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LES DIPLEGIES LARYNGEES

Définitions généralités:
Le terme de paralysie laryngée est correctement utilisé quand l’un ou l’ensemble des muscles intrinsèques du larynx ne se contractent pas,
entraînant un mouvement diminué ou absent et un positionnement anormal des cordes vocales.
La paralysie laryngée peut être classifiée selon l’endroit de la lésion: supranucléaire, bulbaire, nerf périphérique ou neuromusculaire, ou par la
nature de l’atteinte: inflammatoire, tumorale, traumatique ou idiopathique.
Souvent la cause est évidente comme une chirurgie thyroïdienne ou une lobectomie pulmonaire gauche; toutefois des paralysies idiopathiques
peuvent être observées.
La paralysie unilatérale se marque essentiellement par la dysphonie et la paralysie bilatérale par la dyspnée; des troubles de la déglutition sont
également observés.
Rappel anatomique :
L’innervation du larynx se fait par deux branches du nerf pneumogastrique (X):
Le nerf laryngé supérieur, nerf essentiellement sensitif et classiquement moteur pour le muscle cricothyroïdien.
Le nerf récurrent qui innerve tous les autres muscles intrinsèque.
Le pneumogastrique (X), formé de fibres sensitives, végétatives et motrices, émerge par six à huit fibres radiculaires principales du sillon collatérale
postérieur du bulbe au dessous du glosso-pharyngien et au dessus de la racine bulbaire du spinal.
Les faisceaux tronculaires ne tardent pas à se réunir en un cordon nerveux qui se porte en dehors, en avant et en haut et sort de la cavité crânienne
par le trou déchiré postérieur.
Le pneumogastrique descend en suite à peu prés verticalement, traverse le cou, le thorax et pénètre dans l’abdomen ou il se termine.
Dans son trajet le nerf pneumogastrique donne deux collatérales permettant l’innervation du larynx:
Le nerf laryngé supérieur né de l’extrémité inférieure du ganglion plexiforme et se dirige en bas, en dedans et en avant, vers la paroi pharyngienne.
Le nerf laryngée inférieur ou nerf récurrent a une origine, un trajet et des rapports différents à droite et gauche:
Le nerf récurrent droit se détache du pneumogastrique en avant de l’artère sous-clavière, il contourne cette artère en passant en dessous puis en
arrière d’elle et gagne par un trajet oblique en haut et en dedans la gouttière que forment à droite la trachée et l’œsophage accolés; il monte
ensuite dans cette gouttière jusqu’au larynx.
Le nerf récurrent gauche se détache du pneumogastrique gauche en regard de la face inférieure de la crosse de l’aorte, il se porte en arrière et
décrit une anse qui embrasse dans sa concavité supérieur la portion horizontale de la crosse aortique, parfois aussi le ligament artérielle. Le
récurrent se dirige en suite en haut vers le larynx, dans ce trajet il reste appliqué sur la face antérieure ou antérolatérale gauche de l’œsophage qui
déborde à gauche la trachée.
Dans leurs trajets, les nerfs récurrents sont contenus dans la gaine viscérale et sont en rapport avec les ganglions de la chaine récurrentielle.
Au niveau de l’extrémité inférieure du lobe latéral du corps thyroïde avec laquelle ils entrent en rapport, les deux nerfs récurrents contractent avec
l’artère thyroïdienne inférieure des rapports très variables, ils passent soit en avant et en dehors soit en arrière et en dedans de l’artère ou de ses
branches terminales, soit, le plus souvent entre ses branches terminales.
L’ensemble des muscles intrinsèque du larynx est innervé par les deux nerfs récurrents supérieur et inférieur, ces muscles sont répartis en muscle
constricteurs de la glotte au nombre de 10, muscle dilatateurs de la glotte au nombre de 02 et un muscle tenseur de la glotte.
Rappel physiologique :
Le larynx joue un rôle essentiel dans la phonation, la respiration et la déglutition.
Dans la phonation, il permet l’émission des sons fondamentaux.
Dans la respiration, il représente la partie supérieure de la trachée.
Enfin dans la déglutition, sa fermeture protège les voies aériennes inférieures
physiopathologie:
Quelque soit la nature du traumatisme, il existe trois types de lésions fondamentale :
La neurapraxie: la gaine de myéline est altérée en un point mais la continuité de l’axone est respectée, les fibres nerveuses répondes aux stimuli
électriques, de part et d’autre de la lésion mais pas au niveau du traumatisme lui-même.
