occiput est
proportionnellement plus important. Il provoque une flexion spontanée de
la tête sur le thorax.
La position amendée de Jackson (cf. chapitre 8 « Position amendée de
Jackson ») n’a aucun intérêt à cette période de la vie : l’hyperextension
qu’elle réalise conduit à obstruer les voies aériennes.
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Le larynx est décrit comme étant en position céphalique. Il est situé en face
de C3-C4 à la naissance. Il va atteindre son niveau de projection définitif
(C6-C7) en deux paliers successifs au cours des trois premières années de vie
puis à la puberté 5.
Le larynx de l’enfant est proportionnellement plus court et plus antérieur
que chez l’adulte.
Le larynx a longtemps été considéré comme un cône à orientation caudale
dont la partie la plus étroite est le cricoïde. En fait, le cricoïde a une forme
elliptique à grand axe antéropostérieur 6. Quant au larynx, il est cylindrique
comme celui de l’adulte et ne change pas de forme lors de sa croissance 7 8.
La laryngoscopie permet de prendre conscience des différences anatomiques
(Fig. 1.6) avec :
• un palais plus long ;
• une langue plus volumineuse, qui occupe une grande partie de la cavité
orale ;
• une mandibule plus courte, et un angle mandibulaire qui mesure 140o
pour 120o chez adulte ;
• une distance base de langue-plan glottique proportionnellement plus
courte ;
• une épiglotte longue et étroite en forme d’oméga, ayant tendance à
couvrir l’entrée du larynx. Avec la croissance, l’épiglotte va se raccourcir
pour adopter sa forme de « U » définitive.
Le plan des cordes vocales est oblique en avant et en bas jusqu’à l’âge de
2 ans. Il adopte sa position définitive, perpendiculaire à l’axe de la trachée,
à partir de l’âge de 8 ans.
La trachée est dirigée en bas et vers l’arrière par rapport au larynx. Elle mesure
4 cm à la naissance. Si la trachée grandit au fil des années, la corrélation est
plus pertinente entre la taille et le poids qu’entre la taille et l’âge. Ainsi, pour
des nourrissons de moins de 6 kg, sa longueur peut varier entre 3,2 et 7 cm 9.
Jusqu’à l’âge de 2 ans, l’os hyoïde est le seul cartilage calcifié du larynx.
/8/
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/ 10 /
Le contrôle des voies aériennes intègre
une phase de conditionnement du patient :
la préoxygénation.
Elle peut se faire en ventilation spontanée
ou assistée. Dans ce cas, il est nécessaire
de maîtriser la ventilation au masque facial
et de connaître les critères prédictifs
de ventilation difficile.
CHAP
ITRE
Préoxygénation
02
■ Pourquoi ?
La préoxygénation consiste à administrer de l’oxygène pur à un patient.
Cette manœuvre est un préalable à la réalisation d’une intubation tra-
chéale quelle que soit son indication : anesthésie, médecine d’urgence ou
réanimation 1.
En contribuant à augmenter les réserves en oxygène du patient, la préoxy-
génation a pour objectif de prévenir une hypoxémie susceptible de survenir
lors de la séquence d’intubation et de la phase d’apnée qui y est associée.
À ce stade, les causes d’hypoxémie sont les suivantes :
• effets des médicaments (hémodynamique, allergie) ;
• difficulté d’intubation ou intubation œsophagienne ;
• difficulté de ventilation ;
• inhalation ;
• problème matériel (dysfonctionnement du respirateur...).
■ Rappels physiologiques
La consommation en oxygène (VO2) d’un sujet jeune éveillé au repos est de
300 mL/min. Elle est diminuée de 40 % sous anesthésie et augmentée en cas
de stress physiologique ou de réveil.
En cas d’apnée, l’hypoxie périphérique (SpO2 < 90 %) peut survenir en 1 à
2 minutes si le patient a respiré en air ambiant avant l’induction. En augmen-
tant la réserve pulmonaire en oxygène, la préoxygénation permet de retarder
la survenue de cette désaturation de 6 à 8 minutes, à condition que les méca-
nismes de transport et de diffusion soient préservés 2.
Ce délai est un meilleur reflet des réserves en oxygène que la PaO2.
■ Monitorage de l’oxygénation
En pratique clinique, les deux paramètres qui permettent de refléter rapide-
ment le niveau et l’efficacité de la préoxygénation sont :
• la mesure de la fraction expirée en O2 (FetO2) ;
• l’oxymétrie périphérique pulsée (SpO2).
Chacun d’eux apporte au clinicien une information spécifique sur l’efficacité
de la préoxygénation :
• la SpO2 constitue une évaluation rétrospective et retardée ;
• la FetO2 est une évaluation de la fraction alvéolaire en oxygène. Ce para-
mètre ne peut être pris en compte que si la technique est correcte et
compatible avec cette mesure :
– FiO2 = 1,
– étanchéité du masque facial aussi bien à la phase inspiratoire
qu’expiratoire.
Lorsque la fraction expirée en oxygène est supérieure à 90 %, la préoxygé-
nation est considérée comme efficace.
■ Comment ?
Plusieurs méthodes sont proposées.
/ 14 /
Préoxygénation .02
Technique des 8 CV
Elle consiste à effectuer en 60 secondes 8 inspirations profondes correspon-
dant à la CV. Le débit d’oxygène doit être supérieur au débit inspiratoire de
pointe des patients (> 15 L/min) pendant l’inspiration afin d’éviter les réinha-
lations et contribuer à une totale efficacité 10. Une désaturation < 95 % sur-
vient au bout de 5 minutes chez des volontaires sains 11.
Technique des 4 CV
Elle consiste à effectuer en 30 secondes 4 inspirations profondes correspon-
dant à la CV.
Cette technique est moins efficace que celle en volume courant ou des 8 CV
avec une diminution des réserves en oxygène de plus de 2 min 12.
Elle reste indiquée en urgence lorsqu’on ne peut attendre 3 minutes de
préoxygénation, exemple de la césarienne pour souffrance fœtale aiguë.
Optimisation de la préoxygénation
Utilisation de la position proclive
Chez le sujet sain, la CRF diminue de la position debout à la position couchée.
La durée de tolérance à l’apnée est améliorée lorsque la préoxygénation est
réalisée en position proclive à 45o ou même à 20o 20.
/ 16 /
Préoxygénation .02
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Fig. 2.1 • Rapidité de la désaturation selon le type de patient. SaO2 : saturation arté-
rielle en oxygène 21
■ Chez l’enfant
Chez l’enfant, il existe une diminution de la CRF et une augmentation de la
VO2, ce qui explique la rapidité de la désaturation lors de l’apnée. Elle est
d’autant plus rapide que l’enfant est petit. Il n’y a aucun bénéfice à prolonger
la préoxygénation au-delà de 2 minutes 22.
■ Chez les personnes âgées
Après 65 ans, il existe une rigidité de la cage thoracique, une diminution de
la CV, une augmentation du VR, des anomalies du rapport ventilation/per-
fusion, ce qui explique des désaturations rapides en l’absence de préoxygé-
nation. La technique de référence reste applicable 23.
■ Chez la femme enceinte
En fin de grossesse, il existe une augmentation de la ventilation par minute,
une augmentation de la VO2, une diminution de la CRF, du VRE et du VR.
Dès la 28e semaine, il existe une diminution du temps de dénitrogénation,
mais aussi du temps d’apnée. La technique de référence (en volume courant),
qui peut être écourtée à 2 minutes en raison de la diminution de la CRF, est
recommandée ainsi que la technique des 4 CV 24.
L’intérêt de la position proclive n’est pas démontré.
■ Chez l’obèse
Il existe une augmentation des difficultés de ventilation au masque et d’intu-
bation qui accroissent le risque d’apnée prolongée et rendent donc la pré-
oxygénation difficile.
L’augmentation de la VO2, la diminution de la CRF (25 % pour un IMC
> 30 kg/m2) et les anomalies du rapport VA/Q, la rapidité de constitution de
microatélectasies à l’induction, majorant l’effet shunt, expliquent la diminu-
tion des réserves en O2 et de la tolérance à l’apnée chez l’obèse 25.
La ventilation non invasive a été utilisée avec succès 26 chez des patients ayant
un IMC > 35 kg/m2.
La position proclive (20o) est particulièrement recommandée chez le patient
obèse 27.
■ Chez l’insuffisant respiratoire chronique
Le temps de dénitrogénation est inverse au débit expiratoire de pointe. La
méthode de référence ainsi que les techniques d’optimisation sont
applicables.
Oxygénation apnéique
Cette technique d’oxygénation fait référence à :
• l’OHDN (administration d’oxygène à haut débit nasal) déjà évoquée
précédemment ;
• l’administration d’oxygène au moyen d’une canule nasopharyngée qui
vient en sus de la préoxygénation au masque facial.
L’oxygénation à un débit de 5 à 15 L/min qui va se prolonger pendant la
phase d’intubation permet de prévenir la désaturation en oxygène.
Dans un premier temps, cette technique a été recommandée chez le sujet à
risque 28 (obèse ou détresse vitale) mais aussi en cas d’intubation difficile.
Depuis ses recommandations de 2016, l’AIDAA (All India Difficult Airway
Association) préconise fortement :
• l’apport par voie nasale à un débit de 15 L/min pendant l’apnée pour
tous les patients ;
• l’OHDN lors de suspicion d’intubation difficile 29.
/ 18 /
Préoxygénation .02
Que retenir ?
La préoxygénation doit être effectuée par un personnel compétent sachant
maintenir l’étanchéité du masque.
Il faut privilégier la ventilation non invasive soit en AI et PPR, soit en OHDN.
1 • Frerk C, Mitchell VS, McNarry AF, et al. Difficult Airway Society intubation guidelines working group.
Difficult Airway Society 2015 guidelines for management of unanticipated difficult intubation in adults. Br
J Anaesth 2015 ; 115 (6) : 827-48.
2 • Tanoubi I, Drolet P, Donati F. Optimizing preoxygenation in adults. Can J Anaesth 2009 ; 56 : 449-66.
3 • McCrory JW, Matthews JN.Br. Comparison of four methods of preoxygenation. J Anaesth 1990 May ;
64 (5) : 571-6.
4 • Nimmagadda U, Chiravuri SD, Salem MR, et al. Preoxygenation with tidal volume and deep breathing
techniques: the impact of duration of breathing and fresh gas flow. Anesth Analg 2001 May ; 92 (5) :
1337-41.
5 • Nimmagadda U, Salem MR, Crystal GJ. Preoxygenation: Physiologic Basis, Benefits, and Potential Risks.
Anesth Analg 2017 Feb ; 124 (2) : 507-17.
6 • Mc Gowan GN, Smith CL, Snowdon SL, Bryson TH. Preoxygenation: the importance of a good face mask
seal. Br J Anaesth 1995 ; 75 : 777-8.
7 • Tanoubi I, Drolet P, Fortier LP, Donati F. Inspiratory support versus spontaneous breathing during preoxy-
genation in healthy subjects. A randomized, double blind, cross-over trial. Ann Fr Anesth Reanim 2010 ; 29
(3) : 198-203.
8 • Delay JM, Sebbane M, Jung B, et al. The effectiveness of noninvasive positive pressure ventilation to
enhance preoxygenation in morbidly obese patients: a randomized controlled study. Anesth Analg 2008
Nov ; 107 (5) : 1707-13.
9 • Baraka AS,Taha SK, El Khatib MF, et al. Oxygenation using tidal volume breathing after maximal exha-
lation. Anesth Analg 2003 ; 97 : 1533-5.
10 • Bourgain JL. Préoxygénation et manœuvres de contrôle de la perméabilité des voies aériennes : question
3. Ann Fr Anesth Reanim 2003 ; 22 : 41S-52S.
11 • Gold MI, Durate I, Muravchick S. Arterial oxygenation in conscious patients after 5 minutes and after
30 seconds of preoxygenation. Anesth Analg 1981 ; 60 : 313-5.
12 • Pandit JJ, Duncan T, Robbins PA. Total oxygen uptake with two maximal breathing techniques and the
tidal volume breathing technique. A physiologic study of preoxygenation. Anesthesiology 2003 ; 99 : 841-6.
13 • Miguel-Montanes R, Hajage D, Messika J, et al. Use of high-flow nasal cannula oxygen therapy to
prevent desaturation during tracheal intubation of intensive care patients with mild-to-moderate hypoxemia.
Crit Care Med 2015 ; 43 : 574-83.
14 • Patel A, Nouraei SA, Transnasal humidified rapid-insufflation ventilatory exchange (THRIVE): a physio-
logical method of increasing apnoea time in patients with difficult airways. Anaesthesia 2015 ; 70 : 323-9.
15 • Mir F, Patel A, Iqbal R, et al. A randomised controlled trial comparing transnasal humidified rapid
insufflation ventilatory exchange (THRIVE) pre-oxygenation with facemask pre-oxygenation in patients under-
going rapid sequence induction of anaesthesia. Anaesthesia 2017 ; 72 : 439-43.
16 • White LD, Melhuish TM, White LK, Wallace LA. Apnoeic oxygenation during intubation: a systematic
review and meta-analysis. Anaesth Intensive Care 2017 Jan ; 45 (1) : 21-7.
17 • Semler MW, Janz DR, Lentz RJ, et al. Randomized Trial of Apneic Oxygenation during Endotracheal
Intubation of the Critically Ill. Am J Respir Crit Care Med 2016 Feb 1 ; 193 (3) : 273-80.
18 • Vourc’h M, Asfar P, Volteau C, et al. High-flow nasal cannula oxygen during endotracheal intubation
in hypoxemic patients: a randomized controlled clinical trial. Intensive Care Med 2015 ; 41 : 1538-48.
19 • Gleason JM, Christian BR, Barton ED. Nasal Cannula Apneic Oxygenation Prevents Desaturation During
Endotracheal Intubation: An Integrative Literature Review. West J Emerg Med 2018 Mar ; 19 (2) : 403-11.
/ 20 /
CHAP
ITRE
Ventilation
03 au masque facial
/ 22 /
j:\2000\image\201004\ch
■ Techniques
Technique à une main
C’est la technique la plus couramment utilisée. Elle fait appel aux cinq doigts
de la main.
Le pouce et l’index sont positionnés sur le corps du masque, l’auriculaire au
niveau de l’angle mandibulaire et les deux autres doigts sur la branche hori-
zontale (Fig. 3.3 et 3.4).
Ainsi, le couple pouce-index et l’auriculaire permettent d’appliquer une pres-
sion verticale du masque sur le visage.
Le majeur et l’annulaire servent à stabiliser le système ; ils doivent prendre
appui sur la partie osseuse de la mandibule et non sur l’espace prémandibu-
laire pour ne pas déplacer la base de la langue vers la paroi pharyngée
/ 24 /
Ventilation au masque facial .03
Chez les patients édentés, cette technique peut montrer ses limites. Il est
proposé de pratiquer le “lower lip placement”, à savoir placer le masque sous
la lèvre inférieure et non sur la mandibule. Cette technique semble pouvoir
réduire la fuite d’air de 95 % 1.
■ Complications de la ventilation
au masque facial
Les complications susceptibles de survenir lors de la ventilation au masque
facial sont :
• allergie au latex (gants plutôt que masque) ou allergie aux composants
du masque ;
• complications nerveuses par une pression trop forte exercée au niveau
du visage ou de la mandibule, avec risque de paralysie faciale ou
d’atteinte des branches du trijumeau ;
• complications oculaires :
– lésions traumatiques : œdème des paupières, chémosis de la conjonc-
tive, compression des nerfs sous-orbitaire et pathétique, cécité tem-
poraire par augmentation de la pression intraoculaire,
– blessure de la cornée, d’autant plus que la sédation ou le coma inter-
rompent la production de larmes.
■ Dispositifs d’optimisation
Afin de faciliter la ventilation au masque, divers dispositifs peuvent être
associés.
/ 26 /
Ventilation au masque facial .03
Canules oropharyngées
Ces dispositifs sont introduits dans la bouche pour :
• maintenir la liberté des voies aériennes en évitant la chute de la langue ;
• éviter la morsure des dispositifs d’intubation, d’aspiration et d’exploration.
La norme ISO 5364 définit les exigences relatives aux canules en matière
plastique.
Canule de Guedel
C’est la canule la plus commune (Fig. 3.6). Elle se compose de trois parties :
• une collerette ;
• une partie renforcée en regard des dents (attention : risque de lésion
dentaire) ;
• une partie incurvée qui va « calibrer » un espace en arrière de la base de
langue dont la lumière interne va permettre le passage du flux gazeux
et l’aspiration des sécrétions pharyngées.
L’introduction peut se faire soit :
• par concavité vers le bas ;
• par concavité vers le haut, puis rotation à 180o.
La taille des canules est définie par un chiffre exprimé en centimètres correspon-
dant au 1/10e de la longueur, soit un total de 14 tailles de la référence 3 à 12 (par
demi-centimètre pour les petites tailles, par centimètre pour les grandes tailles).
Malheureusement, la norme admet une tolérance dans la longueur, ce qui
explique que deux canules de fabricant différent mais de même longueur
peuvent répondre à deux tailles différentes.
La norme définit également :
• la dimension intérieure minimale qui doit s’appliquer à toute la longueur
pour permettre le passage d’une sonde d’aspiration ;
• les performances, telles que la résistance à l’aplatissement de la pièce
buccale et la non-occlusion de la lumière ;
• le conditionnement pour lequel la stérilité n’est pas imposée ;
• le marquage de la collerette qui doit comporter la taille.
Les canules se différencient par un code couleur qui n’est pas universel pour
tous les fabricants. Certains d’entre eux font concorder le code couleur de la
canule avec celui de la sonde d’aspiration la plus à même de passer dans le
canal interne.
Canules nasopharyngées
Les indications de telles canules sont :
• rétablir la liberté des voies aériennes en cas d’obstruction sus-glottique ;
• assurer l’oxygénation et l’entretien de l’anesthésie inhalatoire lors d’une
intubation difficile quand un dispositif supralaryngé est inutilisable ou
en cas de chirurgie laryngée 2 ;
• prévenir les apnées obstructives post-opératoires (chirurgie palatine, syn-
drome d’apnées du sommeil) ;
• en-dehors de l’anesthésie, de prévenir les apnées obstructives en cas
d’hypoplasie de la mandibule (séquence de Pierre Robin, syndrome
de Treacher-Collins, etc.) ou d’obstruction nasopharyngée chronique
(mucopolysaccharidose).
La canule, bien lubrifiée, est introduite avec douceur dans la narine dans une
direction postérieure, perpendiculaire au plan coronal et en longeant le plan-
cher des fosses nasales. De petits mouvements de torsion facilitent le passage.
/ 28 /
Ventilation au masque facial .03
j:\2000\image\201004\ch3\7
La position définitive est celle pour laquelle le patient respire librement, sans
tirage ni stridor. Il faut assurer une bonne fixation et une désobstruction
régulière.
Cette canule est contre-indiquée en cas de diathèse hémorragique, de suspi-
cion de fracture de la base du crâne, de pathologies du nez ou du nasopha-
rynx. Les complications possibles sont celles de l’intubation nasale : épistaxis
et décollement sous-muqueux.
L’instillation de vasoconstricteur dans la narine concernée prévient les risques
d’épistaxis (mais non ceux de décollement sous-muqueux).
Il existe des variantes de ces canules possédant un canal qui permet l’admi-
nistration d’oxygène.
Certaines canules disposent d’un second canal pour le monitorage aspiratif
du CO2 expiré.
■ Spécificités pédiatriques
L’efficacité de la ventilation nécessite un matériel de taille adaptée selon
l’âge ou le poids de l’enfant. Ces paramètres sont reliés par une formule qui
permet d’estimer le poids théorique selon l’âge pour les enfants de 2 à 10 ans :
Poids en kg = (âge en années × 2) + 9
Ces deux paramètres peuvent compenser un espace mort qui, lui aussi, est
plus important que pour l’adulte. La diminution de la CRF conduit à une
réduction des réserves en oxygène.
