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Plan du cours
1) Généralités
2) Rappel embryologique
3) Rappel anatomique
4) Classification des fentes
5) Date de l’intervention
6) Technique chirurgicale
7) Variantes téchniques
8) Complications post op
9) Conclusion
I- Généralités:
Les fentes vont compromettre la vie réactionnelle de l’individu c’est pour quoi la qualité du
geste chirurgical primaire est primordiale et doit éviter les séquelles et obtenir le meilleur
résultat esthétique
Terminologie :
Les fentes labiales :
La fente peut ne concerner que la lèvre, d’un seul côté on parle alors de fente labiale
unilatérale, ou des deux côtés, il s’agit alors d’une fente labiale bilatérale. Une encoche sur la
gencive est possible. Le nez peut être déformé, cela arrive plus souvent dans les formes
unilatérales que bilatérales. La fente labiale est réparée en une seule opération, si le nez est
déformé il est corrigé en même temps que la lèvre, un conformateur narinaire est ensuite mis
en place pour quelques mois
Dans les fentes labiales, il n’y a aucun problème d’alimentation. La tétée au sein est possible.
Il n’y a pas de troubles de la parole, la phonation est normale, le palais et le voile n’ayant pas
été touchés par la fente. Mais il peut y avoir des anomalies de nombre et de forme des dents,
l’incisive latérale du côté de la fente peut être absente ou dédoublée
La fente palatine, lorsqu’elle est isolée n’est pas visible de l’extérieur. C’est pourquoi parfois
le diagnostic peut ne pas être fait immédiatement à la naissance. Elle est due à un défaut de
fusion entre les deux lames palatines vers le 40ème jour du développement embryonnaire.
La fente peut toucher tout le palais, il s’agit d’une fente vélo palatine, ou seulement la partie
la plus postérieure du palais , il s’agit alors d’une fente vélaire.
La fente palatine peut laisser passer des aliments de la bouche vers le nez. L’alimentation au
sein est difficile, le plus souvent inefficace car l’enfant aspire l’air par le nez. Il faut conseiller
un biberon adapté. Il existe des formes particulières de fentes palatines, rondes en avant, elles
évoquent un syndrome de Pierre Robin.
Parfois la fente vélaire est incomplète, il persiste un peu de muqueuse au milieu, mais il n’y a
pas de muscle, il s’agit d’une fente sous muqueuse du voile.
Parfois dans les fentes palatines, la trompe d’Eustache fonctionne mal, ceci est responsable
d’otites séreuses. Une mise en place d’aérateurs trans tympaniques est alors nécessaire.
Après la chirurgie, réalisée entre 4 et 6 mois, une surveillance de la parole et de la croissance
du maxillaire est indispensable. Un bilan orthophonique précoce et un suivi régulier sont
réalisés, si besoin une rééducation orthophonique est conseillée. La croissance du maxillaire
est contrôlée, un traitement orthodontique précoce peut être mis en place pour stimuler la
croissance.
Si la parole est incorrecte entre 4 et 6 ans, malgré une bonne rééducation orthophonique, une
deuxième chirurgie est proposée, il s’agit d’une pharyngoplastie. Elle permet de corriger les
fuites d’air par le nez lors de la parole.
Epidémiologie
Les fentes labio palatines sont les malformations congénitales de la face les plus fréquentes
dans le monde. En France, un enfant sur 700 nait avec une fente labio palatine. Ce chiffre est
à peu près le même dans tous les pays d’Europe. Aux Etats Unis, un enfant pour 600 est
porteur d’une fente, et en Asie, la fréquence est encore plus grande, 1 enfant sur 300
naissances est concerné.
La répartition en fonction du type de fente reste fixe depuis des années :
25% fentes labiales
50% fentes labiopalatines
25% fentes palatines
Bourgeon maxillaire
Bourgeon mandibulaire
La fusion se fait de:
Narine
PAPILLE INCISIVE
Luette
Ces bourgeons fusionnent vers la septième semaine pour former l’ébauche de la face .