La guérison est le plus souvent complète après élimination de l’agent responsable.
L’axonotmésis: la gaine de myéline est altérée mais il s’y ajoute une interruption de la continuité axonale. La gaine de soutien conjonctive est
respectée et c’est elle qui permettra la régénération nerveuse après la dégénérescence walerienne du fragment distal avec le risque de fibrose.
La neurotmésis: c’est une interruption complète du tronc nerveux avec dans ce cas aucune chance de régénération et donc aucune chance de
guérison.

Etude clinique:
Signes fonctionnels:
Paralysies unilatérales:
La dysphonie: est le maitre symptôme en cas d’atteinte unilatérale, elle affecte les voix parlées et chantées, l’émission de son aigue est difficile, la
voix est perçue comme soufflée, elle s’aggrave durant la journée, la diplophonie, signes classique peut être observée.
La dyspnée: rare chez l’adulte, elle peut être très sévère chez l’enfant imposant parfois la réalisation d’une trachéotomie.
La dysphagie: est fréquente les premiers jours puis elle s’estompe spontanément ; elle peut persister exceptionnellement.
Paralysies bilatérales:
La dyspnée: elle domine le tableau clinque, le mode d’installation est variable, en cas de paralysie brutale en adduction l’asphyxie peut conduire à la
réalisation d’une trachéotomie en urgence, elle peut être tolérée parfois pendant des années.
La dysphonie: ce signe passe au second plan en cas de paralysie récurrentielle bilatérale, elle peut être importante en cas de paralysie en abduction,
la voix peut être normal en cas de paralysie en adduction.
La dysphagie: associée à des fosses routes, peut dominer le tableau clinique en cas de paralysie en abduction ; le pronostic vitale peut en être
sérieusement compromis.
Interrogatoire: doit préciser: L’âge du sujet, Son sexe, Les antécédents médicaux (Hypertension artérielle, diabète, maladie de système, troubles
ionique, notion de syndrome grippale) et chirurgicaux (thyroïdectomie, cervicotomie, lobectomie pulmonaire gauche), La notion d’intoxication
alcoolo-tabagique, La notion d’irradiation, Notion d’intubation, Notion d’ingestion de produit caustique, Le mode d’installation des troubles, Le
mode évolutif.
Examen clinique:
Doit être complet comportant un examen ORL, un examen neurologique, pleuro-pulmonaire, cardio-vasculaire et somatique.
Examen ORL :
Examen de la région cervicale: a la recherche d’une asymétrie cervicale, d’une masse, d’une cicatrice d’intervention, l’examen des aires
ganglionnaires, de la glande thyroïde.
Examen de la cavité buccale: recherche un trouble de la motricité ou de la sensibilité au niveau de la langue, du voile du palais ou de la paroi
postérieure du pharynx, recherche un refoulement, une voussure…
Rhinoscopie postérieure: au miroir ou à l’optique, à la recherche d’une éventuelle tumeur du cavum.
Examen du larynx au miroir de Garcia: il garde son importance pour diagnostiquer l’immobilité glottique chez le patient collaborant.
Fibroscopie par voie nasale: l’examen au fibroscope permet d’observer l’ensemble du larynx et du pharynx. On observe :
Les mouvements spontanés du larynx lors de la respiration au repos.
Le retard du mouvement ou l’hypotonie d’une corde vocale lors de l’attaque phonatoire.
L’asymétrie des mouvements cordaux et l’aspect de la béance glottique en phonation.
En cas d’immobilité :
La bascule de l’aryténoïde en avant et en dedans.
L’atrophie de la corde et son incurvation.
La position de la corde vocale immobile doit être précisée: position en adduction (position médiane, phonatoire), position paramédiane,
intermédiaire (de repos) ou en abduction.
S’il s’agit d’une atteinte bilatérale :
L’immobilité peut être en position paramédiane avec une capacité à l’adduction. C’est la paralysie des dilatateurs de la glotte ou syndrome de
Gerhardt.
La paralysie peut être aussi en position d’adduction ou syndrome de Riegel ---Beaucoup plus rarement en position d’abduction ou syndrome de
Ziemssen.
Outre le trouble de mobilité d’une ou des deux cordes vocales, on peut apprécier l’importance de la dysphagie associée en observant la stase
salivaire dans les sinus piriformes et son débordement éventuel dans le larynx.
Le réflexe de toux et la sensibilité laryngée peuvent être recherchés en touchant la margelle laryngée avec l’extrémité du fibroscope.
