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Par
Sofiane MEKKI
V. Diagnostic étiologique
VI. conclusion
I- Définition & Généralités :
Considérée comme un symptôme banal sans gravité, elle est souvent négligée tout
au moins au début. En réalité, c’est peut-être le premier et le plus important des
signes cliniques d’un cancer du larynx.
a. Rappel anatomique:
Le larynx organe noble, assure en plus de la déglutition un rôle respiratoire essentiel
et une fonction phonatoire très différenciée.
Il est constitué de:
- Pièces cartilagineuses: cricoïde, thyroïde, épiglotte, aryténoïdes et les
cartilages accessoires.
- muscles extrinsèques amarrent le larynx au pharynx, à la langue et au
squelette et rendent possible le jeu entre les différentes pièces le
constituant: fonction de déglutition.
- Muscles intrinsèques assurent les fonctions de respiration et de phonation en
gérant l’ouverture et la fermeture du larynx.
muscles constricteurs de la glotte: phonation (crico-aryténoïdien latéral,
thyro-aryténoïdien et inter-aryténoïdien) qui ferme la glotte.
muscles dilatateurs de la glotte: respiration (crico-aryténoïdien postérieur
CAP)
muscle tenseur de la corde vocale: crico-thyroïdien.
L’endo-larynx peut être divisé en deux étages par rapport au plan des cordes
vocales:
L’étage glottique: correspond au deux cordes vocales constituant l’élément
noble du larynx.
Étage sus glottique: épiglotte, bandes ventriculaires, et ventricules de
MORGAGNI
Étage sous glottique: répond à la face inférieure des cordes vocales et à la
face interne du cricoïde.
La muqueuse est constituée dans son ensemble d’un épithélium type respiratoire:
cylindrique cilié sauf corde vocale, bande ventriculaire, face antérieure de l’épiglotte,
et repli ary-épiglottique ou il est pavimenteux stratifié non kératinisé.
L’innervation du larynx: est assurée par les deux branches du X:
nerf laryngé supérieur: essentiellement sensitif et moteur pour le seul
muscle crico-thyroïdien.
nerf récurrent: qui innerve tous les muscles intrinsèques autres du larynx.
L’étage glottique: est pauvre en lymphatiques par rapport aux autres étages, ce
drainage aboutit essentiellement aux ganglions de la chaîne jugulaire interne
notamment le groupe sous digastrique KUTTNER.
b. Rappel physiologique:
Lors de la phase pré-phonatoire préparatoire, les muscles et les cartilages du larynx
rapprochent les cordes vocales les unes des autres (position phonatoire), ce qui a
pour effet de rétrécir la filière respiratoire.
L’air contenu dans les poumons est ensuite propulsé par une expiration active à
travers les cordes vocales.
Les caractéristiques anatomiques des cordes vocales permettent, grâce à leur
structure feuilletée, une vibration passive de la muqueuse du bord libre sous
l’influence de l’air phonatoire.
A/ Interrogatoire précisera
Le terrain: l’âge, le sexe
le mode de vie: - la profession (enseignant, chanteur, standardiste…)
- les conditions de travail (poussière, climatisation, pollution,
fumée…)
- l’intoxication alcoolo tabagique.
Les antécédents: - médicaux (neurologique, endocrinologique, maladie de système…)
- chirurgicaux notamment une chirurgie cervicale ou thoracique
- familiaux
- d’irradiation cervicale, de traumatisme laryngé externe,
d’intubation, d’infection (BK, syphilis)
a. Étude de la voix :
- L’altération de la voix peut concerner:
La hauteur tonale: voix perchée ou aggravée.
L’intensité: voix faible, murmurée, ou trop forte.
Le timbre: sourd, rauque, ou voilé.
- l’analyse de la voix conversationnelle est insuffisante pour apprécier
correctement la fonction vocale, pour cela on propose un certains nombres
d’épreuves:
- La lecture simple
- Lecture sous assourdissement
- Épreuve de la toux sonore
- L’enregistrement sonographique
- Enregistrement au magnétophone
b. Examen du larynx :
Inspection:
- Apprécier la morphologie du larynx et sa mobilité à la déglutition.
- Rechercher une cicatrice d’intervention chirurgicale.
- Noter l’aspect de la peau.
- Noter l’existence d’une tuméfaction visible.
Palpation:
- modification de la morphologie du larynx
-Infiltration des membranes thyro-hyoïdienne et crico-thyroïdienne.
- Présence d’adénopathies cervicales.