Le palais secondaire est formé par les processus palatins qui initialement croissent vers le bas
à partir des processus maxillaires, avant de pivoter vers un plan horizontal et de s’unir l’un à
l’autre après abaissement lingual entre la 7e et la 10e semaine.
Le défaut d’accolement relève de deux étiologies : dans la grande majorité des cas c’est un
défaut d’accolement des bourgeons par « non mort cellulaire des berges », les bourgeons étant
par ailleurs normaux.
Dans d’autres cas, l’hypoplasie d’un bourgeon peut être plus ou moins marquée, il s’agit là, le
plus souvent, du bourgeon nasal interne, et le pronostic sur la croissance maxillofaciale, et
parfois sur le développement psychomoteur, est alors moins bon. Les bourgeons primaires et
secondaires faciaux en effet dérivent du prosencéphale
La cause réelle du défaut de fusion entre les bourgeons n’est toujours pas vraiment connue.
Une origine génétique est probable, des équipes américaines ont identifié des gènes plus
fréquents dans les cas de fentes (Nature Genetics, May 2010). Mais elle n’est démontrée que
dans des cas de fentes palatines associées à d’autres malformations, syndrome de Van der
Woude par exemple. Le tabac, la prise de médicaments (anti épileptiques) par la maman,
peuvent également être responsables de l’apparition d’une fente chez le bébé.
Il y a donc différents TYPES de fentes labio-palatines dépendamment d’où se situe le
manque de fusion.
1) Unilatérale ou bec de lièvre simple sans atteinte du rebord alvéolaire
2) Fente labiopalatine unilatérale ou bec de lièvre total intéressant le rebord alvéolaire +
gartie du palais dur
3) Fentes labiopalatines bilatérale
4) Fentes vélopalatines
5) Fentes vélaires isolée
Elle présente trois plans : un plan superficiel de recouvrement, un plan musculaire, un plan
postérieur ou interne représentant la face muqueuse de la lèvre
1- Plan superficiel :
4- un squelette osseux.
L’arc maxillaire est formé dans sa partie médiane par la réunion des deux os maxillaires.
Il est essentiel dans la chirurgie des fentes labiales de reconstituer un arc maxillaire valable de
relief normal. La qualité du relief osseux réalisé par le maxillaire est à l’origine de la qualité
du résultat plastique, ainsi que du résultat fonctionnel : en effet, l’articulé dentaire est
l’élément essentiel d’un bon résultat, tant sur la mastication, que sur la statique finale de la
lèvre.
Le squelette de l’étage moyen de la face, dans sa partie antérieure, est constitué par les deux
os maxillaires droit et gauche. Ils se rejoignent à la partie médiane dans leur portion
inférieure, pour former la crête nasale ou l’épine nasale antérieure, sur laquelle va venir
s’insérer la cloison cartilagineuse des fosses nasales. Le processus frontal de l’os maxillaire
forme avec l’os nasal, la partie latérale et haute de l’ouverture piriforme.
1- Squelette osseux
Il est formé :
– du processus frontal de l’os maxillaire, de l’os nasal et de l’épine nasale du frontal pour la
portion latérale de la pyramide ;
– de la lame verticale du vomer qui constitue la partie postérieure de la cloison sagittale des
fosses nasales. Elle est située en arrière de la pyramide nasale ;
Il est formé par : le septum cartilagineux au milieu, latéralement par les cartilages
triangulaires ou latérosupérieurs et les cartilages alaires ou latéro-inférieurs.
Le septum cartilagineux (fig 10) de forme quadrangulaire participe au soutien de la pointe
nasale par son extrémité caudale : son bord antérosupérieur ou céphalique continue celui de la
lame perpendiculaire de l’ethmoïde. Il forme la partie moyenne de l’arête nasale.