Le passage du fibroscope sans réaction jusqu’au plan glottique ou au-delà fait craindre l’atteinte sensitive.
Si les fausses routes ne sont pas évidentes cliniquement, l’examen fibroscopique peut être complété par un test de déglutition avec de l’eau colorée
au bleu de méthylène et avec un aliment pâteux de façon à mieux apprécier la fonction sphinctérienne du larynx.
Le reste de l’examen ORL :
Examen neurologique: a la recherche d’un déficit moteur ou sensitif.
Examen pleuro-pulmonaire: peut nous orienter vers une pathologie médiastinale ou une pathologie pulmonaire gauche.
Examen cardio-vasculaire

Examens complémentaires:
Examen biologique: FNS, VS, glycémie à jeun, ionogramme sanguin, sérologie (syphilis, virus de l’immunodéficience acquise).
Examens d’imagerie:
Radiographie standard :
Le cliché simple du larynx va montrer dans un plan frontal: en cas de paralysie unilatérale un effacement de l’angle glottique, un élargissement du
ventricule et du sinus piriforme, un amincissement et un décalage de la corde paralysée par rapport à la corde saine.
En cas de paralysie bilatérale, on retrouve l’image classique de «clef anglaise» renversée en plan frontal par l’élargissement des ventricules.
Les radiographies de thorax recherchent un élargissement du médiastin supérieur. Elles ne sont plus considérées comme suffisantes pour le
diagnostic des causes thoraciques et médiastinales.
L’échographie:
Plus utile chez l’enfant où l’absence d’ossification permet d’observer la lumière laryngée et le mouvement des cordes vocales.
Elle contribue au diagnostic d’une tumeur thyroïdienne.
La tomodensitométrie (TDM) :
TDM cérébrale, cervicale et thoracique en fonction de l’orientation clinique à la recherche de lésion infractueuse, tumorales, traumatiques ou
malformatives.
Imagerie par résonnance magnétique (IRM) :
L’IRM peut remplacer la TDM pour le cou et le thorax, elle est très intéressante pour la mise en évidence des tumeurs infiltrant le trou déchiré
postérieur et les espaces parapharyngées.
La vidéo-fluoroscopie: Elle s’indique en cas de dysphagie avec ou sans fausses routes. Elle remplace utilement le classique examen de la déglutition.
Elle permet d’étudier la fonction laryngée pendant la déglutition et la bonne coordination du carrefour aérodigestif supérieur.
Elle permet également d’exclure une tumeur compressive de l’œsophage.
La scintigraphie thyroïdienne:
Elle peut être demandée dans un deuxième temps dans le cadre de la mise au point d’une tumeur thyroïdienne.
L’électromyographie (EMG):
En cas d’atteinte neuromusculaire du larynx, l’électromyographie contribue au diagnostic différentiel entre une atteinte nerveuse périphérique, une
atteinte de la corne antérieure de la moelle, une atteinte tronculaire, une myopathie ou un désordre de transmission neuromusculaire.
L’électromyographie permet également de déterminer si l’immobilité est d’origine paralytique ou mécanique (arthrite ou ankylose
cricoaryténoïdienne).
L’électromyographie peut également contribuer au pronostic de récupération d’une corde vocale paralysée.
Les contre-indications à l’électromyographie sont les problèmes sévères d’hémostase. Une antibiothérapie préventive est recommandée si le
patient est porteur d’une prothèse valvulaire pour éviter une surinfection à la suite d’une bactériémie.
La panendoscopie :
En fonction de l’étiologie et si il s’agit d’une cause tumorale la panendoscopie est indispensable à la recherche d’une seconde localisation.
Etude de la fonction respiratoire :
N’a pas d’intérêt en cas de situation d’urgence, Dans les situations moins urgentes où l’altération de la voix ou de la respiration nécessite un bilan, la
mesure des débits maximums et l’analyse des courbes débits maximaux–volume pulmonaire contribuent à définir la sévérité de l’obstacle.
Ces mesures sont également très utiles pour apprécier l’efficacité thérapeutique.
La stroboscopie
Mesure de la fonction vocale: Analyse perceptuelle, Autoévaluation, Mesures aérodynamiques, Mesure acoustique
La glottographie

Diagnostic étiologique:
Causes centrales
Ce sont des causes inhabituelles de paralysie laryngée. Le tableau clinique est le plus souvent complexe comportant des signes d’atteinte diffuse du
faisceau pyramidal avec des réflexes bilatéraux hyperactifs, un Babinski positif, une paralysie pseudobulbaire.