/ 30 /
Ventilation au masque facial .03
Le volume de fermeture des voies aériennes des nourrissons est élevé. Les
petites voies aériennes peuvent donc se collaber lors d’une respiration nor-
male alors que ce n’est pas le cas chez l’enfant plus grand ou l’adulte sain.
Le volume de fermeture est augmenté en cas de pathologies respiratoires
(asthme, tabagisme passif) et d’insuffisance de production de surfactant
(maladie des membranes hyalines).
Il l’est également en cas d’anesthésie générale, de curarisation, d’intubation
trachéale (perte du frein glottique) et de ventilation mécanique sans PEEP.
C’est pourquoi certains préconisent, sur la base de recherches effectuées chez
l’adulte, de :
• ne plus administrer une FiO2 de 0,8 en phase de réveil et de réaliser
manuellement une manœuvre de recrutement alvéolaire peu avant
l’extubation 3 ;
• d’utiliser une CPAP (ventilation en pression positive continue) au masque
facial juste après l’extubation pour créer une sorte d’auto-PEEP, permet-
tant au « frein glottique » de reprendre sa fonction (qui est d’éviter la
fermeture des voies aériennes en respiration spontanée) 4.
Dans les premiers mois de sa vie, l’enfant a une respiration principalement
nasale. À cet âge, une obstruction du nez peut contribuer à majorer une
détresse respiratoire.
Il faut éviter les rouleaux trop gros qui provoquent une hyperextension exa-
gérée de l’articulation atloïdo-occipitale.
/ 32 /
Ventilation au masque facial .03
Masques faciaux
On recourt au masque facial en début d’induction anesthésique, au moment
du réveil et en cas de réanimation cardio-pulmonaire.
Le masque facial peut être utilisé pour une anesthésie générale brève (15 à
30 minutes) ou une chirurgie ne concernant pas les voies aériennes. La ven-
tilation peut être spontanée ou assistée.
Chez le petit enfant, le positionnement de la main et surtout celui des
doigts est primordial pour ne pas réduire ou obstruer les voies aériennes
supérieures. Le masque facial est habituellement tenu de la main gauche.
Le pouce et l’index tiennent le corps du masque tandis qu’un ou deux
doigts placés sous l’angle mandibulaire exercent une traction modérée sur
la mandibule : le but est de dégager l’hypopharynx et non de subluxer la
mandibule (manœuvre douloureuse sur un patient éveillé et très stimulante
en cas d’anesthésie trop légère) (Fig. 3.8). Le ballon ou le BAVU est placé
du côté controlatéral à la main posée sur la mandibule de façon à favoriser
l’étanchéité.
/ 34 /
Ventilation au masque facial .03
La forme des masques pédiatriques est similaire à celle des adultes. Les règles
d’hygiène ont eu raison des masques spécifiques, à faible volume, de la
période néonatale.
Il est possible de disposer de masques qui émettent des senteurs parfumées
de cerise, fraise, menthe... Elles peuvent avoir un effet apaisant et contribuer
j:\2000\image\201004\ch3\9
Le tableau 3.2 rapporte la taille probable des masques selon l’âge ou le poids.
Certaines situations telles qu’une endoscopie des voies aériennes ou diges-
tives, une échographie trans-œsophagienne ou une intubation sous fibro-
scope peuvent nécessiter de recourir à des masques faciaux adaptés avec :
• le Mask endoscopy® ou Fibroxy® dont le centre comporte une membrane
de silicone avec une ouverture mobile permettant d’accéder au nez ou
à la bouche (Fig. 3.10) ;
• l’Explorer Endoscopy Mask® doté de 3 valves étanches (2 latérales et une
au niveau du menton) (Fig. 3.11).
Tab. 3.2 • Tailles recommandées de masque, ballon ou canule selon l’âge ou le poids
/ 36 /
j:\2000\image\201004\ch
David 1,5
Digby-Leigh 7
Ruben 9
AMBU adulte 6
/ 38 /
Ventilation au masque facial .03
• des inconvénients :
– la nécessité d’utiliser un grand débit de gaz frais, ce qui augmente
les coûts et la pollution atmosphérique,
– un risque de barotraumatisme en cas d’obstacle expiratoire (valve blo-
quée, occlusion de l’évacuation des gaz expirés, etc.),
– la difficulté d’évacuer les gaz expirés.
Les circuits dits de Mapleson ont été conçus pour diminuer l’espace mort et
j:\2000\image\201004\ch3\13
Ballons
La taille du ballon est à adapter au Vt et au volume minute de l’enfant
(Tab. 3.2). Le volume minimal du ballon de gaz frais peut être estimé par la
formule : Vt × 4.
En pratique, il existe des ballons de 500 mL, 750 mL, 1 000 mL et 2 000 mL.
Pour éviter les risques d’hyperpression en ventilation assistée (pression pro-
portionnelle au carré du rayon du ballon), il est conseillé de ventiler avec un
ballon à moitié vide.
/ 40 /
Ventilation au masque facial .03
Canules de Guedel
La mise en place d’une canule ne se conçoit qu’à un niveau de sédation suf-
fisamment profond pour éviter un réflexe de toux ou une régurgitation ou
un laryngospasme.
Le tableau 3.2 présente la taille probable selon l’âge. Une canule trop longue
peut plaquer l’épiglotte devant l’orifice glottique ou traumatiser le larynx et
conduire à un laryngospasme ; une canule trop courte peut provoquer un
refoulement obstructif de la base de langue.
Une étude IRM 10 de la taille des voies aériennes montre que la distance dent-
épiglotte est plus importante que prévue et qu’elle dépend de l’âge, du poids
et du sexe (plus faible chez la fille). Elle a permis l’élaboration d’une formule
déterminant la longueur de la canule pour chaque âge. En dehors du nour-
risson, la taille idéale de la canule semble être de :
• 7 cm jusqu’à 2 ans (5 à 15 kg) ;
• 8 cm entre 3 et 8 ans (15 à 25 kg) ;
• 9 cm pour les enfants plus grands (30 à 65 kg).
Ces considérations différentes justifient de disposer, à proximité de la canule
la plus probable, de canules de taille inférieure et supérieure.
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mandibular groove and lower lip placement. Anesthesiology 2010 May ; 112 (5) : 1190-3.
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using magnetic resonanace imaging. Anesth Analg 1998 ; 87 : 1048-51.
■ Définition
Les problèmes liés à la ventilation restent la première cause de mortalité
anesthésique, davantage liée à la pneumopathie d’inhalation qu’à l’impossi-
bilité de contrôler les voies aériennes 1.
L’incidence de la ventilation difficile varie de 0,08 à 5 % selon les études 2.
Longtemps mise au second plan par rapport à l’intubation difficile, la venti-
lation au masque se définit comme difficile si, chez un patient sans patho-
logie pulmonaire, en position optimale avec une canule oropharyngée et une
subluxation mandibulaire, un opérateur non assisté constate au moins l’un
des éléments suivants 3 :
• impossibilité d’obtenir une ampliation thoracique suffisante ou un
volume courant supérieur à l’espace mort du patient (3 mL/kg) ;
• impossibilité d’obtenir un capnogramme d’allure satisfaisante ;
• nécessité de développer une pression d’insufflation d’au moins
25 cmH2O ;
• nécessité de se servir du by-pass d’oxygène à plusieurs reprises ;
• impossibilité de maintenir une SpO2 supérieure à 92 % ;
• nécessité de faire appel à un autre opérateur.
■ Critères prédictifs
En analyse multivariée, les cinq facteurs suivants sont associés à une ventila-
tion au masque difficile (VMD) 4 5 :
• âge > 55 ans en France ;
• IMC > 26 kg/m2 en France ;
• édentation ;
• sujet ronfleur ;
• présence d’une barbe.
La présence de deux de ces cinq facteurs prédit une VMD avec une sensibilité
de 72 % et une spécificité de 73 %. La valeur prédictive négative est élevée
à 98 %, signifiant qu’en l’absence de ces facteurs, la ventilation au masque
n’est pas prévue difficile.
/ 44 /
Ventilation difficile .04
Barbe + + +
Calder C + +
Irradiation + +
cervicale
Mallampati 6 3 + +
DTM limitée +
Cou large +
Mobilité +
cervicale limitée
* Ventilation difficile si 6 2 critères.
1 • Lienhart A, Auroy Y, Pequignot F, et al. Preliminary results from the Sfar-Inserm inquiry on anaesthesia-
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2013 ; 118 (2) ; 251-70.
/ 46 /
La seconde phase du contrôle des voies aériennes
consiste jusqu’à aujourd’hui à pratiquer
une intubation sous laryngoscopie directe.
Nous allons présenter le matériel
et la technique à mettre en œuvre.
Nous ne détaillerons pas les indications
et contre-indications, mais il faut rappeler
que la décision d’une intubation
et sa réalisation sont un acte médical.
CHAP
ITRE
Matériel d’intubation
05 par laryngoscopie
directe
■ Laryngoscope
C’est un ensemble constitué d’un manche ou poignée et d’une lame qui
contribue à visualiser le plan glottique. Le recours à des lames de taille et de
forme différentes permet de s’adapter aux multiples situations morphologi-
ques et cliniques. Ce dispositif médical répond à des exigences définies par
la norme ISO 7376, version 2009.
Classiquement, ces deux éléments sont séparés. La lame est alors dite « amo-
vible » et devra être enclenchée sur le manche puis basculée pour activer
l’éclairage. Dans ce cas, le manche est réutilisable.
Il existe des ensembles associant un manche solidaire de la lame, à usage
unique. Certains sont monobloc sans articulation et nécessite l’introduction
de la source d’énergie dans le manche. Pour d’autres modèles avec articula-
tion, des batteries de longue durée sont installées et ont une durée de vie
de 30 mois (Fig. 5.1).
De tels laryngoscopes sont plus encombrants et nécessitent un grand nombre
d’exemplaires en cas d’activité très diversifiée. Ils peuvent trouver leur place
dans le chariot d’urgence d’un secteur à activité spécifique.
La transmission de la lumière a bénéficié de l’apport de la fibre optique au
niveau des lames. La qualité de la lumière est appréciée par l’éclairement qui
doit être, selon la norme ISO, d’au moins 500 lux après 10 minutes
d’utilisation.
La performance visuelle d’un laryngoscope semble optimale pour un éclaire-
ment de 700 lux. Dans la pratique, il apparaît que les utilisateurs privilégient
des éclairements de 2 000 lux 1. Une telle luminosité ne peut être fournie que
/ 50 /
j:\2000\image\201004\ch
■ Lames
Au début du XXIe siècle, la prévention de la transmission des maladies noso-
comiales a contribué à faire grandement évoluer le domaine des lames de
laryngoscope 3.
Ainsi, les dispositifs réutilisables, nécessitant une stérilisation, ont laissé pré-
férentiellement la place à ceux à usage unique, ce qui a conduit les fabricants,
pour des raisons de coût, à standardiser la forme des lames de laryngoscope.
En cas de stérilisation, la multiplicité de cette procédure conduit à altérer la
luminosité des lames.
On distingue deux types de lame de laryngoscope :
• des lames courbes (Fig. 5.5) :
– ce type de lame porte le nom, générique, de Macintosh. Il désigne en
fait deux lames de configuration et de courbure différentes qui répon-
dent au nom « A-Mac » pour American et « E-Mac » pour English. La
lame « E-Mac » s’avère moins traumatique 4. Elle procure une meil-
leure visualisation du plan glottique en cas de laryngoscopie difficile
non anticipée 5. Ce type de lames à hauteur et talon peu importants
semble majoritairement commercialisé ;
– elles sont les plus universelles et les plus connues. Elles sont utilisées
en première intention chez l’enfant, c’est toutefois une question
d’école, comme chez l’adulte ;
/ 52 /
j:\2000\image\201004\ch
Fig. 5.6 • Lame droite vue de profil et deux types de lame en coupe
/ 54 /
Matériel d’intubation par laryngoscopie directe .05
– ces lames sont peu connues mais peuvent trouver une place chez
l’adulte en cas de rétrognathie ou d’épiglotte longue et flottante.
Certains les recommandent chez le nouveau-né ou nourrisson (cf. cha-
pitre 6 « Intubation endotrachéale sous laryngoscopie – spécificités
pédiatriques ») ;
– elles existent en 6 tailles : de 0 à 4.
Que ce soit pour les lames courbes ou droites, la plus grande taille de ces
lames ne semble pas adaptée à la morphologie humaine.
Si les lames à usage unique sont assez similaires dans leur forme, elles sont
nombreuses sur le marché en raison de la multiplicité des fabricants. Alors
comment choisir ?
Dans un premier temps, les lames à usage unique étaient en plastique moulé.
Ce matériau a fait l’objet de nombreuses critiques pour son manque de rigi-
dité, ce qui a conduit les industriels à développer des produits en métal.
Les lames en métal gardent toutefois des points de faiblesse au niveau de :
• la fibre optique qui peut casser ;
• la base ou du crochet qui peuvent être constitués de plastique alors que
les pressions qui s’y exercent sont maximales (Fig. 5.8).
j:\2000\image\201004\ch5\8
Les critères d’appel d’offre de ces produits doivent tenir compte de cet aspect et
veiller à ce que la base et le crochet soient partiellement, sous la forme d’une
plaque, voire totalement en métal. Il n’y a plus de raison de retenir des lames
plastiques.
Fig. 5.8 • Points de faiblesse des lames dont la base est en plastique
Il existe sur le marché des lames de laryngoscopes pour gaucher avec inver-
sion du sens de la spatule (Fig. 5.10). Elles nécessitent d’être tenues par la
main droite... Le marché étant très réduit, les tarifs de ces lames ne sont
pas les mêmes que celles pour droitiers.
Les trismus droits ou les patients ayant été opérés du côté droit de la man-
dibule pourraient constituer une indication élective !
/ 56 /
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■ Sondes d’intubation
À ce jour, il est probable qu’il reste des sondes d’intubation réutilisables et
stérilisables en caoutchouc mais il est maintenant courant d’utiliser des sondes
d’intubation transparentes en polymère (PVC, silicone, etc.), ce qui en fait
des produits à usage unique.
Les sondes d’intubation répondent à la norme NF EN 1782 A1 tant pour les
matériaux que pour l’ensemble de leurs caractéristiques.
Description du tube
Une sonde est un tube de forme circulaire dont le rayon de courbure doit
j:\2000\image\201004\ch5\11
être compris entre 12 et 16 cm. Son extrémité proximale est dotée d’un sys-
tème de connexion dénommé raccord (Slip Joint). Cette pièce a un diamètre
proximal externe standardisé à 15 M pour permettre le raccordement de
valves ou de tuyaux (Fig. 5.11).
/ 58 /
Matériel d’intubation par laryngoscopie directe .05
Le raccord est solidaire des sondes lorsqu’elles sont armées sauf celles desti-
nées aux masques laryngés d’intubation (LMA-Fastrach™).
Pour favoriser la pénétration de la sonde dans le larynx, l’extrémité distale
est dotée d’un biseau dont l’ouverture est à gauche, concavité vers le haut,
pour faciliter la vision du larynx lors de l’introduction par la droite.
Il existe une sonde qui se caractérise par un biseau orienté vers le bas, flexible,
j:\2000\image\201004\ch5\12
Ballonnet
Il est associé à un canal de gonflage, un ballonnet témoin et une valve. Après
avoir été totalement dégonflé avant son introduction, le ballonnet nécessite
l’injection, par la valve proximale, d’un volume d’air variable selon la taille
et les marques de sondes pour assurer l’étanchéité des voies aériennes.
Cette étanchéité doit être obtenue sans exercer sur la trachée et ses
muqueuses une pression excessive susceptible de compromettre la circulation
sanguine (cf. chapitre 6 « Intubation endotrachéale sous laryngoscopie »,
partie « Pressions dans le ballonnet de la sonde »).
Le ballonnet a pour mission première de centrer la sonde dans la trachée et
le larynx afin de limiter les blessures. Celles-ci peuvent provenir également
des déplacements de la sonde, estimés, chez l’adulte, à 15 mm lors de la
flexion ou à 8,5 mm en cas d’extension de la tête 10.
L’étanchéité des voies aériennes doit contribuer à :
• protéger l’arbre trachéal en évitant le passage du contenu pharyngé ;
• prévenir les fuites de gaz lors de la ventilation.
Pour cela, deux types de ballonnet s’opposent :
• petit volume – forte pression ;
• grand volume – faible pression (Fig. 5.13).
Ces ballonnets de grand volume sont à privilégier parce qu’ils diminuent le
risque d’ischémie de la muqueuse trachéale par une meilleure répartition
des pressions à l’intérieur du ballonnet.
Ceux-ci peuvent avoir une forme rectangulaire. Cette forme autorise la sonde
d’intubation à avoir une certaine indépendance ou mobilité par rapport au
ballonnet qui reste fixe dans la trachée (Fig. 5.14). Ainsi, lors de la phase de
mobilisation de la tête, les frottements du ballonnet sur la paroi trachéale
seront réduits.
/ 60 /
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Matériel d’intubation par laryngoscopie directe .05
Longueur de la sonde
La longueur des sondes augmente avec leur taille 16. Elles sont plus longues
que nécessaire, ce qui apporte un certain confort à leur utilisation. Une sonde
d’intubation doit présenter des repères de longueur mesurés à partir de
l’extrémité distale.
Chez l’adulte, la profondeur minimale recommandée pour l’insertion des
sondes est de 21 cm chez la femme et de 23 cm chez l’homme (repère aux
arcades dentaires au niveau des incisives). Ces distances peuvent être remises
en question selon la taille du patient.
En cas d’intubation nasotrachéale, les longueurs précédentes sont majorées
de 3 cm, repère à la narine.
Dans tous les cas, l’absence d’intubation sélective sera confirmée par une
auscultation des deux champs pulmonaires.
Sondes « spéciales »
Sondes avec mandrin prémonté
• Elles sont disponibles au-delà de la taille 5.
• Le mandrin est toujours de taille adaptée.
• Leur indication est systématique dans les pays chauds.
Sondes armées
• Elles comportent une spirale métallique qui empêche la compression
extrinsèque du tube en augmentant l’épaisseur de la paroi.
• Le connecteur standard de 15 M est collé (sauf sonde LMA-Fastrach™).
• Indications :
– risque de compression en peropératoire ou en médecine d’urgence ;
– mobilisation de la tête en peropératoire ;
– intubation sous fibroscopie.
Sondes spécifiques
• Sondes MLT pour microchirurgie laryngo-trachéale.
• Sondes de Montendon pour chirurgie laryngée ou trachéotomie.
• Sondes pour chirurgie au laser.
/ 64 /
Matériel d’intubation par laryngoscopie directe .05
■ Spécificités pédiatriques
Diamètre de la sonde
Chez l’enfant, la partie la plus étroite de la filière laryngée est la région du
plan des cordes vocales 18. Le choix de la taille de la sonde repose sur un
certain nombre de formules. L’existence d’un ballonnet majore la taille de la
sonde d’une demi-taille.
Le choix du diamètre interne repose sur le poids ou l’âge :
• prématuré :
– < 2,5 kg : taille 2,5 sans ballonnet,
– 2,5 kg : taille 3 sans ballonnet ;
• nourrissons :
– de 4 à 8 kg : taille 3,5 sans ballonnet (3 avec ballonnet),
– de 8 à 12 kg : taille 4 sans ballonnet (3,5 avec ballonnet) ;
• au-delà de 1 an, on utilise la formule de Khine : (âge en années/4) + 3.
Plusieurs études ayant démontré que les sondes avec ballonnet ne produisent
pas plus de complications 19-21, il est désormais recommandé d’utiliser les
sondes à ballonnet chez l’enfant, sous couvert d’un monitorage de la pression
du ballonnet qui ne doit excéder 20 cmH2O 22 23.