Le cartilage latéral supérieur forme la partie moyenne du squelette latéral de la pyramide
nasale. Son bord antérieur s’unit au cartilage de la cloison et à celui du côté opposé. Le bord
supérieur s’unit au bord inférieur de l’os nasal et du processus frontal du maxillaire. Le bord
inférieur est libre, il s’unit à la partie latérale du cartilage alaire par une membrane fibreuse.
Les cartilages alaires ou latéro-inférieurs (fig 11) forment le squelette et la sous-cloison (dans
la plus grande partie de son étendue) de la pointe du nez et latéralement des ailes du nez. Il est
formé de la crus mésiale et de la crus latérale.
3- Muscle nasal
Le palais est constitué en avant d’un segment osseux formé par les lames horizontales du
palatin, en arrière par le voile du palais.
Le voile est une cloison musculomembraneuse, mobile, de forme quadrilatère séparant la
cavité buccale du cavum.
La face antéro-inférieure est concave et lisse. Elle offre une saillie médiane antéropostérieure
qui prolonge, sur le voile, le repli de la voûte palatine.
La face postérosupérieure convexe est en continuité avec la muqueuse nasale. Le bord
postérieur dans sa partie médiane présente un prolongement cylindroconique appendu plutôt à
la face inférieure : la luette. De chaque côté, deux replis curvilignes, l’un antérieur, l’autre
postérieur : les piliers du voile du palais.
Le voile du palais est constitué par une lame fibreuse, des muscles et une muqueuse.
Aponévrose palatine
Elle est constituée en grande partie par les fibres tendineuses du muscle péristaphylin externe
et occupe la moitié antérieure du voile du palais dont elle constitue la charpente.
Musculature du voile
Elle comprend de chaque côté cinq muscles :
– le péristaphylin externe qui se réfléchit au niveau du crochet de l’aile interne de la
ptérygoïde pour former l’aponévrose palatine ;
– le péristaphylin interne ou élévateur du voile ;
– le pharyngostaphylin formé de trois faisceaux attire le voile en arrière et rétrécit l’isthme
pharyngonasal. Il contribue à former le relief du pilierpostérieur du voile ;
– le palatostaphylin ou azygos de la luette ;
– le glossostaphylin ou palatoglosse.
Les muscles du palais assurent ainsi une sangle en continuité du constricteur du pharynx
jusqu’aux muscles faciaux comme le montre le schéma de Chancholle.
Ainsi, au niveau du voile, il apparaît nettement :
– que l’orientation générale des fibres musculaires est transversale et qu’elle constitue un
sphincter musculaire ;
– qu’il n’existe pas normalement d’insertions musculaires directes au bord postérieur des
lames horizontales du palatin, à l’exception toutefois d’un faisceau accessoire des fibres
tendineuses du muscle tenseur du voile du palais, représentant un cinquième de ces fibres, qui
se dirige obliquement en avant et en dedans pour se terminer à la partie toute latérale du bord
postérieur des lames horizontales du palatin ;
– que l’aponévrose palatine est une entité anatomique distincte, et n’est pas seulement le
prolongement des fibres tendineuses terminales du muscle tenseur du voile, même si ces
fibres se perdent au sein de cette aponévrose. Il apparaît que cette aponévrose peut être
facilement détachée du bord postérieur des lames horizontales du palatin et qu’elle se
continue plutôt avec la muqueuse des fosses nasales.
IV- Date d’intervention
Traitement : la lèvre
le conformateur narinaire
Lors de la première intervention la lèvre et le nez sont réparés en même temps. Pour le nez, la
cloison nasale et l’aile narinaire sont remis en bonne position. Mais les rétractions
cicatricielles habituelles après toute chirurgie dégradent le résultat esthétique et fonctionnel
initial.
Si l’on veut conserver le résultat obtenu à la fin de l’intervention, alors il faut mettre en place
un conformateur narinaire pendant plusieurs mois (photos 1,2,3).