Les causes sont multiples:
Causes virales.
Causes anoxiques.
Cause vasculaires.
Causes toxiques.
Cause infectieuse (syphilis).
Les affections du neurone moteur.
Les lésions cérébelleuses.
La sclérose en plaques.
Le syndrome post poliomyélite.
La syringomyélie.
La malformation d’Arnold-Chiari.
Les infarctus du tronc cérébral (Wallenberg).
Le syndrome de Shy-Drager.
Causes périphériques :
Atteinte récurrentielle unilatérale:
Implique une atteinte distale du nerf récurrent de son point de détachement du pneumogastrique jusqu'à sa pénétration dans le larynx.
La chirurgie thyroïdienne est la cause la plus fréquente de paralysie récurrentielle.
L’atteinte du récurrent droit est la plus fréquente.
La nature de la lésion est variable: Elongation par traction exagérée, Compression par hématome, Section, Trajet aberrant, Ré intervention en tissus
fibreux.
D’autres étiologies peuvent être responsables d’une paralysie récurrentielle unilatérale: Cancers thyroïdiens, Cancers œsophagiens, Cancers de
l’hypopharynx, Cancers de la trachée, Adénopathies malignes du cou, Les tumeurs médiastinales (Thymus, adénopathies),
Causes cardiovasculaires (hypertrophie auriculaire gauche, dilatation auriculaire, anévrisme aortique…).
Chirurgie de la trachée.
Chirurgie de l’œsophage.
Des causes infectieuses sont également retrouvées :
Infections à herpès zoster, herpès simplex, cytomégalovirus, borréliose ou maladie de Lyme.
La tuberculose qui peut provoquer une neuropathie laryngée.
Une mycose, une aspergillose ou une histoplasmose peuvent provoquer une paralysie par envahissement laryngé ou secondairement à une atteinte
pulmonaire.
La sarcoïdose peut aussi provoquer une neuropathie laryngée.
La paralysie est idiopathique dans 5 à 10% des cas selon les séries.
Atteinte récurrentielle bilatérale :
Les causes de lésions bilatérales sont similaires aux causes unilatérales. L’atteinte récurrentielle bilatérale est le plus souvent le résultat de la
chirurgie ou d’un autre traumatisme.
Classiquement, on considère que les cordes vocales paralysées sont en position paramédiane, voire médiane par l’effet d’adduction des muscles
cricothyroïdiens, cette ancienne notion est toutefois battue en brèche, voire niée.
D’autres facteurs déterminent la position de la corde vocale telle une dénervation incomplète des muscles intrinsèques ou encore une ré
innervation synkinétique.
La voix est habituellement proche de la normale, mais le contrôle de la hauteur est médiocre.
La dyspnée inspiratoire, parfois dramatique à l’installation domine le tableau. Elle peut imposer une trachéotomie en urgence.
En cas d’absence complète de mouvement, on parle de syndrome de Riegel.
Si un léger mouvement d’adduction est possible à partir des muscles cricoaryténoïdiens, on parle alors de syndrome de Gerhardt ou paralysie des
dilatateurs de la glotte.
L’examen stroboscopique montre une vibration symétrique avec une ondulation satisfaisante.
Atteinte isolée du nerf laryngé supérieur:
Du fait d’un trajet plus court, son atteinte est plus rare.
Unilatérale:
L’atteinte du nerf laryngé supérieur combine le plus souvent une perte de sensibilité avec une parésie ou une paralysie du muscle cricothyroïdien.
Le nerf laryngé supérieur peut être traumatisé en cas de chirurgie autour de la bifurcation carotidienne, à proximité de l’artère thyroïdienne
supérieure.
Il peut aussi s’agir d’une atteinte virale.
On observe une rotation de la commissure postérieure vers le côté paralysé lors de la phonation.
Il y a aussi une fatigabilité musculaire des autres muscles au cours de l’effort vocal.
Bilatérale:
La symptomatologie est semblable sur le plan vocal. En stroboscopie, on observe une incapacité à la mise sous tension des cordes vocales qui
paraissent hypotoniques avec une béance postérieure ou longitudinale. Le risque de fausses routes est augmenté.
Perte de sensibilité isolée:
Elle est inhabituelle, mais peut apparaître en dehors d’un déficit moteur.