Le tableau 5.1 rapporte les tailles de sonde recommandées selon l’âge et selon
la présence ou non d’un ballonnet.
Il faut garder à l’esprit qu’à l’exception de la technologie Microcuff® qui uti-
lise un ballonnet en polyuréthane dont la position est basée sur des modèles
anatomiques, les ballonnets de la plupart des sondes pédiatriques disponibles
sur le marché ne sont pas à basse pression et que leur position sur la sonde
expose à un risque d’intubation bronchique ou de position intralaryngée 24.
Il est donc impératif de vérifier le bon positionnement du ballonnet entre la
carène et le cricoïde et d’en mesurer la pression intraluminale (Fig. 5.15).
Pour les sondes sans ballonnet, une étude propose désormais de remplacer
la formule de Cole par le calcul de la longueur du majeur en centimètre 25
(arrondie au 0,5 le plus proche). Cette méthode peut trouver son intérêt en
cas de méconnaissance de l’âge.
/ 66 /
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Les sondes à ballonnet n’ayant pas été conçues pour les nouveau-nés de
moins de 3 kg, il est recommandé d’utiliser préférentiellement des sondes
sans ballonnet chez ces patients, même si une étude en a montré l’intérêt
en termes de sécurité 28 29.
Tab. 5.1 • Tailles recommandées des sondes trachéales chez l’enfant (DI)
1 • Baker PA, Raos AS, Thompson JM, Jacobs. Visual acuity during direct laryngoscopy at different illuminance
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Matériel d’intubation par laryngoscopie directe .05
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menton).
3. L’épiglotte apparaît devant la lame
(Fig. 6.2) ; la progression est maintenue
Fig. 6.2 • Descente du laryngoscope à
jusqu’à la mise en tension du ligament
la recherche de l’épiglotte
hyo-épiglottique matérialisée par une
bascule de l’épiglotte (Fig. 6.3).
4. L’opérateur exerce alors une traction
sur le manche vers le haut et l’avant afin
de soulever la base de langue et décou-
vrir la glotte (espace virtuel situé entre
les cordes vocales).
j:\2000\image\201004\ch6\4
/ 72 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
en progressant entre les cornets situés sur le bord externe des fosses nasales.
Dans la narine droite, la concavité de la sonde est orientée vers l’opérateur
et inversement pour la narine gauche.
3. La sonde progresse parallèlement à l’axe du palais osseux. Une fois le pas-
sage des choanes ressenti (perte de résistance), la sonde introduite par la
narine droite est tournée de 180o.
4. Le laryngoscope est introduit selon la même technique que pour la voie
orale (numéros 1 à 3 du paragraphe Technique avec une lame courbe).
5. Une fois les cordes vocales visualisées, la sonde est poussée par l’opérateur
vers la glotte. Si la sonde ne se dirige pas vers la glotte, il est possible :
• de faire varier la pression exercée par le laryngoscope au niveau de la
vallécule pour réduire la bascule du larynx ;
• d’orienter l’extrémité de la sonde au moyen d’une pince de Magill (stérile
ou à usage unique) (Fig. 6.5). Il convient d’éviter le contact du ballonnet
j:\2000\image\201004\ch6\5
/ 74 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
La sonde peut également venir buter sur les bandes ventriculaires. Dans ce
cas, il convient de la faire tourner dans le sens opposé de la narine sondée
(rotation vers la gauche pour la narine droite).
6. Le contrôle de la mise en place est identique à la voie orale.
Les lames droites peuvent être utilisées dans les mêmes situations en cas
d’intubation nasotrachéale.
■ Techniques particulières
Dans la situation de patient avec un thorax imposant, le laryngoscope peut
buter contre la poitrine. L’opérateur peut alors se retrouver dans l’incapacité
à introduire le laryngoscope dans la bouche.
Il peut arriver que le franchissement des cordes vocales par la sonde d’intu-
bation s’avère difficile en raison d’une retenue au niveau des aryténoïdes ou
de la commissure antérieure. Cette difficulté est plutôt rencontrée lorsque la
sonde est descendue sur un stylet, un long mandrin béquillé ou un fibroscope.
Il est préconisé d’imposer à la sonde d’intubation un mouvement de rotation
dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour changer la direction du
biseau 3.
/ 76 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
■ Fixation
Une sonde d’intubation doit faire l’objet d’une fixation solide et efficace dans
toutes les circonstances. La fixation doit être adaptée à la pathologie, à la
durée de la période d’intubation et au contexte (traumatisme de la face,
barbe, etc.).
/ 78 /
j:\2000\image\201004\ch
Les situations qui conduisent à mobiliser tout patient justifient une attention
particulière pour ne pas provoquer d’intubation sélective ou d’extubation
accidentelle. Cette préconisation est encore plus justifiée chez l’enfant et
surtout le nourrisson. Il est nécessaire d’ausculter à nouveau le patient.
Le plus fréquemment, la sonde est maintenue après chaque mobilisation par
du sparadrap, celui-ci doit être appliqué sur une partie fixe du massif facial,
à savoir le maxillaire supérieur. Le sparadrap est tout d’abord appliqué sur
la joue opposée à la commissaire intermaxillaire dans laquelle la sonde est
déposée puis passe au-dessus de la lèvre supérieure. Il vient cravater la sonde
d’intubation – mais pas le canal de gonflage du ballonnet – au niveau de la
commissure, tout en respectant les repères de distance. La boucle de fixation
se termine sur la joue homolatérale.
Il est possible d’utiliser des dispositifs spécifiques que l’on réservera, car beau-
coup plus onéreux que le sparadrap, à des situations telles qu’une intubation
prolongée. La sonde est cravatée au niveau de la commissure intermaxillaire ou
des arcades dentaires par le dispositif proprement dit. Le maintien de celui-ci
est assuré par un lien qui va faire le tour de la tête soit au niveau du cou, soit au
niveau de l’occiput si le lien passe au-dessus des oreilles. De tels dispositifs sont
attrayants sur le plan visuel ou esthétique. Ils permettent des mouvements
rapides et sécurisés de la sonde d’un côté de la bouche à l’autre mais ils ne
montrent pas de réelle supériorité par rapport aux dispositifs non commer-
ciaux qui exercent moins de force sur le visage du patient 8.
Sur mannequin, un ruban adhésif, appliqué sur la région péribuccale, de lon-
gueur et de largueur suffisantes (1,3 × 15 cm) protège mieux le patient de
l’extubation qu’un dispositif commercial 9.
■ Prérequis
La réalisation d’une intubation ne s’envisage que dans un environnement
contrôlé (matériel préparé, vérifié, mis en place).
Le matériel indispensable nécessaire à une intubation est le suivant :
• matériel d’aspiration ;
• source d’oxygène avec matériel de ventilation (BAVU ou respirateur) ;
• monitorage :
– électrocardioscope,
– SpO2,
– pression artérielle ;
• matériel de protection (gants, lunettes, masque) ;
• matériel d’intubation ;
• matériel de vérification de l’intubation :
– stéthoscope (pour vérifier la symétrie de la ventilation),
– capnographe : la capnographie contribue à vérifier la position endo-
trachéale et non œsophagienne de la sonde. Le CO2 est un produit
du métabolisme : la capnographie sera visible si le CO2 est produit,
véhiculé au poumon et exhalé pour être mesuré. En cas d’intubation
œsophagienne, on peut observer jusqu’à 3 capnogrammes normaux
puis une extinction rapide des valeurs de CO2 expiré. En cas d’absorp-
tion de boissons gazéifiées ou d’administration d’anti-H2 efferves-
cents, on peut observer jusqu’à 6 cycles de capnogramme,
/ 80 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
Remarque :
La SpO2 est la mesure du rapport entre l’oxyhémoglobine et l’hémoglobine
réduite :
– sa valeur normale est supérieure à 95 % mais elle dépend de la courbe
SpO2-PaO2. Une valeur inférieure à 92 % suggère une hypoxie et doit être
rapprochée des antécédents et de l’âge du patient ;
– il existe des artéfacts nombreux à prendre en compte (vasoconstriction,
température, intoxication, pH, hématocrite bas, carboxyhémoglobine,
méthémoglobine, etc.) ;
– la valeur affichée peut être calculée sur chaque variation pulsée ou
moyennée sur 5 à 15 secondes selon les moniteurs et leur réglage. Dans ce
cas, si une désaturation survient, la valeur lue sera inférieure à la valeur
réelle à l’instant t. En cas de correction de la cause de la désaturation, la
remontée de la valeur de SpO2 sera progressive.
■ Spécificités pédiatriques
Choix du laryngoscope et de la lame
Chez l’enfant, il est recommandé d’utiliser des manches dits pédiatriques,
plus fins et plus légers.
Les lames de type Macintosh ou Miller peuvent être utilisées indifféremment
selon la préférence de l’opérateur. Une étude a montré que, chez le nour-
risson âgé de 1 à 24 mois, une lame courbe (Macintosh 1 ou 2) procure une
vision de la glotte similaire à une lame droite (Miller 1) pour une intubation
par voie orale. En cas de vision insuffisante, changer de type de lame peut
être utile 11.
Miller 0 0 1 2 2 2-3
Macintosh – 1 1 2 2 3
Introduction de la sonde
Lorsque l’orifice glottique est visualisé, la sonde endotrachéale y est intro-
duite par le côté droit de la bouche, convexité dirigée vers la gauche : on
garde ainsi un contrôle visuel de la trajectoire de la sonde jusqu’à son passage
entre les cordes vocales. Une fois les cordes vocales franchies, la sonde est
tournée à 90o dans le sens antihoraire. À ce stade, il arrive que la sonde
« bute » soit sur la commissure laryngée antérieure, soit en sous-glottique en
raison de sa concavité antérieure. On peut alors recourir à deux manœuvres
pour régler le problème :
• retirer la sonde de quelques millimètres et la faire tourner de 180o pour
modifier le sens de sa concavité ;
• fléchir légèrement la tête de l’enfant pour aligner l’axe trachéal, dirigé
en bas et en arrière chez l’enfant, et la concavité de la sonde.
On fait ensuite doucement progresser la sonde, maintenue entre le pouce et
l’index de la main droite, tout en lui imprimant un mouvement de rotation,
de la longueur appropriée pour l’âge et la taille de l’enfant de manière à
éviter de toucher la carène dont le contact est source de bronchospasme ou
de blocage respiratoire.
/ 82 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
L’opérateur doit garder à l’esprit que si le diamètre interne (DI) est fixe, le
diamètre externe varie selon les fabricants 14.
Pour une sonde de DI 4,5, le DE peut varier de 6 à 6,6 mm selon les
fabricants !
Pour un même DI, il vaut mieux choisir une sonde au DE le plus petit.
/ 84 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
De la naissance jusqu’à 3 ans, il existe une table (Tab. 6.1) qui définit la pro-
fondeur d’insertion habituelle des sondes d’intubation 16. Ces valeurs sont
indicatives : la position adéquate de l’extrémité distale de la sonde doit être
vérifiée par l’auscultation pulmonaire.
/ 86 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
/ 88 /
Intubation endotrachéale sous laryngoscopie .06
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■ Définition
Une intubation est dite difficile lorsqu’elle nécessite plus de deux laryngo-
scopies et/ou la mise en œuvre d’une technique alternative, après optimisa-
tion de la position de la tête, avec ou sans manipulation laryngée externe.
Il convient de ne pas confondre difficultés de laryngoscopie (voir l’espace
glottique) et intubation difficile (passage de la sonde d’intubation dans la
filière laryngo-trachéale).
Elle ne concerne pas les opérateurs en phase d’apprentissage 1.
/ 92 /
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L’ouverture de bouche
Un espace inférieur à 35 mm contribue à un risque d’intubation difficile.
Les critères DTM et ouverture de bouche font référence à une longueur qui
doit être mesurée avec une règle et non évaluée par un nombre ou une
largeur de doigts en raison des différences morphologiques des évaluateurs.
La mesure augmente la sensibilité de ce test 6.
/ 94 /
Comment prédire et objectiver l’intubation difficile .07
• Un empattement pré-mandibulaire.
• Un IMC > 35 kg/m2 : dans une étude chez l’obèse (IMC > 27,5 kg/m2),
l’intubation difficile déterminée par l’IDS s’est montrée plus fréquente
dans cette population, que dans la population non obèse (13,8 % vs
4,8 % ; p = 0,016). Le rapport entre la circonférence du cou et la distance
thyromentale (NC/DTM) s’est montré plus pertinent que les autres cri-
tères classiques (Mallampati [III ou IV], Wilson, etc.). Le rapport NC/DTM
fait preuve d’une plus grande sensibilité et d’une valeur prédictive
négative 8.
• Un syndrome d’apnée obstructive du sommeil avec tour de cou > 45,6 cm.
• D’autres éléments cliniques peuvent influencer le risque d’intubation dif-
ficile comme un contexte de toxémie gravidique, d’antécédents personnels
malformatifs ou acquis de la face et de l’oropharynx (irradiation cervicale
par exemple), de diabète insulinodépendant et d’affections rhumatismales
limitant la mobilité des petites articulations (« signe du prieur », ou impres-
sion de l’empreinte palmaire, dans lequel le patient est incapable de
joindre les paumes des deux mains par ankylose des articulations méta-
carpo-phalangiennes et inter-phalangiennes) (Fig. 7.3).
Ces données ne sont pas retrouvées dans la littérature comme des critères
d’intubation difficile mais doivent être prises en compte.
En situation d’urgence
Le dépistage systématique de l’intubation difficile dans les structures
d’urgences traumatologiques est peu rentable car seulement 32 % des
patients peuvent obéir à un ordre simple et n’ont pas la colonne cervicale
immobilisée 9.
En médecine pré-hospitalière, les situations suivantes sont à risque d’intuba-
tion difficile :
• difficultés d’accès à la victime ;
• difficultés de positionnement pour l’exposition glottique et l’intubation ;
• traumatisme du rachis cervical ;
• traumatisme maxillo-facial ;
/ 96 /
Comment prédire et objectiver l’intubation difficile .07
Une version modifiée du grade de Cormack et Lehane a été proposée 11. Elle
repose sur une division de la classe 2 en deux grades :
• grade 2A : visualisation partielle des cordes vocales et des aryténoïdes ;
• grade 2B : visualisation des aryténoïdes et naissance des cordes vocales.
Score POGO
Le POGO (pourcentage d’ouverture glottique) (Tab. 7.1) est considéré comme
la distance entre la commissure antérieure et l’incisure inter-aryténoïdienne 14.
Score d’Arné
L’ensemble de ces éléments anatomiques et liés au terrain sont repris dans le
score anatomo-clinique d’Arné, qui a une sensibilité et une spécificité respec-
tives de 94 % et 96 % en chirurgie générale, de 90 % et 93 % en chirurgie ORL
non carcinomateuse, et de 92 % et 66 % en chirurgie carcinologique ORL 15.
Ce score reprend 7 éléments dont plusieurs ont une cotation différente selon
leur évaluation (Tab. 7.2).
Tab. 7.2 • Critères de cotation du score d’Arné
Critères Points
Antécédents d’intubation difficile 10
Pathologies favorisantes 5
Symptômes respiratoires 3
Ouverture de bouche (OB) :
– OB > 5 cm ou subluxation > 0 0
– 3,5 cm < OB < 5 cm et subluxation = 0 3
– OB < 3,5 cm et subluxation < 0 13
Distance thyromentale < 6,5 cm 4
Mobilité de la tête et du cou :
– > 100o 0
– > 80o et < 100o 2
– < 80o 5
Classe de Mallampati :
– 1 0
– 2 2
– 3 6
– 4 8
Total (au maximum) 48
/ 98 /
Comment prédire et objectiver l’intubation difficile .07
Score MACOCHA
Il est décrit pour la réanimation 16. Cette abréviation reprend les initiales des
facteurs qui le constituent (Tab. 7.3) :
Facteurs Points
Score M-TAC
Le M-TAC 17 reprend la combinaison du score de Mallampati modifié, la DTM,
les anomalies anatomiques et la mobilité cervicale. Il présente selon les
auteurs une meilleure sensibilité (96 % vs 72 %), spécificité (86 % vs 78 %) et
une meilleure valeur prédictive positive (44 % vs 28 %) ainsi qu’une plus
faible valeur de faux négatif (2 % vs 15 %) en comparaison du score de Mal-
lampati seul (Tab. 7.4).
Un score 6 4 est prédictif d’une laryngoscopie difficile.
/ 100 /
Comment prédire et objectiver l’intubation difficile .07
Autres scores
D’autres scores ont été établis, cliniques ou radiologiques : le tableau 7.5
reprend leurs critères respectifs.
Place de l’échographie
Plusieurs études ont tenté de montrer une corrélation entre des critères cli-
niques échographiques et le score de Cormack et Lehane. Les résultats restent
très hétérogènes quant aux critères utilisés et leurs valeurs seuil. C’est une
technique en plein développement qui trouvera sa place progressivement
dans l’appréciation des critères anatomiques prédictifs d’une intubation dif-
ficile voire d’une ventilation difficile 19 20.
■ Spécificités pédiatriques
Aux États-Unis, en anesthésie, un registre des intubations difficiles de l’enfant
a été créé par 12 grands centres pédiatriques pour déterminer l’incidence des
intubations difficiles chez l’enfant.
L’analyse des 1 061 cas d’intubation difficile collectés entre 2012 et 2015 a
donné les résultats suivants :
• incidence de l’intubation difficile : 2 à 5/1 000 intubations ;
• une difficulté d’intubation avait été prévue dans 80 % des cas (examen
clinique, antécédents) ;
Poids X X
Mobilité X X X
tête et cou
Ouverture X X X
de bouche
Subluxation X X X X
mandibule
Incisives X
proéminentes
Mallampati X X X
Rétrognathie X
Distance X X X
thyromentale
Antécédents X X
d’intubation
difficile
/ 102 /
Comment prédire et objectiver l’intubation difficile .07
Tab. 7.6 • Tableau comparatif des recommandations internationales pour définir une
intubation difficile
Mallampati 3 ou 4 3 ou 4 3 et 4
Empattement + +
pré-mandibulaire
Cou large + +
Distance +
sternomentale
Calder C C
Aucun test n’est validé. Cependant, certains éléments cliniques doivent faire
évoquer une intubation difficile :
• contexte de malformations faciales (isolées ou syndrome poly-malfor-
matif) : rétrognathisme ou micrognathisme, malformation de l’oreille
externe et du pavillon, troubles de la succion-déglutition 23 :
– hypoplasie mandibulaire : syndromes de Pierre Robin (Fig. 7.4), de
Treacher-Collins, de Goldenhar (Fig. 7.5), de Moebius, d’Hantart, de
Cornelia de Lange, de Seckel, d’Apert, de Pfeiffer, de Crouzon,
– diminution de l’ouverture buccale : syndromes de Freeman-Sheldon,
de Dutch-Kentucky, ankyloses temporo-mandibulaires, épidermolyse
bulleuse, myosite ossifiante progressive,
– diminution de la mobilité cervicale : syndrome de Klippel-Feil, maladie
de Morquio ou mucopolysaccharidose de type IV, syndrome d’ostéo-
genèse imparfaite, maladie d’Albers-Schönberg),
– fentes labiomaxillopalatines (isolées ou intégrées dans la trisomie 13,
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j:\2000\image\201004\ch7\5
/ 104 /
Comment prédire et objectiver l’intubation difficile .07
■ Dossier médical
D’une manière pratique, il faut consigner sur le dossier médical du patient
une description des éléments liés à l’exposition ou à l’intubation difficile ainsi
que les techniques utilisées pour pallier ce problème. Une information cir-
constanciée doit être donnée au patient ainsi qu’une carte « intubation dif-
ficile », que celui-ci doit montrer à tout professionnel médical amené à le
prendre en charge (Fig. 7.6).