Nous utilisons le conformateur narinaire Koken° (photos 4,5). Il est en silicone semi rigide et
n’est pas agressif. Il est stable, puisque bilatéral, mais nous rajoutons une fixation par
stérisrips°. Il est perforé, et permet à l’enfant de respirer et de téter normalement (photo 6).
Il est porté entre 4 et 6 mois, et il peut être changé avec la croissance, il existe 13 tailles
progressives.
Photo 2
Traitement : le palais
Lors de l’examen initial du bébé, si l’on constate une fente palatine, une prise en charge est
indispensable. Si la fente est large et qu’elle concerne la partie antérieure, osseuse, alors nous
mettons en place une plaque palatine en résine. Cette plaque conservée jour et nuit, permet
d’éviter l’interposition de la langue dans la fente, elle facilite l’alimentation au biberon, elle
apaise l’enfant.
Des biberons adaptés sont conseillés, comme le biberon Haberman (de Médela®), pour aider
l’enfant lors de la tétée et éviter que les prises ne durent au-delà de 30 minutes. Si la fente
touche la totalité du palais une alimentation au sein est déconseillée, car inefficace, même
avec une plaque palatine en résine. Par contre la maman peut tirer son lait et le donner avec un
biberon.
La chirurgie du palais est faite entre 4 et 6 mois Elle est réalisée sous anesthésie générale. La
fermeture est toujours possible, même si la fente parait large. Il n’y a pas besoin d’apporter
une greffe ou une prothèse pour fermer la fente. Tout est présent, comme pour la lèvre, il faut
remettre à leur place des éléments séparés, non fusionnés, et les suturer.
Au cours de l’intervention de fermeture du palais, pendant que l’enfant est endormi, le
chirurgien otologiste contrôle l’état de l’oreille. S’il existe une otite séreuse, du liquide
derrière le tympan, il ouvre le tympan (paracentèse) et met en place un tube trans tympanique
(diabolo, yoyo,…).
la plaque palatine
Lorsque la fente palatine est large, que la langue s’interpose dans la fente, alors nous mettons
en place une plaque palatine en résine (photo 4). Cette plaque est faite sur mesure. Il faut
d’abord prendre une empreinte du palais (photos 1 et 2). Puis la plaque est confectionnée à
partir d’un moulage en plâtre (photo 3).
La plaque est mise en place, ajustée une fois par mois si besoin, jusqu’à la chirurgie de
fermeture du palais entre 4 et 6 mois.
Elle facilite l’alimentation au biberon, elle évite l’interposition linguale dans la fente ; elle
apaise l’enfant. Les parents la nettoient eux-mêmes plusieurs fois par jour. Elle se manipule
facilement.
Photo 1 Photo 2
V- Bilan lésionnel :
La lèvre d’une fente labiale unilatérale dans la forme habituelle présente une fente située
latéralement par rapport à l’axe médian défini par la columelle et le sommet de l’arc de
Cupidon. Les insertions des faisceaux supérieurs et inférieurs de l’orbiculaire, de chaque côté
de la fente attirent en haut le pied de cloison vers le côté sain, et la crus latérale du cartilage
alaire vers la partie externe. L’insertion du faisceau supérieur de l’orbiculaire sur les
fragments externes et internes du maxillaire a tendance à élargir la fente osseuse.
L’hypoplasie labiale n’existe pratiquement que sur la hauteur de la lèvre, la longueur de la
lèvre en particulier, la longueur de la crête sus-labiale ou limbe est retrouvée normale dans la
quasi-totalité des formes cliniques. Elle est retrouvée tant du côté sain que du côté atteint. Le
niveau où elle disparaît marque le début de la zone cicatricielle ou d’aplasie.