Le syndrome de Guillain-Barré, un diabète, une paralysie idiopathique du nerf laryngé supérieur peuvent en être l’origine.
En cas d’atteinte unilatérale, le patient se plaint de gêne pharyngée, de hemmage, de sensations vagues de corps étrangers et d’épisode de toux
paroxystique.
La perte de sensibilité bilatérale est heureusement rare car elle entraîne des fausses routes sévères avec pneumonie.
Atteinte isolée de la branche externe du nerf laryngée supérieur :
C’est le nerf moteur pour le muscle cricothyroïdien. Son atteinte est possible en cas de chirurgie de la glande thyroïde, le plus souvent lors de la
dissection et de la section de l’isthme thyroïdien.

Atteinte combinée du nerf récurrent et du nerf laryngé supérieur :


Elle peut être consécutive à des lésions séparées dans les nerfs respectifs ou bien trouver son origine dans une atteinte isolée du nerf vague. Elle
peut être localisée dans la partie supérieure du cou ou au niveau du trou déchiré postérieur.
Unilatérale:
Les signes cliniques sont similaires à celles d’une paralysie récurrentielle unilatérale mais la voix est très faible, soufflée et n’est pas bien améliorée
par la compensation de la corde vocale controlatérale.
Il peut y avoir des épisodes de toux ou même de fausses routes à cause de la perte de sensibilité dans la région supraglottique et de la béance
glottique.
En stroboscopie, on observe une asymétrie vibratoire nette avec diminution de l’ondulation et de l’amplitude.
Le nerf vague est à risque dans la chirurgie des carotides, des chémodectomes du X, des chémodectomes du corpuscule carotidien et dans les
évidements cervicaux radicaux.
Paralysie laryngée par atteinte du pneumogastrique :
L’atteinte du pneumogastrique, dans la portion située entre l’origine apparente du nerf récurrent et la partie inférieure du ganglion plexiforme est
rare.
La paralysie récurrentielle s’accompagne de manifestations végétatives difficiles à cerner: accélération du pouls, gêne respiratoire, instabilité lors
des changements de position.
Les paralysies laryngées avec dysphagie :
Le nerf récurrent participant aussi à l’innervation du muscle cricopharyngien, de telles paralysies incomplètes peuvent se présenter comme une
dysphagie par retard d’ouverture du sphincter oesophagien supérieur. La perte de sensation dans l’hypopharynx secondaire à l’atteinte du nerf
laryngé supérieur contribue aussi au retard d’ouverture du sphincter. On trouve ces signes de dysphagie persistante, voire des fausses routes
intermittentes et des dégradations de la voix chez des patients après récupération d’un accident vasculaire cérébral. La vidéo-radiographie,
la manométrie et l’électromyographie du sphincter oesophagien supérieur permettent d’objectiver cette dyskinésie du muscle cricopharyngien.

Diagnostic différentiels:
Les aphonies psychogènes :
L’anamnèse permet le plus souvent de faire le diagnostic :
Contexte de dépression, de stress, de frustration familiale ou professionnelle, La toux bruyante et efficace contraste avec la voix chuchotée. Le
mouvement d’abduction est parfaitement conservé en respiration et l’adduction est manifeste lors de la déglutition ou de la toux.
En revanche, l’adduction est incomplète en phonation et la vibration est inexistante par l’absence de pression sousglottique fonctionnelle.
Les infiltrations tumorales :
Les cancers :
Chez un sujet à risque aux habitudes d’intoxication alcoolo-tabagique les cancers du fond du ventricule, de la sousglotte ou du sinus piriforme
doivent être exclus. L’otalgie réflexe reste un signe clinique important.
La fibroscopie n’a pas beaucoup d’intérêt surtout lorsqu’il s’agit d’une forme infiltrante.
Le scanner spiralé est l’examen radiologique de choix pour l’examen de l’espace paraglottique et du ventricule.
La laryngoscopie directe avec biopsie complète la mise au point.
Le cancer du sinus piriforme peut être responsable d’une paralysie par compression ou envahissement du nerf récurrent à son point de pénétration
laryngée.
Les tumeurs bénignes: Xanthome disséminé
Le xanthome disséminé est une forme rare d’histiocytose sans cellule de Langerhans, caractérisé par des éruptions de papules cutanées.
Il peut présenter des lésions muqueuses.
Les xanthomes muqueux s’étendant aux cartilages aryténoïdes peuvent provoquer un blocage articulaire simulant une paralysie bilatérale.