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/ 106 /
Comment prédire et objectiver l’intubation difficile .07
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de base
ITRE
CHAP
08 de Jackson
Une telle position semble tellement prépondérante que certains auteurs pro-
posent d’y recourir pour toute intubation 4 ou lorsque celle-ci s’annonce
difficile.
/ 110 /
Position amendée de Jackson .08
Techniques
Une élévation plus importante à 10 cm a été évaluée sur une population de
167 patients. Le taux de grade de Cormack et Lehane 6 3 diminuait avec
de base
cette surélévation 5. Dans une autre étude portant sur une population de
100 patients (Mallampati I ou II), la surélévation améliorait de manière signi-
ficative la visualisation glottique, en diminuant le nombre d’opérateurs inter-
venant, la pression laryngée et la force de traction nécessaire à l’intubation 6.
Cette surélévation ne devrait être proposée qu’en cas de laryngoscopie et
d’intubation difficiles 7.
La position amendée de Jackson présente toutefois des limites. C’est le cas
pour les obèses 8. Une étude menée au bloc opératoire ou en réanimation
sur une population de patients obèses a prouvé qu’une position proclive de
25o doit être préférée à la sniffing position car elle permet l’alignement hori-
zontal du conduit auditif sur le sternum 9. Une telle position améliore la vision
du plan glottique et le taux d’intubation. Rappelons que cette position pro-
clive contribue aussi à optimiser la préoxygénation.
Sur un effectif de 189 patients, Lebowitz et al. montrent que pour tout patient
(obèse ou non), l’élévation de la tête et des épaules, par tout moyen suscep-
tible de contribuer au même alignement conduit auditif/sternum, maintient
ou améliore considérablement la visualisation glottique au laryngoscope 10.
Aux États-Unis, des coussins spécifiques sont commercialisés à cet effet.
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ITRE
CHAP
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/ 114 /
Techniques
Position
de base
ITRE
CHAP
10 de l’opérateur
Fig. 10.1 • Position allongée : exemple d’un malaise sur un lieu de travail
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/ 116 /
Techniques
Manœuvre de Sellick
de base
ITRE
CHAP
11
Cette manœuvre doit être levée en cas de vomissements pour éviter l’hyper-
pression gastrique ou œsophagienne responsable d’une rupture œsopha-
de base
gienne (un seul cas a été décrit dans la littérature chez un patient éveillé 2).
Le vomissement actif témoigne d’une insuffisance de sédation qui doit être
corrigée afin de permettre l’intubation.
Une méthode simple permet de s’entraîner à exercer le bon niveau de pres-
sion (69 % des médecins ne connaissent pas le niveau de pression à atteindre
et 61 % exercent des forces supérieures à 60 N 3).
Cette méthode repose sur l’emploi d’une seringue de 50 mL obturée à son
extrémité. La pression de 30 N équivaut à la pression exercée pour ramener
le piston à la graduation 35 mL 4 (Fig. 11.2). Un simulateur réaliste est
commercialisé sous le nom de “Cricoid pressure trainer” pour permettre
d’acquérir la mémoire musculaire de la juste pression (Fig. 11.3).
Cependant, de multiples controverses apparaissent tant sur l’efficacité de
cette manœuvre que sur sa réalisation pratique.
j:\2000\image\201004\ch11\2
Une étude récente utilisant la manométrie à l’état solide à haute résolution dans
des conditions cliniquement pertinentes montre qu’une pression cricoïdienne de
30 N génère une pression élevée sur la bouche de l’œsophage, dépassant de loin
les niveaux précédemment considérés nécessaires pour prévenir la régurgitation 5.
/ 118 /
j:\2000\image\201004\ch
Techniques
de base
Fig. 11.3 • Simulateur réaliste de la manœuvre de Sellick
Spécificités pédiatriques
de base
/ 120 /
Manœuvre de Sellick .11
Techniques
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de base
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ITRE
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/ 124 /
Techniques
Mandrins
de base
ITRE
CHAP
13
13. Mandrins
Techniques
de base
Il peut être utilisé seul pour augmenter la courbure d’une sonde d’intubation ou
comme stylet lors du recours à certains glottiscopes ou vidéolaryngoscopes 2 3.
Mandrins souples
Ces mandrins s’introduisent dans la sonde d’intubation et permettent de
j:\2000\image\201004\ch13\3
/ 126 /
Mandrins .13
Techniques
Dans le domaine de l’urgence, de tels mandrins se sont montrés moins per-
formants par le taux de succès à la première tentative (96 vs 82 %) que les
de base
longs mandrins béquillés 4. Ces derniers doivent donc être privilégiés.
Caractéristiques
Ces mandrins sont d’une longueur au moins supérieure à deux fois celle de
la sonde d’intubation (600 mm pour l’adulte) (Fig. 13.4 a). Leur extrémité dis-
tale est coudée ou béquillée sur les derniers centimètres. L’angulation de la
partie béquillée varie selon les fabricants (40o pour le Frova™ et 65o pour le
Eschmann™) (Fig. 13.4 b).
Ces mandrins peuvent être constitués d’une seule matière ou d’une âme
métallique interne recouverte qui permet de leur faire adopter une courbure
spécifique.
La lumière interne creuse présente sur certains modèles répond à des impératifs
techniques et au souhait du premier fabricant de limiter la réutilisation des
mandrins désormais reconnus comme devant être à usage unique 7 (Fig. 13.5 a).
Ce n’est que dans un deuxième temps qu’il a été proposé d’exploiter cette
lumière pour s’assurer de l’intubation trachéale du patient par la recherche
d’une courbe de capnographie ou d’administrer de l’oxygène et contribuer
ainsi à une oxygénation apnéique du patient.
Divers systèmes d’apport d’oxygène peuvent être positionnés sur l’extrémité
proximale (Fig. 13.5 b).
13. Mandrins
Techniques
de base
j:\2000\image\201004\ch13\5
/ 128 /
j:\2000\image\201004\ch
Mandrins .13
Techniques
de base
j:\2000\image\201004\ch13\7
Fig. 13.5 a • Deux exemples de lumière à l’extrémité distale d’un mandrin creux
Le LMB peut être utilisé en cas d’intubation difficile non prévue ou d’emblée
en cas d’intubation difficile suspectée. Ce dispositif doit donc être immédia-
de base
Technique d’insertion
Sous laryngoscopie directe, l’opérateur introduit le mandrin, partie béquillée
orientée vers le haut de façon à épouser la face laryngée de la base de langue
puis de l’épiglotte (comme une sonde d’intubation) dans un axe médian
(Fig. 13.6).
/ 130 /
j:\2000\image\201004\ch
Mandrins .13
Techniques
de base
Fig. 13.6 • Technique d’utilisation du
mandrin long béquillé.
a. Passage des cordes vocales.
b. Descente dans la trachée associée à
un mouvement de rotation.
c. Descente de la sonde d’intubation
sur le mandrin.
d. Sonde d’intubation en place.
e. Retrait du mandrin.
Le mandrin est posé sur la commissure postérieure (lorsqu’elle est visible) sans
blesser les aryténoïdes. Afin de faciliter la progression et d’éviter que l’extré-
de base
Fig. 13.7 • Frottement de la partie béquillée sur la trachée responsable d’un « clic »
/ 132 /
Mandrins .13
Techniques
L’opérateur saisit la sonde pendant que l’assistant maintient le mandrin par
son extrémité proximale pour éviter sa descente dans l’arbre bronchique.
de base
L’opérateur fait alors descendre la sonde dans le pharynx. Il est essentiel de
maintenir la laryngoscopie pour faciliter la descente de la sonde sur le man-
drin puis son passage dans le plan glottique. La sonde peut parfois buter au
niveau des cordes vocales selon l’orientation de son biseau : une rotation
antihoraire de 90o favorisera la descente de la sonde vers la trachée 9. Une
fois la sonde placée, le mandrin est alors retiré par l’assistant, l’opérateur
maintenant la laryngoscopie et la sonde d’intubation durant la phase de
retrait du mandrin.
Lorsqu’aucune structure laryngée n’est visible, il est possible d’utiliser le man-
drin à l’aveugle. L’introduction du mandrin dans le larynx permet parfois une
visualisation des structures laryngées par soulèvement de l’épiglotte.
La performance des LMB peut dépendre de leur composition (polymère avec
ou sans âme métallique). Les opérateurs ne sont pas unanimes sur le fait de
pouvoir disposer de mandrin parfaitement rigide ou capable de faire preuve
de souplesse et de contribuer à une certaine inclinaison.
Les conditions de stockage, comme on peut les rencontrer dans le domaine
j:\2000\image\201004\ch13\10
Complications
Ces dispositifs ne sont pas exempts de production de traumatismes à type de
déchirure de bronche eux-mêmes responsables de complications respiratoires
de survenue rapide d’autant qu’elles conduisent à un pneumothorax 10. Le
traumatisme peut être de la responsabilité de l’opérateur en cas d’enfonce-
ment trop important du mandrin.
En pédiatrie
Les LMB existent en tailles néonatale et pédiatrique (Tab. 13.1). L’intubation
difficile chez l’enfant semble plus rare que chez l’adulte et est rattachée en
grande partie à des malformations (cf. chapitre 7 « Comment prédire et objec-
tiver l’intubation difficile », partie « Spécificités pédiatriques »).
Dans des cas tels que le syndrome de Pierre Robin, le LMB associé à une voie
rétromolaire a permis de procéder à une intubation dans 5 cas sur 6.
/ 134 /
Mandrins .13
Techniques
Leur utilisation est préconisée de manière systématique sous couvert de la
présence d’un fibroscope 13.
de base
On peut regretter que les industriels appliquent aux LMB pédiatriques des
tarifs très supérieurs à ceux des LMB adultes, ce qui est un frein à leur uti-
lisation chez l’enfant !
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supralaryngés
Dispositifs
Ces dispositifs ont été développés pour assurer une ventilation efficace du
patient puis une intubation orotrachéale sans laryngoscopie.
■ LMA-Fastrach™
Le LMA-Fastrach™ est le premier des dispositifs à avoir été développé dans
cette catégorie. La littérature ango-saxonne utilise le terme iLMA pour “intu-
bating Laryngeal Mask Airway”.
Caractéristiques
Le LMA-Fastrach™ est une évolution du masque laryngé dont il reprend le
coussinet (cf. chapitre 17 « Dispositifs supraglottiques »). Celui-ci se prolonge
d’un tube rigide qui adopte une courbure anatomique et dans lequel la sonde
d’intubation est descendue (Fig. 14.1). Son extrémité proximale est compa-
tible avec toutes les valves standards par son embout mâle en 15 M (15 mm).
Le LMA-Fastrach™ dispose d’une languette qui soulève l’épiglotte au passage
de la sonde d’intubation à la différence du masque laryngé sur lequel une
grille évite le blocage de l’épiglotte.
Une ouverture de bouche minimale de 20 mm est nécessaire.
Ce dispositif existe en version à usage unique ou réutilisable (en silicone sté-
rilisable à 134 oC pendant 18 minutes). En pratique clinique, la version à usage
unique s’est révélée aussi performante que la version réutilisable 1.
Le LMA-Fastrach™ est disponible en trois tailles, selon la morphologie du
patient, et n’est utilisable qu’à partir de 30 kg (Tab. 14.1).
/ 138 /
j:\2000\image\201004\ch
supralaryngés
Dispositifs
j:\2000\image\201004\ch14\3
Fig. 14.2 • Accessoire pour LMA-Fastrach™ sonde d’intubation (a) et stabilisateur (b)
Dispositifs
Technique d’insertion
Il est tout d’abord conseillé de :
• dégonfler le coussinet en le posant sur une
structure plate pour que les flancs se colla-
bent parfaitement (Fig. 14.5). Le taux de réus-
site est supérieur et optimal avec un masque
dégonflé contrairement au masque partielle-
ment gonflé 3 ;
• appliquer un gel lubrifiant hydrophile sur le
coussinet et sur la sonde pour faciliter son pas-
sage dans le tube (l’absence de lubrification
peut conduire à un échec de la technique).
La tête et le cou du patient étant placés en position Fig. 14.5 • Dégonflage du
neutre l’opérateur va : LMA-Fastrach™
1. saisir la poignée et positionner la pointe du masque sur le palais osseux,
immédiatement en arrière des incisives supérieures (Fig. 14.6). Faire glisser le
masque verticalement jusqu’à ressentir une résistance (Fig. 14.7), puis
imprimer un mouvement circulaire permettant au dispositif d’épouser la cour-
bure de la base de langue (Fig. 14.8). Si nécessaire, protracter la mandibule
pour faciliter la mise en place du dispositif ;
2. gonfler le coussinet à une pression de 60 cmH2O ou à un volume suffisant
(sans dépasser les indications de volume maximal figurant sur l’emballage)
pour autoriser une ventilation manuelle en pression positive sans fuite
(Fig. 14.9). En cas d’intubation difficile, cette étape permet de ventiler et
d’oxygéner le patient ;
/ 140 /
Les dispositifs supralaryngés d’intubation .14
supralaryngés
légère résistance peut être perçue au moment du soulèvement de l’épiglotte
Dispositifs
par la languette (distance introduite entre 15 et 16,5 cm) ;
5. gonfler le ballonnet une fois la sonde d’intubation en place (au moins
au-delà du dernier repère numérique, soit 26 cm à l’extrémité proximale du
tube) (Fig. 14.11). La vérification du bon positionnement de la sonde d’intu-
bation se fait par les moyens habituels ;
6. retirer le masque tout en laissant la sonde d’intubation en place. Pour cela,
dégonfler complètement le coussinet du LMA-Fastrach™ en veillant à laisser
le ballonnet de la sonde bien gonflé (Fig. 14.12), après avoir vérifié que le
patient est bien oxygéné, puis enlever le connecteur de sonde ;
7. sortir le LMA-Fastrach™ en basculant la poignée dans un mouvement cir-
culaire inverse de l’introduction, après avoir mis en place le stabilisateur
(concavité vers l’avant) contre l’extrémité proximale de la sonde d’intubation
(Fig. 14.13). Il faut veiller à ne pas tenter de connecter le stabilisateur à la
sonde d’intubation. Le rôle du stabilisateur est de maintenir en place la sonde
d’intubation ;
8. à la fin du mouvement, exercer une rotation du LMA-Fastrach™ dans la
bouche du patient, puis exercer un mouvement vertical vers le haut
(Fig. 14.14). En général, la sonde d’intubation apparaît ;
9. enlever alors le stabilisateur de sonde puis maintenir la sonde entre ses
doigts tout en continuant le mouvement de retrait vertical du
LMA-Fastrach™ ;
10. remettre le raccord de la sonde en place pour ventiler le patient.
Fig. 14.12 •
Dégonflage des
ballonnets
du stabilisateur ;
Dispositifs
Alors que la ventilation n’a rencontré aucune difficulté, l’intubation peut sem-
bler délicate, difficile, voire impossible. En cas d’échec, le positionnement du
repère de profondeur sur la sonde d’intubation, par rapport à l’entrée du LMA-
Fastrach™, permet de comprendre le type de difficulté. À chaque niveau corres-
pondent une situation différente et une attitude différente (Tab. 14.2). Un algo-
rithme explicatif élaboré par le fabricant est à la disposition des utilisateurs.
/ 144 /
Les dispositifs supralaryngés d’intubation .14
supralaryngés
Indications
Dispositifs
LMA-Fastrach™ est particulièrement intéressant pour faire face à une venti-
lation et/ou à une intubation difficile, prévue ou non.
De nombreuses études montrent son intérêt dans la prise en charge de l’intu-
bation difficile, avec des taux de réussite d’insertion et d’intubation de res-
pectivement 99,8 % et 98 % 5 6.
En cas d’échec d’intubation, celle-ci peut être facilitée par le recours à un
long mandrin béquillé ou un fibroscope introduit dans le Fastrach™ alors laissé
en place (technique combinée).
L’absence de mobilisation du rachis pour l’introduction du LMA-Fastrach™ et pour
l’intubation a fait proposer son utilisation dans les cas d’instabilité du rachis, même
en présence de collier cervical, sans majoration des séquelles neurologiques 7.
Le LMA-Fastrach™ a été utilisé avec un taux de succès comparable à la popu-
lation standard chez des patients obèses 8 et des parturientes 9. En gynéco-
logie, chez des patientes présentant un grade de Cormack > 3, la ventilation
a été efficace dans 97 % des cas et l’intubation réussie dans 94,8 % des cas
après un maximum de deux tentatives 10.
Comparé au fibroscope d’intubation, le LMA-Fastrach™ se montre aussi per-
formant et provoque moins d’événements indésirables (désaturation, saigne-
ment, etc.) 11.
Le LMA-Fastrach™ a trouvé sa place en médecine d’urgence ou de catastrophe
en cas de difficultés pour accéder au patient et même sur un patient en
décubitus ventral 12.
Le LMA-Fastrach™ apporte une solution dans la prise en charge du “Cannot
Intubate Cannot Oxygenate”. Depuis 2006, il est en bonne place dans l’arbre
décisionnel de l’intubation difficile pour la Société française d’anesthésie-
réanimation (SFAR).
aux glottiscopes.
Contre-indications
Dans l’état actuel des données, le LMA-Fastrach™ ne trouve pas sa place en
cas :
• d’ouverture de bouche < 2 cm 14 ;
• d’obstruction des VAS : corps étranger, traumatisme de la trachée ;
• de pathologie œsophagienne ou pharyngée ;
• d’absence de sédation profonde ou de coma ;
• dans le processus d’intubation en première intention (contre-indication
très relative, l’apprentissage peut être réalisé sur des intubations sans
difficultés prévisibles) ;
• d’estomac plein en première intention. Dans cette situation, si une
manœuvre de Sellick est réalisée, elle doit être levée car elle réduit le
taux de succès 15.
La littérature rapporte des cas d’échecs d’utilisation dans les situations
suivantes :
• patient éveillé ;
• ouverture de bouche réduite ;
• goitre ou déviation trachéale ;
• hypertrophie amygdalienne ;
• rigidité cervicale ;
• radiothérapie cervicale ;
• sténose trachéale ;
• épiglotte molle ou kyste ;
• hypertrophie corde.
/ 146 /
Les dispositifs supralaryngés d’intubation .14
Apprentissage du dispositif
Ce dispositif nécessite un apprentissage plus rapide que celui de l’intubation,
pour laquelle 57 tentatives sont nécessaires pour un taux de succès de 90 % 16
versus 8 pour le LMA-Fastrach™, avec 98 % de succès.
Entre la pose du dispositif, l’intubation et le retrait, un minimum de
100 secondes semble nécessaire 17.
supralaryngés
Après trois tentatives, des étudiants novices ont procédé à une ventilation et
Dispositifs
à une intubation beaucoup plus efficacement et dans des délais beaucoup
plus courts (moins de 60 secondes pour l’intubation) avec le LMA-Fastrach™
qu’avec une ventilation au masque suivie d’une laryngoscopie 18.
Caractéristiques
L’iLTS-D™ permet de procéder à une intubation via le canal de ventilation du
dispositif directement ou en technique combinée avec un fibroscope souple
pour plus de sécurité.
Il se différencie du LMA-Fastrach™ par la présence du canal de drainage.
Celui-ci permet l’insertion d’une sonde gastrique et ainsi d’éviter la survenue
d’hyperpression gastrique en cas de passage de gaz dans l’œsophage
(Fig. 14.15).
Il est important de rappeler que :
• la réalisation d’une intubation via un tube laryngé ne peut être réalisée
uniquement avec l’iLTS-D™ car son canal de ventilation est d’un diamètre
supérieur au LTS-D™ de 2e génération ;
• le fabricant préconise que la sonde d’intubation soit descendue dans la
trachée sur un fibroscope.