La muqueuse labiale est elle aussi touchée par l’aplasie régionale : celle-ci prédomine au
niveau de la berge interne où la muqueuse est mince, sèche, écailleuse, par défaut du
développement des glandes sous-jacentes
c- Le voile divisé :
Préparation du malade
Psychologique
Médicale a fin que le geste soi le moins hémorragique possible
Orthophonique
dans les jours précedant l’intervention il faut avoir une désinfection rhinopharyngée
Anesthésie
Matériel
Seringue xylo_adré 1%
Ouvre bouche
Ciseau de Metzenbaum
Pince à dissequer avec et sans griffe
Écarteur love on
Pinces hemostatiques droites et courbes
Décolleur
Pinces de Halstead courbe avec griffe et sans
marteau
aspirateur bistouri fils porte aiguille
Installation du malade
Début de l’intervention
L’intervention débute par le dessin de l’incision : il est nécessaire de repérer les points :
– a, le milieu du seuil narinaire du côté sain ;
– b, le sommet inférieur du philtrum du côté sain : a b = H : la hauteur de référence de la lèvre
à reconstituer ;
– c, le sommet de l’arc de Cupidon ;
– b’ symétrique de b par rapport à c, le point où disparaît le limbus du grand fragment.
Le seuil narinaire S est mesuré du côté sain ; l’expérience montre que S est égal à bc, soit le
demi-arc de Cupidon.
Les points a1 et a2 sont alors dessinés. a1b1 représente H’ qui sera reporté sur l’axe horizontal
du carton de Malek.H mesuré au compas est ensuite reporté sur les axes 120 ou 150° à partir
de l’extrémité gauche de H’.
La valeur de X est ainsi déterminée : si X est inférieur ou égal à 3 mm nous choisissons la
technique du simple Z. Si X est supérieur à 6 mm celle de double Z s’impose ; entre ces deux
mesures, il est souvent nécessaire de choisir un angle de 150° et de dessiner l’incision
inférieure du grand fragment faisant un angle de 90° avec a1b1 (fig 38, 48).
Infiltration
Elle est franche, prenant toute l’épaisseur cutanée et musculaire. La lame est perçue par
l’index situé sous la muqueuse ; celle-ci est respectée par l’incision. L’incision de la lèvre
rouge réalise en bas un verrou muqueux.
L’incision du vestibule est prolongée loin en dehors ; une contreincision de la muqueuse
labiale est alors pratiquée en avant de l’orifice de Sténon. La muqueuse labiale est décollée du
plan musculaire dans la partie haute du vestibule et au niveau de la partie la plus interne de la
lèvre. Les muscles sont ruginés du maxillaire en extrapériosté.
Le périoste est incisé au bord externe du sinus piriforme et la muqueuse nasale du palais
primaire est alors décollée.
Le faisceau supérieur du muscle orbiculaire est repéré et libéré sur 5 à 7 mm. L’extrémité
inférieure du muscle nasal est alors retrouvée et sera soigneusement suturée au surtout fibreux
de la berge interne
Elle est prolongée en haut et en arrière par l’incision de la muqueuse nasale à la jonction
vomer-muqueuse palatine, permettant ainsi la reconstruction du plan nasal du palais primaire.
Le vestibule est incisé et la muqueuse libérée du plan musculaire. Le plan musculaire de la
berge interne est alors libéré en extra périosté jusqu’au bord inférieur du sinus piriforme.
Cartilage alaire
Il est libéré au niveau de sa crus mésiale en même temps que le pied de cloison.
Suture
Elle commence par le plan nasal du palais primaire, elle est menée d’arrière en avant.
Le muscle nasal est suturé au fil non résorbable au niveau du seuil narinaire. Ces points
musculaires creusent le sillon périalaire.
Le faisceau supérieur de l’orbiculaire est alors suturé à son homologue du côté sain.
Il est souhaitable de fermer le vestibule par une suture au fil résorbable de dehors en dedans.