Lésion uni ou bilatérale de l’articulation cricoaryténoïdienne:
Peuvent survenir au décours d’un traumatisme, d’une intubation, d’une trachéotomie.
Elles peuvent être favorisées par le RGO, elles peuvent être également d’origine infectieuse, rhumatismale (la polyarthrite rhumatoïde, la
spondylarthrite ankylosante, les arthrites inflammatoires de certaines connectivites) ou métabolique.
Quelle que soit la cause, on peut distinguer deux phases: une phase d’inflammation, une phase d’immobilisation.
L’examen cervical à la phase inflammatoire retrouve une douleur à la mobilisation du larynx et la pression sur le cartilage thyroïde.
La laryngoscopie indirecte retrouve un aspect inflammatoire du larynx, avec rougeur, œdème épaississement muqueux localisé.
Au stade d’ankylose, on observe une immobilité passive et active des cordes vocales en position paramédiane.
La stroboscopie montre une ondulation et une amplitude sensiblement symétriques et normales à la partie antérieure.
Elles sont parfois diminuées à la partie postérieure.
L’électromyographie permet d’observer une activité neuromusculaire normale au repos et en phonation.
Les atteintes musculaires:
Les myosites: elles peuvent accompagner une laryngite aiguë, l’aspect laryngé en phonation est variable suivant les muscles atteints.
Polymyosites et dermatomyosites: les myopathies inflammatoires, dont la polymyosite et la dermatomyosite, sont rares et peuvent affecter la
fonction laryngée, principalement la déglutition.
Dystrophies musculaires: elles sont d’origine héréditaire (dystrophie musculaire oculopharyngée, myopathies métaboliques).

Traitement :
Le traitement est médicaux chirurgical et fonction du type de paralysie laryngée; si l’étiologie n’est pas connue, si l’atteinte définitive n’est pas
certaine, il vaut mieux adopter une attitude attentiste pendant 6 à 12 mois et éviter de recourir à un traitement irréversible à moins que
l’importance par exemple des fausses routes ou les difficultés respiratoires ne nécessitent une décision plus rapide.
Nous ne citerons dans cette conférence que les moyens thérapeutiques, les indications faisant l’objet d’une question a part.
Prophylaxie: prévention par monitoring du nerf récurrent.
Traitements médicaux:
Corticothérapie: si l’atteinte n’est pas connue ou n’est pas irréversible, lors de la phase d’installation, il est utile de donner une dose de
Prednisolone à la dose de 1 mg/kg pendant 5 jours en intra veineuse avec ensuite des doses dégressives per os pendant 10 jours.
Aciclovir:
Un pourcentage encore non déterminé des paralysies idiopathiques seraient consécutives au virus herpétique (simplex, zoster). L’aciclovir est donc
utilisé par certains auteurs.
Vasodilatateurs, oxygénateurs, vitamine B: peuvent être proposés.
Orthophonie:
Elle est à débuter dès les premiers jours de la paralysie. Elle permet d’éviter ou de corriger le développement de comportements vocaux de forçage
inadéquat.
Elle est essentielle dans le traitement de la paralysie unilatérale de la corde vocale, elle est également utile dans la paralysie bilatérale lorsque la
qualité vocale est altérée, souvent par le traitement nécessaire au rétablissement de la filière respiratoire.
Traitements chirurgicaux :
Chirurgie des paralysies unilatérales :
Paralysie récurrentielle:
Technique de médialisation par injection: le téflon a été abandonné au profit du silicone, cette technique se pratique sous laryngoscopie indirect
avec injection transcutanée ou sous laryngoscopie direct en suspension.
Technique de thyroplastie: utilise le cartilage pour médialiser la corde vocale.
Adduction aryténoïdienne.
Les techniques de réinnervation: Anastomose de la branche descendante du XII à la branche adductrice du récurrent.
Paralysie du nerf laryngé supérieur:
L’approximation crico thyroïdienne a été proposée.
Chirurgie des paralysies bilatérales :
Paralysie en adduction :
Trachéotomie.
Injection de toxine botulique dans les muscles adducteurs.
Technique de latéralisation de la corde vocale par voie endoscopique.
Techniques de cordectomie et \ ou d’aryténoidopexie.
Paralysie en abduction :
Trachéotomie avec un moule plein endolaryngé.
Suture de l’épiglotte sur la margelle laryngée.
Fermeture glottique.
Diversion trachéo-œsophagienne.
Laryngectomie totale.
Pacemaker laryngé.

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