L’iLTS-D™ est disponible en deux tailles qui vont permettre de ventiler puis
de réaliser une intubation chez tout patient de taille supérieure à 125 cm,
soit celle d’un enfant de 7 ans, âge minimal recommandé pour l’utilisation
du LMA-Fastrach™ selon les critères de choix repris dans le Tab. 14.3.
/ 148 /
Les dispositifs supralaryngés d’intubation .14
supralaryngés
Dispositifs
Deux sondes spécifiques d’intubation, souples et armées, sont commerciali-
sées en taille 5,5 et 7,5 mm de diamètre interne pour chacune des tailles de
tube laryngé. Elles se caractérisent par l’existence d’un œil de Murphy et d’un
repère de « marquage de sortie » (celui-ci disparaît lorsque l’extrémité distale
de la sonde sort du tube).
Un stabilisateur permet de maintenir la sonde d’intubation en cas de retrait
de l’iLTS-D™.
Le dispositif et ses accessoires sont à usage unique. Le fabricant spécifie que
toute sonde d’intubation standard peut aussi être utilisée avec ce dispositif,
jusqu’à un diamètre de 6,5 mm avec la petite taille et jusqu’à 8 mm avec le
plus grand dispositif.
Technique d’insertion
Elle est identique à celle du tube laryngé (cf. chapitre 17 « Dispositifs
supraglottiques »).
La réussite de la pose de l’iLTS-D™, puis de l’intubation, est conditionnée par
la lubrification du tube et de la sonde d’intubation.
Les étapes sont :
• vider les ballonnets ;
• lubrifier avec du gel hydrosoluble l’extrémité inférieure et la partie pos-
térieure du tube ;
• surélever la tête pour faciliter l’insertion, sans que cela soit
indispensable ;
• ouvrir la bouche et chercher à soulever le maxillaire inférieur (manœuvre
de Esmarch) pour mobiliser la base de langue ;
/ 150 /
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supralaryngés
Dispositifs
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supralaryngés
Dispositifs
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supralaryngés
Dispositifs
Indications
La commercialisation de ce dispositif est concomitante à la publication de cet
ouvrage. Ce produit doit trouver sa place parmi les nombreux dispositifs à
notre disposition.
À ce jour, les publications sur ce produit sont peu nombreuses. Sur manne-
quin, l’efficacité de l’iLST-D™ semble similaire au iLMA ou LMA Fastrach™ 19.
Une seule étude fait état de son évaluation en clinique avec des opérateurs
sans expérience préalable. Celle-ci rapporte que le dispositif a permis une
ventilation « suffisante » et un taux d’intubation trachéale élevé mais < à
100 % 20.
Les indications du iLST-D™ sont semblables à celles du iLST-D™ :
• dispositif de ventilation de secours provisoire face à une intubation dif-
ficile ou lors d’une réanimation cardio-pulmonaire en milieu hospitalier
comme pré-hospitalier ;
• ventilation lors d’une anesthésie de courte durée.
/ 156 /
Les dispositifs supralaryngés d’intubation .14
Contre-indications
Malgré la présence du canal d’aspiration gastrique, l’utilisation de ce dispo-
sitif chez un patient non à jeun ou à risque de rétention gastrique n’est pas
recommandée.
supralaryngés
coût de cette technique, il ne faudra pas oublier de prendre en compte
celui du fibroscope lorsqu’il est utilisé.
Dispositifs
Par rapport au LMA-Fastrach™, l’usage du fibroscope permet en théorie de
solutionner quelques situations, à condition que l’utilisateur soit un fibro-
scopiste aguerri.
■ LMA Protector™
C’est le dernier né des dispositifs de la famille du concepteur initial du masque
laryngé (cf. chapitre 17 « Dispositifs supraglottiques »).
L’originalité de ce LMA Protector™, dispositif de deuxième génération, repose
sur l’existence de deux canaux de drainage gastrique (Fig. 14.26).
Caractéristiques
Comme les deux dispositifs précédents, il permet d’assurer la ventilation d’un
patient puis de l’intuber. Toutefois, le fabricant conditionne la réalisation de
cet acte à l’utilisation d’un fibroscope. Il faut donc l’utiliser en technique
combinée.
On retrouve l’aspect général des derniers produits de la famille LMA avec
une forme anatomique elliptique. Le coussinet gonflable permet d’épouser
au mieux les parois de l’hypopharynx.
Le coussinet est doté des technologies First et Second Seal qui vont contribuer
à l’obturation oropharyngée et œsophagienne, déjà présente sur le LMA Pro-
Seal™, pour réduire les risques d’insufflation et de régurgitation gastriques.
Au niveau de la partie proximale, on note la présence d’une languette de
fixation pour maintenir le masque au-dessus de la lèvre supérieure.
Latéralement au tube de ventilation, les deux tubes d’aspiration prennent
naissance. L’aspiration se fait par un port mâle et un port femelle. Les canaux
se prolongent et entrent dans une chambre située à l’arrière du coussinet
/ 158 /
Les dispositifs supralaryngés d’intubation .14
3 30-50 kg 6,5 mm 16 Fr
4 50-70 kg 7,5 mm 18 Fr
supralaryngés
Dispositifs
5 70-100 kg 7,5 mm 18 Fr
Technique d’insertion
Le LMA Protector™ étant assez proche du LMA Fastrach™, son processus de
pose est assez similaire .
Indications
• Contrôle des voies aériennes sous anesthésie chez des patients à jeun.
• Procédures de réanimation cardio-respiratoire avec intubation comme
alternative aux autres dispositifs supralaryngés pour la libération des
voies aériennes.
• Sécurisation des voies aériennes en cas d’intubation impossible.
Contre-indications
Le LMA Protector™ ne peut être utilisé dans les situations suivantes :
• patients ayant subi une radiothérapie cervicale ;
• ouverture de bouche insuffisante (< 20 mm) ;
• chirurgie d’urgence avec risque de régurgitation important (occlusion,
etc.) ;
• en cas d’ingestion de caustique.
■ AuraGain™
La gamme Aura™ (cf. chapitre 17 « Dispositifs supraglottiques ») présente
deux dispositifs destinés à l’intubation.
La présentation du AuraGain™ est privilégiée pour son appartenance à la
deuxième génération de ces dispositifs en raison de l’existence de son canal
gastrique contrairement à l’Aura-i™.
supralaryngés
Dispositifs
Caractéristiques
Comme les précédents dispositifs, le fabricant conditionne la réalisation de
cet acte à l’utilisation d’un fibroscope.
C’est le seul dispositif destiné à l’intubation présenté en 8 tailles qui couvrent
la totalité de la population, du nouveau-né au patient de plus de 100 kg
(Fig. 14.27).
Le tableau ci-après reprend les caractéristiques de chaque taille (Tab. 14.5).
La taille des sondes, qu’elles soient d’intubation ou de drainage gastrique,
est précisée sur le tube.
La pression d’insufflation est contrôlée par une valve classique pour une pres-
sion maximale comprise entre 40 à 60 cmH2O.
C’est un dispositif en PVC à usage unique.
Il n’existe pas de sondes d’intubation spécifiques : elles peuvent être stan-
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/ 160 /
Les dispositifs supralaryngés d’intubation .14
supralaryngés
Dispositifs
2 10-20 10 5 10 16,2
1/2
2 20-30 14 5,5 10 18,5
3 30-50 20 6,5 16 21
4 50-70 30 7,5 16 24
5 70-100 40 8 16 25,9
1 • Teoh WH, Lim Y. Comparaison of the single use and reusable intubating laryngeal mask airway. Anaes-
thesia 2007 ; 62 (4) : 381-4.
2 • Kanazi GE, El-Khatib M, Nasr VG, et al. A comparison of a silicone wire-reinforced tube with the Parker
and polyvinyl chloride tubes for tracheal intubation through an intubating laryngeal mask airway in patients
with normal airways undergoing general anesthesia. Anesth Analg 2008 ; 107 (3) : 994-7.
3 • Brimacombe J, Berry A. Insertion of the laryngeal mask airway – A prospective study of four techniques.
Anaesth Intensive Care 1993 ; 21 (1) : 89-92.
4 • Ferson DZ, Rosenblatt WH, Johansen MJ, Osborn J, Ovassapian A. Use of the intubating LMA-Fastrach
in 254 patients with difficult to manage airways. Anesthesiology 2001 ; 95 (5) : 1175-81.
5 • Brimacombe JR. Laryngeal mask anesthesia: principes and pratices. 2nd ed. Philadelphia : WB Saunders,
2005 : 498.
6 • Korula G, Ramamani M, Raviraj, Sujatha B. Intubating laryngeal mask airway-Fastrach: an alternative to
the stabilizing rod. Anesth Analg 2007 ; 105 : 1518.
7 • Ferson DZ, Rosenblatt WH, Johansen MJ, Osborn J, Ovassapian A. Use of the intubating LMA-Fastrach
in 254 patients with difficult to manage airways. Anesthesiology 2001 ; 95 (5) : 1175-81.
8 • Combes X, Sauvat S, Leroux B, et al. Intubating laryngeal mask airway in morbidly obese and lean
patients: a comparative study. Anesthesiology 2005 ; 102 (6) : 1106-9.
9 • Barnardo PD, Jenkins JG. Failed tracheal intubation in obstetrics: a 6-year review in a UK region. Anaes-
thesiology 2000 ; 55 (7) : 690-4.
10 • Roblot C, Ferrandiere M, Bierlaire D, et al. Impact du grade de Cormack et Lehane sur l’utilisation du
Fastrach™ : étude en chirurgie gynécologique. Ann Fr Anesth Reanim 2005 ; 24 (5) : 487-91.
11 • Langeron O, Semjen F, Bourgain JL, Marsac A, Cros AM. Comparison of the intubating laryngeal mask
airway with the fiberoptic intubation in anticipated difficult airway management. Anesthesiology 2001 ; 94
(6) : 968-72.
12 • Tentillier E, Heydenreich C, Cros AM, et al. Use of the intubating laryngeal mask airway in emergency
pre-hospital difficult intubation. Resuscitation 2008 ; 77 (1) : 30-4.
13 • Gerstein NS, Braude DA, Hung O, Sanders JC, Murphy MF. The Fastrach Intubating Laryngeal Mask
Airway: an overview and update. Can J Anaesth 2010 ; 57 (6) : 588-601.
14 • Preis C, Czerny C, Preis I, Zimpfer M. Variations in ILMA external diameters: another cause of device
failure. Can J Anaesth 2000 ; 47 (9) : 886-9.
15 • Harry RM, Nolan JP. The use of cricoid pressure with the intubating laryngeal mask. Anaesthesia 1999 ;
54 (7) : 656-9.
16 • Konrad C, Schüpfer G, Wietlisbach M, Gerber H. Learning manual skills in anesthesiology: is there a
recommended number of cases for anesthetic procedures? Anesth Analg 1998 ; 86 (3) : 635-9.
17 • Combes X, Aaron E, Jabre P, et al. Mise en place du masque laryngé Fastrach™ au sein d’un service
médical d’urgence et de réanimation. Ann Fr Anesth Reanim 2006 ; 25 : 1025-9.
supralaryngés
18 • Timmermann A, Russo SG, Crozier TA, et al. Novices ventilate and intubate quicker and safer via
Dispositifs
intubating laryngeal mask than by conventional bag-mask ventilation and laryngoscopy. Anesthesiology
2007 ; 107 (4) : 570-6.
19 • Ott T, Fischer M, Limbach T, et al. The novel intubating laryngeal tube (iLTS-D) is comparable to the
intubating laryngeal mask (Fastrach) – a prospective randomised manikin study. Scand J Trauma Resusc
Emerg Med 2015 Jun 8 ; 23 : 44.
20 • Bergold MN, Kahle S, Schultzik T, Bücheler M, Byhahn C. Intubating laryngeal tube suction disposable:
Initial clinical experiences with a novel device for endotracheal intubation. Anaesthesist 2016 Jan ; 65 (1) :
30-35.
/ 162 /
CHAP
ITRE
Glottiscopes ou
15 vidéo-laryngoscopes
Glottiscopes
Ces dispositifs existent depuis le début des années 1980. Depuis, les glottis-
copes ont évolué vers des dispositifs portables, autonomes, avec écran cou-
leur et lame à usage unique.
La visualisation se fait grâce à une fibre optique, une caméra ou un jeu de
miroirs. Un dispositif muni d’une caméra et d’un écran de visualisation por-
tera le nom de vidéo-laryngoscope.
De très nombreux dispositifs existent, ce chapitre ne présente que les princi-
paux commercialisés en France.
Un glottiscope se compose de trois parties :
• une source de lumière ;
• un moyen de visualisation ;
• une lame en contact avec les structures anatomiques.
Le choix d’un glottiscope peut relever de caractéristiques telles que :
• usage unique ou pas (certains sont partiellement à usage unique) ;
• utilisés avec mandrin ou seul (certains en partie à usage unique). Sans
mandrin, la sonde peut être guidée par une gouttière solidaire du
glottiscope ;
• taille adulte ou toutes tailles.
Certains glottiscopes sont monoblocs (lame solidaire du dispositif de visuali-
sation et d’éclairage), d’autres ont des parties distinctes ou un écran orien-
table. Ceci peut présenter plusieurs intérêts si :
■ Classification
Glottiscopes
/ 164 /
Glottiscopes ou vidéo-laryngoscopes .15
Glottiscopes
La visualisation de la glotte se fait en exerçant une traction verticale vers le
haut. L’insertion de la sonde d’intubation peut se faire de manière classique,
à l’aide d’un mandrin (court ou long) ou par une gouttière solidaire de la
lame qui va guider la sonde d’intubation vers la glotte.
Le repérage spatial n’est pas toujours aisé, notamment en phase d’appren-
tissage car il faut à la fois regarder l’écran du vidéo-laryngoscope et la pro-
gression de la sonde en bouche. Une phase d’apprentissage est nécessaire
pour maîtriser la coordination yeux-mains sur un écran à deux dimensions et
l’axe de vision légèrement différent (la force exercée sur le manche pour
visualiser la glotte est moindre), par comparaison à la vision tridimensionnelle
de la laryngoscopie classique 1.
À ce jour, les critères de choix d’une lame plutôt qu’une autre ne sont pas
clairement validés.
L’épaisseur du dispositif est généralement plus importante que les lames pré-
cédentes et nécessite une ouverture de bouche de 2 cm chez l’adulte.
La longueur de la partie verticale peut rendre délicate l’insertion du glotti-
scope dans la bouche du patient. L’introduction peut alors se faire par voie
latérale avec rotation à 90o du dispositif (mais ceci exige une ouverture de
bouche plus importante). Pour d’autres dispositifs, la lame sera introduite
seule puis connectée au système de visualisation.
Fibres optiques
Elles peuvent être souples, rigides ou malléables.
L’un des premiers glottiscopes de ce type est le laryngoscope de Bonfils® dont
la fibre optique de 40 cm est rigide et angulée de 40o à son extrémité distale.
Ce laryngoscope fait appel au principe de la voie rétromolaire (cf. chapitre 12
« Voie rétromolaire »).
Ces dispositifs reprennent le principe d’une fibre optique qui se place à l’inté-
rieur de la sonde d’intubation. L’ouverture de bouche nécessaire est donc
réduite en théorie au diamètre externe de la sonde. Le placement se fait en
soulevant la mandibule afin de faciliter la progression du dispositif.
On trouve dans cette catégorie le C-MAC® VS, le Shikani® Optical Stylet, le
Discopo® et le Vidéo Stylet UE Scope®.
Glottiscopes
Il est à noter que chaque glottiscope requiert une technique particulière pour
atteindre un taux de succès important mais qui n’est jamais égal à 100 %.
■ En pratique
Les glottiscopes contribuent à :
• améliorer le grade de Cormack et Lehane ;
• augmenter le taux de réussite de l’intubation sans atteindre 100 %. Ils
se montrent plus performants qu’un laryngoscope en situation normale
mais surtout en cas d’intubation difficile.
Une méta-analyse réalisée en dehors du bloc opératoire :
– ne démontre pas de taux de succès supérieur au premier essai entre
vidéo-laryngoscope et laryngoscopie directe en secteur d’urgence,
– mais une supériorité des glottiscopes en secteur de soins intensifs et
pour les novices 2.
Dans le sous-groupe des glottiscopes, certains apparaissent plus per-
formants que d’autres en prenant en compte le type de population
étudiée ;
• réduire le temps de l’intubation : la majorité des études montre que
l’usage d’un glottiscope est plus facile et que la réalisation du geste est
plus rapide qu’avec un laryngoscope (notamment chez les médecins
/ 166 /
Glottiscopes ou vidéo-laryngoscopes .15
■ Indications
• En première intention s’il existe des facteurs d’intubation difficile.
• En seconde intention face à un stade de Cormack et Lehane chiffré à 3
ou 4 et que la ventilation au masque est possible ou que le patient ne
diminue pas sa saturation en oxygène.
• En cas de suspicion de lésion du rachis cervical même en présence d’un
collier cervical.
• Antécédents de pathologie de l’articulation temporo-mandibulaire.
Glottiscopes
• En cas d’accès difficile au patient pour réaliser une laryngoscopie.
• En première intention chez le patient qui n’a pas de critères d’intubation
difficile, rien ne prouve l’intérêt d’un glottiscope mais rien ne l’interdit.
■ Courbe d’apprentissage
Pour les glottiscopes, la méthodologie ne permet pas donner un nombre
précis pour définir le taux de réussite puisqu’il dépend :
• du glottiscope utilisé ;
• de l’expérience de l’opérateur ;
• de la réalisation sur mannequin ;
• de la population ciblée ;
• de la confusion entre délai de réalisation et taux de succès.
• Contre-indications à la laryngoscopie.
Glottiscopes
Cet écran est utile pour l’enseignement de l’intubation et pour réaliser des
intubations difficiles, il permet alors à l’assistant qui mobilise le larynx de voir
le résultat de ses manœuvres. La vidéo-laryngoscopie procure une meilleure
vision de l’orifice glottique mais le temps nécessaire pour réaliser l’intubation
est similaire ou un peu prolongé par rapport à la laryngoscopie classique.
■ Principaux glottiscopes
Les glottiscopes sont présentés dans l’ordre alphabétique.
/ 168 /
Glottiscopes ou vidéo-laryngoscopes .15
Airtraq™
La première génération de l’Airtraq® est à usage unique et se présente sous
différentes versions pour :
• l’intubation par voie orale, il est disponible en 4 tailles permettant de
couvrir la période néonatale (12,5 mm d’épaisseur) jusqu’à l’adulte
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Glottiscopes
Fig. 15.1 • L’Airtraq®
Tab. 15.1 • Guide des tailles d’Airtraq® selon l’âge de l’enfant
coût en bloc opératoire. Cette évolution s’est faite au détriment d’une petite
augmentation de l’ouverture de bouche nécessaire, désormais de 17 mm.
Un système de caméra avec écran peut être positionné sur le dispositif afin
de partager les images.
Glottiscopes
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Glottiscopes ou vidéo-laryngoscopes .15
Glottiscopes
Tab. 15.2 • Airtraq® : avantages et inconvénients
glottique
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Glottiscopes ou vidéo-laryngoscopes .15
Glottiscopes
Intubation nasale > 5,5 15 Orange
C-MAC®
Derrière le nom de C-MAC® se cache une gamme de vidéo-laryngoscopes
composée de systèmes de visualisation, de systèmes d’éclairage, de dispositifs
de prise de vue et de lames à usage unique adaptables en fonction des
patients.