Un lambeau muqueux prélevé sur la berge externe vient recouvrir le plan nasal du palais
primaire auniveau de la fente. Il évite la migration de la fibromuqueuse alvéolaire.
La suture labiale est poursuivie alors en trois plans de haut en bas.
L’alignement rouge-blanc nécessite souvent loupes ou microscope. La peau est suturée au fil
non résorbable 6/0 ou 7/0.
La lèvre rouge est alors incisée à la demande, le bord libre de l’orbiculaire soigneusement
suturé.
Un bourdonnet est passé au niveau des cartilages alaires, le dôme reposé en bonne position.
Suites postopératoires
L’alimentation est reprise à la 24e heure au biberon, en général lorsqu’il n’y a pas eu de geste
sur le palais, les fils sont retirés parfois sous anesthésie générale au 5e jour et le bourdonnet
du nez est retiré en consultation le 10e jour.
Située à la jonction visible de la muqueuse nasale et de la muqueuse palatine plus claire, elle
est poursuivie en arrière jusqu’au sommet de chaque hémiluette. Un cut back à l’extrémité du
pilier postérieur est réalisé permettant, lors de la suture, de placer la luette à la face inférieure
du voile. Il est inutile et même nuisible de prolonger l’incision trop en arrière sur les piliers ;
cette manoeuvre, autrefois proposée, bride et gêne la mobilité et surtout l’ascension du voile
du palais.
Fibromuqueuse palatine
Elle est décollée de la lame horizontale du palatin, le pédicule palatin antérieur est
individualisé et libéré au crochet de Trélat.
Elle favorise la mobilisation du péristaphylin interne et relâche les tractions sur la ligne
médiane.
Sutures
Elle est réalisée elle aussi d’avant en arrière par des points de Blair-Donati.
Elle est réalisée d’arrière en avant de la luette jusqu’au point le plus antérieur de la
fibromuqueuse.
L’utilisation d’une colle biologique, à base de fibrine, favorise la fixation du voile et diminue
le saignement ; son utilisation est actuellement discutée, étant donné l’origine sanguine, bien
que chauffée, de cette colle. Elle diminuerait la fréquence des saignements postopératoires.
L’alimentation de l’enfant est reprise à la cuillère le lendemain de l’intervention, au biberon 3
semaines plus tard.
VII- Complications
- Hémorragies
- Cpl bronchopulmonqires
- Torticolis post op
- Les echec
- Lachage des sutures
VIII-Variantes techniques :
Elle impose un triangle équilatéral inférieur, elle rend impossible la fermeture en un temps des
deux côtés et impose la cure chirurgicale de la fente labiale en deux temps séparés d’au moins
2 mois.
La règle est alors de débuter dans les formes asymétriques par le côté le moins atteint de
manière à obtenir une hauteur de référence ; la qualité de la suture du faisceau supérieur de
l’orbiculaire, et la suture du muscle nasal au niveau de la base de la crus mésiale du cartilage
inférieur, semblent importantes pour reconstituer une ébauche de columelle.
Celle-ci s’allonge généralement en cours de croissance et évite d’avoir recours trop
précocement aux procédés d’allongement secondaire
3- Méthode de Talmant
1- Technique de Dorrance :
Décrite par l’auteur en 1946, elle repose sur le principe du push-back de la fibromuqueuse
palatine et du périoste attenant permettant ainsi le rapprochement et la suture des différents
plans des berges de la fente. Après infiltration, l’incision au bistouri lame 15 ou faucille
contourne la tubérosité maxillaire, longe à distance la crête alvéolaire tout en respectant la
muqueuse maxillaire puis se porte en avant puis en dedans pour rejoindre l’incision
controlatérale en arrière du foramen incisif. Cette incision est superficielle en arrière pour
respecter le pédicule palatin postérieur. Elle s’approfondit ensuite pour permettre l’incision du
périoste. Celui-ci est ruginé vers l’arrière jusqu’à la fente puis latéralement afin de libérer
parfois totalement l’artère palatine de son foramen. En dehors, le crochet interne de
l’apophyse ptérygoïde sera fracturé (libération du tensor veli palatini). La dissection latérale et
postérieure est poursuivie tantque la tension sur les berges de la fente semble trop importante.