- +/- crépitations du larynx.
- Palpation du corps thyroïde.
- point d’émergence du nerf laryngé supérieur.
- signe de Moore.
Laryngoscopie indirecte
Le miroir est glissé devant et sous le voile qui doit s’élever et reculer en faisant
prononcer le son « é ».
Les cordes vocales en phonation sont fermées. Elles s’écartent à l’inspiration. on
étudie:
- la morphologie et la mobilité des cordes vocales.
- la base de la langue, les vallécules, le bord libre de l’épiglotte, ainsi que les sinus
piriformes.
Devant l’importance du réflexe nauséeux même sous anesthésie locale on a recourt
au nasofibroscope laryngé.
-Examen des fosses nasales par rhinoscopie antérieure (recherche d’un foyer
infectieux rhino sinusien)
-La palpation de la thyroïde
-La palpation des aires ganglionnaires cervicales
-Examen otoscopique et audiométrique
-L’examen des paires crâniennes.
-Examen de la fonction respiratoire
-Parfois examen psychique et endocrinien.
C/ Examens complémentaires :
- bilan hormonal
- tomographies frontales du larynx en phonation : ‘O’, ‘I’ pour dilater les ventricules,
contracter les cordes vocales et ouvrir les 2 sinus piriformes.
- LDS sous anesthésie générale pour visualiser l’ensemble du larynx et pratiquer une
biopsie au moindre doute.
-audiogramme.
-enregistrement sonographique
V. diagnostic étiologique :
1/Dysphonie aigue:
a)Laryngites aigues:
étiologies les plus fréquentes des dysphonies aigues, d’origine virale parfois
bactérienne, il s’agit d’une inflammation des cordes vocales le plus souvent bénignes
mais peuvent se compliquer de détresse respiratoire aigue chez l’enfant.
-TRT: antalgiques, suppression des facteurs irritatifs, repos vocal, ATB en cas
d’étiologie bactérienne suspectée.
*la présence de fausses membranes doit faire rechercher une laryngite diphtérique :
croup laryngé, où les modifications de la voix et de la toux ont une évolution
classique (stade dysphonique où la toux et la voix sont rauques, puis succède une
toux rauque et une voix éteinte).
c) le coup de fouet laryngien: est réalisé par une hémorragie sous muqueuse
localisée d’une corde vocale (rarement un réel hématome) au cours d’un effort vocal
violent (hurlement..)
d) Lésions traumatiques:
-hématome laryngé dont le traitement est médical sous surveillance en milieu ORL
*traumatismes internes:
2/Dysphonie chronique:
a) laryngites chroniques:
*LC hypertrophique diffuse: ou laryngite catarrhale chronique; forme la plus
fréquente, il s’agit d’un enrouement épisodique puis permanent, la voix es
détimbrée; la dysphonie est plus marquée au réveil, s’améliore dans la journée et
s’aggrave à nouveau le soir.
son traitement est médical et commence par l’éviction des facteurs favorisants.
-la laryngite pachydermique blanche par transformation d’une dysplasie rouge sur
une corde vocale.
-les plaques de leucoplasie, blanchâtre et ovalaires sur la face dorsale d’une ou des
deux cordes vocales
*LC spécifiques:
-tuberculose laryngée: dans les formes pseudo tumorales hyperplasiques et
végétantes le diagnostic de certitude se fait à la biopsie.
b) lésions tumorales:
*tumeurs bénignes:
Le TRT est chirurgical par exérèse biopsique ou laser, un TRT étiologique sera associé
avec rééducation orthophonique s’il y a un malmenage vocal, TRT d’une affection
chronique rhinosinusienne ou oropharyngée et suppression des facteurs d’irritation.
-tumeurs conjonctives:
*tumeurs malignes:
c)Troubles dynamiques:
*Paralysies laryngées
LI: immobilité de la CV
Étiologies:
f) Dysphonies dysfonctionnelles:
g) Autres étiologies:
*La mue faussée chez l’adolescent: c’est la diminution de 1-2 octaves de la hauteur
vocale en rapport avec l’augmentation de volume et l’abaissement du larynx sous
l’effet des hormones sexuelles produites à la puberté.
VI. Conclusion :
Toute dysphonie chronique chez un sujet d’âge moyen et fumeur doit toujours faire
suspecter le diagnostic de cancer du larynx et conduire systématiquement à
l’examen des cordes vocales et du larynx, la dysphonie étant le maître symptôme du
cancer du larynx.