Les systèmes de visualisation sont les suivants :
• un écran de poche de petite taille (9 cm de diagonale) autonome, pou-
vant être relié directement ou à distance via un câble (C-MAC® PM pour
Pocket Monitor) à un boîtier de lumière vidéo adulte (C-MAC® S IMAGER)
ou pédiatrique (C-MAC® S IMAGER pédiatrique) pouvant être associés à
des lames à usage unique :
– adulte angulée MAC taille 3 et 4,
– enfant droite MIL taille 0 et 1,
– une lame à courbure accentuée D-BLADE ;
• un écran sur pied de grande taille (18 cm de diagonale) compatible avec
l’un ou l’autre de chacun des éléments suivants :
– un stylet malléable (C-MAC® VS Vidéo Stylet) ;
– un stylet dédié aux intubations rétromolaires (taille 2, 3.5 et 5 mm)
autoclavable ;
– des glottiscopes réutilisables :
Glidescope®
Au nom de Glidescope® s’associe toute une gamme de vidéo-laryngoscopes
qui comprend :
• Glidescope GO® (dernière évolution en date), qui associe, via une
connexion HDMI, un écran de 7,5 cm (Fig. 15.4) solidaire de diverses
lames de type Macintosh ou angulées (lames Spectrum) à usage unique
ou réutilisables (Fig. 15.5), pouvant également se connecter à un moni-
teur déporté (Fig. 15.6) ;
• Glidescope® AVL constitué d’un système d’éclairage/visualisation, appelé
bâton vidéo adulte ou pédiatrique, relié au moniteur qui va s’emboîter
dans une lame à usage unique ;
• Glidescope® Ranger, version mobile et autonome du Glidescope AVL.
Pour l’ensemble de la gamme, 6 tailles de lame de 0 à 4 sont disponibles
(Tab. 15.4).
/ 174 /
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Glottiscopes
j:\2000\image\201004\ch15\8
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Glottiscopes ou vidéo-laryngoscopes .15
Avantages Inconvénients
Taux de succès important Quelques échecs en cas d’intubation
Bonne visualisation simple
Lame à usage unique Ouverture de bouche > 2 cm chez
l’adulte
Coût d’acquisition important
Nécessité d’un mandrin
Glottiscopes
de lames :
• 1 de 0 à 3 ans ;
j:\2000\image\201004\ch15\10
Fig. 15.7 • King Vision™ aBlade™ avec ses deux lames adultes
Avantages Inconvénients
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Glottiscopes ou vidéo-laryngoscopes .15
McGrath Mac™
Le laryngoscope de McGrath Mac™ est un laryngoscope rigide pour intuba-
tion par voie orale ou par voie nasotrachéale.
Le McGrath Mac™ se compose (Fig. 15.9) :
j:\2000\image\201004\ch15\12
• d’un manche solidaire d’un écran LCD de 1,7 pouce et dans lequel se
situe une batterie à usage unique ;
• d’une spatule métallique contenant la fibre optique et le système
d’éclairage.
Glottiscopes
Avantages Inconvénients
UE Scope®
Ce dispositif se veut une synthèse de plusieurs glottiscopes en adoptant des
angles et des dimensions intermédiaires.
C’est un vidéo-laryngoscope à lame angulée (40o) et écran orientable. Son
angle de vision est relativement large puisque l’optique est placée assez loin
du bout de la lame (Fig. 15.10).
UE Scope® se dit polyvalent et modulaire puisqu’il peut faire appel à des
lames à usage unique (3 tailles), réutilisables (4 lames type Macintosh et
1 Miller) ou encore un stylet malléable en cas d’ouverture de bouche limitée
(Fig. 15.11).
L’ensemble de ces accessoires se connecte sur un manche universel.
L’absence de canal de guidage semble rendre nécessaire le recours systéma-
tique à un mandrin pour placer la sonde dans le larynx. Le fait d’imposer au
couple mandrin/sonde un angle de 40o ou même de 60o permet de limiter le
nombre de tentatives d’intubation et la durée de l’acte 21.
/ 180 /
j:\2000\image\201004\ch
Glottiscopes
Fig. 15.10 • UE Scope™ version lame
9 • Aleksandrowicz D, Gaszyński T. The pressure exerted on the tongue during intubation with simultaneous
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/ 182 /
CHAP
ITRE
Fibroscopie,
16 laryngoscopes
spéciaux
■ Fibroscope souple
Le fibroscope souple a longtemps été présenté comme une technique de
choix dans l’intubation difficile. Sa place a cependant tendance à diminuer
dans les algorithmes car cette technique exige :
Glottiscopes
• un opérateur entraîné (apprentissage et pratique régulière) ;
• une infrastructure adaptée puisque le fibroscope doit faire l’objet d’une
stérilisation dite « à froid » qui peut être manuelle ou automatisée.
L’ensemble du processus fait l’objet d’une traçabilité (nom du patient et his-
torique d’utilisation du fibroscope). Hors urgence, un fibroscope doit avoir
bénéficié d’une stérilisation moins de 12 heures avant son utilisation.
Les fibroscopes à usage unique, désormais disponibles, permettent de s’affran-
chir de l’infrastructure de stérilisation, avec une bonne qualité de visualisation
et un canal de fonction présent.
Un apprentissage est nécessaire car la sensibilité gestuelle n’est pas totale-
ment superposable au fibroscope réutilisable et dépend de la marque de
fibroscope à usage unique.
Le fibroscope conserve des indications de choix en cas d’absence d’ouverture
de bouche ou de cellulite de la base de langue et en cas d’intubation naso-
trachéale per-anesthésique.
/ 184 /
Fibroscopie, laryngoscopes spéciaux .16
Pour la réalisation de cet acte, le patient peut être assis ou allongé. L’opé-
Glottiscopes
rateur peut être placé devant le patient ou à sa tête.
En cas d’intubation orotrachéale, il faut toujours veiller à ce que le patient
ne morde pas le système en le protégeant avec une canule spécifique ou
un cale-dents.
Technique « combinée »
Cette technique associe fibroscope et dispositif supralaryngé tel qu’un LMA-
Fastrach™ ou d’un masque laryngé permettant l’intubation. Ce dispositif doit
avoir un canal principal de diamètre assez grand pour permettre de passer
le fibroscope et la sonde d’intubation.
La technique « combinée » ne doit être préférentiellement envisagée
qu’après l’échec des techniques conventionnelles alors que le patient est
inconscient du fait de l’anesthésie générale et qu’il est ventilé par l’intermé-
diaire d’un dispositif supralaryngé. En cas d’arrêt cardiocirculatoire, la tech-
nique combinée doit être exclue.
La mise en place d’un dispositif supralaryngé sous anesthésie locale est
décrite, mais délicate.
Le fibroscope au sortir du tube de ventilation du dispositif supralaryngé doit
se positionner assez naturellement en face du larynx qu’il reste à franchir.
Une fois ce geste accompli, il peut être procédé à l’intubation par la sonde
(Fig. 14.20).
/ 186 /
j:\2000\image\201004\ch
Fig. 16.1 • Lame de McCoy : levier en position neutre (a) et position action (b)
Les indications sont une épiglotte longue ou flottante. Cette lame peut être
appréciée lors de l’apprentissage de l’intubation par l’optimisation du plan
Glottiscopes
glottique.
La lame de McCoy, si elle a la forme de la lame de Macintosh, n’a pas les
mêmes performances puisqu’en position neutre, elle contribue à une moins
bonne visualisation du plan glottique 1. C’est peut-être pour cette raison
qu’elle peine à trouver une place dans l’algorithme de l’intubation difficile.
Laryngoscopes spéciaux
Les chirurgiens ORL réalisent des laryngoscopies directes avec des laryngos-
copes spécifiques. Ces laryngoscopes rigides ont la particularité d’avoir un
manche solidaire de la lame. Ils permettent d’augmenter la force de traction
sur le massif lingual en le comprimant.
Les laryngoscopes peuvent être utiles, s’ils sont disponibles, notamment en
bloc opératoire lors d’intubation difficile. Ils exigent la plupart du temps
d’être connectés à une source de lumière externe, dite lumière froide, ce qui
en limite la mobilité.
Les lames de ces laryngoscopes sont droites, elles peuvent être légèrement
bombées en leur milieu pour mieux s’adapter à l’anatomie de la base de la
langue. Les laryngoscopes les plus efficaces pour la gestion d’une intubation
difficile sont étroits.
1 • Cook TM, Tuckey JP. A comparison between the Macintosh and the McCoy laryngoscope blades. Anaes-
thesia 1996 ; 51 (10) : 977-80.
Glottiscopes
/ 188 /
CHAP
ITRE
Dispositifs
17 supraglottiques
supraglottiques
tionales dans le cadre des réanimations cardio-pulmonaires comme alterna-
tive à l’intubation trachéale parce l’insertion est plus rapide qu’une intuba-
Dispositifs
tion trachéale. Celle-ci reste toutefois le gold standard à condition d’être
parfaitement réalisée et maîtrisée 2.
Après lubrification par un gel hydrosoluble, les dispositifs supraglottiques se
positionnent dans le pharynx, créant une cavité étanche. Ils permettent de
s’affranchir de la configuration anatomique du patient (barbe, malforma-
tion, etc. qui sont classiquement reconnues comme des facteurs de ventilation
difficile).
Ils sont tous dotés de raccord patient en 15 M qui permet de connecter
n’importe quel système de ventilation.
Pour les dispositifs dotés d’un seul conduit destiné à la ventilation, on par-
lera de dispositif de première génération. Il leur est reproché de ne pas
assurer la protection des voies aériennes supérieures et d’exposer le patient
au risque d’inhalation.
/ 190 /
Dispositifs supraglottiques .17
supraglottiques
et canal gastrique (Fig. 17.2) ;
Dispositifs
• LMA Gastro™ dont la littérature
fait état à destination des explo-
rations digestives.
Le LMA existe en 8 tailles dont le choix
est fonction du poids du patient
(Tab. 17.1). Le volume de gonflage,
annoncé sur le sachet de conditionne-
ment, dépend de la taille.
Pour chaque taille, le volume de gon-
flage du coussinet est universel quel
que soit le modèle.
Fig. 17.1 • LMA Unique™ à usage unique
/ 192 /
Dispositifs supraglottiques .17
Technique de pose
Selon le concepteur, Archie Brain, l’insertion doit procéder ainsi 7 :
• dégonfler le masque ;
• lubrifier uniquement la face dorsale du masque pour éviter l’insufflation
accidentelle de lubrifiant ;
• l’opérateur étant à la tête du patient, le masque sera maintenu par le
tube, tel un stylo, en positionnant l’index à la jonction avec le masque.
Celui-ci est introduit dans la bouche de façon à longer le palais dur. Par
un mouvement circulaire et de bascule vers l’arrière, le masque est pro-
pulsé vers la paroi postérieure du pharynx puis vers le bas jusqu’à une
sensation de blocage ;
• au début de la manœuvre, la main libre se positionne derrière la tête,
contribuant à la soulever et à la maintenir en extension ;
• le ballonnet est gonflé et la ventilation est vérifiée.
L’opérateur peut rencontrer parfois des difficultés à l’insertion du masque
laryngé. Plusieurs tentatives sont parfois nécessaires en tentant :
• une insertion latérale ;
• une application forte du masque sur le palais dur ;
• une traction de la langue tirée en avant ou de la mandibule ;
• un repositionnement de la tête du patient ;
• une modification des pressions de gonflage du coussinet.
supraglottiques
En cas de fuite persistante, on tentera la mise en place d’un masque de taille
Dispositifs
supérieure plutôt que de surgonfler le coussinet.
Des techniques alternatives ont été décrites avec des résultats au moins aussi
performants qu’avec la technique originale :
Indications 13
En anesthésie, l’utilisation de masque laryngé a longtemps été réservée aux
interventions de courte ou moyenne durée (< 2 heures).
Les masques de deuxième génération de la gamme LMA, avec mise en place
de sonde gastrique, autorisent désormais des interventions de plusieurs
heures : la littérature fait état de durée allant jusqu’à 9 heures.
Des indications ou des chirurgies spécifiques sont rapportées telles que :
• chirurgie laparoscopique sous cœlioscopie avec ou sans curare ;
• césarienne ;
• chez le patient obèse, le LMA Proseal™ a amélioré significativement l’oxy-
supraglottiques
Effets indésirables
Un obstacle à l’insufflation peut être produit par le repli de la pointe du
masque ou le placement de l’épiglotte devant la sortie du tube dans le
masque.
Chez l’enfant, il existe un risque de bascule de l’épiglotte dans 50 % des cas.
Des maux de gorge, au niveau du cou ou de la mâchoire, peuvent survenir
suite à un gonflement excessif du bourrelet 16.
/ 194 /
Dispositifs supraglottiques .17
supraglottiques
• à forme anatomique : AuraOnce™ ;
Dispositifs
• flexibles pour la chirurgie buccale : AuraFlex™ ;
• avec drainage gastrique : AuraGain™ ;
• avec cale-dents intégré et possibilité de réaliser une intubation : Aura-i™ ;
• stérilisables : Aura40™.
En dehors des critères évoqués, le choix peut se faire sur l’existence d’une
extrémité renforcée pour éviter la plicature ou autres caractéristiques.
D’autres masques portent le nom de Softseal™, Solus LM™...
Malgré leur spécificité, ces dispositifs se posent comme ceux de la gamme LMA.
■ i-gel™
C’est un dispositif exclusivement à usage unique, introduit à l’aveugle dans la
bouche. Son extrémité distale va se positionner dans la bouche de l’œsophage.
Caractéristiques
La particularité de L’i-gel™ est d’être munie d’un coussinet non gonflable en
j:\2000\image\201004\ch17\3
Il existe en 7 tailles de façon à couvrir toutes les classes d’âge (Tab. 17.2) ; le
code couleur est le même que celui des autres produits (masque et canule)
du fabricant.
supraglottiques
/ 196 /
Dispositifs supraglottiques .17
1 Rose 2-5
2 Gris 10-25 12 5
3 Jaune 30-60 12 6
4 Vert 50-90 12 7
5 Orange > 90 14 8
DI : diamètre interne ; SOG : sonde œsogastrique.
Technique de pose
Après avoir choisi le masque de taille adaptée et avant l’insertion, penser à
lubrifier raisonnablement avec un gel hydrosoluble l’ensemble des faces anté-
rieures, postérieures et latérales du coussinet en évitant d’obstruer l’orifice
de ventilation.
supraglottiques
L’insertion se déroule comme suit :
Dispositifs
• placer la tête en extension et le cou fléchi ;
• introduire l’i-gel™ en le maintenant par le cale-dents ;
• suivre le voile du palais et le mur pharyngé postérieur ;
• insérer jusqu’à sentir une résistance définitive sans exercer de forces
excessives ;
• en cas de résistance prématurée, la descente du dispositif peut être faci-
litée par une protraction de la mandibule ;
• une résistance passagère, à mi-chemin, peut correspondre au passage
des piliers du voile, elle témoigne d’une insertion correcte ;
• le marquage horizontal présent (sur les masques de taille adulte) à
l’extrémité proximale doit se situer à la hauteur des incisives ;
• fixer le dispositif par du ruban adhésif de part et d’autre sur le maxillaire
supérieur ;
• introduire la sonde gastrique dans l’orifice de drainage après l’avoir
lubrifiée.
Indications
La littérature fait état de l’utilisation de l’i-gel™ dans de multiples indications.
Elles sont similaires à celles des masques laryngés comme alternative à l’intu-
bation trachéale ou la ventilation au masque faciale.
Les patients fragiles peuvent être une indication élective d’un i-gel™ ou d’un
masque laryngé puisqu’ils nécessitent une profondeur d’anesthésie moins
importante que pour une intubation orothrachéale, les répercussions hémo-
dynamiques en seront moindres 20.
L’absence de coussinet gonflable et donc l’absence de variations de pression
susceptibles d’être rencontrées lors de changement d’altitude en cas de trans-
ports héliportés est l’un des motifs qui a contribué à ce que l’I-gel™ soit retenu
par les forces armées américaines pour la sécurisation des voies aériennes lors
des évacuations tactiques 21.
Développements
Le I-gelO2 Resus Pack a été développé spécifiquement pour la médecine
d’urgence extra-hospitalière. C’est un pack qui comprend un sachet de lubrifi-
cation, un harnais de fixation, une sonde gastrique et un i-gel™. Celui-ci se
distingue par un port supplémentaire d’arrivée d’oxygène pour faciliter
l’apport d’oxygène et d’un crochet de fixation. Il n’existe que dans les tailles 3,
supraglottiques
4 et 5.
Dispositifs
/ 198 /
Dispositifs supraglottiques .17
■ Tube laryngé
La deuxième génération du tube laryngé, totalement remanié, répond à
l’acronyme LTS-D™. Cette nouvelle gamme couvre désormais l’ensemble des
classes d’âge.
Caractéristiques
j:\2000\image\201004\ch17\4
supraglottiques
Dispositifs
La courbure du tube a été portée à 60o pour faciliter son insertion et réduire
l’encombrement dans l’hypopharynx. C’est à ce niveau que le tube de venti-
lation se termine par une zone composée de deux orifices latéraux, d’une
grande ouverture ventrale et de quatre ouvertures longitudinales. Cela
permet d’avoir une ventilation très efficace.
Le choix de la taille du tube laryngé se fait selon :
• le poids pour les nourrissons < à 5 kg jusqu’à l’enfant,
• la taille de l’enfant jusqu’à une taille > 180 cm.
Un système de code couleur permet de différencier les tailles.
Le tube laryngé est disponible en 7 tailles. Il est commercialisé avec une
seringue sur laquelle sont présents des repères de couleur identique au code
couleur de taille. Chaque repère correspond au volume de gonflage du tube
de la même couleur (Fig. 17.5).
Sur chacune de ses tailles, le LTS-D™ est doté d’un tube d’aspiration gastrique
pour réduire la pression dans l’estomac et limiter le risque de régurgitation
et d’inhalation en cas d’insufflation gastrique. Parmi tous les dispositifs supra-
glottiques, l’industriel se vante d’avoir le plus important canal de drainage
(Tab. 17.3).
0 Transparent Nouveau-né 10 mm 10 CH
1 Blanc 5-12 kg 10 mm 10 CH
2 Vert 12-25 kg 15 mm 16 CH
4 Rouge 155-180 cm 18 mm 18 CH
/ 200 /
j:\2000\image\201004\ch
Technique de pose
Il convient avant son insertion de dégonfler les deux ballonnets pour leur
supraglottiques
donner une forme en parachute.
Dispositifs
L’insertion se déroule comme suit :
• choisir une taille adaptée ;
• placer la tête du patient en position neutre ;
• introduire le tube laryngé en le tenant entre le pouce et l’index comme
un stylo ;
• suivre le voile du palais et le mur pharyngé postérieur ;
• insertion du tube jusqu’au repère proximal ;
• gonflage du ballonnet.
L’insertion peut être facilitée en tirant sur la mandibule vers le haut.
Le constructeur propose pour le gonflage des ballonnets une seringue avec
repère d’insufflation. Cette seringue présente des repères de volume de cou-
leur identique à ceux des tubes laryngés. Ces repères renseignent sur le
volume à insuffler dans le ballonnet. La pression sera limitée à 60 cmH2O avec
l’aide d’un manomètre.
Indications
Le LTS-D™ trouve sa place en anesthésie et en médecine d’urgence pour
assurer la liberté des voies aériennes et contribuer à l’homéostasie. Dans cer-
tains pays, il a pris une place lors de la prise en charge extra-hospitalière ou
aux urgences dans le management des voies aériennes dans des délais rapides
(< 30 secondes), même dans des mains peu expérimentées 25 26.
Une récente étude multicentrique, portant sur plus de 3 000 patients, montre
que le recours au tube laryngé versus l’intubation endotrachéale se traduit
par une survie des arrêts cardiaques extra-hospitaliers significativement supé-
rieure à 72 heures 27.
supraglottiques
Le G-LT™ ou gastro-tube-laryngé
Dispositifs
/ 202 /
Dispositifs supraglottiques .17
■ Combitube™
Son usage est limité, en mode dégradé, au cas d’échec d’intubation et de
ventilation.
Caractéristiques
C’est un dispositif non stérile permettant de ventiler le patient.