Le bord libre de la fente sera également incisé jusqu’à la pointe des deux hémiluettes et
disséqué. Le bord libre du palais dur est repéré et la muqueuse nasale décollée soigneusement
a retro. La suture est réalisée avec un fil résorbable 5/0. Elle débute par le plan muqueux nasal
jusqu’à la pointe de la luette. Le plan musculaire nécessite rarement plus de trois points. Le
plan muqueux buccal peut alors être réalisé d’arrière en avant.
Certains auteurs réalisent :
– une incision de décharge latérale afin de libérer plus encore les tensions ;
– des points latéraux ;
– des points transpalatins en U de contention du lambeau.
La zone osseuse antérieure dénudée s’épithélialise en quelques jours, la pression de la langue
permet une réapplication sans problème du lambeau.
Elle consiste en une double plastie en Z opposé : l’une sur le plan nasal, l’autre sur le plan
oral
Le muscle élévateur du voile de chaque côté est incorporé sur le lambeau postérieur : l’un est
incorporé au plan nasal, l’autre au plan buccal. Ils sont réorientés de la position
antérosupérieure en une position transverse et sont superposés sur la ligne médiane. Le
diaphragme vélaire est ainsi reconstitué dans la partie postérieure du voile avec un recul
obtenu grâce à la plastie en Z.
Cette technique peut paraître séduisante dans les fentes postérieures ou étroites, elle est
beaucoup plus difficile dans les fentes très larges. Elle ne peut pratiquement pas être effectuée
avant l’âge de 1 an.
3- Véloplastie intravélaire
Elle semble être la plus anatomique des réparations les muscles élévateurs et tenseurs du voile
sont disséqués à partir d’une incision du bord interne du voile du palais, libérés de la
muqueuse nasale et de la muqueuse palatine, désinsérés du bord postérieur des lames. La
rotation de l’élévateur peut être obtenue et reconstitue le diaphragme.
Les muqueuses sont attirées en arrière et le recul vélaire est alors important.
Il peut être recommandé de s’aider, dans la dissection, de loupes et de microscope, ce qui
permet un meilleur décollement des muqueuses du plan musculaire. Ce type d’intervention est
en général pratiqué vers l’âge de 1 an. La rupture du crochet de l’aile interne de la ptérygoïde
est obtenue par une incision courte de la fibromuqueuse en regard de celle-ci.
Cette technique n’utilise pas la migration de la fibromuqueuse palatine.
Elle consiste en la réalisation de deux lambeaux de tailles différentes dont la rotation interne
décalée permet leur maintien en place. Cette technique est surtout utilisée pour la fermeture
des fentes vélopalatines étendues.
5- Suture simple
Elle est indiquée notamment lorsque le fente est étroite avec un voile de longueur suffisante
(pas de nécessité de push-back). L’incision se fait le long des berges de la fente avec
dissection des différents plans.
Suture selon les mêmes techniques avec éventuellement un trait de refend muqueux latéral en
cas de tension trop importante.
6- Méthode de San Venero Rosselli
Elle consiste à inciser le bord libre de la fente en se prolongeant vers les piliers postérieurs.
Deux incisions latérales permettent le décollement des plans muqueux et musculaires.
Fracture des crochets ptérygoïdiens. Section du pilier postérieur au niveau de son tiers
supérieur et suture l’un à l’autre sur la ligne médiane se prolongeant en avant par la suture du
plan nasal. Les sutures du plan musculaire et du plan buccal sont réalisées à l’identique.
L’intérêt de cette technique est l’absence de zone cruentée antérieure et surtout une véritable
pharyngoplastie (recul du voile).