Il existe en deux tailles :
• 37 F pour des patients de taille comprise entre 120-180 cm ;
• 41 F pour des patients de taille > 180 cm.
C’est un tube composé de deux lumières :
• laryngée (embout transparent) ;
• œsophagienne ou pharyngée (embout bleu foncé).
supraglottiques
Il est muni de deux ballonnets, distal et proximal (Fig. 17.6).
Dispositifs
Technique
Ce dispositif s’introduit à l’aveugle sans laryngoscopie, après l’avoir lubrifié et
avoir vérifié les ballonnets, la tête en position neutre ou en légère extension.
Il est poussé jusqu’à ce que les repères se trouvent au niveau de l’arcade
dentaire. Une fois le dispositif en place, il faut ventiler sur l’embout bleu
foncé (pharyngé) après avoir gonflé le ballonnet (100 mL) et ausculter les
poumons du patient ainsi que l’aire épigastrique :
• soit l’auscultation pulmonaire est positive et l’auscultation gastrique
négative ; le patient peut continuer d’être ventilé sur cet embout bleu ;
• soit l’auscultation pulmonaire est négative et l’auscultation gastrique
positive ; il faut alors ventiler sur l’embout blanc (laryngé) (ballonnet
gonflé à 12-15 mL) et vérifier à nouveau l’auscultation (qui doit dans ce
cas être positive en pulmonaire et négative en gastrique).
/ 204 /
Dispositifs supraglottiques .17
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use of the Combitube. Anesth Analg 1997 ; 85 (4) : 937-9.
30 • Bagheri SC, Stockmaster N, Delgado G, et al. Esophageal rupture with the use of the Combitube: report
of a case and review of the literature. J Oral Maxillofac Surg 2008 ; 66 (5) : 1041-4.
/ 206 /
CHAP
ITRE
Abord trachéal
18
/ 208 /
Abord trachéal .18
15 – 10,4 NP
cadavres 5
13 – 13,69 [8-19] NP
cadavres 6
L’étude la plus pertinente (n = 482) met en évidence une relation entre l’âge
et la taille de la membrane cricothyroïdienne chez les sujets de sexe masculin.
En moyenne, la taille est de :
• 6,59 (0,19) mm de 16 à 35 ans ;
• 8,25 (0,12) mm de 36 à 93 ans une significativité de p < 0,001.
Abord trachéal
Aucune corrélation n’a été observée chez les sujets de sexe féminin. Les
auteurs n’excluent pas la probabilité d’une différence significative qui n’a pu
être mise en évidence en raison d’un effectif insuffisant (105 vs 377).
Ils souhaitent la collecte de données complémentaires pour valider les don-
nées dans divers groupes de population et trouver une éventuelle relation
entre la hauteur de la MCT avec celle du patient.
Ces mesures ont été réalisées, en position neutre, à l’aide d’un compas élec-
tronique et n’ont pas été validées par la dissection, la visualisation ou la
mesure chez le vivant ; mais le pourraient-elles ?
Les auteurs précisent que ces mesures ne concernent pas strictement la hau-
teur de la membrane cricothyroïdienne mais qu’elles définissent les dimen-
sions à travers lesquelles un tube trachéal doit pouvoir passer. Elles consti-
tuent, à ce titre, la mesure cliniquement importante dans ce contexte.
Les mesures doivent pouvoir être majorées de 20 % si elles avaient été réa-
lisées en hyperextension par l’étirement des tissus ou la mobilisation de l’arti-
culation cricothyroïdienne. On observe qu’avec l’âge, l’existence de calcifica-
tions va réduire ou inhiber cette majoration. C’est pourquoi, on ne doit pas
tenir compte de cette potentielle majoration pour le choix de la prothèse.
L’articulation entre les cartilages cricoïde et thyroïde repose sur des surfaces
articulaires qui peuvent être de trois types, parfois non symétriques. Elle est
dotée de mobilité très significativement différente selon les types. Elle
contribue à des mouvements de rotation, glissements horizontaux ou verti-
caux que l’on peut assimiler au mouvement d’une visière (le cartilage thy-
roïde) sur un casque (le cartilage cricoïde) 7. Le type d’articulation contribue
peut-être aussi à la grande diversité de hauteur observée entre les individus
qui s’ajoute aux facteurs déjà évoqués.
Autres mesures
Abord trachéal
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Abord trachéal .18
Profondeur de la MCT
Chacun peut apprécier que la MCT n’est pas toujours une structure superfi-
cielle et qu’elle peut être difficile à palper et à repérer ; contrairement à
certaines affirmations 13.
Rares sont les études à s’être intéressées à ce sujet. Sans information précise
sur la population étudiée, un travail rapporte une distance peau/MCT de 16,2
[3-33] vs 13,9 [3-37] mm (p = 0,42) similaire chez les femmes et les hommes
mais avec une grande répartition entre les individus 4 alors que d’autres tra-
vaux rapportent une distribution de tissu adipeux plus importante dans la
région cervicale chez l’homme que chez la femme 14.
Dans une population de patients obèses morbides avec SAOS et présentant
une laryngoscopie difficile, l’épaisseur des tissus mous était plus importante
(28 (2,7) mm vs 17,5 (1,8) mm ; p < 0,001) que chez les patients présentant
une laryngoscopie facile. Elle était en rapport avec le périmètre cervical (50
(3,8) vs 43,5 (2,2) cm avec p < 0,001) 15.
Un périmètre cervical important est certainement le signe d’une épaisseur
importante des tissus qui risque de s’accompagner de difficultés potentielles
à l’abord de la MCT.
Chez des parturientes obèses (IMC > 45 CGS), la profondeur de la membrane
est mesurée, par échographie, à 18 (16,3 – 19,8) vs 10,6 (8,81 – 12,4) mm chez
les non-obèses (p < 0,001) 16.
Sur deux iconographies personnelles, la MCT est mesurée à près de 59 mm
Abord trachéal
du plan cutané sur des coupes scannographiques en position neutre pour des
IMC de 32 ou 40 CGS (Fig. 18.1).
Rapports divers
Les études sur cadavres mettent en évidence la présence d’une artère cricothyroï-
dienne transversale et des affluents des veines thyroïdiennes traversant la mem-
brane cricothyroïdienne dans sa moitié supérieure pour 93 % des 15 cadavres
étudiés par Dover et al. Il est aussi fait état de structures vasculaires, artérielles
ou veineuses, orientées verticalement chez 62 % des 34 cadavres étudiés 17. Ces
vaisseaux peuvent être indifféremment médians ou latéraux droit ou gauche 18.
Toute incision de la membrane, qu’elle soit horizontale ou verticale, risque
fort de s’accompagner de saignement. Cette complication devrait être moins
fréquente ou importante en cas d’effraction de la membrane avec le principe
de la dilatation.
La partie haute de la MCT est située près de 10 mm en dessous du plan des
cordes vocales ; celles-ci ne peuvent donc pas être blessées lors de la procé-
Abord trachéal
Dans le contexte d’un abord trachéal en urgence et face à une telle diversité
anatomique, il semble nécessaire d’avoir à disposition une prothèse qui puisse
se révéler universelle, dont le diamètre externe soit au maximum de 8 mm et
d’une longueur d’au moins 40 mm puisque le plus souvent on ne peut pré-
juger du sexe et de la morphologie du candidat à la réalisation du geste.
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Abord trachéal .18
■ Repérage de la MCT
L’abord de la MCT pose la question de son identification par la palpation qui
peut être facilitée ou influencée par la présence de la proéminence laryngée.
Une erreur d’identification peut se faire au profit des anneaux trachéaux par
assimilation du cartilage thyroïde au cartilage cricoïde, erreur qui semble
moins délétère que l’abord de la membrane thyrohyoïdienne 19, sauf si elle
s’accompagne de lésions des voies respiratoires 20.
Dans des études sur cadavres non obèses, des taux de réussite de 84 ou 88 %
(selon les techniques) ont été décrits 21 alors que le rapport NAP 4 sur les
accidents d’anesthésie rapporte 52 % d’échecs (15/26) pour les cricothyroï-
dotomies réalisées par des anesthésiologistes 22.
L’identification de la MCT s’avère significativement plus difficile chez les per-
sonnes de sexe féminin 80 vs 30 % (p < 0,001). Cette différence est à mettre
sur le compte du caractère moins marqué de la proéminence laryngée chez
la femme. Cela s’explique par le degré d’ouverture des ailes thyroïdiennes,
on parle alors d’angle thyroïdien. Il apparaît que celui-ci est plus important
ou ouvert pour le sexe féminin que le sexe masculin comme en atteste le
tableau 18.2. La figure 18.2 en rapporte deux exemples masculins (Fig. 18.2 a
et b) et un exemple féminin (Fig. 18.2 c).
Les extrêmes observés sont dans un rapport de 2,8 avec un angle aigu de 50o
pour le sexe masculin, facilement repérable ou palpable, alors que pour le sexe
féminin une angulation de 132o correspond plus à une courbe qu’un angle.
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Abord trachéal .18
Palpation
Avant tout, il est nécessaire de rappeler que :
• la palpation de la région cervicale antérieure dépendant de la morpho-
logie du patient ;
• si le larynx est un organe médian, un certain nombre de pathologies
(cancer ou formations lymphomateuses) peuvent conduire à le latéraliser
ou à le désaxer ;
• sur un patient petit et trapu, le repérage des deux cartilages du larynx
peut s’avérer délicat avec un cricoïde proche du manubrium sternal ce
qui peut conduire à la réalisation d’une cricothyrotomie comme alterna-
tive à la trachéotomie faute d’accès aux anneaux trachéaux lors d’une
situation de CICO 32.
La palpation pour le repérage de la MCT peut reposer sur plusieurs méthodes :
• la palpation générale qui commence soit de l’encoche thyroïdienne soit
de la fourchette sternale selon un mouvement descendant ou ascendant ;
• la technique à quatre doigts qui consiste à placer son auriculaire dans la
fourchette sternale afin de trouver la MCT avec l’index ;
• la technique du pli du cou qui nécessite d’identifier le pli antérieur du
cou qui recouvre la MCT.
Aucune technique n’a montré de franche supériorité avec un taux de succès
compris entre 46 à 62 % (malgré une formation antérieure) au sein d’une
population ayant un IMC de 28 avec un ratio sexe équilibré. Le temps de
repérage moyen est de 12 à 14 secondes avec un maximum de 45 33.
Pour sa part la DAS, dans les recommandations 2015, préconise en première
intention la technique du laryngeal handshake (« prise en main du larynx »)
décrite par Levitan (Fig. 18.3) 34.
Cette technique, réalisée avec la main non dominante, doit permettre de
successivement :
Abord trachéal
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Abord trachéal .18
À ce jour, aucune étude n’a évalué le temps d’identification dans des popu-
lations obèses mais il est probable qu’il soit plus élevé que les données avan-
cées ci-dessus.
Chacun des taux de réussite ou d’échec de repérage de la MCT ont été réa-
lisés dans le cadre d’études cliniques qui se veulent réalistes mais dans un
environnement stable.
Dans un réel contexte d’urgence, il est probable que le taux de succès se
dégrade avec la pression que peut constituer la gestion d’une situation de
CICO, un emphysème sous-cutané et/ou une faible expérience.
Une étude souligne l’impact bénéfique de la mise en place d’un dispositif
supraglottique, situation clinique réaliste dans le cadre de la gestion d’une
intubation difficile, sur la recherche de la MCT dans une population exclusi-
vement féminine. Par la palpation, le taux d’identification augmente signi-
ficativement de 36 à 66 % (p < 0,001) alors que le temps de repérage diminue
(p < 0,05). La mobilisation du cricoïde vers l’avant et la diminution de l’angle
de la trachée avec la MCT de 14,8o [4-29o] par les DSG augmentent la capacité
d’identification par la palpation de la MCT 38.
Apport de l’échographie
L’échographie est employée depuis plusieurs années pour évaluer les voies
respiratoires : le bon positionnement des sondes d’intubation, le diamètre de
la trachée, la mobilité des cordes vocales, le diagnostic d’un
Abord trachéal
pneumothorax 39 40.
Elle est maintenant régulièrement employée pour l’identification de la MCT,
plus particulièrement chez la femme et chez l’obèse, pour aider au repérage
de la MCT car les ultrasons s’affranchissent de la profondeur des tissus mous.
Ainsi dans un collectif de 223 patients non obèses, l’échographie se montre
dix fois plus précise, définie par une précision ^ 5 mm du point médian de
la MCT, que la palpation manuelle (81 % contre 8 %, p < 0,0001) dans la
Sur une patiente obèse morbide (IMC = 45 kg.m2) le temps médian d’identi-
fication a été de 48 secondes [26-112] pour 29 tentatives réussies sur 35 46.
Techniques de l’échographie
L’identification de la MCT nécessite de réaliser l’échographie dans un plan :
• transversal pour rechercher la trachée ;
• longitudinal pour l’identification des anneaux trachéaux et des cartilages
cricoïde/thyroïde.
Abord trachéal
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Abord trachéal .18
■ Cricothyrotomie
La cricothyrotomie est le nom générique donné à l’effraction de la membrane
cricothyroïdienne mais la littérature fait état d’autres termes tels que : conio-
tomie, cricothyrotomie, intercricothyroïdotomie, minitrachéotomie, ponction
intercricothyroïdienne ou encore oxygénation transtrachéale.
Techniques de cricothyrotomie
On en distingue 3 types :
1. le cathétérisme transtrachéal, qui repose sur l’introduction d’un fin cathéter
tel un cathéter artériel ou veineux, sans incision, par simple ponction percu-
tanée ; les Anglo-Saxons l’appellent « cannula ou needle crico-thyrotomy ».
Cette voie d’abord est conditionnée au recours à une technique de ventila-
Abord trachéal
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nant du SSI
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Abord trachéal .18
Dispositifs
Ils se différencient par des longueurs ou des diamètres différents et la pré-
sence ou non d’un ballonnet. On peut les classer en :
• dispositif de 1re génération ou d’oxygénation ;
• dispositif de 2e génération disposant d’un ballonnet, autorisant une
ventilation.
Bien que la réalisation d’une cricothyrotomie soit un geste peu pratiqué, il
existe de très nombreux dispositifs ou présentations d’un même dispositif qui
attestent de l’intérêt pour cette technique.
Les dispositifs commercialisés en France sont présentés dans ce chapitre.
Dispositifs d’oxygénation
Abord trachéal
Transtracheal Percutanée 2 5, 7
Airway Catheter®
(Fig. 18.6)
Cricath® Percutanée 2 7
(Fig. 18.7)
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Abord trachéal
Fig. 18.5 • Transcricotome de Ravussin® : adulte (a), enfant (b), nourrisson (c)
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Abord trachéal
• l’arrêt respiratoire ;
• obstruction VAS avec une expiration possible ;
• obstruction complète VAS.
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Abord trachéal .18
Tab. 18.4 • Impact du diamètre de la prothèse et de la situation clinique sur les para-
mètres biologiques
15 G Canule Canule
1,4 mm ID = 2,5 mm ID = 3 mm
Arrêt respiratoire
Cette étude atteste qu’un diamètre minimal de 3 mm est souhaité pour les
canules amenées à être utilisées dans de telles situations de détresse.
Une canule d’un DI 6 3 mm autorise une ventilation spontanée. On peut
penser à son recours en cas d’accès dyspnéique d’un patient.
Le contexte d’urgence, tel qu’un CICO, qui peut régir l’utilisation de ces dis-
positifs, doit privilégier les dispositifs résistant à une plicature en rejetant les
simples cathéters intraveineux 64. Il en est de même des stylos qui ne se révè-
lent efficaces qu’au cinéma 65.
Ces dispositifs relèvent alors, par leur diamètre intérieur et/ou leur modalité
de raccordement au système de ventilation, de la même technique de venti-
lation que le cathétérisme transtrachéal : la Jet Ventilation de Haute Fré-
quence. Cette technique, employée par des utilisateurs entraînés, est classi-
quement assurée par des appareils spécifiques mais des dispositifs manuels
Abord trachéal
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III : 12 à 15 cpm.min-1 ;
• le Ventrain® est présenté comme un respirateur unidirectionnel à
commande manuelle, relié à une source d’oxygène devant délivrer un
débit optimal de 15 L.min-1 (Fig. 18.14) 68. Il se caractérise par l’expiration
qui est dite active, reposant sur le principe de Bernoulli. L’insufflation
est provoquée par l’obstruction d’un by-pass 69. À une fréquence de 15
cpm.min-1, le Ventrain® est capable de délivrer un volume maximal,
mesuré sur un banc, de 675mL.
Le Ventrain® par son expiration active semble être le plus sécurisant de ces
dispositifs.
Ces dispositifs d’oxygénation et les conditions de ventilation doivent faire
l’objet, le plus rapidement possible, d’un relais à un accès aux voies aériennes
plus sécurisant, tel une trachéotomie, par un dispositif conventionnel. Leur
recours est limité à quelques heures.
Dispositifs de ventilation
L’apport d’un ballonnet permet une ventilation efficace par :
• l’étanchéité des voies aériennes ;
• la maîtrise des entrées et des sorties des fluides ;
• la mesure des pressions et de la composition du mélange gazeux.
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La DAS reconnaît qu’une grande partie des données sur lesquelles reposent
ces recommandations provient de scénarios utilisant des mannequins, des
cadavres, des pièces anatomiques d’animaux ou des séries de cas extra-hos-
pitaliers et qu’elles ne peuvent se traduire directement dans la pratique
clinique.
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Abord trachéal .18
Une autre étude sur des mannequins simulant le cou de patients obèses avec
une épaisseur de tissus de 30 ou 39 mm, la pratique d’une cricothyrotomie
chirurgicale montre :
• une erreur maximale du point médian de la MCT de 41 mm ;
• une incision maximale de 108 mm ;
• un taux de réussite < 50 % ;
• un temps de reventilation moyen triple du temps nécessaire, mais avec
un maximum de 10 minutes, pour un mannequin mince ;
chacune de ces données étant statistiquement significative avec p < 0,001 73.
nique qui demande, à réaliser, en cas d’échec de palpation, une large incision
puis à disséquer avec les doigts les tissus du cou à la recherche du larynx. !
Cricothyrotomie à la canule
Elle est moins plébiscitée pour un temps de réalisation plus long, un taux de
succès moindre et la possibilité de lésions secondaires constituées par des
fausses routes ou des plaies de la paroi trachéale postérieure qui peuvent
provenir des caractéristiques des dispositifs ou des techniques de réalisation.
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Notre préférence
Pour la réalisation d’une cricothyrotomie, la procédure qui fait appel à la
technique de la canule par la méthode de Seldinger a notre préférence parce
qu’elle nous semble plus sécurisante que la technique chirurgicale.
Ce choix s’applique à tous les patients et trouve sa pleine justification chez les
patients obèses ou pour ceux dont la membrane cricothyroïdienne est impalpable.
Abord trachéal
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Abord trachéal .18
• à la ventilation :
– emphysème sous-cutané ;
– pneumothorax.
La morbidité et la mortalité sont identiques à la trachéotomie.
L’évaluation dynamique d’un scénario de CICO sur simulateur montre que la
décision de cricothyrotomie est trop souvent prise tardivement après la sur-
venue d’un arrêt cardiaque hypoxique 83. Cette étude témoigne de la
■ Trachéotomies
Elles ne doivent en aucun cas être réalisées au niveau de la membrane
crico-thyroïdienne.
Trachéotomie chirurgicale
Une trachéotomie consiste à créer une incision au niveau d’un espace intertra-
chéal situé entre le 2e et le 4e anneau trachéal. Préalablement, l’opérateur réalise
une palpation minutieuse du cou puis procède à une incision arciforme hori-
zontale du plan cutané, du muscle peaucier puis de la ligne blanche. Il découvre
ainsi les muscles sous-hyoïdiens et l’isthme thyroïdien. Celui-ci doit être sec-
tionné avec ligature hémostatique de chacune des tranches des 2 moignons
isthmiques. L’absence de section ou de ligature peut conduire à des saignements
secondaires importants. La trachée est incisée en « H » horizontal.
La morphologie et le sexe du patient vont guider le choix de la canule (type,
diamètre et longueur) afin d’éviter toute décanulation accidentelle.
Trachéotomie percutanée
Elle utilise les mêmes repères que la voie chirurgicale. La différence repose
sur la substitution de la dissection chirurgicale par la dilatation. Il existe plu-
sieurs techniques : celle de Fantoni qui se pratique par voie rétrograde, celles
de Ciaglia (dilatateur unique ou multiple), Criggs ou Frova (PercuTwist®) qui
font appel à la méthode de Seldinger. Il est recommandé que ces dernières
soient réalisées sous contrôle fibroscopique. La transillumination facilite le
niveau de la ponction, évite les fausses routes de ponction et favorise le bon
Abord trachéal
positionnement de la canule.
Cette technique réduit le temps de réalisation de la trachéotomie et ses
complications. C’est probablement pour ces raisons que la trachéotomie per-
cutanée devient la technique de choix dans les secteurs de réanimation.
Lors de sa réalisation, l’opérateur doit cependant être prêt à convertir cette
technique en trachéotomie chirurgicale.
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Abord trachéal .18
■ Spécificités pédiatriques
En plus des particularités du larynx de l’enfant déjà décrites, il faut ajouter
l’immaturité du larynx sur le plan de l’ostéogenèse des cartilages conduisant
à une certaine élasticité du larynx (pouvant être facilement comprimé) qui
rend la réalisation de ces techniques difficile voire dangereuse.
MCT
Elle n’a fait l’objet de mesures que sur des nouveau-nés de moins de 4 kg
décédés :
• hauteur : de 2,49 mm (< 2 kg) à 2,8 mm (2 kg) sans différence entre les
sexes ;
• largeur : 3,03 mm.
Ces dimensions sont trop petites pour permettre le passage d’un tube trachéal
ce qui contre-indique la réalisation d’une cricothyrotomie chirurgicale 84.
La faible hauteur de la membrane s’explique par un recouvrement plus impor-
tant de celle-ci par la partie basse du cartilage thyroïde.
Abord trachéal
Il faut rappeler que l’anatomie du larynx chez l’enfant est différente de celle
de l’adulte et qu’à la naissance la membrane cricothyroïdienne se trouve en
position très haute dans le cou, quasiment sous la mandibule (cf. chapitre I
« Rappels anatomiques »). Par ailleurs, le cartilage thyroïde est sous déve-
loppé par rapport à celui de l’adulte.
Cricothyrotomie
S’il existe quelques dispositifs à visée pédiatrique (cf. tableau 18.3 et d’autres
non commercialisés en France tel le Pertrach DI = 3 mm et le PediaTrake DE
= 3,5 mm), il semble qu’ils présentent des taux de complications ou d’échecs
importants 85 et soient davantage utilisés sur des modèles animaux qu’en pra-
tique clinique 86.
En raison de leur diamètre externe trop important par rapport à la hauteur
de la MCT, les dispositifs de cricothyrotomie ne peuvent être employés chez
le nouveau-né, le nourrisson et le jeune enfant. Ils sont à réserver aux grands
enfants ou aux adolescents 87. Il faut bien évidemment utiliser des dispositifs
dont le diamètre est adapté à chaque individu !
Pour les jeunes enfants, il est possible de se rabattre sur un cathéter court
intraveineux, plus approprié, introduit au travers de la membrane cricothy-
roïdienne pour assurer l’oxygénation de l’enfant pendant l’utilisation d’une
autre technique (fibroscope, stylet optique etc.). Le DE d’un cathéter de 16
G autorise son utilisation dès la naissance.
Cependant cette technique est difficile et dangereuse. Elle est contre-indi-
quée en cas de traumatisme du larynx.
Dans cette situation, la ventilation n’est pas chose simple. Le recours au BAVU
nécessitera quelques manipulations pour se connecter au cathéter court.
Abord trachéal
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Abord trachéal .18
Pour les enfants de 1 à 8 ans, dans une situation de CICO, les RFE de 2018
préconisent la présence d’un médecin ORL pour la réalisation d’une trachéo-
tomie ou d’une bronchoscopie. En cas d’absence d’ORL, un accès cricothyroï-
dien percutané avec un cathéter court est préconisé pour permettre une ven-
tilation par jet ventilation, sous couvert d’un temps d’insufflation de
1 seconde et de 12 cpm.min-1. Une cricothyrotomie chirurgicale pourra être
pratiquée en cas d’échec.
Intubation rétrograde
La littérature évoque l’utilisation de cette technique chez le nourrisson et le
jeune enfant à défaut d’autres dispositifs ou techniques adaptés à cette popu-
lation. Le Retrograde Intubation Set® est d’ailleurs disponible en version
pédiatrique avec un mandrin de 6 F de diamètre (2 mm) permettant l’utili-
sation de sonde d’au moins 2,5 mm de DI.
La technique consiste en :
• ponctionner perpendiculairement la MCT avec un cathéter court ;
• orienter l’aiguille vers la tête du patient ;
• introduire un guide métallique dans le cathéter qui peut sortir sponta-
nément ou que l’on va chercher dans la bouche. Le bloquer par une pince
de Kocher au niveau de la MCT ;
• faire glisser le cathéter radio-opaque sur le mandrin métallique ;
• descendre une sonde d’intubation sur l’ensemble guide – cathéter ;
• désolidariser le cathéter du guide pour le réintroduire dans la sonde
d’intubation ce qui va permettre sa descente dans la trachée ;
• retirer le guide métallique ;
• descendre la sonde d’intubation dans la trachée.
Abord trachéal
Dans la pratique, la descente vers l’arbre trachéal n’est pas une certitude. À
cela, deux explications :
• le fait de recourir à des dispositifs non spécifiques ;
• les conditions anatomiques.
Trachéotomie
À l’heure actuelle, les principales indications de trachéotomie chez l’enfant
sont :
• une malformation congénitale des voies aériennes supérieures :
séquence de Pierre-Robin ;
• une sténose sous-glottique sévère, la paralysie des cordes vocales, la
papillomatose laryngotrachéale diffuse, le diastème laryngé ;
• une ventilation contrôlée ou assistée au long cours : syndrome d’Ondine,
stade terminal d’une maladie neuromusculaire ou grand brûlé ;
• une tumeur obstructive des voies aériennes supérieures : le lymphan-
giome kystique géant ;
• le contrôle temporaire des voies aériennes en cas de chirurgie craniofa-
ciale complexe ;
• la ventilation prolongée après traumatisme crânien sévère.
licite que le diamètre interne, peut être évalué grâce aux formules de Behl 90 :
• diamètre externe (mm) = âge en années/3 + 5,5
• diamètre interne (mm) = âge en années/3 + 3,5
Le tableau 18.6 rapporte les caractéristiques d’un type de canule.
Lors des interventions sur la tête ou le cou chez un patient trachéotomisé,
on remplace la canule de trachéotomie par une canule de Montandon® qui
n’existe qu’avec un diamètre interne minimal de 6 mm (DE : 8,8 mm).
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Abord trachéal .18
Trachéotomie percutanée
Elle n’est possible qu’au-delà de 10 ans. Les caractéristiques de la trachée à
cette période de la vie, souplesse et étroitesse, compliquent la réalisation du
geste et majorent le risque de complications 91.
Néonatale
Pédiatrique
Pédiatrique longue
1 • Ellis H, Feldman S, Harrop-Griffiths S. Anatomy for anaesthetists. 8th ed. Wiley-Blackwell, Chichester ;
2004.
2 • Salah N, El Saigh I, Hayes N, McCaul C. Airway injury during emergency transcutaneous airway accesse:
a comparaison at cricothyroid and tracheal sites. Anesth Analg 2009 ; 109 (6) : 1901-7.
3 • Jain M, Dhall U. Morphometry of the Thyroid and Cricoid Cartilages in Adults on C.T. Scan. J Anatomical
Society of India 2010, 59(1) : 19-23.
4 • Prithishkumar IJ, David SS. Morphometric analysis and clinical application of the working dimensions of
Abord trachéal
cricothyroid membrane in south Indian adults: with special relevance to surgical cricothyroidotomy. Emerg
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5 • Dover K, Howdieshell TR, Colborn GL. The dimensions and vascular anatomy of the cricothyroid mem-
brane: relevance to emergent surgical airway access. Clin Anat 1996 ; 9 (5) : 291-5.
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Abord trachéal
/ 254 /
CHAP
ITRE
Extubation
19
/ 256 /
Extubation .19
/ 258 /
Extubation .19
19. Extubation
Fig. 19.1 • Algorithme d’extubation à haut risque selon la RFE Intubation difficile et
extubation 2017
– Algorithmes
Extubation
/ 260 /
j:\2000\image\201004\ch
Extubation .19
NR = non renseigné.
Extubation
L’utilisation de GEC peut conduire à des complications diverses dont les plus
fréquentes sont à type de barotraumatisme tel un pneumothorax 25.
De telles complications peuvent survenir en cas de :
• descente du guide échangeur jusqu’au niveau des bronches comme avec
les longs mandrins béquillés (cf. chapitre 13 « Mandrins ») ;
• recours à de la jet ventilation sur une dyspnée d’origine obstructive dont
le traitement sera assuré par une ré-intubation.
Avec les GEC, l’apport d’oxygène doit être privilégié à faible débit de gaz ou
par l’intermédiaire d’un ballon auto-remplisseur à valve unidirectionnelle. En
cas d’urgence, l’emploi d’une jet ventilation ne peut s’envisager qu’en mode
manuel, à base fréquence, petit volume courant et en s’assurant d’une bonne
expiration 26.
Nous ne recommandons pas l’usage d’une sonde gastrique comme guide
échangeur creux, leur souplesse exposant au risque d’échec de la technique.
Une version de GEC a été développée pour le changement des sondes à
double lumière grâce à son extrémité flexible dotée d’un bout mousse de
7 cm pour éviter le risque d’un traumatisme des bronches. Il est commercialisé
en deux diamètres, 11 et 14 Fr, pour une longueur de 100 cm 27.
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9 • Devys JM, Balleau C, Jayr C, Bourgain JL. Biting the laryngeal mask: an unusual cause of negative pressure
– Algorithmes
/ 262 /
Extubation .19
■ Complications nasales
Les complications sont très souvent secondaires au passage de la sonde à type
de traumatisme de la tache vasculaire, lésions artériolaires ou déchirure de
la muqueuse avec trajet sous-muqueux. Elles se manifestent par une épistaxis,
volontiers favorisée par des situations à risque hémorragique (traitement
anticoagulant, coagulopathie, thrombopathie). Il existe un risque d’abcès de
la cloison nasale ou dans l’espace parapharyngé. Il a été rapporté des cas de
lésions de cornet (rupture ou luxation) 1.
quatre semaines.
Extubation
/ 266 /
Complications de l’intubation et leurs préventions .20
Troubles fonctionnels
Ils apparaissent le plus souvent dans les 24 heures suivant l’extubation.
Les moins graves sont :
• douleurs à la déglutition avec dysphagie ;
• douleurs pharyngolaryngées ;
• dysphonie ;
• toux sèche.
Les plus graves sont :
• dyspnée inspiratoire ou aux deux temps ;
• dysphonie résistante au traitement symptomatique ;
• fausse route alimentaire.
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– Algorithmes
Extubation
La majorité des formations sur l’intubation difficile se fondent sur une partie
théorique avec revue de la littérature, suivie d’ateliers sur mannequins fixes.
Ce type de formation ne permet qu’une évaluation subjective du candidat,
se fondant sur l’acquisition du savoir et son application (savoir-faire) en
dehors de toute intégration dans un contexte clinique. Ce n’est pas un bon
reflet de la réactivité du candidat face à une situation de ventilation et/ou
d’intubation difficile (savoir-être).
Plusieurs études ont rapporté l’impact des ateliers d’intubation difficile sur
la connaissance et les pratiques 1. Ces ateliers améliorent effectivement les
connaissances (questionnaires pré-test et post-test) tout en modifiant les pra-
tiques. En effet, il a été montré que dans les 3 mois qui ont suivi une forma-
tion à l’intubation difficile, 78 % des candidats ont été confrontés à une situa-
tion d’intubation difficile et ont mis en application les connaissances acquises
lors de cette formation. À l’issue de cette formation, 40 % souhaitaient une
formation théorique complémentaire et 60 % une formation pratique
complémentaire. Il convient alors de privilégier les formations interactives et
de les répéter à un rythme semestriel 2.
Les formations réalisées sur mannequins fixes doivent insister sur la qualité
du mannequin, notamment en termes de rapports anatomiques. Une étude
utilisant 4 têtes d’intubation fournies par 4 sociétés différentes sur 16 procé-
dures décrites par les recommandations de la Difficult Airway Society a
montré, sur une population d’anesthésistes-réanimateurs 3, des performances
variables des têtes d’intubation selon les procédures utilisées. Il semble qu’il
faille disposer d’au moins deux types de tête d’intubation différents pour
enseigner toutes les étapes de l’algorithme de prise en charge de l’intubation
difficile 4. Cela est lié au fait que certaines têtes d’intubation présentent des
différences « anatomiques » avec l’être humain. Les distances entre les élé-
ments du carrefour pharyngolaryngé et leur positionnement (distance dents-
– Algorithmes
certaines techniques plus difficiles à réaliser que d’autres. Cet élément fon-
damental doit être pris en compte dans l’évaluation pédagogique (scénarii)
et nécessite de développer de nouveaux équipements plus réalistes 5.
/ 270 /
Pédagogie .21
21. Pédagogie
1 • Bally B, Steib A, Boisson-Bertrand D, et al. Difficult intubation workshops: impact on knowledge and
practices. Ann Fr Anesth Reanim 2007 ; 26 (7-8) : 633-7.
2 • Kuduvalli PM, Jervis A, Tighe SQ, Robin NM. Unanticipated difficult airway management in anaesthetised
patients: a prospective study of the effect of mannequin training on management strategies and skill reten-
tion. Anaesthesia 2008 ; 63 (4) : 364-9.
3 • Jordan GM, Silsby J, Bayley G, Cook TM. Difficult Airway Society. Evaluation of four manikins as simulators
for teaching airway management procedures specified in the Difficult Airway Society guidelines, and other
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6 • Kuduvalli PM, Jervis A, Tighe SQ, Robin NM. Unanticipated difficult airway management in anaesthetised
patients: a prospective study of the effect of mannequin training on management strategies and skill reten-
tion. Anaesthesia 2008 ; 63 (4) : 364-9.
7 • Wiel E, Lebuffe G, Erb C, et al. Mannequin-based simulation to evaluate difficult intubation training for
emergency physicians. Ann Fr Anesth Reanim 2009 ; 28 (6) ; 542-8.
8 • Langeron O, Bourgain JL, Laccoureye O, Legras A, Orliaguet G. Difficult airway algorithms and mana-
gement: question 5. Société française d’anesthésie et de réanimation. Ann Fr Anesth Reanim 2008 ; 27 (1) :
41-5.
9 • Lebuffe G, Plateau S, Tytgat H, Vallet B, Scherpereel P. Interest of mannequin based simulator to evaluate
anaesthesia residents. Ann Fr Anesth Reanim 2005 ; 24 (3) : 260-9.
10 • Howard-Quijano KJ, Huang YM, Matevosian R, Kaplan MB, Steadman RH. Video-assisted instruction
improves the success rate for tracheal intubation by novices. Br J Anaesth 2008 ; 101 (4) : 568-72.
11 • Mulcaster JT, Mills J, Hung OR, et al. Laryngoscopic intubation: Learning and performance. Anesthe-
– Algorithmes
/ 272 /
Pédagogie .21
– Algorithmes
Extubation
■ Spécificités pédiatriques
Le matériel suivant doit être adapté au poids et à la taille des enfants pris
– Algorithmes
en charge :
Extubation
• sondes d’intubation ;
• stylets d’intubation ;
• longs mandrins béquillés ;
• glottiscopes ;
• canules naso-pharyngées (cf. chapitre 3 « Ventilation au masque facial »).
Plus spécifiquement :
• dispositif supra-laryngé (masque laryngé, i-gel ou autre) pour les enfants
< 30 kg ; pouvant être utilisé pour ventiler l’enfant et éventuellement
servir de guide pour une intubation à l’aide d’un fibroscope
• lames droites pour les nourrissons et pour réaliser une intubation rétro-
molaire à tout âge.
1 • Combes X, Pean D, Lenfant F, Francon D, Marciniak B, Legras A. Dispositifs de gestion des voies respi-
ratoires difficiles. Établissement et maintenance : question 4. Société Française d’Anesthésie et de réanima-
tion. Ann Fr Anesth Reanim Janvier 2008 ; 27 (1) : 33-40.
– Algorithmes
Extubation
/ 276 /
Il est proposé sur les pages suivantes
des algorithmes décisionnels devant
une intubation difficile de l’adulte et de l’enfant.
Chaque étape ou technique est proposée
dans une couleur correspondant à celle
des onglets du livre.
Ces algorithmes reprennent les différentes
étapes proposées par la conférence
d’experts de 2006.
CHAP
ITRE
Algorithme adulte
23 et grand enfant
Extubation
– Algorithmes
/ 280 /
23. Algorithme adulte et grand enfant
Algorithme adulte et grand enfant .23
– Algorithmes
Extubation
/ 282 /
CHAP
ITRE
Algorithme
24 pédiatrique
Pour l’enfant, les situations cliniques étant très hétérogènes (âge, nombre
réduit de dispositifs disponibles et techniques d’anesthésie...), nous ne pro-
posons pas d’algorithme mais il est possible de se référer à celui proposé par
les RFE communes SFAR-ADARPEF de 2018 1.
Les critères d’intubation et de ventilation difficile ne sont pas validés comme
chez l’adulte. Néanmoins, il faut rechercher les critères morphologiques appli-
cables à l’enfant, c’est-à-dire principalement :
• les malformations faciales,
• la rétrognathie,
• la macroglossie,
• des anomalies cervicales,
• la limitation de l’ouverture de bouche,
• la présence de ronflement (hypertrophie des amygdales),
• un syndrome infectieux ORL récent,
• et quand c’est possible les antécédents d’intubation difficile.
Les techniques disponibles sont moins nombreuses et se limitent à l’usage
des longs mandrins béquillés de taille adaptée, des glottiscopes ou des dis-
positifs supra laryngés associés à une fibroscopie.
À côté de ces restrictions techniques, il convient également de s’assurer de
la profondeur de sédation et des possibilités de ventilation au masque facial
afin d’assurer une oxygénation efficace.
Là aussi la surveillance de l’oxygénation périphérique déterminera l’alter-
nance des séquences d’intubation et de ventilation. En cas de nécessité
d’oxygénation, le recours à une pression positive constante est conseillé.
Le recours à l’abord cricoïdien est déconseillé sauf quand on ne peut pas faire
autrement...
Il est à noter que l’oxygénation transtrachéale est possible à l’âge de 2 ans
et la cricothyrotomie est réalisable à partir de 8 ans.
Crédits photographiques
Les auteurs tiennent à préciser l’origine des figures suivantes :
Numéros Sociétés
3.1 Teleflex Medical
3.2 Intersurgical
3.7 Teleflex Medical
3.10 VBM France
3.11 Intersurgical
6.7 VBM France
6.8 VBM France
6.9 VBM France
6.12 Teleflex
11.3 Mice Groupe
13.4a Cook France
13.8 VBM France
14.1 Teleflex
14.15 VBM France
14.26 Teleflex
14.27 AMBU France
15.1 Vygon
15.2 Vygon
15.4 Verathon
15.5 Verathon
15.6 Verathon
15.7 AMBU France
15.8 AMBU France
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